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 Aux Geisler, à la Mère Supérieure

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Sébastien Garin
Conseiller de la Suprema
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Sébastien Garin


Aux Geisler, à la Mère Supérieure Vide
MessageSujet: Aux Geisler, à la Mère Supérieure   Aux Geisler, à la Mère Supérieure Icon_minitimeMer 8 Sep 2010 - 19:44

A l’attention de la Mère Supérieure de Calis,

De la part du Second de l’Inquisition à Forbach.


Ma mère,

Vous lirez sur l’enveloppe le nom de Sébastien Garin, qui doit vous être à peu près étranger. Pourtant, je peux vous affirmer que vous me connaissez, sous un autre nom, fondamentalement différent : Vous souvenez vous de la petite Sarah Geisler qui accoucha chez vous d’un petit garçon nommé David Geisler ?

Vous avez désormais le secret de ma double identité, et vous savez ce que je suis devenue.

Je vous prie d’abord de m’excuser pour avoir fui le Monastère de Calis, c’était une mauvaise façon de vous remercier de tout ce que vous m’avez donné, mais il fallait que je fasse cela, c’était quasiment une nécessité. Je sais parfaitement tout ce que je vous dois, je ne l’ai jamais oublié : sans vous, jamais je n’aurai eu David, et très sûrement aurais je fini entre ciel et terre accrochée à une poutre. J’ai fait un choix que vous n’auriez certainement pas encouragé, mais je vous assure encore une fois que je ne pouvais faire autrement.

Vous l’aurez deviné, je me suis travestie, et me suis faite passée pour un homme, sous ce mensonge je suis entrée dans l’inquisition, et j’y ai été acceptée. Ma première tâche une fois entrée, fut de tuer le Moine par qui mon malheur est arrivé. Tout ceci, je l’ai accompli il y a seize ou dix-sept ans.

Avec le recul, et avant que vous ne réagissiez, je sais que ce n’était pas chrétien, et que c’était encore moins légal, mais violer une femme était il tout aussi chrétien et légal ? Dieu lui aurait fait la même chose que moi, mais avec des années et des années de retard, bien après que moi je sois détruite. Et une fille détruite, est ce bien juste ? déchirure du papier] Dix sept ans après, le sujet est encore tellement sensible que je m’en crispe sur ma plume.

Je ne cherche plus de justifications ou de pardon aujourd’hui, je crois être suffisamment punie à présent. J’ai monté un piège et j’y ai attiré le Frère François (c’était son nom), et pour être sûre de bien l’avoir, j’y suis tombé avec lui. J’ai trente neuf ans actuellement, et je ne suis toujours pas sortie de ce piège. Voilà vingt ans que je m’habille, parle, vit comme un homme, j’ai passé autant de temps à jouer l’homme qu’à être une femme. Le rôle de Sébastien Garin s’est enfoncé en moi jusqu’à fusionner en partie avec mon identité, en devenir une part intégrante.

Pour pouvoir m’extirper de ce rôle masculin, il aurait fallu que j’aie un mois pour me laisser pousser les cheveux, et pouvoir ainsi décemment remettre des robes sans avoir l’air d’une prostituée flétrie. Ce mois, je ne l’ai jamais eu, l’inquisition m’a tout de suite envoyé à Forbach pour y chasser les Sorcières, plus puissantes ici que n’importe quel autre lieu en Europe.

Ce village lorrain abrite une communauté importante de ces filles du diable, qui ont commencées par déclencher une grande vague de froid, qui ont ensuite empoisonné l’eau, qui faisait que ceux qui la buvaient revoyaient des bribes de leur passés. Devinez quelles bribes je voyais… Elles sont passées au cran supérieur lorsqu’elles ont ouvert un portail vers l’Enfer et que des fantômes se sont déversés sur les âmes qu’abritaient Forbach. Devinez quel fantôme me poursuivit…

Enfin, je garderais un souvenir particulier de la troisième année, où ce ne fut pas les sorcières qui nous inquiétèrent mais un messie qui semblait tout droit venu du ciel. Nous ne sûmes sa nature démoniaque que trop tard, bien trop tard. En guise de carotte, il nous promit de faire arrêter toutes les sorcières de Forbach d’un coup, et en guise de bâton, il nous déconseilla de tenter quoi que ce soit sous peine de se faire lyncher par la population. Ce messie de Satan s’appelait l’Oracle. En Mai, il donna le signal de l’opération et nous nous y sommes tous précipités. Je perdis le contrôle de mes éléments et en guise d’arrestation, l’Inquisition y provoqua un grand massacre comme Forbach n’en avait jamais connu. Un massacre d’innocents, abusés par l’Oracle pour faire une diversion. Pendant que nous faisions verser du sang innocent, l’Oracle et les Sorcières invoquaient Belzébuth ou Méphistophélès, ou un démon quelconque. Ce fut un véritable coup de chance si nous réussîmes à interrompre l’invocation. Pour quels résultats d’ailleurs ? C’est à peine si je pus profiter du choc pour faire taire les sorcières, renonçant à les tuer.

Regardez ce que j’écris et osez ensuite me dire que je dois être encore punie pour mon audace. Mis à part vous et une autre personne, nul ne connait la complète vérité. J’ai même caché à David le mystère de ses origines, il est persuadé d’être le fils de David Noistier.

Bien à vous,

Sarah Geisler.
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Sébastien Garin
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Sébastien Garin


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MessageSujet: Re: Aux Geisler, à la Mère Supérieure   Aux Geisler, à la Mère Supérieure Icon_minitimeMer 8 Sep 2010 - 20:49

De la Mère Supérieure au Second


Ma Fille,

Bien des années j’ai attendu votre lettre, et je me doutais bien qu’il s’agissait de votre fils lorsqu’un David Geisler qui a vos cheveux et votre visage est venu s’abriter chez moi. Je n’ai pas eu besoin que vous m’écriviez pour que j’aie toute l’histoire, votre fils m’avait déjà tout dit, dans ses atours et ses façons un peu rudes. Je n’aie pas eu besoin de juger ce que vous aviez fait, car le Seigneur nous enseigne de ne jamais juger, si l’on ne veut pas être jugé à son tour. Et je n’aie pas eu besoin de toutes vos supplications pour vous pardonner.

Beaucoup de femmes auraient fini entre ciel et terre comme vous dites, ou bien aurait abandonné leurs enfants comme des produits de la fange pour rejoindre leurs vies d’avant. Comme pourrais je blâmer le courage dont vous avez fait preuve ? Dans votre vengeance même, vous n’avez pas abandonné votre fils, dans la mesure du possible vous lui avez prodigué une éducation, un code moral, et il est évident aujourd’hui que malgré tous ses côtés rebelles et dûs à sa jeunesse, David Geisler est un fils pétri de vous et par vous. Rien que pour cela, vous êtes une bien meilleure mère que beaucoup. De même, votre courage d’affronter votre tourmenteur yeux dans les yeux vous mets au dessus de bien des femmes, quand bien même la vengeance n’est pas encouragée par les Ecritures.

Comment pourrais-je mal prendre une lettre de votre part ? De quoi pourrais-je seulement vous en vouloir ? Comme vous le dites : vous êtes votre propre victime, le Monastère de Calis n’a pas souffert de votre disparition, même si nous l’avons profondément regretté et qu’elle nous a peinés.

Maintenant que vous pouvez vous rassurer ma fille, cessez de vous dire qu’il est trop tard et songez qu’au contraire, rien n’est impossible : vous avez eu le courage de reprendre contact avec moi, pourquoi ne prendriez vous pas contact avec vos parents ? Désirez-vous qu’avant que nous nous engagions dans ce procédé je sonde les sentiments de vos parents ? Désirez vous que ce soit moi qui leur apprenne la vérité ?

Quelle que soit votre décision, j’attendrai votre réponse avant de faire quoi que ce soit. Songez Sarah que ce n’est pas parce que vous avez des habits masculins que vous n’êtes pas dignes de vous présenter à vos parents, ces gens là vous ont aimé, ils sauront comprendre encore mieux que moi les raisons qui vous ont fait emprunter ce chemin, et ils préfèreront à coup sûr avoir une fille cachée sous des vêtements d’homme que d’avoir une fille disparue sans nouvelles.

J’attends avec la plus grande impatience ta réponse, et je te conseille fortement d’accepter mon offre, même sous sa forme la plus atténuée. Je te donnerai au moins des nouvelles d’eux, mais c’est à toi de décider si tu veux reprendre contact avec eux, et comment. Je pourrais faire le lien sans trahir ta véritable identité.

Bien à toi,

La Mère Supérieure.
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Sébastien Garin
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Sébastien Garin


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MessageSujet: Re: Aux Geisler, à la Mère Supérieure   Aux Geisler, à la Mère Supérieure Icon_minitimeMer 8 Sep 2010 - 22:08

Du Second à la Mère Supérieure


Ma Mère,

J’ai longuement hésité avant de me décider, j’ai passé toute une nuit blanche à retourner votre proposition, je suis allé jusqu’à prier dans la nef de la Collégiale, et je me suis finalement rangé à votre avis.

Il y a trop longtemps que j’ai tenu mes parents à l’écart, et je m’aperçois trop tard qu’il n’était pas nécessaire que je m’éloigne autant d’eux. Je peux au moins leur envoyer une lettre, mais je n’aurai pas le courage d’écrire moi-même toute la vérité en seulement quelques pages. Je ne peux pas raconter tout le chemin que j’ai parcouru encore une fois, chaque récit me fait revivre les moments les moins agréables.

Envoyez la première lettre dans laquelle vous leur direz tout, et faites moi ensuite suivre la réponse.

Dites leur que j’ai un fils, dites leur son âge, mais ne donnez pas tous les détails que vous savez sur lui, je suis sa mère, je veux être la première à le leur en parler. C’est la seule limite que je vous impose. Pour le reste, dites la vérité telle que vous la connaissez, pour qu’ils n’ignorent rien, et que je n’aie pas à rattraper des années de dialogue en retard.

Merci sincèrement,

Sarah Geisler

De la Mère Supérieure au Second


Sarah,

Ainsi soit il, j’ai envoyé la lettre à tes parents, j’ai retrouvé leur adresse. Ils sont encore tous les deux vivants, bien qu’âgés. Ton frère Franck a repris le commerce et il est marié à une bourgeoise voisine. Je te transmettrai toutes les nouvelles que je recevrai les concernant.

Courage ma fille,

La Mère Supérieure
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Sébastien Garin
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Sébastien Garin


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MessageSujet: Re: Aux Geisler, à la Mère Supérieure   Aux Geisler, à la Mère Supérieure Icon_minitimeMer 15 Sep 2010 - 22:29

De la Mère Supérieure à la Famille Geisler


Monsieur et Madame Geisler, Monsieur Geisler Fils.

Je suis la Mère Marie-Abigael, Supérieure du Monastère de Calis, et je viens par la présente remuer un passé boueux, mais aussi amener un avenir radieux, du moins est ce mon but.

Je sais que vous aviez une fille, nommée Sarah. Je connais le drame qu’elle a vécu avec la mort de son fiancé, et je connais les circonstances de sa disparition. Tout cela, je le sais car c’est dans mon Monastère qu’elle s’est abrité après avoir fuit de votre foyer. Je vous donnerai très vite les raisons exactes de ceci, et vous révèlerait également toutes les circonstances qui ont précédé, suivi, et eut lieu pendant son séjour à Calis. J’ai d’abord quelque chose de bien plus important à vous dire, quelque chose qui occultera tout le reste :

Votre fille Sarah est vivante, elle a fêté ses trente neuf ans il y a quelques mois, et vous avez également un petit-fils, nommé David Geisler, qui a fêté ses vingt ans plus récemment. Savourez avant toute chose ce cadeau que Dieu vous donne.

Maintenant, voici ce que vous êtes en droit de savoir, et qui vous est resté secret toutes ces années car les évènements racontés relèvent de la plus profonde blessure, une blessure tellement intime que Sarah à l’époque n’osa pas la partager avec vous, de peur de vous faire mal à vous aussi. Je vous jure sur la Mère du Seigneur que ce que je dis est vrai, et que je n’ai pas tenté de maquiller, enjoliver ou noircir les faits.

Sur le trajet du retour de Toulon, après que votre fille ait appris la mort de son fiancé, le chariot s’arrêta dans un monastère. Il est des moines qui bien qu’ils aient prononcés leurs vœux, abritent toujours en leur chair les démons auxquels ils voulaient échapper. Votre fille fut violée cette nuit là, et un enfant fut conçu.

Fragilisée par son deuil, brisée par ce crime, condamnée par cette grossesse, votre fille passa des moments très durs, et perdit tout repère, au point de vous perdre même vous. Intimement persuadée d’être coupable, ne supportant pas la honte qu’elle ne manquerait pas d’attirer sur sa famille, Sarah envisagea sérieusement de fuir pour se débarasser de ses problèmes. Elle fuit effectivement, mais ce n’était certainement pas une fugue : elle ne quittait pas le foyer familial parce qu’elle le détestait, elle s’en privait justement parce qu’elle l’aimait trop pour lui imposer sa grossesse non désirée.

Le hasard ou la providence voulut qu’elle s’arrête aux portes de notre Monastère. Conformément aux préceptes chrétiens, nous lui offrîmes l’hospitalité, et voyant les signes de sa grossesse, nous avons fini par découvrir la vérité, ou du moins le début. Plutôt que de la renvoyer chez vous où elle aurait très certainement fui à nouveau pour aller accoucher dans des conditions dangereuses pour elles, nous avons choisi –peut être était-ce une erreur ? – de la garder chez nous, jusqu’à ce qu’elle accouche, pour ensuite la renvoyer chez vous, apaisée et débarrassée de cette épisode pénible.

Elle commença par refuser de toutes ses forces ce bébé du crime, j’ai dû en personne arrêter des tentatives de meurtre sur son fœtus, elle ne voulait pas accoucher, elle voulait avorter. Heureusement, nous avons réussi à éviter cette catastrophe et lui avons appris à aimer la vie qui se développait en elle.

Peut être avons-nous un peu trop réussi : à la naissance, elle ne voulut pas abandonner son enfant, elle le nomma David comme son fiancé disparu, et lui donna son propre nom de famille. Elle s’y attacha bien trop fort à notre goût. Mais nous l’avons laissé sur le moment le garder, avec en tête l’idée de lui faire abandonner son fils pour qu’elle rentre chez vous. C’est là que j’admets clairement m’être trompé, mais sachez que la suite provient uniquement d’un choix mature et volontaire de votre fille, et que je ne l’y ai nullement encouragé, ni même été avertie.

Nous l’avons laissée seule le temps d’un office. A notre retour, sa robe était sur son lit, le bébé n’était plus dans la pièce et de longs cheveux noirs et soyeux, coupés sur une bonne longueur gisaient par terre dans sa chambre. Nous avons cherché toutes les explications possibles, mais les avons toutes rejetées. Pourtant, la vérité était justement dans la version que nous avons rejetée le plus violemment.

Je n’ai pas eu plus de nouvelles que vous pendant vingt ans, j’ai vieilli à mon poste en gardant le souvenir de cette tragédie et des tas de possibilités concernant ce que votre fille était devenue. Je n’avais pas plus d’indications que ces cheveux coupés jusqu’à il y a peu, quelques semaines. Un jeune homme, de bas grade dans la Très Sainte Inquisition logea au Monastère de Calis pendant la nuit.

Ce jeune homme avait le visage de votre fille, avec des traits plus masculins cependant, et il avait les cheveux que votre fille aurait s’ils étaient courts. Et plus important que tout : ce garçon s’appelait David Geisler. Tout le temps où il fut présent, j’étais à la limite de la suffocation, et j’essayais d’obtenir des nouvelles de sa mère. Hélas, il accueillit assez mal mes interrogations, et je fus assez maladroite lorsque j’évoquai le passé d’une femme qui lui ressemblait énormément.

Je ne pouvais pas songer que Sarah avait caché la vérité même à son fils, même au produit de sa chair elle n’a pas osé tout avouer, notamment le secret de ses origines. Le résultat fut que je mis quasiment au bord de la panique celui qui est votre petit-fils ou votre neveu, et qu’il força son départ, plein de doutes. J’ignore si après cela, Sarah a osé lui dire de nouveau la vérité.

Ce qui est sûr en revanche, c’est que très peu de temps après, je reçu une lettre de Forbach, écrite par un certain Sébastien Garin. Regardez les initiales, vous verrez que ce sont celles de Sarah Geisler.

Je vous joins cette fameuse lettre, elle vous renseignera bien mieux que moi sur ce que votre fille a accompli après Calis.

Pourquoi vous ais je écrit tout cela ? Parce qu’à présent, Sarah aimerait reprendre contact avec vous, et elle m’a confié le soin d’établir le premier contact. Parce que malgré ces vingt ans qui vous séparent, il n’est pas trop tard pour rétablir le lien, et au nom de tout ce qui est sacré, je vous encourage à le faire avant qu’il ne soit trop tard.

Votre fille vous attend, elle vous tend la main, renvoyez moi un message à son intention, je le lui enverrai directement sans même regarder le contenu.

Que le Seigneur vous bénisse,

La Mère Supérieure.
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