The Witch Slay
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 Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]

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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
Enquêteur Royal
Owen Mansholther


Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Vide
MessageSujet: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeVen 11 Fév 2011 - 10:49

Il avait tout vu, tout entendu. De sa chaise, devant son bureau, un œil inquiet sur la fille qu'il venait de sauver probablement d'une mort certaine, il entendait et parfois regardait. Contre ce qu'elle vivait en cet instant il n'avait aucun remède et il doutait même qu'il puisse en exister un réellement. Il ne connaissait pas l'étendue de ce qu'elle avait pu vivre cette nuit, mais les séquelles sur son corps avaient affichés la couleur des évènements. Elle n'avait pas dit grand chose durant son sommeil, quelques mots étouffés, des exclamations que l'on pousse tous en de tels occasions surement. Owen ne saurait trop le dire. Heureusement, son attention était également portée sur ses carnets, ce qui lui permettait d'éviter de trop songer aux multiples hypothèses concernant la jeune femme. Son cerveau, beaucoup trop actif avait sans cesse besoin de cogiter et d'avoir du travail à faire sinon il divaguait sur des hypothèses toujours logiques mais véritablement tirées par les cheveux. Pourtant il en était toujours aux mêmes constats. Il lui manquait une information, importante. Il sentait qu'elle n'était pas loin, peut-être sous son nez même, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Les cadavres s'étaient amoncelés d'un coup, mais il y avait quelque chose de dérangeant dans tout cela et la femme couchée sur son lit en était la preuve évidente et surtout... vivante.

Tous les cadavres retrouvés dans l'Etang et dans la parcelle de terrain, où le premier corps avait été découvert, possédait les deux mêmes caractéristiques. La première concernait bien entendu leurs yeux, sans pupilles. Une spécificité plus que troublante puisque rien ne pouvait justifier de telles choses, même son ami médecin de Paris n'avait pu lui fournir d'hypothèses logiques qui ne reposaient pas sur des hypothèses farfelues qui n'avaient pu s'appliquer ici... D'habitude son compère l'accompagnait souvent, mais Forbach se trouvait loin et lui aussi avait des obligations envers ses patients. Enfin peu importait, l'affaire serait résolue, quoiqu'il en coûte. L'autre point commun était l'ancienneté des cadavres, tous étaient plus vieux que celui de Laura de Montfort. Il y avait bien entendu eu d'autres cadavres, ceux de l'Agent du Diable, bien entendu, ceux qui auraient du être les mêmes que ceux qu'Owen avait retrouvé, mais pourtant ce n'était pas le cas. Non, les cadavres du meurtrier connu publiquement n'étaient – pardonnez-lui l'expression – que des corps sans spécificité aucune. Ils étaient morts, violemment peut-être, salement surement, mais en aucun cas ils ne présentaient de bizarreries... On pouvait clairement voir des traces de coups, des stigmates de viols pour les jeunes femmes, mais pas d'yeux sans pupilles. Cela était très préoccupant, car pour Owen cela signifiait principalement que l'Agent du Diable, qui s'était révélé après son arrivée, n'était pas le meurtrier qu'Owen recherchait. Bien entendu, il l'arrêterait lui aussi, peut-être même avant, étant donné les dégâts qu'il provoquait, et surement parce qu'il serait plus facile d'attraper quelqu'un qui laissait autant de traces derrière lui...

Mais pour l'instant il devait admettre que c'était le premier meurtrier, celui qui n'avait laissé dans son sillage que des cadavres, et encore, bien masqués. Des cadavres à côté desquels l'Enquêteur aurait pu passé s'il n'avait pas relevé quelques détails dans les informations qu'il avait pu recueillir. Mais un autre point le chiffonnait. Quelqu'un avait vendu la mèche à l'Agent du Diable : la Comtesse ou son fils cadet surement, bien que le cadet n'ait pas l'air de tremper dans quoique ce soit de louche, ce qui n'est pas le cas de sa mère. Aurait-elle informée l'Agent ? Était-ce seulement imaginable ? Y'avait-il un lien entre le premier meurtrier et l'Agent ? L'autre meurtrier agissait-il encore ? Et si c'était le cas, quand Owen retrouverait-il le corps ? Encore et encore des questions et si peu de réponses... Pourtant, il n'eut pas le loisir de pousser plus loin sa réflexion car un mouvement brusque le fit se retourner. La jeune femme s'était réveillée, visiblement en sursaut. La sueur de son corps luisait à la flamme chiche de la bougie posée sur la table de chevet. Il soupira un instant et se leva. Il s'approcha doucement du lit et posa doucement ses deux mains sur les épaules de la jeune femme en pressant doucement pour la faire se recoucher.


« - Calmez-vous, vous êtes en sureté ici. Votre corps a encore besoin de repos, il vous faut rester couchée. »

Sa voix avait été douce et chaleureuse, un ton qu'il ne se connaissait pas vraiment, mais il savait qu'il ne tirerait aucune information d'elle si elle paniquait et ne gardait pas les idées claires, ce qui passait notamment par une entière rémission physique, à défaut de morale. Il se tourna vers la table de chevet où reposait une petite bassine et une serviette. Il trempa une partie de cette dernière dans l'eau fraiche et épongea le front de la jeune femme.

« - Comment vous appelez-vous ? »
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Inès Gallois
Prêtresse
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Inès Gallois


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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeVen 11 Fév 2011 - 14:55

Alors que l'herboriste s'éveillait en sursaut, l'enquêteur s'était approché d'elle pour la rassurer. Elle ne protesta pas lorsqu'il posa ses mains sur elle pour la forcer à se rallonger, même si le fait qu'un homme la touche après ce qu'elle avait subi lui donnait envie de vomir. Non, elle qui soignait régulièrement les autres savait pertinemment qu'elle devait se reposer, reprendre des forces pour pouvoir se venger par la suite.

Sa respiration, saccadée à son réveil, commençait à se calmer. La jeune femme ferma les yeux, mais sans se rendormir. Non, elle appréciait simplement le calme de la pièce. L'homme lui demanda son nom, et ce fut dans un souffle qu'elle lui répondit.


"Inès... Inès Gallois."

Elle rouvrit les yeux, posant son regard noisette sur son sauveur. La douleur qui vrillait ses tempes s'était affaiblie, mais tout le reste de son corps souffrait encore le martyre. Elle leva lentement une main pour venir la poser sur sa poitrine meurtrie, et ce simple contact la fit grimacer.

"C'est pas très beau à voir, hein ?" lança-t-elle à son hôte, essayant de relativiser.

Ça aurait pu être pire, l'Agent aurait très bien pu la tuer. Pourquoi ne l'avait-il pas fait, d'ailleurs ? Sa réputation n'était plus à faire, il était un tueur sanguinaire qui jouait avec ses victimes tel un chat avec une souris : vicieux, mesquin, sadique et mortel. Alors pourquoi l'avoir laissée vivre ? Pensait-il qu'elle succomberait à ses blessures ? Non, certainement pas. Il devait avoir un autre plan en tête, mais la demoiselle ignorait lequel. Et cela lui fichait vraiment une peur bleue. Allait-il revenir la chercher, et cette fois finir sa besogne ? D'un côté, elle espérait qu'il la cherche, qu'il revienne la trouver. Cette fois-ci, elle se préparerait. Elle ne le laisserait pas lui faire du mal. Non, au contraire, ça serait lui qui la supplierait de le laisser vivre.

Mais pour l'heure, il lui fallait en premier lieu reprendre des forces. Elle prit une douloureuse inspiration avant de demander à Owen :


"J'ai soif..." Elle toussa, la gorge complètement desséchée, puis reprit. "Auriez-vous un peu d'eau ?"

Ses grands yeux étaient boursoufflés par les coups qu'elle avait reçu, et elle avait de ce fait beaucoup de mal à les ouvrir. Son nez cassé lui faisait aussi atrocement mal, sa poitrine scarifiée n'était pas si douloureuse, en comparaison. Mais la plus grande des blessures restait psychologique, et ça, aucun pansement ni aucun onguent ne pourrait le soigner, elle en avait pleinement conscience. Il lui faudrait un immense travail mental pour se sortir du gouffre où l'assassin l'avait plongée...
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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
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Owen Mansholther


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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeSam 12 Fév 2011 - 14:20

Il ne connaissait rien de cette jeune femme, hormis le fait visible qu'elle venait sans aucun doute de survivre à une rencontre avec l'Agent du Diable. C'était la seule chose qui avait motivé son geste, ni la pitié, ni l'attirance, rien d'autre que la logique implacable de l'intérêt de sauver un témoin providentiel n'était entré en jeu à ce moment-là. Elle ne lui apprendrait surement pas grand chose, mais tout ce qu'elle pourrait lui dire sur lui, ses paroles, ses moindres mots pourraient surement se révéler intéressants, d'une manière ou d'une autre, dans un futur proche ou plus lointain. Cela n'avait jamais été dans ses habitudes de s'occuper de ce genre de choses, généralement c'est son ami qui s'en occupait tandis qu'Owen restait concentré sur les indices, les traces, les détails qui pouvaient transpirer de l'endroit où ils étaient. Ensuite il faisait venir quelqu'un pour l'emmener éventuellement à l'hôpital et il voyait ce que son comparse avait pu obtenir pour lui, si c'était possible. C'est également ce dernier qui se chargeait de récupérer les informations lorsque les victimes se remettaient doucement à l'hôpital. Owen connaissait parfaitement l'intérêt des témoignages, mais il avait passé le plus de temps à trouver des cadavres et traquer des rumeurs, aussi il devait surtout faire avec les preuves matérielles, les petits détails insignifiants, pas avec les témoignages des morts... Mais dans ce cas, nous avions tout en une et même personne : détails et témoignage, alors il n'allait pas se priver d'éventuellement en apprendre un peu plus que d'habitude. Il avait besoin de réponses, trop de questions restaient en suspens et même s'il ne doutait pas du fait qu'il parviendrait à les résoudre, le plus tôt serait surement le mieux, même si, de son point de vue, patience était mère de vertu. Il avait vu trop de policier se précipiter pour finalement n'obtenir aucuns résultats, tout cela pour éviter des pertes humaines. C'était louable certes, mais on arrêtait les frais humains que lorsque le criminel était derrière les barreaux. On pouvait toujours regretter une victime supplémentaire mais si cela permettait d'en sauver des centaines d'autres...

Elle se présenta comme Inès Gallois. L'espace d'un instant il chercha des liens, des informations dans son esprit mais il n'avait entendu d'aucune famille Galois à Forbach, surement une jeune femme qui n'avait rien demandé à personne et qui vivait paisiblement sa vie dans Forbach. Mais hélas c'était souvent le cas, ou bien plus qu'on ne l'imaginait. La plupart des gens associait le meurtre à un règlement de compte, ce qui était souvent le cas, après tout la plupart des gens ne tuait pas pour le simple plaisir de tuer, mais pour certains c'étaient le cas, et dans ce cas là, il fallait faire abstraction de l'identité de la victime, car elle ne servait à rien. Bien entendu, Owen effectuait toujours une recherche en ce sens au début d'une enquête, car on pouvait toujours espérer trouver une bonne surprise, un changement de comportement, peut-être un règlement de compte que l'on camoufle parmi une morbide série d'un tueur macabre. Ne rien négliger était son crédo et cela lui avait permis de résoudre bon nombres d'affaires.

Revenant au présent, il la regarda « contempler » l'état dans lequel on l'avait laissée. Elle lui fit remarquer que cela ne devait pas être très beau à voir. Owen haussa un sourcil, il ne s'était pas vraiment attendu à une telle remarque, mais il devait admettre qu'il avait vu bien pire... ll répondit:


« - Vous êtes mal en point, mais rien qui ne saurait s'arranger avec le temps. Au moins vous êtes en vie. D'autres n'ont pas eu cette chance, quoique vous puissiez en penser. »

Il faisait bien entendu référence au fardeau mental, à tout ce qu'elle avait éprouvée. Les morts n'avaient pas à se soucier de cela, elle aurait à le faire, elle devrait surmonter tout cela, mais au moins elle aurait la chance de pouvoir essayer de le faire. Elle lui demanda alors de l'eau. Il acquiesça doucement et se leva de la chaise qui avait été posée au pied du lit. Il revint avec un verre et une cruche qu'il déposa sur la table de chevet elle aussi après avoir versé un peu d'eau dans le verre. Il s'installa sur le côté du lit et la redressa un peu tout en la soutenant avant de lui tendre le verre:

« - Buvez lentement. J'ai ramené de quoi remplir une baignoire, vous pourrez donc boire tout votre saoûl. »
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Inès Gallois
Prêtresse
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Inès Gallois


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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeSam 12 Fév 2011 - 23:42

L'enquêteur la rassura sur son état de santé, et le soulagement se lut sur le visage tuméfié d'Inès. Puis il se leva pour aller lui chercher de quoi se désaltérer, et revint avec une cruche pleine et un verre, qu'il se hâta de remplir avant de venir l'aider à se redresser pour boire un peu d'eau.
Elle accueillit le liquide transparent avec bonheur. Jamais elle n'avait été aussi heureuse de boire un simple verre d'eau. C'était peut-être ça, savourer l'instant présent...

Elle obéit et but avec lenteur, afin de ne pas s'étouffer. Chaque gorgée lui faisait mal à la gorge, à cause de la strangulation qu'elle avait subit et qui avait laissé cinq marques violacées sur son cou d'albâtre. Après avoir terminé son verre, elle s'humecta les lèvres et leva le regard vers Owen.


"Merci..."

Un soupir s'échappa de ses lèvres, puis elle poursuivit :

"Je suppose que vous voulez savoir qui m'a fait ça..."

Elle accompagna ces paroles d'un geste évasif qui désignait son corps maltraité dans son ensemble. Des larmes emplirent ses yeux alors qu'elle commença à parler. Le souvenir de ces évènements était encore bien trop frais pour qu'elle puisse en parler sans que son coeur ne s'angoisse.


"Il... Tout a commencé à l'aube. J'ai été réveillée en sursaut par des bruits dans ma boutique, au rez-de-chaussée. Je suis descendue pour voir ce qui se passait, et je L'ai vu..."

Elle ne put s'empêcher de frémir tout en continuant.

"Il cherchait quelque chose dans mes étagères de plantes - je suis herboriste - visiblement pour se soigner. Je l'ai hélé, il s'est retourné contre moi, m'a frappée et a menacé de me tuer si je n'obéissais pas." Un silence. "J'ai refusé d'obtempérer."

Les larmes coulaient à présent à flots sur son visage. Sa gorge se serra, mais elle poursuivit néanmoins avec courage son récit.

"Il... Il m'a battue, enfin... Nous nous sommes battus, je ne me suis pas laissée faire. Mais il était bien plus fort que moi et a fini par me trainer à l'extérieur. Là, j'ai pu me sauver, mais il m'a rattrapée et menée à l'étang... Là, il... Il a... Essayé de me... De me n..."

Elle ne put terminer sa phrase, sa gorge définitivement nouée par les sanglots qui secouaient sa poitrine de spasmes.
C'était trop dur, elle ne pouvait plus poursuivre son témoignage. Enfin, elle en avait déjà beaucoup dit, et s'il voulait des renseignements supplémentaires, il lui faudrait attendre que la jeune femme se calme, ce qui ne semblait pas près d'arriver. Inès faisait une crise d'angoisse...
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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
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Owen Mansholther


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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeDim 13 Fév 2011 - 0:25

Owen ne s'était pas attendu qu'elle se livre aussi rapidement à l'exercice du témoignage. Lui-même était convaincu que cela était trop frais, beaucoup trop récent pour que la jeune femme puisse en parler. Bien entendu, il ne fallait pas non plus attendre trop longtemps, car les détails s'émoussaient avec le temps, mais ce qu'avait vécu Inès était bien trop difficile à vivre. Lorsque l'on était en état de choc, il était déjà parfois difficile de parler de ce que l'on avait vécu, mais pour la jeune femme, on dépassait le statut d'état de choc, son corps lui même était le champ de bataille de ce qui avait été visiblement un véritable carnage. Son ami John lui aurait adressé un regard noir pour accepter un interrogatoire en cet instant, et il allait lui-même refuser, voulant la laisser se reposer, lorsqu'elle commença à parler d'elle-même. A ce moment-là, l'Enquêteur prit une place prépondérante. Plus rien n'avait d'importance que ce qui serait dit, entendu et noté dans un compartiment de son esprit. La jeune femme elle-même n'était déjà plus là. Il n'y avait que les paroles, les mots murmurés. Ses yeux étaient perdus dans le vague, ils ne regardaient plus, ou alors contemplaient une vérité qui se situait dans un autre plan d'existence. Il écouta sans bouger, sans ciller.

Les informations furent maigres, quoique l'on pusse en dire. Mais apparemment il avait subi des revers de fortune, surtout s'il avait effectivement forcé la porte d'une herboristerie pour trouver de quoi se soigner. En particulier, quelqu'un d'autre l'avait peut-être rencontré et l'avait blessé. Soit l'on retrouverait un cadavre bientôt, soit cette personne l'avait fait fuir. Le premier cas serait peu intéressant, mais dans le second cas, il lui faudrait trouver cette personne, d'une manière ou d'une autre. Elle aurait surement quelques informations à lui donner. Mais il revint à ce qui lui parvenait. Il eut un récit simplifié de ce qui s'était ensuite déroulé, ainsi elle aussi lui avait fait faux-bond. Elle ne s'était pas résignée à l'aider et à céder à ses menaces. Bien mal lui en prit visiblement, du moins on pourrait le penser. N'aurait-elle pas mieux fait de rester dans son lit, attendant qu'il ne trouve ce qu'il cherche et reparte ? Serait-il seulement reparti ? Rien n'était moins sur. Avait-elle été galvanisée par le fait de le savoir blessé et donc qu'il n'était pas intouchable ? Pensait-elle avoir une chance de le mettre en déroute elle aussi ? D'expérience, il savait que peu de femmes, voir quasiment aucune n'aurait opposé de résistance face à un tel homme. Elles se seraient contentées de faire tourner « l'entrevue » au plus court, accédant à toutes ses demandes... Pourtant voilà que Forbach contenait ou avait contenu, puisque l'une d'elle était peut-être morte, deux femmes qui avaient tenu tête à un meurtrier dont la réputation n'était pas à faire... Intéressant.

Lorsque l'information cessa de couler, Owen sembla sortir de son état second, il se pencha sur la jeune femme et comprit tout de suite qu'elle avait dépassé ses limites. Son ami aurait sans doute mieux réagi que lui, après tout Owen n'était pas médecin, mais il s'évertua néanmoins à la rassurer. Sa voix se faisait calme et il essayait de lui faire penser surtout au moment présent, et au fait que ce qu'elle venait de vivre était terminé. Il épongea à nouveau son front également et veilla surtout à ce qu'elle « reste » avec lui. Elle n'avait pas besoin de se brusquer, même s'il saluait sa volonté, mais il lui faudrait attendre, quitte à le lui imposer aussi.


« - Nous avons tous le temps, croyez-moi, remettez-vous d'abord, c'est le plus important. »

C'était à la fois une vérité et un mensonge. S'il avait pu récupérer les informations tout de suite cela aurait sans doute était mieux, mais on ne pouvait récupérer des informations du victime décédée, aussi devait-il veiller à ce qu'elle reste en vie, qu'elle guérisse. Oh qu'il regrettait l'absence de son ami...
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Inès Gallois
Prêtresse
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Inès Gallois


Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Vide
MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeDim 13 Fév 2011 - 12:34

Elle s'était livrée du mieux qu'elle avait pu. Elle n'avait pu terminer son récit, la suite étant encore trop traumatisante pour pouvoir en parler. L'enquêteur l'avait bien compris, aussi lui avait-il assuré que tout cela pouvait attendre. Elle devait se reposer, il avait entièrement raison. Il lui faudrait reprendre des forces avant de pouvoir reprendre son témoignage.
Pourtant, la jeune femme ne réclamait qu'une seule chose : justice. Elle voulait voir ce pervers sanguinaire pendu au bout d'une corde pour tous ses crimes. Elle savait qu'il avait tué de nombreuses personnes, et que grâce à ce qu'elle dirait à Owen il irait tout droit en prison, sans passer par la case départ. Pourtant, au fond, qu'avait-elle réellement vu ? Tout avait été si rapide... L'homme était resté dans l'ombre tout du long, si bien que faire une description physique précise serait impossible pour Inès, même avec tout le repos du monde. En revanche, une chose était certaine : elle serait capable de reconnaître sa voix entre mille. Elle l'avait bien assez entendue. Son ton, lors de leurs échanges verbaux, avait été successivement agacé, agressif, moqueur, menaçant et insultant. Elle se souvenait encore de cette voix grave, limite rocailleuse, qui contrastait terriblement avec celle, inquiète et douce, de son sauveur.
C'était fou de voir à quel point une voix peut à se point être en accord avec un esprit.

Pas qu'avec l'esprit, d'ailleurs. Inès se souvenait de la sensation des mains de l'assassin, rugueuses et calleuses, sur son corps encore vertueux à ce moment-là. Puis lui revint l'image du viol, brutal et animal, et ses pleurs redoublèrent sans qu'Owen puisse comprendre ce qui se tramait dans sa tête. Elle se roula en boule sous les couvertures, comme pour se protéger, et ne réussit à se rendormir que par épuisement.

Elle dormir ainsi de nombreuses heures, se réveillant parfois pour demander un peu d'eau, puis le sommeil la rattrapait de nouveau, et avec lui les cauchemars, la sensation abominable de la noyade, puis du viol. Ces deux images étaient les seules choses que son esprit refusait catégoriquement de laisser de côté.
Sans compter la fièvre, dûe à une trop longue exposition au froid et à l'humidité, qui avait fini par la rendre plus mal qu'elle ne l'était déjà.
Heureusement pour elle, Owen veillait sur elle. Elle sentait de temps à autres l'humidité du tissu qu'il lui passait sur le visage pour la soulager. Mais ce qui l'inquiétait, c'était de prévenir ses "soeurs". Pourtant, elle ne pouvait pas le faire ici, avec l'enquêteur Royal qui risquait de lire le courrier qu'elle aurait écrit à Europe. Elle devait se débrouiller seule, dans l'angoisse qu'une de ses connaissances n'ait subi le même sort qu'elle, ou pire encore.
Dans ses délires enfiévrés, elle murmurait parfois des mots, que l'enquêteur pourrait reconnaître comme une liste de plantes curatives s'il s'y connaissait un peu en herboristerie. En réalité, sa mémoire se souvenait encore parfaitement des plantes demandées par l'Agent du Diable. Peut-être qu'en les associant à leurs fonctions, Owen pourrait retrouver de quoi il souffrait, et ce qui avait justifié son cambriolage...


"Saule... Oseille... Plantin... Citronnelle..."
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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeDim 13 Fév 2011 - 14:00

Il ne pouvait obtenir plus pour le moment, mais cela lui importait peu. Plus maintenant, car à moins que la jeune femme ait gardé le meilleur pour la fin, il savait déjà qu'il n'apprendrait que des informations maigres, bien insuffisantes pour réellement mettre en danger l'identité de l'Agent du Diable. Pourtant, même si la déception avait pointé dans son esprit, il s'était contenté de soupirer et s'était occupé de la jeune femme qui requérait plus de soins que prévu. Enfin, ce n'était pas tellement son corps qui se battait, mais plutôt son esprit. C'était évident, elle avait subi des traumatismes importants, il lui suffisait d'avoir observé son corps nu à l'étang pour se rendre compte de cela. Sans voyeurisme, il avait compris que l'Agent ne s'était pas contenté de tenter de la tuer, mais qu'il avait également abusé d'elle sexuellement. Qui plus est, il lui avait ôté sa virginité, même s'il put être étonnant de voir une femme de cet âge encore vierge. Était-elle seule ? Probablement. Quoiqu'il en soit, les images de ce qu'elle avait vécu devait lui revenir, encore et encore, tels des fantômes qui vous hantent jour après jour, ressassant la douleur encore et encore comme pour empêcher que l'on puisse l'oublier. Il lui faudrait pourtant faire face et contempler la réalité et aller de l'avant. Hélas ceci n'était pas dans les cordes de l'Enquêteur. Il pouvait éventuellement soigner les blessures de corps, car il y connaissait néanmoins un minimum, mais soigner l'esprit était au-delà de ses compétences, et pour ainsi dire, ce n'était pas son envie non plus. Les gens ne lui importaient que peu. Il s'intéressait aux comportements pour cerner les gens, pour découvrir ce qu'ils tentaient vainement de cacher. Une fois qu'il les avait complètement mis en lumière, parfois simplement pour lui-même, il se désintéressait d'eux complètement, car ils n'avaient plus d'intérêt pour lui. Seul son ami médecin savait parfois réagir d'une manière qui le surprenait encore, et bien qu'il le côtoie depuis plusieurs années, Owen n'avait jamais réussi à le déterminer complètement.

Vu l'état de la jeune femme, Owen avait récupéré ses carnets qui reposaient sur son bureau et le lisait tranquillement installé sur la chaise près du lit. De temps en temps, il épongeait son front et l'aider à boire lorsqu'elle le demandait. Alors que la fièvre semblait l'avoir reprise, il se leva pour s'approcher de ses affaires. Il tira de ses sacoches un carnet noir peu épais. Il s'agissait de notes de son ami, concernant divers maux relativement simples à traiter ainsi que la description de ses manières. Toutefois, il ne disposait de rien dans ses propres effets pour réaliser quelque chose qui aurait pu soulager convenablement la fièvre. Il arrêtait des meurtriers, ce n'était pas un médecin. Il songea à l'éventualité d'aller à la boutique de la jeune femme, maintenant qu'il savait qu'elle était herboriste, il se souvenait d'une herboristerie qu'il avait aperçut au détour d'une rue. Il pourrait aussi se rendre chez les Zimmermans où il pourrait sans doute récupérer de quoi soigner la jeune femme. Mais cela lui demandait de s'absenter et il ne pouvait décemment pas la laisser seule dans cet état. Qu'il était peu aisé de s'occuper d'un corps encore vivant... Il préférait de loin l'étude des cadavres qui ne requéraient qu'un soin particulier à ne pas détruire les éventuelles preuves qu'ils contenaient, rien de plus.

Tandis qu'elle semblait dans une phase de sommeil profond, il étudia les différents bandages qu'il avait posé. La plupart d'entre eux furent changés et les anciens furent brulés. Heureusement tout était encouragés, rien n'était infecté et tout semblait tenter de reprendre son apparence pré-agression. Il ne restait qu'à guérir son esprit, mais encore, ce n'était pas de son ressort. La jeune femme devrait faire preuve de force de caractère et se tourner exclusivement à l'avenir, non au passé. Tandis qu'elle dormait, elle murmurait des noms de plantes, connues d'Owen mais il n'aurait pu dire ce que l'on pouvait faire de ses plantes, enfin, il connaissait l'usage de certaines d'entre elles, mais il ne connaissait pas l'effet que pouvait avoir de telles plantes, ensemble. Peut-être pourrait-elle lui en parler plus tard, lorsqu'elle irait mieux. Il lui faudrait probablement plusieurs semaines pour perdre la plupart des traces de son agression, mais encore une fois, son corps ne serait surement pas le plus long à guérir...

Le jour passa, doucement, surement. Le cocher des Zimmermans passa, comme tous les jours, pour lui apporter quelques objets. Owen en profita pour lui demander quelques plantes et deux trois bricoles pour la jeune femme. L'homme haussa un sourcil de surprise mais Owen ne voulait pas en dévoiler davantage, précisant toutefois que c'était important, aussi il lui serait gré de bien vouloir le lui apporter rapidement. Lorsque ce dernier revint, la nuit était tombée sur Forbach. Owen le remercia et lui confia une poignée d'or pour le remercier et rembourser les achats supplémentaires non prévus. Il revint au chevet de la jeune femme et prépara l'une des « recettes » écrites par son ami. Une fois la préparation terminée, il s'approcha du lit et réveilla doucement la jeune femme, une tasse fumante était posée sur la table de chevet.


« - Réveillez-vous, je vous ai préparé un breuvage pour faire tomber votre fièvre et faciliter votre sommeil. »

Encore une fois, il l'aida à se relever et lui tint la tasse brûlante tandis qu'elle buvait à petite gorgée. Il ne pourrait rester éternellement avec elle, mais une fois qu'elle irait mieux et qu'elle ne nécessiterait plus de soins constants, il pourrait reprendre une activité normale, revenant de temps en temps pour voir son état, ou peut-être la laisserait-il aux soins d'une personne compétente...
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Inès Gallois
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Inès Gallois


Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Vide
MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeDim 13 Fév 2011 - 17:14

Les heures avaient passé, et la journée était déjà bien avancée lorsque la dormeuse s'éveilla enfin. Il n'avait visiblement pas bougé de son chevet, du moins était-ce là ce qu'elle pensa en le voyant assis sur la même chaise que lorsqu'elle s'était endormie. Il la soutenait d'un bras tout en lui tendant une tasse emplie d'un breuvage extrêmement chaud, qu'elle but par petites gorgées pour ne pas se brûler la langue. Une fois la tasse terminée, son moral allait déjà un peu mieux, même si son corps resterait fiévreux le temps que le remède fasse son effet. Se souvenant avoir déliré durant son sommeil, mais sans pouvoir se rappeler ce qu'elle avait murmuré, elle posa les yeux sur son hôte pour le lui demander.

"J'ai parlé durant mon sommeil, n'est-ce pas ? Qu'ai-je dit ?"

Elle avait peur d'avoir vendu la mèche à propos de son clan et donc par la même d'avoir trahi Olrun et sa Famille. Si elle n'avait parlé que de son assaillant, ce n'était sans doute pas si grave, mais pour le reste... Il n'aurait plus manqué qu'une mise à mort collective du clan par l'Inquisition pour ajouter un point final à ce déjà macabre tableau. Mais le regard que lui porta Owen la rassura sur ses délires enfiévrés. Peut-être n'avait-elle pas parlé du tout, en fin de compte...

Les minutes passèrent, longues et douloureuses, sans qu'elle ne quitte du regard celui qui l'avait sauvée. Et dire qu'elle ne l'avait même pas remercié ! Elle songea dans son délire qu'il lui faudrait l'inviter à prendre le thé chez elle pour lui témoigner son éternelle gratitude.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeLun 14 Fév 2011 - 18:38

Owen n'était pas tout à fait certain de ce qu'il faisait. Même s'il suivait, à la lettre près, les informations laissées en note par son ami dans ce carnet, il n'était pas tout à fait sur que cela aurait l'effet escompté. Toutefois, si jamais l'état de la jeune femme devait empirer, il la confierait à quelqu'un de confiance qui saurait surement mieux s'occuper d'elle. Ce qui l'étonnait légèrement était le fait qu'il ne l'avait pas laissé aux bons soins de quelqu'un d'autre dès le départ, ce qui aurait du être normalement ce qu'il aurait du faire. Bien entendu, il aurait pu déjà lui donner les premiers soins, mais lorsque le cocher des Zimmermans s'était présenté comme à son habitude, il aurait du lui demander d'emmener la jeune femme avec lui pour qu'elle soit prise en charge pas quelqu'un qui possédait davantage de connaissances en médecine. Il s'était pourtant gardé de faire tout cela et avait conservé Inès avec lui. Quel intérêt avait elle ? Aucun, si ce n'était la maigre probabilité pour qu'elle puisse lui révéler un élément capital, ce dont il doutait. En temps normal il ne se serait pas embarrassé d'une telle présence, pourquoi maintenant ? L'avait-il prise en pitié ? Certainement, mais cela ne l'arrêtait pas pour autant d'habitude... Il devait admettre également que c'était la première survivante de l'Agent du Diable qui lui était donné de voir, peut-être était-ce une bonne raison pour la garder avec lui. L'Agent ne serait-il pas tenté de vouloir terminer son travail ? N'aurait-il déjà pas trouvé l'endroit où terminer sa besogne ? Était-il entrain d'utiliser Inès Gallois comme un simple appât ? Voilà qui semblait logique, il ne voyait que ça et c'était une excellente raison, si elle fonctionnait. Mais inconsciemment, à l'évocation de cette possibilité, la probabilité pour qu'elle se réalise chuta brutalement à proximité de zéro. Peu importait, il y avait d'autres matières à réfléchir.

Il fut surpris de la question qu'elle lui posa. Se souvenait-elle d'avoir déliré ou le supposait-elle simplement ? Mais l'idée qu'elle puisse songer à l'éventualité qu'il porte crédit à ses déblatérations oniriques était beaucoup plus intéressant en soi. Craignait-elle qu'il interprète mal ses paroles ? Avait-elle quelque chose à cacher ? C'était probablement le cas, tout le monde avait quelque chose à cacher. L'espace d'un instant, Owen sembla perdu dans ses pensées, comme pour se souvenir de l'ensemble des mots qui avaient été prononcés, mais aucun d'eux ne sortaient de l'ordinaire, ordinaire qui, dans le cas présents, était le viol et la tentative de meurtre, rien de moins. Et à part ce vocabulaire, n'étaient ressortis que quelques noms de plantes. Aussi, il la rassura, même si son esprit essayait déjà de deviner ce qu'une telle femme pouvait cacher et garder secret pour s'en inquiéter davantage que de son propre corps...


« - Vous n'avez rien évoqué d'autre que ce qui s'est passé cette nuit. Vous avez également cité quelques noms de plantes : citronnelle, oseille, plantin et saule je crois. Avez-vous une idée de ce qu'il aurait pu faire de tout cela? »

Il l'écouta savamment, puisqu'elle faisait matière d'experte dans le domaine de l'herboristerie, comparée à lui, puis lui exposa la situation, qu'il ne pouvait passer son temps à la veiller, car hélas, l'Agent n'attendrait pas avant de sévir à nouveau et qu'il lui faudrait également jeter un oeil à sa boutique, si tant est que les preuves n'aient déjà été effacées par quelques badauds curieux.

« - Je vous propose deux solutions. Soit vous connaissez quelqu'un chez qui je pourrais vous emmener et qui pourrait veiller sur vous et continuer à vous apporter les soins dont vous avez besoin, soit vous restez ici, mais vous devrez rester seule tandis que je m'occupe de mes affaires. Je veillerai toutefois à vous soigner du mieux que je peux et vous laisser tout le nécessaire pour que vous ne manquiez de rien lorsque je serai absent. Toutefois, même si la maison est à l'abandon depuis un moment et propriété d'une âme généreuse, vous serez livrée à vous même lors de mes absences. »

Il termina sur un silence, pour lui permettre de réfléchir posément et prendre sa décision. Les absences d'Owen dureraient plusieurs heures, même s'il reviendrait plusieurs fois dans la journée pour s'enquérir de son état, et, qui plus est, il n'y aurait personne pour la défendre, le cas échéant, car, appât ou pas, Owen devait partir sur le terrain et faire garder la maison serait le meilleur moyen de le faire repérer lui.
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeLun 14 Fév 2011 - 20:38

Owen rassura Inès sur ses délires enfiévrés. Elle n'avait rien dit de particulier, mis à part le nom de quelques plantes. Il les lui cita, lui demandant par la même leur usage. L'herboriste fronça les sourcils, réfléchissant quelques instants avant de lui répondre.
Saule, oseille, plantain et citronnelle... Oui, leur utilisation était des plus simples. Elle regarda l'enquêteur droit dans les yeux tout en lui répondant.


"Le saule, plus précisément son écorce, sert à soigner les maux de tête. L'oseille et le plantain calment les piqûres d'orties, et la citronnelle désinfecte les entailles..."

Elle prit quelques secondes pour réfléchir encore, puis reprit.

"J'ai coupé mon agresseur au bras, juste au dessus du coude. Je crois me souvenir que les plantes citées sont celles qu'il m'avait demandé de lui fournir..."

Son regard se voila lorsqu'elle évoqua son assaillant, mais elle se ressaisit. Owen avait déjà posé une nouvelle question.
Ainsi, il devait s'absenter... La jeune femme le comprenait très bien. Après tout, il n'était pas là pour veiller sur elle en particulier, mais plutôt pour arrêter l'homme qui faisait frémir Forbach en ces temps troublés. Elle soupira. Quelqu'un qui pourrait prendre soin d'elle ? Oui, il y aurait bien quelqu'un de son Clan qui accepterait de prendre soin d'elle, mais qui ? Elle décida d'envoyer une missive urgente à Europe pour lui expliquer la situation et lui demander son aide. Si la responsable d'Olrun ne pouvait l'accueillir chez elle le temps qu'elle se remette de ses blessures, elle pourrait très certainement l'orienter vers quelqu'un de confiance...
Le regard de la jeune femme revint vers son sauveur, et elle répondit :


"Je pense à quelqu'un qui pourrait s'occuper de moi, mais je dois envoyer une lettre avant d'en être certaine... Auriez-vous de quoi écrire ?"

Que cela presse ou non, il fallait qu'elle informe sa supérieure de la situation, et le plus tôt serait le mieux. Il ne lui restait qu'à espérer qu'Owen ne se permette pas de lire le courrier, sous prétexte qu'il était enquêteur Royal...
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeJeu 17 Fév 2011 - 18:49

Owen laissa veiller son esprit sur les raisons véritables qui avaient pu pousser la jeune femme à s’inquiéter de ses propres dires : les raisons étaient multiples et variées ainsi il aurait tout à loisir d’y penser lui-même dans les jours à venir, qui plus est, tout le monde semblait avoir quelque chose à cacher dans cette ville aussi ce n’était pas vraiment étonnant de voir que cette règle était une vérité répandue. Qui plus est, il était des choses plus importantes à vérifier d’ici là, la première chose à faire étant d’aller visiter la boutique de la jeune femme et faire ce qu’il avait prévu de faire tandis qu’il était revenu à l’Etang, la veille. La découverte d’Inès avait chamboulé ses plans de manière incongrue et il était plus que temps de recommencer là où il s’était arrêté. Néanmoins il n’allait pas tout laisser passer sous prétexte de reprendre son enquête. La jeune femme connaissait des choses sur l’Agent du Diable, pas grand-chose, il en était maintenant certain, mais il serait amené à la revoir, très bientôt, surement lorsque son corps se serait davantage remis des séquelles de l’avant-veille et, en premier lieu, il lui fallait répondre à une question : à quoi pouvaient bien servir les plantes qu’elle avait prononcé alors qu’elle délirait ? Revêtaient-elles une importance particulière ou ne s’agissait-il juste que de noms de plantes qui lui étaient venus à l’esprit sans aucune raison ? Après tout, l’esprit humain avait sa propre raison que la raison commune ignorait totalement… Il suffisait de voir dans quel état se mettait certaine personne pour comprendre qu’il était impossible de percer totalement la compréhension d’un être tout entier, ou du moins qu’il était impossible de tous totalement les comprendre, car certains étaient clairs comme de l’eau de roche…

Toutefois la jeune femme apporta une réponse à sa question et il fut agréablement étonné de savoir qu’apparemment l’Agent du Diable n’était rien de plus qu’un homme et qu’il avait été blessé, du moins s’il tenait compte de la remarque d’Inès et des capacités médicinales de plantes qu’elle avait cité. Etait-ce elle qui l’avait blessé pour qu’il demande de telles plantes ou quelqu’un d’autre l’avait précédée ? Peu importait. Avec une blessure, profonde ou pas, peut-être resterait-il un moyen supplémentaire d’identifier notre homme. Ce n’était pas certain, mais cela faisait au moins un signe distinctif à traiter, surtout si, comme le pensait Owen, son adversaire n’était pas encore au courant qu’Inès avait survécu. Un coup d’avance était déjà mieux que rien, même si cela n’avait rien du plan idéal pour l’Enquêteur qu’il était. Un plan idéal, c’était avoir au moins trois coups d’avance sur son adversaire et l’empêcher de penser au coup suivant, mais il ne pouvait s’en permettre le luxe.

Il fut soulagé – même s’il ne le montra pas – que la jeune femme ait quelqu’un à qui elle pouvait se confier. Il aurait ainsi l’esprit beaucoup plus libre, qui plus est, il n’était pas ici pour cela. Néanmoins, lorsqu’elle lui demanda s’il avait du papier, une mine légèrement sévère s’afficha sur son visage. Il répondit un peu plus durement, finalement de sa voix quotidienne :


« - Je n’ai pas le temps d’attendre, ou plutôt je n’ai pas le luxe de pouvoir recevoir une réponse de cette personne, qui plus est, elle ne saurait à qui l’adresser. J’ai pris des dispositions que je ne peux en aucun cas trahir. Soit je vous y emmène maintenant et à vous de vous arranger avec cette personne, soit vous restez ici. Je ne veux pas vous paraître rustre et encore moins grossier, l’homme de terrain, parfois rude, reste toujours courtois, mais vous devez comprendre que je ne réside pas à l’écart pour le plaisir, mademoiselle Gallois. »

Il marqua un instant de silence et reprit :

« - Cette personne aurait-elle une raison de ne pas vous accueillir, ne serait-ce que temporairement chez elle ? Si la réponse est négative, nous y partons séance tenante. »
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeJeu 17 Fév 2011 - 19:06

L'homme avait paru soulagé lorsqu'elle lui annonça que l'Agent du Diable était blessé. Sans doute y avait-il vu un moyen de plus pour l'identifier. Du moins telle aurait été sa pensée si elle avait travaillé en tant qu'enquêtrice. Elle sourit à cette pensée. Voyons, Inès ! Seul un homme pouvait faire ce métier, ne serait-ce qu'à cause du danger qui rôdait à chaque instant !

En revanche, lorsqu'elle lui demanda de quoi écrire une lettre à Europe, il channgea de ton, devenant presque agressif. Ainsi donc, c'était tout blanc ou tout noir, chez cet homme ? La jeune femme se redressa sur son séant, du mieux qu'elle le put sans rouvrir ses blessures, et le fusilla du regard.


"Monsieur, je vous suis reconnaissante de m'avoir secourue, soyez-en assuré, mais permettez moi de vous dire que vous n'êtes qu'un rustre."

La jeune femme n'avait pas sa langue dans sa poche, et cette mésaventure avec l'Agent du Diable lui avait ouvert l'esprit. Elle ne devait pas être une faible femme, ni se laisser marcher sur les pieds, par personne !

"La personne à qui je pense a des obligations, Monsieur, sachez-le. C'est pour cette raison que je pensais lui écrire un courrier séance tenante. Mais si cela ne vous convient point, je me débrouillerai donc seule."

Et elle tenta maladroitement de se lever après avoir brusquement repoussé les couvertures. Hélas, ses jambes cédèrent sous elle, et elle retomba mollement sur le lit. Elle fusilla du regard l'enquêteur Royal, comme si c'était de sa faute, puis se releva, cette fois en prenant appui sur le bord du lit. Elle se mit à chercher activement ses vêtements, en vain puisqu'ils n'étaient pas là. Elle voulait à tout prix sortir, s'éloigner de cet homme qui ne l'avait finalement secourue que pour lui soutirer des informations avant de vouloir la laisser en plan sous prétexte qu'il avait une enquête à mener. Hélas pour elle, ses forces étaient encore loin d'être revenues. Pourtant, après ce long repos, elle avait pu récupérer assez de forces pour se tenir debout et marcher quelques instants. Mais bien vite, la fatigue se ferait de nouveau sentir, elle le savait.
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeJeu 17 Fév 2011 - 19:40

Owen connaissait les gens, ou plutôt il connaissait leur manière de réagir, de faire, de se comporter. Peu de gens échappaient au commun, peu de gens étaient capables de surprise, de sortir de la masse en réagissant autrement, en se montrant plus unique que les autres. Aucuns, hommes y compris, n’auraient sans doute remis en cause ses arguments concernant le fait qu’il ne pouvait pas attendre de courrier et encore moins se permettre de donner une adresse pour une réponse, ils se seraient pliés au choix que leur imposait l’Enquêteur et auraient accepté, bon gré, mal gré, de se faire accompagner chez une connaissance qui leur accorderait un refuge, à défaut temporaire. Pourtant ce ne fut pas le cas de la dénommée Inès Gallois. Il ne s’était pas fait plus dur que d’habitude, mais était simplement redevenu lui-même. Aussi lorsqu’elle se redressa pour le « fusiller » du regard, car il fallait admettre qu’avec ses blessures on se rapprochait tout de même plus d’une farce que d’une réelle menace, il arqua un sourcil de surprise, mais il n’était pas au bout de celles-ci. Lorsqu’elle lui annonça, en toute franchise qu’il n’était qu’un rustre, il en resta un instant presque abasourdi, plutôt étonné de voir que ce petit bout de femme malmenée reprenait du poil de la bête. Elle rajouta à son intention que la personne à qui elle pensait avait des obligations ce pourquoi elle désirait lui envoyer une lettre. Précisant, en dernier, que si cela ne lui convenait pas elle se débrouillerait seule.

Il faillit exploser de rire non en la voyant s’évertuer à essayer de prendre sur elle et de se montrer à la hauteur de l’objectif qu’elle s’était fixée mais simplement parce que la réaction qu’elle avait montrée était des plus surprenantes, et il devait bien l’admettre amusante. Sans bouger, il la regarda tenter vainement de se redresser puis réessayer avec davantage de succès. Elle se tenait maintenant debout mais ils savaient tous les deux qu’elle n’arriverait pas à sortir de la maison et, quand bien même elle parviendrait à cet exploit, il lui faudrait encore arriver à sa destination, alors que la nuit tombait, fraiche et noire, et que la jeune femme n’avait aucun vêtement à se passer, hormis les bandages qu’elle portait déjà sur elle et qui, heureusement, masquaient déjà une bonne partie de son anatomie et de sa féminité. Il prit une inspiration silencieuse, pour se forcer au silence et ne pas céder à l’hilarité puis se tourna vers la jeune femme.


« - Je ne me fais pas de doute sur votre capacité à vous remettre pleinement de ce que vous avez vécu durant la nuit dernière, néanmoins si la personne à laquelle vous pensez à des obligations sachez que j’en ai également. »

Il se tourna vers son bureau sur lequel il écarta ses carnets et récupéra une feuille, ainsi qu’une bougie, un peu de cire rouge et son propre cachet qu’il disposa au centre du bureau. Il se retourna ensuite vers Inès, toujours debout au centre de la pièce, et s’approcha d’elle.

« - Vous trouverez de quoi écrire sur mon bureau et également de quoi cacheter votre lettre. Vous me donnerez le nom de la personne et j’irai moi-même le lui porter. Elle me donnera sa réponse et ceci fait, je vous y emmènerai ou non. »

Il la regarda dans les yeux. Cette femme cachait bien son jeu, mais il ne cédait que par bienséance, après tout, il n’allait pas laisser partir cette femme, nue, en plein milieu de la nuit : son agresseur pourrait bien être tenté de finir le travail…

« - Maintenant si vous le permettez, laissez moi vous accompagner jusqu’à mon bureau. Je sais que vous mettriez un point d’honneur à le faire seule, mais cette fierté là serait mal placée, maintenant que vous avez fait preuve de beaucoup de singularité, ce qui est, de ma bouche, un des meilleurs compliments qu’il soit. »
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeVen 18 Fév 2011 - 11:25

La réaction de l'enquêteur surprit la jeune femme. Alors quoi ? Il changeait d'avis comme de chemise ? Voilà qu'après l'avoir pratiquement mise à la porte, il lui proposait à présent de porter lui-même la lettre qu'il avait, quelques instants plus tôt, refusé qu'elle écrive. Inès haussa un sourcil étonné, puis elle tenta de se diriger seule vers le bureau, s'aidant de son bras valide comme appui sur les meubles et le long des murs. Elle lui avait dit qu'elle se débrouillerait seule, et c'était bien ce qu'elle comptait faire. Après tout, elle ne devait plus être une faible femme. C'était à cause de sa faiblesse que l'Agent du Diable avait pu lui faire autant de mal. Elle devait maintenant être forte, afin que plus personne ne puisse la blesser, physiquement ou moralement.

Owen lui proposa tout de même de l'aider à aller jusqu'au bureau, et elle aurait refusé si elle n'avait pas senti brusquement ses jambes se dérober sous elle. Elle se rattrapa de justesse au coin du lit, malheureusement ce fut son bras cassé qui la retint, et elle ne put retenir un gémissement de douleur entre ses dents.
Levant les yeux vers l'homme, elle hocha la tête, résignée.


"Peut-être qu'un peu d'aide serait la bienvenue, en effet..."

Il l'aida à se rendre jusqu'au bureau, où elle s'installa avant de prendre une plume, la tremper dans l'encre et écrire la missive. S'il tentait de lire par-dessus son épaule, il ne risquait pas de découvrir grand chose tant elle restait dans le vague...

[HRP : Voir la lettre envoyée à Europe - je l'écrirai dans la partie appropriée juste après avoir fini d'écrire ici.]

Elle mit une bonne vingtaine de minutes pour écrire le courrier à son amie. Une fois l'encre sèche, elle plia la lettre et la cacheta. Puis Inès tendit le courrier ainsi cacheté à l'enquêteur.


"Vous pouvez le porter au manoir Eleanora-Sun. Un domestique vous ouvrira. Vous n'aurez qu'à préciser que cette missive vient de moi, elle trouvera son destinataire."

Inès ne voulait pas qu'il sache que l'amie sur qui elle comptait était Europe Eleanora-Sun. Il aurait sans doute trouvé étrange qu'une petite herboriste de quartier et une grande dame soient amies, non ?
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Owen Mansholther
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeMer 23 Fév 2011 - 10:50

[HRP : C'est dangereux ce que tu as mis dans ta lettre Europe Razz]

Non, il ne changeait pas d'avis comme de chemise, loin de là. Et bien qu'Owen aimait être propre sur lui et donc changeait régulièrement d'habits, il n'aurait pas cependant porté davantage d'intérêt à cette jeune femme si elle ne s'était pas montrée capable de tant de ressources. Elle était juste parvenu à le convaincre du contraire, à le convaincre qu'elle n'était pas de celles que l'on pouvait chiffonner sans conséquences, qui étaient pourtant la majorité des femmes que l'Enquêteur avait pu rencontrer jusqu'à maintenant, surtout à la Cour. Mais il devait reconnaître que Forbach n'était presque constitué que de femmes singulières, fortes et caractérielles, qui ne se laissaient pas marcher sur les pieds. Alicia de Sarrebourg la première, mais également Louisa Zimmerman, mais d'autres s'étaient succédées, et, à ne pas en douter, d'autres suivraient encore. A croire que la ville elle-même, déjà surprenante par son lourd passé, faisait en sorte que sa propre population soit exceptionnelle, et l'Enquêteur devait admettre que, pour l'instant, de ce qu'il en avait vu, elle avait réussi son œuvre. Il suffisait d'observer un instant la jeune Inès pour s'en convaincre très facilement. Abusée et battue presque à mort, elle gardait toutefois sa fierté farouchement, comme muée par une conviction souterraine et intestine puissante. Qu'est-ce qui pouvait bien lui donner autant de forces ? Difficile à dire. Il la vit perdre ses forces et accepter bien gré mal gré son aide. Il s'approcha alors d'elle, du côté de son bras indemne et le passa au-dessus de ses épaules en pliant les genoux pour ne pas exercer de pression inutile. Doucement il se releva, enlaçant la taille de la jeune femme de sa main valide tandis que l'autre tenait sa main sur sa propre épaule. La soutenant ainsi, il l'aida à s'avancer, lentement mais surement, vers le bureau. Une fois à proximité, il tira la chaise d'un mouvement négligent du pied et y déposa la jeune femme délicatement avant de repousser la chaise vers le bureau.

Il s'éloigna de quelques pas, après avoir saisi l'un de ses carnets, et se replongea dans sa lecture tandis que la jeune femme écrivait la lettre. Il n'avait ni l'envie ni le besoin de lire cette missive. Qu'aurait-elle bien pu contenir ? Un secret liant cette femme et son mystérieux hébergeur ? Se rendant lui-même à son domicile, il ne serait pas difficile, ou très peu, de déterminer qui était cette personne. Les liens qui en découleraient seraient ensuite une simple histoire de logique et de questions bien posées. Les minutes s'écoulaient tandis qu'il reprenait conscience de certains faits qu'il avait noté dans son carnet et qu'il voulait vérifier et mettre en relation avec de nouveaux. Le bruit de la plume reposée dans son support lui fit tourner la tête vers le bureau, la jeune femme avait terminé. Il s'approcha, posa son carnet sur une petite pile et prit la lettre qu'elle lui tendit. Le Manoir Eleanora-Sun ? Intéressant. Il n'en montra toutefois rien et, pour toute réponse, il l'aida à se relever avant de la prendre délicatement pour la porter jusqu'au lit. Non pas un quelconque acte de galanterie, mais c'était simplement plus rapide pour un résultat identique, donc préférable. Une fois installée, il répondit finalement:


« - Je m'en occupe. Reposez-vous, je reviendrais vous apporter sa réponse. »

Il s'approcha d'un porte-manteau, y récupéra une lourde ceinture de cuir à laquelle étaient accrochés deux mousquets. Il s'en équipa et dégaina l'une des deux armes avant de s'approcher du lit. Il décala légèrement la couverture et plaça l'arme sur le matelas, à proximité de la main « valide » de la jeune femme avant de remettre la couverture en place, camouflant le mousquet.

« - Je vous laisse Justice au-cas où. Si vous deviez en avoir besoin, respirez profondément avant d'appuyer sur la détente. Visez la tête ou le cœur. »

Il s'éloigna alors, prenant son manteau au passage et se perdit dans l'ombre de la nuit. Ses pas résonnèrent quelques instants sur le parquet de la maison, à l'étage inférieur, puis la porte se referma. Il prit la direction du manoir indiqué par Inès. Une fois arrivé, il donna la missive et l'identité de son expéditeur à une servante qui le fit attendre. Quelques instants plus tard, une nouvelle lettre lui était remise ainsi qu'une confirmation vocale lui indiquant qu'il pouvait ramener la jeune femme. Il les avisa qu'il serait de retour dans une petite heure avec elle. Il plaça la lettre dans son manteau et s'en retourna. Il ouvrit la porte et la referma aussitôt après être passé. Personne ne l'avait suivi, il s'en était assuré en prenant force ruelles sombres et détours inutiles. Il traversa le rez-de-chaussée et monta les escaliers d'un pas décidé. Arrivant dans la lumière de la chambre, il s'approcha du lit et sortit la lettre de son manteau.

« - Voici votre réponse. »

Une fois la lettre prise, il souleva la couverture et récupéra Justice qu'il remit à sa ceinture, en compagnie de son jumeau. Il attendit ensuite qu'elle eut fini de lire et rajouta:

« - Comme vous avez du l'apprendre, vous êtes attendue. Je vous y emmène séance tenante. »
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Inès Gallois
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeMer 23 Fév 2011 - 23:01

Il avait fait preuve de douceur lorsqu'il l'avait aidée à se diriger vers le bureau, et Inès avait grandement apprécié cette attention. En revanche, lorsqu'il la souleva pour la porter jusqu'au lit, elle avait émis un grognement de protestation. Elle n'était pas infirme, tout de même !
Cela dit, ce contact humain était assez agréable, le parfait opposé de ce qui lui était arrivé plus tôt... Non ! Elle ne devait pas y penser. Pas maintenant. Elle aurait tout le temps de s'apitoyer sur son sort plus tard...

Après l'avoir déposée sur le lit, il plaça un mousquet près d'elle, sous les couvertures. La jeune femme n'aimait guère les armes à feu, mais elle l'accepta avec soulagement. Au moins, elle aurait de quoi se défendre si jamais son agresseur décidait de terminer son ouvrage.


"Merci..." se contenta-t-elle de lancer à l'enquêteur alors qu'il se dirigeait vers la porte.

Elle le regarda partir avec une légère appréhension, sentiment qui disparut au bout de quelques minutes de solitude pour être remplacé par de la véritable peur. Elle était seule, dans une maison qu'elle ne connaissait pas assez pour se cacher en cas de besoin, assez blessée pour ne pas pouvoir s'enfuir, avec l'épée de Damoclès qui planait au-dessus de sa tête... Après tout, l'Agent l'avait laissée pour morte. S'il apprenait, d'une manière ou d'une autre, que la jeune femme était encore en vie, ne chercherait-il pas à supprimer sa seule victime encore en vie ?
Oui, car à cet instant, Inès ignorait que deux personnes avant elle avaient rencontré l'Agent du Diable et y avaient survécu. Sinon, elle aurait certainement été plus rassurée...

En fin de compte, au bout d'un temps qui sembla une éternité à la jeune femme, la porte s'ouvrit, manquant lui causer une crise cardiaque. C'était Owen qui revenait du manoir d'Europe. Il se dirigea vers elle et lui tendit une lettre, dont elle s'empara avec appréhension avant de la décacheter et de la lire.

Au fur et à mesure de sa lecture, le poids sur son cœur diminua. Enfin, elle esquissa un sourire. Owen avait dû avoir une réponse orale, puisqu'il lui proposa, immédiatement après qu'elle ait terminé de lire la missive, de la conduire au plus vite au manoir. Elle sourit en coin avant de répondre.


"Êtes-vous donc si pressé de me voir loin d'ici ?"

L'herboriste cessa de sourire, puis baissa les couvertures avant de se redresser sur son séant.

"Loin de moi l'envie de vous ennuyer une fois de plus, mais que vais-je me mettre le temps du trajet ?"

Elle désigna d'un geste vague son corps recouvert de bandages. Heureusement qu'il y avait ces bandages, sinon son état physique l'aurait véritablement inquiétée...
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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeMer 23 Fév 2011 - 23:47

Qu’importent les grognements de protestation, Owen n’avait pas tellement de temps à perdre. Être galant et prévenant oui, mais il devait se remettre au travail au plus vite, qui plus est, la jeune femme devait se ménager, et même si elle était loin d’être infirme, il était plus bénéfique pour tous les deux qu’Owen la porte au lieu de se contenter de la soutenir jusqu’à son but. Voilà ce qui l’avait surtout motivé lorsqu’il l’avait portée du bureau jusqu’au lit, et elle aurait eu beau protester à vive voix, il n’en aurait rien eu à faire. Son « merci » atteignit sa cible mais il ne s’en formalisa pas. Il n’avait pas l’habitude des remerciements, ni des véritables contacts humains – en dehors de sa profession – et il n’en avait pas besoin outre mesure. Il n’avait pas fait cela par gentillesse mais bel et bien par intérêt, cette jeune femme devait le comprendre. Il avait d’ailleurs grandement espéré que la réponse du mystérieux sauveur ne soit pas négative. Qu’aurait-il fait de la jeune femme ? L’aurait-il livrée à elle-même pendant toute une journée comme maintenant ? Aurait-elle tenu plusieurs heures toute seule, dans une maison dont elle ne connaissait rien sans même la force de se lever et de se défendre toute seule ? Sincèrement, il en doutait. Mais tout cela n’était plus d’actualité, plus maintenant qu’elle était attendue au Manoir dans l’heure à venir. La façon avec laquelle elle avait lue la lettre avait légèrement amusé Owen, mais des questions plus importantes lui taraudaient déjà l’esprit.

Lorsqu’elle lui demanda s’il était pressé de la voir loin d’ici, il se retourna et répondit tranquillement :


« - Nullement, j’aspire simplement à vous savoir en sécurité et entre de bonnes mains le plus tôt possible, on ne peut pas dire que je sois le plus efficace en la matière. »

A peine avait-il répondu qu’il semblait déjà ailleurs, réfléchissant à quelque chose. Sans véritablement la regarder, il l’observa repousser les couvertures et se redresser. Elle demanda, fort poliment, ce qu’elle allait bien pouvoir mettre pour le trajet. Voilà ce à quoi il pensait depuis plusieurs minutes, heureusement, la solution avait été rapide à trouver. Il afficha un léger sourire et marmonna un « laissez moi quelques secondes » avant de se diriger vers une armoire dont il ouvrit une des portes. Il sembla y chercher quelque chose avant de revenir vers le lit avec ce qui semblait être une de ses tuniques et un pantalon qui ressemblait beaucoup à celui qu’il portait, si ce n’était que celui qui venait de sortir de l’armoire était beaucoup moins sale. Il posa les vêtements au pied du lit et reposa son regard sur elle.

« - C’est très masculin, mais je n’ai rien d’autre à vous proposer. »

Bien entendu, ce n’est pas comme si elle avait le choix. D’un geste, il se saisit de la tunique et la déplia. Il s’approcha de la jeune femme et lui passa doucement la tunique, sans la laisser s’en occuper toute seule. Elle n’était pas un enfant, elle n’était pas infirme, mais ils n’avaient pas le temps de faire des enfantillages. Ce n’était pas comme s’il l’avait vu entièrement nue quelques heures plus tôt… Il fit de même avant le pantalon avant de chercher une ceinture pour que le tout tienne convenablement. Il l’aida ensuite à se relever et enleva son manteau pour le lui mettre sur les épaules. Elle n’avait rien de très féminin accoutrée de la sorte, mais ce n’était pas important, pas en ce moment. Il se campa en face d’elle et rajouta :

« - Nous allons devoir voyager rapidement, aussi je vais vous porter… Et je ne vous laisse pas le choix. »

Il avait rajouté cela avec un sourire, car il savait qu’elle tenterait d’objecter. Ce n’était vraiment pas le moment. Il la prit alors dans ses bras, le plus délicatement possible, par le côté où son bras n’était pas cassé, puis il souffla la bougie et attendit quelques instants que ses yeux s’habituent à la pénombre. Il sortit ensuite en silence de la maison. La nuit était fraiche, mais avec les vêtements et le manteau, cela devrait suffire pour le voyage…
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Inès Gallois
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeJeu 24 Fév 2011 - 0:44

Owen répondit rapidement à sa question. En effet, après s'être dirigé vers l'armoire, il en avait sorti quelques vêtements, qu'il avait ensuite déposé sur le lit. Une tunique et un pantalon, qu'il se hâta de lui passer, sans même qu'elle ait pu espéré se débrouiller seule. Cela avait eu pour effet d'énerver la jeune femme qui, bien qu'elle n'ait rien dit, laissait très bien transparaître dans son regard son état d'agacement avancé.
Il s'excusa du bout des lèvres pour la masculinité de la tenue, mais elle secoua la tête.


"Ne vous en faites pas, ça ira très bien."

D'un côté, c'était tout aussi bien, en fin de compte, qu'il l'ait aidé à passer les habits. En effet, seule elle aurait eu beaucoup plus de mal à se vêtir. Malgré l'aide d'Owen, elle grimaça lorsqu'elle dut passer la tunique. Lever son bras était une véritable épreuve de force pour la jeune femme, qui malgré ses grimaces resta stoïque et ne laissa échapper aucun gémissement de douleur.
Le pantalon fut beaucoup plus simple à passer, malgré sa cheville endolorie. Il ajouta une ceinture à l'ensemble, puis elle se mit debout, essayant de juger le rendu, peu esthétique mais plus seyant que les simples bandages qui la recouvraient un peu plus tôt.

Enfin, il lui expliqua qu'il allait la porter jusqu'au manoir. Alors qu'elle allait protester avec énergie, il la coupa net dans son élan, lui indiquant que c'était non négociable. Inès fit la moue mais ne pipa mot. En son for intérieur, elle savait qu'il avait raison. Le trajet jusqu'à la demeure de son amie n'était pas des plus courts, et y aller en marchant aurait été une véritable torture pour elle. Aussi, elle prit sur elle et se laissa soulever dans les bras de l'enquêteur. Ils sortirent de la maison et commencèrent à se diriger vers le manoir Eleanora-Sun.
En chemin, et puisque le temps devait bien passer d'une manière ou d'une autre, la demoiselle estima de son devoir de faire la conversation.


"Alors, comment devient-on enquêteur Royal ?"

En fait, elle voulait juste faire passer le temps, mais la curiosité était un peu de la partie, quand même. Elle voulait en savoir un peu plus sur celui qui l'avait sauvée d'une mort certaine, quoi de plus naturel ?
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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeJeu 24 Fév 2011 - 10:51

Dès qu'ils étaient sortis de la maison, la fraîcheur de la nuit avait saisi Owen plus qu'il ne l'aurait cru. Débarrassé de son manteau qui l'avait protégé à l'aller comme au retour, il prit toutefois sur lui. Il avait vécu bien pire, et, même si cela semblait très étonnant de l'admettre, la proximité de la jeune femme diffusait une certaine chaleur qui comblait un peu le manque total de protection face au froid. Hélas il n'avait emmené qu'un seul manteau, le même qu'il portait depuis plusieurs années maintenant. Mais peu importait, ils arriveraient rapidement à destination et il pourrait récupérer son manteau, à défaut du reste, dès cet instant. Tandis qu'il marchait, il essayait de concilier rapidité de mouvement et douceur pour sa « passagère ». Après tout, ce n'était pas un vulgaire sac de patates qu'il transportait d'un point à l'autre, mais bel et bien une personne, blessée de surcroît. Il fallait donc éviter qu'elle ne soit trop balloté par le mouvement que pouvait engendrer un pas rapide et pressé. Il s'était arrangé pour que le bras cassé repose de manière stable et immobile mais chaque pas exerçait et relâchait une pression des bras d'Owen sur le corps de la jeune femme, ce qui pouvait lui arracher quelques douleurs étant donné que son corps tout entier était meurtri. Heureusement, la nuit était claire, aussi cela lui permettait d'éviter d'éventuels nids-de-poules. Il ne manquait plus qu'il trébuche ! Ses bottes claquaient doucement mais rapidement sur les pavés des rues, parfois l'écho en renvoyait quelques uns de-ci, de-là, au détour d'une ruelle. L'ombre était partout, ils auraient très bien pu se faire repérer et agresser. Owen en était conscient, il gardait donc un oeil ouvert sur la route mais également une bonne partie de son attention à écouter les bruits, le silence nocturne était bel et bien le meilleur allié de l'Enquêteur...

Soudain la jeune femme interrompit cette arme très utile et lui demanda comment l'on devenait Enquêteur Royal. Surpris, il ralentit le pas quelques instants, posant son regad sur Inès avant de reprendre sa route sur le même rythme que quelques secondes auparavant. Lui faisait-elle la conversation ? Peut-être. Mais la question restait bizarre. Lui demandait-elle son parcours ou celui qu'on utilisait généralement pour devenir Enquêteur Royal ? La seconde question était difficile car il n'y avait pas de « voie » toute tracée, quant à la première, il n'avait pas spécialement envie de s'étaler sur sa vie privée. Il tourna à droite dans une longue rue avant de répondre, sur une voix douce et relativement étouffée:


« - Il n'y a pas de voie tracée pour ce métier. Disons qu'il faut résoudre des affaires de manière efficace, suffisamment en tout cas pour que le Roi lui-même estime que vous êtes l'homme de la situation pour une affaire le concernant. Si vous réussissez l'épreuve, vous pourriez bien devenir un Enquêteur Royal. »

Il reprit son silence et jeta un regard dans une petite ruelle sombre alors qu'ils passaient à côté. Il rajouta ensuite:

« - Beaucoup de jeunes de la garde royale rêvent de briguer un poste comme celui-ci, mais très peu d'entre eux possèdent les qualités nécessaires. »

Un léger sourire s'afficha sur son visage alors qu'il repensait à ce petit impertinent qui ne l'appréciait guère, de part son origine anglaise, et imaginait déjà lui ravir sa place. Owen avait eu à l'emmener sur une scène de crime. Le cadavre n'était pas en très bon état et l'Enquêteur avait eu le plaisir de voir le petit jeune se sentir mal et aller vomir son repas récent à l'extérieur dans la ruelle. Son sourire s'effaça soudain et il se renconcentra ensuite sur le trajet et le silence qui les entourait. Il ne fallait pas non plus qu'ils se fassent surprendre comme des débutants, non ce n'était pas permis. Les mains galamment occupées, il ne pouvait se servir de ses mousquets avec autant de rapidité que d'ordinaire, aussi il valait mieux qu'il n'ait pas besoin de s'en servir ou alors qu'il ait le temps de reposer la jeune femme avant d'avoir à tirer.
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Inès Gallois
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeLun 28 Fév 2011 - 22:57

Owen avait eu l'air surpris de la question qu'elle venait de lui poser. Inès se demanda pourquoi, mais n'osa pas le demander directement à l'intéressé. Après tout, peut-être que personne ne lui avait posé la question avant elle... Il lui répondit toutefois, sans pour autant parler de ce qui l'avait amené lui-même à faire ce métier. Il n'était guère loquace, cet homme, l'herboriste l'avait bien remarqué. D'ailleurs, elle ne se priva pas d'en faire la remarque à haute voix, sur un ton amusé malgré les soubresauts de douleur qui irradiaient de son bras cassé.

"Waouh, je crois bien que c'est l'une des plus longues phrases que vous ayez dites..."

Elle laissa échapper un petit rire discret avant de reprendre, plus sérieusement cette fois :

"Et quelles sont les qualités requises pour ce poste ? Être cynique, muet et efficace ?"

Une légère pique, rien de bien méchant. Après tout, elle commençait à l'apprécier, cet homme, malgré son côté "Monsieur Insensible-et-borné".
Elle lui laissa le temps de répondre, puis vint le silence, de nouveau. Et Inès n'aimait pas le silence. Alors, histoire de le rompre une fois de plus, elle demanda à mi-voix :


"Ça va, je ne suis pas trop lourde à porter ?"

Elle n'aimait guère cette situation, mais avait-elle vraiment le choix ? Elle était consciente que si elle avait marché, ils auraient mis trois fois plus de temps pour se rendre au manoir d'Europe. Après tout, elle avait une cheville foulée, et ses forces étaient encore maigres bien qu'elle se soit reposée toute la journée...
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeMar 1 Mar 2011 - 11:22

Owen n'était pas du genre à beaucoup parler, à s'étaler sur sa vie ou celle des autres. Sa vie était jonchée de cadavres, de corps sanguinolents, mutilés, violés, battus... Qui pouvait bien s'intéresser à ce genre de chose ? A quoi bon parler des tueurs en série ? Qui plus est, il n'était jamais bon de parler de ce genre de choses. Beaucoup de nobles étaient friands des détails de ses enquêtes mais il ne préférait pas évoquer les modes opératoires et, ou, les détails les plus « terribles ». Non pas pour ne pas choquer, même si ce n'était pas plus mal, mais bel et bien pour ne pas inspirer des meurtriers en puissance. Parfois, on lui demandait quelles étaient les traces qui confondaient le plus souvent un meurtrier. Là encore, il préférait rester évasif. Owen avait sa propre manière de résoudre les crimes, mais si les meurtriers étaient avertis des différentes traces qu'ils pouvaient laisser derrière eux, ils feraient beaucoup plus attention et ils seraient d'autant plus difficiles à attraper. Cette jeune femme ne semblait pas poussée par de mauvaises intentions, visiblement motivée simplement par l'idée de faire la discussion. Il devait admettre que le chemin devait lui paraître long, ballotée dans les bras d'un homme qu'elle connaissait à peine. Le craignait-elle ? Il en doutait vu comment elle s'était dressée contre lui quelques heures plus tôt en le traitant de « rustre ». En se remémorant cette scène, il ne put s'empêcher de sourire. Elle aurait sans doute rampé jusqu'au manoir vers lequel ils se dirigeaient à présent s'il l'avait fallu. Brisée comme elle l'était, cela aurait surement prit des heures mais il savait qu'elle l'aurait fait, pavé après pavé, centimètre après centimètre. Alors qu'il achevait de lui répondre de manière relativement évasive sur la façon de devenir Enquêteur Royal, elle ne se priva pas de lui faire remarquer son absence chronique de discussion. L'ironie employée fut légèrement adoucie par le rire léger qu'elle laissa échapper avant d'en rajouter une légère couche. Elle n'avait peur de rien... Il aurait très bien pu s'en offusquer, ou faire semblant de, et la laisser en plan au beau milieu de la rue et de la nuit, livrée à elle-même et à d'éventuels prédateurs -humains-.

Il décida toutefois de prendre le parti d'en sourire plutôt que de s'en offusquer, après tout, c'était peut-être bien la vérité. Hélas, on ne changeait surement pas un homme. Il répondit doucement:


« - On me demande souvent de résoudre des enquêtes, d'arrêter des meurtriers, de chercher des preuves de complots, ou toute sorte de choses, mais jamais on ne m'a demandé de parler, du moins pas plus que le nécessaire. »

Il était inutile d'en dire davantage ou de raconter ce qu'ils pensaient des curieux qui demandaient des détails sur ses enquêtes. Cela ne la concernait pas, car elle n'était pas de ceux-là, mais il ne voulait pas qu'elle le pense. Elle n'était pas désagréable, il savait que si elle parlait ce n'était pas pour l'embêter mais bel et bien pour faire face à sa manière. Certains se muraient dans le silence, d'autres éprouvaient le besoin de parler, de tout, de rien. Juste parler pour profiter d'une présence, pour ne pas se sentir seul avec soi-même, ou simplement pour ne pas penser. Il se souvint alors qu'il n'avait pas répondu à la question, il reprit alors:

« - Pour les qualités... Je dirai observateur, minutieux, persévérant voire obstiné, imaginatif tout en restant cartésien et logique. Une bonne réflexion posée et méthodique. En résumé, surement toutes les qualités nécessaires à la recherche d'information, où qu'elle puisse se trouver, et celles indispensables pour l'interpréter correctement et en déduire la solution. »

Difficile de résumer le métier à quelques compétences particulières. En effet, il fallait parfois un peu de ci, un peu de ça. Pour une autre enquête ce sera beaucoup de ça et très peu de ci, et vice et versa. La qualité primordiale de l'Enquêteur était de pouvoir s'adapter parfaitement à toute situation, à faire face avec sang-froid, méthode et efficacité. C'était la clef pour résoudre les enquêtes. Cogitant, il ne s'était pas rendu compte que le silence s'était installé à nouveau entre eux. Il s'en rendit compte lorsque la jeune femme le brisa d'une manière peu commune. Il afficha un léger sourire et s'autorisa à poser son regard dans le sien un instant:

« - Il serait très inconvenant et probablement très rustre de vous dire le contraire. Toutefois, comme vous l'avez souligné un peu plus tôt, je le suis d'après vous. Néanmoins, si je suis rustre, je suis aussi sincère et je dois vous admettre que vous semblez peser bien moins qu'une plume. »

Ce n'était pas tout à fait la vérité car, bien entendu, elle pesait bien plus qu'une plume, mais pour lui, la porter ou ne pas la porter ne faisait pas une grande différence, voir aucune.
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Inès Gallois
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeMer 2 Mar 2011 - 22:11

Au contraire d'Owen, qui passait sa vie à côtoyer les morts, Inès était une jeune femme pleine de vie, qui de par son métier était habituée à discuter avec les gens, à les comprendre et à appréhender chacune de leurs réactions avec tact et diplomatie. Aussi, elle ne fut pas le moins du monde étonnée lorsqu'il lui dit qu'on ne lui avait jamais demandé d'être bavard dans le travail.

"Vous savez, on obtient souvent beaucoup plus d'informations en acquérant la confiance d'une personne grâce à la discussion plutôt que par la persuasion..."

Simple mais logique. Elle pensait que l'avenir du métier d'enquêteur résidait dans le fait d'apprendre de nouvelles méthodes d'interrogatoires, basées sur la discussion et non l'inquisition. Peut-être faisait-elle fausse route en imaginant cela, mais c'était ainsi qu'elle voyait les choses. A quoi bon mitrailler quelqu'un de questions quand on pouvait l'amener à donner les réponses par lui-même ?

Lorsqu'elle lui demanda, par politesse, si elle n'était pas trop lourde, il eut le tact et la gentillesse de lui affirmer que non. L'herboriste ne put s'empêcher de sourire avant de répondre à l'enquêteur :


"Et bien, il semblerait que vous puissiez faire preuve de galanterie, quand vous le voulez."

Elle accompagna cette réplique d'un clin d'oeil, enfin... De ce qui pouvait passer pour tel sous ses yeux bouffis et violacés...
Jetant un regard autour d'elle, elle put reconnaître malgré les ombres environnantes les environs du manoir. Ainsi, ils étaient déjà presque arrivés. Plus que quelques minutes et il serait libéré de ce petit bout de femme finalement plus solide que nombre de ses semblables, et il pourrait enfin repartir à la chasse au meurtrier sans avoir à se soucier d'elle.
Elle eut alors une pensée sans doute saugrenue : elle serait très certainement amenée à le revoir par la suite, si ce n'était pour témoigner plus ouvertement, au moins pour lui rendre les quelques vêtements qu'il avait eu la "bonté" de lui prêter le temps du voyage.


"Nous voilà presque arrivés. Comment pourrai-je vous contacter, par la suite ? Mon témoignage a été plutôt confus, j'en suis navrée. Mais j'espère reprendre rapidement assez de forces pour pouvoir vous faire un témoignage plus détaillé. Je ne souhaite qu'une chose : voir celui qui m'a fait ça se balancer au bout d'une corde..."

Et encore, pensa-t-elle, c'était bien trop doux pour un porc tel que cet Agent du Diable. Il méritait d'être torturé ad vitam eternam pour tous les actes innommables qu'il avait commis par le passé, et qu'il commettrait tant qu'il ne serait pas mis au cachot...
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Owen Mansholther
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeMer 2 Mar 2011 - 23:37

Le manoir était enfin en vue. Non pas qu’il se lassait de celle qu’il portait dans ses bras, mais simplement parce qu’il devait passer à autre chose. Il lui fallait maintenant retourner au travail, retourner sur les traces du ou des meurtriers de Forbach, faire son métier, ce pour quoi il vivait, la seule raison qu’il avait de vivre après qu’on lui ait enlevé ses parents dans sa jeunesse. Il n’avait vécu que pour cela : arrêter les criminels, se débarrasser des meurtriers, remettre à la mort et au néant les pires des hommes. C’était ainsi, cela ne changerait probablement jamais. Certaines personnes pouvaient passer le temps à discuter de tout de rien avec leurs amis, d’autres à travailler, à utiliser leurs mains pour réaliser de belles choses, d’autres faisaient beaucoup d’autres choses. Lui ne pouvait rien faire d’autre qu’arrêter des criminels. Il n’avait pas été formé à autre chose, il n’avait pas voulu être formé à autre chose. Les hommes ne lui importaient pas, il se fichait d’eux comme de sa première chemise. Comment se lier à eux, eux qui détruisaient tant de vie, parfois de manière si cruelle ? Non, c’était impensable. Il devait nettoyer l’engeance qui anéantissait l’Humanité de l’homme, mais la tâche était titanesque, impossible. C’était justement ce qui était agréable. Il pouvait se consacrer tout entier au travail. Il y avait toujours un criminel à chasser, un homme à arrêter. Impossible ainsi de penser à autre chose, de s’éparpiller sur des choses qu’il ne savait pas faire comme discuter.

Le point de vue de la jeune femme était utopiste. Certes les personnes en confiance parlaient plus facilement, mais on obtenait aussi via la persuasion, et surtout, beaucoup plus rapidement. Se lier par la confiance était horriblement long et si l’on devait attendre cela, il y aurait beaucoup plus de cadavres dans les sillages d’un meurtrier.


« - Il est impossible de prendre le temps nécessaire à ce que les gens vous fasse confiance. Nous sommes ici pour les aider, pour arrêter celui, ou celle, qui peut mettre violemment un terme à leur vie. Ils devraient naturellement nous faire confiance, la persuasion nous ne l’utilisons que pour leur faire comprendre que c’est leur bien de nous parler, de nous en apprendre le plus possible. Si nous attendons qu’ils nous fassent confiance, nous perdons un temps précieux, un temps que n’a pas forcément la prochaine victime. »

C’était ainsi. Cette carte là était déjà tentée par certains enquêteurs. Les résultats étaient parfois présents, mais rarement. Owen ne voulait pas jouer la réussite d’une enquête sur la chance. Les gens étaient ce qu’ils étaient. S’ils désiraient directement faire confiance, grand bien leur en faisaient, quant aux autres, il fallait leur pousser un peu à parler et à se confesser. C’était ainsi, et pas autrement.

« - La chance du débutant, rien de plus. »

Il avait répondu à son compliment et à son clin d’œil d’un sourire malin. La galanterie ce n’était pas vraiment son fort, il n’en avait jamais eu vraiment besoin, hormis pour le protocole, la bienséance, rien de plus. La maison se découpait déjà dans la nuit, on pouvait observer la lumière à travers quelques fenêtres du bâtiment. Lorsqu’elle lui demanda comment elle pouvait le recontacter, pour un nouveau témoignage, bien plus détaillé et utile, ainsi que pour voir mourir la pourriture à l’origine de ses blessures, il répondit :

« - Vous êtes la seule à savoir où j’habite. Si vous désirez me voir vous n’aurez qu’à venir et éventuellement laisser un mot si je ne suis pas là. Néanmoins je vous demanderais la plus grande discrétion sur cette information, c’est important. Aussi, si vous venez, veillez à ne pas être suivie. »

Ils passèrent les grilles du manoir. Il ne restait plus qu’à remonter l’allée qui menait à la porte d’entrée.
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Inès Gallois
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeJeu 3 Mar 2011 - 0:18

"Ne vous inquiétez pas, je sais rester discrète." Lança-t-elle en souriant.

Il ne pouvait pas imaginer à quel point elle pouvait se fondre avec discrétion dans les ombres pour ne pas être suivie. Elle devait cela à des années au sein d'Olrun, à se rendre aussi discrète qu'une petite souris pour ne pas être suivie jusqu'au lieu de réunion de son clan. Elle ne pouvait prendre le risque de dévoiler qu'elle était une sorcière, et encore moins celui de dénoncer ceux qu'elle considérait comme sa famille.
Alors qu'ils approchaient des grands escaliers menant à la porte, elle lâcha :

"Mon père a été assassiné, vous savez. On a jamais trouvé le meurtrier..."

Une confession des plus étranges, qui semblait plus avoir été pensée à haute voix qu'énoncée avec préméditation.
La porte se dessinait à présent devant eux, et si Owen voulait pouvoir frapper à la porte, il devait reposer la jeune femme au sol, ce qu'il fit avec douceur avant de frapper quelques coups à l'aide du heurtoir qui ornait la pièce de bois. Inès se tourna vers l'enquêteur.


"Merci encore pour tout ce que vous avez fait pour moi."

La jeune femme était loin d'être ingrate. Elle trouverait bien un moyen de remercier Owen, à sa manière.
Mais pour l'heure, la porte s'ouvrait sur un domestique, qui semblait déjà prévenu de l'arrivée de la jeune herboriste...


[HRP : On continue au Manoir ?]
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen]   Car il y a toujours une première fois... [Chez Owen] Icon_minitimeJeu 3 Mar 2011 - 19:29

[HRP : Je laisse le soin à Europe d’ouvrir votre topic dans le manoir, Owen ne rentre pas de toute manière.]

S’il avait su qu’elle était une Sorcière, cela aurait changé la donne oui, mais il ne se serait sans doute pas préoccupé du fait de savoir si elle était capable de se faufiler discrètement à travers une ville endormie. Owen ne croyait pas à ces légendes urbaines, ces contes pour enfant que l’on racontait la nuit tombée, mettant de l’emphase sur toutes les notes qui pouvaient les terrifier et les forcer à être sages. Il avait résolu beaucoup d’enquêtes que le commun des mortels avait qualifiées de surnaturelles. Parfois on parlait d’un mort qui était revenu des enfers pour remplir son cercueil avec les cadavres des vivants, des fois on parlait de magie noire, de personnes qui s’embrasaient sans raison apparente, hormis celle, évidente, d’avoir contrarié un puissant magicien. Toutes ces histoires à dormir debout n’avaient pas résistées aux assauts implacables de la logique d’Owen. Il n’y avait pas de magie, il n’y avait qu’un « truc », une astuce de charlatan – souvent malicieuse, il fallait l’admettre – pour épater et effrayer la foule, le commun, de pauvres hères qui étaient bien trop crédules, malheureusement. Bien entendu, il était loin de se douter que si la magie n’avait pas, ou très rarement, eu cours dans la capitale où il avait officié de si nombreuses années, elle était belle et bien présente à Forbach.

Il se contenta donc d’hocher la tête d’approbation alors qu’elle lui affirmait pouvoir rester discrète lorsqu’elle désirerait le contacter pour le rencontrer à nouveau. Il doutait légèrement du fait qu’elle puisse rester invisible, mais encore une fois, il n’avait pas toutes les cartes en main la concernant, contrairement à ce qu’il pouvait penser. Il se surprit néanmoins à songer qu’elle avait fait preuve de beaucoup de surprise lorsqu’elle lui avait tenu tête, aussi peut-être était-elle capable d’autres réussites improbables. Pourquoi n’en serait-il pas ainsi ? Il songea à la possibilité pour que l’Agent du Diable ait eu vent de sa survie, qu’il décide de finir le travail et l’achève une fois pour toute. La reverrait-il vraiment ? Peut-être que non. Il fallait espérer qu’elle ne soit pas trop remarquée ou que l’Agent se contente de ce qu’il avait fait – ce qui était déjà bien assez. Il ne fut toutefois pas au bout de ses surprises pour la soirée. Alors qu’ils arrivaient devant l’escalier de pierre qui précédait la porte d’entrée du manoir, elle lâcha quelques mots qui concernaient son père : qu’il avait été assassiné et que le meurtrier n’avait jamais été retrouvé. C’était hélas des choses qui arrivaient bien trop souvent. Parfois, il n’y avait pas assez de preuves ou l’enquêteur n’était pas assez doué pour un trop gros poisson. Parfois, il n’y avait simplement pas d’enquêtes. Les temps étaient sombres et on ne mandatait pas toujours quelqu’un pour mener une enquête, c’était ainsi.

Il commença à grimper les marches, doucement, veillant à ne pas trop la bousculer pour ne pas trop réveiller ses blessures. Il garda le silence quelques instants, comme s’il n’avait pas entendu ce qu’elle venait de dire. Arrivé en haut, il lâcha, lui aussi sans une véritable raison :


« - Mes parents sont morts assassinés eux aussi, mais j’ai eu la chance de pouvoir attraper moi-même leur meurtrier. »

Il ne dit rien de plus et se contenta de la reposer délicatement sur le sol avant de frapper à l’aide du heurtoir contre la lourde porte. Le silence revint juste après. Owen fixait le bois, attendant presque impatiemment que quelqu’un ouvre la porte et s’occupe de la jeune femme. Elle ne put toutefois pas s’empêcher de le remercier. Il hocha la tête en silence presque intérieurement soulagé de voir la porte s’ouvrir sur une domestique. Il se tourna alors vers la jeune femme dont il saisit la main valide pour le baisemain protocolaire :

« - Mademoiselle Inès Gallois, je vous souhaite une prompte guérison, reposez-vous bien. Nous nous reverrons peut-être. Au revoir. »

Il quitta ensuite le perron, descendant les marches de pierre pour se fondre dans l’obscurité de la nuit…
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