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 La Colombe, le Corbeau et la Croix [Histoire]

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Louis Institoris
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Louis Institoris


La Colombe, le Corbeau et la Croix [Histoire] Vide
MessageSujet: La Colombe, le Corbeau et la Croix [Histoire]   La Colombe, le Corbeau et la Croix [Histoire] Icon_minitimeDim 19 Nov 2006 - 2:00

La Colombe, le Corbeau et la Croix [Histoire] Colomb10

~|Dies Mercurii I Martius - Musique d'ambiance|~


------Notre culture actuelle est fondée sur des valeurs en grande partie transmises par la religion, et plus précisément en France, par la religion chrétienne qui depuis des siècles, des millénaires, a étendu son empreinte à toute l’Europe puis au Monde. Mais à quel prix cette véritable conquête spirituelle s’est elle facturée ? Quels sacrifices, en quel nom ? Le contexte de ce forum n’a pas pour but d’y apporter une réponse corrosive. Nous ne nous posons pas comme juges de l’Histoire du christianisme. Mais nous sommes désireux de partager un devoir de rappel. Car, jamais la persécution et la disparition d’une population entière ne doivent être oubliées. Or depuis toujours, les hommes ne tirent aucun enseignement de l’Histoire, perpétuant la loi du sang et de la haine, multipliant les génocides et les atrocités…

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La Colombe, le Corbeau et la Croix [Histoire] Homohominilupus3do0


De la Neige aux Cendres : La Sorcellerie à travers les Âges


------Notre culture prend source dans l’Histoire, c’est pourquoi nous allons retourner plus de deux milles ans dans le Passé, peu après l'avènement d’un homme divin ou d’un dieu humain : Jésus, le Prophète, le Sauveur. Celui qui devait apporter un message, et qui malgré lui amènera discorde et carnage. Celui au sujet duquel la première question portant sur sa divinité altéra la certitude de l’Histoire, créant l’hypothèse et la Légende… Ainsi certains lui prêtèrent une image humaine poussant cette représentation plus loin et présentant le Prophète comme ayant eu une femme issue de la lignée royale d’Israël, la première femme assistant à sa résurrection, Myriam de Magdala, plus communément nommée Marie-Madeleine. Celle que Jésus avait «aimée différemment des autres femmes », comme cité dans l'évangile méconnu de Marie-Madeleine elle-même, apparemment antérieur aux évangiles canoniques dans lequel la préférence du Maître pour une femme parmi tous ses apôtres induit le trouble (Pages 17 et 18 de l’évangile hypothétique de Marie-Madeleine). Selon cette conjecture, le Sauveur aurait donc confié l’Église à son épouse après sa Mort. Postulat inacceptable par l’Église catholique, la femme étant dans les croyances païennes, l’entité possédant l’accès à la divine « sublimation spirituelle ». Elle devenait alors la menace antagoniste au principe de l’atteinte de ce but ultime par Jésus uniquement.

------C’est donc dès l’aube du christianisme que la femme est vue comme la main du Démon. L’Église la rend coupable du pêché originel dans un premier temps et dès le moyen-âge, elle fonde l’Inquisition, organisation très vite redoutée ayant pour but de supprimer les sorcières au nom de la foi absolue en le Dieu unique des catholiques : l’hérésie est un prétexte efficace pour supprimer croyances païennes, marginales et libres penseuses. La sorcellerie était pourtant courante depuis les premiers rayonnements de l’humanité jusqu’un certain temps du moyen-âge : rebouteuses, voyantes, herboristes, autrefois admirées et consultées pour leur sagesse deviennent les adversaires à traquer, débusquer, torturer et tuer. Pour ce faire, l’inquisition catholique publie en 1486 l’ouvrage écrit par Henry Institoris, le livre le plus sanglant de l’Histoire: « le Malleus Maleficarum ». Assurant avoir affaire à une secte satanique, l’Église catholique présente les Sorcières comme responsables de toutes les ombres des siècles : famine et disette, épidémie, guerre...

------Une atmosphère oppressante s’installe, les soupçons de tous se tournent vers une voisine un peu étrange, un ami qui devient suspect, une sœur trop belle pour être issue de la main de Dieu, délation et exécutions sans procès entre les habitants d’un même village s’observent dans plusieurs régions d’Europe. On parle d’une centaine de milliers de procès dont la moitié se soldèrent dans les flammes purgatoires. Des procès souvent perdus d’avance. La France et les pays rattachés seront les plus frénétiques dans cette Chasse aux Sorcières qui ne s’achèvera que peu avant le XVIIIème siècle avec une dernière exécution officielle en 1782, en Suisse.

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De la Colombe au Corbeau : La Légende des Sorcières de Forbach


------Forbach est à l'origine d'une très vieille légende, presque oubliée, prenant racine dans la Mythologie germanique et qui ferait du Comté la terre d’accueil de la plus puissante tribu de sorcières d’Europe. Dans le mythe, le Dieu nordique suprême : Odin, eut plusieurs filles célèbres de par le monde. De belles et grandes jeunes femmes à l’allure fière et hiératique : les Walkyries responsable de diriger la guerre et d’accueillir l’âme des héros au Walhalla, le Palais d’Odin. Certaines de ces vierges guerrières pouvaient choisir de quitter le Walhalla et descendre sur Terre, mortelles, pour vivre parmi les hommes, conservant cependant des dons tels que le pouvoir de guérison. La légende raconte que c’est ce que fit l’une d’entre-elles pour rejoindre un mortel dont elle était tombée amoureuse. Olrun se serait transformée en Colombe pour descendre du Walhalla et se poser sur la monture de l’homme pour lequel elle renonçait à l’éternité. De leur Amour naquit une femme nommée comme sa mère dotée des mêmes pouvoirs qu’elle : la première Sorcière foulait le sol terrestre, mi-humaine mi-divine mais mortelle.

------La fille d’Olrun fût ambitieuse et décida de créer une communauté hermétique d’humaines et d’humains sages auxquels elle transmit une grande partie de son savoir en l’inscrivant dans le Livre de Lumière, le Grimoire sacré de la tribu d’Olrun. La communauté s’organisa rapidement et de façon sûre : une Grande Prêtresse dirigeait, pouvant tout aussi bien être une fermière qu’une reine, et trois Prêtresses l'assistaient. Suivaient ensuite les autres sorcières selon leur statut, du plus élevé au plus bas : les Sages, les Aguerries, les Confirmées, les Initiées, et les Apprenties. Ces sorcières se mélangeaient sans difficultés aux autres habitants de la ville. Cette tribu n’existait que d’un point de vue strictement religieux et les classes sociales la composant étaient variables et sans grande importance… Les Sorcières possédaient un code de l’honneur d’une grande valeur morale. Les sorcières se retrouvaient régulièrement pour pratiquer leurs cérémonies rituelles en l’honneur de la Nature qu’elles célébraient comme les Dieux.

-----Cette tribu traversa les âges sans gêne jusqu’en 1624 où la dernière Grande Prêtresse d’Olrun mourut. Dès lors, comme le voulait la tradition, un grand rassemblement s’effectua pour élire une prédécesseure parmi les trois Prêtresses dont faisaient parti à cette époque : Abigael, et Alicia, deux grandes amies de longue date. Alicia se positionnait à première vue en tête par sa prestance, son talent et son assurance. Ce fut Abigael qui fut élue pour sa sagesse, son naturel et sa bonté. La décision irrévocable de la tribu d’Olrun fût vécue comme une insulte suprême par Alicia qui voyait son honneur poignardé en plein cœur. N’acceptant pas le fait qu’elle avait été mise de côté pour son arrogance, son orgueil et sa vanité, elle vit ces élections comme truquées, elle se sentit trahie et sa fureur mit à son esprit en lumière tous les défauts de cette tribu à laquelle elle avait vouée sa vie : la dureté de leurs règles de vies millénaires, la fixité de leur pensée à l’heure de la Renaissance, cette peur bleue du changement. Alicia était jeune et vive, son ambition se dirigeait vers de grandes découvertes et les chaînes spirituelles de la tribu d’Olrun étaient une entrave à ce qu’Alicia désirait pardessus tout : la Liberté !

------C’est ainsi qu’en 1624 après l’élection de la nouvelle Grande Prêtresses d’Olrun, Alicia réunit les hautes instances de la tribu pour annoncer son départ et lança un appel qui acheva de mettre les sorcières conservatrices dans une colère immuable face à cet outrage : « Que celles et ceux qui croient encore en des jours nouveaux, plus beaux et plus lumineux, répondent à mon appel : le Changement ne doit plus être fanatiquement reculé. Il est dans l’air de notre temps… Libérons-le de sa cache, aidons-le à avancer à travers les ténèbres de l’Inconnu qu’il nous faut comprendre pour devenir plus forts ! Brisons nos chaînes et envolons nous sur les ailes des Corbeaux d’Odin vers la Liberté… ». D’abord une, puis trois, puis dix, et ainsi de suite, une nouvelle tribu grossit, baptisée : le Lys Noir, dont Alicia De Sarrebourg, qui était une des plus nobles femmes du Château de Frauenberg en devint la Meneuse. Une tribu menée d’une main de maître par Alicia dont l’ambition et la soiffe de pouvoir toujours grandissante, pour elle comme pour ses sœurs qui l’ont rejoint, lui permit d’accéder à un savoir plus ancien faisant renaître d’anciennes arcanes de la Magie et en trouvant ainsi de nouvelles…

------Le Lys Noir accueillit en ses débuts beaucoup de nobles prétentieux ravis de se défaire de l’autorité de paysans terreux, faisant de la tribu un regroupement de peu de personnes mais une communauté pour le moins riche. Affaiblissant naturellement la tribu d’Olrun privée de ces nombreux soutiens financiers et politiques indispensables à la survie d’une tribu religieuse en ces temps troublés. Cependant très vite des hommes et des femmes d’idées rejoignirent Alicia, croyant à leur tour en de meilleurs matins… Ainsi la tribu d’Olrun se divisa en deux clans nettement opposés entre lesquels les tensions n’eurent de cesse de s’empirer. À la divergence de leur vision de l’Avenir s’ajoutaient la violation du Code d’honneur d’Alicia selon la tribu d’Olrun et l’esprit de Manipulation de groupe d’Abigael et ses complices selon le Lys Noir.


La Colombe, le Corbeau et la Croix [Histoire] Interl10

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De l’Histoire à la Légende : In Vitium Ducit Culpae Fuga


------Notre histoire se situe au cours du XVIIème siècle. Le 26 mai 1626, deux ans après la scission de la tribu d’Olrun, alors que les relations entre les deux tribus ne faisaient qu’empirer, une violente vague de froid qui réduit à néant les récoltes de l’Est de la France affaiblit encore le pays déjà fortement affecté par la Guerre de trente ans et par la peste. Les deux clans, s’accusèrent mutuellement de cette catastrophe naturelle, tandis que face à l’adversité et ne pouvant accepter l’idée que Dieu, l’infini créateur bon et absolu, ait pu commettre pareil acte méphistophélique, les habitants du Comté de Forbach, en Lorraine, décidèrent à leur tour d’ouvrir une chasse efficace contre les forces obscures du Mal qui sévissaient depuis déjà bien trop longtemps. L’Église entérina donc les forces inquisitrices vers la Lorraine, et en particulier dans ce creux inquiétant de brumes recueillant la ville de Forbach, très vite considérée comme « infestée ». C’est ainsi que Louis Institoris, descendant de l’écrivain du « Malleus Maleficarum » (‘Marteau des Sorcières’) fût accueilli dans le Château de Frauenberg par le Comte pour organiser une éradication du démon digne de son nom.

------Là commença la chasse… Les inquisiteurs souhaitant effacer la marque de Lucifer de ce nid à Démon, pour le Bien de l’Humanité et pour l’Amour de Dieu. Ainsi leurs méthodes sont souvent brutales et leur justice relative, mais connaissant les sorcières de Forbach, ces procédés sont-ils si injustifiés ? Les sorcières du Lys Noir cherchent toujours plus profondément dans les ténèbres de l’inconnu à la Lumière de leur foi en leur quête, découvrant mille et une merveilles au sacrifice de l’éthique de leur ancienne tribu qui les observe sans voir et sans comprendre. Les sorcières d’Olrun font pression sur Alicia pour que cette dernière cesse de s’avancer avec des alliés qu’elles considèrent enrôlés par subterfuge et malhonnêteté, des sœurs qui s’avancent vers un changement destructeur. Selon elles le Lys Noir est une trahison au plus haut degré. Les autres habitants se trouvent au centre de ce terrain de combat entre inquisiteurs et sorcières et entre les sorcières elles-mêmes, parfois victimes de leurs affronts sournois…


La Colombe, le Corbeau et la Croix [Histoire] Interl10
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Dix-huit années ont passé, de nombreuses choses ont évoluées. Pour en prendre connaissance nous vous invitons à lire un résumé : le récit de l’Oracle, doublé des évènements clairement présentés dans leur chronologie : les Chroniques de Forbach.
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