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 Le Doute pèse sur Elisabeth

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AuteurMessage
Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
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Cassandra de Saint-Loup


Le Doute pèse sur Elisabeth Vide
MessageSujet: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeMer 6 Avr 2011 - 17:42

Avoir mis les choses au point avec la jeune Carmélite était une bonne chose, mais Cassandra fut soulagée que leur altercation se termine. Elle aurait été terriblement gênée d'être interrompue dans une discussion de cette teneur, alors même qu'elle était l'interlocutrice attendue par la Vicomtesse. Fort heureusement, au moment où Elisabeth d'Hasbauer entra dans la pièce, elles parlaient calmement. Le silence se fit aussitôt, et Cassandra se leva poliment, espérant que son comportement atténuerait la peur qu'inspiraient généralement les cellules d'interrogatoire de la Collégiale. Elle inclina brièvement la tête et salua la Vicomtesse, espérant que Sœur Béatrice suivrait son exemple.

La tâche semblait bien lourde à Cassandra. Elle n'avait aucune idée de l'appartenance ou non d'Elisabeth à un clan sorcier, et elle s'en félicitait. Elle avait devant elle une présumée sorcière, dont elle espérait de tout cœur laver la réputation. Ayant été elle-même suspectée alors qu'il n'y avait pas lieu de l'être, elle avait tendance à estimer que d'autres noms totalement innocents avaient été mêlés à la dénonciation. Toutefois, force lui était de reconnaître que dans le groupe, Viviane était bel et bien une sorcière... Où en était l'interrogatoire de sa sœur, d'ailleurs ? Ce n'était pas le moment d'y penser. Mais Cassandra était confiante. Si le sien avait pu se terminer avec une issue positive, il n'y avait aucune raison pour que Viviane n'y soit pas parvenue. Adressant une prière en ce sens, Cassandra offrit un siège à Elisabeth d'Hasbauer.

- Je vous remercie d'être venue aussi rapidement, Madame la Vicomtesse. L'affaire qui nous occupe est grave et urgente, comme vous le savez sans doute. Afin qu'il n'y ait pas d'ambiguïtés, je vais être précise en reprenant la cause de votre convocation.

Cassandra attendit que la Vicomtesse prenne place, puis s'assit à son tour et commença :

- L'Inquisition a voulu arrêter Alicia Maestriani, qui était la Meneuse d'un des clans de sorcières de Forbach. La sorcière s'est échappée, mais elle a d'abord dénoncé plusieurs personnes. La raison de votre présence ici est que votre nom a été cité.

Si personne n'avait daigné mettre Elisabeth d'Hasbauer au courant, l'annonce devait être rude. Cassandra lui laissa quelques instants pour digérer l'information. Mais la situation était étrange. Cassandra avait déjà croisé Elisabeth d'Hasbauer à ces repas mondains organisés pour la Noblesse de Forbach. Elles côtoyaient les mêmes personnes, sans se connaître vraiment, mais en appréhendant vaguement le genre de personnalité qu'elles étaient, et voilà qu'elles se retrouvaient en confrontation directe, dans deux camps présumés différents. Cassandra le déplorait. Mais cela faisait partie de son rôle avec l'Inquisition, et elle ne se serait pas dérobée. Elle reprit :

- Je n'ai pas besoin de vous expliquer à quel point cette accusation est grave, ni de vous rappeler le danger que vous courrez. Je suis chargée d'établir votre appartenance ou non à la sorcellerie.

Le rôle ne lui faisait pas peur. Cassandra ne pensait pas être quelqu'un d'injuste. Elle était peut-être dénuée de pitié, mais elle n'avait pour le moment aucune raison tangible d'inculper son interlocutrice.

- Qu'avez-vous à répondre à cette accusation ?

La question cruciale. D'autres viendraient après, mais il fallait commencer par cette première évidente et brutale interrogation. Elle leva un regard neutre sur la Vicomtesse d'Hasbauer. Qu'allait-elle répondre ? Elle était en tout cas d'une dignité à toute épreuve, car elle n'avait pour le moment pas semblé nerveuse, alors qu'une personne normalement constituée commençait à prendre peur après quelques minutes passées dans les cellules glaciales de la Collégiales. La certitude de se savoir innocente lui donnait-elle le courage nécessaire, ou ses pouvoirs l'aidaient-ils à surmonter l'épreuve ? Cassandra espérait sincèrement qu'il s'agissait de la première option.
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MessageSujet: Re: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeMer 6 Avr 2011 - 18:23

Béatrice avait eu une brève discussion avec Cassandra avant le début de cet entretien. La discussion ne s'était non pas portée sur le déroulement de l'interrogatoire - elle verrait sur le tas - mais plutôt sur les griefs qu'avait la jeune femme envers son aînée. Enfin, plutôt les griefs qu'avait eu sa mère contre la Comtesse... Une fois les tensions apaisées, et la jeune femme entrée brutalement en collision avec la dure réalité - à savoir que sa mère était en réalité la pire des garces que la Terre ait porté - il fallut se préparer pour l'entretien avec la Vicomtesse Elisabeth d'Hasbauer. Cassandra lui avait demandé de ne pas intervenir, aussi avait-elle décidé de se contenter d'observer les moindres détails, les mimiques de l'interpellée, tout ce qui pourrait conclure à son innocence... Ou bien à sa culpabilité.

De plus, elle voyait là l'occasion d'accomplir sa première mission pour le Vatican. Aussi, ce fut armée de son carnet à croquis et d'un fusain qu'elle s'était installée dans un coin de la pièce, laissant la table centrale aux deux principales concernées.
Lorsqu'Elisabeth entra dans la pièce, Cassandra se leva et la salua d'un signe de tête, aussitôt imitée par la jeune religieuse. La Vicomtesse allait peut-être trouver étrange la présence de ce petit bout de femme d'à peine dix-huit ans qui croquait déjà chaque détail de la pièce sur son carnet, mais qu'importe ! Béatrice avait décidé d'écouter, et de ne surtout pas déranger, ni intervenir dans la conversation, et ce peu importe comment l'entretien se déroulerait.
Elle avait conscience que ce ne serait pas chose aisée que de retenir la fougue de sa jeunesse, mais elle avait été formée à se taire...

Après que la Vicomtesse se fut installée, Béatrice se rassit en silence, observant la scène sans un bruit. Sans même regarder son carnet, elle commença à dessiner Elisabeth, la courbe de ses traits reproduisant avec un étonnant réalisme chaque trait du visage, chaque boucle de cheveu de la suspecte. Mentalement, elle prenait en même temps des notes sur la manière dont se déroulait l'interrogatoire, et ce qu'il fallait poser comme questions. Après tout, le Second l'avait elle aussi chargée d'un interrogatoire, qui aurait lieu quelques jours plus tard; Autant bien se préparer, et quelle meilleure école que celle d'une ancienne membre du Carmel ?


[HRP : Je ne posterai pas à chaque tour, donc rp autant que vous le voulez. ^^]
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Elisabeth d'Hasbauer
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MessageSujet: Re: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeDim 10 Avr 2011 - 22:20

Le domestique tremblait alors même qu’il lui remettait la convocation. Elisabeth ne fut pas vraiment surprise, les bruits de couloirs avaient enflammé le Château, la ville même : l’Inquisition avait vainement tenté d’arrêter Alicia de Sarrebourg et celle-ci avait donné des noms dans sa fuite. Du message qu’elle avait lu rapidement, elle ne retint que deux choses : l’urgence de la demande et l’étiquette convenable qui y avait été mise. Ces deux choses amenèrent la Vicomtesse à deux conclusions : l’Inquisition était nerveuse et Cassandra de Saint Loup était quelqu’un d’intelligent. Elle veillerait bien à rester sur ses gardes, de toute façon, il était hors de question qu’elle laisse Alicia ruiner sa vie… une fois de plus.

Lorsqu’elle arriva à la Collégiale, elle portait encore la tenue qu’elle avait mise pour aller aux Mâtines avant d'aller comme chaque jour se recueillir sur la tombe d'Adrien. Celle-ci convenait à son rang pour une apparition publique, naturellement, sa robe était noire, comme toujours depuis qu’elle avait perdu son époux, toutefois, sa cape d’un carmin foncé donnait une légère touche de couleur.

Elle ne prit pas la peine de regarder la bâtisse, elle l’avait déjà fait mainte fois et toujours des frissons lui parcourraient l’échine. Il ne servait donc à rien de rajouter à la nervosité qui était sienne !

Elle montra la convocation et on la mena à la salle d’interrogatoire – car s’en était une pour Elisabeth à cet instant. Elle avait repris ses esprits durant le trajet dans les couloirs et c’est comme à son habitude, affichant dignité et sérénité qu’elle passa la porte. Elle fut surprise que deux personnes se trouvent déjà dans la pièce et elle ne trouva pas correcte que les deux femmes interrompent leur discussion à son arrivée. Tout cela pouvait paraître bien futile face à la gravité de la situation mais se référer à l’étiquette évitant à la Prêtresse d’Olrun de penser qu’elle était réellement une sorcière et que ce n’était pas que calomnie de la part de la Meneuse.

Elle répondit au salut de ses bourreaux et prit place lorsqu’on l’invita à s’asseoir. Alors que Cassandra prenait la parole, l’autre jeune femme gardait le silence… elle était là pour observer. Et bien soit ! Qu’elle regarde comme Elisabeth savait à la perfection dissimuler ou mentir. Elle y avait été entrainée depuis toute jeune ! C’était le fardeau de la noblesse que de savoir – par devoir – paraître plutôt que d’être.

Sa première idée fut de répondre, que non, elle ne savait pas à quel point l’accusation était grave. Après tout, pourquoi portaient-ils une quelconque foi aux paroles de cette femme ! Mais il fallait qu’elle joue le jeu…

"Tout d’abord, en ce qui concerne la convocation, c’est tout naturel que je me déplace à votre demande. Si je peux vous aider d’une quelconque manière, je le ferais ! Pour ce qui est de l’accusation, je ne suis pas une sorcière. Mais j’imagine que vous vous attendiez à cette réponse, j’ai conscience que cela ne suffit pas et que cette question ouvrait la voie à d’autres. Je vous en prie allez y, je répondrais dans la mesure de mes possibilités."


Elle avait parlé calmement, avec l’air d’une femme qui savait que la suite s’annoncerait difficile mais qui était prête à l’affronter. De toute façon, à moins que les choses ne fussent truquées, elle connaissait l’issue de l’entretien : elle serait déclarée innocente ! Il le fallait, car si elle venait à être découverte, cela jetterait le doute sur sa fille chérie… et cela ne devait pas arriver, jamais !
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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
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MessageSujet: Re: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeMer 4 Mai 2011 - 12:59

La Vicomtesse ne paraissait pas hostile à l'action de l'Inquisition. Et c'était déjà un élément qui jouerait en sa faveur. La petite ville de Forbach abritait trop de personnes qui osaient proclamer leur haine des hommes du Vatican ; heureusement qu'il y avait quelques individus comme elle qui parvenaient à composer calmement avec. Après tout, ils étaient là pour défendre les habitants contre la menace incarnée par Satan et la magie noire... Rôle ingrat que le leur.

Cassandra leva les yeux sur Elisabeth d'Hasbauer. Elle ne paraissait pas particulièrement effrayée de se trouver là, convoquée par l'Inquisition, l'attitude même de l'innocent qui sait au fond de lui qu'il n'a pas à avoir peur. Il faudrait qu'elle révèle tous ces signes à Sœur Béatrice après l'entretien, pour l'aider à décrypter non seulement les paroles des accusés, mais aussi leur gestuelle. Voilà qu'en plus, la Vicomtesse offrait son aide ! Finalement, elle était peut-être un peu nerveuse, parce qu'une telle proposition ne pouvait être basée sur l'altruisme. Cassandra ne releva pas, se contentant de noter la réponse sur un parchemin. Elle acquiesça, puis continua son interrogatoire :

- Quels sont vos liens avec Alicia Maestriani ? Depuis combien de temps la connaissez-vous ? Quelles étaient vos relations ? La considériez-vous comme une amie ? À quand remonte votre dernière rencontre ?

Si l'on prenait en compte le fait que la Vicomtesse habitait Forbach depuis plus de vingt ans, cela faisait sans doute très longtemps qu'elle connaissait la Meneuse du Lys Noir. Cassandra espérait à tout prix entendre qu'il s'agissait d'une ennemie de la Vicomtesse : elle aurait l'explication toute trouvée de l'accusation d'Alicia Maestriani à son encontre. Mais rien n'était jamais aussi simple dans le monde de la noblesse, Cassandra en était douloureusement consciente.

- Plus important, saviez-vous qu'elle était une sorcière ?

Cassandra n'insistait pas spécialement sur les questions, afin de toutes les fondre dans un tout plus ou moins égal. Elle ne voulait pas être accusée plus tard d'avoir facilité les choses en indiquant par son ton les questions auxquelles il fallait répondre avec subtilité. Toutes les sorcières du Lys Noirs le savaient... combien étaient-elles ? Combien à pourrir la ville ? Mais les sorcières blanches le savaient aussi, comme Viviane. Cassandra eut beaucoup de mal à rester concentrée sur l'interrogatoire. Et Viviane se laissait prendre au piège avec cette question ? Non, elle parviendrait à nier en bloc, c'était certain. Pourvu qu'elle parvienne à rester crédible... D'ailleurs, il existait peut-être un sortilège pour l'aider à conserver son calme, elle avait dû s'en servir. Mais... et si sa magie ne fonctionnait pas dans l'antre divine ? Ses pouvoirs, même bénéfiques, pouvaient-ils avoir réellement de l'efficacité entre les murs sanctifiés de la Collégiale ? Cassandra s'obligea à ne plus penser à sa sœur. Elle devait lui faire confiance, quoi qu'il arrive, et se concentrer sur Elisabeth d'Hasbauer, pour établir son innocence – ou sa culpabilité.

- Croyez-vous que les sorcières existent, Vicomtesse ?

La question piège par excellence. Les deux réponses étaient fausses. Si l'accusée répondait que les sorcières n'existaient pas, c'était une façon de dire qu'elle ne croyait pas au Diable, et donc de s'opposer au dogme de l'Église. Si l'accusée répondait que les sorcières existaient, la question suivante était évidente : d'où tenait-elle cette certitude suspecte ? Connaissait-elle des sorciers ? Il fallait nuancer son propos, et de manière convaincante. D'ailleurs, l'ensemble des questions traditionnelles enseignées aux Inquisiteurs pour repérer la sorcières étaient de ce genre-là. Cassandra n'avait pas le sentiment qu'elles étaient spécialement injuste – ou alors, Satan l'était tout autant avec eux – parce qu'elles permettaient de déterminer si l'individu était capable de mesurer le degré de vérité de sa réponse. Le mal se glissait partout, et parvenir à le repérer n'était jamais tâche aisée. Il ne fallait pas oublier qu'ils avaient potentiellement face à eux le Malin, qui comme son nom l'indiquait ne se laissait pas berner par de trop faciles interrogations...
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MessageSujet: Re: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeVen 6 Mai 2011 - 14:59

Les questions avaient été posées sans animosité et la Vicomtesse en déduit que les inquisiteurs n’avaient rien de concret. Elle fut tout de même soulagée de cela, même si elle ne se targuait pas d’avoir gagné la partie loin de là. Il fallait qu’elle reste sur ses gardes, quoiqu’il arrive ! Elle commença à répondre aux questions de Cassandra, essayant de ne pas en oublier une seule.

"Je vais essayer de répondre à toutes ces questions. Je connais Alicia depuis mon arrivée en ces lieux, c'est-à-dire plus d’une vingtaine d’année."

L’endroit ne se prêtait pas vraiment au calcul exact, mais il y avait eu une quinzaine d’années depuis l’Oracle et Alexandrine avait dix ans à l'époque, cela devait donc faire vingt cinq ans qu’elle était là. Elle avait préféré faire plus général, ce n’était pas là une question de calcul mais bel et bien de savoir si elle connaissait Alicia depuis longtemps, ce qui était le cas. Naturellement, la Vicomtesse n’allait pas présenter cela comme ça !

"Dans les premières années de ma vie à Forbach, j’ai effectivement fait partie de son cercle d’amies. Mais des faits, on finit par nous faire nous détester. J’imagine que vous voulez savoir ce qu’il est arrivé. Je pense que cela a été quelque chose de progressif, des gestes égoïstes de sa part, ainsi que des avis divergents sur certains sujets dont je ne saurais vous dire exactement sur quoi ils portaient aujourd’hui."

La Vicomtesse préférait "avouer" qu’elle avait dans un passé lointain – dans une autre vie, en ce qui la concernait – connu Alicia et avait même été une de ses amies. Elle n’allait pas non plus dire la vraie raison de la discorde qui était survenue entre elles.

"On peux véritablement parler de haine entre nous. J’était l’une de ses ennemies."


Elle avait accentué cette phrase en faisant ressortir tout le dédain qu’elle avait pour la Meneuse du Lys. Même si cela la dérangeait, elle tut le fait qu’ils avaient soupçonné cette femme d’avoir enlevé leur enfant lorsque Alexandrine avait disparu. Mais elle ne pouvait le dire sans qu’on ne lui demande pourquoi.

"Ma dernière discussion avec elle remonte à il y a plus de quinze ans. Quand à la dernière fois que je l’ai vu, c’était il y a un mois, lors d’une mondanité. Mais à présent l’hostilité était-elle que l’on ne se saluait plus. Vous pouvez vérifier mes dires auprès des personnes du château, puisque j’imagine que mes dires ne vous suffise pas."

Il était vrai que les dames ne cachaient nullement l’animosité qu’il y avait entre elles.

"Quand à savoir si elle était une sorcière, Grand Dieux, non, je le savais pas. J’avais remarqué que depuis longtemps elle n’assistait plus qu’au Grand Messe, mais de la à dire que c’était une socière… Je n’aurais pu me douter d’une telle chose."

Il y avait de la consternation dans la voix d’Elisabeth qui était bien réelle. Juste que ce sentiment venait de ce qu’Alicia ait pu citer des noms et exposer des sorcières. Qu’importe, les autres personnes présentent n’avaient nullement le pouvoir de lire dans ses pensée et la Noble savait comment ne pas se trahir par un mouvement inapproprié ou une expression en désaccord avec ses paroles.

"Pour ce qui est de l’existence des sorcières, je doit avouer que j’ai du mal à croire en cela. Mais puisque des gens peuvent consacrer leur vie à notre Seigneurs et j’ai que j’ai foi en lui, il doit bien y avoir l’inverse. C'est-à-dire des gens qui consacrent leur vie au mal et à détruire toute chose ici bas et qui ont foi en un être Maléfique."

Elle fit une pause, l’émotion commençait à l’envahir. Elle ne le cachait dans la mesure où cela ne lui porterait pas préjudice. Alors qu’elle avait soutenu le regard de l’Inquisitrice durant toute la première partie de ses réponses, son regard se détourna. Ce n’était pas le doute qu’on pouvait lire, mais plutôt de l’incompréhension… une réelle incompréhension.

"Mais il me semble pourtant totalement inconcevable de ne vouer sa vie qu’à la destruction ! Même si nous étions ennemies, je n’aurais jamais pensé ça d’elle."

Elle se doutait que cela n’allait pas s’arrêter là, mais elle espérait au moins qu’elle ne les avait pas trop laisser sur leur faim.
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MessageSujet: Re: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeDim 8 Mai 2011 - 2:58

Cassandra connaissait partiellement la réponse aux questions qu'elle avait posées à la Vicomtesse concernant son passé avec Alicia Maestriani. Elle ne croyait pas Elisabeth d'Hasbauer capable de lui mentir sur un point aussi facile à vérifier – qu'elle ferait vérifier, d'ailleurs. Entendre qu'elles avaient été amies surprit Cassandra, qui estimait que sa théorie comme quoi elles étaient ennemies était la plus plausible. Toutefois, la Vicomtesse nuança rapidement son propos en expliquant comment elles en étaient venues à se haïr. Cassandra ne demanda pas d'explications supplémentaires. Côtoyant elle aussi les hautes sphères où se jouaient pouvoir et influence, elle devinait aisément le genre de dégradation progressive qui avait pu envenimer la relation au début amicale des deux femmes. Elle-même avait perdu des amies, à Rome, des femmes d'autres Ordres qui avaient fait passer leurs intérêts avant l'amitié, tout comme elle, il fallait bien l'avouer. Tout avait recommencé à Rodez, et preuve en était faite avec ce qu'elle venait d'apprendre sur la mère de la petite de la Roseraie. En inscrivant patiemment les réponses sur son parchemin, Cassandra fut ravie de parvenir à une première conclusion : Alicia Maestriani avait d'excellentes raisons de tenter d'inculper Elisabeth d'Hasbauer.

Ce n'était pourtant pas suffisant. Il restait d'autres questions, d'autres preuves à apporter. Cassandra savait maintenant pourquoi est-ce que la Vicomtesse avait été citée : il convenait à présent d'établir son innocence – ou sa culpabilité, mais Cassandra n'y croyait plus vraiment. La réponse à sa question sur les sorcières fut pleinement satisfaisante. Tout en évitant élégamment le piège, la Vicomtesse en profitait pour lui affirmer qu'elle était bonne chrétienne, et c'était sans doute le plus important. Elle retint les mots qui lui venaient naturellement aux lèvres. Si, les sorcières maléfiques existaient, et Alicia Maestriani en était une preuve. Et il était du devoir de chacun de les combattre, à sa mesure, bien entendu.

- Que faites-vous pour aider l'Inquisition dans sa tâche ? Vous vivez ici depuis plus de vingt ans. Vous devez bien avoir une idée des personnalités qui sont susceptibles d'être sorcières, non ?

C'était là où le bât blessait, souvent. Se dire bon chrétien, aller à la messe tous les dimanches, prier pour le salut de l'humanité, c'était bien, forcément. Mais cela ne suffisait pas à arrêter les sorcières. L'Inquisition fonctionnait également grâce au principe de dénonciation. La Vicomtesse était là pour cette raison précise, mais cela, nul besoin de le rappeler. Et dans le meilleur des cas, elle lui donnerait des noms intéressants pour ses futures investigations. Cassandra avança une autre partie de la procédure avant d'entendre la réponse, en se souvenant qu'Elisabeth d'Hasbauer avait parlé de témoins.

- Votre seule bonne foi n'est guère suffisante. Vous devrez trouver cinq personnes prêtes à jurer sur la Sainte Bible que vous êtes une personne chrétienne. Elle devront assurer que vous avez de bonnes mœurs. Quels noms pouvez-vous me donner ?

La force des témoins était importante pour disculper quelqu'un. Si le choix d'Elisabeth d'Hasbauer pouvait se porter sur des personnalités religieuses ou les références de la communauté, comme la sage-femme ou le maître d'école, c'était encore ça de gagné pour elle. Toutefois, ce n'était pas toujours efficace, en dépit des promesses de souffrance éternelle pour les menteurs. Les Nobles débauchés, par exemple, ne comprenaient pas toujours la gravité de ce serment, et le faisaient avec trop de légèreté. Cassandra voulut prévenir la Vicomtesse.

- Vous ne pouvez citer un membre de votre famille. D'ailleurs, je voudrais également l'assurance que votre fille n'est pas une sorcière. Quelles preuves de sa bonne conduite pouvez-vous m'offrir ? Lui avez-vous appris à prier Dieu ? Si votre défense à ce propos n'est pas convaincante, nous devrons la faire comparaître à son tour.

Et c'était sans doute cela le plus douloureux dans une accusation de sorcellerie. Elle ne touchait pas qu'une seule personne : elle s'étendait à toute sa famille, telle la gangrène. Et, encore plus ironique, Elisabeth d'Hasbauer pouvait très bien être acquittée, mais y laisser sa fille...
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MessageSujet: Re: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeLun 16 Mai 2011 - 22:50

Et voilà, Alexandrine avait été citée, mais cela était naturel, du moins dans l’esprit d’Elisabeth. Il était de coutume de pousser les gens dans les recoins les plus sombres de leur peur. Et qu’y avait-il de plus effrayant pour un parent que de savoir que son enfant était en danger ? Mais Elisabeth ne laissa rien paraître trop entraîner à ces jeux de mensonge pour se laisser prendre.

Maintenant qu’elle avait établie qu’Alicia et elle étaient ennemies, cela était évident que le questionnement en viendrait à sa foi. Elisabeth était d’une grande tolérance et c’était pour cela qu’elle n’avait dénoncé personne… ça et parce qu’elle était elle-même une sorcière. C’était sans doute à cette question qu’elle aurait le plus de mal à répondre, comment avait-elle aidé l’Inquisition ? Elle n’avait rien fait et ne pouvait prendre le risque de mentir sur cela ! Pourtant, elle allait répondre aux questions dans l’ordre, car si jamais elle prenait la liberté de répondre à la question la plus difficile pour elle à la fin, L’inquisitrice pourrait voir un point faible dans les réponses de la Vicomtesse. Hors, celle-ci voulait qu’on pense que cela coulait de source.

Elle commença par baisser les yeux, comme un peu coupable de ce qui allait se passer, ne sachant pas réellement en commençant sa phrase où son explication allait la mener.

"Et bien je dois dire, que non, je n’ai aucun nom à vous donner. Mon mari m’a transmis une vision quelque peu idéaliste des choses, je m’en rends compte. Et je n’arrive pas à percevoir le mal, c’est quelque chose dont je suis incapable. La preuve en est que je n’aurais pas pensé qu’Alicia puisse en être et ce malgré les griefs que j’avais envers elle. Mais la haine n’est pas une preuve suffisante pour accuser quelqu’un de sorcellerie."

Elle fit une courte pause, réfléchissant rapidement à ce qu’elle allait pouvoir ajouter.

"Aussi, je dois vous dire que si elle avait fait amende honorable, elle aurait pu revenir dans mes bonnes grâces… Cela me fait froid dans le dos."

Un frisson parcouru effectivement l’échine de la dame, mais ce n’était peut-être du qu’au froid qui régnait dans ce lieu. Qu’importe, elle avait été claire dans ses propos, enfin du moins l’espérait-elle.

Pour ce qui était Témoin, Elisabeth n’eut aucune hésitation, toutes ses actions depuis des années n’avaient eu pour but que cette question. Aussi elle répondit franchement, avec un petit sourire à l’intention de Cassandra de Saint Loup qui sous entendait qu’elle comprenait qu’on doive lui poser cette question.

"Pour assurer de mes bonnes mœurs, j’ai plusieurs noms à vous donné, mais puisque cinq suffisent. Pour commencer l’Abbé Munchlinger, il dirige l’abbaye à l’écart de la ville, je pense que vous le connaissez. Il est un ami fidèle et guide dans la tourmente. Dans la mesure où l’Abbaye n’est qu’à deux heures de cheval, je vais lui rendre visite régulièrement."

Il était vrai qu’elle se rendait régulièrement à l’Abbaye, la bibliothèque était vaste et le calme emprunt d’une sérénité qui paraissait sans fin.

"J’ai également de très bon contact avec le Cardinal, même si ils sont très espacés dans le temps, je l’aide souvent pour des œuvres de charité. Il y a également Monseigneur Delaforge, qui est mon confesseur et un ami de la famille depuis toujours… enfin depuis mon mariage en ce qui me concerne, naturellement."

Si elle n’avait cité que des ecclésiastiques, c’était volontaire bien sur. L’inquisition donnerait plus de foi à leurs dires qu’à celle d’un quidam.

"Pour finir, je vous donnerais les noms de … hum, voyons, …. Guillaume Etourne et Perceval Marronette. Ce sont des gardes du château. Comme vous devez le savoir, je ne me déplace jamais sans escorte, ces deux personnes sont ceux qui m’accompagnent lorsqu’ils sont de service, en général. Il est donc facile de vérifier mes déplacements auprès de ces gens."

Voilà, le carton était plein ! Pour ses mœurs, les noms d’ecclésiastique pour ses alibis, les gardes. Où pourrait-elle jouer les sorcières dans ce qu’elle venait de dire ? Il ne restait plus qu’une question.

"Pour ce qui concerne ma fille, je l’ai élevé dans la foi Chrétienne en lui apprenant à respecter Notre Seigneur. Les personnes que je vous ai cité peuvent être garant pour elle également. Quant à l’amener en ces lieux, je préférais que vous évitiez, elle n’est pas revenue depuis que…. Enfin c serait mieux que vous le fassiez dans nos appartements."

Elle n’avait pas fini sa phrase et ne savait pas si Cassandra comprendrait, visiblement l’autre jeune femme était nouvelle en ces lieux alors elle ne pouvait savoir que la dernière fois qu’Alexandrine était venue en à la Collégiale, cela avait signé la fin de l’Oracle mais également celle de son père. Aussi même encore aujourd’hui sa fille ne pouvait s’approcher de se bâtiment sans être prise de panique.


Dernière édition par Elisabeth d'Hasbauer le Dim 18 Sep 2011 - 21:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeMar 17 Mai 2011 - 11:08

Dès l'entrée de la Vicomtesse, le ton de l'entretien était donné. Cette femme semblait tout à fait disposée à répondre aux questions de Cassandra, ce qui augurait un interrogatoire en douceur. Confortablement installée sur sa chaise, un peu en retrait, la religieuse poursuivait son dessin, sans pour autant perdre une miette de ce qui se disait entre les deux femmes.
Comme prévu, elle nia être une sorcière - n'importe qui de censé l'aurait fait, sorcière ou pas. Béatrice savait que ce ne serait pas suffisant à l'innocenter. Mais la noble dame le savait aussi, puisqu'elle se dit prête à répondre avec honnêteté à toutes les questions qui lui seraient posées... Et Cassandra en avait plusieurs.
Les premières questions posées étaient primordiales. Les liens avec la Maestriani, si elle était au courant de sa qualité de sorcière, et si elle croyait à l'existence de celles-ci. La dernière question était délicate, à ne pas en douter. Elle devrait choisir avec attention ses mots, ce qu'elle fit, bien sûr, avec une grande intelligence.

Les questions suivantes se firent plus précises. Avait-elle des noms de suspectes à confier à l'Inquisition ? Et avait-elle des témoins qui pourraient confirmer qu'elle était bonne chrétienne ? Lorsque Cassandra demanda si la fille de la Vicomtesse était aussi innocente, la religieuse leva la tête de son carnet à croquis, surprise. Elle ne savait pas qu'il fallait également poser la question des enfants. Pour elle, si une femme était accusée de sorcellerie, sa descendance ne l'était pas forcément...
Elle posa son regard sur Elisabeth qui, une fois de plus, répondit à ces interrogations avec le plus grand calme. Visiblement, elle n'avait rien à se reprocher, et sa fille non plus. La nonne ouvrit de grands yeux lorsque la Dame cita ses Témoins. Trois personnes issues du Clergé, dont un Cardinal ! Et deux gardes. Et bien, à ne pas en douter, elle était totalement innocente ! Enfin, tel était le point de vue de la jeune femme, encore apprentie dans le domaine des interrogatoires... Elle ne savait pas si l'ancienne Carmélite, elle, croyait les dires de la Vicomtesse ou pas. En effet, son visage était indéchiffrable pour le moment.
Elle décida d'ailleurs de se remettre à son dessin, afin de terminer le portrait de la suspecte et de s'attaquer à celui de l'inquisitrice.
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MessageSujet: Re: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeMer 8 Juin 2011 - 12:42

La réponse d'Elisabeth d'Hasbauer rendit Cassandra quelque peu perplexe. La pensait-elle vraiment ou jouait-elle en connaissance de cause des mécanismes de l'Inquisition ? Elle ne voyait pas le mal ? Voilà qui était plutôt... osé, comme déclaration. Mais redoutablement bien placé. La Vicomtesse venait, en quelques mots, de se hisser sur un piédestal proche de la sainteté. Un modèle d'innocence, tel l'agneau pascal, loin de toute suspicion. Soit. La Veuve finit par consigner sur son parchemin la réponse, sans commenter ce qui venait d'être dit.

La liste des fréquentations d'Elisabeth d'Hasbauer fit naître un léger sourire sur les lèvres de la Veuve – le seul qu'elle se permette dans l'entretien. Quel carnet mondain ! Elle était amie avec le vieil abbé Munchlinger, connu pour son caractère acariâtre et puritain ? Voilà qui était effectivement une excellente référence. La suite ne perdait pas en panache. Le Cardinal, vraiment ? La Vicomtesse connaissait le beau monde, c'était évident. Monseigneur Delaforge, un autre nom familier... Cassandra s'efforça de rester concentrée. Tous ces noms la replongeaient dans son passé en tant que Mère Mattea. Tous ces contacts, elle les avait eus. Dans le cas du Cardinal, elle avait même travaillé sous ses ordres. Tout lui semblait tellement loin, maintenant ! Elle nota soigneusement les noms, songeant que les missives qu'enverrait l'Inquisition recevraient certainement une réponse polie et étonnée qu'une femme comme la Vicomtesse ait été inquiétée.

Restaient les deux gardes. Elisabeth d'Hasbauer n'avait pas seulement donné des noms issus des hautes sphères, comme si elle percevait naturellement qu'il lui fallait diversifier la nature de ses témoins. Il ne faisait aucun doute qu'ils assureraient aussi la bonne conduite de la Vicomtesse. Sur ce plan-là, Cassandra était satisfaite. Il n'y avait rien à ajouter, tout était dit.

Quand à sa fille, Cassandra aurait voulu être satisfaite de la réponse, mais c'était extrêmement difficile de savoir mesurer le vrai et le faux. Après tout, Alexandrine d'Hasbauer avait été possédée par le maléfique Oracle. Qu'est-ce qui prouvait qu'elle n'en avait pas conservé des prédispositions à la sorcellerie ? La Vicomtesse avait été habile en citant déjà ses témoins, mais en voulant la protéger d'une apparition à la Collégiale, elle accentuait le fait qu'elle était... différente. Cassandra reposa sa plume, et continua d'une voix neutre, alors qu'elle avait espéré ne pas devoir revenir sur l'épisode de l'Oracle :

- Votre fille a déjà été possédée par le démon. Avez-vous veillé à passer par tous les rites de purification ? Une bonne éducation chrétienne est certes louable, mais dans son cas précis, n'est guère suffisante. Quelle assurance pouvons-nous avoir qu'elle ne sombrera pas ?

Elle n'évoquait pas une exécution préventive, mais le cas d'Alexandrine d'Hasbauer était suffisamment délicat pour ne pas avoir à suivre les règles ordinaires. À titre personnel, la Veuve plaignait sincèrement la petite. Cette cohabitation avec l'Oracle avait dû être un cauchemar sans fin, pour autant qu'elle ne l'ait pas accueilli volontairement, bien entendu.

Cassandra passa en revue les différentes questions qu'elle avait encore à sa disposition. Elle estimait avoir passé en revue les sujets les plus importants. Il était question de la demoiselle Hasbauer, mais la Vicomtesse était à présent lavée de tout soupçon, aux yeux de la Veuve. Elle prit le grand crucifix qui ornait le bureau et le tendit à Elisabeth d'Hasbauer. Il était temps de mettre fin à l'interrogatoire, avec cette dernière grande épreuve que certaines sorcières refusaient catégoriquement de faire. Selon les archives, certaines auraient brûlé leur main en tentant de mentir sur le crucifix.

- Je voudrais que vous renouveliez votre profession de foi sur ce crucifix. Prenez-le. Vous savez ce que coûte un parjure...

L'Enfer, pour l'éternité.
Ni plus, ni moins.
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MessageSujet: Re: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeDim 18 Sep 2011 - 21:56

Oui, elle savait parfaitement ce qu'avait subi sa fille, elle en avait payé un cher tribu ! Ce qu'elle avait fait pour purifier Alexandrine ? Ses doigt jouèrent sur la table se demandant si elle pouvait dire à la personne qui était en face d'elle ce qu'elle avait fait. Ce geste n'était pas nerveux et son regard était plein d'interrogation, sur le fait qu'elle puisse ou non faire confiance à celles qui se trouvaient dans cette pièce.

Elle se redressa se rapprochant par la même de Cassandra.

"Et bien, oui, une chose a été entreprise pour veiller à ce qu'elle reste dans le droit de chemin. Seulement très peu de personne sont au courant. Cela a eu lieu sous l'initiative de ma mère, Mme Marguerite De Bourgogne qui me voyait avec la même inquiétude qui est la vôtre aujourd'hui. Cela a eu lieu peu après qu'Alexandrine soit revenu parmi nous et elle n'en garde pas souvenir, je préfère que cela reste ainsi. Sans compter que ma famille préfère que cette affaire ne franchise pas les limites de Forbach."

Elle jeta un regard entendu à l'Inquisitrice. Elisabeth avait pleinement conscience de passer pour une femme futile qui en avait après les apparences, mais elle se moquait bien en réalité du jugement que pourrait émettre sur elle la femme qui lui faisait face.

"Mère se rendant régulièrement à Rome, elle a demander cette faveur au Cardinal Aglioli. Il a pratiqué un rituel de purification… fort éprouvant pour toutes les parties, du reste." Son regard se fit triste à l'évocation de ce qui n'avait pas du être un souvenir appréciable. "Cela est resté secret pour le bien de son frère qui allait accéder au Duché de Bourgogne. Enfin, cela a permis de mettre Alexadrine à l'abri de ce mal." Pour la première fois début le début de l'entretien son regard se teinta d'une certaine fureur. "Et j'aurais juste encore une dernière chose à vous dire, je sais que ma fille ne pratique pas la sorcellerie et qu'elle hait ces sorcières. Pour cause, elles sont responsables de la mort de son père et la venu de cette …chose."

Elle se tut, elle s'était quelque peu emballée sur la fin dans une intonation de colère et de certitudes. Elles étaient feintes naturellement, mais qui pouvait le savoir à par elle-même ? Personne !

La Vicomtesse fit mine de défroisser quelque peu sa robe, comme si ce simple geste pouvait la calmer. Elle reprit la parole, intonation normal, presque froide pour trancher avec ce qui venait d'être dit.

"Je vous prie de pardonner mon emportement. Pour ce qui est du rituel, dans la mesure où celui-ci ne doit être connu que par un nombre restreint de personne, si vous voulez demander confirmation au Cardinal, je vous demanderais de me prévenir, je lui écrirais une lettre d'introduction pour qu'il vous révèle ce qui a été fait avec plus de précision."

Puis vint le moment de vérité, celui où Cassandra lui tendit le crucifix, sans une hésitation et sans ciller ne serait-ce une seconde, elle le prit. Reformulant sa profession de foi en le tenant à pleine main.

Elle regarda l'objet, elle avait le même au dessus de son lit, ou alors un modèle fort approchant. Bien qu'il représente un homme en train de souffrir en attendant la mort sur un croix, elle trouvant cet objet plein de sérénité et en appréciait le sens même si elle ne croyait pas réellement au Dieu qu'il était censé représenter.

Elle rendit l'objet à l'Inquisitrice et attendit le moment où lui dirait qu'elle pouvait disposer, naturellement, elle ne partirait pas sans saluer ces Dames et leur travaille, elle pensait déjà à une phrase du style : " Que Dieu bénissent votre travail et qu'il veille sur vous." Peut-être trop formelle ? Elle verrait bien, après tout, Cassandra de Saint-Loup avait peut-être encore des questions.
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MessageSujet: Re: Le Doute pèse sur Elisabeth   Le Doute pèse sur Elisabeth Icon_minitimeVen 23 Déc 2011 - 0:59

Une mère, jusqu'au bout des ongles. Cassandra considéra gravement la Vicomtesse qui se dressait passionnément devant elle. Une chose était certaine : l'amour qu'Elisabeth d'Hasbauer portait à sa fille était immense. Et la Veuve se laissa toucher par la défense de l'accusée. Elle ne comprenait que trop bien le sentiment qui devait traverser tout mère dont l'enfant est mis en danger.

L'histoire du rituel secret, en revanche, la laissa coite. Elle ne s'attendait absolument pas à ce que la Vicomtesse lui révèle ainsi un événement d'une telle ampleur sur un sujet aussi sensible. Au vu de la puissance de sa famille, des fuites sur une affaire de cette envergue ne seraient pas sans conséquences. Que l'histoire soit véridique, Cassandra n'en doutait pas un instant. Elle imaginait même sans peine la complexité du processus, les angoisses de la famille et le nécessaire consentement d'Alexandrine d'Hasbauer. Quelle épreuve difficile ça avait dû être ! Elle songea un instant à Rome, au cardinal Aglioli qui depuis était décédé, aux exorcistes qu'elle avait connus. Pauvre petite Alexandrine d'Hasbauer. L'épreuve avait dû être terrible. Elle-même se souvenait de sa séance d'exorcisme avec nausée. Le prêtre qui avait voulu lui venir en aide était mort, toujours par la faute des sorcières. Et elle avait dû enfermer ses craintes et ses peurs au fond d'elle-même, plus que jamais.

- Votre emportement est tout naturel. Vous pouvez être assurée de toute notre discrétion à ce propos. Le cardinal ayant quitté cette terre, nous nous passerons de sa confirmation.

Décision arbitraire. Elle leva le regard sur Elisabeth d'Hasbauer. Une femme qui lui montrait une telle abnégation dans la foi ne pouvait être une sorcière. Surtout si ces mêmes sorcières lui avaient pris le Vicomte. Comment oser demeurer dans une mise en accusation ? Elle avait l'impression de frôler l'indécence, maintenant. Cassandra aurait voulu pouvoir lui témoigner de la sympathie, étant veuve elle aussi et comprenant l'horrible douleur que contenait ce mot. Elle aurait voulu pouvoir lui dire à quel point elle ressentait encore dans sa chair l'absence de l'être aimé. Mais elle était prisonnière de son rôle, et il était impensable que la femme mandatée par l'Inquisition se fissure pour laisser place à la femme blessée par la disparition de son mari. Faute de mots, elle se promit de prier le soir même pour la Vicomtesse. Si peu, mais toujours mieux que rien...

Cassandra ne doutait plus quand Elisabeth d'Hasbauer prit le crucifix afin de réitérer sa profession de foi. Restant attentive à un signe qui démontrerait un quelconque malaise, Cassandra fut définitivement convaincue qu'aucune sorcellerie ne traversait le corps de l'accusée. La croix reprit sa place, et Cassandra reporta son attention sur Sœur Béatrice, détachant son regard de l'accusée afin de vérifier que tout se passait bien pour la religieuse. La jeune Carmélite avait visiblement suivi attentivement l'entretien, mais son visage indiquait clairement qu'elle ne comptait pas intervenir. De toute façon, elle n'était là qu'en observation, se rappela la Veuve. Elle espérait que cette plongée au cœur de l'action concrète de l'Inquisition lui servirait d'exemple dans ses éventuelles tâches à venir. Enfin, Cassandra posa sa plume et reprit à l'attention d'Elisabeth d'Hasbauer :

- Vous avez satisfait à toutes nos questions, Vicomtesse. Sous réserve de vérification des faits que vous nous avez présentés, à partir de cette heure, au nom de notre Sainte Inquisition, je vous déclare lavée de tout soupçon.

Que les fausses accusations lancées par la Maestriani retournent au même endroit d'où provenait la sorcière : en Enfer. Et Cassandra laissa couler quelques gouttes de cire sur le parchemin consignant l'interrogatoire. Le sceau de la Collégiale s'y imprima nettement.

Innocente.
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