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 Car il y a toujours du nouveau...

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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
Enquêteur Royal
Owen Mansholther


Car  il y a toujours du nouveau... Vide
MessageSujet: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011 - 19:58

Depuis sa rencontre avec Inès, Owen avait davantage de questions qui lui parcouraient l’esprit. Il était allé faire un tour à sa boutique et avait contemplé le capharnaüm qu’avait laissé leur bagarre. Effectivement, la jeune femme ne s’était apparemment pas laissé faire et les bocaux de plantes de la boutique en avaient pâtis. Malheureusement, malgré un état des lieux rigoureux et précis, il n’avait trouvé aucune trace exploitable… Pas de sang, pas d’empreintes, rien de rien. Puis quand à savoir s’il était revenu chercher quelque chose dans ce bazar odorant, c’était impossible à déterminer. Cette femme ne lui avait pas apporté grand-chose, que ce soit volontairement ou involontairement, hormis des questions supplémentaires et un petit quelque chose qu’il n’arrivait même pas à déterminer. Elle cachait quelque chose c’était évident, mais il avait renoncé à savoir quoi pour le moment, car ce n’était ni l’instant ni important. Enfin, peut-être que ça l’était en fait, mais dans ce cas il serait ramené indubitablement vers cette femme et il comprendrait le moment venu. Ainsi donc son esprit s’était ramené totalement vers Laura de Montfort et toutes les autres femmes, parfois inconnues, qu’il avait retrouvées mortes et clairement victimes du même homme, ou plutôt de la même personne. La clef était toute près, il le savait, pourtant il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus, décidément pas. Quelque chose lui échappait, un détail d’une importance cruciale et quoiqu’il puisse faire pour le trouver, ce dernier s’échappait toujours malicieusement, comme un poisson qui vous file entre les doigts alors que vous alliez l’attraper…

Perdus dans ses pensées, il vagabondait dans la ville, surement dans un but bien précis, mais personne n’aurait su dire où il allait véritablement. Des gens le suivaient un temps du regard, mais souvent ils ne préféraient pas attirer l’attention. D’aucun pensaient qu’il finirait par sauver la ville de ce fou furieux d’Agent du Diable, mais d’autres ne voyaient en lui qu’un étranger qui n’était définitivement pas le bien venu ici. Son esprit presque déconnecté du corps réfléchissait rapidement sur tous les détails qu’il avait pu remarquer. Il revisualisait les scènes, les interrogatoires, les informations qui avaient transitées par ses yeux ou ses oreilles. Il tissait des connexions, des liens, des relations de cause à effet entre ces informations. Le tout formait une inextricable toile d’araignée dont il était impossible de retrouver le point d’attache, l’élément qui faisait de cet ensemble une seule et belle chose. Le plus étonnant et le plus déroutant dans cette histoire étaient l’impression qu’il y avait en fait deux toiles d’araignées imbriquées l’une dans l’autre et qu’il ne fallait pas chercher une mais deux causes… Pourtant, dans cette optique, le schéma semblait davantage plus complexe et encore plus impossible à retracer… Mais qu’importait la difficulté, le Loup de la Reine n’avait jamais connu l’échec, et même s’il fallait un début à tout et qu’Owen était loin de se croire supérieur, il n’abandonnerait pas aussi facilement.

Au détour d’une ruelle, ses réflexes le sauvèrent d’une rencontre inopinée avec un cheval. Ce dernier, surpris, s’était dressé sur ses deux pattes arrière, manquant de désarçonner sa cavalière tandis que, dans un mouvement de recul, Owen s’était mis à bonne distance entre les sabots et lui-même. Tandis que son esprit quittait la réflexion pour revenir au présent, il fut invectivé par un homme qui prenait grand soin de lui et dont l’accent occitan n’était pas inaudible. Ce dernier l’enjoignait déjà à s’excuser et commençait déjà à proférer ce qui s’apparentait de plus en plus à des menaces… Owen se retourna vers lui, son regard croisant le sien et lui répondit, d’un ton calme et grave, comme à son habitude :


« - Encore un mot, qui que vous soyez, et je vous arrête pour menace sur un représentant du Roi. Est-ce clair ? »

Pour le coup, l’Enquêteur ne s’était même pas soucié de la cavalière dont le cheval avait finalement retrouvé le calme.
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Narcissa de Saint-Loup
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011 - 20:07

La prudence lui murmurait de ne pas faire galoper son cheval dans le village, mais son emportement fut le plus fort et poussait Magellan à se surpasser, oubliant qu’il n’avait pas les mêmes réflexes que les autres du haras. Elle suivit son escorte dans les chemins les moins fréquentés en ce début d’après-midi, même si la neige fondue rendait certains passages glissants. Que le vent glacial lui fouettât et pût abîmer son visage, Narcissa en passa outre. Sa tante avait besoin d’elle et sa colère contre le monde, lui fit oublier ses propres blessures. Si cette personne osait encore une tentative pour les séparer, elle en ferait le serment devant le Tout Puissant, qu’un jour, elle aurait sa vengeance !
Une journée d’écart entre les deux agressions, sans compter ces jours et nuits entre fièvre et sang ! Sa tante devait mourir d’inquiétude ! Mais bon sang, qu’avait-elle fait pour mériter ça ?

Quand soudain, au détour d’une ruelle, elle vit avec grande surprise un homme et d’un geste vif, forçat son cheval à s’arrêter net et à se cabrer, quitte à tomber et à se blesser davantage, mais l’inconnu serait sauf. Le souci fut que ce trotteur adorait sa cavalière et chercha avec ses sabots à blesser l’inconnu, car c’était pour lui certain, elle était en danger. Pour le maîtriser cela fut une tâche âpre et elle fut heureuse d’avoir reçut le secours de Vincenç. Quand la monture fut totalement calme, la jeune fille esquissa un sourire reconnaissant à son ami et lui murmura un merci, ce dernier lui répondit par un hochement de tête et lui fit signe pour voir les dégâts de son collègue.
En effet, ce dernier était descendu de Normand et tenta se s’assurer de la santé de l’homme en le forçant gentiment à s’excuser. Narcissa fronçât les sourcils et quand elle entendit les menaces que l’Enquêteur, d’une voix neutre, elle ordonna :


- Arramon, je t’en prie, il suffit !

Tout était de sa faute, si elle n’avait pas forcé le pas, jamais un tel accident ne se serait produit. Elle en était terriblement gênée d’avoir oublié la sécurité des autres pour régler rapidement ses propres affaires. Qu’elle avait été égoïste ! Et ce patachon était en train de transformer cet accident en scandale ! Elle regarda Vincenç pour chercher des réponses et ce dernier, hocha de nouveau la tête. Tous les deux étaient d’accord sur la marche à suivre. Il tiendrait les animaux à l’écart pendant qu’elle ferait ses excuses.
Oubliant ainsi toutes les règles qui font un haut noble un être au-dessus des autres, ce qui aurait été beaucoup plus utile pour régler ce problème rapidement. Pourtant, ce n’était pas faute si sa grand-mère Catherine lui avait assez répété : jamais on ne doit s’excuser, car on ne fait aucune faute, nous sommes ceux qui avons raison en tout temps, tous lieux, se sont les autres qui doivent reconnaître leurs tords même quand tu penses le contraire, ils doivent plier l’échine et penser qu’on ne doit jamais te contredire ; sinon, on te prendra pour ce que tu n’es pas : un commun pauvre et stupide. Mais Narcissa devait bien avouer que cette façon de faire ne lui plaisait pas et à ses yeux, c’était d’user de méthodes archaïques et impopulaires. On pouvait se montrer ferme, mais pas despote et jamais dans de telles situations. Son père l’avait prouvé maintes fois ! Par contre, jamais il n’aurait imploré le pardon. Elle avait encore des choses à améliorer, en particulier, retenir sa sincérité.
Puis, elle repensa aux adieux méprisants de son cousin Philipe, peu avant de partir à Forbach : « tu es déjà pas possible et quand tu reviendras, tu seras une sauvageonne bonne à mettre en cage ». Elle devait bien avouer qu’il n’avait peut-être pas tord, depuis ces derniers mois, elle n’avait jamais autant fait d’entorses aux bonnes morales des Saint-Loup, prenant les mauvaises décisions dans les affaires délicates et n’avait jamais autant désirer briser tout ce qui la retenait au Saint Protocole et aux lois des Bienheureuses Bonnes Moeurs. En vérité, elle goûtait réellement à un peu de liberté et affamée, elle en demandait toujours plus et chaque jour, repoussait les limites. En conclusion, elle venait d’enfreindre une bonne dizaine de principes et cette fois-ci, elle s’en moquait comme de sa première paire de chaussettes. Elle n’était pas comme les autres, soit ! Si cela ne plaisait, qu’ils s’en aillent souper ! Même si cela lui fermait les portes du Paradis des nantis ! Elle descendit de cheval et s’adressa à l’Enquêteur, inquiète à son sujet :


- J’espère que vous n’êtes pas blessé ? J’ai oublié qu’il ne fallait pas… Je suis honteuse. Tout est ma faute, je suis désolée, terriblement désolée, je… que faire pour avoir votre pardon ?

Puis confuse et très pâle, elle continua :

- Avec toute cette agitation, j’en ai oublié les convenances. Je suis Narcissa de Saint-Loup et enchantée de faire votre rencontre, même si je pensais qu’elle aurait pu être moins… mouvementée et insolite.

Elle ferma les yeux pendant deux secondes à cause d’un vertige. Arramon soucieux posa une main sur son épaule et une autre sur ses côtes pour la soutenir. Grand bien lui fasse, car sans s’en rendre compte, sa protégée avait perdu la force de ses jambes. Quand elle ouvrit les yeux et découvrit sa faiblesse, ses joues s’empourprèrent. Mais ses forces revinrent rapidement et Narcissa se tourna vers son protecteur :

- Tout va bien, je t’assure. Juste un peu de fatigue et puis ce trotteur est impossible !

Et dans le patois de son pays natal, elle ajouta :

- Tout va bien, vraiment. Je ne te mens pas, cette fois-ci. Fit-elle avec un sourire malicieux.

De guerre lasse, elle décida de traduire le fond de ses pensées et en français :

- Arramon, je suis sur mes pieds. Enfin, juste un, l’autre ne trouve pas le sol. Hum, hum. Expliqua-t-elle en se raclant la gorge tout en regardant le sol.

Il regarda aussi le sol et fit une grimace. Il reposa Narcissa aussi délicatement qu’un objet de porcelaine. Vincenç baissa la tête pour se retenir de rire, s’il avait pu, il se serait moqué de son compagnon. Narcissa avec un petit sourire compatissant lui murmura un remerciement. Elle devait bien avouer que depuis l’Agent du Diable, les petites scènes où elle ne paraissait pas sous son meilleur jour (pour ne pas dire ridicule) étaient légions ! Mais elles avaient au moins le mérite de la faire sourire et de rire un peu. Et bon sang que cela faisait un bien fou !

Pourvu que cet Owen soit de bonne nature !

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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
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Owen Mansholther


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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011 - 20:10

Alors que la discussion entre Owen et l’homme occitan s’était réduite à peau de chagrin et devenait de plus en plus un duel de force entre deux hommes résolus à obtenir un résultat, l’Enquêteur ne s’était pas formalisé plus que cela sur l’inconnue qui avait mené son cheval. Néanmoins, son regard braqué dans celui de ce qui faisait surement office de garde du corps, il se rendit bien vite compte que l’agitation avait cessée et que le cheval s’était finalement calmé. La foule environnante, qui n’était pas tant foule que ça d’ailleurs, s’était arrêtée, observant surement la scène d’un œil tandis qu’ils faisaient semblant de fouiner ailleurs. La curiosité humaine… L’inexpugnable envie d’aller voir, de découvrir les choses, de savoir, même si l’on sait pertinemment que cela n’est pas convenable, que « ça ne se fait pas ». Owen se fichait complètement de la foule, il n’y avait que cet homme qui comptait et qui n’avait toujours pas reculé ni fait mine de vouloir s’asseoir sur les excuses qu’il avait exigé à l’Enquêteur. De son côté, ce dernier avait posé sa main sur la garde de Justice, prêt à s’en servir. Il n’en voyait pas encore l’intérêt, mais c’était un réflexe pour lui, un réflexe qu’il avait appris à entretenir lors de ses enquêtes car, parfois, on ne pouvait réellement savoir qui pouvait vous tomber dessus dans les ruelles sombres de la cité royale…

Ce « duel » aurait pu durer longtemps, très longtemps même, heureusement une voix, visiblement celle dont l’Enquêteur avait fait cabrer le cheval, ordonna à son chien de garde d’arrêter de montrer les dents. L’homme se rétracta légèrement, affichant par là plus sa bonne volonté à sa maîtresse que la réelle obéissance aux ordres donnés. Owen laissa alors glisser sa main au côté, les pans de son manteau se refermant sur lui et Justice. Il s’autorisa alors à porter le regard sur la jeune femme, car c’était définitivement une voix de jeune femme, qui descendait de son cheval pour venir à leur rencontre, ce qui ne demandait que quelque pas. Elle était fort jeune, quinze ans tout au plus, mais il devait admettre qu’elle possédait un charme et un charisme non négligeable. Tout semblait indiquer qu’elle faisait partie d’une maison noble, sauf peut-être ses manières. Quel noble serait descendu de son cheval pour régler une affaire dans la rue ? Peut-être le Vicomte d’Hasbauer, à bien y réfléchir… Elle s’arrêta à un ou deux mètres de lui, visiblement inquiète à son sujet, s’enquérant de savoir s’il était blessé et lui présentant ses excuses, allant même jusqu’à lui demander ce qui serait nécessaire pour obtenir son pardon. Etonné, Owen allait répondre lorsqu’elle continua néanmoins en se présentant. De Saint-Loup ? C’était bien une noble, mais cette famille ne venait pas d’ici, bah peu importait.

Owen posa son regard dans celui de la jeune femme, prêt à répondre, lorsque celle-ci sembla faiblir, peut-être la retombée de l’adrénaline, due à la rencontre houleuse et au stress provoqué par la reprise de contrôle de son cheval. Oui sûrement. L’Enquêteur observa l’Occitan soutenir sa maîtresse qui finalement lui assura qu’elle allait mieux, allant même jusqu’à lui glisser quelques mots dans une langue étrangère. Oui, les Saint-Loup ne venaient pas de France, c’était évident. Il regarda l’homme déposer la dénommée Narcissa et se retint d’afficher un petit sourire, car il était évident que l’homme qui venait de le menacer ne savait plus où se mettre dorénavant. Il jugea toutefois le temps venu de répondre aux questions de la jeune femme, aussi prit-il sa voix d’ordinaire, un ton calme et posé, une voix légèrement grave.


« - Owen Mansholther, Enquêteur du Roi. Ne portez point de blâme, personne n’est blessé et je porte, tout autant que vous, une part de responsabilité dans l’incident. J’aurai du jeter un regard dans la ruelle avant de m’y engager. »

Il poursuivit, un léger sourire sur les lèvres. Pure politesse.

« - Je suis ravi de voir que vous allez bien vous aussi. Pardonnez mon emportement contre votre homme mais je supporte mal les menaces, aussi bien tournées soient-elles. »

Il jeta un regard vers l’Occitan, sans une once d’animosité, une simple remarque d’un état de fait surement compréhensible.
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Narcissa de Saint-Loup
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Narcissa de Saint-Loup


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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011 - 20:11

À sa présentation, elle aurait bien voulu lui dire que tout le monde le connaissait et que cette démarche n’était pas si utile, mais ce n’était vraiment pas poli. Surtout que beaucoup de villageois le surnommaient « l’Anglais ». Elle aurait bien voulu lui demander des nouvelles du monde extérieur, ses messagers étant devenus paresseux avec la neige. Mais un tel geste n’était pas digne, de personne d’ailleurs. On pouvait à la limite le demander à un ami, mais pas à un inconnu. Elle était peut-être une sauvageonne et une Diane en puissance, mais certainement pas discourtoise et irrespectueuse. C’était bien aller contre sa nature et elle n’en avait jamais eu la force, comme tous les De Saint-Loup d’ailleurs (sans compter toutes les autres branches de son arbre généalogique). C’était le seul vrai échange civilisé qu’elle avait avec une personne qui ne soit pas issue de ce village maudit depuis presque un an ! Il ne fallait pas tout gâcher. Pour une fois qu’elle ne se sentait pas coupée du reste du monde.
Sensation accentuée, à l’énonciation de sa fonction, car qui dit Roi dit Paris. Ah ! Paris ! Le début d’une des de ces plus belles correspondances. Ce voyage en famille où elle avait réussi à se sauver pour découvrir avec une fille d’un Duc - qui par coquetterie se fait appeler Athénaïs - quelques surprises qu’offrait la ville. Elles furent rattrapées au bout de quelques heures par un Enquêteur Royal. Elle espérait que cela ne soit pas lui, quoique cela serait amusant. Et puis, dans cette histoire, il n’y avait que la famille royale qui en riait encore, par contre, elle ne pensait pas que sa mère puisse faire de même aujourd’hui encore (par contre, Oncle Nicolas adorait cette anecdote). Surtout que cette fugue en signa beaucoup d’autres, quelques années plus tard et encore maintenant pour aller voir la famille du Baron de Rosbuck. Mais à Rodez, ce n’était que pour aider « ses » gens. Pourvu que ses anciens protégés aillent bien ! Ayant peur de ne pas écouter le reste de ces paroles, elle préféra chasser sa nostalgie et se concentrer à cette rencontre fortuite, mais fort agréable.
Car que Dieu soit loué ! Cet homme était courtois, avec de l’esprit et de bonne nature. Elle commença à comprendre ce qui plaisait en lui, au Roi, et devait reconnaître que ces qualités étaient toujours les bienvenues dans toutes situations. Elle l’aimait bien, surtout sa capacité d’adaptation ayant permis de parler et d’agir à sa guise, sans ce protocole. Sans nul doute que son père l’aurait accueilli avec une grande chaleur. La franchise, il adorait ! Et encore plus merveilleux ! Il ne semblait point susceptible et reconnaissait des tords, qu’elle ne comprenait pas, car encore honteuse. Elle s’en voulait tant de sa maladresse et de son égoïsme ! Ainsi, elle fut réellement rassurée d’entendre qu’il aillait très bien et ne soufrait d’aucune autre petite blessure ainsi elle ne put retenir un soupir de soulagement.

Concernant son propre état, par des événements s’emboîtant à une vitesse surprenante, Narcissa n’eut à peine le temps de se reposer, ce qui est fortement déconseillé par le sang qu’elle avait perdu. Mais elle refusait de ne pas être auprès de ses proches quand ils avaient besoin d’elle et négliger sa santé n’était en fin de compte à ses yeux, un petit prix à payer. De plus, si ce démon était encore en vie et la surveillait, qu’il s’en morde les doigts. Elle montrait peut-être une petite santé, mais certainement pas un visage abattu et serait encore plus en vie qu’à l'accoutumée, même si cela devait lui coûter toute sa force. Ainsi quand elle entendit cette formule de politesse sur sa santé, elle lui répondit par un petit sourire courtois. Bien qu’elle savait que son devoir était d’informer l’Enquêteur de son agression, elle pensait que cet instant était trop tôt, car ils en étaient qu’aux formules de politesse ! Alors, elle continua sous le même ton et de prendre cependant une petite liberté :


- Comme tout à chacun. Et, ce spécialiste est sujet aux pires emportements surtout quand cela concerne ma protection et… les affaires sur les jupons.

Vincenç toussa, bougea les lèvres et leva la main pour faire un trois avec ses doigts. Arramon soufflé ne put piper un seul mot et Narcissa voulu bien éclater de rire, mais son cou la faisait horriblement souffrir, ce qui raidissait son maintien. Elle se contenta donc d’en mimer un léger. L’offensé lui tira la langue, ce qui fit rire une partie de la petite compagnie. La jeune fille continuait de mimer tout en tenant d’une main sur l’étoffe grise qui protégeait son cou, rendant l’exercice moins pénible.

D'ailleurs, le moqueur trouvait qu’il y avait trop de yeux à son goût. Il leva la tête et vit un vieil homme se cacher derrière des rideaux pour les observer. Il se dit que c’était un bon pion à déplacer pour sa stratégie. Il siffla et dit avec un accent moins prononcé :


- Mon brave, viens ici ! Où je suis, tu entendras mieux !

Ce dernier haussa les épaules et partit. Vincenç se tourna et vit un petit garçon chercher un morceau de bâton :

- Le p’tit ! Hé !

L’enfant courut pour se réfugier dans les bras de sa mère et l’homme de main les salua avec un immense sourire. Il poursuivit en sifflant une femme et lui demanda si elle voulait dîner un jour avec lui, offusquée elle partit. Il ne put trouver une autre victime, car tous les passants venaient de s’enfuir. Narcissa étonnée se dit qu’il fallait absolument demander sa méthode. Certaine que si elle avait fait la même chose, le résultat aurait été tout autre. Mais elle comprit aussi le message que ce dernier voulait lui passer. En effet, rien ne les retenait ici et cet accident offrait l’occasion rêvée de prendre un rendez-vous, puisque son emploi du temps venait d’être changé. D’une voix posée et un peu plus basse, elle demanda :

- Je dois aussi vous faire d’autres excuses, mais des affaires urgentes m’ont empêché de faire ceci plus tôt. J’ai été l’objet d’une agression, par celui qui se surnomme l’Agent du Diable. Je ne sais pas si les maigres informations que je détiens pourront vous aider, mais si elles ont un quelconque rapport avec votre enquête, je serais heureuse de pouvoir vous les donner. De plus, le lieu de l’agression, ma chambre, n’a pas été touché. D’ailleurs, l’odeur caractéristique de cet homme est particulièrement tenace quand bien même, il a voulu l’aérer.

Arramon savait bien que cette petite pique humoristique était une façon toute particulière de montrer une certaine angoisse. Par amour, il posa de nouveau une main sur son épaule. Il était le premier à venir, peu de temps après la crise de panique de son amie et gardait –non moins sans colère- l’image d’une jeune fille terrorisée et ensanglantée qui tentait de rassurer tout le monde, avec toute la peine du monde pour tenir sur ses jambes. Choqué, il se promit de ne jamais la quitter et avait de plus en plus de mal de voir ou d’imaginer quelqu’un lui faire du mal. Narcissa l’avait bien compris, même si cette marque d’attention la touchait beaucoup, elle devait bien admettre que cette protection devenait gênante. Elle leva la tête et dit doucement :

- Arramon, tout va bien, je te l’ai déjà dit.

Il n’était pas convaincu, persuadé que de reparler encore de cette nuit, ne l’aiderait pas. Pourtant, il l’ôtât avec un air désolé, la jeune fille hochât négativement la tête, fit un signe de la main qui signifiait « doucement » et finit avec un petit sourire.
Sans attendre une autre réaction, elle préféra conclure, étant persuadée que l’Enquêteur avait naturellement d’autres choses plus importantes à faire :


- Auriez-vous un peu de temps à m’accorder, prochainement ? À moins qu’une simple lettre vous suffise ?
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Owen Mansholther
Enquêteur Royal
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Owen Mansholther


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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011 - 20:12

Owen s’était mis en position de repos. L’entrainement militaire qu’il avait suivi, enfin si l’on pouvait parler de véritable entrainement. C’était la formation des gardes royaux qu’il avait suivi quelques semaines, notamment pour être en mesure de faire face, physiquement. Savoir raisonner et déchiffrer des criminels était important en tant qu’Enquêteur, mais savoir faire face lorsque vous tombiez nez à nez avec votre proie en était une autre, surtout pour votre propre survie. Qui plus est la position de repos est la position idéale pour se tenir droit et ne pas se fatiguer outre mesure, l’équilibre sur les jambes étant parfait et le poids réparti de manière optimale. C’est donc ainsi, le regard posé sur la jeune femme, une de ses mains jouant avec sa barbe courte et taillée. Il observa Narcissa tandis qu’elle lui répondit, abondant dans son sens concernant l’attitude des gens face aux menaces tout en lui parlant un peu de l’homme qui s’était permis quelques libertés avec lui avant que sa maîtresse n’intervienne. L’idée qu’elle livre plusieurs informations farouches et assez inconvenantes sans même ciller surpris quelque peu l’Enquêteur qui ne le montra toutefois pas et se contenta d’observer la réaction de l’intéresser ainsi que de la personne qui était restée à cheval. Son signe n’était pas discret, et quoique ce « trois » puisse indiquer, cela avait apparemment le don de mettre très mal à l’aise le dénommé Arramon.

C’est alors que ce dernier jugea qu’il était bon d’évacuer un peu la foule qui s’était rassemblée autour d’eux. Owen jugea qu’effectivement les passants commençaient à devenir légion et qu’un nombre incalculable d’yeux les fixaient à présent, sans doute en quête de nouveauté, d’inédit, de ragot à colporter un peu plus tard lorsqu’ils croiseraient une connaissance, un ami. Owen était parfaitement conscient d’alimenter les rumeurs locales, surtout car on ne pensait pas souvent beaucoup de bien de lui. Certains l’imaginaient même responsables de toutes les morts qu’il découvrait et qu’il ferait mieux de partir et laisser Forbach en paix. Mais il n’en avait cure, il se fichait personnellement de savoir qu’on le surnommait l’Anglais, ou bien pire encore. Qui plus est, il se fichait encore plus du fait que personne ne daigne lui porter plus que le respect dû à son rang. Il n’avait besoin que de respect, pas d’amitié, pour cela il avait son ami médecin resté à Paris, et c’était bien suffisant pour lui. Il observa néanmoins avec beaucoup d’intérêt la façon dont les deux hommes qui accompagnaient la jeune noble dispersèrent la foule. La méthode était brusque et peu courtoise mais elle fonctionnait relativement bien, ce qui était bien suffisant, après tout, peu importent les moyens, n’importe que la fin.

Une fois la foule dissipée et la rue étant quasiment déserte hormis le passage régulier de quelques badauds, qui ne s’attardaient maintenant plus, du moins pas après avoir croisé le regard des deux hommes qui attendaient autour de Narcissa. Cette dernière observa le résultat et reprit la discussion pour la plus grande surprise d’Owen. Il avait envisagé cette possibilité depuis qu’Inès Gallois avait croisé sa route, cette possibilité que quelqu’un d’autre avait résisté à l’Agent, que quelqu’un d’autre s’était défendu et l’avait blessé. Et voilà que cette jeune femme lui apportait la preuve de l’existence d’une telle personne ? Dieu existait-il vraiment ? Non le hasard faisait seulement très bien les choses. Il ne put s’empêcher de demander :


« - Est-ce vous qui l’avez blessé ? »

La question était sortie brusquement de sa bouche dès qu’elle avait fini de parler car c’était plus fort que lui, ce besoin de connaissance, cette envie de tout savoir, encore et encore. Il regarda la main que posa l’Occitan sur sa maitresse, un signe ostentatoire de protection, dont, visiblement elle n’avait nul besoin. Lorsqu’elle lui demanda s’il avait un peu de temps à lui accorder, il sembla surpris qu’elle désire déjà partir et prévoir un prochain rendez-vous, mais elle avait surement à faire, tout comme lui et il était vrai qu’il n’avait pas vraiment le temps, aussi passionnant que cette rencontre puisse-t-être, pour la continuer davantage en cet instant. Owen répondit néanmoins simplement :

« - Oui, nous avons surement tous deux des obligations pour le moment. Seriez-vous disponible demain en début d’après-midi ? Je serai en mesure de vous rendre visite pour que nous parlions plus en détail de cela. »

Il prit bonne note de sa réponse et s’enquit également de son domicile, pour savoir où il la rejoindrait aux premières heures de l’après-midi. Après cela, il la remercia diligemment et adressa un « au-revoir » conventionnel aux deux hommes avant de repartir vers l’endroit qui était sa première destination.

Vingt-quatre heures étaient presque passées alors qu’il se présentait à l’adresse que lui avait indiquée la jeune femme. Il n’avait que peu dormi cette nuit, non pas par excitation, ce n’était vraiment pas son genre, mais bel et bien par réflexion. Tant de questions et peut-être quelques réponses supplémentaires en cette journée. Doucement mais fermement, il frappa contre la porte pour se faire annoncer. Serait-il accueilli par l’un des deux hommes qui avait accompagné la jeune femme la veille ? Une question futile, mais cela distrayait son esprit le temps qu’on vienne lui ouvrir…
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Narcissa de Saint-Loup
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011 - 20:13

L’avez-vous blessé ? Elle aurait voulu, car son sort aurait semblé moins terrible. Mais elle fut heureuse que cela soit une personne de son sang qui tenait l’arme, cette nuit-là. Elle en semblait presque rêveuse. Bien que Narcissa ne se considérait pas mieux qu’une vulgaire chienne de race, obéissante et douce. Elle ne se pensait pas digne de comparer un humain par un animal, mais devait bien avouer que son esprit avait franchi une limite pour une personne, et cette idée vint par un souvenir. Un soir des personnes à son service avaient décidé de tuer un rat par des armes à feu. Cette pauvre créature même avec huit balles dans le corps courait à perdre haleine à la recherche d’une échappatoire ; offerte quelques secondes plus tard par Mativa qui avait ouvert la porte. Même après quelques heures de recherche, personne ne retrouva le petit corps meurtri. En fait, qualifier l’Agent du Diable de rat, ressemblait bien plus à la réalité, même s’il était le plus gros et le plus dangereux jamais vu.
Narcissa espérait donc que l’Enquêteur puisse comprendre la force de cet agresseur par cette réponse :


- Je ne suis pas la personne qui l’a blessé. Mais ma mère pense l’avoir tué, même si nous n’avons pas trouvé son corps. Je pense en fait qu’il a la vitalité d’un rat, voyez-vous ?

Son interlocuteur enchaîna par la clef de sa délivrance : un rendez-vous ! Mais fut étonné qu’il soit aussi tôt. Tant mieux. Elle pourrait ainsi se persuader plus vite que toute cette histoire ne s’est jamais produite et continuer de vivre presque normalement. La jeune fille, encore une fois, ne put retenir un soupir de soulagement :

- Oui, certainement ! Vers quatorze heures, c’est parfait. Oh ! Suis-je distraite.

Elle sortit de sa poche un petit billet dont elle s’empressa de lui donner.

- Vous avez la bonne adresse et quelques instructions. L’accès à mes appartements est compliqué. Un véritable dédale. J’ai été heureuse d’avoir fait votre connaissance Enquêteur.

Un petit hochement de tête et elle courut pour monter sur son cheval, Arramon eut peine à la suivre ce qui fit rire Vincenç. Ce dernier lui fit un regard mauvais et Vincenç fit quelques menaces avec sa main. Narcissa sourit, car leurs jeux les avaient toujours amusés. Qu’est-ce que cela lui avait manqué ! Elle respira bien fort et termina avant de partir au galop :

- Au revoir !




Ces vingt-heures s’écoulèrent, apportant son lot d’inquiétudes et de joies, mais permit pourtant d’aider la jeune fille à retrouver un second souffle d’optimisme. En particulier par la visite de l’Enquêteur qui signait la clôture de cette douloureuse période. Oh ! Elle savait qu’elle devrait encore soigner ses blessures et que les plus graves étaient invisibles, mais au moins, son devoir serait accomplit et ça, c’est de l’or !

Quand l’invité frappa, la porte à quelques pas de lui s’ouvrit brusquement laissant échapper une quinzaine de poules et deux paons blancs et bleus, dont pas moins de six, femmes et enfants aux vêtements de couleurs lumineuses et riches, se mirent à leur poursuite avec force d’éclat de rire. Suivi de peu par Narcissa qui s’arrêta brusquement pour reprendre son souffle. Habillée plus sobrement que ses gens, elle ressemblait presque à n’importe quel serviteur d’une petite famille bourgeoise, s’il n’y avait pas un peu de dentelle sur ses manches et sur ses jupons. La seule coquetterie qui donnait de l’ampleur à une robe de coton grossier beige, par-dessus un gilet de cuir marron sans manches, dont sa taille fut mise en valeur par une grosse ceinture rouge qui retenait par une cordelette un énorme trousseau de clefs. Sur sa longue chevelure épaisse et soyeuse, une constellation de plumes. La jeune fille mimait son rire, mais certainement, il aurait été aussi joyeux et communicatif que son père. Elle semblait avoir retrouvé sa légendaire joie de vivre.
Il lui fallut que quelques secondes pour voir l’Enquêteur et cette dernière ne trouvât pas mieux à dire que :


- Ah ! Vous voilà ! Vous avez vu ce soleil ! Ah, le soleil, enfin ! Même s’il ne vaut pas celui de Rodez ! Rodez ! Rodez ! .... Entrez ! Entrez ! Installez-vous, je vous en prie. Non ! Nous allons faire mieux. Faites comme si vous étiez chez vous !

Narcissa entra après son invité, dans ce petit salon privé sobrement décoré par de petits vases en cristal et de petits miroirs disposés d’une telle manière qu’un simple rayon solaire frappant sur l’un, devenait aussi puissant que dix ; permettant d’avoir un soleil d’été en plein hivers. Elle se permit pourtant de s’asseoir, trop fatiguée par sa course, puis tout en se penchant pour choisir une tasse à thé :

- Excusez-moi pour toutes ses plumes, mais la décoration du dîner est quelque peu nerveuse. Il faut bien les comprendre, elle est persuadée de servir de repas ! Je ne ferais pas mieux à leur place, en fait, je les comprends parfaitement. C’est une bien mauvaise expérience, je vous le déconseille fortement.

Ah ! En voilà une des plus sympathique, une toute blanche sans aucune peinture. Elle la renversa pour faire tomber une plume et avec un petit sourire, montra une théière :

-À moins que voulez-vous quelque chose de plus… fort ? Je sais que beaucoup d’hommes n’aiment pas le thé torréfié.

Un effort considérable dût être fait pour ne pas harceler son invité de mille et une questions, surtout sur le déroulement du dit rendez-vous. Allait-il lui poser des questions avant de voir sa chambre ? Voulait-il voir le lieu du crime sans vouloir connaître les détails ? Ou les deux en même temps ?
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Owen Mansholther
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeVen 11 Mar 2011 - 10:57

Parcourir la Cour du Roi de France vous mettait généralement dans une situation dans laquelle plus rien ne pouvait vous surprendre. On y voyait tellement d'absurdités ou de choses surprenantes qu'il devenait difficile de penser étonner quelqu'un qui avait plusieurs années à la côtoyait. Si l'on ajoutait à cela que la personne passait ses journées à découvrir des cadavres de toutes sortes, mutilés, profanés, souillés... On se demandait réellement s'il était possible de pouvoir encore faire hausser un sourcil de surprise à une pareille personne. Néanmoins si cela avait été un pari, la jeune Narcissa aurait sans doute réussi son affaire. Car lorsqu'une porte s'ouvrit, à quelques pas de celle où il avait frappé quelques instants plus tôt, il se serait surement attendu à ce que tout apparaisse sauf cela : un cortège de volatiles s'échappant frénétiquement, fuyant un ennemi qui se révéla être un petit troupeau de femmes et d'enfants. Surpris mais étonnamment calme, après tout, il devait bien faire face à tout type de situation, alors pourquoi pas celle-là ? C'est alors que la petite Narcissa fit son apparition à leur suite. Néanmoins, elle s'arrêta peu après la porte, reprenant son souffle. Depuis combien de temps courraient-ils derrière ces volatiles derrière cette porte ? Et surtout... Comment s'étaient-elles échappées ? Il était difficile de croire que les volatiles eux-mêmes s'étaient libérés en jouant avec la poignée de la porte et en l'ouvrant. Il resta toutefois silencieux, attendant qu'elle finisse par le remarquer, sans doute lorsqu'elle aurait fini de reprendre sa respiration. Ce qui fut effectivement le cas.

Elle le remarqua et sembla presque impatiente de sa venue. Elle manifestait un entrain presque communicatif, même si Owen gardait encore toute sa réserve issue de son professionnalisme. L'heure n'était pas aux amusements, aux jeux de l'esprit et aux badinages. Néanmoins, il ne se fit pas prier lorsqu'elle l'invita à rentrer dans ce qui s'avéra être un petit salon. La décoration agrippa un instant le regard de l'Enquêteur qui s'enivra de détails. C'était ainsi, toujours. Un nouvel univers nécessitait un regard méticuleux, une observation précise, suivie d'une mémorisation presque complète. Owen n'oubliait presque jamais. Un détail, une façon de parler, un lapsus, un regard, un mot employé bizarrement... Peu de choses lui échappaient et les retenir n'était qu'un jeu d'enfant pour lui. C'était ainsi qu'il travaillait, cela n'avait rien de fantastique pour lui, même si le commun devait admettre que sa mémoire restait prodigieuse sur ce point-là. Il écouta la jeune femme fermer la porte derrière eux avant de s'installer sur un canapé devant une table basse sur laquelle reposait un service à thé. Il continuait son observation, presque muré dans son silence, mais pas inconscient à ce qui se passait autour de lui, jamais. Il l'écouta parler de l'agitation des poules et du pourquoi des plumes qui jonchaient la pièce. Il se retourna vers elle et eut un petit sourire alors qu'elle terminait sa phrase.


« - J'essaierai de me rappeler ce conseil fort avisé, même s'il me semble guère probable que je vive un jour la vie d'une volaille. »

Il se permit encore un regard autour de lui avant de revenir à la jeune femme qui visiblement avait choisi une tasse et lui indiquait la théière. Elle ne sembla pas convaincu qu'il accepterait mais le thé était une boisson tout à fait convenable.

« - Cela conviendra parfaitement, je vous remercie. »

Un dernier coup d'oeil circulaire puis il se permit de s'installer face à Narcissa. Il sembla l'observer un instant, cherchant peut-être une quelconque raison à son énigmatique comportement, puis il finit par poser sa première question:

« - Vous logez souvent des volailles dans votre appartement ? »

Nul besoin d'en venir au sujet, ils le feraient bien assez rapidement. Qui plus est, Owen préférait en discuter à l'endroit de « l'agression ». Une reconstitution, ou du moins un semblant de ceci, serait le bienvenu. Il aurait besoin de connaître les moindres détails et au lieu que la jeune femme se perdent dans les descriptions, il lui serait plus facile de pointer les différents lieux d'action que de les décrire...
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeVen 11 Mar 2011 - 23:51

Ses premières observations sur la nature humaine furent offertes par le tumulte d’un poulailler, celui de Maximilien en particulier : dix poules, un vieux coq, un plus jeune et un nombre incalculable de poussins. Après moult observations et l’expérience aidant, rien ne pouvait s’approcher plus de l’homme qu’une poule. Aucuns des villages et des villes visitées au cours de sa vie n’ont pu changer son avis. Le monde en poulailler n’est pas étrange ? Et pourtant, on trouve une cour royale, des plus petites, des exclus, des prédicateurs, des paysans, des troubadours, des guérisseurs et ceux dont la différence, une fois remarquée, ne fait pas survivre une journée…

L’Enquêteur se concentra sur son travail et ses yeux observateurs semblèrent décortiquer. Une attitude un peu discourtoise qui ne gêna pas l’hôtesse, préférant lui laisser le temps de prendre ses repères. Après tout, son mode de vie simple et humble ne correspondait pas aux idées préconçues sur ses congénères et cet « exotisme » excitait normalement toutes les curiosités. Mais elle espérait secrètement que ceci n’aille pas aux oreilles de la Reine et par la même occasion celles de son Oncle. Oh ! Il ne lui en voudrait pas, mais risquerait bien de lui donner des conseils des plus désagréables à suivre afin de paraître digne au regard d’un éventuel « futur époux » en visite. Et peut-être même de faire venir une « Madame Protocole » pour y veiller.
Il ne fallut pas attendre longtemps pour que ce dernier fasse un trait d’humour. Narcissa mima un rire, heureuse de savoir que son interlocuteur se qualifia, d’une façon détournée, de prudent et de solitaire. Il n’y aurait donc que le strict nécessaire, le danger fut donc écarté. Elle prit donc une tasse, lui servit cette liqueur verdâtre et répondit :


- Les pâtisseries sont aussi pour vous. Faites comme chez vous ! Faites comme chez vous !

Elle reposa la théière et sourit à la question amusante de l’Enquêteur :

- Elles viennent à notre table presque tous les soirs et puisque nous sommes entre nous, elles sont bien plus voraces que les vrais.

En enlevant quelques plumes sur le canapé, elle continua :

- En vérité je vous le dis, les poules ont bien plus à nous apprendre sur le comportement humain que les plus grands philosophes. Ce n’est pas pour rien qu’elles sont les reines de la basse cour, si vous voyez ce que je veux dire…

De toute façon entre un poulailler et les affres du pouvoir, il n’y avait qu’un pas. Ainsi, philosophe, elle soupira :

- Mais ainsi est faite la vie ! Pour mon comportement. Étant issue d’une haute famille, j’ai toujours vécu avec la menace d’un attentat, par mesure de prudence et d’apprentissage. Une position élevée est toujours enviable et peu de gens se rendent compte que le pouvoir n’est que le sommet d’un précipice. Enfin… Je ne vais tout de même pas pleurer parce qu’un fou est venu frapper à ma porte ? Fit-elle en souriant, puis après avoir but une gorgée. Je dois bien faire cet aveu. Je pensais être en sécurité, aussi loin de mes terres. De plus, les défenses de ce bâtiment étaient réputées comme excellentes… Ah ! Quelle imprudence, n’est-ce pas ?

Elle posa doucement la tasse, en attendant la prochaine réaction de l’Enquêteur, laissant ainsi le loisir d’agir à sa guise. Il était hors de question que son invité se sente mal à l’aise.

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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeSam 12 Mar 2011 - 22:58

Owen prit la tasse que la jeune femme lui tendit et jeta un regard sur les pâtisseries qu'elle lui proposait. Il n'y avait pas fait réellement attention de prime abord, mais une fois qu'elle en eut fait la remarque, l'odeur qui s'en dégageait titilla ses narines. Néanmoins il n'était pas ici pour déguster quelques pâtisseries et prendre le thé. Il appréciait la cordialité avec laquelle il avait été accueilli mais il n'était pas là pour discuter potins et mondanités tout en se remplissant l'estomac.

« - Je vous remercie, mais je n'ai pas faim. »

Un refus prononcé avec force bienveillance, laissant réellement transparaître le fait qu'il appréciait véritablement cette attention mais qu'elle était, malheureusement, inutile. Il ne douta néanmoins pas que les pâtisseries seraient mangées, il aurait été impensable qu'elles finissent jetées alors qu'elles étaient vraisemblablement succulentes. Il écouta un peu distraitement la jeune femme parler des poules. La question ne l'intéressait pas réellement, toutefois, il se montra cordial et éduqué en faisant au moins semblant d'écouter. Subtilement, il observait son interlocutrice, sa manière d'être, de parler, de penser aussi car les paroles étaient, d'une certaine manière, le reflet de la pensée. Qu'on puisse penser que les poules étaient un miroir parfait pour l'homme l'amusait légèrement. Il ne souhaitait néanmoins pas discuter de ce sujet-là, surement hautement philosophique et dont on pourrait débattre pendant plusieurs heures, avec la jeune femme. En revanche, il était évident que cette jeune femme était beaucoup plus réfléchie qu'on ne pourrait le penser d'une personne de son âge. Bien entendu, on aurait aussi pu penser qu'elle ait été fiancée ou même mariée – ce n'était pas rare à cet âge-là – ce qui ne semblait pas être le cas. Quoiqu'il en fut, cela ne le concernait pas. Mais il s'était un peu renseigné sur les Saint-Loup et il avait pu apprendre plusieurs choses intéressantes.

Elle dévia enfin sur les frasques d'une nuit dernière, concernant l'agression, l'altercation qu'elle avait eu avec l'Agent du Diable. Certes, les familles nobles étaient toujours en proie à la jalousie et donc, éventuellement, aux tentatives sanguinaires des gens du peuple, ou même, plus souvent d'ailleurs, des autres nobles, qu'ils soient moins influents et donc jaloux, ou plus influents et donc apeurés. Owen en avait arrêtés plusieurs d'ailleurs, mais ce n'était point l'objet de cette discussion, même s'il ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en repensant à ce noble qui avait tenté de lui échappé et qui finalement s'était retrouvé à courir à moitié nu dans le Château... Parfois la peur faisait faire tellement de choses stupides... La dernière phrase de la jeune femme éveilla la curiosité de l'Enquêteur. Il ne fallait pas grand-chose, certes, mais c'était toujours le point de départ de pistes potentielles, ou non. On ne pouvait vérifier l'état d'un chemin qu'en l'arpentant jusqu'au bout, quitte à éventuellement revenir sur ses pas pour en changer.


« - Étiez-vous à ce point menacée à Rodez ? Peut-être quelqu'un qui aurait eu la volonté de vous suivre jusqu'ici ? »

Après tout, l'Agent du diable venait bien de quelque part, non ? Owen but une gorgée de son thé avant de reposer la tasse sur la table. Il écoutait maintenant avec attention. Le sujet commençait à être abordé et il lui fallait maintenant retenir tout ce qui serait dit, suggéré par la parole ou les gestes, dissimulé peut-être même aussi.
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeMar 22 Mar 2011 - 19:43

Comment répondre correctement pour aider l’Enquêteur ? Narcissa réfléchit, faire un résumé d’une telle période sans faire de digression était une tâche difficile. Parler de ses ennemis revenait à raconter toute l’histoire de sa vie après la mort de son père. Pour le moment, une période des plus douloureuses dont elle eut toutes les peines du monde pour en sortir, avec une certaine dignité. Pour un résultat plus ou moins durable pour certains cas, mais au fil des mois la mémoire collective commençait de plus en plus à l’oublier. Étant d’une bonne nature et prompte au pardon, malgré les sacrifices, Narcissa n’était pas amère en se consolant par cette conviction que toutes les leçons acquises par ces expériences lui seraient un jour, profitables. Mais chaque ennemi étant venu avec une histoire compliquée qui s’imbriquait par le biais des relations dans un schéma plus alambiqué… Cela donnait un tel sac de nœuds… Comment faire une bonne synthèse ?
Même si cela donnait quelque chose de décousu, elle lui énuméra ce qui lui semblait être les points les plus importants :


- Ils sont suffisamment rusés et lâches pour cacher le vrai mort dans un tas et en comprendre tous les bénéfices, tout autant de manipuler l’esprit d’un homme pour appliquer un tel plan… Même si je les pense plus favorable à ruiner définitivement une famille… Oui, la chute est leur arme préférée… Donc, ils ont bien plus d’attentions pour mes alliés les plus fragiles… Pas parce qu’ils ont ma sympathie, car avec mes futures fiançailles je ne reviendrai surement plus à Rodez et par conséquent, je ne suis plus un véritable obstacle à leurs yeux…

Elle fronçât les sourcils et tenta d’imaginer la possibilité qu’une personne l’ayant plus ou moins détesté puisse venir à Forbach, ce qui lui semblait vraiment improbable et farfelu. Ses connaissances n’avaient aucun lien avec ce village, enfin selon les apparences…

- En vérité, je ne pense pas qu’il y puisse avoir dans le cercle des mes anciens détracteurs, une personnalité qui soit aussi hargneuse pour souhaiter me détruire dans le village où je suis sensée me reposer. Comme je vous l’ai dit, je ne reviendrai surement plus à Rodez donc je fais presque partie d’une ancienne histoire... Ma vie n'était pas menacée comme ici.
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeMar 22 Mar 2011 - 22:56

D’un point de vue strictement personnel, l’Enquêteur de la Reine doutait sincèrement que quelqu’un ait fait le chemin de Rodez pour venir s’en prendre à la petite Saint-Loup sans même essayer de venir se frotter à la mère elle-même. Bien entendu, il était plus facile de se frotter à l’engeance « faible » de la famille que l’on désirait plier et briser, mais quitte à anéantir les Saint-Loup, pourquoi ne pas s’occuper de toute la famille ? Du moins, Owen ne tenait à négliger aucune piste, après tout, un ennemi de cette famille aurait très bien pu arriver en ville et se rendre compte qu’un criminel parcourait déjà ses rues, avant de reprendre ce fait à son avantage en ce faisant passer pour lui. Ainsi, la mort de la petite Narcissa serait passée presque inaperçu et le criminel aurait pu tranquillement retourner chez lui sans que l’on puisse soupçonner les ennemis de la famille. Voilà peut-être la raison pour laquelle seule la jeune femme avait été visée et non sa mère. Il était difficile de faire la liaison à présent, il manquait trop d’éléments et, quoiqu’il arrive, il fallait d’abord privilégier la piste de l’Agent du Diable, qui, si l’on écoutait la petite Narcissa, était quand même la plus probable. Néanmoins, ils auraient tout le temps de discuter de cette éventualité, pour le moment, mieux valait essayer d’aller plus en avant dans la piste d’un ennemi héréditaire, même si elle ne mènerait sans doute à rien. Au moins, cette piste là serait définitivement classée et ainsi ils suivraient un chemin méthodique et surement plus concluant que de foncer directement tête baissée vers l’évidence.

Toutefois comment aller plus loin lorsque la situation est claire à ce point-là ? Si la jeune femme elle-même ne voyait pas ses propres ennemis courir après elle pour la rattraper, où qu’elle soit, et tenter de la tuer, il n’y avait aucune raison de chercher davantage d’informations en ce sens, même si cela permettait d’en apprendre plus sur elle. Il sortit son carnet et nota les quelques informations qu’il venait de récolter. Il le feuilleta un peu et le remit à sa place.


« - Aucun d’entre eux ne serait donc capable de faire tout cela ? Vous en êtes sûre ? Je ne remets pas en doute votre jugement, mais je préfère avoir des certitudes avant d’abandonner une piste, même si je la garderai sans doute à l’esprit. Après tout, on n’est jamais véritablement certain avant d’avoir élucidé la vérité. »

Il reprit une gorgée de sa tasse de thé tout en écoutant la réponse de la jeune femme qui clôturerait certainement ce sujet là. Il réfléchit un instant, se demandant s’il devait immédiatement passer au sujet de l’Agent du Diable, toutefois, il jugea plus importun de discuter d’autre chose. Ils auraient tout le loisir d’aller au lieu de l’agression et discuter pleinement du sujet principal. Owen aimait beaucoup tirer sur toutes les petites ficelles et découvrir si quelque chose d’utile en tombait.

« - Vous êtes ici depuis longtemps ? Connaissez-vous beaucoup de monde à Forbach ? Des amies, des connaissances de votre mère ? Avez-vous de la famille ? »

Nouvelles pistes, nouvelles possibilités. Après tout pourquoi chercher dans les vieux ennemis ? Peut-être que la famille de Saint-Loup s’était fait directement des ennemis à Forbach, même s’il en doutait, mais cela permettait d’ouvrir le champ des possibles et surtout d’en obtenir davantage sur cette famille dont il ne connaissait pas grand-chose. L’oreille aux aguets, il porta de nouveau sa tasse à ses lèvres pour finir ce thé qui était tout simplement délicieux.
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeJeu 24 Mar 2011 - 15:58

Ayant tenté sans succès avec Anna de trouver les clefs des énigmes des adultes, sa curiosité revint pour poser quelques questions sur les recherches des mystères de Forbach…

- Tout est possible, vous avez raison… Mais le regard des habitants ne vous a pas semblé marqué… comme si quelque chose de grave se fut produit dans un temps plus ancien ? J’ai retrouvé cette même façon de regarder sur les survivants de la peste de 1641, chez moi… Je ne pense pas que quelques morts d’hypothétiques sorcières sur un bûcher en 1640 n’auraient pas pu marquer à ce point. Non, il a dû se passer quelque chose de bien plus grave et qui a forcément touché le cœur des familles… Quelque chose de suffisamment intime pour qu’ils décident de garder le silence et d’agir, le jour, comme si de rien n’était… Il y a une sorte de lien qui les unit… Je pense que s’il doit y avoir des ennemis de ce côté-là, que cela n’aille pas jusqu’à tuer. Rien que, nommer la Mort semble les glacer jusqu’aux os. Et puis pourquoi maintenant ?

Elle se souvint de sa tante qui lui avait demandé pour rire, de le noyer de détails anodins, l’une de ses meilleures spécialités, soit dit en passant. Pourtant, converser avec un être ayant ce statut d’étranger était bienvenu et la rendait plus confiante. Pas à dévoiler sa vocation toute neuve d’apprentie sorcière à mi-temps, l’ayant classé dans le domaine quotidien de ces leçons données par ses précepteurs. Mais comment ne pas être gênée d’annoncer être originaire d’un village à l’antipode de sa façon de vivre ? D’une voix plus posée et un maintien plus raide, elle continua :

- En effet, certaines des branches de mon arbre généalogique viennent de Forbach. Je ne connais pas encore l’étendue. Il est donc possible que j’aie rencontré des cousins, sans même m’en rendre compte… Je sais que j’ai une tante qui détient un commerce de draperies des plus florissants. Je pense que si elle avait des ennemis, ce qui m’étonnerait si j’en crois la mentalité des commerçants de ce Comté, ils n’auraient certainement pas cherché à me toucher. Quels en seraient les bénéfices ? Ridicules ! Mère et moi sommes ici depuis huit mois, pour nous reposer avant mon mariage. Hélas ! Il fallait qu’il y ait ce massacre.

Après cette annonce difficile, la jeune fille fut si détendue qu’elle eut oublié toute trace surnaturelle de sa vie. De plus, connaissant les idées reçues sur ce domaine, elle se savait parfaitement en sécurité. Elle était bien trop prude pour danser nue autour d’un feu et avec des inconnues, par exemple. Non, sous les yeux de tous, il était impossible qu’on sache son secret sur sa véritable nature… À moins que cela soit encore l’objet d’un optimisme forcené.

Narcissa ne savait pas tout sur la vie de sa mère même si elle avait quelques doutes sur les histoires qu’on ait pu lui raconter sur son passé. Son enquête étant infructueuse, sa confiance comme son amour permirent d’attendre que Cassandra soit prête à lui dévoiler ces secrets. Elle préféra alors raconter les deux versions d’un tel départ : l’officielle et ce qui lui semblait être la vraie raison.


- Pour ne pas vous mentir, nous avons choisi ce village, car il était également une bonne excuse pour nous éloigner de Rodez. Nous aimons beaucoup nos terres, mais, voyez-vous depuis la mort de mon père, il y a maintenant quelques années, il fut pour nous de plus en plus difficile de vivre avec le souvenir. Mère est née dans ce village, mais a vécu une grande partie de sa vie, à Rome. Elle n’a donc, ici, que des relations datant de son enfance. Aucun ennemi de ce côté-là non plus. Oh ! Il existe des jalousies, car une personne issue de la Haute Bourgeoisie se marie au mieux avec un noble désargenté, certainement pas avec un comte riche dont la famille possède une influence, non négligeable, à la Cour. Mais cela ne va pas plus loin que des murmures quand nous passons. Rien de bien méchant.

Elle remplit de nouveau sa tasse et continua beaucoup plus enjoué :

- Bien que Forbach soit un grand village, nous pouvons rapidement arriver à connaître tout le monde. Mes connaissances sont donc autant dues à ma mère, qu’au détour d’une rue ou d’une tasse de thé. Pas au point d’avoir des ennemis… À moins que les habitants soient plus capricieux que je le pensais. Et cette manie de toujours accuser un geste anodin de sorcier, sans oublier cette propension à croire au merveilleux ! Je me souviens, dans le jardin de l’Église, lors des grandes neiges, j’ai été obligée de me cacher, car pour protéger mes chaussures, j’ai été obligé de marcher sur mes propres traces. Un enfant pensait qu’une sorcière à patte de bouc venait l’agresser ! Si ce petit m’avait reconnu, j’aurais été au-devant d’un petit scandale. Heureusement que Père Ethan est un homme intelligent ayant un esprit et un goût pour l’érudition appréciables … L’avez-vous rencontré ?

Elle se permit d’observer son invité et fut heureuse de ne pas avoir manqué à son devoir de parfaite hôte. Il semblait être détendu, car mis en valeur et avoir pris quelques marques.

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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeJeu 24 Mar 2011 - 17:35

Ce que soulevait la jeune fille était quelque chose de fondamentalement véridique. D'une certaine manière, les habitants de Forbach avaient leur façon bien à eux de vivre dans cette ville, si bien qu'être un étranger devenait quelque chose de visible comme le nez au milieu de la figure, non pas parce votre accent ou votre physique légèrement différent, mais bel et bien par votre façon de vivre comparativement à la leur. Certes un noble vivra toujours différemment d'un paysan qui travaille sa terre, et pourtant, à Forbach, un noble étranger pouvait se sentir radicalement de son homologue local tandis que la différence entre le noble et le paysan deviendrait presque infime, un reliquat résistant simplement à cause des vêtements ou de certaines habitudes. Oui, Owen l'avait remarqué, et pas seulement à cause de l'accueil qu'on faisait aux étrangers à Forbach, mais simplement car un tel détal ne pouvait échapper à quiconque ne vivait pas dans cette ville. Quiconque n'avait pas partagé l'histoire de Forbach ne pouvait décemment pas comprendre et vivre dans le même monde que ses habitants présents depuis le début. Il s'agissait forcément d'un événement majeur, une crise véritable, quelque chose qui avait marqué les cœurs et les esprits. L'Enquêteur s'était renseigné, néanmoins, il avait été difficile de lier cause et effet. Qui plus est, cela n'avait pour l'instant aucun lien direct avec ses investigations et il avait suffisamment de pain sur la planche pour se pencher sur davantage de questions sans réponses. Viendrait peut-être un moment où il se renseignerait plus à ce sujet, mais il fallait d'abord résoudre une enquête qui restait aussi embrumée que Forbach elle-même, de bon matin.

Néanmoins l'interrogation rhétorique de la jeune Narcissa était légèrement rapide. La notion de temps intervenait souvent dans un meurtre, mais d'une manière beaucoup plus illogique qu'on se plaisait à le croire. Il était évident que dans la plupart des cas, les meurtres étaient dit « passionnés » et exécutés assez rapidement après qu'une cause déclenche l'envie de tuer. Mais une partie des meurtriers n'était pas aussi compulsive et pouvait attendre parfois de longs mois, voire plus, pour enfin prendre leur vengeance. Le fameux proverbe comme quoi la vengeance est un plat qui se mange froid prenait tout son sens avec eux. Méthodiques, certains attendent simplement le bon moment en étudiant les allées et venues de leur victime. D'autres fomentent le plan idéal, ne négligeant presque aucun détail et ne se permettent d'agir que lorsqu'ils sont certains que rien ne viendra se mettre en travers de leurs plans. Toutefois Owen n'allait pas mettre ceci dans la discussion, ce n'était pas nécessaire et puis il ne semblait effectivement n'y avoir aucune raison de se préoccuper de cette piste qui semblait plus froide que les dernières contrées nordiques explorées.


« - Vous seriez étonné de la logique des meurtriers mademoiselle. Mais je vous en prie, poursuivez. »

Il l'écouta alors parler de ses origines, de sa tante qui tenait un commerce florissant en ville. L'hypothèse de s'en prendre à la nièce pour atteindre la tante lui avait effleuré l'esprit, nécessairement, mais cela semblait effectivement assez farfelu d'aller jusqu'à cette extrémité, surtout la mère et sa fille ne venait d'arriver que l'année dernière. A moins d'une querelle récente... Il nota l'information dans un coin de son esprit, songeant peut-être à aller rendre une visite à cette fameuse tante s'il devait faire choux blanc sur ses autres pistes.

« - Pour des gens qui vivent constamment sous la menace des Sorcières, brandie par les Inquisiteurs, il est somme toute normal de finir par voir le mal partout, même si ce n'est que pour bien se faire voir des autorités et espérer ainsi gagner de la tranquillité vis-à-vis d'elles. Cela ne m'étonne pas plus que cela, j'ai déjà eu à faire avec ce genre de personnes. Mais pour répondre à votre question, non je ne connais pas le Père Ethan, je n'ai pas eu le plaisir de le voir. »

Il griffonna quelque chose dans son carnet tout en continuant la discussion:

« - Bien, je pense donc que nous pouvons écarter la thèse d'un ennemi probable parmi les personnes de votre entourage ou de celui de votre famille, même si je me permettrais surement d'y regarder d'un peu plus près si le reste n'est pas concluant. Toutefois, je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps que nécessaire, aussi peut-être pourrions nous aborder plus en avant la raison de ma présence ici. Peut-être même pourriez-vous me décrire ce qu'il s'est passé directement à l'endroit où cela s'est passé, si cela ne vous dérange pas bien entendu, mais j'aime à m'imprégner des lieux, ils en apprennent parfois beaucoup plus qu'on ne pourrait le penser. »
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeDim 3 Avr 2011 - 18:21

- Avec grand plaisir ! Depuis les travaux dans les pièces principales, je préfère prendre ce chemin pour aller dans ma chambre.

Narcissa se dirigea vers une tapisserie et leva un pan, pour ouvrir une porte qui donna sur un long couloir faiblement éclairé qu’elle arpenta avec une grande assurance. Chaque vaisseau de lumière éclairait une porte blanchie où se trouvait un médaillon peint de scène étrange et accompagnée d’une note de musique : une jeune fille se baignant dans une marre de sang et observée par un vieil homme satisfait (do), un loup chantant aux étoiles (la), un mouton tuant son berger devant sa femme en train de rire (ré)... Chaque porte comportait d’un large verrou en métal argenté dont des phrases hébraïques de l’Ancien Testament étaient gravées au couteau. De l’autre côté, de petites tables où reposaient de petites statues avec des têtes d’animaux, représentant une expression humaine.

- L’ancien habitant des lieux a perdu sa fille dans des conditions tragiques et prétendait que depuis, le fantôme de sa tendre disparue venait le hanter. Tout n’est que codes et toutes les clefs des verrous sont de formes curieuses. Le deuil peut vous faire traverser de telles épreuves ! Ah, voici ma porte, le cygne blanc dévoré par le lion et c’est la seule statue aveugle de forme humaine de cette série. Je pense avoir hérité de la chambre de la défunte.

Elle souleva le trousseau de sa ceinture, chercha une qui avait une forme de cœur en arabesques. Et en profita pour donner les premières informations sur son agression :

- Ce verrou fait grand bruit. Or, j’ai un sommeil fragile. Il n’est donc pas passé par ici, car je surveille toujours en deux fois, avant de dormir, si toutes les portes sont fermées. À moins qu’il y ait un truc… Après tout, ce fantôme pourrait être au lieu d’un délire d’un fou, une escroquerie… Ah ! La voilà ! Il la nommait « cœur des innocents ».

Trois coups de clef vers la gauche, deux vers la droite et une poignée de secondes plus tard, ils purent entrer dans une pièce glaciale, rien n’avait été touché depuis cette terrible nuit. Une chambre de forme étrange (neuf murs) avec trois portes toutes opposées : une pour le couloir, une qui menait aux appartements de Cassandra de Saint-Loup et une autre vers ses propres appartements. À gauche, en bas, les paniers des six chiens donc reposèrent (dans l’un d’entre eux) un morceau du pantalon de l’Agent du Diable. Plus au fond, la fenêtre brisée et une longue trainée de sang séché qui mena devant la porte des appartements de sa mère et trois pas plus loin, à son lit. Au pied du lit, deux marre de sang, une plus grande avec beaucoup d’éclaboussures sur la porte, signe d’un coup de feu. Le seul souci fut dans le sens de cette marre, pas au bon côté. L’autre marre, plus petite fut à l’opposé, tout prêt du coffre en bois à un grand pas du lit. Autour du coffre, de petits morceaux de terres et d’herbes piétinés. Une chemise de nuit ensanglantée et en lambeaux recouvrait une partie du tapis entre la cheminée et le lit. On pouvait sentir fortement l’odeur fétide de l’Agent du Diable. Narcissa observa pour la première fois l’ampleur de son agression et devint pâle, elle ne pensait pas qu’elle avait vécut un tel enfer, un tel bain de sang.

- Cette porte devant nous donne directement mes appartements. A notre droite, ouvre directement sur ceux de ma mère et sa chambre en particulier. D’après ses dires, il m’a observé pendant que je dormais. Il était sur ce coffre. Il m’a réveillé par un coup de botte sur mon pied. Ici ! C’est ainsi que tout a commencé.

Elle préféra laisser l’Enquêteur observer la scène du crime pour poser ses questions et de ce temps, de lui permettre de prendre sur elle pour ne pas perdre la force de ses jambes.
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeLun 4 Avr 2011 - 11:33

Owen rangea son carnet tout en prenant la suite de la jeune fille. Alors qu'elle se dirigeait vers une tapisserie, il eut un léger doute avant qu'elle n'en soulève un pan, dévoilant ainsi une porte qu'ils passèrent pour aboutir dans un couloir faiblement éclairé. Elle semblait bien à l'aise dans ce dédale – qui n'en était pas vraiment un, compte tenu de l'unicité du trajet possible. La décoration de ce couloir était fort surprenante. Chaque porte qu'ils croisaient était décorée d'une manière atypique, la plupart peinte de scènes improbables ou plutôt contradictoires. Curieux par nature, Owen y consacrait une forte attention, le chemin en demandant fort peu. Narcissa décela peut-être sa curiosité, puisqu'elle se mit à expliquer le pourquoi – bien qu'un peu léger – de ces excentricités. L'Enquêteur voyait mal comment de telles choses pouvaient protéger d'un fantôme, mais pourquoi pas. Au moins cela changeait des couloirs classiques et décorés trop banalement. C'était amusant aussi de découvrir les petites statuettes qui faisaient face aux différentes portes, posées sur de minces tables. Owen n'en était point déstabilisé, mieux encore, il aurait presque prit volontiers du temps pour découvrir lorsqu'ils s'arrêtèrent devant une porte où un signe blanc se faisait dévorer par un lion. Elle lui expliqua qu'il devait sans doute s'agir de la chambre de la jeune défunte. C'était probable, même si l'Enquêteur n'aurait pu réellement s'avancer qu'en ayant l'ensemble des faits sous la main et il n'était pas là pour élucider une énigme.

Elle chercha l'une de ses clefs à son trousseau et en profita puis lui expliquer que l'Agent du Diable n'avait pas pu passer par cette porte. Les explications étaient logiques et sensées, si cette jeune femme avait véritablement le sommeil léger, le bruit, que le verrou fit lorsque cette dernière l'ouvrit, aurait pu vraisemblablement la réveiller. Il était toujours bon de savoir cela, même si on ne pouvait pas exclure qu'il existait peut-être une façon « silencieuse » d'ouvrir cette porte. Lorsque la porte fut ouverte, il entra à la suite de Narcissa et découvrit qu'effectivement rien n'avait été, apparemment, touché depuis l'agression. La scène était quelque peu surréaliste, il fallait l'admettre, mais Owen avait déjà vu de nombreuses scènes de crime, aussi il était habitué à ce genre de choses. D'un coup d'œil circulaire, il examina l'état général des choses. Les premières détails lui sautèrent aux yeux. Il n'eut pas besoin des explications de la jeune femme, du moins pas sur la position de l'assassin, pour comprendre que c'était effectivement sur le coffre qu'il avait fait son apparition. La présence de terre et d'herbe ne pouvait que provenir de lui, c'était évident.

Owen écarta un pan de son manteau, laissant voir une espèce de bourse en cuir. Il en défit un nœud et elle se déroula, laissant apparaître différentes choses, notamment des petits outils métalliques. Il commença à faire le tour de la chambre, méthodiquement, presque religieusement. Lorsqu'il remarqua le silence, il prit la parole, tout en continuant son investigation:


« - Je vous en prie, racontez-moi la scène. »

Et il poursuivit ses petites observations, notant, de ça, de là, quelques informations sur son carnet ou récupérant des petites choses à l'aide d'un objet de sa sacoche pour le voir de plus près ou le sentir. En même temps, il écoutait le récit de la jeune fille. Il était parfaitement capable de se concentrer sur les deux choses en même temps, qui plus est, cela permettrait d'expliquer la présence de certaines choses à la place où elles étaient. Avec le visuel et le récit, il parviendrait à imaginer la scène telle qu'elle s'était déroulée...
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeDim 10 Avr 2011 - 21:53

Les mains derrière le dos, le maintien aussi solennel qu’un soldat, tout en faisant les cents pas et en pointant du doigt quand il le fallait, elle poursuivit son récit :

- Après avoir passé l’état de surprise, ma curiosité fut mise en branle. Ainsi, j’en ai profité pour le mettre en confiance et lui poser quelques questions. Il s’est levé, a fanfaronné… Ici, ici et ici. Tout en théâtralité, veuillez me pardonner pour ce que je vais dire, il m’a expliqué que vous ne pourriez jamais rien faire contre lui, justement parce qu’il se pense hors de toute logique et par conséquent vous avez un esprit… étroit. Il se qualifie de force la nature imprévisible et impitoyable. Ayant une excellente mémoire, je peux vous donner les gestes et les mots précis. Si vous le désirez ?

Par contre, elle devait reconnaître que l’Agent du Diable avait raison, elle avait rapidement apprécié les qualités de l’Enquêteur. Ce n’était pas un monstre légal, mais elle arrivait presque à croire que son agresseur était déçu par lui. Pourtant, elle ne put s’imaginer de le voir tapis quelque part en train de l’observer… Connaissait-il sa véritable nature ? Elle fronça les sourcils et continua :

- Bon, il s’est dirigé ici, pour me caresser les cheveux et me dire que personne ne pourra me sauver. J’ai crié et il m’a assommé. J’ai tenté de fuir même sonner, il est… Bref, il est arrivé un moment, ou après avoir hésité sur le lit pour me tuer, il sortit une chainette d’argent que vous voyez, ici. Il m’a étranglé et un temps dont je ne pourrais donner, ma mère ayant été alertée par mon appel, vint avec le pistolet de mon père. J’ai pu donc m’échapper et ma mère après quelques informations importantes dont je vous dirais après, l’acheva d’une balle en plein cœur. Mais c’était sans compter sa volonté de survie. Il s’est relevé et avant de se défenestrer nous a promit de revenir pour se venger.

Narcissa chercha une chaise et s’assit.

- Voici les phrases que j’estime les plus importantes, voici les mots précis. Mais je crois que vous seriez très déçu si vous me tuiez : un autre Agent prendrait ma place et vous perdriez de précieuses informations sur moi. Non, je crois que la meilleure solution est que vous me laissiez partir. De toute façon, je connais votre maison, je sais tout de vous, quand vous vous levez et quand vous vous couchez, quand vous voir nue et quand vous voir endormie. Vous me reverrez forcément un jour, madame... et ce n'est pas une bille de plomb qui m'en empêchera.

Puis avec un regard étrangement vide et une voix aussi neutre que possible, elle continua :

- Votre fille a de belles capacités de récupération, j'espère qu'un jour cependant elle acceptera la vérité et mes véritables intentions, madame de Saint-Loup. Voici les informations que je tenais absolument à vous donner. Il est possible que l’Agent du Diable n’agisse pas seul. Et pour votre piste de tout à l’heure, il est votre ennemi déclaré.

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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeVen 15 Avr 2011 - 10:10

Il était intéressant de voir combien les Saint-Loups avaient gardés la scène de « crime » intact. On aurait pu penser qu'ils auraient fait en sorte d'effacer ce mauvais épisode de leurs vies. Pourtant tout était probablement dans le même état dans lequel ils l'avaient laissé au « départ » de l'Agent du Diable. Alors qu'il observait encore quelques détails, il observa ensuite la petite Narcissa commencer à lui raconter ce qu'il s'était passé, marchant dans la scène pour expliquer précisément où se trouvaient les protagonistes, ce qu'ils avaient fait, à quel endroit, etc... Owen admirait la formidable mémoire de cette enfant, car même si effectivement cet événement avait dû être choquant, généralement on parvenait rarement à se souvenir de tout, du moindre geste, des moindres paroles prononcées. On finissait par rajouter des détails inventés, imaginés par la terreur, par la haine ressassée envers l'agresseur. Il n'était pas rare de voir des victimes choquées témoigner d'avoir vu un homme aux dimensions gigantesques, au visage si horrible que les miroirs s'en étaient brisés d'eux-mêmes... Bien entendu, au final, on attrapait un homme, peut-être un peu moins beau que la plupart des gens, mais loin de cette description monstrueuse.

Owen ne se froissa pas le moins du monde pour ce que lui rapporta la jeune fille. L'Agent du Diable était assuré qu'Owen ne parviendrait pas à l'arrêter. C'était un fait, il laissait peu de traces et semblait avoir apparemment pas mal de tour dans son sac. Oui, il serait difficile de l'arrêter, mais il ne fallait pas sous-estimer son adversaire. Owen ne faisait pas cette erreur et l'Agent serait bien avisé de ne pas faire de même, après tout, il n'avait jamais cherché la confrontation directe avec lui et peut-être que cela aurait très bien pu mal se terminer pour lui dans ce cas. L'enquêteur passa une main sous son manteau, près de sa ceinture et effleura doucement le pommeau de l'un de ses mousquets. Il rajouta à l'attention de la jeune fille:


« - Tout ce dont vous pourrez vous rappeler et m'aviser sera probablement utile, n'hésitez pas à abonder de détails si cela ne vous dérange pas. »

Il parlait bien entendu du fait d'évoquer de mauvais souvenirs. Mais visiblement, elle semblait au-dessus de tout cela. Un bien étonnant petit brin de femme que voilà. Il la laissa continuer, observant ses faits et gestes, notant par ici, par là, quelques informations dans son carnet. Il fut surpris à quel point elle parlait froidement de son agression. Ils arrivèrent finalement à la scène du statu quo, où la mère de la petite Narcissa avait réussi à mettre en joue le meurtrier. Owen fut étonné que le coup ne soit pas parti immédiatement et qu'ils aient eu envie de discuter. Généralement, dans ce genre de cas, on éviter de s'annoncer et on tirait immédiatement. Peut-être la peur de blesser son enfant ? Surement.

Il écouta les mots précis prononcés par l'Agent du diable. Très intéressant tout cela. Il nota une partie de ces informations dans son carnet et attendit la fin de la déclaration de Narcissa. Il jeta un regard circulaire à la pièce.


« - Ce fut la fin de votre discussion avec lui je suppose ? Que s'est-il passé ensuite ? Vu le sang présent à proximité de l'endroit que vous m'avez désigné je présume que votre mère a fini par faire feu et a touché sa cible, n'est-ce pas ? »

Owen observa encore un peu le liquide rougeâtre avant de reporter son attention sur Narcissa.
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeVen 15 Avr 2011 - 19:01

- Ce fut la fin de la discussion, car ma mère a effectivement tiré une balle qui l’a atteint vraisemblablement, proche du cœur. Il tomba a genou, la main sur sa blessure, mais le sang ne coulait pas dans le bon sens, c’est cette marre, ici. Je le sais, car j’ai lu des rapports des champs de bataille. Ensuite, son corps s’apprêtait à s’allonger, pour expirer, et mû par une volonté forcément de survie, il bondit, courut et sauta par la fenêtre les bras en croix. Et par le vent soufflant vers nous, j’ai pu entendre je reviendrai Mesdames de Saint-Loup. Pour vous. On peut lui prêter beaucoup de défauts, mais certainement pas de menteur, hélas ! Son corps est introuvable, aucune trace de chute, rien.

Et cela n’était pas faute d’avoir espéré d’avoir la preuve de sa mort ! Elle soupira et ferma les yeux, seuls mouvements de lassitude et de fatigue accordés. Puis, elle se redressa et continua :

- Mauvais acteur, mais doué pour les effets de scène, avec un instinct de survie digne d’un rat et ne ment jamais. Impossible de vous donner des indications sur son visage, car il portait un masque dont l’obscurité ne m’a pas permis de voir tous les détails. Sinon, il a une main glacée comme s’il avait un problème de santé avancé, datant déjà de quelques années au vu de l’état de sa peau, mais qui ne l’empêche pas d’avoir une grande force. L’autre main est gantée. Il porte un manteau long.

Narcissa ressentit un sentiment de paix, celui d’avoir accompli son devoir, et se permit de faire un petit sourire. Oui, pour une fois, elle avait eu les bons réflexes dans une crise. S’il n’y avait pas eu cette vengeance promise, la jeune fille aurait pu même être fière.
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeDim 17 Avr 2011 - 15:19

L’enquêteur écouta en silence les derniers détails fournit par la jeune femme concernant les détails de la « fin » de la discussion entre l’Agent du Diable et les deux membres de la famille de Saint-Loup. Il leva un sourcil lorsqu’elle lui expliqua qu’elle était étonnée de voir que le sang ne coulait pas dans le bon sens. Il remit son interrogation à quelques instants plus tard pour lui permettre de terminer sa description. De cette manière dont il s’était relevé dans un dernier effort pour se défenestrer avant de s’enfuir d’une manière qui était apparemment proche du miracle. Il jeta un œil par la fenêtre et put effectivement constater que cet homme devait être en parfaite condition physique pour pouvoir réussir une fuite pareille qui n’était pas à la portée de n’importe qui. Il fit un rapide croquis sur une page et se retourna en direction de la jeune femme.

« - Vous disiez que le sang ne « coulait pas dans le bon sens ». Qu’entendez-vous par cette expression ? La présence de mare de sang n’est pas très caractéristique lorsque l’on n’a pas la position exacte de la personne blessée ou du cadavre. »

Il écouta également les conclusions qu’elle portait sur cet homme ainsi que sa description sommaire. Il nota les informations concernant sa main. Peu étaient capable de dissimuler un tel problème, si c’était effectivement le cas, après tout la jeune femme aurait très bien l’imaginer d’elle-même, exagérant le fait que l’homme ait la peau froide par nature, ne ressentant pas cela de son autre main, gantée. Il était étonnant qu’elle puisse donner de tels détails concernant certaines choses et pas d’autres, assurant que l’obscurité l’avait empêchée de tout voir. Enfin, de toute façon, il ne pouvait se permettre de faire la fine bouche. Qui plus est, ils n’auraient surement pas l’occasion de l’interpeler sans le confondre en flagrant délit. Ce serait seulement la seule façon pour pouvoir l’appréhender. Il fallait se faire une raison, cet homme était bien trop discret pour pouvoir être arrêté en le confondant avec des descriptions physiques même très précises.

Il jeta un dernier regard circulaire à la pièce et regarda à nouveau la jeune femme. Les informations étaient intéressantes mais pas nécessairement particulièrement extraordinaires. Owen avait la preuve que cet homme savait pertinemment ce qu’il faisait et qu’il le faisait avec un professionnalisme proche de la perfection et qu’il veillait à ne pas laisser de traces superflus, juste suffisamment pour narguer sans se confondre, visiblement. Il rangea son carnet dans une poche intérieure de son manteau avant de prendre à nouveau la parole :


« - Merci pour toutes ses précisions. Je crois avoir tout ce qu’il me faut. Vos descriptions sont précises et je dois admettre que cela m’étonne d’une jeune femme comme vous, mais, comme toujours, les apparences sont souvent trompeuses. Maintenant je pense qu’il est inutile que je prenne davantage de votre temps ou peut-être avez-vous autre chose que vous jugez utile de m’apprendre ? »

Owen reposa son regard sur la mare de sang et se permit de sortir un petit tube de verre de sa petite sacoche de ceinture avant d’effectuer un petit prélèvement dont il se souvint avoir oublié de faire précédemment. Il faudrait sans doute plusieurs jours avant qu’il n’ait une réponse de son ami de Paris, mais peut-être cela vaudrait-il le coup. Peut-être…
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MessageSujet: Re: Car il y a toujours du nouveau...   Car  il y a toujours du nouveau... Icon_minitimeVen 15 Juil 2011 - 1:44


Sujet clos.
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