Voilà bien quelques années que Béatrice n'était montée à cheval. Pourtant, elle avait eu l'agréable surprise de voir qu'elle n'avait pas oublié comment diriger sa monture. La promenade jusqu'au centre ville avait été une véritable partie de plaisir, et la religieuse avait pu remarquer que le grand air avait également fait beaucoup de bien à Elena, qui semblait avoir retrouvé des couleurs.
Elles mirent pied à terre juste devant l'échoppe, et pénétrèrent dans la boutique.
La clientèle était rare à cette heure-ci de la matinée, aussi Béatrice ne fut-elle pas surprise d'être, avec Elena, la seule cliente de la couturière.
Elena fit les présentations, et la nonne salua poliment la dénommée Mathilde. Celle-ci avait posé un regard appuyé sur le corps de la religieuse, ce qui eut pour effet de mettre légèrement mal à l'aise Béatrice. Mais Elena la rassura en lui affirmant qu'elle prenait simplement ses mesures. A vue d'oeil, comme ça ? En général, n'utilisait-on pas un mètre ? Elle devait vraiment faire une drôle de tête, parce que la jeune noble le lui fit remarquer. Aussitôt, elle rougit et sourit.

"Pardon, je ne suis pas habituée à être jaugée de la sorte..."

Une fois qu'elle eut fini de la "mesurer", elle lui proposa de la suivre afin de lui montrer les différents tissus. La religieuse acquiesça et la suivit donc dans l'arrière boutique. Alors qu'elle était affairée à comparer les différents tissus, en cherchant un assez agréable à porter mais qui restait sobre - et noir, elle entendit Elena indiquer à la commerçante qu'elle paierait elle-même les robes commandées par elle. Aussitôt, elle se tourna vers la jeune femme.

"Elena, il est hors de questions que j'accepte. Vous m'offrez déjà le gîte et le couvert, je ne peux décemment pas accepter qu'en plus, vous m'offriez des vêtements ! Dame Mathilde, je vous prie de n'accepter aucun argent de sa part pour mes tenues, je les paierai moi-même."

La générosité de la jeune femme était tout à fait louable, mais Béatrice avait sur elle quelques pièces qui suffiraient amplement pour ce qu'elle comptait commander. Elle reporta son attention sur les tissus, signifiant par la même que le débat était clos, et son choix se porta sur un tissu de laine fine, noir opaque, et sur un autre, sans doute un peu plus cher, de velours marron foncé.

Elle indiqua à la couturière quels tissus avaient retenu son attention, et lui expliqua ensuite ce qu'elle désirait comme robes. Quelque chose de simple, un peu comme une tunique de religieuse, mais un peu plus marqué au niveau de la taille. Des manches droites d'une simplicité absolue, et un col montant jusqu'à mi cou pour la noire, un peu moins haut pour la marron.
La commerçante lui demanda si elle désirait des broderies, et après réflexion elle accepta. Une simple croix blanche au niveau du coeur, sur chacune des robes. Rien de plus.
Une fois la commande passée, Béatrice demanda le prix, et dans combien de temps elle pourrait venir récupérer ses vêtements. Elle comptait payer d'avance, ainsi elle n'aurait pas à s'en soucier par la suite.

La couturière annonça à Béatrice qu'elle pourrait récupérer sa commande d'ici la semaine suivante. La religieuse hocha la tête en remerciant la négociante. Cela irait parfaitement. En attendant, elle n'aurait qu'à jongler entre les robes prêtées par Elena et sa tenue officielle.
Elena prit congé, et la nonne la salua en souriant.

"Très bien, nous nous retrouverons donc pour le dîner, j'ai encore beaucoup à faire en ville. Merci encore pour tout, ma chère Elena."

Une fois la noble partie, la commerçante s'affaire à prendre les mesures exactes de la jeune femme, tout en les notant sur un petit carnet. Cela prit peu de temps, et au bout de trois quarts d'heure tout au plus Béatrice était sortie de la boutique, direction la Collégiale...
Une fois sur place, elle se dirigea vers le bureau du Second de l'Inquisition afin de prendre ses ordres, mais il ne semblait pas être présent. Aussi, après avoir erré une bonne partie de la matinée sans but précis entre les murs gris de la Collégiale et la cour du bâtiment, elle décida de se rendre utile. Son travail au couvent lui manquait. Elle passa un grand coup de balais dans toutes les salles d'interrogatoires, lustra toutes les croix qu'elle croisait, et finit par rentrer au manoir des Mirova, exténuée mais contente de sa journée, aux alentours de quinze heures.

Là, elle chercha Elena un moment, mais ne parvenant pas à la trouver, elle décida de retourner dans la bibliothèque terminer son livre. Ce qu'elle n'osait pas s'avouer, c'était qu'elle espérait secrètement y revoir Luc de Rohan... Qui ce jour là était aussi introuvable que la maîtresse de maison.
Une domestique vint lui porter une tasse de thé et quelques biscuits aux alentours de dix-sept heures, mais mis à part ça elle ne rencontra pas âme qui vive dans la grande bâtisse.
Elle termina son livre peu avant l'heure du repas, et monta se préparer avant de redescendre manger avec ses convives.

Si la journée précédente s'était plutôt mal passée pour Béatrice, celle-ci au contraire s'annonçait sous de bien meilleures augures. La discussion matinale avec Elena lui avait fait le plus grand bien, et ce fut l'esprit apaisé qu'elle prit la route de la ville en compagnie de la jeune femme. Le trajet s'était déroulé dans la bonne humeur générale, les deux demoiselles échangeant des discussions sur tout et sur rien, riant parfois même comme si elles étaient amies depuis toujours.

Elle arrivèrent enfin devant la boutique de la couturière, et mirent pied à terre en même temps. Elena était passée au magasin la veille pour récupérer sa propre commande, ainsi elle avait pu s'assurer que les robes de la religieuse étaient prêtes, elles aussi. Lorsqu'elles entrèrent, la propriétaire releva la tête de la création sur laquelle elle travaillait : une sublime robe de mariée. Béatrice se prit à penser qu'elle aurait aimé avoir l'occasion de porter une telle splendeur. Hélas, cela lui était impossible... Elle salua poliment la couturière, qui se rendait déjà dans l'arrière-boutique pour récupérer les robes.

A la grande surprise de la nonne, il n'y avait non pas deux, mais trois robes préparées pour elle. Les deux premières étaient celles qu'elle avait commandé, mais la troisième ressemblait à s'y méprendre à l'une des robes prêtées par Elena à la jeune Soeur. Aussitôt qu'elle la vit, elle se tourna vers son amie, qui gloussait de plaisir. Véritablement gênée, la religieuse lui lança :

"Voyons, Elena, il ne fallait pas ! Je ne peux l'accepter... Elle est bien trop faste pour ma condition..."

Même si elle la refusait poliment, le plaisir pouvait se lire sur son visage rosi et ses yeux pétillants. La couturière l'engagea à aller les essayer, afin de pouvoir ensuite faire les retouches, et la jeune femme n'eut pas le coeur de refuser. Aussi se saisit-elle des trois robes avant de passer dans la petite pièce réservée aux essayages. Elle en ressortit quelques minutes plus tard, vêtue de la robe marron. Celle-ci lui allait comme un gant, seules les manches étaient un peu longues. La vieille dame s'approcha d'elle pour piquer quelques épingles afin de rajuster le tissu, puis recula de quelques pas pour s'assurer de l'harmonie de l'ensemble. Satisfaite, elle demanda à Béatrice de changer de robe. Cette dernière obéit sans rechigner et passa la noire. Celle-ci n'avait pas besoin de retouches, et bientôt elle revint dans la pièce principale avec la robe commandée par Elena.

Cette robe là lui allait vraiment à merveille, Béatrice était magnifique. Le bleu du tissu faisait ressortir la couleur de ses yeux, et à ne pas en douter mettrait en valeur sa chevelure couleur blé si elle n'était pas emprisonnée dans le carcan du voile immaculé. Le visage de la religieuse s'empourpra en constatant que ses formes étaient encore plus mises en valeur qu'avec la robe prêtée par Elena, pour la bonne raison que celle-ci était parfaitement à sa taille.

Elle sourit à la noble avant de s'approcher d'elle pour lui prendre délicatement les mains.

"Elena, je ne peux décemment pas accepter un tel cadeau, vous avez déjà tant fait pour moi..."

Soeur Béatrice découvrit les trois robes et se tourna immédiatement vers la responsable de cette anomalie en disant poliment qu'il ne fallait pas faire de pareille folie et que cette robe était bien trop osée pour sa condition. Mais si cette gêne était sincère, elle masquait mal le plaisir qu'avait la jeune femme à recevoir un tel présent et qu'elle n'hésiterait pas au moins à l'essayer. Après avoir essayer les deux robes qu'elle avait demandé, c'était au tour du présent d'Elena. La noble était de plus en plus joyeuse et quand elle vit la religieuse revêtir l'étoffe de velours bleu et se montrer devant les deux femmes, elle ne put réprimer sa joie. Elle rejoignit la jeune femme et saisit ses mains.

"Vous êtes... éblouissante."

Les yeux remplis d'une joie incommensurable et le sourire large aux lèvres elle ne pouvait s'empêcher de dire que sœur Béatrice était magnifique. Mais elle refusait un tel cadeau? Ah ça non, Elena c'était donné bien du mal pour ne pas vendre la mèche et de ne pas lui dévoilé ces intentions alors elle devait accepter pareil présent. Mais, elle savait que ces mots ne suffirait pas, aussi elle déploya sa technique. Prenant le visage de son invité avec douceur elle lui sourit encore avant de dévoilé la raison d'un pareil cadeau.

"Ma chère, j'en aurait fait assez pour vous quand je l'aurai décidé."

Elle se recula ensuite pour voir à nouveau la belle religieuse et attendit quelques secondes avant de triompher.

"C'est pour mon anniversaire!"

Voilà, maintenant la jeune nonne devait s'en poser des questions. Il était vrai que le rapport n'était pas évident sur le moment et c'est pourquoi Ely s'expliqua.

"C'est bientôt mon anniversaire, dans un mois à peu près et je compte bien vous y trouver... avec cette tenue. Je ne veux pas vous voir avec autre chose et sachez-le ce n'est pas un cadeau que je vous fait. C'est une obligation pour vous."

Faire passer ça pour un caprice de noble était plus simple que de dire qu'elle voulait la voir se faire plaisir avec cette robe en se laissant tenter et mettre en valeur ses formes. Nul pêcher ici que celui du plaisir des yeux. Elena était fière d'elle même d'avoir eu une idée pareille et attendit un geste de la part de Soeur Béatrice.

"J'espèrais également que vous la porteriez aujourd'hui, mais c'est peut-être un peu trop demandé?"

Elena fit des yeux suppliants à son amie. Oui, elle commençait à intégré cette sensation, cette fille était agréable, douce et elle aimait écouté. Et puis, elle avait quelque chose, qu'Elena n'identifiait pas qui la rendait appréciable, plus qu'une autre.

Béatrice ne put s'empêcher de rougir sous le compliment que lui fit Elena. D'ailleurs, elle remarqua que celle-ci était plus qu’enthousiaste à la vue de la mise en valeur du corps de la religieuse. Il fallait bien l'avouer, elle lui allait à merveille. C'était d'ailleurs aussi l'avis de la couturière, qui hocha la tête pour signifier qu'elle partageait l'avis d'Elena.

Lorsque la jeune nonne rappela à son amie qu'elle avait déjà trop fait pour elle, celle(ci lui répondit qu'elle en aurait fait assez quand elle l'estimerait. Elle ajouta ensuite que c'était en vue de son anniversaire qu'elle lui faisait ce cadeau. Elle espérait qu'elle la porte ce jour là. Béatrice sourit.

"Soit, dans ce cas j'accepte, mais c'est bien pour vous faire plaisir..."

Elena ajouta qu'elle espérait également que Béatrice la porte aujourd'hui, mais la religieuse secoua la tête.

"C'est en effet beaucoup demander, chère Elena. Je vous fais la promesse de la porter le jour de votre anniversaire, mais en attendant ce jour pour lequel je la réserve, je la laisserai dans le placard."

Sa décision était définitive et sans appel. Elle passa de nouveau dans la petite pièce d'essayage et se rhabilla de sa robe habituelle. Malgré les yeux suppliants de son amie, elle ne pouvait décemment pas aller à la Collégiale, plus tard dans la journée, vêtue ainsi. Que penseraient les inquisiteurs d'une religieuse en tenue aguichante ? La jeune femme, une fois rhabillée, remercia la commerçante pour son excellent travail, récupéra les robes - excepté celle qu'il fallait retoucher aux manches, elle passerait plus tard dans la journée - et une fois son paquet en main se tourna vers Elena pour la serrer dans ses bras.

"Merci encore pour tout ce que vous faites pour moi, Elena. Je vous en serai éternellement reconnaissante."

Un bref silence, puis elle poursuivit :

"Vous êtes une véritable amie, pour moi."

Lorsque Béatrice avoua à la jeune femme qu'elle était une véritable amie pour elle, Elena avait rougi, au moins autant que la religieuse. Elle ne lui répondit pas et se contenta de lui sourire avant de l'entraîner bras dessus bras dessous à l'extérieur de la boutique après avoir récupéré les robes.
Puis la jeune noble lui exprima sa joie qu'elle ait accepté son cadeau, et lui expliqua qu'elle ne fêtait que rarement son anniversaire en grande cérémonie, n'étant guère amatrice de soirées mondaines. Béatrice comprenait parfaitement, elle-même n'ayant jamais vraiment apprécié non plus.
Enfin, Elena lui demanda si elle se plaisait au Manoir. La jeune nonne lui sourit et hocha la tête.

"Je m'y plais beaucoup, oui. Et je ne vous remercierai jamais assez, votre frère et vous, pour votre hospitalité."

Hormis cette dispute avec Luc, tout s'était merveilleusement bien passé jusqu'à maintenant. Elena était de très agréable compagnie, son frère était un homme très sympathique, et Luc, avant qu'il ne l'embrasse, était un jeune homme tout à fait délicieux.
Luc...
Pourquoi repensait-elle à lui ? Elle devait l'oublier, le mettre dans un recoin perdu de son esprit, au moins le temps d'apprendre à lui pardonner. C'était une chose extrêmement difficile pour elle, à l'heure actuelle, pour la simple raison qu'elle pouvait encore sentir le goût de ses lèvres sur les siennes...

**Arrête !** se maugréa-t-elle.

Elle chassa de son mieux ses pensées pour Luc et reporta son attention sur son amie lorsque celle-ci lui demanda si elle accepterait de rester plus longtemps que prévu au Manoir. Béatrice haussa les sourcils sous l'effet de la surprise. Elle ne s'était pas du tout attendue à une telle demande, aussi mit-elle un moment avant de répondre. D'ailleurs, qu'allait-elle répondre ? Bien sûr, elle était très bien chez Elena. Elle ne manquait de rien et était même un peu chouchoutée, ce qui - même en tant que religieuse - ne faisait pas de mal. D'un autre côté... Il y avait maintenant une certaine personne dans le Manoir dont elle voulait le moins possible être en présence... Un gros pour, mais aussi un gros contre. Pourtant, son hésitation fondit comme neige au soleil lorsqu'elle posa les yeux sur son amie. Aussi répondit-elle sans la moindre hésitation :

"J'accepte votre offre avec plaisir, Elena."

Le plaisir d'Elena à la réponse de la religieuse était parfaitement visible sur son visage, et Béatrice sourit lorsque son amie resserra son étreinte autour de son bras pour lui signifier sa joie.
Oui, étonnamment, elle avait accepté. Certes, elle risquait de croiser Luc à chaque détour du manoir, mais après tout, elle savait pertinemment qu'elle serait amenée à le revoir d'une manière ou d'une autre, et ce qu'elle le veuille ou non. Alors tant qu'à faire, autant faire plaisir à une amie...

En effet, elle considérait à présent Elena comme une véritable amie, même si elles ne se connaissaient que depuis peu de temps, au final. Depuis toute petite, Béatrice - alors encore appelée Aphrodite - s'attachait très vite aux gens avec qui elle s'entendait bien, quitte à être déçue par la suite. C'était un peu ce qui s'était produit avec Luc, d'ailleurs... Une rencontre inopinée, une complicité qui se crée entre deux personnes... Puis l'un des deux dérape et c'est le drame...
Mais elle ne put s'appesantir sur le sujet car déjà elles repartaient vers le marché, promenant bras-dessus bras-dessous, en papotant de tout et de rien comme si elles se connaissaient depuis l'enfance. Béatrice trouvait ça tellement agréable, ça lui changeait des années auprès de sa mère, à Rodez, et de ces deux dernières années au couvent...

Soudain, Elena s'arrêta devant une petite boutique. La religieuse crut tout d'abord qu'elle voulait regarder la vitrine, mais loin de là... Non, en fait, la cadette des Mirova se tourna vers son amie pour lui demander de lui parler un peu de sa passion, le dessin. Elle aurait aimé la voir à l'oeuvre. A cette demande, Béatrice eut un large sourire, la joie illuminant son visage.

"Et bien, vous savez, pour bien dessiner il suffit de beaucoup d'entraînement, tout n'est pas dû à un quelconque don du Ciel..."

Elle sourit et poursuivit :

"Si vous désirez me voir à l'oeuvre, et bien... Je pourrais toujours faire votre portrait, si ça vous dit."

Oui, elle pouvait tout à fait faire un croquis d'Elena, après tout elle comptait bien en faire un de Luc, avant qu'il ne tente de la détourner du chemin de Dieu... Au moins la jeune femme, elle, n'allait pas l'emmener dans un endroit tranquille pour tenter de la corrompre...

Lorsque Béatrice proposa à son amie de faire son croquis, cette dernière sembla véritablement ravie de cette proposition. Elena s'écarta légèrement de la religieuse pour la regarder de pieds en cap, une moue sur le visage, décidant que pour se faire il fallait à la dessinatrice un bon endroit pour poser ses crayons. Béatrice haussa les sourcils, ne comprenant pas vraiment où son amie voulait en venir. Finalement, Elena sortit une petite clef, qu'elle introduisit dans la serrure face à elle avant de la tourner pour ouvrir le loquet.
Là, elle annonça à la jeune nonne que c'était à elle d'ouvrir la porte et de découvrir ce qui se cachait derrière.

Béatrice s'approcha donc de la porte et tourna la poignée avant de pousser lentement la porte, découvrant petit à petit les merveilles qui s'y trouvaient. Un chevalet, des toiles, des feuilles pour esquisser des croquis, de la peinture, des crayons et autres divers matériels nécessaires à tout artiste. La surprise se lut sur son visage alors qu'elle se tournait vers son amie.

"Elena, ne me dites pas que..."

**Que c'est pour moi !**

Elle termina sa phrase dans sa tête, mais la fin était explicite, inutile de le dire à haute voix. Elle ne parvenait pas à réaliser que la surprise d'Elena était réellement pour elle. Après tout, elle n'avait rien fait pour mériter autant d'attention. En tout cas, une chose était certaine, tout cela lui faisait vraiment plaisir, comme en témoignait le sourire chaleureux qui illuminait son visage.