Le monde des Rêves du manoir Mirova

Aguerri(e)

Elena avait finit par fermé les yeux pour rejoindre le douce alcôve du cocon fantastique qui enveloppait ses rêves. Cette nuit là pourtant elle ne rêva pas au début, rien, le néant. Jusqu'à ce que son esprit s'éveille et repense à cette journée. La rencontre avec sœur Béatrice. Elle sombra dans un profond cauchemar.

La pluie battait, giclant sur les passants et souillant les pavés de boue. Elle giflait le visage et le corps enveloppé dans une simple robe blanche. Les formes avantageuses, les seins offrant leur courbes parfaites se voyaient par transparence. L'eau avait détrempé les cheveux autrefois bouclés de cette femme. Le regard vide, pointant vers le sol, une larme perla sur sa joue. Elle ne reverrait plus sa jeune fille, elle ne la verrait jamais grandir et elle en était déchirée. Son mari n'était pas encore sur la grande place, mais il arriverait bientôt. Une autre déchirure au cœur! Il l'a verrait, là, attaché à la potence qui lui avait été faite, pour elle et ses sœurs, jugées filles du démon.

Le cordage trop serré mordait vivement dans sa peau, la brulant lorsqu'on l'avait conduite à sa mort. Elle sentit une présence, celle de son époux. Elle releva le regard, ravalant sa détresse et montrant son courage. Elle se moquait bien de mourir, mais savoir qu'elle ne le reverrait plus lui tiraillait le corps et la faisait souffrir bien plus que le feu qui suivrait. L’échafaud avait été placé sous une protection pour ne pas que le bois soit mouillé. Les sorcières bruleraient aujourd'hui, en cette triste matinée. La nuit de tromperie qui avait eu lieu avant venait décimer le clan des sorcières d'Olrun. Les visages qui se trouvait ici était malheureusement coupable de ce dont on les accusaient. Elles avaient été cependant trahies par l'Oracle.

Sonia regarde une dernière fois le sol et laissa une nouvelle larme naître pour que celle-ci meurt en tombant au sol. Les cheveux noircit par l'eau étaient plaqués au visage, empêchant la sorcière d'y voir bien clair mais elle fixait son époux, une dernière fois. C'était un adieu forcé, mais si ce n'était pas maintenant, cela ne serait jamais.

Ses lèvres bougèrent. Elle lui dit une dernière fois qu'elle l'aimait. Il savait ce qu'il devrait faire. Protéger leurs enfants du mal qui rodait en cette ville et surtout rendre Elena plus forte pour qu'elle puisse se protéger mieux qu'elle.

L'instant d'attente toucha à sa fin. On vit les flammes léchées les premiers morceaux de bois. Le tout pris feu très rapidement. Le regard planté dans celui de son époux, Sonia ne cilla pas. La douleur qui s'insinuait en son cœur était bien plus puissante que n'importe quelle autre douleur. Pourtant se visage finit par plié sous la brûlure. Elle se courba en deux guidé par l'atrocité qu'elle subissait.

Elena subissait cette scène hurlant dans son rêve, sentait cette pluie si violente sur le visage. Elle criait à l'injustice sans pour autant que sa bouche n'émette aucun son, nouée par l'horreur et la tristesse. Elle en vomissait même. La scène qu'elle voyait, elle ne l'avait jamais vécue, mais elle se l'était imaginé. Elle courait à présent dans la foule, poussant les passants avec force et hargne. Elle arriva en premier rang et cessa de courir. Il était de toute façon trop tard. Elle se jurait de venger sa mère pourtant. Elle planta ses prunelles dans les yeux bleu et froid ce l'inquisiteur responsable. Une petite femme au cheveux blond qui lui adressa un sourire carnassier. C'était Sœur Béatrice.

Elle hurla derechef, souffrant milles peines. La traitresse venait de celle qu'elle hébergeait sous son toit. Son cri perça cette fois-ci et en même temps que le rêve s'évanouissait, elle hurla en réalité. Elle ouvrit les yeux, le souffle court et les images terrifiantes devant les yeux. Elle plaqua sa main contre sa bouche pour étouffer la fin de son cri et ne pas réveiller tout le monde.

"Mon dieu..."

Le souffle court elle se redressa dans son lit et resta ainsi, sans pouvoir refermer les yeux et être en paix. La tristesse de la mort de sa mère la sciait en deux.