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 Le calme après la tempête

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Alexandrine d'Hasbauer
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Alexandrine d'Hasbauer


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MessageSujet: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeDim 1 Mai 2011 - 18:57

[Suite de Exegi Monumentum Aere Perenius II/II]

Alexandrine était enfin en territoire connu, mais elle n’était pas sauver pour autant. Son bras la lançait et le livre commençait à se faire lourd. Elle ne pouvait pas s’arrêter pour autant, jouant de l’ombre familière des objets des couloirs du Château qu’elle connaissait par cœur, elle se fraya un chemin en évitant les regards. Si on la prenait avec ce le livre, c’était le bûcher assuré !

Elle fut tellement soulager de passer la porte de ses appartement, qu’elle ne se rendit pas compte que dans la peinombre quelqu’un l’attendait. Lorsque la main se posa sur son épaule, Alexandrine sursauta, lâchant ce qu’elle avait ramené des sous-sols. Qu’importe le livre, les bras se refermèrent doucement sur Alexandrine dans une étreinte familière.

"Je suis contente que tu sois saine et sauve."


Elle se blottit dans les bras de sa mère, rassurée par ce contact, elle n’en oubliait pas pour autant celui qu’elle avait laissé derrière.

Elle finit par ramasser le livre et le porter sur la table du salon, sa mère ne disait rien, mais Alexandrine savait ce qu’elle allait penser du fait qu’elle était revenue seule.

"Il … va …arriver."

Oui, elle savait qu’il allait venir. Avec ou sans le livre, peu lui importait. Alexandrine n’aspirait qu’à une chose : Adal devait franchir le seuil de leurs appartements. Car elle savait que s’il ne venait pas, ce ne serait pas parce qu’il lui avait tendu un piège, mais parce qu’il lui serait arrivé quelque chose.

La demoiselle croisa le regard de sa mère, elles avaient le même. Elisabeth s’inquiétait pour Alexandrine et Alexandrine s’inquiétait pour Adal. Elle défit sa cape et laissa apparaître sa blessure, ce n’était que superficiel, la jeune femme en était persuadée.

Sa mère se leva brusquement, mais avant qu’elle ait le temps de parler, Alexandrine prit la parole dans un murmure mélange de tristesse et de colère.

"Ce n’est pas ce que tu penses, je n’ai pas été blessée à cause de lui… bien au contraire même, il m’a sauvé la vie, mais cela ne s’est pas passé comme escompté. On a été séparé et je suis sûre… je sais qu’il va bien… qu’il va arriver… je n’aurais pas dû le laisser seul !"

Sans ajouter quoi que ce soit, sa mère se leva. Passant une main rassurante sur l’épaule de sa fille, celle-ci prit la direction de sa chambre, la jeune femme savait qu’elle n’allait pas juste se coucher, sa mère allait probablement chercher de quoi soigner sa plaie. La porte se referma doucement sur les pas de sa mère, laissant la demoiselle seule dans la peine ombre.

Alexandrine fondit en larme, elle s’en voulait tellement d’avoir laissé Adal là-bas, alors qu’elle aurait dû rester à ses côtés, coûte que coûte. S’il lui était arrivé malheur, elle ne se le pardonnerait jamais ! Et puis dans sa tête les mots, ceux des lettres qu’il lui avait écrites, ceux qu’il lui avait dit, raisonnaient et l’idée de ne plus entendre sa voix… de ne plus jamais sentir le contact de sa main dans la sienne comme lorsqu’il l’avait guidé ce soir… tout cela était tellement insupportable !
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Elisabeth d'Hasbauer
Prêtresse
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Elisabeth d'Hasbauer


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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeDim 1 Mai 2011 - 21:01

Elle avait veillé toute la nuit, attendant dans l’angoisse le retour de ce qu’elle avait de plus précieux au monde. Elisabeth n’avait pas pu l’accompagner et le regrettait, elle aurait dû se glisser dans l’ombre et les suivre ! Plus l’heure avançait et plus le regret s’installait, plus la culpabilité grandissait.

Sa seule raison de vivre avait été de protéger sa fille et elle avait fait l’erreur de la laisser seule avec un ennemi qui n’avait nullement fait preuve de sa loyauté prétendue envers Alexandrine. C’était un piège, elle en était tellement convaincue que tout ce qu’avait pu dire sa fille n’avait nullement atténué son impression première sur cette relation !

La lune éclairait de ses faibles rayons le salon où elle se trouva. Et la Veuve Hasbauer sentait les yeux de feux son mari – ou plutôt de son portrait accroché au mur – lui reprocher la bénédiction qu’elle avait donnée à sa fille pour accomplir ce plan. Lui qui avait sacrifié sa vie pour sa fille chérie, comme il devait lui en vouloir, elle n’avait finalement pas réussi à la protéger de la noirceur du Lys. Maintenant qu’Alicia était une fugitive, elle avait dû avoir tout son temps pour planifier l’embuscade à la perfection.

Elle prit une grande inspiration et alluma une chandelle au centre de la table. Elle essuya d’un revers de la main la larme qui descendait le long de sa joue. La bougie prodigua une douce lumière et la pièce sortit des ténèbres, tout comme la Vicomtesse.

Ses pensées allèrent vers Adrien et un doux sourire apparut sur son visage. Il ne lui aurait rien reproché, bien au contraire, il lui aurait sûrement déjà dit depuis longtemps qu’elle devait faire confiance à Alexandrine parce qu’ils l’avaient merveilleusement élevé. C’était comme si elle entendait sa voix, tous les souvenirs qu’elle avait étaient intactes, même après toutes ses années.

Elle respira calmement et la paix s’installa en elle. La confiance qu’elle avait en Alexandrine devait primer sur tout !

Lorsque des pas feutrés retentirent dans le couloir, Elisabeth souffla la bougie et se posta derrière la porte. C’était juste au cas où on viendrait lui annoncer que sa fille était retenue et donc au cas où un ennemi franchirait la porte. Mais ce fut une silhouette familière qui franchit le seuil. Elle fut tellement soulagée de la voir apparaître. Elle posa délicatement sa main sur son épaule et fut surprise par la réaction d’Alexandrine. Au sursaut de sa fille, elle sut que cela s’était mal passé. Et la prit dans ses bras pour la réconforter – et se persuader de la réalité de ce moment. Elle murmura quelques mots pour la rassurer.

Et puis sa fille déposa sur la table l’ouvrage… mais ce n’était pas celui pour lequel la demoiselle était descendue dans les entrailles du Château. Elle verrait ça plus tard, pour l’instant, sa fille venait d’ôter son pardessus et son coeur se mit à battre plus vite, elle se leva d’un bon prête à lui dire le fond de sa pensée sur cet ignoble individu. Mais sa fille ne lui en laissa pas le temps et finalement, elle ravala ses mots, la situation s’éclaircirait d’elle-même plus tard. Il fallait qu’elle s’occupe d’Alexandrine, elle règlerait son compte au fils de la Meneuse plus tard !

Elle se dirigea vers sa chambre pour y prendre de l’eau et des linges propres. Mais une fois dans la chambre, elle s’assit quelques instants sur le lit pour reprendre ses esprits. Elle avait écouté les mots de sa fille, mais elle n’arrivait pas les croire. Et pourtant, elle savait qu’Alexandrine ne lui mentait pas…
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Adal Loewenstein
Aguerri(e)
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Adal Loewenstein


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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeDim 1 Mai 2011 - 23:34

C’était enfin terminé. Tout était enfin terminé. Pourtant, rien ne s’était passé comme prévu. Adal aurait préféré s’en tenir au plan, mais il avait fallu improviser, et pour cause, sa mère, puis son frère, s’étaient interposés. Enfin hors de portée du danger, le jeune homme s’autorisa une pause pour souffler. S’adossant contre un mur, camouflé par l’ombre, le livre de Lumière dans un bras, il soupira longuement avant de basculer la tête en arrière contre la pierre. Cette nuit avait été celle de tous les choix. En à peine quelques heures, il n’avait pas eu d’autres alternatives que de décider de son avenir. Sans pouvoir réfléchir. Sans pouvoir peser le pour et le contre. Désormais sa voie était toute tracée. Avait-il fait une erreur ? S’était-il trompé ? Avait-il fait le bon choix ? En cet instant, il doutait de tout. Il ne réalisait pas l’horreur et le sang qu’il avait sur les mains. Adal venait de tuer son frère, sa mère, et il ne réalisait pas qu’il venait d’ôter deux vies. Il venait de commettre deux meurtres et il ne parvenait pas à y penser. C’était probablement l’adrénaline qui n’avait pas encore fini de faire son œuvre dans son organisme. La situation semblait comme irréelle, pourtant il se trouvait bien ici avec ce livre dans les mains… Comment tout cela n’aurait-il pas pu être réel ?

Un bruit provenant du bout d’un couloir l’arracha à sa pause. Probablement un garde qui faisait un tour de ronde. Adal s’écarta discrètement et prit la direction du seul endroit qui restait sûr pour lui dans ce Château : les appartements des d’Hasbauer. Il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour y arriver, même en frôlant les murs pour rester dans l’ombre et ne pas se faire repérer. Heureusement, il connaissait le chemin vers la demeure d’Alexandrine. Il évita de justesse un garde en revenant sur son trajet et en choisissant un itinéraire alternatif. Puis il arriva enfin à portée de la porte. Observant le couloir depuis un coin relativement sombre, il vérifiait que personne ne s’y trouvait avant de s’élancer. Devait-il frapper et attendre qu’on lui ouvre ou essayer de pénétrer directement dans les appartements ? Alexandrine était-elle déjà rentrée ? Il se ressaisit rapidement. Le seul moyen de répondre à ses questions était d’y rentrer, maintenant. Sortant de sa cachette, il traversa le couloir à pas de loup avant d’arriver devant la porte. Optant pour les deux solutions, il frappa doucement à la porte avant de mettre la main sur la poignée et de tenter de rentrer. Il s’aperçut rapidement que la porte n’était pas fermée et il se dépêcha de rentrer dans l’appartement avant de refermer derrière lui avant de s’adosser à la porte, le souffle court.

Il ne remarqua pas tout de suite qu’Alexandrine se trouvait là, non loin de la seule bougie qui éclairait la pièce. Après tous ces évènements, tout était enfin terminé. Ses jambes arrêtèrent de le supporter et il s’effondra au sol, adossé contre le mur, le livre de Lumière dans ses mains, la tête en arrière. Il réalisait enfin complètement toutes les conséquences de cette nuit. Il venait de se rendre compte ce à quoi il venait de renoncer, ce pourquoi il avait fait tout cela, à quel point son avenir venait d’être déterminé complètement. Il avait tué. De sang-froid, il avait tué sa mère pour le livre, pour Alexandrine… Pourtant, si cela se trouvait, Olrun ne lui permettrait pas de la voir… Peut-être aurait-il fait tout cela pour rien… Peut-être venait-il de tuer sa famille pour rien… Cette seule idée faillit lui donner la nausée… Non il n’avait pas fait cela pour rien, non, impossible. Jamais il ne pourrait vivre avec le meurtre de sa mère sur la conscience… Que venait-il de faire ?! Adal manqua de s’effondrer complètement mais fut retenue par des mains qui s’étaient posées sur ses épaules. Il releva le regard et le plongea dans les yeux d’Alexandrine… Elle était là, saine et sauve…


« - Alexandrine… »

Il baissa les yeux sur le livre et le lui tendit fébrilement.

« - Voici ce que je vous ai promis Alexandrine. Voici le livre de Lumière. »
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Alexandrine d'Hasbauer
Aguerri(e)
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Alexandrine d'Hasbauer


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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeMar 3 Mai 2011 - 11:13

Un bruit sourd et une porte qui s’ouvre, le cœur d’Alexandrine s’arrêta l’espace d’un instant. Mais finalement son souffle reprit lorsque Adal en franchit le seuil. Elle tamponna son visage pour effacer les larmes qui venaient de couler et se leva doucement, prenant sur elle pour ne pas courir vers lui, essayant d’être à la hauteur de sa mère lorsqu’il s’agissait de maîtriser ses émotions. La demoiselle alla jusqu’à lui et fut inquiète de son état, il semblait ne pas la voir, serait-il fantôme ?

La main blanche de la noble se posa délicatement sur l’épaule du jeune homme, s’assurant par ce contact de la réalité de ce qu’elle voyait. La sorcière d’Olrun fut soulagée lorsqu’elle entendit son nom et elle fut quelque peu déçue que la seule préoccupation de son interlocuteur fut le livre.

Elle prit l’ouvrage et alla le mettre sur la table, aux côtés de son homologue. Puis retourna vers lui, une fois suffisamment proche, de sa main elle parcourue le visage puis descendit à l’épaule et le long du bras jusqu’à saisir la main d’Adal, la prenant pour y déposer un baiser.

Ce qu’aurait voulu la demoiselle c’était se jeter dans ses bras, mais elle se forçait pour l’instant à une certaine convenance. Elle se rapprocha pourtant et posa sa seconde main sur le cœur du jeune homme, prenant la parole dans un murmure.

"Je vous le répète, je n’ai que faire de ce livre, c’est pour vous que je me suis inquiétée !"

Elle savait pourtant que sa mère pouvait arriver, mais elle ne put résister plus longtemps et se blottit contre lui. Elle posa la tête sur le doux tissu qui recouvrait le torse du jeune homme, elle pouvait entendre les battements de cœur du jeune homme, encore un peu trop rapide. Cela la ramena à la réalité, à une triste réalité, celle qui faisait qu’ils avaient été découverts et que les représailles du Lys n’allaient sans doute pas tarder – en étant à la hauteur de leur cruauté.

Alexandrine s’en voulu de penser des choses pareilles, après tout Adal avait prouver que ceux du Lys étaient tous ceux de son clan.

"Je vous remercie…"

Les mots se perdirent dans sa gorge, elle prit une courte respiration et reprit.

"Je vous remercie d’avoir tenu votre promesse et d’être revenu ici… en vie."


Un doute la traversa et elle mit vivement fin à ce délicieux contact. Une lueur d’inquiétude était perceptible dans son regard à la lueur de la délicate lumière de la fin de la chandelle.

"Tu… je veux dire vous n’êtes pas blesser au moins ?"

Elle le détailla de la tête au pied, mais ne vit rien d’alarmant dans l’ombre vacillante de la chandelle mourante. Puis doucement elle écarta les pans de la cape qu’il portait, après tout, elle avait bien caché sa blessure de cette façon dans les couloirs du château.

Son cœur loupa un battement lorsqu’elle découvrit le sang sur l’une des manches du jeune homme. D’instinct, elle prit par le bras et l’emmena s’asseoir, la demoiselle fut surprise qu’il la suive aussi facilement.

"Par les esprits, vous êtes blessés !"

Elle prit la main du jeune homme et commença à remonter pour voir l’étendu de la blessure, parcourant de ses doigts la peau du jeune, intacte pour l'instant.

"Ne vous inquiétez, ma mère est parti de quoi soigner les blessures."

Elle prit doucement le visage d’Adal dans sa main, le forcer à croiser son croiser son regard.

"Je suis là Adal, je prendrais soi de vous. Je ne te… vous… laisserais pas, jamais !"

Elle s’était permise d’être familière avec lui et s’en voulais quelque peu, mais après cette nuit n’étaient-ils pas plus proches que n’importe qui en ces lieux ?
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Elisabeth d'Hasbauer
Prêtresse
Prêtresse
Elisabeth d'Hasbauer


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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeMar 3 Mai 2011 - 12:53

Elle avait pris quelques instants pour reprendre ses esprits. La Prêtresse aurait voulu courir et rassembler tout ce dont elle avait besoin au plus vite pour prendre soin de sa descendance, quitte à utiliser la magie, mais le temps était comme ralenti et ses jambes avaient du mal à la porter. Elle se força à respirer calmement malgré le fait que son cœur battait comme si elle venait de courir de la forêt au château sans une halte.

Elle n’avait pas été terrifiée à ce point depuis bien longtemps. La dernière fois qu’elle attendu quelqu’un sereinement, cela s’était soldé par la mort de son tendre amour et c’était sans doute pour cela qu’elle avait géré la situation totalement différemment cette fois !

Elle finit par réussir à regrouper la bassine, le pichet d’eau, quelques linges propres et des herbes. Voulant le soulever, elle crut qu’elle ne pourrait avoir la force de l’emmener dans l’autre pièce, mais probablement grâce à l’adrénaline née de son inquiétude, elle réussit à prendre le tout !

La porte fut un obstacle de plus, elle l’ouvrit, prenant son temps, bien que ses sens lui disaient qu’elle devait faire au plus vite, que la vie de sa fille en dépendait. Mais Elisabeth ne voulait pas céder à la panique, elle savait que cela n’engendrait rien de bon.

Une fois franchit le seuil elle s’arrêta, au loin dans le salon, Alexandrine était avec quelqu’un… Adal ? Elisabeth ne pouvait en être certaine, car elle n’avait jamais réellement prêté attention à lui depuis tout ce temps. Elle se rapprocha en silence prenant garde à rester dans l’ombre du petit couloir pour ne pas être vu. Son but n’était pas d’espionner, mais plutôt de voir si sa fille lui avait dit vrai. Même s’il était là dans ses appartements et que ce qu’elle avait de plus précieux au monde se blottissait contre lui, elle n’arrivait pas à croire qu’elle allait accueillir un des fils de la Meneuse du Lys.

Elle regarda la scène incapable de bouger et pour cause. Lorsque Alexandrine avait emmené Adal pour qu’il s’assoie, elle avait vu un regard qu’elle connaissait bien. Décidemment, sa fille avait bien les yeux de son père ! Comment se pouvait-il qu’une telle chose arrive ?

Pendant un instant, Elisabeth eut de nouveau envie d’être dans l’ombre pour l’éternité. Tous les sentiments qu’elle ressentait l’oppressaient. Le doute, la crainte, la colère, le dépit, la fatalité, tout cela troublait la paix qu’elle avait ressenti en voyant Alexandrine franchir la porte saine et sauve.

Il fallait qu’elle se reprenne, Elle recula de quelques pas, pour être certaine de ne pas être vue, elle avait besoin de temps. Elle en avait besoin, pour prendre sur elle et accueillir leur invité comme il se devait même si elle le détestait alors qu’elle n’en avait aucun droit. Elle en avait besoin pour ne pas décevoir sa fille, car elle s’était promis de na pas juger l’individu sans le connaître… mais c’était tellement difficile !

Ses souvenirs la ramenèrent dans le passé, y avait-il eut un moment où elle avait été dans le même état ? Oui, lorsque sa mère et elle avaient été attaquées et c’était sa mère qu’il l’avait sauvé ce jour là. Oui c’était bel et bien, sa chère mère qui l’avait mise en mouvement alors que son corps refusait de bouger. Lorsqu’il avait fallu, elle lui avait sauvé la vie… Quoiqu’il arrive, elle avait toujours été là. Naturellement sa mère avait une façon bien mondaine de lui faire sentir son amour, mais il n’en restait pas moins qu’elle avait toujours pris soin d’Elisabeth.

Et alors qu’elle s’était toujours promis d’être une mère plus expressive que la sienne – une meilleure mère, dans le fond – elle n’allait pas être capable d’accompagner Alexandrine dans la voie que celle-ci avait choisie ? Elle devait se reprendre, coûte que coûte, elle devait être aux côtés de sa fille !
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Adal Loewenstein
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Adal Loewenstein


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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeMar 3 Mai 2011 - 19:34

Si proche... Elle était si proche de lui. Voilà des mois qu'il s'imaginait ce moment, celui où ils seraient si proches qu'il pourrait sentir la caresse de son souffle chaud, celui où il pourrait s'enivrer de son parfum subtil, celui où il pourrait frissonner au doux contact de sa peau de satin. Voilà qu'il vivait éveillé le plus doux des songes, pourtant, cette réalité là n'avait pas le goût de paradis qu'il s'était imaginé toutes ces fois pendant lesquelles il s'était laissé emporter par ses songes. Et pour cause, Adal venait de tuer deux personnes. Adal venait de tuer sa propre mère. Adossé contre la porte, l'adrénaline ne faisant plus effet, le fils de la Meneuse réalisait l'ampleur du drame qui s'était joué cette nuit. Il en avait été conscient, il savait que choisir Alexandrine impliquerait des choix, mais il ne s'était pas imaginé qu'ils seraient si lourds de conséquences, surtout si rapidement. Il avait pensé tourner le dos à sa mère, à son clan, vivre comme un paria, probablement rejeté d'Olrun et du Lys suite au vol de Livre, mais il ne s'était pas préparé mentalement à tuer sa propre mère. Pourtant... Pourtant, lorsque le choix s'était présenté, il n'avait pas hésité. De la lame brillante, cadeau de son père, il avait frappé presque instinctivement. Son esprit n'avait pas pesé la portée de son acte, probablement à cause de la précipitation et de l'excitation du moment, mais maintenant qu'il était en sécurité et au calme, l'horreur de cette vision le hantait.

Le regard presque vide, il observa la jeune femme prendre le précieux livre et le déposer sur une table, il n'en était pas sûr. Pire que tout, il s'en fichait consciencieusement. Devant ses yeux se repassait sans cesse la même scène. La vision de sa mère et lui, dans le bureau. La sensation étrange et fugace lorsqu'il tente de s'emparer du livre. La maigre résistance qu'offre le tissu de la robe de sa mère face à la lame en acier. La surprise dans son regard, cette manière de l'accompagner vers la mort. Tout. Il revoyait absolument tout, encore et encore. A peine la scène était-elle finie qu'elle recommençait. Son esprit avait peine à s'accrocher à la réalité, à cette jeune femme qui s'inquiétait pour lui et lui disait que le livre n'importait pas pour elle, qu'il était celui pour qui elle s'était inquiétée. Il n'avait que peu senti la caresse de sa main effleurant son visage, le baiser qu'elle avait posé sur sa main. Adal aurait pu paraître ailleurs, peut-être d'ailleurs aurait-il pu céder à la folie. Cela aurait été surement le cas si Alexandrine ne s'était pas blottie contre lui sans crier gare. Lorsque la sensation de chaleur de son contact percuta son esprit, le jeune homme revint enfin dans la pièce à peine éclairée d'une chandelle. Il se rendit compte que la jeune femme était contre lui, quelque chose qu'il n'aurait jamais pu qu'espérer dans ses rêves les plus fous... Il l'entendit le remercier d'avoir tenu sa promesse et d'être revenu en vie.


« - Il me serait insupportable de ne pas tenir une promesse faite à votre personne. »

Sa voix était un peu faible, mais après de pareils évènements... Toutefois, c'était la vérité, jamais il n'aurait pu lui promettre quelque chose et songer un seul instant ne pas tenir sa promesse, il l'aimait beaucoup trop pour cela. Elle se releva toutefois vivement, Adal regrettant quelque peu que cet instant soit déjà terminé. Elle lui demanda alors s'il était blessé... Non il ne l'était pas, néanmoins il n'eut pas le temps de répondre, qu'elle le détaillait déjà pour vérifier d'elle-même. Sans protester, il la laissa faire. Toutefois, il fut surpris de se faire tirer par le bras en direction de la lumière, pour le faire asseoir dans un fauteuil. A la lumière de la chandelle, il découvrit le sang qui imprégnait l'une de ses manches... Ce n'était pas le sien, il le savait.

« - Je... Je ne suis pas blessé, ce n'est pas mon sang. »


Maigre tentative pour essayer de rassurer la jeune femme, pourtant il s'agissait là de la vérité. Rien qu'à cette phrase, la même scène qui le hantait, refit son apparition et l'envoûta à nouveau. Il sentit la caresse de la main d'Alexandrine sur son visage et croisa son regard. Malgré tout, Adal semblait ailleurs...


« - Je les ai trahis... Je les ai tués... Je suis un monstre. »

Il n'avait fait que murmurer ces mots, pourtant Alexandrine devait les avoir entendu, certainement... Elle n'avait rien à faire avec lui, c'était un assassin, un monstre.
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Alexandrine d'Hasbauer
Aguerri(e)
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Alexandrine d'Hasbauer


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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeMer 4 Mai 2011 - 10:09

Alexandrine voyait bien que le jeune homme n’allait pas. Est-ce parce qu’il souffrait d’une quelconque blessure qu’elle n’arrivait pas à trouver ?

Mais finalement, comme un aveu il lui dit que non. Elle aurait du être rassurée du fait que ce n’était pas son sang pourtant la crainte n’arrivait pas à la quitter. Qu’avait-il bien pu se passer là bas ?

Elle entendit le murmure mais cela prit quelque temps pour qu’elle comprenne ce qu’il avait voulu dire et ce que cela impliquait.

"Je suis vraiment désolée…"

Alors qu’une larme glissait le long de sa joue. Mais elle n’alla pas plus loin dans son discours, elle aurait voulu lui dire que tout était de sa faute, qu’elle avait autant de sang sur les mains que lui, mais ce n’était pas d’elle qu’il s’agissait mais d’Adal. Il est vrai que la situation était nouvelle pour la demoiselle, de sa vie, elle n’avait jamais eu à réconforter une personne. Elle avait soutenu sa mère pour ne pas que celle-ci pense trop à son défunt mari, mais cela avait été facile, il lui suffisait de sourire. Alexandrine ne savait pas trop quoi dire, elle prit délicatement le visage d’Adal entre ses mains et croisa son regard.

"Vous n’êtes pas un monstre."

Alexandrine se demanda qui avait péri sous les coup d’Adal, était-ce cette femme qui avait voulu l’empêcher de sortir des souterrains ? A moins bien sur, que ce n’eut été la Meneuse, voir même Amaël. Dans ce deuxième cas, la demoiselle pensa à dire que ce n’était pas grave, qu’ils avaient beau avoir des liens du sang, ils n’en étaient pas une famille pour autant. Mais elle garda ses mots, parce que Adal était vraisemblablement sous le choc d’avoir tuer, qu’importe la personne, il avait ôter une vie et rien ne pourrait réparer son geste.

Finalement, sa mère arriva avec ce qu’il fallait pour la soigner et celle-ci posa le tout la table. Elle demanda à sa fille d’aller déposer son vêtement dans sa chambre. Alexandrine voulu protester mais n’en fit rien, elle avait confiance en sa mère tout comme celle-ci avait eu confiance en elle. Si elle lui demandait de faire cela c’était que la Vicomtesse avait une bonne raison.

Elle prit la cape qu’elle avait portée ce soir et s’avança jusqu’à sa chambre. Là elle déposa le vêtement sur une chaise, elle ne put s’empêcher de sortir le portrait qu’Adal avait fait d’elle. Puis portant son regard sur le miroir, elle ne retrouva rien de ce portrait. Comme elle regrettait, elle aurait du insister pour qu’il n’aille pas chercher le livre, elle aurait du se montrer plus forte !

Elle rangea avec précaution le tableau, même si maintenant ce n’était plus la peine puisque Adal était des leurs. Puis elle revint dans le salon, Adal n’avait pas bougé et sa mère était en train de mettre le livre de lumière dans une cache d’un de ses coffres. Le fait qu’ils aient ramené les deux l’obligeait à mettre le livre des Ombres à découvert sans autre cache qu’un linge.

La Prêtresse expliqua ensuite qu’elle allait porter les ouvrages à Europe. Alexandrine fut soulagée de ne pas avoir à le faire, elle ne voulait plus revoir cette garce qui l’avait piégé et qui dans un désir égoïste l’avait forcé à entraîner Adal dans tout ça. Elle reprit place aux cotés d’Adal, sa blessure la lançait toujours et elle continuait de saigner légèrement, mais elle se dit que ce n'était rien, qu'Adal devait passer avant tout.
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Elisabeth d'Hasbauer
Prêtresse
Prêtresse
Elisabeth d'Hasbauer


Le calme après la tempête Vide
MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeMer 4 Mai 2011 - 18:33

Elle n’avait pas entendu ce qui c’était dit mais elle savait que des mots avaient été prononcés. Elle prit une grande respiration et pénétra silencieusement dans le salon. Elle posa ce qu’elle avait dans les mains sur la table et posa ses yeux sur le jeune homme. Elle connaissait également ce regard…

"Alexandrine, ramène ton vêtement dans ta chambre."

Elle voulait être un peu seule avec Adal, elle avait quelques mots à lui dire. Elisabeth avait imaginé cette rencontre depuis qu’Alexandrine lui avait fait part de ce plan qui semblait parfait. Mais tout ce qui était en train de se passer était bien loin de ce à quoi son esprit s’était préparé. C’était à la fois plus dure et plus facile, mais tous ses sentiments qui se mélangeaient était… perturbant. Même pour quelqu’un comme elle qui avait été habituée à prendre sur elle.

Sa fille avait pris son vêtement et était partie. Elle prit sa place au côté du jeune homme une fois que le bruit de la porte se soit fait entendre.

"Je me présente, je suis la Vicomtesse Elisabeth d’Hasbauer, Prêtresse d’Olrun."


Sa voix était avenante et rassurante, comme si elle était déjà une confidente. La Dame l’avait voulu ainsi pour que ses mots se frayent un chemin dans l’esprit du jeune homme.

Elle avait eu tellement peur de lui, peur qu’il ne blesse sa fille, peur qu’il ne la lui enlève, peur qu’il ne la tue. Mais finalement, c’était lui qui avait besoin de son aide aujourd’hui. Si la situation n’avait pas été triste, elle aurait apprécié l’ironie de la situation - elle en train d'essayer de réconforter un des fils d'Alicia. Un rapide coup d’œil lorsqu’elle était arrivée lui avait permis de voir qu’il avait ramené le livre de Lumière. Il avait tenu sa promesse, Elisabeth s’était pourtant jurer de ne pas lui faire confiance, mais aujourd’hui face à lui, elle trahisait cette promesse. La Veuve crut comprendre ce que sa fille avait vu en ce jeune homme et pourquoi elle lui avait accordé sa confiance aussi rapidement. Aussi lorsqu’elle reprit la parole, ce fut à haute voix, pour en finir avec les murmures.

"Je connais l’endroit où vous vous trouvez, je sais le trouble qui est le vôtre. Écoutez-moi Adal, écoutez-moi, s’il vous plait. Il n’y a qu’un moyen de s’en sortir, un seul : il faut se raccrocher à ce qui est vivant à la lumière, se fier à ce qu’on aime, qu’importe qu’on ne s’en sente pas digne ou que l’on ait peur de leur faire du mal, il faut se raccrocher à eux !"

Elle connaissait ces ténèbres où il s’était aventuré, elle avait failli y être engloutie à la mort de son mari.

"Qu’importe ce qui vous y a conduit, il ne faut pas y rester."

Elle prit une seconde réflexion, puis se leva pour aller cherche un coffre. Elle déclencha l’ouverture d’un compartiment secret, prenant le livre de Lumière, elle dit une dernière chose à Adal en posant une main sur son épaule.

"Je vais emmener les livres à notre Grande Prêtresse, Alexandrine est blessée, soignez là en mon absence. C’est un ordre !"

Elle n’avait pas pris un ton directif, mais elle ne laissait pourtant pas le choix à Adal. C’était naturellement à lui de décider, il avait le choix entre se complaire dans les ténèbres et faire courir un risque à Alexandrine ou bien revenir à la réalité et se rendre compte qu’il y avait des gens qui comptaient sur et pour lui ici aussi.

Elisabeth espérait juste avoir fait le bon choix, elle, et qu’il soignerait effectivement sa fille sinon sa plaie risquait bel et bien de s’infecter. Elle se jura que si elle revenait et que sa fille n’était pas soignée correctement, sa vengeance serait terrible… même si elle n’avait pas encore d’idée précise sur ce qu’elle ferait.

Elle mit le second libre dans le coffre le recouvrant simplement d’un linge alors que sa fille revenait.

"Je vais porter les livres à Europe avant que trop de gens ne soient réveillés."

Sans attendre, elle prit le coffre et franchit le seuil des appartements.
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Adal Loewenstein
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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeJeu 5 Mai 2011 - 10:03

Avait-elle compris ? Les quelques mots qu'il avait réussi à murmurer étaient-ils suffisant pour qu'elle comprenne l'horreur qui s'était déroulée dans les Sous-sols du Château ? Comprenait-elle la mesure de tout ce qui venait de s'y jouer ? Était-elle consciente de ce que cela faisait de lui ? Réalisait-elle seulement tout cela, qu'il n'était qu'un meurtrier. Même s'il n'avait pas prémédité cela, qu'il ne l'avait fait que parce qu'il y avait été obligé, et donc que ça ne faisait pas de lui un assassin, il n'en restait pas moins l'auteur de la mort de deux personnes. Meurtrier, fratricide, matricide. Voilà ce qu'il était. Un enfant indigne qui avait tué sa propre mère. Adal s'enfonçait dans des profondeurs noires et sombres. Plus il réfléchissait à cet instant, plus l'horreur était grande. Il voyait encore et encore cette lame s'enfoncer dans le corps de sa mère, sans aucune résistance, son étonnement, cette façon de le regarder alors qu'il la déposait par terre... L'esprit du jeune homme ne tiendrait pas longtemps la cadence. Déjà, les propos d'Alexandrine devenait lointains, même la chaleur de sa peau sur son visage n'était déjà plus qu'une vague sensation diffuse. Pas un monstre ? Qu'était-il alors ? Qu'était-il sinon un monstre pour avoir tué de sang froid la seconde personne qu'il aimait le plus en ce bas monde ? Car ce n'était pas tant le meurtre de son frère qui l'entrainait dans les tréfonds de la démence, même si bien sûr, ce meurtre-là, ajoutait encore quelques lests à ses pieds pour mieux l'entrainer vers le fond, mais bel et bien celui de sa mère. C'était celui aux souvenirs les plus vivaces, les plus terribles, les plus douloureux. Il avait tué celle qui l'avait mise au monde...

Il ne fit pas plus attention à l'arrivée d'Elisabeth d'Hasbauer, la mère d'Alexandrine. Il ne l'entendit que très peu demander à sa fille de ramener son vêtement dans sa chambre. L'écartait-elle ? Cela ne lui faisait aucune différence, Adal n'était plus capable de raisonner véritablement. Son esprit n'était qu'une brume épaisse, sombre, dans laquelle les pensées, les sons et les sensations se perdaient les uns après les autres. Il n'eut pas de réaction lorsqu'elle s'était installée à côté de lui, pour Adal, il n'y avait de toute façon que sa mère, qu'il poignardait, encore et encore. Voilà ce que ses yeux vagues contemplaient. La mort, encore et encore, éternel châtiment imposé à celui qui avait trahi les liens du sang, l'amour qu'il portait à sa mère. Il tourna toutefois la tête vers elle lorsqu'elle se présenta. Blême, son regard aurait surement passé pour quelque chose de diabolique aux yeux d'un inquisiteur zélé, mais il s'en fichait, à vrai dire, il n'en avait surtout aucune conscience. Bien entendu, il ne répondit rien, se contentant de fixer la femme qui se trouvait à côté de lui, presque sans la voir, en filigrane de visions d'épouvante, toujours les mêmes, la même. Il l'entendit soudain, comme on entend quelqu'un de loin. Les mots mettaient du temps pour traverser l'épais brouillard qui chapeautait dorénavant l'esprit du jeune homme. Pourtant, si cela eut un impact, elle ne put en voir aucun. Cela ne faisait aucune différence pour lui. Se raccrocher à la lumière ? Mais la méritait-il, la lumière ? Après une telle horreur, méritait-il encore quoique ce soit...


« - Tuée... Elle est morte... Je l'ai tuée... Qu'ai-je fait ? ... »

Les mêmes murmures, presque prononcés inconsciemment. Voilà ce qui avait conduit Adal en ce trouble profond. Devait-il en revenir ? Ne méritait-il pas de mourir à son tour ? Il ne broncha pas lorsque la Vicomtesse se releva avant de mettre le Livre de Lumière dans un coffre. Il ne la regarda pas non plus lorsqu'elle posa une main sur son épaule, mais les mots qu'elle prononça à cet instant furent probablement les seuls à atteindre réellement l'esprit d'Adal. Comme s'il venait de se réveiller d'un long rêve, le jeune homme revit enfin la réalité. Il vit la veuve d'Hasbauer, un coffre à la main, annonçant à sa fille qu'elle allait remettre les livres à Europe, la grande prêtresse d'Olrun... Il la regarda sortir et son regard se porta sur Alexandrine.

Alexandrine est blessée, soignez-là en mon absence...

Blessée ?! Le sang d'Adal ne fit qu'un tour.


« - Alexandrine ! »

Il se leva d'un bond en direction de la jeune femme avant de s'arrêter un instant, s'étant apparemment levé trop rapidement. Il se reprit rapidement et concentra l'ensemble de son esprit sur la jeune femme. Les mots de la Vicomtesse devenaient soudain percutants.

« - Vous êtes blessée ? Est-ce grave ? Laissez-moi vous soigner. »

Sans s'en rendre compte, il avait prit dans ses mains celles de la jeune femme.
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Alexandrine d'Hasbauer
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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeLun 9 Mai 2011 - 18:13

Elle fut surprise du mouvement vif que fit Adal pour se relever, elle n’avait pas eut peur – et pour cause elle savait qu’elle n’avait rien à craindre de lui – mais ne s’y était pas attendue. La demoiselle était rassurée de l’avoir entendue prononcer son prénom et un doux sourire apparu sur son visage. Quelque chose de terrible s’était passée là-bas, c’était certain, mais Alexandrine avait du mal à réaliser les conséquences des confidences qu’Adal lui avait faite. Qu’importe, elle l’aiderait comme elle pouvait, à porter son fardeau, même si elle devait être écrasé par lui, il n’y avait rien de plus important pour elle que le jeune homme en cet instant!

Lorsqu’il lui demanda si cela était grave, elle prit soudain conscience qu’il s’inquiétait pour elle.

"Non, non, n’ayez pas d’inquiétude ! Ce n’est rien, je suis certaine que ce n’est rien."

Elle était soulagée de sentir à nouveaux le contact de ses mains dans les siennes, sa mère avait passé la porte et ce qu’elle aurait aimé s’était se blottir dans ses bras, mais il aurait été inconvenant de le faire, même s'ils étaient seuls. Cette envie la fit tout de même rougir, espérant que cela passerait inaperçu à la lumière blafarde de la chandelle mourante.

Rompant le contact avec Adal, elle finit d’arracher le tissu entaillé pour découvrir sa blessure. C’était plus profond et plus important qu’elle l’avait d’abord cru, tant pis de toutes façon, on allait la soigner.
Sa robe était fichue, mais c’était bien le cadet de ses soucis. Sa mère avait apporté ce qu’il fallait, eau, récipient, linges et quelques herbes magiques… pour les non initiés, il va sans dire.

"J’accepte volontiers que vous me soignez, mon amou...i."

A partir de ce moment, elle se laissa faire. Refusant de penser à ce qu’elle avait failli dire, elle prit place et contempla le jeune dans chacun de ses gestes. Craignant à chaque fois qu’il ne reparte, là où elle ne pourrait le rejoindre, alors ce fut elle qui rompis le silence. Dans un premier temps, elle aurait voulu s’excuser de l’avoir laisser seul, alors qu’elle s’était promis de rester avec lui quoi qu’il arrive.

Peut-être fallait-il mieux qu’elle parle de quelque chose de plus général, mais il aurait été mal venu de parler de la pluie et du beau temps après ce qui venait de se passer.

"Mère n’a pas été trop dure avec vous ? Elle peut être brusque parfois, mais c’est quelqu’un de bien et elle vous appréciera aussi lorsqu’elle vous connaîtra."

Finalement, elle n’aurait sans doute pas du parler de famille ! Les larmes vinrent, elle faisait un bien piètre soutien, alors qu’elle aurait aimé être tellement plus. Mais aucun des gestes qu’on pouvait avoir pour réconforter une personne ne lui étaient autorisés envers Adal. Ce qu’elle pouvait inutile !

Elle grimaça quelqu’un peu lorsqu’il commença à prodiguer les soins. Même si ce n’était pas la première fois qu’elle se blessait, cette douleur était du au fait qu’elle se concentrait sur sa blessure plutôt que sur la main du jeune homme qui lui avait doucement saisi le bras pour pouvoir mieux la soigner. Elle ferma les yeux, souriant aux doux souvenirs qui lui venaient ; au bord du lac puis dans les jardins… Et dire que la première rencontre avait été placé sous le joug de la suspicion en ce qui la concernait. Maintenant, cela paraissait tellement lointain qu’elle avait l’impression que cela était arrivé dans une autre vie. dommage, car ces deux rencontres étaient placé sous une tranquillité et une paix d'esprit qui étaient à présent perdues.
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Adal Loewenstein
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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeMar 10 Mai 2011 - 10:01

Ces troubles étaient oubliés pour un moment. Les mots de la veuve, Elisabeth D'Hasbauer, avaient su toucher juste le cœur du jeune homme. Il avait énormément perdu cette nuit-là, qui plus était de sa propre main, mais il ne devait pas oublier ce pourquoi il avait fait tout cela, ce pourquoi il avait défié son propre clan, ce pourquoi il avait tué sa mère et son frère. Et tout cela se trouvait devant lui, maintenant qu'il avait ouvert les yeux, il s'en était rendu compte. Certes, son geste était terriblement condamnable et il aurait préféré ne pas le réaliser mais c'était ainsi et l'on ne pouvait rien changer maintenant. La seule chose qu'il pouvait faire était de continuer à se battre pour ce pourquoi il s'était battu jusqu'à maintenant. Inconsciemment il savait qu'il y avait encore beaucoup à faire dans cette direction et il songea que la mère d'Alexandrine jouerait un rôle important dans tout ceci. C'était elle qui était allé rapporter les Livres à la Grande Prêtresse d'Olrun, celle qui avait ordonné à la jeune femme d'user de l'amour que lui portait le jeune homme pour le manipuler et lui demander de ramener les Ouvrages. Elle s'était pourtant refusée de le faire sans en faire part à Adal, elle s'était dressée contre sa Grande Prêtresse pour lui, comme il venait de se dresser contre sa Meneuse et sa mère. Certes elle n'avait pas tué, heureusement d'ailleurs, mais il avait conscience des risques qu'elle avait prit pour lui tout comme elle savait ce qu'il avait accompli pour elle. Toutefois, ramener les livres ne suffiraient peut-être pas à la Grande Prêtresse. Peut-être prendrait-elle ces trésors sans un remerciement, allant même jusqu'à demander de se débarrasser de lui. Après tout, elle pouvait très bien le considérer comme un témoin gênant. Que ferait-il si Olrun lui fermait la porte ? Le Lys chercherait probablement à se venger, seul il n'avait aucune chance de survivre... Peut-être lui faudrait-il s'exiler, loin de tout cela, loin d'Alexandrine...

Il ferma les yeux quelques instants pour sortir de ces pensées. Ce n'était pas le moment de s'inquiéter pour cela. Ils sauraient bien assez tôt le verdict rendu par la Grande Prêtresse d'Olrun, pour l'instant, Adal devait soigner la jeune femme, même si sa blessure était superficielle comme elle semblait le penser. Il la fixa tandis qu'elle déchirait la manche de sa robe pour découvrir la blessure. Elle ne saignait pas abondamment mais elle semblait assez profonde pour nécessiter un assainissement et un bandage en bonne et due forme. Concentré sur l'étude de la plaie, il ne fit pas attention au lapsus qui avait franchi les lèvres de la fille d'Hasbauer et se contenta de la prendre par la main de son bras indemne pour l'emmener vers le canapé où ils pourraient s'installer à portée de la lumière de la chandelle.


« - Je crains que je me serai passé de votre accord, Alexandrine. J'ai reçu des ordres de votre Mère et je compte bien les honorer. »

Il s'installa à côté d'elle dans un sourire et prit son bras blessé pour examiner de plus près la plaie. Adal n'avait rien d'un médecin, mais quel enfant ne se blessait pas ? Certes nous étions loin de la petite écorchure que se fait un enfant lorsqu'il joue, mais finalement les plaies se traitaient plus ou moins de la même manière. Il regarda ce qu'il avait à disposition. Il aurait préféré un peu d'alcool pour désinfecter mais il reconnut de la camomille qu'il fit infuser dans un peu d'eau et qui ferait parfaitement l'affaire. En attendant, il prit un linge, le mouilla et entreprit de nettoyer doucement la plaie pour en enlever le sang séché et ainsi voir sa vraie taille ce qui ne faciliterait que son traitement. La jeune femme en profita pour lui demander si sa mère n'avait pas été trop rude avec lui. Les yeux vers la plaie, il commença à répondre :

« - Non, elle n'a fait que me parler avec des mots justes. Elle m'a sorti de ma léthargie en m'ouvrant les yeux sur ce qui comptait vrai... »

Il avait levé les yeux vers la jeune femme et c'était rendu compte qu'elle pleurait.

« - Vous fais-je mal ? Alexandrine ? »

D'un geste inconscient, il leva une main vers les joues de la jeune femme et sécha délicatement ses larmes.

« - Je vais faire en sorte d'en terminer rapidement. »

Il mouilla un autre linge de l'eau infusée de camomille et commença à nettoyer la plaie avec application, veillant à ne pas faire trop mal à la jeune femme, par des gestes lents et doux.
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Alexandrine d'Hasbauer
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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeJeu 12 Mai 2011 - 14:45

Les soins prodigués étaient doux et les gestes qui les accompagnaient étaient délicats, ils ressemblaient plus à des caresses qu’à un quelconque acte de torture. Pourtant Adal pensa qu’il était la cause des larmes de la demoiselle. Elle hésita à se confier à lui et laissa sa joue glisser un peu dans la main du jeune homme. Puis finalement elle prit la parole, pour le rassurer.

"Non, non, vos soins n’y sont pour rien si mes larmes coulent, bien au contraire même, votre présence est salutaire."

Alexandrine de rendait compte que le mot qu’elle avait employé n’était peut-être pas le plus adapté à la situation, mais c’était trop tard. La dernière fois qu’elle avait ressenti un tel sentiment d’impuissance face à ce qui se passait dans son entourage proche, c’était à la mort de son père. Savoir que les êtres que vous aimez le plus au monde souffrent et que vous ne pouvez, a priori, rien faire pour les aider, était une des choses les plus difficiles à supporter en ce monde pour la jeune femme.

La nuit commençait à pâlir, le jour serait là bientôt et les ténèbres s’achèverait enfin. Alexandrine se rendit compte que le soleil donnerait le départ d’une nouvelle vie pour Adal, mais également pour elle. La demoiselle eut un peu peur, la même crainte qui s’était emparée d’elle dans les Jardins lorsqu’il lui avait dit être prêt à tout pour être avec elle. Et si elle n’était pas à la hauteur des espoirs du jeune homme ? Sa rationalité reprenait le dessus pour la convaincre qu’il lui faudrait… qu’il leur faudrait du temps.

Le pansement fut achevé par un nœud, elle espérait bien avoir une cicatrice, ne serait-ce qu’une petite, pour preuve de la bataille qu’elle avait livrer ce soir. Même si cela était inesthétique pour une jeune fille, comme aurait dit sa grand-mère, cela prouverait qu’elle avait aussi eu à traverser des épreuves comme tout un chacun.

"Je vous remercie, beaucoup de m’avoir sauver la vie."

Elle accompagna sa phrase d’un clin d’œil. Au départ, cela n’était dit que pour le fait qu’il ait nettoyé une plaie qui aurait s’infecter, mais à bien y réfléchir, Adal avait également sauver la jeune femme, au sens propre comme au figuré : il l’avait soustrait au joug d’Amaël et en ramenant le livre, il lui avait évité de se retrouver l’esprit vierge de souvenirs -bien qu'Adal ne soit pas au courant de ce fait.

Elle se leva doucement – elle avait encore l’image du jeune homme lorsqu’il s’était levé trop vite – laissant la main d’Adal glisser le long de son bras nu, du bandage à sa main.

"J’ai quelque chose pour vous."

Elle n’avait pas prévu de lui donner si tôt son cadeau de bienvenu, mais qu’importe, elle voulait qu’il se sente un peu chez lui dès à présent. Elle se dirigea vers un des meubles massifs qui trônait la pièce et croisa le regard de son père sur le tableau de la cheminée. Il semblait toujours si serein. Elle s’arrêta quelques secondes pour le regarder, est-il fière d’elle ? Ou au contraire désapprouvait-il tout ce qu’elle avait fait ? Elle avait pourtant fait au mieux pour être en paix avec sa conscience et n’était pas responsable de la tournure que les événements avaient pris… même si elle ressentait le contraire.

Elle revint avec un coffret en bois assez important qu’elle déposa sur la table.

"J’ai pensé que cela vous ferait plaisir."

Sous le couvercle s’étalaient des petits flacons remplis de poudre aux diverses couleurs du bleu de Prusse au rouge de Falun, ainsi que les diluants qui correspondaient.

La demoiselle se rendit compte que lorsqu’elle avait fait ses achats, elle s’était imaginé qu’il aurait son matériel avec lui… du coup elle n’avait ni pinceaux, ni outils et encore moins de support pour qu’il puisse exercé son art. Alexandrine espérait tout de même que cela ne gâcherait pas le plaisir – en commençant par espérer que cela lui fasse bel et bien plaisir !
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Adal Loewenstein
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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeVen 13 Mai 2011 - 10:01

Adal fut un peu rassuré d'apprendre que ce n'était pas ses soins qui furent en cause mais s'inquiéta davantage devant le mutisme de la jeune femme sur les réelles causes qui donnaient naissance à ses larmes. Ses pensées s'envolèrent à l'instant même où elle glissait davantage sa joue dans sa paume. Comme à chaque fois qu'il était proche d'Alexandrine, et aujourd'hui plus encore que jamais, il avait l'impression de vivre un rêve, un rêve à la fois merveilleux et cauchemardesque. Ce qu'il avait fait ce soir était terrible et pourtant, les instants qui suivaient une pareille félonie étaient tout simplement magnifiques. Elisabeth d'Hasbauer avait raison. Il fallait regarder de l'avant, observer ce que la vie avait encore pour nous et non ce qu'elle avait eu pour nous. Adal venait de perdre sa mère et son frère mais il venait de gagner tout autre chose en échange, quelque chose qui aurait probablement plus de valeur, quelque chose qui saurait, si ce n'est lui donner un peu d'amour, lui donner un peu d'amitié, un sentiment réconfortant et chaleureux. Rompant doucement le contact entre la joue de la jeune femme et sa paume, il reprit son consciencieux travail de désinfection et s'occupa ensuite de faire un bandage, serré pour être efficace, mais pas trop, pour éviter de faire mal à la jeune d'Hasbauer. La plaie n'était pas trop large, les points de suture ne seraient pas utile, néanmoins, lorsqu'il paracheva le bandage d'un nœud pour le maintenir en place, il se permit d'ajouter :

« - Veillez à le changer ce soir. Il faudra vérifier que la plaie est toujours propre et commence à cicatriser. Si ce n'est pas le cas, il faudra probablement la suturer un peu. »

Inconsciemment, il avait posé sa main libre sur le bandage tandis que l'autre tenait le bras de la jeune femme. Il se sentait bien avec elle. La chaleur qu'elle dégageait était véritablement réconfortante, sa seule présence était réconfortante pour le jeune homme. Elle le remercia de lui avoir sauvé la vie. Ce n'était qu'un bandage après tout ! Ce n'était pas comme si elle avait été au chevet de la mort. Puis lui aussi il réalisa que finalement ces paroles allaient probablement au-delà de cette blessure, mais faisait peut-être également référence aux évènements de cette soirée, à la façon dont il lui avait permit de s'échapper de l'emprise d'Amaël.

« - Je vous avais fait une promesse Alexandrine. Par honneur et par am... itié, je me devais de la tenir. »

Il laissa glisser son bras entre ses mains tandis qu'elle se levait doucement. Sa peau était aussi douce que de la soie de la meilleure qualité, peut-être plus encore. Elle lui avoua avoir quelque chose pour lui. Étonné, Adal regarda la jeune femme s'avancer vers un des meubles de la pièce, non sans s'arrêter devant le portrait de son père. Le jeune homme se permit de le regarder lui aussi. Au delà du portrait qu'on lui avait fait, le fils de la Meneuse avait toujours apprécié cet homme, celui qui ressemblait un peu à son père, un homme du peuple qui sacrifiait tout ce qu'il avait pour le bien de ce qui lui était cher. S'il y avait un modèle qu'il avait toujours voulu suivre, c'était bien celui-ci.

Alexandrine revint avec une boîte en bois ouvragé relativement imposante qu'elle déposa sur la table, rajoutant qu'elle espérait que cela lui fasse plaisir. Curieux, surpris et gêné, le jeune homme s'avança un peu et posa délicatement les mains sur le présent, comme s'il s'agissait de quelque chose de fragile, d'incommensurablement précieux. Mais en un sens, c'était le cas : il s'agissait d'un cadeau d'Alexandrine, rien de moins. Pour lui, il s'agissait forcément de quelque chose de précieux, d'inestimable. Il ouvrit le petit mécanisme de ferronnerie qui maintenait le couvercle fermé et l'ouvrit précautionneusement pour découvrir à l'intérieur une multitude de petits flacons de couleurs différentes. Il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour reconnaître des pigments de couleur, associés aux diluants convenables pour en faire de la peinture utilisable par les peintres. Avec son expérience, Adal savait qu'il s'agissait là de pigments de très bonnes qualités, cela avait probablement dû couter une petite fortune à la jeune femme.


« - Oh... Alexandrine... Vous n'auriez pas dû, c'est bien trop... C'est... »

Puis, sans réfléchir, il se leva, s'approcha d'elle et l'enlaça.

« - Merci Alexandrine. »murmura-t-il doucement.
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Alexandrine d'Hasbauer
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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeVen 20 Mai 2011 - 16:28

Sans qu’elle y prenne garde, Adal s’était levé et l’avait prise dans ses bras, la remerciant pour son présent. Pour la demoiselle, ce n’était rien, en tout cas cela n’avait rien de comparable avec le portrait qu’il lui avait offert, notamment.

La conduite à tenir était de le remettre à sa place, par une gifle, tel devait être le comportement d’une jeune femme convenable face à ce genre de comportement !

Pourtant elle s’était laissée faire, et sa main ne bougea pas, au contraire même, ses bras se refermèrent à leur tour sur le jeune homme.

"Ce n’est vraiment pas grand-chose." Répondit-elle à son murmure.

Et elle se blottit un peu plus contre lui, écoutant le cœur du jeune homme battre un peu trop vite, comme le sien, mais ne venaient-ils de vivre quelque chose d’intense ? Ou peut-être était-ce parce qu’il était une fois de plus trop près d’elle. Mais cette pensée ne s’imposa pas à Alexandrine d’amblée. Ce dont elle était sûre, c’était qu’elle se sentait en sécurité lorsque Adal était présent et dans ses bras, elle se sentait invulnérable.

La demoiselle sentait le souffle chaud du jeune homme dans sa nuque et laissa durée l’instant magique qui se déroulait pendant un temps qui lui sembla infini, avant de doucement s’écarter de lui, à regret, le rouge aux joues, comme s’ils avaient fait quelque choses d’interdit.

"Ce… n’est… vraiment … rien,… je vous assure." Reprit-elle troublée par ce qu’avait fait naître en elle ce contact.

Sans s’en rendre réellement compte, elle avait glissé sa main dans celle de son compagnon d’arme de la nuit car elle se refusait à rompre complètement le contact. Elle plongea son regard celui du jeune homme et la demoiselle sourit. Ce sourire qui s’affichait était du à la nouvelle vie qui s’ouvrait devait Adal, oui c’était pour lui qu’elle était heureuse. Il allait enfin pouvoir être libre en un sens, délivré d’un amour sans retour. Même si naturellement il y avait des ombres au tableau, si ce qu’elle avait comprit était exact, il avait du tuer pour cela.

Pour ce qui était de l’affection du jeune homme pour Alexandrine, la demoiselle n’était toujours pas certaine de ce qui allait se passer. Mais ce qu’elle savait en revanche, c’était qu’elle avait déjà été courtisée, que certains de ces hommes lui avait plu, mais jamais au point de trembler pour eux ou de risquer sa vie pour eux, jusqu’à maintenant. Aussi elle ne doutait pas qu’ils deviendraient amis, au minimum, même si Adal espérait probablement plus.

"Venez, je vais vous montrer votre chambre. Nous ne l’avons pas beaucoup aménagé, parce que j’ai pensé que pour vous sentir chez vous, vous aviez besoin d’arranger les choses comme vous le souhaitiez."

Elle entraîna le jeune homme dans un petit couloir et ouvrit la première porte sur la gauche. Alexandrine savait que sa mère avait choisit cette chambre parce que celle de sa chère fille était à l’autre bout du couloir.

"Voilà !"

La chambre n’avait rien d’exceptionnelle pour une chambre de Château, mais elle était toutefois décorée avec goût et les choses qui s’y trouvaient étaient de bonne facture à n’en pas douter.

La demoiselle, sans y faire attention, s’était blottie dans les bras d’Adal. Elle avait guidé le bras du jeune homme autour de sa taille et appuyait son dos sur le torse de son prétendant. Tout cela lui semblait tellement naturel qu’elle n’avait même pas pensé qu’il pourrait trouver cela déplacé.
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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeVen 20 Mai 2011 - 21:56

Oui, elle aurait probablement pu le gifler pour son audace. Il n'y avait pas pensé, il ne s'était rendu compte de son geste que lorsqu'il l'avait enlacé et comme elle n'avait pas semblé s'en outrer, il avait continué. Peut-être qu'il ne s'agissait pas de grand chose pour elle, mais pour lui cela représentait bien plus qu'un coffret de peintures de grandes qualités. Au-delà du présent lui même, il y avait le geste. Ce cadeau d'elle était presque quelque chose d'inespéré, comme si il n'avait jamais pu imaginer qu'elle lui offrirait quelque chose. Ce n'était pas la première fois qu'il recevait un cadeau, bien entendu, son aguerrie au Lys, sa nourrice, lui avait déjà offert des cadeaux, mais ce n'était pas vraiment pareil.

Ils étaient bien là, tous les deux. Adal aurait pu rester ainsi longtemps, à écouter le rythme de la respiration de la jeune femme contre lui. Il sentait son souffle chaud contre lui et ses mains autour de sa taille. Ô tout ce qu'il aurait donné pour qu'elle ne recule pas, qu'elle ne brise cet instant presque sur-réel et incroyablement magique pour lui. Elle semblait peut-être légèrement plus rouge que d'ordinaire non ? Avait-elle été gênée par cette étreinte ? Il était vraie qu'elle aurait pu paraître déplacée, mais avant d'être une étreinte amoureuse, il s'agissait surtout d'une étreinte amicale. Était-elle troublée ? Oh, il ne fallait pas. Il s'en voulait de s'être montré si téméraire, et pourtant, il avait tellement aimé cela...


« - Je vous assure également que c'est bien plus que vous ne le pensez, à mes yeux ce présent à bien plus de valeur que ce que vous lui donnez réellement. Au-delà de ce qu'il est, il représente beaucoup plus, vraiment beaucoup plus pour moi. »

Il eut un petit sourire lorsqu'elle glissa sa main dans la sienne qu'il serra doucement avec une attention toute particulière. Leurs regards plongés l'un dans l'autre, échangeant un sourire, Adal oubliait petit à petit ce qu'il s'était passé. Pour une fois dans sa vie, il était heureux, simplement heureux. Heureux de vivre, heureux de partager ces moments avec Alexandrine. Oui, une nouvelle vie s'offrait à lui et il comptait bien en profiter et y mordre à pleines dents.

Lorsqu'elle l'invita à aller voir sa chambre, il ne s'y opposa pas. Il se laissa guider par la jeune femme jusqu'au petit couloir et rentra à sa suite dans la pièce dont elle venait d'ouvrir la porte. Alors qu'il observait la pièce qu'on lui avait réservé, il ne pouvait s'empêcher de songer à l'idée, un peu dérangeante, qu'il dormirait non loin d'Alexandrine. Alors qu'il n'avait jamais véritablement osé s'imaginer la serrer dans ses bras, voilà qu'il venait de le faire quelques instants plus tôt. Serait-il possible que son grand rêve ne se réalise enfin ? La chambre était relativement neutre, bien décorée et nul doute qu'il s'y sentirait rapidement comme chez lui. Il n'avait pas beaucoup de mal à s'habituer à un nouvel endroit, et il serait bien indélicat à ne pas se satisfaire de ce que les d'Hasbauer lui offraient. Il n'avait pas réalisé que la jeune femme s'était blottie contre lui, passant sa main autour d'elle. Il l'observa un instant, se disant qu'ils étaient bien là, tous les deux. Pensait-elle la même chose ?


« - Cette chambre sera parfaite Alexandrine. »

Soudain, il la fit tourner sur elle-même pour se retrouver face à elle. Ils étaient réellement proches.

« - Merci pour tout, Alexandrine, vraiment... Merci. »

Alors, écoutant son corps, qui le lui criait depuis la première fois qu'il l'avait aperçue, il se pencha légèrement en avant, fermant les yeux, et embrassa la jeune femme.
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Alexandrine d'Hasbauer
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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 1:55

Alexandrine était satisfaite, d’ici peu, il se sentirait chez lui ici et ce serait le cas. Encore une fois, la demoiselle ne voyait que ce qu’elle voulait et cela ne lui était pas venu à l’esprit que son clan pourrait rejeter le jeune homme. Elle était à mille lieux de ces pensées dont sa mère était en train de s’occuper.

Adal la fit tournoyer et elle sourit au léger courant d’air qui frôla son visage, un peu comme lorsqu’elle laissait ses cheveux au vent. Elle adorait cette sensation de liberté même si cela fut très éphémère. Qu’importe, parce qu’elle partageait ce moment avec lui. Et puis sans crier garde, il l’embrassa. C’était sans doute sous l’impulsivité du moment, et encore une fois, Alexandrine ne fit pas un geste.

Elle devait bien avouer que ce n’était pas le premier baiser qu’on li volait, un s’y était déjà risqué et Alexandrine, oubliant toute convenance, elle lui avait mis son poing dans la figure. Aujourd’hui la situation était très différente !

Les lèvres du jeune homme sur les siennes ne la gênaient pas le moins du monde, bien au contraire. Elle ne se souciait pas du fait que c’était interdit. Son cœur battait vite, trop vite.

En cette soirée, elle avait été voleuse, guerrière et …amoureuse ? Tout allait tellement vite, la tête lui tourna et elle glissa inanimée dans les bras d’Adal.

Ses rêves la menèrent vers la première rencontre avec le fils d’Alicia, la peur qu’il lui avait inspiré et pourtant, elle lui avait fait confiance. Elle avait sans doute hérité cela de son père, il lui avait appris à ne pas avoir peur des personnes qui étaient différentes, il préparait probablement le terrain pour le jour où il aurait à lui dire que ses parents faisaient de la sorcellerie.

Les rares fois où il l’avait emmené en ville, il lui avait fait comprendre que les gens même habillés différemment étaient tout comme elle. Ils avaient faim et peur comme elle. Alexandrine savait que sa mère ne partageait pas totalement ces idées et que celle-ci pensait que certaines personnes ne valaient pas d’être aidées. Pourtant en tant que parent, elle avait fait fit de ses opinions et avait élevé leur fille selon les valeurs d’Adrien.

Et puis en cette nuit, elle avait failli mourir des mains d’Amaël et elle avait dû se battre pour sauver sa vie. Et pourtant elle se souvenait très clairement avoir pensé qu’elle préférait mourir plutôt que de savoir ou même de penser qu’Adal l’avait trahie ! Et si elle avait su que cela sauverait la vie du jeune homme, elle n’aurait pas hésité à donner la sienne.

Elle fut réveillée par un doux contact sur ses lèvres, mais maintenant son coeur était plus calme, comme si elle venait de comprendre quelque chose qui échappait encore à sa pensée. C’était avec appréhension qu’elle ouvrit les yeux, et si tout cela n’était qu’un rêve ? Mais non, il se tenait là, à ses côtés.

Ce fut elle à ce moment qui se jeta dans ses bras le serrant comme si elle avait peur qu’il ne soit qu’une illusion éphémère de bonheur.

"Je serais à vos côtés, je vais veiller sur vous, je vous en fais la promesse."

Elle avait une petite tonalité qui ressemblait à de la peur, mais ce n’était pas du jeune homme qu’elle avait peur, elle avait peur pour lui.

"Quand … j’étais captive d’Amaël, je n’ai jamais douté de vous, j’aurais préféré mourir que de penser que vous m’aviez trahie !"
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Adal Loewenstein
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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 18:23

Adal n’aurait jamais songé à s’octroyer ce droit en temps normal. C’était tout ce qu’il avait rêvé sans jamais réellement l’oser, approcher suffisamment Alexandrine, pour lui parler, lui plaire, et un jour, l’embrasser comme un homme amoureux embrasse la femme de sa vie. Il n’aurait probablement jamais songé que cela puisse arriver réellement un jour, tout comme il n’aurait jamais imaginé tuer un jour sa mère et son frère, le même soir, pour les lubies d’une Grande Prêtresse, et, surtout, pour l’amour d’une jeune femme. Sa vie entière venait d’être bouleversée et avait prit un nouveau tournant. Lorsqu’il avait prit Alexandrine dans ses bras, quelques instants auparavant, qu’elle ne l’avait pas repoussé, il s’était senti pousser des ailes. Ce n’était pas ce qui avait justifié le fait qu’il l’embrasse, mais ce geste simple avait ravivé davantage la passion qu’il éprouvait pour elle. Il se sentait bien avec elle, et il espérait vivement que la réciproque était vraie. Ce soir, ils avaient risqués leurs vies pour des livres, mais ils en étaient sortis vivants, et bien plus encore pour le jeune homme, il en était ressorti convaincu avec certitude qu’Alexandrine était la femme de sa vie, qu’elle le veuille ou non. Si elle devait refuser de vivre avec lui, il l’accepterait sans mot dire, se contentant de son refus et irait probablement s’exiler quelque part. C’était un peu pour cela qu’il l’avait embrassé.

Oui, c’était comme pour enfin jouer cartes sur table. Pour qu’elle sache qu’il l’aimait elle et non une autre. Pour qu’elle comprenne l’étendue de ce qu’il ressentait pour elle, et, ainsi, pour qu’il puisse savoir quelle serait sa décision le concernant. C’était cela et également cette sensation lorsqu’elle s’était blottie contre lui, passant son bras autour de sa taille comme un bouclier protecteur. Adal était peut-être plus jeune qu’elle, mais il restait un homme et il s’était senti honoré de voir qu’elle se sentait bien avec lui. Voilà peut-être ce qui avait fini de le pousser à la retourner délicatement vers lui, à la remercier pour tout ce qu’elle avait fait et lui offrir la plus belle chose qu’il pouvait lui donner en cadeau, lui donner en entier sans se retenir, lui offrir sans attendre quoique ce soit en retour : son amour. Un amour confié au travers d’un baiser. Quelques instants plus tard, il se passa quelque chose à laquelle il n’aurait pu penser. Si Alexandrine l’avait repoussé, giflé, ou aurait eu toute autre réaction, il aurait probablement pu comprendre, mais au lieu de cela, elle s’évanouit entre ses bras.

Etait-ce le surplus d’émotions de la soirée ? Probablement. Il avait senti son cœur battre rapidement, mais il ne pensait pas que c’était un signe inquiétant, son propre organe vital battant la chamade. Il la soutint délicatement mais avisa que le lit et le fauteuil le plus proche étaient trop loin. Il se baissa alors doucement, veillant à ce que la jeune femme s’allonge petit à petit sur le sol, alors qu’il la tenait tendrement dans ses bras. Il finit par s’agenouiller par terre, tenant la jeune femme dans ses bras pour ne pas qu’elle repose durement sur le parquet de la chambre qui venait d’être affecté à Adal. Sa poitrine se soulevait doucement, au rythme de sa respiration. Elle semblait comme s’être endormie. Doucement, il se pencha vers elle et déposa un tendre et léger baiser sur ses lèvres. Elle ouvrit alors les yeux et il accompagna son réveil par un léger sourire qui trahissait néanmoins son air inquiet. C’est alors qu’elle se redressa un peu, se jetant dans ses bras. Elle le serrait si fort que cela le surprit un peu mais il l’enlaça délicatement à son tour et l’écouta lui promettre de veiller sur lui. Il fut flatté de savoir qu’elle n’avait jamais perdu confiance en lui, aussi, alors qu’il caressait d’une main tendre ses cheveux, il répondit :


« - J’ai eu peur, lorsque j’ai vu Amaël, que vous ne croyiez avoir été piégée. Me voila rassuré, Alexandrine, mais j’ai juré de vous protéger, et c’est un serment que je ne romprais jamais, car… »

Il hésita quelque peu, puis se dit que finalement, il n’y avait peut-être pas de meilleur moment :

« - Je vous aime Alexandrine, vous le savez, mais je vous le redis. Je vous ai toujours aimé, je vous aime et je vous aimerais toujours. Pardonnez ce baiser que je vous ai volé, mais je voulais vous faire comprendre à quel point mes sentiments pour vous sont si passionnés que même les mots ne suffiraient à leur faire honneur. »
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Alexandrine d'Hasbauer
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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeDim 22 Mai 2011 - 23:40

Et pourtant comme il avait tort, ces mots pour décrire ce qu’il ressentait il les avait utilisés à merveille dans les lettres qu’il lui avait écrites alors qu’ils ne s’étaient jamais vus encore. Est-ce que c’était le bon vieux temps ? Le temps où ils n’avaient pas à se battre pour pouvoir être ensemble. Malgré cela, elle ne regrettait rien et à présent être éloignée de lui paraissait être le plus cruel des châtiments pour la demoiselle.

Alexandrine se disait toutefois qu’elle était sous le coup d’une émotion forte, et que peut-être les sentiments qu’elle ressentait ne dureraient pas dans le temps. Comment pourrait-elle en avoir la certitude ? Comment pouvait-elle être certaine que ce qu’elle ressentait durerait pour la vie et même au-delà. Après tout, le seul modèle qu'elle avait était l’amour qu’avait encore et toujours sa mère pour un homme qui n’était plus là depuis une quinzaine d’année. Cela pouvait être effrayant, de voir à quel point ce sentiment pouvait être puissant. Il pouvait vous rendre seul au monde, comme sa mère, ou vous mener à la haine, comme par exemple avec Alicia Maestiani.

Elisabeth avait raconté à sa fille le mariage des parents d’Adal et ce jour avait probablement été l’un des rares jours de bonheur dans la vie de la Meneuse du Lys. Et sa mère lui avait également dit que ce jour, ce n’était pas le pouvoir que la Comtesse visait ce jour-là, mais bel et bien l’homme au bras de qui elle était. Dommage que cela se soit soldé par une tragédie, le Comte aurait sans doute fait un père excellent, tout comme son père à elle.

Pour le moment, elle ne savait toujours pas quoi répondre à Adal, mais était-ce important ? Pour elle peut-être pas, mais pour le jeune homme sans doute que oui… Alexandrine ne trouvait pas les mots, comme lorsqu’il avait fallu le réconforter, le sortir de sa torpeur, une fois de plus, ses idées s’embrouillaient et elle ne parvenait pas à dire la moindre chose.

Aussi un long moment passa ainsi dans le silence ou ils étaient juste l’un contre l’autre. Alexandrine savoura ce moment de paix. Et puis ses pensées revinrent vers les paroles d’Adal et tout comme elle l’avait fait lorsqu’elle lui avait révélé qu’on avait demandé à la belle de le piéger, elle lui dirait la vérité !

"Je sens mon cœur battre trop fort et trop vite et ce parce que vous êtes à mes côtés. Il bat pour vous. Mais, l’amour est tellement compliqué, et je n’ai pas de certitude à vous offrir. Ce baiser que vous pensez m’avoir volé a été la meilleure chose de la soirée et de loin. Si j’avais voulu j’aurais pu mille fois vous demandez de vous éloigner de moi, mais je ne peux m’y résoudre."

Effectivement, elle ne pouvait se résoudre à partir, elle aurait pu… elle aurait dû le laisser se reposer après tout ce qu’ils venaient de vivre.

"Un mot de vous et je vous laisse vous reposer."


Même si elle ne se sentait pas encore capable de s’arracher à ses bras et qu’elle aurait voulu s’endormir près de lui, au moins pour ce soir ou du moins pour ce moment où ils se reposeraient de leur folle nuit, car le soleil pointait à présent à l’horizon distillant de pâles rayons à travers la chambre.
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Adal Loewenstein
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Adal Loewenstein


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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeLun 23 Mai 2011 - 10:11

Il s'était confié à nouveau à elle, lui renouvelant, une fois encore, son amour pour elle. Il s'était attendu à ce qu'elle y réponde, surement mû par des sentiments exaltés par cette nuit qu'ils avaient passés ensemble dans l'adversité. Le jeune homme avait consenti à tellement de choses pour elle, qu'au moment où elle avait accepté, en un sens, son baiser, il pensait qu'elle accepterait son amour et lui offrirait le sien. En un sens, c'était probablement trop beau pour être vrai et peut-être aurait-il dû s'en rendre compte bien plus tôt. Ils étaient plus ou moins aveuglés par ce qu'il venait de se passer dans les sous-sols du Château de Frauenberg. Ils avaient risqués leurs vies, ils avaient faillis mourir, leur comportement était peut-être amplifié par ce qu'il venait de se passer là en bas. Peut-être qu'elle avait cru le perdre comme elle aurait cru perdre un ami, peut-être que cela n'allait pas plus loin et qu'il s'était fourvoyé en pensant qu'elle avait accepté ce baiser alors, qu'en réalité, elle ne l'avait que subi. Oui c'était probablement le cas, malgré les mots qu'elle m'était autour de son refus, le jeune homme avait quelque peu l'impression d'être rejeté. Pour lui, il était clair comme de l'eau de source qu'Alexandrine était la femme qu'il aimait, autant par sa beauté, que son intelligence et, comme il avait pu le voir ce soir, son courage et sa fidélité. Elle était le portrait de son père, partageant des valeurs que peu de personnes en ce monde mettaient en avant. Il l'aimait pour tout cela et pour bien plus encore, il l'aimait pour tout ce qu'elle était, autant pour ses qualités que ses défauts, même s'ils étaient peu nombreux.

Devant tant d'évidences, il aurait voulu que l'inverse soit vrai également, mais il fallait comprendre que si ses sentiments étaient limpides, ce n'était probablement pas le cas de tout le monde. Peut-être qu'Alexandrine était encore bouleversée par les évènements de la nuit, peut-être que tout cela allait trop vite pour elle, oui, cela il pouvait le comprendre. Peut-être s'était-il trop précipité et, au lieu de lui laisser le temps de reprendre son souffle, il l'avait entrainée avec lui dans une course encore plus effrénée. Oui, il comprit les paroles de la jeune femme et ne le prit alors pas autant comme un refus, peut-être simplement comme un message de patience, de lui laisser le temps de se reposer, de réfléchir sur tout ce qui pouvait tourbillonner en elle. Il savait qu'elle avait connu des prétendants divers et variés, mais peut-être n'avait-elle jamais effleuré l'amour. Lui-même, la première fois, n'avait pas compris ce qui lui arrivait. Il avait mis du temps pour se rendre compte de l'évidence, c'était probablement pareil pour Alexandrine, mais peut-être pourrait-il l'aider à comprendre ce qui s'éveillait en elle. Même s'il ne devait rester finalement que de l'amitié, il se devait d'être la pour elle. Lui non plus ne voulait pas qu'elle lui demande de s'éloigner d'elle, il ne voulait pas non plus la repousser. Alors qu'ils étaient là, dans les bras l'un de l'autre, il aurait voulu que ce moment s'éternise à jamais.

Quand elle lui dit qu'il lui suffisait d'un mot pour qu'elle le laisse se reposer, Adal changea sa façon de la tenir contre lui et se releva doucement tout en la tenant dans ses bras. Lentement, il s'approcha du lit et la déposa délicatement sur les draps de soie, sans prendre la peine de les défaire. Une fois qu'elle fut installée, il plongea son regard dans le sien et lui avoua :


« - Je ne veux pas que vous me quittiez, je veux vous garder près de moi. Je veux pouvoir veiller sur vous lorsque vous dormirez, veiller sur vos songes comme je le dois. »

Il caressa la joue de la jeune femme avant d'aller vers la fenêtre et de tirer délicatement les rideaux pour oublier que le soleil commençait à poindre à l'horizon. Les deux jeunes gens avaient besoin de dormir. Il passa de l'autre côté du lit, et s'y coucha lui aussi. Ils dormiraient habillés, pour la convenance, parce qu'il n'y avait là rien d'obscène. Juste deux personnes qui ne voulaient pas se quitter. Il s'installa près de la jeune femme et la prit contre lui, l'enlaçant tendrement, veillant, par d'infiniment tendres caresses, qu'elle plongerait dans un sommeil réparateur dans un esprit serein.

« - Reposez vous Alexandrine, je serai le chevalier qui protègera votre personne comme vos rêves, vous n'aurez plus à craindre quoique ce soit. »

Il avait murmuré ces dernières paroles pour ne pas briser le sommeil dans lequel elle sombrait, tout comme lui. Ainsi, il s'endormirait à son tour, suivant sa belle dans le Royaume des Songes, épée à la main pour la protéger de tout ce qui pouvait exister de mauvais en ce monde imaginaire...
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Elisabeth d'Hasbauer
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Elisabeth d'Hasbauer


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MessageSujet: Re: Le calme après la tempête   Le calme après la tempête Icon_minitimeMer 29 Juin 2011 - 10:41

La conversation avait été éprouvante pour Élisabeth, même si cela avait été plus facile que prévu pour elle d’obtenir ce qu’elle voulait. Si à l’aller elle avait été pressée de se débarrasser des ouvrages qu’elle transportait, pour le retour elle était plus sereine. Il ne lui restait plus qu’à embrasser sa fille qui devait probablement dormir à cet instant, du moins l’espérait-elle, pour ensuite aller se reposer à son tour.

Elle regarda les premiers rayons du soleil se porter sur la ville, tout était différent, mais peu de gens le savaient pour l’instant. La Prêtresse espérait que le changement allait apporter un peu de paix sur Forbach, cela ferait du bien à tout le monde.

Arrivant au Château, elle passa par les cuisines demandant à ses domestiques de ne pas les déranger, que sa fille ou elle sonnerait lorsqu’elles auraient besoin. Et puis elle remonta dans ses appartements, en franchisant le seuil, elle se rendit compte qu’elle avait complètement oublié le fait que Adal était dans les lieux également. Curieusement, elle n’était pas inquiète, Alexandrine avait tellement confiance en lui et elle avait constaté que le jeune homme était également très attaché à sa fille.

Elle alla d’un pas léger jusqu’au bout du couloir, la mère avait hâte de voir son enfant avant de pouvoir espérer trouver le sommeil. Elle poussa délicatement la porte, la dernière des choses que voulait Élisabeth s’était réveillée la demoiselle. La Vicomtesse se glissa dans l’ouverture et… rien, le lit était vide et les draps n’étaient même pas défaits, signe que sa fille n’y avait pas dormi.

*Mais pourquoi je lui ai fait confiance !*

La panique l’envahie, trop intense pour qu’elle arrive à penser, qu’elle arrive bouger même. Elle avait perdu Alexandrine et elle en était responsable ! Pour la première fois depuis longtemps, l’envie d’être allongée aux côtés de son mari pour se reposer se fit présente. Les larmes se mirent à couler le long de ses joues et elle ne pu en retenir une seule. Ses jambes ne la portaient plus et elle s’effondra au sol, la tête entre ses mains pour cacher ses pleurs.

Finalement, Élisabeth finit par se relever et par sortir de la chambre. Dans le salon, elle devinait le portrait d’Adrien qui la jugeait et elle eut encore une fois l’impression de recevoir un poignard en plein cœur… le poignard ! Elle se dirigea vers le secrétaire qui renfermait la dague qu’elle avait prêté à sa fille la veille au soir… Adal. Une fois de plus, elle avait presque éludé le fait qu’il loge sous son toit, elle avait tellement perdu l’habitude d’accueillir des invités.

Folle de rage, méconnaissable, elle se dirigea vers la chambre que devait occuper le garçon, l’arme à la main. Elle ouvrit la porte à la volée, pour autant, elle ne la laissa pas claquer contre le mur. Lorsqu’elle vit les deux corps enlacés, son geste s’arrêta nette et son cœur également par la même occasion.

Voir ces deux enfants reposer si paisiblement, lui fit peur. Elle s’approcha silencieusement du lit, juste pour vérifier, qu’elle ne devait plus avoir peur, qu’ils –ou plutôt juste qu’elle – respiraient bien.

Du bout des doigts, elle caressa doucement les cheveux de sa fille, comme lorsque celle-ci était petite et qu’elle venait veiller sur son sommeil. La poitrine d’Alexandrine se soulevait doucement, preuve qu’elle était toujours de ce monde – celle d’Adal également, mais Élisabeth y prêta moins attention.

Ce qu’elle remarqua en revanche c’était le jeune homme avait passé ses bras autour de sa chère fille, comme pour la protéger. Il allait en quelque sorte prendre sa place auprès d’Alexandrine te veiller sur elle maintenant ? Élisabeth ne pouvait pas encore se résigner à ce fait.

Elle se doutait – ou préférait s’en convaincre – qu’il ne s’était rien passé de déshonorant dans cette chambre. Aussi elle en sortie bien plus doucement qu’elle y était rentrée.

Élisabeth se replia dans sa chambre, fermant les yeux pour couper court aux larmes qui voulaient de nouveaux s’en échapper. Elle se força à respirer calmement pour que le souvenir ne soit pas trop réel… voir les enfants enlacés tendrement lui avait rappelé les tendres étreintes de son mari. Elle finit par se dévêtir et se glisser dans ses draps pour aller rejoindre le pays des rêves, là où elle avait le droit de croire qu’Adrien était toujours en vie.


~~ FIN ~~
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