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 L'Assomption d'Adrien (#11)

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Elisabeth d'Hasbauer
Prêtresse
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Elisabeth d'Hasbauer


L'Assomption d'Adrien (#11) Vide
MessageSujet: L'Assomption d'Adrien (#11)   L'Assomption d'Adrien (#11) Icon_minitimeVen 25 Juin 2010 - 20:40

Le noir, le manque d’air, le silence, le vide, le néant… On venait de marquer la fin de sa vie en scellant ce cercueil. Elle n’arrivait plus à respirer… elle était morte, elle aussi, elle partait avec lui.
Quelque chose se serra contre sa jambe et elle ouvrit les yeux sur la petite fille qui se tenait à ses côtés… Alexandrine, c’était pour elle qu’elle n’avait pas accepter que la veillée funèbre se fasse dans leur chambre, mais plutôt dans la chambre d’hôte, parce qu’il lui aurait été trop facile au vue de ce qu’elle savait de s’endormir à ses côtés une dernière fois. Le repos, voilà bien une chose qu’elle ne connaissait plus depuis bientôt une semaine. La nuit elle veillait sur le sommeil de sa fille et le jour, elle accueillait tous ces gens venus rendre un dernier hommage à celui qui avait tant fait pour eux.
Il lui avait semblé naturel d’ouvrir cette veillée à tous, parce que c’était ce qu’il aurait voulu et quelque part cela marquait le fait que ce qu’il avait fait n’avait pas été vain.

Elle posa tendrement sa main sur l’épaule de la fillette, doucement – la robe que l’enfant portait était un peu trop large pour elle, même si elle avait été reprise par un tailleur. Et puis son autre main alla jouer dans les cheveux de son fils. Il était venu, elle l’avait exigé, elle n’avait pas laissé le choix. Ses deux amours, ces deux êtres étaient tout ce qu’il lui avait laissé.
Puis son regard vide se posa sur sa mère, qui avait accompagné Léonce, puis sur Louis Institoris qui représentait l’autorité de contrôle avec deux de ses hommes pour revenir sur le cercueil que les hommes soulevaient pour l’emmener. Ils étaient d’Olrun, mais de toutes les personnes présentes, elle était la seule à le savoir.
Lorsqu’ils franchir le seuil de la porte, elle aurait voulu crier.
*Il n’est pas mort ! Ce n’est pas possible ! Je trouverais un moyen, il ne fait que dormir, si le sort qu’il a lancé s’est mal passé, il ne fait que dormir et je peux le ramener… Ne me l’enlever pas. Pitié, laisser le moi, je ferais en sorte qu’il revienne…*
Mais rien, aucun son, elle manquait d’air… Résignée, elle monta dans la voiture qui prit la direction de l’Eglise derrière lui.

Traverser la foule, tous ces regards sur elle, sur eux, mais elle ne les voyait pas, ils n’existaient plus, pas plus que les échafaudages des travaux de rénovation suspendus en ce jour. Ses yeux étaient fixés sur le cercueil qui les précédait dans cette allée. Ils s’installèrent au premier rang, celui réservé à la famille et des voix résonnèrent, mais elle ne les écoutait pas, elle n’en avait que faire. Son regard vide toujours fixé sur lui, elle pouvait le voir, dormant paisiblement et n’aspirait qu’à partir avec lui.
Alexandrine enfouit son visage dans la jupe de sa mère, l’enfant avait beaucoup maigri comme suite à une longue maladie et elle avait très peu parlé depuis … Elle se baissa, faisant une fois de plus fi de toutes convenances pour prendre sa fille dans ses bras et calmer un peu ses larmes. La messe continua, vide de sens puisque ce n’était plus là ses croyances, quelle mascarade, elle aurait voulu n’être jamais venue à Forbach, avoir refusé ce mariage. Comment avait-il osé l’abandonner ? Il avait pourtant promis de ne pas la faire souffrir ! Il avait menti, elle aurait mille fois préféré être morte que de se tenir de cette façon face à lui. Au début, elle avait eu l’impression que son cœur allait exploser, mais maintenant, ça allait parce qu’il s’était arrêté de battre…
Une larme coula sur sa joue alors que l’évêque commençait à lire l’évangile… Mais elle n’y prêtait toujours aucune attention…

"Amen"
Même ce simple mot qui venait une fois de plus de résonner dans l’Eglise, elle ne pouvait le dire, ses lèvres ne se descellaient pas… Elle n’y arriverait pas… Elle ne pouvait pas… Elle serra ses enfants un peu plus fort contre elle, c’était eux qui lui permettaient de faire encore le lien avec la réalité. Et puis elle laissa Léonce s’échapper de son étreinte, pour aller se positionner devant le cercueil face à la foule, pour que la voix de son père résonne une dernière fois dans cette ville, lors de son oraison funèbre :

"Elisabeth, Alexandrine, Léonce, Europe, Alicia, et tous ceux qu'il serait trop long de citer ici,
Chers Habitants de Forbach,

Si vous entendez ces quelques mots alors c'est que je suis parti de la meilleure manière que l'on pourrait souhaiter : en sauvant la vie d'une personne qui m'était très chère. Ma dernière volonté serait que, surtout, vous ne perdiez pas votre temps à me regretter, car ce n'est pas la peine, je n'en mérite pas tant. Ma vie a déjà été un bonheur presque parfait et j'ai eu l'immense chance de choisir ma manière de mourir.

J'ai sûrement fait beaucoup de jaloux en ayant une femme extraordinairement charmante, aimante, compréhensive, courageuse, et beaucoup de mots manqueraient pour compléter ce qu'elle fut vraiment pour moi. Ma femme et mes enfants étaient ma raison d'être, le pilier de mon existence, comme le furent mes proches, quelques soient leurs origines et leurs idéologies, comme vous le fûtes tous lorsque l'administration de ce Comté était encore ma tâche, et bien encore après.

Je ne peux que vous souhaiter d'avoir une vie aussi heureuse, si ce n'est plus, et c'est pour cela que vous ne devez pas gaspiller votre temps à me pleurer, nous en avons déjà si peu... Si vous voulez me rendre hommage, alors prenez du temps pour vos familles, vos proches, vos amis, et soyez heureux, ne perdez pas une miette d'un bonheur que vous pourriez vivre. Ne laissez surtout aucun différent installer durablement un fossé entre certains proches et vous, car, croyez moi, de ma propre expérience, on finit toujours par le regretter un jour où l'autre.

Forbach vient sûrement de tourner une nouvelle page de son histoire, à nouveau, et il ne tient qu'à chacun d'entre vous d'en écrire une ligne pour la rendre meilleure qu'elle ne le fut jamais. N'oubliez jamais que les seules causes à jamais perdues sont celles que tout le monde a abandonnées et que tant qu'il y a quelqu'un pour y croire, l'espoir est toujours présent. Je croyais en un avenir radieux pour Forbach, et maintenant que je ne suis plus de ce monde, j'espère juste que je n'étais pas le seul.

Adieu."


Le petit garçon n’avait pas eu besoin d’élever beaucoup la voix pour que ces mots résonnent dans la bâtisse, l’écho et le silence avaient fait que tous avaient pu entendre. Elle se retourna pour observer les gens… Non, il n’était pas le seul à l’avoir cru et c’était bien de l’avoir rappelé. Un peu d’espoir était revenu… C’était tout lui, même par delà la mort, il continuait de veiller sur eux tous.

Et pourtant, elle se sentait trahie, l’existence même de la lettre qu’il lui avait laissé – qu’elle n’avait pas encore ouverte faute de courage – et celle que venait de lire son fils prouvait qu’il avait préméditer son acte et qu’il savait qu’il allait se passer quelque chose. Et maintenant, il était parti et elle ne pouvait le rejoindre, il s’était sacrifié pour Alexandrine, elle ne pouvait abandonner la fillette à son tour. Elle veillerait sur elle, elle l’avait promis.

Enfin, l’office prit fin, tout avait été dit et le cercueil avait été béni. Il avançait de nouveaux dans la grande allée, porté par des gens en qui elle avait confiance. Elle prit place en début de cortège avec ses enfants, sa mère et ceux de sa famille qui avaient fait le déplacement de Bourgogne ou même de Paris.
Elle sentait la présence de Lorenzo dans son dos et veillait bien à ne pas se retourner. Elle ne ressentait plus que haine et colère envers cet homme. Elle préférait encore avoir Alicia près d’elle que cet homme qui avait laissé son mari mourir, cet homme qui aurait du mourir à sa place, lui qui n’avait personne et était sans attaches et pour finir, c’était lui était venu annoncer la mauvaise nouvelle. Et elle ne voulait pas lui pardonner, même si elle savait qu’il n’y pouvait rien – après tout, Lorenzo n’était pas des leurs – mais il fallait bien que quelqu’un soit l’objet de sa colère.

Le chemin jusqu’au cimetière lui parut trop court, c’était la dernière étape, après ça, il serait parti à tout jamais, la mort serait plus réelle – trop réelle – et elle serait forcée de le laisser s’en aller sans elle… aussi elle aurait aimé que le trajet dure plus longtemps.
Le cortège s’arrêta devant le mausolée de la famille d’Hasbauer, seul le prêtre, ses enfants et elle pénétrèrent dans les lieux à sa suite et assistèrent à l’inhumation.
Elle se retourna avant de rentrer et fut surprise de voir la foule qui les avait suivis malgré le temps menaçant. Il n’avait pas encore plu, mais cela ne devrait tarder comme tous les jours depuis une semaine – depuis qu’il avait débarrassé la ville de ce démon – les nuages noirs et la pluie étaient revenus à Forbach, rendant un semblant de normalité à la ville, finalement.

A l’intérieur, elle se pencha vers son cadet et durant la dernière bénédiction, elle murmura quelque chose à l’oreille de Léonce, à la fin celui-ci promit. Ce qui se dit à ce moment serait un secret entre lui et sa mère. Alexandrine eut le droit à un sourire et un baiser, elle laisserait passer deux ou trois jours et elle lui dirait tout sur la sorcellerie, les clans et elle la préparerait pour qu’une telle chose ne se reproduise jamais, pour qu’elle sache se protéger.

Lorsqu’ils sortirent du tombeau, elle sut que sa vie était finie, qu’elle ne serait plus jamais que l’ombre d’elle-même ou plutôt l’ombre de cet amour, de cet homme qu’elle aimait tellement.


Dernière édition par Elisabeth d'Hasbauer le Mar 13 Juil 2010 - 17:14, édité 1 fois
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Marina
Oblivius
Oblivius



L'Assomption d'Adrien (#11) Vide
MessageSujet: Re: L'Assomption d'Adrien (#11)   L'Assomption d'Adrien (#11) Icon_minitimeSam 26 Juin 2010 - 18:04

Encore une nuit éclairé par la douleur. Un matin se levant, plein de regrets.
Marina n'avait, une fois encore, pas énormément dormit.
Elle changea son habituelle robe assez étoffée pour la plus simple des robes noires, longue, cela allait de soit, et enfila une cape d'un gris des plus foncé, dissimulant sa coiffure de couleur flamboyante dans sa capuche.

Marina ferma la porte de la bijouterie tandis qu'Opale dormait tranquillement à l'intérieur tout en ronronnent.
Sur la route qui menait vers l'église, Marina s'étonnait à penser que parfois, il valait mieux être un chat; La vie d'un chat pouvait être dur mais la douleur de la perte... inexistante... Quoique...
Ces réflexions n'avaient pour but que d'effacer le visage d'Adrien, devenus un ami, qui était partit beaucoup trop tôt.

La jeune Bourgeoise se fondit dans la foule venue pour les obsèques du noble homme, regardant, comme toutes les personnes présente, la Vicomtesse arrivée, avec ses enfants. C'était si dur... Le cercueil était là, et savoir que le corps d'Adrien y était enfermé à l'intérieur procurait un sentiment d'étouffement à la bijoutière. Cette dernière suivit le mouvement et prit place dans l'église, non loin d'Elisabeth, seulement quelques rangs derrière elle.

Léonce se leva pour aller lire la lettre du noble. Chaque mot vivait à travers la bouche du garçon, comme si une ultime petite partie de vie ressortait d'Adrien d'Hasbauer...
Marina se sentait bien triste et peut-être même un peu vide... Adrien était un homme respectable, un exemple pour tous, et son décès était une immense perte, une crevasse énorme laisser sur cette ville, que jamais personne ne parviendrait à reboucher complètement.
Les phrases défilaient et les larmes de Marina glissait, lentement, sur son visage encore enfantin.

Elle serrait dans ses mains, depuis son départ de la bijouterie jusqu'à présent, alors qu'ils marchaient vers le cimeterre, une hématite. La petite pierre avait été taillé en forme de goutte. Elle devait avoir des pouvoirs bénéfique, apporter du courage pour les épreuves difficiles. C'était si dur de dire Adieu, alors qu'on est pas forcément prêt à le faire. C'est une action qui ne s'annule pas, c'est une décision qui semblait, dans le cas présent, totalement irréversible, et Marina avait le cœur lourd à penser à la douleur que pouvait ressentir Elisabeth.
Cette dernière entra dans le mausolée avec sa famille et le prêtre afin de dire un dernier au revoir à un homme qui ne reviendrai jamais.

Peu de temps après qu'Elisabeth soit entré dans le mausolée, la pluie commença à tomber, d'abord en fine gouttes, puis, de plus en plus fort, comme si le ciel, lui aussi pleurait la mort du noble homme, comme si la pluie tentait de laver, d'effacer toute la douleur et la peine qui c'était déposé sur Forbach.
Les gens commencèrent à partir pour rejoindre le sec de leurs maisonnées et rare étaient les personnes encore présente. Marina était là, la pluie se mélangeant aux larmes, elle attendait patiemment qu'Elisabeth revienne. Elle repensait à la première fois qu'elle avait vu l'homme, la première fois qu'elle avait rencontré Élisabeth.
Elisabeth... c'était surement la femme la plus courageuse et la plus respectueuse de cette ville... Marina lui portait beaucoup d'affections, c'était son aguerrie après tout.
Marina resta là, sans bouger, à attendre. Elle voulait être là pour apporter son soutien à cette femme qui avait tellement fait pour elle.

C'était tellement dur... Elisabeth ressorti, le visage totalement fermé, totalement impassible, vide, mort. Marina savait qu'une partie de la Vicomtesse venait de partir avec le défunt...
Mais ça faisait tellement mal de la voir dans cet état... Ses larmes coulèrent de nouveau, invisible car se mêlant à la pluie.
Elle s'avança vers la femme, la regardant dans les yeux. Nul besoin de mots. Elle ouvrit la main pour présenter la pierre à Elisabeth. C'était là la seule chose que la jeune fille pouvait faire. Elle aurait voulu la rassurer, lui dire que tout s'arrangerait, qu'il y avait forcément une solution, que le temps s'effacerait, que tout rentrerait dans l'ordre... mais rien de ce qu'aurait pu dire Marina ne s'alliait avec la réalité et le possible... Assez de personnes lui avait surement présenter leurs sincères condoléances, leurs regrets... C'est pour quoi Marina resta muette, ses pensées, Elisabeth les connaissaient.
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Europe
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L'Assomption d'Adrien (#11) Vide
MessageSujet: Re: L'Assomption d'Adrien (#11)   L'Assomption d'Adrien (#11) Icon_minitimeDim 27 Juin 2010 - 2:35

[Précédent = La Passion du Gourdin]


Le monde s’écroulait une nouvelle fois. Une tempête était passée et après elle, il ne restait que le néant. Un vide désolé, une abîme d’une profondeur sans nom, qui ne laissait même pas le luxe à celui qui y basculait de connaître de fin. Elle se prolongeait à l’infini, tel un adieu déchirant, incapable et irrésolue à abréger les souffrances du cœur…

Dès qu’Europe avait su, elle s’était effondrée en larmes.

Une douleur lancinante martelait sa poitrine et sa tête à chaque fois qu’elle réalisait, chaque fois de nouveau, qu’Adrien était mort, qu’il avait quitté ce monde, que plus jamais il ne serait là pour elle et pour aucun d’entre eux. Elle avait la sensation de s’être faite piétiner par un troupeau de chevaux déchaînés, son cœur de disloquant en miettes dans une existence vide de sens. Existait-il quelque chose de plus triste au monde que la perte d’un être qu’on aimait tant? Et cette lettre… cette lettre dans laquelle il lui avait fait part de ses regrets, ce simple bout de papier qui avait joué pour eux le rôle d’un dernier intermédiaire. Cette lettre dans laquelle il lui demandait pardon alors qu’il n’avait rien à se faire pardonner, alors que c’était ELLE et elle seule qui avait tout gâché, qui l’avait blessé, qui avait volontairement mis de la distance entre eux. A présent, il était mort sans qu’elle n’ait eu le temps de s’excuser ou tout du moins de s’expliquer, et à présent le monde ne tournait plus rond, tous ses ecquis s’étaient fissurés sans un déferlement de tristesse sans nom tandis qu’elle se noyait dans un marasme désespéré.

Son monde se dépeuplait petit à petit. Elena était morte. Abigael était morte. Adrien était mort… une affirmation qui frisait l’impossible. Adrien avait toujours été là, tel une valeur sûre, un pilier dans un nombre incalculable d’existences. Même quand la situation était désespérée, même quand la souffrance et l’obscurité avaient semblé ne pas connaître de limites à Forbach, Adrien avait été là. Gérant les choses avec le plus d’habileté possible, donnant du baume au cœur à ceux qu’il entourait. Il lui suffisait de sourire et tout allait mieux, sa seule présence étant rassurante. Quelqu’un de fiable, sur qui l’on pouvait compter, un excellent bras droit et surtout un extraordinaire ami. Europe ne pouvait même pas envisager, le plus simplement du monde, son départ. Son absence. Son vide. La négation même de son existence.

Dans l’Eglise de Zetting, un vent de désolation soufflait sur une marée humaine rassemblée pour rendre un dernier hommage à un être exemplaire. Le prêtre récitait comme d’habitude des paroles totalement génériques et artificielle, tandis qu’Europe s’abîmait dans le chagrin et les larmes. Elle se sentait tellement vulnérable, prête à se briser. La procession fut pire encore; c’était comme si le monde reconnaissait collectivement qu’Adrien n’était plus. De temps en temps, le néant la saisissait encore aux tripes, terrassant son esprit de tristesse et de remords. Il y avait tant de choses qu’elle aurait voulu dire, qu’elle aurait voulu faire, avant son départ. Ou plutôt non, jamais il n’y aurait du avoir de départ. Adrien aurait dû rester là pour toujours.

Il était nécessaire au bon fonctionnement de ce monde.

La pluie s’abattit avec un ruissellement sinistre, jetant une chape de froid, de plomb et d’humidité sur cette ambiance déjà mortifère. Europe en profita pour pleurer tout son saoul; les larmes coulaient sur ses joues sans se voir, mêlées à l’averse. Ses sanglots lui compressèrent bientôt la gorge et elle poussa un cri discret de détresse, révoltée et écrasée par l’injustice et l’indifférente tristesse de l’univers. Il n’en finissait plus de pleuvoir. Le monde se fondait dans un tableau gris et morne, dégoulinant, qui ne parviendrait plus jamais, elle en était convaincue, à briller ni renaître.

Elisabeth sortit finalement du mausolée en compagnie de ses enfants et de ses proches. Un peu à l’écart, Europe l’observa tandis qu’elle faisait face à Marina. Son chagrin n’avait pas de frontières; mais celui de la femme du Vicomte devait être tout simplement insupportable, entier, absolu, irrémédiable et terrible. Un première mort, en somme. En attendant la deuxième, la vraie, celle qui lui apporterait peut-être la délivrance et le soulagement d’enfin rejoindre son époux. Lorsque Marina s’en fut retournée, Europe s’avança à son tour vers Elisabeth. Les longs cheveux des deux femmes étaient plaqués, ruisselants, contre leurs visages, leurs yeux rouges et gonflés par les larmes. Si seulement elle avait pu prendre un peu du chagrin de son amie pour la délivrer, même en partie, de son fardeau… Si elle n’avait pas de soutiens, elle allait être écrasée. Europe adorait Elisabeth. C’était une grande amie, aussi fidèle et estimable qu’Adrien l’avait été. Elle resta un instant en face d’elle, la gorgée bloquée, incapable de parler; puis elle l’enlaça dans une étreinte qui se passait de mots. Mais il semblait qu’Europe s’appuyait autant sur Elisabeth que l’inverse.
Qu’aurait-elle pu lui dire? Qu’Adrien était mort en héros, que sa mémoire serait toujours honorée? Mais qu’en avait-on à faire? Qu’il soit mort en brave ou en pleutre, qui s’en souciait à cet instant? Cela ne changerait rien au problème, ça ne le ramènerait pas. Adrien était parti, définitivement. Europe éclata en sanglots.


"Il va tellement me manquer…"

Elle ne chercha même pas à dissimuler son pitoyable gémissement. Un long moment, elle resta dans cette position, s’accrocha comme à une bouée en pleine tempête. Il lui semblait que si elle lâchait prise, quelque chose de plus terrible encore allait arriver. Puis Europe réalisa enfin que beaucoup d’autres personnes attendaient pour présenter leurs condoléances à Elisabeth. Elle rompit donc son étreinte, pressa l’épaule de son amie, même si elle n’eut pas la force de lui sourire. Puis la Grande Prêtresse fit demi-tour en s’engagea sur une des allées du cimetière à la recherche d’un peu d’isolement. Ici même Adrien, plus d’un an auparavant, lui avait redonné le courage de vivre. Alors qu'elle était presque prêtre à se laisser glisser vers la non-existence, ravagée par la mort d’Elena, il était apparu en pleine nuit et, avec la magie qui était la sienne, lui avait rappelé à quel point il était nécessaire qu’elle soit forte et qu’elle continue.

Oui. Il fallait être courageuse, à présent. Adrien l’avait bien précisé: il souhaitait que le temps des larmes fut fini. Qu’on laisse le passé à portée de souvenirs et qu’on se tourne vers le futur, car c’était là que résidait peut-être, une chance de salut pour Forbach. Les derniers propos d’Adrien, prononcés par Léonce, insufflèrent une vague de force dans le cœur d’Europe. C’était à elle maintenant, de prendre le relais. A elle d’accomplir les dernières volontés de son défunt ami. De faire en sorte que les choses changent. Elle ferait tout ce qu’il faut pour ça. Elle serait implacable. Même si cela signifiait être méprisée et incomprise par tous.

Elle ferait en sorte que plus jamais, une telle chose ne puisse arriver.



[Suivant = Certaines choses sont immuables]


Dernière édition par Europe le Jeu 10 Fév 2011 - 20:58, édité 1 fois
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Viviane Valdemar
Vieille peau fripée à pustules
Viviane Valdemar


L'Assomption d'Adrien (#11) Vide
MessageSujet: Re: L'Assomption d'Adrien (#11)   L'Assomption d'Adrien (#11) Icon_minitimeJeu 29 Juil 2010 - 14:31

Prostrée sur sa chaise, le regard absent, Viviane n'avait pas bougé en une heure de temps, depuis qu'il avait cessé de respirer. Tout, elle avait tout essayé pour maintenir son père en vie, mais sans succès. Encore une fois, elle avait échoué. Une part d'elle ne parvenait pas encore à réaliser ce que cela signifiait : son père était mort. Mort... Mort... Ce mot résonnait en elle, vide de sens. Comment éprouver encore de la douleur quand on a déjà tellement perdu ? Celle de Viviane est différente de tout ce qu'elle a pu déjà ressentir, tellement lointaine et forte à la fois. Détachée de son corps, son esprit vagabondait d'une pensée à l'autre sans jamais s'arrêter, lorsqu'elle remettrait les pieds sur terre, la douleur serait intolérable, mieux vallait rester là où elle était pour le moment.

"Mort... Idiote, comment as-tu pu croire l'Oracle ? Tu le savais, tu doutais de sa bonne foi, nul n'est jamais totalement altruiste... Reverais-je un jour Cassandra ? J'aurais tellement besoin d'une grande soeur maintenant. J'adore les biscuits au raisin sec, il faut que j'en rachète. Je devrais faire la route du thé, et m'en aller loin d'ici. Ne plus jamais revenir. Sybille, me laisserais-tu partir ? Maman, papa... Cassie... Maman... Papa.. Cassie..."

Peu à peu, elle revenait à elle et de lourds sanglots s'étouffaient dans sa poitrine. Elle les retint cependant, nulle place pour les larmes aujourd'hui. Pour éviter de faire face à son chagrin, elle se lassa envahir par un sentiment qu'elle ne connaissait pas, mais qu'elle identifiait parfaitement : la haine. Il fallait un coupable pour la mort de son père et les Inquisiteurs remplissaient parfaitement ce rôle. C'est à cause d'eux qu'ils n'étaient pas tous morts, sur le parvis, et qu'elle ressentait maintenant cette douleur. Gabriel Touchedieu, Sébastien Garin, tous, ils étaient tous responsables de la mort de son père. S'ils s'étaient contentés d'interrompre le rituel, ça aurait suffit, mais non, il a fallu qu'ils poursuivent et tentent de tuer un maximum de sorciers. Si ces gens respectaients les valeurs qu'ils prônaient, on n'en serait pas là ! Son père serait toujours en vie, assis, à côté d'elle, à rire de la frayeur qu'ils s'étaient faite et elle n'aurait eu à pleurer personne.

Sa vie était parsemée de drames, comme une pièce de théâtre de Shakespeare, qui ne pourrait que mal se terminer. L'aube qui se levait n'apportait aucun espoir à Viviane. La vie ne lui avait pas fait de cadeau, pas plus que les autres, elle n'en ferait plus aux autres elle non plus. Si haïr l'Inquisition lui permettait de passer au dessus de la mort du dernier membre de sa famille qui existait encore pour elle, ce serait là un réconfort dont elle ne se priverait certainement pas !

Comme un poison qui se répandait dans ses veines, elle sentit la haine se distiller en elle. Ce sentiment se cristalisait particulièrement vis-à-vis de Touchedieu et Garin, qu'elle jugeait les plus responsables de ce qui lui arrivait. Elle sentait une force nouvelle la gagner, une envie de vaincre comme jamais elle n'en n'avait ressentie ? L'Inquisition voulait la guerre ? Très bien, elle l'aurait !

Se levant de sa chaise, Viviane prit la décision de ne pas laisser voir ce changement radical en elle. Nul besoin de contaminer d'autres personnes avec ses idées et ses chagrins. En quelques heures seulement, armée de sa nouvelle détermination, elle organisa l'enterrement de son père. C'est au cours de ces démarches qu'elle apprit le décès d'Adrien d'Hasbaueur. Sans le connaître vraiment, elle fut tout de même affectée par sa disparition et sa détermination de faire bouger les choses à Forbach en fut renforcée.

Lorsque quelques jours plus tard, elle se rendit à l'enterrement du sorcier, elle se rendit compte qu'il était un homme très apprécié. Il avait sacrifié sa vie pour sauver celle de sa fille, une action admirable, même si elle endeuillait cruellement les siens. La cérémonie était simple, emprunte de beaucoup d'émotions, surtout chez Elisabeth. C'était étrange d'être là, dans cette Église qui avait été le point central des derniers événements, comme un rappel de ce qui était advenu, comme si la mort de tant d'entre eux n'avait pas suffi. Il fallait que la religion chrétienne soit cruelle et montre combien elle était puissante. Parce que si peu d'entre eux dans l'assistance, il fallait tout de même donner le change. Faire croire qu'on croit, ironie du sort...

Sans trop savoir pourquoi, à la fin de la cérémonie, elle se dirigea vers Elisabeth, pour lui présenter ses plus sincères condoléances. Nulle intention malveillante ou curiosité malsaine, juste de la compassion à l'état pur. L'envie de montrer qu'il est plus que jamais important de rester soudés. Puis, sans un regard en arrière, elle poursuivit sa route, vers sa nouvelle vie, vers l'exécution de Touchedieu, qu'elle savait apprécier à sa juste valeur.

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Alicia Loewenstein
Meneuse
Meneuse
Alicia Loewenstein


L'Assomption d'Adrien (#11) Vide
MessageSujet: Re: L'Assomption d'Adrien (#11)   L'Assomption d'Adrien (#11) Icon_minitimeJeu 5 Aoû 2010 - 2:24

    « Madame la Comtesse, madame la Comtesse ! Nous tenons de source sûre que le Vicomte est… décédé. »

    Le plus célèbre visage de pierre de Forbach se détourna avec violence de son miroir, abandonnant l’œuvre capillaire qu’elle élevait sur son crâne. Ses cheveux tournoyèrent en envoyant épingles et rubans dans les airs. Ce ne pouvait pas être une blague, pas par l’un de ses informateurs, pas à elle, pourtant il lui fallait scruter le regard du messager. Elle perçut alors cette fébrilité qui faisait subrepticement scintiller l’œil excité d’une lueur sidérée. C’était donc vrai. Le messager ne bougeait plus, haletant. Alicia ne bougeait plus, choquée, une main portée à sa bouche. Le Vicomte d’Hasbauer, son plus grand ennemi, l’un des sorciers les plus aptes à mesurer sa force à la sienne, l’homme qui l’avait tant torturée venait donc de mourir. Comme à chaque nouvelle si soudaine et inattendue, le monde avait suspendu sa course, une kyrielle de pensée valsait et s’entrechoquait, autant d’émotions, le tout dans un vacarme muet annihilant tout sens perceptible à l’esprit confondu.



« Madame la Comtesse, madame la Comtesse. Reprenez-vous, Madame la Vicomtesse va finir par vous voir ! »

Cette main posée sur sa bouche, Alicia l’avait toujours à l’heure de la messe funéraire. Ce n’était plus pour obstruer un cri de surprise mais bel et bien pour cacher un terrible sourire qui se jouait bien des tentatives de la Meneuse pour le dompter et dont les soubresauts qu’il lui imposait signalaient qu’il allait bientôt muter en fou rire irréductible. C’était d’un tel ridicule… d’une telle ironie. C’était irrésistiblement drôle. Ce corps, le corps d’une légende immense, transporté dans ce cercueil, si simple et si petite boîte de bois. Cette messe en grandes pompes dans une église encore en ruines. Adrien avait décidément plus aboyé que mordu… Seigneur qu’elle ne le regretterait pas ! Elle l’avait tant haï, elle le haïssait toujours autant en vérité. Si elle ne l’avait pas supprimé elle-même c’était bien pour cette raison : on ne tue pas la haine en tuant son auteur. Mais l’idée de ne plus voir sa face de bienfaiteur hypocrite la ravissait.

Il n’avait pas été fichu de protéger son comté, pas fichu de réparer cette église, pas fichu de prévenir la population contre l’Oracle, pas fichu de sauver sa fille sans la priver de père. Quel monstre ! Il avait sauté sur l’administration du comté à la mort du mari d’Alicia comme un vautour. Et voilà ce qu’il en avait fait… L’évêque se mit à lire les textes et Alicia ne put réprimer plus longtemps un petit cri étouffé qui aurait presque pu passer pour un sanglot. Adrien, prêtre d’Olrun, l’une des plus puissantes et traditionnalistes tribus païennes allait être enterré comme un pur catholique… Pousser l’hypocrisie par delà la mort, comment avait-il fait ? Il avait tout bonnement choisi la femme qui au monde lui correspondait le mieux. Elisabeth d’Hasbauer, la Veuve d’Hasbauer, c’était à son tour de souffrir. Elle payait enfin tout son manque d’humilité, sa cruauté, son manque de diplomatie. Quel spectacle formidable que ces larmes brûlantes tailladant son âme…


Puis Léonce s’échappa de l’étreinte maternelle pour se placer face à la foule. Un membre de cette famille avait donc obtenu une once de courage à la naissance ? Cela venait probablement du côté de la famille du Comte… Il déroula calmement un parchemin qu’Alicia reconnut en plissant les yeux.


    « Comtesse, le Vicomte d’Hasbauer a laissé une lettre d’Adieu aux habitants de Forbach et vous faites partie de ceux à qui il l’adresse en entête. Voulez-vous que je vous la lise ?

    - Une lettre… Non je ne… je ne préfère pas la lire… »


Léonce lut la lettre, condamnant Alicia à écouter les dernières paroles de son rival, la privant de l’ultime affront qu’elle aurait tant voulu lui faire. Oui, elle les entendait ses mots ! Il fallait qu’il continue à jouer les grands ducs en présentant sa mort comme souhaitée et souhaitable. Une balle dans la tête : voilà tout juste ce qu’il fallait pour signer une mort tout au plus virile. Ah ça il n’y avait pas de risque pour que la Comtesse perde son temps à pleurer cet être abjecte. Et puis ce n’était sûrement pas son aigrie de femme qui avait pu rendre Alicia jalouse ! Adrien parlait de l’espoir comme force absolue de l’humanité. Adrien parlait comme un homme sage. Adrien parlait comme Alicia savait parler. Adrien parlait d’elle comme d’une proche. Adrien parlait comme un ami… Si seulement il n’avait pas été un usurpateur de plus ! Si seulement il avait pensé ces mots ! Si seulement il avait eu suffisamment d’humanité en lui pour aider Alicia, la soutenir, remplir son cœur de suffisamment d’Amour pour le pleurer !!! Rien ! Que la haine, encore et encore pour cet ersatz d’Homme débordant de vide.

Puis le cortège souleva le cercueil et le sortit de l’église. Il quitta la nef mené par la famille d’Hasbauer. Adrien sortait du champ de vision de la Comtesse et cette dernière n’avait plus tellement envie de rire… Alicia fixa son regard sur l’encens qui brûlait là où le cercueil avait été posé durant la cérémonie. Elle observait le vide avec lourdeur. Alicia suivit machinalement la foule sans plus penser qu’elle avait promis à ses dames de compagnie qu’elle s’épargnerait la mise en terre dramatique. La foule grave et silencieuse flotta jusqu’au mausolée où entrèrent la famille d’Hasbauer et le prêtre. Le cortège s’immobilisa devant l’entrée à l’exception d’Alicia qui avait distraitement voulu suivre Elisabeth. Le curé l’arrêta d’une main lui signalant d’un regard sévère qu’elle avait déjà suffisamment insulté le défunt. Alicia se réveilla alors brusquement de sa torpeur. Elle regardait toujours le grand cercueil s’enfoncer dans les ténèbres jusqu’à ne plus rien voir que le noir absolu.



    « Madame la Comtesse, madame la Comtesse, nous pourrions organiser une fête privée avec tous vos amies pour fêter la grande nouvelle !

    - La grande nouvelle..? La grande nouvelle ? La grande nouvelle ?!! Un homme est mort pauvre imbécile ! Disparaissez !!! »



« Un… homme est mort, balbutia la Comtesse à demi-voix en regardant le curé tout à fait confuse, comme s’il avait pu lui expliquer. Je veux dire… Adrien, Adrien est mort… »

Alicia porta ses mains à sa bouche. Elle ne retenait cette fois ni cri de surprise ni éclat de rire mais la plainte du désespoir. Ses yeux s’emplirent de larmes. C’était incontrôlable. Elle comprenait à peine ce qui se passait. Adrien d’Hasbauer était dans un cercueil ?! Non, non, non, il n’était pas dans le cercueil. Il n’était plus nulle part. Il était dans ses mots, il était dans ses larmes. Elle, la Comtesse pleurait le Vicomte ? Adrien était donc en elle ? Peut-être finalement l’avait-elle aimé et l’aimait-elle encore ? Mais alors il avait bien été un homme, cet homme. Peut-être n’avait-il pas toujours menti ? Oui, Adrien parlait de l’espoir comme force absolue de l’humanité. Adrien était un homme sage. Adrien parlait à Alicia. Alicia avait été l’une de ses proches. Adrien avait été son ami.

Alicia se tourna vers la foule aux regards pleins de reproche et d’incompréhension. Elle préféra alors se retirer. Elle ne pouvait plus supporter ces gens trop nombreux, ses pensées tumultueuses s’agitaient en son crâne en frappant ses tempes. Elle réalisait enfin la douleur du manque qui s’était perdu quelque part dans sa haine. Alicia comprenait davantage à chaque pas qu’elle faisait pour s’éloigner du cortège et du mausolée qu’Adrien allait lui manquer, qu’elle s’était éminemment trompée sur son compte et qu’elle avait commis l’infanticide de l’une des plus belles relations d’amitié qu’elle aurait pu vivre. Ses larmes coulaient irrémédiablement. Un grand homme est mort. Mais le drame avant tout était – et Adrien l’aurait dit - que :

« Un homme est mort ».
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