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 Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]

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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
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Louisa Zimmerman


Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Vide
MessageSujet: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeMar 21 Déc 2010 - 20:46

*Nuit du 6 décembre 1643*


Louisa ignora le sourire avenant de la jeune femme. Son esprit était loin. David était dans son dos le teint blanc presque maladif. Il n’avait pas eu temps d’aider la baronne à descendre du fiacre. Depuis qu’il était venu frapper à la porte du Fil Blanc il n’avait pas entendu sa voix une seule fois. Il ne savait pas ce qui se passait. Il était inquiet. Et cette inquiétude s’était progressivement nourrie du silence de leur trajet. L’imagination avait toute sa place quand personne ne la freinait. Un retour aux auspices angoissants. Madame Zimmerman était rarement muette. Il n’y avait que les préoccupations pour créer le mutisme. On savait que Forbach était sous le joug d’un assassin les fantasmes devenaient irrémédiablement… sombres.
Ses bottes en daim frôlaient les marches avec une vélocité impressionnante. Une personne qui avait la mort aux trousses. Le cocher arrêta la douce Miranda dans son élan, et l’emmena avec lui, vers les cuisines. Ce n’était pas d’eux dont la noble avait besoin en cet instant. La nuit était tombée depuis un bon moment. Rosbruck dormait sans se soucier des ennuis de ses habitants. Pourtant l’air devenait fébrile sur le passage de la dame. L’urgence prenait trône dans le manoir. Lou avançait dans la pénombre sans oser faire de bruit. Son cœur cognait dans sa poitrine de façon déraisonnable. A la recherche de la lueur ténue.
Sa main poussa doucement la première porte. Anna dormait. Petit ange brun au creux de draps blancs. Sa mère dû retenir un élan possessif. Une fois déjà elle avait perturbé le sommeil de sa fille. Il ne fallait plus perturber les rêves de sa petite. Sa nervosité diminua un peu. Second visage endormi. Dimitri enfoui sous des couvertures. Un petit sourire satisfait pour seule expression. Beau et paisible bercé par l’innocence. Il respirait. Ses deux bébés. Une main sur le ventre leur mère se dirigea lentement vers la bibliothèque. Là où il serait sûrement. L’horloge sonnait minuit déjà. Louisa entra dans la pièce.


-« Romain… »


Elle repoussa la porte. Préservant son retour. Personne ne devait entendre la suite. Ses yeux noirs brillaient d’une ancienne peur. Celle qu’il avait dû combattre avec témérité. Mais cette fois Lou ne voulait pas trouver la mort. Elle voulait la fuir. Telle une âme perdue au milieu des Enfers. Sans attendre sa réaction l’épouse parla d’une voix blanche. Ses mots sortaient de façon chaotique.


-« L’Agent… il est venu, au Fil Blanc. Romain il est fou. Il a menacé les enfants. Il a menacé nos enfants Romain ! Je crois qu’il sait que nous cachons Owen. Il cherche une nouvelle victime. Il pourrait se venger. Il a dit Ce soir. CE soir !
Romain…
Il faut partir ! Maintenant ! »



Louisa ne pouvait pas arrêter son corps de se mouver. A légal de l’activité qui accaparait son esprit. Que devaient-ils faire ? Ne suivant aucune trajectoire compréhensible. Elle était prête à quitter la France. Ils pouvaient rejoindre la Russie s’il le fallait. Y avait-il une chance que le loup blanc trouve l’envoyer du Diable avant la date fatidique ? Gabrielle pourrait-elle les aider ? Il n’y avait qu’en elle que la couturière avait une confiance aveugle. Son pas mât sur les tapis ne se calmait pas. Elle vibrait d'une énergie incontrôlable. Cette rencontre faisait renaitre le fatalisme. Le bonheur éclipsé par une affreuse Lune démoniaque. Et Louisa dans sa robe blanche redevenait cette jeune femme au cœur révolté. La vie lui avait apprit à protéger les gens aimés. cette fois personne ne mourrait. Personne !


-« Je ne veux plus de lui ici. Sa présence pourrait donner encore plus de mauvaises idées à ce fou dangereux. Il quitte la maison. Il n’a qu’à se débrouiller ! »

Il fallait choisir un lieu d'asile. Réveiller les enfants. Partir. Quitter la Moselle. Elle ne pensait qu'à cela. Refoulant les paroles du damnés le plus loin possible. Non ses enfants ne seraient pas tués. Elle l'empêcherait !
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Romain Zimmerman
Baron(ne)
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Romain Zimmerman


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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeDim 26 Déc 2010 - 17:48

Romain avait diné avec Anna et Dimitri, dans la quiétude de la grande maison Rosbruck au cœur de l’hiver. Il faisait froid dehors et la neige avait déjà commencé à recouvrir de son blanc manteau la plupart de la région. Cela n’avait pas arrêté les enfants qui s’en étaient donné à cœur joie dans la neige, au grand dam de Romain qui ne comptait plus le nombre de boules de neige qu’il avait reçu. Cela ne le dérangeait pas, bien entendu, car il restait un grand enfant dans ces moments-là. Il s’était d’ailleurs vengé, enfin c’est un grand mot, sur David qui les avait accompagnés pour l’occasion. Le cocher ne s’était pas privé pour répliquer relativement adroitement au malheur du baron. Oui la journée avait été riche en péripétie, même si les deux enfants avaient trépignés lorsqu’était venu le temps d’apprendre leurs leçons. Romain n’eut toutefois pas besoin de le répéter deux fois, car même s’il était un père assez permissif et joueur, il n’en restait pas moins un homme d’affaires et donc relativement inflexible. Ses enfants avaient fini par le comprendre assez rapidement. Il s’était occupé lui-même des leçons de ses enfants avant de les laisser pour le goûter avec Miranda et se pencher sur ses propres devoirs.

Car si les plantations étaient maintenant à l’arrêt, comme chaque hiver et que, pour les employés du Baron, c’était enfin l’occasion de se reposer, de se ressourcer pour pouvoir engager les hostilités dès que l’hiver serait reparti, pour le Baron, lui, c’était un peu différent, il fallait continuer à travailler… Prévoir déjà la saison prochaine, que ce soit en termes de logistique ou de finance. Il fallait discuter avec les clients, trouver de nouveaux partenaires de commerce… Rien n’était évident, d’autant que l’hiver retardait beaucoup les correspondances. D’ailleurs une petite pile de lettres s’empilait sur son bureau au rez-de-chaussée. Redevenu sérieux, il songea un instant à l’insouciance de la matinée pendant laquelle il avait oublié tous les soucis, ceux de son entreprise comme ceux de Forbach. Ces derniers étaient revenus bien vite, s’imposant à lui. Comme toujours une petite crainte s’empara de lui alors qu’il pensait à Louisa… Elle travaillait toujours au Fil Blanc… Et avec cet assassin qui courrait les rues, il n’était pas tout à fait rassuré pour sa sécurité.

Chassant ses mauvaises idées, il se mit au travail et lut les quelques lettres qui reposaient sagement sur son bureau. Il n’y avait là que des nouvelles commerciales. Sa tante ne lui avait toujours pas écrit. Certes cela ne faisait qu’une semaine, mais, implacablement, il attendait chaque jour une nouvelle lettre d’elle, juste pour être sûr que tout allait bien. Il lui avait déjà proposé de venir habiter à la maison avec ses petits-neveux mais elle avait refusé, et bien qu’elle les adorait, elle ne voulait pas s’imposer dans la demeure de son neveu. Romain avait beau lui expliquer que c’est ce qu’il désirait, elle s’était entêtée et n’avait rien voulu savoir. Bien entendu, il avait compris, mais cela ne le rassurait pas davantage. Il se mit ensuite au travail jusqu’à la fin de la journée et il vint diner lorsque Miranda l’avait cherché, comme tous les soirs lorsque ce n’était pas sa femme qui venait lui chuchoter malicieusement qu’il était l’heure de diner. Il rejoignit ses enfants et ils dinèrent tranquillement. Louisa n’était pas rentrée, cela inquiétait un peu Romain, mais cela lui arrivait de temps en temps, aussi essayait-il de ne pas imaginer le pire.

Après le diner, il s’occupa de lire une histoire à Dimitri qu’Anna écouta d’une oreille distraite. Il les coucha ensuite en leur souhaitant la bonne nuit. La jeune femme, qui devenait le portrait tout craché de sa mère, lui avait demandé si « Maman rentrerait bientôt ». Avec un petit sourire, il lui dit qu’elle la verrait surement demain et qu’elle devait maintenant dormir. Sans un bruit, il ressortit de sa chambre pour rejoindre la bibliothèque. Il fallait qu’il s’occupe l’esprit, pour ne penser à rien de dramatique. David était parti pour récupérer Louisa, ils ne tarderaient plus maintenant. Dans la grande bibliothèque, il s’installa dans un des fauteuils non sans avoir récupérer un livre sur l’une des nombreuses étagères qui recouvraient les murs de cette pièce. Il y avait ici de nombreux ouvrages, d’ici et d’ailleurs, il y avait même des livres russes ! C’est d’ailleurs un de ceux-là que Romain avait choisi. Louisa le lui avait appris, mais même s’il se débrouillait bien avec le vocabulaire et la grammaire, son accent était irrémédiablement médiocre. Heureusement ses enfants étaient de bien meilleur pratiquant. L’esprit perdu dans la lecture, les minutes passèrent alors rapidement, jusqu’à ce que le bruit de la porte se fit entendre et la voix de sa femme… Troublée… Etrangement paniquée. Il leva les yeux vers l’entrée de la bibliothèque et vit sa femme refermer la porte derrière elle. Il se leva tandis qu’elle s’approchait de lui. Au travers de la lumière issue de la cheminée, il semblait voir la peur se refléter dans les yeux de son épouse… Il ne put toutefois rien dire avant qu’elle ne parle la première, d’une voix presque paniquée…

Elle parla de l’Agent… Cet assassin… Qu’elle l’avait vu au Fil Blanc… Qu’il l’avait… Menacée ? Le sang de Romain ne fit qu’un tour mais il tenta de se calmer, Louisa était visiblement paniquée pour deux, surtout à la voir tourner en rond sur le tapis comme ça… Elle lui fit part de son envie que l’Enquêteur quitte la maison où ils l’avaient accueilli pour qu’il puisse continuer son devoir. Il y avait eu quelques déboires, mais rien de bien terrible. Les aléas d’une enquête dirons-nous. Suite à cela, Romain s’approcha de Louisa et l’attrapa par les épaules, la forçant à s’arrêter et à le regarder.


« - Louisa… Louisa, calme-toi. »

Sa voix se faisait douce au possible mais essayait également de s’imposer à l’esprit bouleversé de la jeune femme.

« - Owen est déjà parti, de lui-même. Ne t’en fais pas, calme-toi. La peur est la plus mauvaise conseillère, Lou, calme-toi. »

Il attendit un instant qu'elle se calme, ou du moins qu'elle paraisse un peu plus calme.

« - Raconte-moi. »
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Louisa Zimmerman
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Louisa Zimmerman


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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeDim 2 Jan 2011 - 2:56

Louisa n’avait jamais eu de réelle peur dans sa vie. Son environnement lui avait épargné les craintes les plus primaires d’une vie humaine. Elle avait eu un toit sur la tête, de quoi nourrir son ventre, un avenir. Et si la sorcellerie ne s’était pas manifestée, sans doute aurait-elle continué, à croire que la vie était un ruisseau doucereux, dont le court ne serait jamais bien difficile à suivre. Demeurant aussi confiante que le permettait ses splendides vingt ans.
Mais… il en avait été autrement. L’adversité avait changé son regard. Elle avait fait basculer l’avenir dans une autre direction. Il avait fallu devenir un roc. Un roc noir dans lequel se cacherait la naïveté d’une jeune fille. On avait forcé mademoiselle Maulne à devenir responsable. Aujourd’hui les souvenirs étaient tannés. Leurs effets eux se devinaient encore une fois en cette nuit de décembre. La peur de perdre les deux merveilles de son existence.
Les mains de son mari l’arrêtèrent instantanément. La chaleur des paumes lui donnait un point de repère. L’envie de se blottir dans ces bras pour chasser cet horrible cauchemar était là. Elle avait besoin de lui. Il avait toujours été la voix de sa raison. Son guide vers la lumière. L’adrénaline circulait en elle aussi vive qu’une drogue. Ses muscles voulaient agir contre le coup du sort qui venait de tomber sur eux.
Elle voulait obéir car il avait raison. La panique n’aiderait pas à avancer. Pourtant elle se sentait prise au piège. Plus elle pensait, plus elle revivait cette entrevue, et plus l’angoisse s’enracinait. En voulant les protéger Lou les avait condamnés. C’était d’une ironie ! Le pouvoir corrosif du remord accentuait ses émotions. Savoir que l’inspecteur avait plié bagage était une piètre consolation. Son regard amarré au sien. Ces iris gris qui lui montraient chaque fois qu’il y avait une solution aux problèmes.


-« Je sais. Mais si tu l’avais entendu Romain. »


Doucement la baronne tenta de se calmer. Elle devait retrouver ses moyens pour raconter ce qu’il venait de se passer. Ses mains s’arrêtèrent de trembler progressivement. La musique du feu, la chaleur de la bibliothèque, la silhouette de Balto dans un coin. C’était ici qu’ils étaient le plus en sécurité pour parler… pour l’instant. Prenant ses mains dans les siennes avec sa délicatesse retrouvée. Elle savait que ce qu’elle allait dire n’était pas facile à entendre.


-« Il est entré par effraction. Je l’ai surpris en allant dans le hall. J’ai pensé que c’était un voleur, mais il m’a fait comprendre que non. Il avait un couteau et je ne doute pas qu’il sait s’en servir. Il le maniait comme un jouet…
Je n’ai pas pus l’identifier, sa voix, sa posture. Il n’y avait pas assez de lumière. Si j’avais pus… ça nous aurait aidés. Alors que lui il connaissait mon nom, le tiens, celui des enfants. Il a dit qu’il visitera d’autres maisons. Imagine un peu s’il croise quelqu’un de fragile.
Il a fait des recherches. Il nous a peut être même espionné. Je suis sûre qu’il sait que nous hébergeons son ennemi. »



La suite était plus difficile à partager. Puisque cela impliquait de lui dire la bêtise qu’elle avait fait. Et les conséquences de celle-ci.


-« Il a commencé à me dire qu’il était là pour se décidé pour son prochain meurtre. Alors j’ai voulu le détourner de vous. Mais ça a eu l’effet inverse. Romain si j’avais sut je te jure que je n’aurais rien dit. Mais j’ai crus que je pourrai je dissuader. J’ai crus que je pourrai vous protéger. »


Louisa avait la voix basse. Elle avait l’impression d’être une enfant entrain de confesser sa pire erreur. Son interlocuteur la connaissait assez. Au delà de tout défaut cette femme ne pensait qu’à préserver leur foyer. Elle s’était crut plus forte que le Diable et son envoyé. La peur l’avait en effet mal conseillée.


-« Il a dit qu’il viendrait le 3O janvier ici pour vous tuer tous les trois. Alors j’ai essayé de négocier. Mais ça l’as rendu pire encore. Et il a exigé que je choisisse… Il voulait que je choisisse qui il devait tuer. Anna et toi… ou Dimitri et moi.
Je ne pouvais pas condamner notre bébé, mon petit garçon…
J’ai proposé une troisième option. Toi et moi. »



A présent les larmes de rage s’écoulaient sans fin. Sa tactique avait été terriblement stupide ! Elle n’avait pas assez réfléchie. En agissant avec passion elle avait perdu. Elle avait donné tout ce qu’il fallait pour empirer les choses. C’était clair. Cela la révoltait. La phrase suivante ne fût qu’un souffle. Ainsi que ses excuses. Il pouvait lui faire tout les reproche du monde. Le plus important c'était ces deux enfants.
Louisa était tout simplement morte de peur.


-« Il a dit que ce serait les enfants. Cette nuit.
Je ne pensais pas qu’il le retournerait contre moi. Je m’en veux.
Pardonne-moi !
Il faut les sauver de ce monstre. »
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Romain Zimmerman
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeLun 3 Jan 2011 - 20:16

Oui c'était la première fois qu'il voyait sa femme aussi troublée. Elle était souvent soucieuse, pour la boutique, pour ses enfants, pour lui, mais c'était bien étonnant de la voir dans un état proche de la panique totale. Elle donnait l'impression d'avoir rencontré le diable en personne, ou bien pire, car pour Romain, il lui semblait qu'elle aurait pu rencontrer le diable sans ciller, forte comme elle était. N'était-ce qu'une façade ? Il en doutait sérieusement, non si elle était revenue dans cet état c'est que cet Agent était bien plus fin psychologue qu'on ne pourrait le penser. Il avait dû manier avec agilité l'élixir le plus efficace qu'il soit : la peur. On la distillait souvent très mal et de manière très grossière, mais certains, bien plus fins alchimistes, parvenaient à la doser parfaitement, à administrer des traitements efficaces par de faibles doses quotidiennement, ou alors en sachant parfaitement où l'appliquer, comme le médecin saurait pertinemment où poser le baume pour soulager. Leurs regards plongés l'un dans l'autre, il essayait de diluer la peur de son épouse. Il connaissait parfaitement le pouvoir de ses iris grises sur elle et il comptait bien s'en servir ce soir. Non pas pour la charmer ou la séduire, comme il le faisait encore bien souvent, mais pour l'aider à retrouver son calme, sa force, son assurance qui la caractérisaient tant.

A l'écouter, cette rencontre avait été terrible, surtout la voix. Romain imaginait pertinemment qu'un tel énergumène avait surement travaillé son art, que ce soit sur le plan morbide ou le plan psychologique. Il fallait avoir peur de lui, pas s'en faire un ami. Voilà ce qui devait le motiver, un état de psychose général. Anéantir Forbach en la plongeant dans le chaos. Peut-être même n'avait-il pas de but, hormis celui de voir la ville bruler et baigner dans son propre sang. Parce que certains hommes ne vivaient que pour le chaos et l'anarchie. Enfin peut-être était-ce quelque chose de fondamentalement différent, ce n'était pas son problème, c'était celui d'Owen, le même Owen qui avait plié bagage, non sans une dernière aide du baron, discrète mais indispensable surement. Romain étaient de ces hommes-là, à vouloir œuvrer pour le Bien et la Justice, tout du moins il le pensait comme tel. Voilà pourquoi il aidait Owen, voilà pourquoi il aidait Olrun, par le biais de sa tante... Bien entendu, Louisa ne savait pas pour Olrun, elle semblait porter quelque peu foi à l'existence des Sorcières mais Romain se contentait de faire croire qu'il n'y croyait pas une once. C'était un mensonge pour son bien... Car s'il devait se faire prendre d'une manière ou d'une autre, il lui fallait protéger sa famille. Son titre ne le sauverait pas de ses écarts, mais sa famille, assurément, si elle n'était pas impliquée.

Romain avait songé lui parler de ce qu'il avait fait pour l'Enquêteur du Roi, mais à présent, il en doutait fortement. Non cela valait mieux de ne pas lui dire, pas tout de suite, elle paniquerait davantage. Il garderait cela pour lui le temps nécessaire, surement pas très longtemps mais un peu quand même. Les mains de son épouse dans les siennes, il l'écouta commencer la narration de ce qui semblait être l'évènement le plus terrible de sa vie. Il l'écouta narrer l'effraction de l'Agent au Fil Blanc, cette manière de rester inconnu, masqué par la pénombre. Non l'Agent était une ombre furtive, il aurait été idiot de croire qu'il se montrerait à n'importe qui si l'on pouvait le confondre grâce à sa voix ou sa posture. Il avait l'air de tout, sauf d'un idiot. Il savait ce qu'il faisait et c'était peut-être cela le plus inquiétant et le plus dangereux chez lui. Elle lui avoua qu'il savait tout d'eux, ce qui n'était pas spécialement difficile, du moment que l'on se renseignait au bon endroit. La famille Zimmerman était bien connue à Forbach, et l'on parlait souvent de Louisa, souvent en bien. Il jugea bon de rajouter:


« - Que nous hébergions son ennemi. »

Une petite précision qui n'apporterait pas son effet bénéfique tout de suite, surement, mais Louisa devait réaliser qu'Owen était parti. Peut-être n'était-ce même pas plus bénéfique... En effet, l'Enquêteur aurait surement pu les « protéger », qui plus est, s'il savait qu'il venait à Rosbruck, cela aurait été l'occasion de tenter de l'attraper. Mais Romain ne savait pas s'il aurait été prêt à courir le risque... Pour Louisa c'était évident que non. Mais peu importait. Elle continua à lui raconter son récit. Sans l'interrompre il restait plus ou moins impassible, il était évident qu'elle se reprocher tout ce qu'elle avait pu dire ou faire, car elle se croyait responsable de ce qui allait, apparemment, s'abattre sur eux cette nuit-là. Il s'était contenté de garder son regard bienveillant, serrant chaleureusement les mains de son épouse. Elle expliqua comment en essayant de le détourner de son époux et de ses enfants elle n'obtint que l'effet inverse, ce qui était naturel, si l'on y réfléchissait bien... Comment il avait réussi à la piéger, comment elle avait tenter de se débattre, de s'en tirer, mais où elle n'avait finalement fait que jouer son jeu. Viendrait-il ce soir ? Romain en doutait. L'Agent ne voulait qu'instiller la peur en Louisa, et il avait parfaitement réussi en jouant sur sa corde sensible, sa famille, mais passerait-il à l'acte ? Surtout maintenant qu'elle savait, il serait surement attendu...

« - Tu n'as pas à t'en vouloir. Tu as voulu nous protéger, protéger nos enfants, mais face à un tel personnage il n'y a que rarement des échappatoires oraux. Cependant je doute qu'il mette sa menace à exécution. Il n'est pas stupide, il sait que tu raconteras tout. Prendra-t-il le risque d'être attendu ? J'en doute... Il voulait te faire peur Lou, c'est tout. »
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Louisa Zimmerman
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeMar 4 Jan 2011 - 20:47

Romain en digne cartésien analysait la situation avec recul. Il était là pour lui rappeler les faits. Sa femme, avait beau les entendre, elle n’était pas convaincue. Elle ne pouvait pas être raisonnable alors qu’on venait de menacer la vie de ses enfants ? Sa mère avait été détruite par la mort d’un fils. Aucun amour n’avait put lui redonner le goût de la vie. Louisa ne voulait pas vivre cet Enfer. Sans eux… Il lui était impossible d’envisager une vie sans Anna ou Dimitri. Ses deux petits anges avaient le droit de vivre !


-« Tu en doute, ce qui veut dire que c’est possible. Il a réussi, je suis morte de trouille. Romain, éloignons les enfants de lui. On peut partir.
Je peux laisser la boutique aux filles. Jusqu’à ce qu’Owen l’ai attrapé, ils seront en danger. Tu le sais ! A quoi bon courir le risque ? »



Elle savait que son époux résisterait. Au font cela avait toujours été lui, le plus téméraire. A braver les colères, les déluges…. Tout. Cependant, pouvait-on vraiment anticiper le comportement d’un fou ? Non. A partir de là il n’y avait qu’une solution. Naguère Lou avait voulu rester, pour affronter les ennuis, aujourd’hui elle s’était assez assagie. Il y avait dans cette maison deux innocents à protéger. L’Agent allait faire peser son couteau sur chaque moment de leur vie. Jamais ils ne seraient en paix tant que ce tueur serait en liberté. Dire qu’il n’y a pas deux mois, elle conseillait à la jeune bijoutière de faire attention à elle. Ironie, encore ?
Cette ville était maudite !
Louisa avait aimé cette terre. Mais maintenant même son passé ne pourrait pas l’y enchainer. Ce qui comptait le plus se résumait en trois battements de cœur distincts. Il lui était déjà difficile de résister à l’envie d’aller les blottir entre ses bras tous les trois. Romain n’avait pas put voir ce prophète de la nuit. On ne pouvait –ne devait- pas sous-estimer un homme pareil.


-« Nous ne sommes pas assez fort contre lui. Même les sorcières ne l’ont pas inquiété. Il pourrait venir quand il le souhaite.
Tu voudrais passer les prochaines semaines l’arme à la main en surveillant les ombres ? »


Ses yeux interrogeaient les siens avec intensité. Vivre dans ces conditions serait très rapidement insupportable. Et puis que diraient-ils aux enfants ? A vouloir aider la Loi ils avaient provoqué la colère d’un assassin ? Qu’ils ne devaient faire confiance à personne parce que leurs parents étaient des gens honnêtes. Anna ferait la forte. Mais Dimitri…
La baronne comprenait ce soir combien ils avaient été prétentieux tous les deux. Elle se souvenait de ce qu’elle avait soufflé à l’oreille du loup blanc. Oui, elle avait encore une fois crut que l’humanité serait la plus puissante. Mais c’était faux ! Il y avait dehors un fanatique, un sataniste, qui en avait après leur peau ! Son époux allait-il verser le sang sauver les siens ? Ôter la vie en légitime défense. Cela lui donnait des frissons ! Les paroles lui revenaient en échos en même temps qu’une nausée.


-« Il a dit que le Mal était en chacun de nous. Même en toi. Je ne veux pas voir ça.
On ne va pas lui donner raison.
On a suffisamment joué avec le feu. Regardes, en devenant l’ami d’un loup, nous sommes devenus la proie du diable. Je ne veux pas les perdre !
Romain tout est possible ici. Rappel-toi de tout ce qu’on a vue bon sang. »



Pouvait-il lui promettre que leur progéniture échapperait aux griffes de ce malade mental ? Madame Zimmerman n’avait aucune envie de partir, de fuir leur univers. Forbach c’était sa vie. Elle y avait grandi. Mais… avaient-ils le choix ? David et Miranda comprendraient eux. Peut être même pourraient-ils le convaincre lui, et les accompagner. Ou bien peut être qu’encore une fois son amour avait une autre idée ?
Ina n’espérait que ça.
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Romain Zimmerman
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeJeu 6 Jan 2011 - 2:10

Paniquée... Elle était paniquée. Cette rencontre avec l'Agent du Diable l'avait mise sans dessus dessous. L'espace d'un instant, Romain regretta de ne pas avoir été à sa place. Le résultat aurait été surement le même car nul ne pouvait douter que le Baron en aurait mis un grand coup sur la tête de cet énergumène, enfin du moins il aurait essayé. Car si l'Agent devait être doué dans le maniement du poignard, à ce qu'en disait son épouse, Romain lui aussi était doué pour le maniement de l'épée. Rien n'aurait indiqué qu'il aurait porté la sienne à ce moment-là, mais il savait également se servir de ses poings avec une certaine agilité. Romain ne supportait pas de voir ce qu'avait fait l'Agent. Au-delà de la menace, qui ne représentait rien de plus à ses yeux, qu'un simple jeu, une manière de parvenir à ses fins, le Baron n'appréciait pas que cet homme ait pu jouer avec les nerfs de Louisa. Il avait touché à ce qui comptait le plus pour lui. Bien entendu, cela aurait été pareil s'il avait approché Anna ou Dimitri, voir même Miranda et David, sans oublier sa tante. Il avait osé s'approcher d'un membre de sa famille. Certes, sans vouloir le toucher personnellement, car Romain se doutait que l'Agent n'avait que faire particulièrement des Zimmermans, à ne pas en douter. Mais il avait commis l'erreur de s'en prendre à elle tout de même, même si ce n'était que le hasard qui avait fait leurs chemins s'entrecroiser. Louisa joua sur son doute, sur le fait qu'ils ne devaient prendre aucun risque. Le Baron se demandait comment il allait bien réussir à la convaincre qu'il ne viendrait pas ce soir ? Bien entendu, il n'en était pas certain à cent pour cent non plus, il devait l'admettre, mais la panique n'était pas la meilleure conseillère. Partir ? Hors de question. Sans compter que nous étions en pleine période hivernale, il était inconcevable pour Romain de tout laisser pour partir.

Pendant qu'il réfléchissait, il écoutait son épouse continuer à le pousser, à l'enjoindre de partir, de prendre les enfants et de quitter Rosbruck, de s'éloigner de Forbach. L'espace d'un instant il voulut répliquer que si cet homme voulait les assassiner alors la distance ne l'arrêterait pas. Il commettrait son forfait, qu'importent les kilomètres, puis reviendrait à Forbach, prouvant à la population que la distance ne l'arrêtait pas, ajoutant ainsi à sa notoriété... Il était hors de question de lui faire ce privilège. Mais il se tut, il resta silencieux, cherchant surtout un moyen de calmer sa femme, de préserver sa famille du moindre doute et de rester ici. Mais son épouse était coriace. Devant l'absence de réponse de son mari, elle continuait à mettre la pression. Elle l'exhortait à partir. Lui expliquant que leurs actions avaient engendrées cette situation, lui rappelant le passé. S'en était trop.


« - Je t'en prie Louisa, calme toi bon sang ! »

Sa voix s'était faite forte. Ce n'était pas la voix de la colère non, ses yeux n'exprimaient jamais de colère contre elle, jamais. Son regard n'était qu'amour pour elle mais il fallait qu'il réfléchisse et l'état de panique dans lequel elle se trouvait ne lui facilitait pas la tâche. Réalisant la dureté de son ton, il l'enlaça tendrement:

« - Je suis désolé Louisa... Mais je t'en supplie, calme-toi. Arrête de penser sous la panique, fait tourner ta logique, non ta peur. »

Il avait murmuré. Murmuré de cette voix si douce, si calme, si paisible. La même voix qui susurrait des mots d'amour à l'oreille de la jeune femme à moitié slave. Il s'écarta d'elle et regarda Balto couché près de la cheminée. Le regard dans les flammes, sa voix s'éleva à nouveau.

« - Il est hors de question de partir. S'il a décidé de nous tuer, alors partir ne l'arrêtera pas. Cela lui compliquera la tâche tout au plus. Et où irions-nous ? Nous sommes en position de force ici, nous connaissons cette maison, pas lui. »

C'était un constat et Louisa devrait se rendre à l'évidence.

« - Mais tu as raison, je ne pêcherai pas par excès de confiance. Nous allons chercher les enfants et prévenir David et Miranda. Nous dormirons dans notre chambre à l'étage. Miranda, Anna, Dimitri et toi dormirez dans le grand lit pendant que David et moi surveillerons la chambre. Balto et Praline resteront avec nous. »

Il se retourna vers Louisa.

« - Il voulait te faire peur et il a réussi. Mais tu es mon épouse et Anna et Dimitri sont mes enfants, je ne laisserai personne vous faire du mal. »
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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeSam 8 Jan 2011 - 18:39

Ils avaient la même vision de la vie les mêmes principes, les mêmes projets. L’envie de vivre ensemble les amenait parfois aux compromis. C’était le secret de leur longévité. Le ton avait rarement besoin de monter entre eux. Quand ils se disputaient ils se retrouvaient. Cette nuit Lou ne cherchait pas la dispute. Mais quand elle avait les nerfs à fleur de peau le dialogue était plus ardu. Raisonner son esprit défaitiste devenait un exercice de force. Contrairement aux apparences c’était peut être la plus fragile de ce duo.
L’autorité de Romain eut un effet instantané sur elle. Ses yeux se détournèrent de lui pour cacher sa réaction. Elle n’aimait pas ce genre de situation. Quand ils n’avaient plus aucun contrôle sur les choses. Cela lui rappelait trop de mauvais souvenirs, trop de catastrophes, d’horreur. Fort heureusement il dissipa tout en un geste de réconfort. Les bras pour rempart contre tous les ennemis. Elle l’enlaça à son tour et l’aura de son amant l’apaisa un peu.


-« Oui. Je vais essayer. »


Louisa ne pouvait pas contredire les arguments de son époux. Il avait toujours eu raison jusqu’à présent. Pourquoi serait-ce différent cette fois-ci ? Tout se passerait bien. Elle le laissa s’éloigner en envisageant les systèmes de défenses du manoir. Ce n’était pas une bâtisse prévue pour la guerre. Surtout ce genre de combat dont les coups ne pouvaient être anticipés. La baronne alla s’assoir dans l’un des fauteuils en observant l’ombre de son allié. Peut être devaient avertir les autorités de la ville ? Il n’y avait plus rien à cacher maintenant.


-« Il faut prévenir Owen. Nous ne seront pas la seule famille menacée. Peut être qu’il pourra faire passer un mot. »


S’ils pouvaient compliquer un peu plus le travail de l’Agent c’était déjà ça. Oui. C’était déjà ça. Même si cet adversaire lui paraissait plus dangereux –plus fourbe- que l’Inquisition toute entière. D’ailleurs que faisait-elle, cette grande armée religieuse, lorsque ses brebis se faisaient saigner ? C’était bien la peine d’avoir fait la milice pendant presque vingt ans !
La métisse eut un sourire.


-« Parce que tu crois que je vais pouvoir fermer l’œil cette nuit ?
Oui faisons ça. »



La suite l’incita à le rejoindre. Cette fois c’est elle qui fit preuve de tendresse. La joue contre la sienne elle murmura qu’elle le savait. Tant qu’ils seraient ensemble elle garderait confiance. Pendant un court instant Louisa se laissa envahir par sa présence. Il était sa force.
Le craquement d’une branche dans l’âtre brisa leur silence. Elle l’embrassa avec amour avant de se mettre en marche.


-« Je m’occupe de Dimitri. »


La mère ouvrit délicatement la porte de la bibliothèque et avança dans le couloir. Elle croisa David qui s’arrêta et la fixa avec inquiétude. Avec un sourire, plein de leur complicité familiale, elle posa une main douce sur son bras en lui demandant de rejoindre Romain. Les explications de son cher et tendre était toujours plus claires dans ces cas là. Il hocha la tête et passa à sa droite sans un mot en poussant la porte derrière lui.
Madame Zimmerman appela entendait Miranda monter l’escalier à quelques mètres. Elle lui souffla d’aller réveiller leur fille avec douceur. Elles échangèrent un regard qui en disait long. Leur amitié avait cela de précieux. Cette confiance mutuelle et inédite qui leur facilitait les choses. Ce couple d’employés avait toute leur estime. Nonobstant la hiérarchie de cette société rien ne les différenciaient réellement tout les quatre.


Ina entra dans la chambre de son fils à pas de loup. Avrc attention elle étudia la pièce éclairée par les reflets de la Lune. Personne n'était entré. Elle alla s’assoir sur le bord de son lit. Son regard erra sur les traits de ce petit garçon. Il avait l’air si bien. Les doigts blancs se mirent à caresser ses cheveux aux reflets miels. Petit rituel familial. Il eut un mouvement ensommeillé sans vouloir ouvrir les yeux. Une réaction d’ourson qu’elle connaissait bien. Un tendre sourire éclaira son visage. Elle se pencha au-dessus de lui et embrassa son crâne avec affection.


-« Réveil-toi mon ange. Papa et moi voudrions que tu viennes avec nous. On a besoin d’un chevalier pour chasser les vilains monstres de la chambre. »

C’était le grand sujet depuis qu’il lisait les romans d’aventure. Il ouvrait ses grand yeux noirs avec un air amusés.

-« Mais maman tu es la fée, tu as plus de pouvoir que moi. »

La dame l’observa avec amour en dissimulant ses émotions. C’était vrai. Avec sa belle robe blanche et ses traits fins elle ressemblait un peu aux images de ses livres. Mais ce n’était qu’une jolie illusion. Elle devait gentiment lui faire comprendre qu’il devait la suivre. Alors avec toute la tendresse du monde elle le contredisait en secouant gracieusement la tête.

-« Pas cette fois Dimitri. »


L’usage du russe le sortir pour de bon de ses songes. Il lui prit la main et la suivie.
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Romain Zimmerman
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeDim 9 Jan 2011 - 1:08

Il fallait voir les choses en face. Certes l'Agent du Diable était un assassin, mais il n'avait pas encore démontré sa force et son agilité par des meurtres incroyablement impossibles. Après tout rien n'indiquait qu'il était à la hauteur de ses ambitions, il ne s'agissait peut-être que d'un petit assassin de pacotille qui n'était doué que pour les mises en scène et la supercherie, ainsi qu'un brin psychologue. Mais qu'il essaye de s'en prendre à la famille Zimmerman, que ses pieds osent fouler le sol du Manoir sans y être invité, alors il aurait dû faire montre de beaucoup d'ingéniosité s'il ne voulait pas finir une balle de mousquet entre les deux yeux, foi de Baron Zimmerman. Mais pour l'instant le futur hypothétique n'intéressait pas Romain. Il lui avait fallu calmer son épouse, ce qui n'était pas chose facile, car sous des airs de puissance, elle restait étonnamment fragile, elle qui, d'un regard, aurait pu défier le plus assurément du monde le roi ou l'empereur le plus puissant, et sans ciller ! La plupart des gens la décrivait comme une femme forte, au puissant caractère, qui savait ce qu'elle voulait et pouvait l'obtenir quand elle le voulait. Ce n'était pas spécialement faux. Mais seuls ceux qui la connaissaient réellement savaient que ce n'était qu'une façade, surtout lorsque l'on touchait à sa famille. Elle pouvait faire la forte devant le monde et, intérieurement s'écrouler. Elle avait le don de cacher ses sentiments les plus profonds si elle le désirait pour n'afficher qu'un masque de circonstances. Mais face à son mari, ce soir, il n'y avait pas de masque, il n'y en avait d'ailleurs jamais eu entre eux.

Son coup de sang n'avait pas été voulu, mais heureusement il avait réussi à apaiser, au moins momentanément, les craintes de son épouse. C'était un mal pour un bien, sans compter que la sentir l'enlacer était un autre bien fou. Avec cette histoire d'assassin, il n'avait même pas pu profiter du retour de sa femme pour l'étreindre comme il aimait le faire à chaque fois qu'elle rentrait. Hélas, ce n'était pas le moment. Il fallait se consacrer à d'autres choses, plus importantes... Ils se rattraperaient les jours prochains lorsque la légère crainte serait passée et apaisée. Devant la cheminée, à fixer l'âtre et le feu qui brulait à l'intérieur, Romain écouta la proposition de son épouse... Prévenir Owen était une idée effectivement, mais l'Enquêteur aurait surement autre chose à faire que d'éparpiller ses hommes, s'il en avait ! Enfin il était toujours possible de lui en toucher un mot, même s'il doutait des résultats.


« - Je ne suis pas certain qu'Owen puisse faire quelque chose. Après tout, cela ferait de nombreuses maisons à garder et je doute qu'il ait suffisamment d'hommes pour cela. Mais je lui en toucherais un mot. »

Romain embraya ensuite sur son idée pour la nuit. Il ne voyait pas mieux pour le moment. Le Manoir n'était pas forcément une forteresse, mais y entrer n'avait rien de simple. Qui plus est, les tapis n'empêchait pas pour autant le parquer de grincer doucement à chaque pas, aussi léger fut-il. Une connaissance lui avait même évoqué l'existence de parquets qui chantaient lorsque l'on marchait dessus. Idéalement placés, ces parquets prévenaient le propriétaire de quiconque voulait passer. L'idée avait amusée le Baron mais personne en Occident n'était capable de telles prouesses, qui plus est, c'était une excentricité dont il n'avait pas vraiment besoin. La réaction de Louisa l'amusa, lorsqu'il se retourna il eut un regard doux et complice.

« - Je t'y forcerai si tu n'y arrives pas toute seule. »

Ils retrouvèrent finalement leur intimité perdue. Elle s'était refaite tendre pour un instant. Avait-il réussi à renverser la vapeur ? Il ne le savait pas et en était pas tellement convaincu, mais apparemment elle avait au moins reprit le dessus et semblait à nouveau être en mesure d'afficher un calme serein. Dans le silence de la bibliothèque, ils s'oublièrent un peu l'un à l'autre. Puis vint le moment de passer à l'action... Il lui rendit son baiser avec passion et la regarda partir tandis qu'elle disait s'occuper de Dimitri. Romain accepta et la suivit des yeux alors qu'elle quittait la bibliothèque. Un regard vers Balto, il l'appela en silence. Le chien se releva alors pour s'approcher de son maitre. Alors qu'il s'apprêtait à sortir, David fit son apparition. Romain lui expliqua alors les tenants et les aboutissants de la soirée ainsi que ce qu'ils allaient faire cette nuit. Le cocher ne semblait pas convaincu et allait même protester lorsque le Baron lui avait dit qu'ils passeraient la nuit dans leur chambre. Romain comprenait parfaitement, mais si déjà David et lui devaient passer la nuit à veiller, car nul doute que le cocher veillerait sur son épouse, autant le faire à deux. Il pria donc David de chercher Praline et Miranda. Lui-même irait chercher sa fille et une petite surprise pour celui qui voudrait tenter de rentrer par effraction.

David sortit, suivi de Romain lui-même accompagné de Balto. Un coup d'oeil dans le couloir lui fit comprendre que Louisa avait rencontré Miranda qui se trouvait devant la porte d'Anna. La porte de la chambre de Dimitri était ouverte. Bien, il ne restait plus donc qu'à récupérer le nécessaire. Descendant dans son bureau, il vérifia que les portes et les volets étaient fermés et récupéra dans le coffre, caché dans un faux montant de bois, deux mousquets. Il remonta ensuite à l'étage, non sans avoir jeté un coup d'œil, en compagnie de David à qui il avait confié un mousquet, à toutes les portes et les fenêtres du rez-de-chaussé. Lorsqu'ils remontèrent dans la chambre des Zimmermans, les enfants étaient déjà couchés dans le lit en compagnie de Louisa et Miranda qui, elles, étaient encore debout.


« - Vous pouvez vous coucher, nous veillerons. »Fit-il à l'attention de Miranda et de sa femme. Il se tourna ensuite vers David. « Je vais vérifier les fenêtres et les portes de l'étage, je prends Balto avec moi. Installe-toi avec Praline, je ne tarderai pas. »

Il adressa un sourire à son épouse et sortit de la chambre pour faire son petit tour de ronde. Une fois terminé, il revint dans la chambre en s'annonçant auprès de David qui rouvrit la porte pour le laisser passer avant de la refermer. Bien, si l'Assassin désirait jouer du couteau cette nuit à Rosbruck, il allait devoir montrer également des talents d'acrobate et de crocheteur...
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeDim 16 Jan 2011 - 2:12

Anna n’avait pas protesté. Elle avait laissé Miranda la guider dans la nuit. À treize ans on comprenait quand il fallait écouter les grandes personnes. Elle avait sentit la main de la jeune femme trembler un peu. Y avait-il besoin de plus pour deviner ? Mademoiselle Zimmerman n’avait pas besoin qu’on lui montre le chemin de la chambre parentale. Cependant en sentant que ce contact doux, de main à main, rassurait l’employée elle n’avait rien dit.
Les bougis étaient allumées. Le petit frère était déjà entrain de se glisser sous les couvertures avec un petit sourire ravi. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas dormis tous ensemble dans le grand lit. C’était le bon côté de ce dérangement nocturne. L’adolescente était tout de même allée serrer sa mère dans ses bras. Avec une terrible intuition elle avait murmuré les mots russes du réconfort. Louisa l’avait regardé avec admiration avant de la laisser rejoindre la chaleur de leurs draps. Ils étaient tous les deux là.
Debout prés de la fenêtre la baronne leva discrètement un pan du rideau. Tout semblait si tranquille en bas. Les étoiles avaient la même prestance. Les hiboux le même cri. La neige donnait l’impression de briller. David se faufilait dans la pièce en compagnie de la chienne. La maîtresse de maison le laissa parler avec sa compagne sans les déranger. Elle connaissait ce besoin de partager les peurs. Praline passa sa tête sous sa main à la recherche d’une caresse. Lou baissa les yeux avec un petit sourire et s’exécuta de bonne grâce. Quel étrange tableau. Elle observa ses enfants au centre du grand lit. Dimitri s’était déjà rendormi, confiant. Son père entra et indiqua la suite d’une voix calme et ténue. Anna le regarda partir avec un petit haussement de sourcil. Elle pensait, -et elle avait raison- que parcourir le manoir tout seul était un peu risqué.


Miranda s’installa à côté du petit garçon sans fermer les yeux. Elle n’était va vraiment rassurée. David faisait le pied de garde un air sombre au visage. Il croisa les yeux tout aussi sombres de son employeuse et hocha doucement du chef. Il avait tout à fait conscience du danger à présent. Ils pouvaient compter sur lui. Louisa quitta son poste pour aller de l’autre côté du lit. Sans un mot elle se glissa contre sa fille et la blottit contre son cœur. L’une contre l’autre elles se parlèrent avec cette complicité que personne ne pouvait imiter. Ce fût ce moment précis que choisi la jeune fille pour parler de ce garçon qui troublait ses pensées. C’était donc toujours dans les pires moments de la vie que venaient les plus belles surprises ! Lou se rappela du moment où elle avait elle-même comprit qu’elle était amoureuse. La toute première fois. Son regard étincela de bonheur en songeant à ce que cet ange allait découvrir. Elle li baisa tendrement le front avant de l’enjoindre à dormir. Il n’y avait rien d’autre à faire.


Madame Zimmerman elle ne put fermer l’œil. Comment ? Sachant pertinemment que son esprit fermerait sa porte à Morphée elle laissa sa fille reposer contre le matelas. Il n’y avait plus qu’une lueur. Celle qui permettait de voir les mouvements. La dame trouva un siège. Celui de la psyché qui d’ordinaire lui servait à se faire belle. Avec précaution elle le tourna en direction de ses protégés.
Alors elle les veilla tout les deux. Ou plutôt tous les cinq. Elle perdit le fil du temps, des heures. Finalement une feuille et une plume lui permirent d’écrire à sa mère. Madame Maulne était loin c’est vrai. Elle devait pourtant savoir ce que vivaient ses petits enfants. A mesure que la plume glissait Ina se sentait un peu plus calme encore. Jusqu’à ce que l’aube s’invite avec eux. Une aube blanche et froide, mais une aube sans drame.
Miranda ouvrit les yeux par la force l’habitude. Le soleil était son réveil depuis qu’elle travaillait. Avec un air soulagé elle proposa d’aller préparer un peu de thé. Ils étaient le sept décembre 1643 et tout allait bien ! David se massait la nuque en essayant de contrôler un bâillement. Il lança un regard inquisiteur aux deux nobles. Oui. Le danger était écarté. Il pouvait aller se reposer. Les deux chiens allongés au pied du lit le regardèrent quitter la chambre d’un pas fatigué. Le danger était écarté. La femelle se dirigeait du côté de a fille et le mâle du côté du garçon. Chacun avait son petit maître dans cette maison. Lou devina leur attention et les arrêta d’un claquement de langue.


-« Allez plutôt vous dégourdir les pattes tous les deux. »


Puis elle retira l’arme des mains de son époux. Lui indiqua d’un mouvement de menton leur progéniture assoupie. Louisa eut alors un merveilleux sourire et lui murmura un « tu avais raison » plein de soulagement. Son corps se nicha contre le sien avec envie. Tout était fini. Cette mauvaise histoire touchait à sa fin. Il avait peut être été idiot de paniquer aussi rapidement. Cependant elle préférait prévenir que devoir guérir une fois de plus.
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeLun 17 Jan 2011 - 22:38

Tout avait été arrangé dans le calme et paisiblement. Pas un bruit plus haut que l'autre, la maisonnée avait été dérangée, mais elle ne l'avait pas montrée, du moins pas extérieurement. Les petits, bien qu'ils ne l'étaient plus tout à fait maintenant, n'avaient pas posé de questions et c'étaient contentés d'obéir, comme on leur avait appris à faire au début de leur jeunesse. Miranda et David avaient été conciliants et eux aussi avaient obéis avec diligence sans remettre en cause l'éventuelle absurdité d'une telle solution. C'était plus qu'une relation d'obéissance qu'il y avait entre les Zimmermans et les deux serviteurs, mais bel et bien une amitié. Il n'était pas rare qu'ils mangent à la même table. Romain était même convaincu que si elle avait eu plus de temps pour elle, Louisa n'aurait pas manqué d'aider Miranda aux cuisines pour préparer le diner. De son côté, mauvais cuisinier qu'il était, il préférait s'abstenir. Au lieu de l'aider, il ne ferait que la retarder en brulant ou ratant quelque chose. David et Miranda n'étaient certes pas à plaindre. Nourris, logés, payés, peu de personnes pouvaient se vanter d'avoir une telle situation. Mais même si au début, il y avait eu un peu de hiérarchie entre les deux couples, il ne restait maintenant que quatre amis et Romain s'inquiétait autant pour Louisa, que pour David ou Miranda, voilà pourquoi il avait voulu qu'ils passent la nuit tous ensemble, même si pour lui cela restait une précaution inutile.

Le tour de ronde qu'avait effectué Romain à l'étage avec Balto consistait seulement à fermer les portes et les fenêtres du premier étage. L'accès au rez-de-chaussée sécurisé, il ne fallait pas pêcher par excès de confiance et supposer que l'assassin ne saurait pas éventuellement grimper pour atteindre une fenêtre en hauteur. Ainsi il avait fermé une quantité non négligeable de fenêtres et de volets, qui, d'ordinaire, restaient souvent ouverts. Le Manoir était relativement isolé, et, dans le village de Rosbruck, il n'y avait pas une personne qui aurait pu en vouloir au Baron. Après tout, à quoi bon tenter de tuer ou de voler l'homme qui vous donne un travail et une paie non négligeable ? Il était d'ailleurs gratifiant pour Romain de voir le village se développer petit à petit. Avec l'argent, certains agrandissaient la maison, d'autres embellissaient la leur... Rosbruck se modifiait petit à petit, il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle n'évoluait pas en mal. Dans un soupir, il referma les derniers volets, loqua la dernière fenêtre et reprit la direction de la chambre, Balto sur ses talons.

Lorsqu'il rentra, Miranda, Dimitri, Anna et Louisa étaient couchées dans le lit. David, après avoir fermé la porte derrière lui, s'installa dans un des fauteuils de la chambre, non sans un dernier baiser pour sa femme, ce que le baron pouvait aisément comprendre. Lui aussi s'installa dans un fauteuil, non loin de David. Ils allaient devoir occuper leur nuit, aussi, dans le bureau à proximité, il sortit un jeu de cartes. Cadeau d'un de ses collaborateurs, elles provenaient de loin, semblait-il. Ce dernier lui avait appris comment jouer, et, conquit, Romain avait appris à David pour qu'ils puissent jouer de temps en temps. Il tira une petite table entre les deux fauteuils et l'occupation débuta. Louisa et Anna étaient l'une contre l'autre, c'était ravissant. Balto et Praline s'étaient couchés au pied du lit. Mais après quelques dizaines de minutes, la baronne se releva, visiblement boudée par Morphée. Romain tenta bien, le plus silencieusement possible de la convaincre de dormir, mais rien n'y fit. Ne voulant pas faire éclater une dispute en cet instant, surtout pour un sujet aussi frivole, il fit contre mauvaise fortune bon cœur et reprit son occupation avec David.

Après une ou deux heures, il proposa à David de se reposer un peu et qu'il s'occuperait de veiller, avec Louisa. Ils échangeraient ensuite les rôles. Le cocher accepta et se cala dans le fauteuil pour essayer de dormir. Romain lui, observa son épouse en silence, un sourire au coin des lèvres. Elle restait calme, paisible malgré sa certitude de la menace qui planait au-dessus de leurs têtes. Elle rompit le silence à un moment pour écrire une lettre. A qui, il n'en savait rien, mais peu importait. Il la regardait écrire, mouvant sa main avec élégance. En cet instant, il se surprit à la désirer. Il se réprima doucement, songeant que ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Après tout, ils n'étaient pas seuls... Bien après le milieu de la nuit, Romain réveilla David et ils échangèrent leurs rôles. C'est ainsi que lorsque le soleil pointa ses premiers rayons, le Baron dormait encore paisiblement. Il n'entendit pas Miranda et David sortir, ni l'ordre de sa femme à l'attention de leurs chiens. Il ne se réveilla que lorsqu'elle retira l'arme de ses mains. Il suivit alors son regard et vit les enfants, encore endormis. En souriant, il l'écouta lui avouer qu'il avait eu raison. Certes mais c'était secondaire maintenant. Sans dire un mot, il l'attrapa et l'installa sur ses genoux, ses bras l'enlacèrent doucement et il l'embrassa amoureusement. Après tout, voilà une nuit entière qu'il avait du passer si loin d'elle...
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeDim 23 Jan 2011 - 21:50

Son bel endormi avait ouvert les yeux dés qu’elle l’avait touché. C’était toujours ainsi. Ce petit pouvoir d’attraction ne faiblissait pas malgré les années. Souvent, quand l’un où l’autre rentrait tard et malgré toutes les précautions, il extirpait sa moitié de ses songes le temps de savourer la présence. Ce matin Lou avait surtout voulu l’incité à changer de lieu de repos. L’un des lits des petits pouvaient lui servir bien plus que ce fauteuil de garde.
En bas la musique des instruments de cuisine se faisait déjà entendre. La vie reprenait comme chaque matin dans ce manoir. David avait déjà ouvert la porte arrière permettant ainsi aux deux chiens d’aller courir comme des fous dans les champs. La neige ne freinait aucune ardeur canine ! Les paysans étaient entrain de se préparer pour le labeur. Pendant l’hiver on ne pouvait pas autant travailler. Il fallait prévenir le gèle, empêcher les bêtes des alentours de venir saccager les réserves, attendre le soleil.
Mais dans ce foyer l’heure était à la détente. La belle baronne se laissa volontiers enlacer. Ses bras autour du cou de son époux. Un baiser enfin, qu’elle prolongea d’elle-même, encouragée par le soulagement qui était né avec cette aube blanche. Puis sa joue qui allait caresser la sienne pour lui murmurer les mots complices. Après tant de peur au cœur Louisa avait un remède indétrônable. Elle lui chuchota des idées que seule l’amante pouvait avoir. Alors comme une jeune amoureuse elle lui attrapa la main et l’emmena avec elle vers le dernier escalier. Ces quelques marches qui menaient aux combles du bâtiment.

L’endroit avait été isolé il y a quelques années. On y avait créé une petite chambre en plus. Songeant aux futurs des enfants. Elle avait elle-même beaucoup fuit dans la grange de son grand-père, pour être tranquille, adolescente. Pour l’instant il n’y avait pas grand chose d’autre qu’un lit. Ce qui avait décidé la dame c’était cette vue. De cette hauteur c’est toute la ville qu’on pouvait regarder. Quel plus beau spectacle pour ce matin de paix ?
Ses onyx observèrent un moment le village de Moselle. Qui aurait cru que l’Agent du diable existait ? Elle vit les deux chiens au loin qui profitaient de leur liberté. Au loin une charrette qui avançait tranquillement sur un chemin. C’était tout cela qu’il fallait préserver du Mal. Doucement la mère attrapa les doigts de son compagnon. Elle se tourna vers lui avec un sourire. Un beau et tendre sourire qui se passait de commentaire.
Laissant libre court à cette envie, qu’elle avait sentit en eux, quelques heures plus tôt. Elle commença à défaire les cordons de sa robe blanche. Sentant le soleil dans son dos qui la réchauffait. Un peu comme là bas en Russie. L’embrassant à chaque fois que le tissu se détendait un peu plus. De plus en plus fougueuse. Vive, sans être brusque et finalement emportée par son propre élan. Incapable de rien d’autre que de se nicher contre possessive et féline. Elle les fit basculer sur le lit dans un rire frais.
Le regard plongé dans le sien tandis qu’une main se frayait un chemin sous la chemise chiffonnée.


Plus tard, Lou nue et impudique, regardait son amant allongé de l’autre côté du lit. Elle le dévorait des yeux en suivant les lignes de sa silhouette. Des envies de le croquer devaient faire face au manque de matériel. La lumière matinale donnait à cette vision quelque chose de magnifique. C’était agréable au possible. Tellement qu’elle en oubliait le quotidien qui continuait sans eux. Avoir eu peur l’avait rendu plus expressive que jamais. Ce fût donc avec un certain délice qu’elle se laissa alanguir. Une main chaude sur son ventre elle rêvassait l’air ravie.
Tranquillement son corps se fit de nouveau taquin. Un pied joueur et caressant, une mine faussement boudeuse. Pour que progressivement madame Zimmerman leur face partager un nouvel ébat, plein de complicité et d’enfantillages. Allongée à côté de lui l’épouse souriait de bonheur. Que ce qui renie les plaisirs de la chair soit banni du paradis.
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Romain Zimmerman
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeMer 26 Jan 2011 - 23:28

Romain, à peine réveillé, n'avait pas songé tout de suite que son épouse lui proposait de se reposer ailleurs, pour finir la nuit qu'il n'avait pas eu avoir en totalité. Pour lui, peu importait réellement de dormir ou non. Depuis qu'il avait reprit l'affaire de son père – non sans y apporter quelques modifications – il avait eu de nombreuses nuits sans un véritable sommeil. Bien entendu, depuis sa rencontre avec Louisa et la naissance de ses enfants, Anna et Dimitri, les affaires prenaient un peu moins de place et il prenait soin de sa famille. Cela passait notamment par des nuits fougueuses avec sa jeune épouse, source notamment de leurs enfants à tous les deux. Bien entendu ces nuits s'étaient quelques peu espacées avec le temps, et encore, le Baron ne pouvait s'empêcher d'aimer sa femme. Jour après jour, ils avaient beau subir les affres du temps, il ne pouvait s'empêcher de la trouver de plus en plus belle. Il se rappela une fois, un soir, alors qu'ils venaient de s'aimer passionnément, quand elle lui avait demandé s'il l'aimerait toujours, même quand elle vieillirait, même quand sa beauté subirait les assauts du Temps. Il avait alors répondu que cela ne changerait rien, qu'il l'aimait davantage jour après jour qu'importent les rides, car il savait que lui aussi ne serait pas épargné. Encore aujourd'hui, sa femme était plus désirable que jamais. Si elle avait perdu un peu de son charme de jeunesse, elle avait gagné un autre charme, celui de l'expérience. Quelque chose en elle comblait largement ce qui aurait pu être un manque. Qui plus est, elle n'avait pas perdu cette malice et cette assurance qui la caractérisaient tant. Elle avait toujours été la plus tentatrice des deux, jouant de son effet sur le baron avec une efficacité presque diabolique. Un mot, un souffle, un effleurement, un signe d'elle et il pouvait s'enflammer, s'embraser d'une passion pour elle. Rien qu'un simple regard passionné et explicite de sa part suffisait à alimenter le feu de la passion qui brulait au creux des reins de Romain.

Aussi, lorsqu'elle lui murmura ces quelques mots à son oreille. Il ne fut pas difficile à attirer. Le plus incroyable, c'était presque un réflexe. Il n'avait aucun contrôle sur son amour pour cette femme. Cela lui convenait. Il était un homme d'affaires courtois mais parfois impitoyable – il fallait au moins ça pour que les affaires tournent bien – mais avec elle... on pouvait presque le comparer à un chien docile et fidèle. Bien entendu il ne se laissait pas faire et elle ne dictait pas tous les ordres, mais lorsqu'il s'agissait de leur passion à tous les deux, il y était totalement assujettis et il n'y voyait aucune objection à apporter. Il se laissa entrainer par la main qu'il savait déjà mutine. Il fut surprit de se voir emmener au grenier. Enfin, ce n'était plus réellement un grenier. Réfléchissant à l'avenir, les deux amoureux avaient décidés de réaménager l'espace sous le toit pour en faire une chambre. Bien entendu, ils avaient le temps, mais Romain s'était déjà occupé de préparer la pièce, ou du moins, les premières étapes. Il fallait encore poser des cloisons, décorer et meubler, mais ce serait relativement rapide et aisé. Pour l'instant la « chambre », si l'on pouvait l'appeler comme ça, se contentait d'un lit peu utilisé. Le Baron fut d'ailleurs étonné de voir qu'il n'était pas couvert de poussière. Miranda devait être passée par là de temps en temps...

Il oublia néanmoins très vite tout cela. Sa femme avait lâché sa main pour contempler la vue que l'on avait par les petites fenêtres qui illuminaient le grenier. Alors qu'il jetait lui aussi un œil sur la campagne environnante qui se réveillait doucement, il sentit la main douce de Louisa se refermer sur la sienne. Le sourire qu'elle lui adressa avait l'éclat si particulier de ce sourire qu'elle lui réservait à lui et lui seul. Même leurs enfants n'avaient pas le droit à ce sourire. Non, ils avaient tous les deux un sourire qu'ils réservaient à l'autre. Et celui là, en plus du regard qu'elle lui adressait faisait écho à beaucoup de choses en lui. Sans bouger, il l'observa commencer à défaire les cordons de sa robe. Comme souvent dans ce moment-là, il se contentait de l'admirer. Il n'y avait rien à faire d'autre. Si elle avait voulu que ce soit lui qui lui enlève ses liens, elle aurait réussi à le suggérer de la plus silencieuse des manières. Mais il savait intérieurement qu'elle aimait avoir le contrôle, qu'elle aimait voir lorsqu'il essayait de résister au désir qu'elle savait faire naître en lui. Ses gestes se faisaient plus vifs, plus sensuels aussi. Finalement la robe glissa sur sa peau d'albâtre. Elle se jeta alors contre lui. Surpris, il ne put contenir son élan et ils glissèrent tous les deux sur le lit, ce qui provoqua son rire. Il aimait l'entendre rire... Il aimait la savoir heureuse.

Mais ceci n'eut rapidement plus beaucoup d'importance. Déjà, elle commençait à débarrasser son homme des morceaux de tissus superflus. Ce qui s'ensuivit n'est que la quintessence de l'amour que peuvent se porter deux amants amoureux comme lors de leur première fois, voir plus. Elle avait d'ailleurs été « l'experte » à ce moment-là, comme elle l'avait toujours été. Lui avait été novice, tâtonnant mais elle avait su lui apprendre, le guider. Maintenant il était lui aussi expérimenté et c'était devenu presque naturel pour lui que de communier l'amour qu'il avait pour elle. Caresses, baisers, passion... Rien n'était de trop. Chaque geste avait sa signification, sa place, son rythme. Tantôt l'irradiation de passion, tantôt la langueur et la tendresse plus romantiques. Romain ne pensaient plus dans ces moments-là. Une fois qu'il avait cédé, que son épouse avait forcé – sans grandes difficultés – les barrières qu'il tentait – vainement – d'ériger, pour ne pas succomber trop rapidement, il ne pensait plus. Il agissait, laissant libre cours à son corps, à ses sensations, ses ressentis, à son cœur. Le temps suspendait son envol, même s'il savait que ce n'était pas le cas. Là, tous les deux, dans ce lit, ils n'existaient que pour l'autre. Il n'y avait plus rien autour d'eux. Le monde entier aurait pu basculer dans l'apocalypse, ils n'auraient rien vu, rien entendu. Ils s'abandonnaient l'un à l'autre sans retenue, sans arrières-pensées. Une confiance absolue, aveugle, légitime.

Après des minutes, peut-être des heures... Le baron n'en savait rien, cela aurait pu être des jours entiers, ils se retrouvaient l'un et l'autre allongés. Dans le regard de son épouse, il décelait son envie de le peindre. Elle le faisait souvent après leurs étreintes passionnées. Il ne se considérait pas tellement comme un excellent modèle, mais il se plaisait lui aussi à l'admirer tandis qu'elle le croquait, alors qu'elle ne s'était même pas embarrasser à se vêtir de quoique ce soit. Aussi ne voyait-il pas tellement d'inconvénients à se tenir tranquille encore plongé dans une semi-paresse qui ne provenait que des évènements précédents. Toutefois, point de croquis aujourd'hui. Il n'y avait pas de quoi en faire. Mais qu'importe, cela ne sembla pas arrêter la baronne. Encore une fois il résista, en vain. Mais peu importait. Il ne perdait jamais à ce jeu-là. Ils étaient heureux, c'était tout ce qui comptait. La respiration encore un peu rapide, allongé contre son épouse, un bras la serrant doucement, il l'observa quelques instants en silence, puis une idée vint lui chatouiller l'esprit. Une idée insolite, complètement incongrue, mais une idée qui lui plaisait énormément... Avec un petit sourire et une main tendre qui caressait le ventre de Louisa, il dit, dans un souffle:


« - Lou... Que dirais-tu d'avoir un troisième enfant ? »
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Louisa Zimmerman
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Louisa Zimmerman


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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeMar 8 Fév 2011 - 23:13

Elle savourait cette plénitude. Celle que seul Romain savait créer en elle. L’esprit et le corps en symbiose pour savourer un état éphémère. La chaleur de leurs corps, l’odeur si particulière, le goût resté sur les lèvres. C’était la meilleure des drogues. Oui Lou était la plus libidineuse des deux. Ou du moins la plus enclin à la tentation. Elle ne s’en cachait pas. Elle avait grandit avec l’idée que l’amour s’exprime librement. Tant mieux ! Ses parents avaient défiés deux cultures, deux royaumes, pour s’aimer. Ils n’avaient écouté ni la religion, ni la science, ni la philosophie. Ils s’étaient aimés chaque jour et chaque nuit jusqu’à la fin. C’était beau, beau et rare. Leur fille ne pouvait qu’aspirer à vivre la même chose. Elle avait pensé finir seule pour rester libre. Ça avait été tout le contraire. Elle n’aurait pas sut aimer un homme qui ne partagerait pas un tant soit peu sa vision de l’amour, de la vie à deux.


Le regard du baron sur elle dessinait un sourire à sa bouche rose. Elle savait, que souvent après l’amour, il rêvassait. Jusqu’où le portait ses pensées ? Même elle ne pouvait le dire. Tant qu’il gardait au visage cet air serein, elle ne pouvait que s’en amuser. Romain son doux rêveur. On aurait dit que le temps n’avait aucun impact sur lui. Ou bien était-ce que le regard de madame était encore trop aveuglé ?
L’appelle la tirait lentement vers lui. Louisa sentait la paume chaude et tendre sur sa peau blanche. Ce geste sans porté érotique ressemblait à celui qu’il avait eu quand elle était enceinte des enfants. Une similitude qui la fit immédiatement revenir vers d’anciens fantasmes. Ses yeux noirs se posaient sur lui avec langueur. Quoi ? Avait-elle bien entendu ? Ou bien ses désirs prenaient le pas sur la réalité ? Elle était surprise, surprise et intriguée. Quel événement pouvait motiver une tellement envie chez lui ? Attentive la femme se tournait pour plonger son regard dans le sien. Un sourire amusé indiquait déjà combien l’idée lui plaisait. Et pour cause…


-« J’en ai eu l’envie au moment où Dimitri a eu six ans. »


Trois année déjà oui. Depuis trois ans madame Zimmerman songeait à un bébé. Une envie irrationnelle de porter enfant et de revenir la maternité encore une fois. Elle n’en avait pas parlé. Trop raisonnable pour eux deux. Son âge était déjà avancé. Les enfants commençaient à être autonomes. Il y avait le travail aux plantations. Il y avait la boutique dont les projets lui prenaient beaucoup de temps. Beaucoup trop de temps même.
Et puis avec ces inquisiteurs fougueux à Forbach. Maintenant ce tueur qui terrorisait tout le monde. Bref Ina s’était petit à petit convaincue, que c’était une charmante, mais mauvaise idée. Cependant si son compagnon de vie en voulait un lui aussi. C’était… une raison de plonger. Un magnifique plongeon à deux, une nouvelle fois. Ils avaient les moyens d’accueillir un enfant. Ils avaient même assez de ressources pour en avoir encore beaucoup. La question matériel ne se posait pas en soit. C’était tout le reste. Leur vie à quatre. Les conséquences, les contraintes, qu’il ne fallait pas occulter. Mais diable qu’elle en avait envie !


-« Si tu es sûres de le vouloir… »


Ses yeux pétillaient déjà. Il était trop tard. Louisa venait d’avoir la seule et unique raison de craquer. Sa chaire chaude alla se lover, contre le chef de famille, avec un rien de timidité. Aux moments des grands tournants de son existence s’était la voix de son ange qui la guidait. Il était le gardien de son équilibre il le savait. Si Romain était prêt pour ce pari Louisa se lancerait les yeux fermés. Sa bouche caressait la peau de sa gorge avec amour. Il venait de réveiller une nouvelle passion dans le cœur de son épouse.
Au lieu de craindre pour la vie ils allaient la créer ! C'était une formidable perspective, n'est-ce pas ?

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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeVen 11 Fév 2011 - 13:11

Oui il avait eu cette idée comme ça. Elle avait surgi de n'importe où, ou alors tout simplement de nulle part. Elle ne lui était pas venu parce qu'il la contemplait, elle ne lui était pas venu parce qu'ils venaient de se démontrer une fois encore qu'ils s'aimaient passionnément, mais elle était venue tout de même. Elle était venue parce qu'il en avait tout simplement envie surement, tout simplement, parce qu'il avait envie de lui faire un nouvel enfant. Parce que Dimitri et Anna devenaient grands, qu'ils finiraient par partir de la maison et que même s'ils reviendraient surement de temps en temps dans le domaine familial, la maison semblerait plus vide que maintenant. Même s'il y aurait surement toujours Miranda, David et surtout Louisa, il manquerait quelque chose à cette maison, une fraicheur de vivre, une volonté de joie de vivre, qui disparaitrait avec le départ des enfants. Tous les souvenirs revenaient, les rires qui avaient parcouru les couloirs du manoir, et qui les parcouraient encore, les bêtises faites et refaites, parfois même avec le Baron lui-même comme complice ! Oui, tout ça manquerait à Romain, inévitablement, indubitablement. Voilà peut-être pourquoi il désirait concevoir encore un enfant, à leurs âges, même si c'était probablement un peu fou, voir un peu trop fou. Parce qu'il voulait retarder l'inévitable, parce qu'il désirait continuer à voir un petit galopin courir sur les tapis en riant, parce qu'il désirait simplement que la maison continue de vivre, encore un peu plus longtemps.

Bien entendu, la maison continuerait de vivre, mais probablement au ralenti. Il resterait son épouse, Lou, et ce serait déjà énorme que de continuer à vivre à ses côtés, mais quelque chose lui manquerait, quelque chose d'indicible, d'innommable mais pourtant bel et bien réel. Louisa était tout pour lui, la femme, la mère, l'amante. Beaucoup d'hommes avaient une femme pour chacun de ces aspects, Romain lui, n'en avait eu qu'une dans toute sa vie : Louisa. Il avait été le plus fidèle des maris face à la plus fidèle des épouses. Mais surtout, il ne comprenait pas ces hommes volages, non, pour lui, chaque aspect avait son charme, son attirance, sa passion, et, pour Romain, les voir réunis dans une seule et même personne faisait de cette dernière surement la plus belle chose sur terre, mélange parfait d'amour, de passion, de tendresse, d'affection, d'attirance et de beaucoup d'autres choses encore, toutes aussi délicieuses. Louisa était tout cela pour lui et le resterait surement encore longtemps, elle était l'épouse dont pouvait rêver tout homme, la femme volontaire et farouche, la mère passionnée et attentionnée, l'amante mutine et passionnée. Ce subtil mélange faisait d'elle ce qu'elle était et il redoutait peut-être de ne plus la voir en une mère, de voir une partie d'elle s'éteindre.

Oui, c'était peut-être pour cela qu'il désirait un enfant d'elle, peut-être pour l'aimer davantage encore, si c'était possible, pour lui montrer encore qu'il la désirait, qu'il voulait qu'elle continue à être sa femme, son épouse, son amante et la mère de ses enfants, en clair qu'elle était toujours et serait la femme de sa vie, comme au premier jour où il l'avait rencontrée. Il voulait la revoir rayonnante dans la grossesse, la voir s'embellir de plus en plus alors que son ventre s'arrondissait doucement, patiemment. S'occuper d'elle de plus en plus, prendre soin d'elle, veiller à son état de santé, à ses envies, être encore plus là pour elle. Lors de la grossesse d'Anna, Romain avait eu encore fort à faire avec les plantations. Il avait été présent autant que faire se peut, mais lui aussi avait des obligations. Louisa avait compris, bien entendu, ne lui en voulait surement pas le moins du monde mais le Baron s'en voulait lui. Maintenant, les plantations se géraient presque d'une main. La récolte à venir était déjà vendu aux différents partenaires commerciaux du Baron Zimmerman, ainsi qu'au Roi lui-même. Ce partenariat lui avait d'ailleurs permis de percer et lui avait valu une bonne renommée dans le Royaume Français, voir même un peu plus loin grâce à de très bons amis. Non maintenant Romain avait le temps pour se rattraper, pour être le chevalier-servant qu'il aurait du être pour Louisa, pour l'aimer jours après jours, encore et encore.

Voilà peut-être les raisons pour lesquelles il désirait un enfant, en cet instant, plus que toute autre considération, c'étaient ses envies qui primaient, car il savait au fond de lui qu'il n'y avait pas grand chose pour leur rappeler que c'était une décision folle de faire cela. Le plus surprenant fut peut-être lorsqu'elle lui avoua qu'elle désirait en avoir un, elle aussi, depuis les six ans de Dimitri. Pourquoi avait-elle gardé ce désir secret ? Pourquoi ne l'avait-elle pas évoqué, comme ça, en semblant de rien ? Pensait-elle que c'était vraiment une idée folle avant que Romain lui-même ne la lui suggère ? Peut-être étaient-ils fous tous les deux finalement... Mais peu importait, la raison n'était pas forcément à l'origine du plus merveilleux des bonheurs. Aussi alors qu'elle se lovait contre lui, demandant indirectement et presque timidement s'il le voulait vraiment, il vit, dans l'éclat de ses yeux qu'il avait fait naître en elle un désir inassouvi, et il n'y avait rien de plus beau. Rien que pour cela il était certain de cela, oui, il voulait un enfant, avec elle, maintenant. Et rien, rien du tout ne viendrait empêcher cela. Il la serra alors doucement contre lui, plongeant son regard dans le sien.


« - Je n'ai jamais été plus sûr Lou. Je veux un enfant de toi, encore, mais seulement si tu le veux. »

Inconditionnel époux, il ne voulait pas forcer son épouse. Jamais il ne l'avait forcée, sauf éventuellement pour la faire revenir à la raison lorsque son cœur et son esprit s'enflammaient. Si elle le voulait, alors la famille Zimmerman s'agrandirait encore, pour le plus grand bonheur de Romain...
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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
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Louisa Zimmerman


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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeDim 20 Fév 2011 - 16:20

C’était dit. Il le voulait. Elle le voulait. L’excitation montait dans les veines de la métisse. Elle était toujours la jeune fille de vingt-cinq ans qu’il avait sauvé, il y a des années. Lou était la même femme. Ce qu’elle avait espéré un matin -en choisissant de garder leur fille-, elle l’espérait à nouveau aujourd’hui : une famille. Des personnes à aimer et à voir évoluer dans cette vie. C’était une décision très égoïste. Ils agissaient par pure envie. Cependant ils en seraient dignes encore une fois ! De cela il n’y avait pas de doute. D’ailleurs Louisa allait se consacrer à ce projet.
La situation était différente. Madame Zimmerman n’avait plus besoin de prouver sa valeur. Sa réputation était faite et assurée. Sa boutique avait un chiffre d’affaire régulier. Ces adversaires commerciaux c’étaient petits à petits fait une raison. Elle était tranquille. On pouvait se passer de sa présence pour quelques mois. Même pour un an. L’ouverture de la seconde boutique pouvait attendre. Le seul véritable obstacle serait donc son besoin d’activité. La maternité pouvait parfaitement le combler. Elle était à un âge où l’oisiveté ne lui faisait plus aussi peur. Elle vieillissait un peu et aspirait à la paix. C’était maintenant ou jamais.


Avant que la fatigue ne puisse les empêcher de vivre cet enfantement avec délice. Ses jolis doigts blancs parcouraient lentement la peau de son amour. Un éveil tactile tendre et un rien taquin. Il n’y avait rien pour les empêcher de mettre cet accord en action tout de suite. Oui elle avait encore envie de lui. Une envie intarissable de chair et de chaleur.
Ce n’était pas le simple plaisir du sexe. Sinon Lou aurait probablement été attirée, par d’autres corps, par d’autres hommes. Il y avait eu des opportunités au court de se mariage. Son assurance et sa sérénité amoureuse défiait les libertins de ce monde. Elle en avait conscience. Comme elle savait que le sourire de Romain pouvait créer des envies chez les épouses délaissées. Mais Louisa ne cherchait pas l’aventure. Tout ce dont elle avait besoin se trouvait dans l’âme de ce baron. En l’acceptant toute entière il avait capturé son âme jusqu’à la fin des temps.
Parfois la jalousie venait les titiller. Ils étaient deux. L’occasion de se redire les promesses. L’excuse pour faire preuve d’enfantillage. Tel cet instant où la jolie dame se glissait sur le corps de son partenaire. Elle avait un petit air complice au visage. Ses longs cheveux bruns recouvraient sa silhouette. On aurait dit une ensorceleuse venue de la forêt pour envouter un beau prince. Elle l’embrassait, le caressait, l’écoutait. Ils se connaissaient assez pour qu’elle puisse anticiper ses envies. C’était la force de ce genre d’échange. Lorsqu’il la pénétra de nouveau la baronne envoya sa pensé vers les cieux. Qu’on leur offre ce bébé.
Il fallut tout de même quitter ce grenier. Ils avaient manqué le déjeuner. L’après midi avait commencé. Elle finissait de mettre ses bas en l’observant avec une malice bien à elle. Ils étaient si beaux après l’amour tous les deux. Surtout lui… surtout cet homme qu’elle aimait tant. Alors elle ne résistait jamais à ce moment là. Il fallait qu’elle l’embrasse encore un peu. Murmurant des compliments pleins de coquineries. Les voix en bas la forçaient doucement à reprendre pied dans la réalité. Dimitri qui courait partout en refusant d’enlever ses chaussures boueuses. Le fermier voisin qui apportait des lapins.


Elle descendait les marches un sourire ravi aux lèvres. Son regard suffisait à tout expliquer. Alors son fils reconnaissait sa voix dans le couloir et venait jusqu’à elle. Il avait déjà oublié l’épisode nocturne, puisqu’il avait trouvé dans la bibliothèque, les histoires d’un marin grec qui cherchait à revenir chez lui. Malheureusement les dieux en avaient décidé autrement ! Lou lui attrapait la main au passage pour le suivre jusqu’au salon. Elle l’écoutait lui raconter le début de l’histoire. Il ne se rendait pas compte. A la différence de Miranda quand elle les croisa. Miranda qui avait un jour décrété qu’elle n’aurait pas d’enfant. Et qui depuis s’occuper des deux jeunes avec application.
Assise devant le livre de leçon Ina restait sur ce blanc nuage qui venait de l’accueillir. Elle observait son petit garçon avec un air étrange. Qu’allaient-ils penser de cette idée ? Ces deux petits trésors qu'elle adorait. Dimitri serait sans aucun doute le plus enthousiaste. Il était toujours aussi enthousiaste que son papa. En ce qui concernait sa sœur ainée rien n’était aussi sûre. A presque quatorze ans voulait-on encore être la grande sœur d’un nourrisson ? Une petite appréhension qui s’effaça bien vite. Aujourd’hui pas de Fil Blanc. Oui elle pouvait raconter les contes russes.
Ils pouvaient s’installer dans le salon. Elle attrapait un carnet de croquis. C’étaient ses enfants qui lui avaient inspirés quelques illustrations. Des personnages liés à leur imaginaire en commun. Bientôt une nouvelle petite créature rejoindrait ses pages. Elle parla du blanc russe, de l’empire, des fées des neiges et des esprits. Pensant à sa chère grand-mère qui lui avait prédit une belle et heureuse famille depuis plus de dix ans.
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Anna Zimmerman
Oblivius
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeMer 23 Fév 2011 - 12:51

Pour les deux enfants entourés d'amour, Rosbruck représentait rien de moins que l'Éden.
Entre ses murs régnaient joie et chaleur, relevées de ce parfum de gaieté si particulier qui émanait de la famille Maulne-Zimmerman. Certes, Anna rêvait de la cour et du monde scintillant auquel sa naissance la destinait. Cependant, pour avoir eu un bref aperçu de cet univers, elle mesurait sa chance d’avoir vu le jour au sein d’une famille pour qui « noblesse » ne signifie pas « rigidité »…
Rosbruck était l’avatar de cette vitalité généreuse, de ce grain d’inconvenance qui touchait selon certains à la folie. Mais aussi, qu’attendre d’autre du mélange de ce drôle de baron au sang moins noble que l’âme et de cette fée slave aussi passionnée que talentueuse ? Pas le conformisme, c’était certain. Et encore moins la morosité.

Voilà pourquoi, aux yeux de l’adolescente – consciente toutefois de frôler le blasphème, le manoir avait des faux airs de Paradis.
Malheureusement, chacun sait ce qu’est l'histoire de l’Éden. Un serpent, une pomme croquée, et le rêve prend fin…

La journée avait bien commencé, pourtant. Anna adorait passer du temps avec son père et son frère.
D’abord, parce que l’un comme l’autre étaient de compagnie agréable. Dimitri, à neuf ans, n’avait jamais donné lieu à sa grande sœur de le trouver insupportable – comme c’est si souvent le cas des petits frères. Non, celui-ci était aussi proche que possible de la perfection, avec son sourire quasi permanent, son amour immodéré des livres et son doux regard de rêveur.
Ensuite et peut-être surtout, parce que sous le regard silencieux de l’adolescente, Dimitri acquérait peu à peu une ressemblance incroyable avec Romain. En plus contemplatif, certes ; mais on sentait déjà en lui la force tranquille du baron. Or Anna admirait immodérément son père. Et l’idée que le monde soit sur le point de leur offrir un deuxième homme de cet acabit la remplissait de joie et de fierté.


- Anya !

Tirée de ses pensées par le cri espiègle du futur baron de Rosbruck, Anna se retourna, sourire aux lèvres… et reçut une boule de neige en plein visage. Un instant, elle resta plantée là, sous les rires des deux hommes de sa vie, le nez constellé de givre et la bouche ouverte sur un « O » d’indignation. Puis la gaieté de son caractère l’emporta sur son sens des convenances. D’un air féroce, elle se pencha, racla la neige à ses pieds et…

Quand ils rentrèrent enfin au manoir, les trois Zimmerman étouffaient littéralement de gaieté. Miranda reçut leurs vêtements trempés en cachant son sourire derrière une mine désapprobatrice, et leur indiqua qu’un feu avait été préparé dans la bibliothèque pour la leçon. Instantanément, l’atmosphère se refroidit.
Anna était une fille studieuse, d’accord, et Dimitri ne rechignait généralement pas à l’ouvrage non plus ; cependant, après une telle échauffourée…

Mais la calme autorité du baron apaisa son petit monde. Les leçons se déroulèrent sans incident, dans la bonne humeur si ce n’est dans l’enthousiasme général, et bientôt la nuit tomba sur Rosbruck.
Dans la bibliothèque réchauffée, le même bon feu ronflait. Après le repas, tous les trois s’y étaient à nouveau retirés pour profiter aussi bien de cette douce chaleur que des nombreux ouvrages qu’elle contenait. Dimitri écoutait une lecture de son père, tandis qu’Anna fixait les braises, songeuse. Romain ne s’offusquait pas de son inattention : il la connaissait trop bien. Sa cérébrale enfant, l’esprit toujours en mouvement, tourné vers un problème ou un autre…

Pourtant ce soir les pensées d’Anna allaient vers un sujet précis, qu’elle aborda au moment du coucher :


- Père, mère rentre-t-elle bientôt ?
- Tu la verras surement demain, Anya. Elle doit être encore à la boutique. Dors, à présent. Il est tard.

L’adolescente sourit à son père et hocha la tête, avant de caler son minois dans l’oreiller et de lui souhaiter bonne nuit. Ce n’est que quand il fut sorti et que la chambre fut plongée dans le noir qu’elle rouvrit les yeux et s’autorisa un froncement de sourcils.
C’était bien ce qu’elle pensait. Son père était inquiet.

Anna resta un moment ainsi, à réfléchir au milieu des plumes de son édredon. Elle venait d’arriver à la conclusion qu’il n’y avait probablement rien à craindre, quand des éclats de voix lui firent dresser l’oreille. Elle se redressa à demi en entendant des pas dans l’escalier, puis se renfonça dans les couvertures et ferma les yeux, le cœur battant. C’étaient les pas de sa mère, mais elle semblait… paniquée.
La porte s’ouvrit en silence, et Anna s’efforça d’adopter une respiration régulière. Entre ses paupières mi-closes, elle observa la fine silhouette de sa mère dans l’encadrure de la porte. Haletante. L'ombre sembla hésiter à avancer dans la chambre pour étreindre sa fille, mais elle se retira finalement, fermant la porte avec douceur. L’adolescente écouta les pas légers se glisser chez son petit frère, puis redescendre l’escalier qui menait à la bibliothèque et en fermer la porte.

À pas de loup, elle se leva, enfila sa robe de chambre et descendit à son tour les marches, pieds nus. Elle s’arrêta juste avant le rez-de-chaussée, se pelotonna contre la rampe et écouta. La voix qui lui parvint était celle de sa mère, mais jamais elle ne l’avait entendue aussi terrifiée…


- L’Agent… il est venu, au Fil Blanc. Romain, il est fou. Il a menacé les enfants. Il a menacé nos enfants, Romain ! Je crois qu’il sait que nous cachons Owen. Il cherche une nouvelle victime. Il pourrait se venger. Il a dit ce soir. CE soir !

Anna réprima un frisson, les yeux écarquillés. « Menacé »… ? Ce mot, elle en connaissait le sens, d’accord. Mais d’une manière théorique, abstraite. Dans son monde, on « menaçait » d’envoyer au lit sans dessert – et encore ne passait-on jamais à l’acte. Mais « menacer » de mort…
Elle fronça les sourcils et se força à respirer plus calmement. Si elle voulait être d’une quelconque utilité à ses parents, il fallait qu’elle se reprenne. Vite. Peu à peu, ses mains cessèrent de trembler, et elle put à nouveau tendre l’oreille. De l’autre côté de la porte, son père avait visiblement réussi à calmer sa mère. Sa voix chaude et calme résonnait dans l’air, formant autour d’eux comme une barrière protectrice.


- Il est hors de question de partir. S'il a décidé de nous tuer, alors partir ne l'arrêtera pas. Cela lui compliquera la tâche tout au plus. Et où irions-nous ? Nous sommes en position de force ici, nous connaissons cette maison, pas lui.

Anna s’autorisa un sourire de fierté et d’amour, devant cet homme capable de raisonner aussi calmement dans une situation pareille. Et ce sentiment éveilla chez elle une envie puissante, presque irrésistible, d’entrer dans la pièce et de serrer sa mère contre elle. Sa mère, si forte et si fragile… Mais elle se contint.

- … Nous allons chercher les enfants et prévenir David et Miranda. Nous dormirons dans notre chambre à l'étage. Miranda, Anna, Dimitri et toi dormirez dans le grand lit pendant que David et moi surveillerons la chambre. Balto et Praline resteront avec nous.
- Parce que tu crois que je vais pouvoir fermer l’œil cette nuit ?

La voix de Louisa avait retrouvé ce ton doucement moqueur qu’Anna connaissait si bien : c’était là la façade ténue derrière laquelle se cachait le tourbillon d’émotions et de doutes qui composait sa mère. Elle le savait. Elle lui ressemblait. Mais sa propre façade était un peu plus solide…
Comme une ombre, la jeune fille s’esquiva, remontant sans bruit le grand escalier. Il fallait qu’elle soit dans son lit, quand on viendrait la chercher. Ce n’est qu’une fois de retour entre les draps refroidis qu’elle se rendit compte qu’elle était glacée. Pourtant, en elle, la chaleur née de l’amour que ses parents se portaient irradiait en vagues puissantes.

Ce fut Miranda qui poussa la porte et murmura son nom. Sans un mot, Anna se leva et saisit la robe de chambre avant qu’elle ne puisse le faire. Elle était chaude, ce qui lui aurait semblé pour le moins suspect. L’adolescente leva les yeux vers sa compagne, et réalisa avec compassion que la pauvre femme tentait sans succès de contenir sa terreur.
Elle glissa alors une main froide dans celle de la gouvernante. Celle-ci la regarda, lut l’inquiétude dans son regard, et retrouva aussitôt son calme. Miranda réussit même à esquisser un sourire envers Anna.


- Tout va bien mademoiselle. Je vais vous conduire à la chambre de vos parents.


L’adolescente hocha la tête, sans poser de question, et surtout sans objecter qu’elle connaissait le chemin. Comme elle avait déjà pu le constater, le sentiment de protéger quelqu’un de plus faible calmait les gens. Elle retint un rire en se rappelant que c’était précisément la raison pour laquelle elle-même était si calme.
Dans la chambre parentale, Dimitri dodelinait déjà de la tête, tiré trop tôt de son sommeil d’enfant. Anna déposa un doux baiser sur son front, lissa ses cheveux, et se dirigea vers sa mère. Ne parvenant plus à contenir son envie de la réconforter, elle l’enlaça et déversa dans le creux de son oreille les mots que Louisa elle-même lui avait si souvent murmurés pour la tirer d’un cauchemar.


< Là, là, petite mère. La nuit a toujours une fin, demain viendra vite. Le soleil sera là, tu verras…>

Sa mère lui adressa un regard tendre et fier, réconfortée par le son de sa langue maternelle. Anna lui sourit, l’embrassa à son tour, et fila vers les draps tièdes. Dimitri marmonna dans son sommeil, dérangé par le contact glacial de sa grande sœur, mais celle-ci soupira d’aise et le prit d’autorité dans ses bras. Un peu de chaleur, enfin !
Leur père parut dans la chambre et leur expliqua calmement comment la nuit allait se passer. Puis il sorti, suivi par le regard chargé de reproches d’Anna. Seul, dans le manoir… Mais sa mère les rejoignait, et l’adolescente se poussa pour lui faire une place. Louisa la prit dans ses bras. Sentant combien sa mère avait besoin de se changer les idées, Anna murmura quelques mots qui les lancèrent dans une de ces conversations mère-fille dont ni l’une ni l’autre ne se lassait jamais. Avec un pincement de remord pour ce petit mensonge, la jeune fille inventa même pour sa mère une amourette avec un garçon, afin de l’empêcher de retourner à son inquiétude. Cette petite ruse fonctionna à merveille, et la discussion dévia sur les joies de la vie.

Bientôt, Anna sombra dans un profond sommeil. Malgré toute sa maturité, malgré ses petites manigances et ses gentilles attentions… elle n’était encore qu’une enfant.

Quand elle s’éveilla le lendemain matin, le soleil était déjà haut dans le ciel. Tout le monde semblait s’être évaporé, et l’adolescente s’étira en soupirant d’aise. Si elle n’avait pas de gardien, si elle entendait son petit frère piailler dans la maison, c’est que les choses étaient revenues à la normale.
À regret, elle s’extirpa du grand lit et de sa chaleur, remit sa robe de chambre et retourna dans ses quartiers. Elle en ressortit une demi-heure plus tard, très correcte, dans une robe d’un vert d’eau, un peu chagrinée toutefois par l’anarchie irrésistible de ses cheveux courts. Sans se soucier, cette fois, d’étouffer le bruit de ses pas, mademoiselle Anna Zimmerman descendit l’escalier et rejoignit les voix qui s’élevaient gaiement dans la bibliothèque.

Quand elle y entra, sa mère s’interrompit et lui offrit un sourire radieux. À en juger par l’agitation de Dimitri qui adorait les histoires, elle était en train de leur raconter une. Ravie, l’adolescente s’assit près de son frère et esquissa le geste de lui ébouriffer les cheveux pour le faire piailler… Mais quelque chose dans l’expression de Louisa, dans ce bonheur pur qu’elle irradiait, arrêta sa main en plein vol.
Alors Anna pencha la tête sur le côté et lança à sa mère un regard discrètement interrogateur. Si elle voulait, elle parlerait. Sinon, les Zimmerman profiteraient simplement de la chaleur de cet instant privilégié.

La jeune fille était heureuse. Heureuse de sentir ces choses, et heureuse d’être capable de les taire si besoin était. Heureuse de voir les peurs et les doutes aussi clairement, afin de pouvoir les effacer sans qu’il soit nécessaire de les formuler. Heureuse de pouvoir aider en silence sa famille.
Pour une fois, en Éden, la pomme ne serait pas croquée. Ce qui devait être tu le resterait.
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Romain Zimmerman
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Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Vide
MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeMer 23 Fév 2011 - 15:25

Oui, ils en avaient eu envie tous les deux. L'envie d'agrandir la famille, l'envie d'aimer un nouvel être, l'envie de donner encore un peu d'amour et de vie au monde, à leur monde. Il était difficile de placer de réels mots sur ce qui les motivait réellement, cela pouvait néanmoins être résumé en quelques mots : « ils désiraient un autre enfant ». Ces quelques mots trahissaient toutes les raisons du monde, que ce soit pour justifier un besoin irrépressible d'elle, un amour inconditionnel et sans limites pour sa femme et sa famille toute entière, ou bien encore d'autres choses. Romain avait conscience de son bonheur, de la chance qu'il avait eu de rencontrer Louisa, de faire sa vie avec elle, la chance d'avoir tout ce qu'elle lui avait apporté. Les années passant, il s'était rendu compte que bientôt tout cela ne serait surement qu'un souvenir, si tant est que l'on pouvait conserver sa mémoire une fois mort. Le Baron ne croyait en rien, ni en la réincarnation ni au Paradis et au rachat des âmes que prêchait la Bible ou d'autres religions dont on entendais quelques échos, vite tus par l'Église de Dieu, l'unique. Toutefois, même s'il ne croyait en rien de tout cela, il croyait, peut-être par dessus tout, au fait que la vie était trop courte, bien trop courte pour se permettre de la gâcher pour des choses futiles. Voilà pourquoi il vibrait pour l'instant présent, voilà pourquoi il n'omettait pas de dire à sa femme et ses enfants qu'il les aimait, voilà pourquoi il bénissait chaque instant passé avec eux, voilà pourquoi il désirait son épouse. Non pas pour profiter du plaisir de l'acte - bien que ce fut le cas, car, il fallait l'admettre, avec l'expérience des années et l'imagination de Louisa, les deux amants avaient su apprendre à donner beaucoup de plaisir à l'autre, ce qui n'en était que plus profitable – mais bel et bien pour l'aimer, simplement, car il n'y a pas de plus pur sentiment que celui que l'on exprime au-delà des mots, au travers de gestes et de regards qui en disent mille ou dix mille fois davantage. Et après la peur de la nuit précédente, cette éloge de leur amour était à la fois un moyen pour eux de se retrouver, encore, mais également un prétexte pour tourner la page et profiter de la vie au lieu de se morfondre dans le sentiment inhibiteur qu'est la peur.

Le temps avait passé trop vite, comme toujours. Et même si leurs corps s'alanguissaient après ce dernier acte d'amour, il leur fallait maintenant assumer leurs rôles de parents. Dans un petit effort, il se releva, posant ses pieds nus sur les lattes de parquet qui composaient le sol du grenier. Un bref regard circulaire lui permit de découvrir les vêtements qui trainaient, de ça, de là autour du lit, témoins silencieux de ce qui venait de se produire dans cette pièce. Il jeta un regard bienveillant à Louisa et ramassa les affaires avant de les poser sur le lit pour qu'ils puissent s'habiller, avant de descendre. Il connaissait le plaisir de Louisa à l'observer tandis qu'elle se rhabillait, mais il avait absolument le même. Quoiqu'elle puisse dire, elle rayonnait toujours dans ces moments-là, ce qui lui valait d'avoir un petit sentiment de fierté, et elle était si sublime que c'était presque une torture pour Romain que de se détacher d'elle après un, ou plutôt plusieurs, derniers baisers. Pourtant c'était ainsi, ils étaient désormais parents à presque plein temps et ne pouvaient faire comme au tout début, lorsqu'ils n'étaient que des amants, et rien de plus que des amants passionnés. Ils n'avaient rien perdu de cette passion, bien au contraire, Romain devait admettre qu'elle s'était attisée avec les années, mais ils avaient simplement moins de temps pour l'afficher réellement.

Le Baron se souvint alors qu'on les avait appelé pour le déjeuner et qu'ils n'avaient pas répondus. Il y avait suffisamment de complicité entre les Zimmermans et Miranda et David pour que cette dernière ne puisse pas comprendre qu'ils avaient surement mieux à faire que de venir manger. Romain appréciait beaucoup cela chez Miranda, cette capacité à anticiper les choses, à deviner les non-dits, et ce sans leur en porter une quelconque rigueur. Il ne regrettait qu'une chose, que les enfants de Miranda et David ne courent pas dans les couloirs de la maison comme ceux des Zimmerman. Cela avait été leur choix de ne pas faire d'enfants, Romain le comprenait très bien, mais il le regrettait sincèrement, car c'était un bonheur sans aucune mesure. Habillé, il donna un dernier baiser à son épouse avant qu'elle ne descende les escaliers tandis qu'il passait à la bibliothèque chercher quelque chose qu'il avait oublié. Il entendit les choses se calmer en bas, et, sans pouvoir se départir d'un léger sourire, jeta un oeil aux livres de comptes avant de descendre à son tour et rejoindre Louisa, Anya et Dimitri dans le salon où apparemment on écoutait des histoires russes. Il resta un instant adossé au montant de la porte, presque invisible, tandis que les contes de fées étaient évoqués, il s'approcha alors doucement, presque à pas de loup, saisit Dimitri et le souleva en le tournant vers lui et dit:


« - Et Papa connait plein de terrifiantes histoires sur des mangeurs de petits garçons de neuf ans pas sages ! Tu as été sage, petit garnement ? »

Il avait prit un ton faussement réprobateur et grave pour faire une petite frayeur au petit. Il jeta un regard en coin à Louisa ainsi qu'un sourire charmeur, celui qu'il lui réservait, puis se mit à rire.
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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
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Louisa Zimmerman


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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeJeu 24 Fév 2011 - 0:33

Dimitri la rappelait à l’ordre bien vite. Il avait ses petites tactiques. Un petit ton mi grondeur mi quémandeur qui lui allait bien. Il reprenait le fil du récit de lui-même. Parce que comme tous les enfants de son âge, il connaissait par cœur, les histoires qui l‘avait bercé. Ses yeux noirs l’épiaient avec un certain sérieux. Il était l’attente des détails ! C’était un petit garçon vif qui adorait -pardessus tout- le contexte. Louisa n’avait pas le droit à l’erreur. Et si la fantaisie lui venait de changer quelque chose il fallait l’introduire avec subtilité. Un travail de conteuse qui l’amusait.
La tsarevna et les sept frères étaient le tout premier qui lui venait aux lèvres. L’histoire de cette magnifique jeune fille que la beauté avait mit en danger. Ina avait toujours prit grand soin de développer les leçons dissimulées dans ces contes. C’était la plus charmante des façons d’enseigner l’essence du bien et du mal à des esprits innocents. Parfois elle glissait des exemples du réel. Les sorcières restaient des sorcières les inquisiteurs devenaient des loups. Et aujourd’hui l’agent du diable serait un démon. Elle savait que les Zimmerman étaient trop grands pour manquer les références. Elle espérait ainsi les faire réfléchir à leur propre univers.
Instinctivement le russe remontait joliment à sa gorge. C’était comme plonger dans la fontaine de jouvence. Sa mère qui l’écoutait raconter l’histoire en faisant ses poings. Michael qui n’écoutait pas vraiment et souriait en sentant les yeux furibond de sa sœur sur son épaule. Le passé et le présent se noyaient tout deux dans cet instant. Comme il aurait été doux de réunir les Maulne et les Zimmerman pour un peu de féérie.


La présence de sa fille détournait automatiquement son attention. Ses yeux se posaient sur elle avec cet amour indiscipliné. Louisa n’avait jamais honte de laisser briller son amour pour eux. Elle l’observait inlassablement. Si jolie dans cette robe simple, unique avec ces traits métissés, et ses cheveux trop courts. En songeant au petit secret partagé son regard changeait un peu. Anna grandissait. Elle allait devenir une jeune fille. Une jeune fille qui elle aussi aurait envie de partir à la recherche des interdits. Il faudrait si préparer. Car si elle était la digne fille de sa mère…
Lou ne manquait jamais l’un de ces regards intrigués. Mais comment pouvait-on cacher quelque chose à cette adolescente ? C’était pratiquement impossible. Trop de perspicacité, trop d’intelligence cohabitait dans ce jeune esprit. Elle était même pire que Romain pour cela. Un sourire amusé trahissait déjà les pensées les réflexions de la baronne. Dans une complicité silencieuse elle lui indiqua d’attendre la fin de l’histoire. Le petit dernier avait besoin d’entendre la fin lui. La narration fût encore plus délicate. Elle retenait leur attention par des regards et des gestes. C’était comme s’ils avaient toujours trois ans.


Cette fois-ci Louisa ne s’était pas arrêtée. Dimitri aurait put s’exaspérer pour de bon. De plus elle n’avait pas besoin de le voir pour le sentir approcher. Son odeur flottait encore, tout autour d’elle, sur sa peau. Il était l’autre partie d’elle. Son corps gardait le souvenir et l’envie de leur chaleur. De quoi provoquer des légendes beaucoup moins enfantines. Cette simple idée réussi à l’arrêter quelques secondes de trop.
Son petit bonhomme s’apprêtait à pester. Il en avait bien le droit. Malgré la bonne volonté de l’un et de l’autre l’exercice de lecture était un peu compliqué pour cette fois. L’interruption du père acheva d’éloigner ce moment de lecture. Le petit garçon poussa un cri de surprise et d’effroi avant de comprendre ce qui se passait. Lorsque les yeux des époux se croisaient le petit secret passa. Lou referma doucement le carnet à dessin posé sur ses genoux. Dimitri se défendait un peu inquiet en appelant sa mère à témoin. Il avait été bien sage en début de leçon.


-« Mais c’est maman qui a dit qu’on pouvait aller lire ! »

-« Oui c’est moi. Parfois il faut faire l’école buissonnière »


L’air offusqué du fils provoquait l’hilarité de la dame. Sa mère si sérieuse et si attentive pouvait-elle penser ainsi ? Elle se leva pour aller ranger le cahier dans un meuble du salon. La lumière de l’après midi faisait presque mal aux yeux par sa blancheur. L’hiver serait encore long… Elle sentit une petite boule de poil passer sous ses jupes. C’était la petite chatte. Elle venait de la dernière portée de Cordeline. En voyant ses yeux verts, Lou n’avait pas résisté.
Elle les observait tous les trois. Ces trois piliers de vie. Elle avait envie de partager son bonheur. Cette euphorie qui ne la quittait pas. Il faudrait bien en parler avec eux. Et puis… si, s’ils étaient contre ce projet. Il était encore temps de chercher à discuter. Lou était debout, droite et sérieuse soudainement. Elle attendait le calme pour se jeter à l’eau.


-« Les enfants. Papa et moi devons vous dire quelque chose. »


Dimitri comprenait que c’était important en reconnaissant le ton de la russe. Il arrêta de s’agiter pour de bon. Louisa n’avait pas l’air inquiet. Cependant son attitude provoquait la curiosité. Trouvant son courage, dans ces forces ancestrales qui coulaient dans ses veines bleus, sa voix restait douce. Ils avaient déjà fait cela une fois. Il y a neuf ans devant Anna. Ce n'était pas sorcier. C'était surtout leur réaction première qu'elle appréhendait. Elle ne pourrait pas leur imposer cela. Elle ne pourrait pas non plus entièrement y renoncer.


-« Papa et moi voudrions avoir un bébé.
Qu’est-ce que vous en dites, vous ? »
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Anna Zimmerman
Oblivius
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Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Vide
MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeMar 1 Mar 2011 - 11:08

Anna esquissa un sourire et hocha la tête. Oui, évidemment, son petit frère n'allait pas les laisser interrompre l'histoire si facilement. Ça ne lui aurait pas ressemblé. Elle posa un instant les yeux sur lui et retint un petit rire qui, proféré, lui aurait sans doute valu de terrifiantes représailles fraternelles. Pourtant il était comique, ce lutin ébouriffé, penché vers Louisa jusqu'à presque tomber du canapé. On le sentait avide, concentré, tendu vers les mots comme vers une source. Visiblement, il était de la plus haute importance que pas une goutte ne puisse s'évader, dans l'espace qui séparait les lèvres de sa mère de son oreille gourmande.

L'adolescente le regarda avec tendresse. Elle aurait pu lui dire, elle, qu'il n'y avait aucun risque d'évasion : si elle avait été une histoire, c'est avec plaisir qu'elle aurait couru jusqu'à son oreille pour allumer de pareilles étoiles dans son regard. Oui, Anya aurait bien voulu expliquer cela à son petit frère. Mais contrairement à sa mère et à lui, elle n'avait pas dans le sang la magie des mots. Son esprit n'était pas fait ainsi, elle n'avait aucun don pour transmettre ses pensées. Mlle Zimmerman n'était pas une source, elle ; mais elle était un réceptacle pour toutes celles qui l'entouraient.
Dans son jeune esprit, le raisonnement ne pouvait évidemment pas se faire de façon aussi claire. Mais son sourire avait une note imperceptible de regret, tandis qu'elle remarquait de quelle façon sa mère agençait son récit pour leur en offrir l'essence, sous forme d'importantes leçons de vie. Elle-même pouvait peut-être percevoir ce sens caché et la façon dont il l'était ; néanmoins, elle se savait incapable d'en reproduire la magie. Dimitri saurait, lui.

Pourtant, il lui fallait bien admettre qu'elle-même avait envie de ce conte, de ce moment de douceur. Les histoires de Louisa berçaient son existence depuis toujours ; elles étaient familières, rassurantes, même quand elles se faisaient effrayantes. Ce n'étaient "que des histoires", elles ne pouvaient blesser personne. En cela, elles étaient précieuses. Anna voulait sentir se reformer leur bulle familiale, éprouvée par le danger de la nuit.
Alors, elle enlaça le jeune garçon et le serra fort contre elle. Puis ils basculèrent ensemble dans l'imaginaire.


- Et Papa connait plein de terrifiantes histoires sur des mangeurs de petits garçons de neuf ans pas sages ! Tu as été sage, petit garnement ?

Dimitri protestait, comme de juste, et Anya tentait de calmer les battements de son cœur. Romain lui avait fait peur, à elle aussi, mais il eut été inconvenant de le montrer.
Ou plus exactement, pour une jeune fille aussi fière, il eut été
hors de question de l'avouer.

- Mais c’est maman qui a dit qu’on pouvait aller lire !

- Oui c’est moi. Parfois il faut faire l’école buissonnière.

La voix de sa mère fit sourire Anna. Elle savait que Louisa s'amusait beaucoup à cet exercice, proférer des énormités à demi-sincères pour les faire douter et réfléchir. Bien sûr qu'il fallait savoir, parfois, mettre l'apprentissage scolaire de côté pour privilégier celui de la vie. Pour autant, Anya plaignait sincèrement Dimitri s'il s'imaginait pouvoir décider quand et comment !
Mais le moment de l'annonce était venu.


- Les enfants. Papa et moi devons vous dire quelque chose.


Instinctivement l'adolescente se pencha en avant, dans une attitude qui l'aurait fait rire si elle s'était vue : chacun son tour, de manifester une avidité comique...

- Papa et moi voudrions avoir un bébé. < Qu’est-ce que vous en dites, vous ? >

Les derniers mots avaient été prononcés en russe, scellant autour d'eux le pacte tacite qui les unissait. Et dans cette langue partagée, Anya sentit le désir profond qui animait ses parents, leur peur que ce nouvel enfant soit mal accepté des deux aînés et leur appréhension, peut-être, de ce monde étrange où il allait voir le jour. Un nouveau petit ? Alors même que leur vie était menacée ? Avec un frisson, Anna comprit que c'était leur façon à eux de défier le Diable. Et elle sentit une immense fierté l'envahir.

Elle croisa le regard émerveillé de Dimi, hocha la tête, et reporta ses grands yeux gris sur Louisa. Sa voix s'éleva, douce et malicieuse.


- J'en dis que ça ne nous laisse que quelques mois pour préparer une grande fête à Rosbruck, mère.
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Romain Zimmerman
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeMar 1 Mar 2011 - 23:14

Qui avait bien pu dire que le Baron de Rosbruck était peut-être pire qu’un enfant quand il s’y mettait ? Non pas têtu, ni immature, non pas dans ce sens là, mais bel et bien joueur, rieur, peut-être un peu insouciant lorsque le moment le permettait. Romain acceptait pleinement ces rumeurs et il les revendiquait même ! Il était impensable pour lui de se tenir droit comme un adulte tout le temps. Bien entendu il savait être l’homme de la situation, l’adulte mature et réfléchi que requéraient les situations houleuses du quotidien ou celles, inévitables, des affaires, mais il aimait aussi s’amuser, tout simplement, avec ses enfants, dans des jeux simples, comme, il y a encore peu, une bataille de boule de neige, ou alors faire un bonhomme de neige, ou encore jouer aux chevaliers avec des épées en bois avec son fils en faisant un semblant de duel à mort avec des armes trop inoffensives pour être dangereuses. Il était aussi enthousiaste avec sa fille, mais elle devenait, petit à petit, bien trop grande pour ces jeux là. Elle devenait une jeune femme, une très belle jeune femme, il fallait l’admettre, à l’image de sa mère. Mais même s’ils ne jouaient plus comme avant, leur complicité n’en était pas affectée pour autant, bien au contraire. Ils parlaient plus, de tout, de rien, même si c’était Louisa qui récoltait les discussions inévitables entre mère et fille. Romain aurait bien voulu l’aider, mais hélas, il n’y connaissait pas grand-chose en ce domaine. Romain appréciait cette complicité, cela lui permettait notamment de ne pas « perdre » sa fille à l’âge où généralement les pères perdent de vue leurs filles, plus tournées vers le féminin, vers leurs mères.

C’est cette même complicité qui permit à Romain de se rendre compte des « dégâts collatéraux » de sa surprise pour Dimitri. Il eut un léger sourire désolé et un clin d’œil pour « sa » Anya avant de s’occuper personnellement de son petit Dimitri. Son coup avait pleinement réussi, le petit garçon, réellement inquiet, cherchait le soutien de sa mère, cherchant le témoignage de sa gentillesse et de quoi le libérer des griffes de son père. Amusé, le baron regarda son épouse prendre la défense de son enfant. Toutefois, Dimitri sembla légèrement perplexe. Suffisamment longtemps pour que Romain puisse le faire voltiger dans un cercle rapide avant de le reposer sur le canapé tandis que Louisa rangeait quelque chose dans l’un des meubles du salon. Il ne connaissait pas la suite des évènements, il était juste heureux. C’était un mari, un amant et un père comblé. Ses enfants et sa femme le rendaient heureux d’une manière dont ils n’avaient surement même pas l’once d’une idée. Il ne lui échappa pourtant pas que Louisa semblait attendre quelque chose. Tandis que Dimitri chahutait encore un peu, il lui ébouriffa les cheveux et lui indiqua d’un geste le silence que requérait sa mère. Romain avait déjà compris de quoi il était question. Il était vrai que la décision leur appartenait un peu aussi, car il s’agissait pour eux d’un nouveau frère ou d’une nouvelle sœur.

Ses soupçons furent rapidement confirmés. Louisa désirait soumettre la question à Anna et Dimitri, pour connaître leurs avis, car ils comptaient eux aussi dans la famille. La note de russe utilisée pour poser la question fit sourire le Baron. Lorsque tout devenait important elle avait souvent cette langue qui lui venait aux lèvres, comme parfois lorsqu’ils se perdaient l’un en l’autre. Romain le comprenait mais le parlait toujours avec cet indécrottable accent français. Toutefois, il devait admettre que cette langue allait parfaitement à son épouse, ajoutant une goutte de charme, une larme de mystère, à cette personne déjà au combien magnifique. En silence, il attendit néanmoins que ses enfants parlent. L’instant parut long, mais visiblement ils n’avaient pas l’air de s’y opposer, à moins qu’ils n’aient pas encore prit la juste mesure de cette annonce. Finalement Anna se décida à répondre et ce qu’elle répondit fit sourire Romain jusqu’aux oreilles. Il ne put s’empêcher de prendre sa fille dans ses bras dans une douce étreinte.


« - Merci, Anya. »
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MessageSujet: Re: Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ]   Deux anges à sauver ! [ Rosbruck ] Icon_minitimeJeu 3 Mar 2011 - 17:32

Aucun d’eux n’aurait put prévoir ce qu’allait faire madame Zimmerman. Les deux époux ne s’étaient pas concertés. Lou agissait de façon indépendante et autonome comme souvent. La vie de famille avait seulement apprivoisé son indépendance. Elle restait un individu enchainé par sa seule volonté. C’était pour cette raison qu’elle avait put -en fin de compte- se marier, avoir des enfants, des responsabilités. Parce qu’elle avait put aller à son propre rythme et faire des compromis avec elle-même. Sans cela même un homme comme Romain n’aurait pas réussi à la convaincre.
Sa soif de liberté n’avait d’égal que l’amour qu’elle concevait chaque jour pour eux. C’était avec félicité qu’elle observait cette vie douce et tranquille. Douce, dans une certaine mesure, puisque les forces de cette terre ne dormait que d’un seul œil. A vingt ans cette sournoise présence excitait sa colère. Aujourd’hui elle faisait plutôt gonfler ses angoisses. Il suffisait d’une Lune rosie, d’un jour trop froid, d’un vent hurlent pour réactivité la peur. Cette femme avait besoin d’un rempart. Une motivation qui nourrisse son courage.


L’air ébahit de son petit homme lui réchauffait instantanément le cœur. Le silence inquisiteur de sa sœur bloquait un peu l’air dans ses poumons. Qu’étaient-ils entrain d’échanger, tous les deux, dans ce regard ? Elle était consciente de leur complicité. En tant que mère elle avait toujours mit un poing d’honneur à laisser toute la place à celle-ci. Veillant –de son mieux- à ne pas l’étouffer par son propre amour. Ce n’était pas toujours simple de voir la limite. Instinctivement Louisa voulait les pousser l’un vers l’autre. Les voir aussi proche, que pouvait l’être un frère et une sœur, était important à ses yeux. Jusqu’à reproduire des schémas de son enfance, en oubliant, qu’ils n’étaient pas Louisa et Michael Maulne, mais bien Anna et Dimitri Zimmerman. Mais son compagnon la rappelait alors doucement à l’ordre évitant les déboires dont leurs enfants ne devaient être en rien… les victimes.
Sa belle enfant sourirait enfin dissipant les craintes maternelles. C’était un merveilleux cadeau qu’elle venait de lui faire. Le petit garçon sautait du canapé en riant pour aller rejoindre les bras blancs de sa maman. La dame le réceptionna en quittant les prunelles magnifiques de sa fille. Dimitri lui serrait la taille avec une force passionnée. Il collait son front contre la poitrine chaude et accueillante. Les mains tendres allaient caresser les cheveux indomptables. Il baragouinait des mots russes en secret. Mélangeant les structures grammaticales sans s’en apercevoir. Cela n’empêchait pas la métisse de le comprendre.


-« Oui chéri, encore plus petit que Noéline… tu vas pouvoir lui faire découvrir toute la magie du monde. »


Cette petite fille, passée pour fée, rencontrée il y a quelques semaines. Elle l’avait apparemment beaucoup marquée. En disant cela ses yeux croisaient ceux de son baron adoré. Lou partageait une autre réponse avec lui. Celle où sourdaient la prudence et les espoirs d’une femme prise entre deux mondes. Car la magie n’était pas toujours bénéfique. (Chose que leur fils ne voulait pas entendre encore.) La magie ne protégeait pas des assassins ayant perdu l’esprit. Tant que le loup de la reine n’aurait pas arrêté l’Agent leur foyer serait en danger.


-« Il va aussi falloir en parler à tante Gabrielle ! »


La vieille noble ne serait probablement pas surprise. Les années aidant elle arrivait à deviner les moindres projets de sa belle-nièce. Ce qui la déstabilisait souvent d’ailleurs. Il n’y pas un an elle avait même lancé ce sujet sur le ton de la plaisanterie. Avec Clothilde elle était l’une des images maternelles nécessaires à la femme. Elles avaient cette sagesse qui lui évitait d’être trop égoïste parfois. Des confidentes sur lesquels Lou reportait ses doutes les plus intimes.
Il y aurait d’autres personnes à avertir. Pour l’heure c’était à eux d’en profiter un peu ! Dans un sourire elle libérait son petit. Puis elle portait son attention sur la jeune adolescente. Avec un air tout aussi malicieux elle s’approchait d’elle en demandant « innocemment »


-« Une idée concernant les invités ? »


Ho oui elle était curieuse. Très curieuse. Elle se rappelait de toutes ces discussions, animées, sur les petits coups de foudres de son enfance. Nastasia venait la rejoindre avant le coucher pour savoir où en étaient les battements du jeune cœur. C’était des moments pleins de vie et d’enthousiasme, qui lui laissait un agréable souvenir. Certes, une femme de quarante ans, n’était pas l’oreille prioritaire de ces affaires là. Il y aurait des confidentes plus avisées, au courant de plus de choses. Mais comme toute mère Lou était délicieusement envahissante et pleine de question.
Chance ou non ce fût à ce moment précis que la porte s’ouvrait en grand pour laisser le passage à une Miranda au bord des larmes. Ses beaux yeux brillaient d’une joie touchante. Elle était tout émue par les quelques mots entendus dans le couloir. La maîtresse de maison alla spontanément lui embrasser les deux joues après avoir essuyé les larmes d’un mouvement de tissu plein d’affection.
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