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 Sur le fil du rasoir

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Elisabeth d'Hasbauer
Prêtresse
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Elisabeth d'Hasbauer


Sur le fil du rasoir Vide
MessageSujet: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeLun 4 Juil 2011 - 23:32

Elisabeth n’avait pas pris beaucoup de repos. Après avoir vu sa fille paisiblement endormie dans les bras d’Adal, certaines choses s’étaient imposées à elle. Alors que la Prêtresse s’était levée assez tôt au vu de la nuit passée, elle avait laissé les enfants dormir tant qu’ils voulaient. Comme la nuit précédente, elle s’était installée dans le salon à l’affut du moindre bruit.

Sa conversation avec Europe avait des airs de rêve, c’était tellement invraisemblable que la Grande Prêtresse lui concède le droit de faire l’Entretien du jeune Loewenstein. Dans sa tête tournaient les raisons pour lesquelles son amie aurait accepté tout en détournant le fait à son avantage. Ce qui s’imposait le plus à elle, c’était que leur meneuse voulait montrer - et même prouver - qu’elle avait confiance en celles qui la secondaient. Quand on y pensait cela était fort bien jouer, avec le retour du Livre de Lumière et l’arrivée de son homologue, Europe appuyait un peu plus son pouvoir en faisant une telle chose. Elle bascula sa tête en arrière, offrant son cou à la chaleureuse lumière du soleil, Elisabeth en profita pour étirer sa nuque également. Trop de tensions ces derniers temps et elle avait parfois que tout s’accumulait au même endroit dans son pauvre corps qui n’était plus de prime jeunesse, elle en avait conscience.

Bref, une fois qu’elle eut enfin le signe que tous dans ces appartements étaient éveillés, la Vicomtesse se dirigea vers la porte de la chambre d’invité attribuée à Adal attendant patiemment qu’ils – ou juste elle – sortent. Lorsque enfin la porte s’ouvrit, sa fille lui fit face s’effaçant ensuite pour laisser paraître Adal.

"J’ai parlé à Europe et elle a accepté que ce soit moi qui fasse l’entretien d’Adal pour son entrée dans le clan. Aussi, jeune homme je vous donne rendez-vous dans le salon, disons, dans deux heures. A tout à l’heure."

Puis elle tourna les talons et regagna sa chambre. Deux heures… cela faisait court, elle-même aurait préféré attendre un peu, voir Adal évolué avant de s’entretenir avec lui. Mais le temps était compté, elle le savait et espérait que cela viendrait également à l’esprit des jeunes gens. Elle se concentra ensuite sur le déroulement de l’entretien, ce qu’elle allait devoir évoquer et ce qu’elle voulait évoquer avec le jeune homme. Mais son esprit allait d’Alexandrine à son défunt mari et elle ne savait pas quoi faire pour sa fille. Hier, elle avait cru l’avoir perdue, Elisabeth s’était sentie ivre de vengeance et prête à tout pour faire justice elle-même. Elle souhaitait bien ne jamais revivre ça, d’une part parce que la douleur avait failli la tuer et d’autre part parce que tout contrôle lui avait échappé. La mère qu’elle était n’avait plus été en mesure de réfléchir, ni même de faire la part des choses.

Lorsque les cloches sonnèrent pour annoncer que l'heure était arrivée, elle se leva pour aller au salon attendre Adal… Mais Elisabeth n’aurait pas à patienter car le jeune homme était déjà là, avec sa fille. Alexandrine s’éclipsa du salon en laissant glisser sa main le long de l’épaule puis du bras de son soupirant. Lorsque leurs mains se quittèrent, le cœur d’Elisabeth se glaça… que n’aurait-elle pas donné pour qu’Adrien soit à ses côtés. Elle veillait à ne pas poser les yeux sur le portrait de celui-ci, sinon, elle n’était pas certaine de pouvoir retenir ses larmes. Elle ne laissa rien paraitre, ou du moins essaya de le faire et prit place face à Adal.

Ce fut avec un sourire rassurant et une voix calme qu’elle prit la parole.

"Adal Loewenstein, en ce jour, je vais vous faire passer un entretien qui vise à voir si vous êtes digne de rejoindre notre Clan."

Elle avait pensé dire qu’elle allait tester sa foi et son intégrité, mais cela sonnait trop religieux selon elle. La personne qui faisait l’entretien n’était pas obligée d’être aussi pompeuse et d’ouvrir le cérémonial – car s’en était un – de la sorte, mais Elisabeth avait pensé que cela rassurerait Adal de savoir ce pour quoi ils étaientlà. Elle espérait que le jeune homme ne le perde pas ça de vu : c’était bien son engagement pour le Clan d’Olrun qu’elle testait et pas ceux envers sa fille… même si comme cela était lié, ils auraient certainement à l’aborder.
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Adal Loewenstein
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Adal Loewenstein


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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeMer 6 Juil 2011 - 10:03

Cette nuit-là avait été le théâtre de toutes les facettes que l'on peut retrouver en une vie entière. En l'espace de quelques heures, Adal avait put expérimenter la douleur et la tristesse, la haine et la vengeance, l'amour et le bonheur. Un tourbillon de sentiments et de sensations qui ne l'avait pas laissé indifférent à son propre sort, bien au contraire. En réalité, chacun d'eux avait été exacerbé par les précédents, jusqu'à ce que la plénitude offerte par les bras de la jeune femme n'explose comme une apothéose, peut-être même comme enfin la juste récompense aux sacrifices qu'il avait consenti. Il avait réalisé cela pendant son sommeil et l'espace d'un instant, le doute qu'elle ait pu l'aimer à cause de ses actions et non à cause de lui avait fini par le ronger suffisamment pour qu'il se réveille. Alexandrine dormait encore contre lui. Ils étaient toujours habillés, rien ne s'était passé, et pour cause, il ne devait rien se passer. Qu'aurait-on pu penser si on les avait retrouvé nus, perdus dans les bras l'un de l'autre sous des draps de soie ? Regardant la belle endormie, le jeune noble se surprit à lui caresser doucement les cheveux, songeant à ce qui l'avait réveillé. Serait-elle capable de cela ? A quoi bon repousser mille prétendants pour finalement tomber dans les bras d'un homme qui avait tué sa mère pour obtenir un livre ? Non et puis il y avait les paroles qu'elle avait prononcé. Aurait-elle menti ? Impossible, pas elle, pas la fille d'Adrien d'Hasbauer...

Alors que les minutes passaient, la fille du Vicomte commença doucement à s'éveiller. C'est dans un sourire qu'Adal l'accueillit, la serrant contre elle, caressant ses doux cheveux. En un regard, il comprit qu'il avait eu tort de douter. Les quelques mots qu'ils échangèrent ensuite finirent de sceller ce qui les unissait à présent. Son rêve le plus fou était devenu réalité. Ce qu'il avait pensé à jamais inaccessible était dorénavant au creux de sa main. Il ne tenait qu'à lui de le protéger et de faire en sorte qu'il soit éternel. Après quelques minutes de silence, ils décidèrent de sortir de la chambre. Alors qu'Alexandrine sortait la première, le jeune homme la rejoignit et put apercevoir Elisabeth d'Hasbauer qui, visiblement, les attendait. L'espace d'un instant il crut devoir affronter sa colère mais, apparemment, il semblait être question de tout autre chose. Il acquiesça doucement quand elle lui donna rendez-vous quelques heures plus tard pour un entretien qui lui ouvrirait ou non les portes du Clan d'Olrun. Incrédule, il jeta un regard interrogatif à Alexandrine qui l'emmena au salon pour lui apprendre que les règles au sein d'Olrun étaient bien strictes depuis quelques années...

Entre deux brioches, ils échangèrent encore quelques mots, sur Olrun principalement, mais aussi sur d'autres choses, plus légères. Adal se sentait bien en compagnie de la jeune femme et il semblait bien que ce soit réciproque. Alors qu'elle se tenait là, assise à côté de lui, la main sur son bras, il se pensait dans un autre monde, loin des tracas et des soucis de la vie qu'il avait pu connaître. Les deux heures passèrent rapidement et Elisabeth les rejoint dans le salon où ils étaient déjà. Alexandrine le gratifia d'un dernier regard dans un sourire avant de les quitter. La sensation de sa main glissant sur son bras le fit frisonner quelque peu tandis qu'il suivait du regard la silhouette gracieuse et délicate qui quittait la pièce. Une fois hors de vue, il regarda la Vicomtesse qui lui sourit et ouvrit la cérémonie. Calme et serein, Adal répondit :


« - Amour, Loyauté et Vérité seront les seules valeurs qui guideront mes paroles. Puissent-elles s'avérer suffisamment estimables à vos yeux. »

Le jeune noble était prêt. Une autre partie de sa nouvelle vie se jouait maintenant, il le savait. L'espace d'un instant, l'idée d'être rejeté par Olrun lui traversa l'esprit. Serait-ce problématique ? Peut-être... Peut-être pas. Peut-être était-il plus sage de se consacrer au présent, maintenant, plutôt que d'anticiper un avenir improbable...
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Elisabeth d'Hasbauer
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeVen 8 Juil 2011 - 23:51

C’était un peu convenu comme réponse, mais au moins cela semblait-il sortir du cœur et être honnête. Elle regarda un instant le jeune homme se demandant mille choses sans rapport avec l’instant présent.

"Soit, commençons donc…"

On frappa à la porte, la Vicomtesse avec fait demander une collation, histoire que la conversation ressemble plus à une entrevue amicale qu’à un interrogatoire formel. Après tout, on n’était pas à la Collégiale, on traitait correctement ses invités ici !

Elle attendit patiemment et avec le sourire que les domestiques s’en retournent avant de continuer. Elisabeth pris tout de même note des murmures que les deux servantes avaient échangés en refermant la porte, même sans avoir entendu les propos, elle n’avait pas de mal à savoir que c’était du jeune homme et de se présence dans ces appartements dont il était question.

"Très bien, dans un premier temps, je voudrais savoir quel est votre avis sur les pratiques d’Olrun et sur les pratiques du Lys ?"

Ça n’était pas une question piège, du moins du point de vu de la dame. Et il n’y avait pas de bonne ou mauvaise réponse, juste voir le fonctionnement, sonder l’esprit. Elisabeth commençait toujours ses entretiens de cette façon, que ce soit avec ses apprentis ou avec d’autres personnes dont elle voulait jauger les dangers qu’ils pouvaient représenter. Toujours une question, qui pouvait être très anodine, comme le beau temps ou la végétation. En ce qui concernait les personnes qu’elle prenait sous sa coupe, c’était toujours une question un peu personnelle, pour rentrer dans le vif du sujet, voir si la personne savait dire que c’était déplacé ou qu’elle s’offusquait de tels propos…

Elle écoutait calmement la réponse d’Adal, profitant un peu du calme, même si elle regrettait un peu que sa fille ne soit pas là pour partager les gâteaux. Tant pis, celle-ci en aurait peut-être tout à l’heure, quoique la connaissant, elle devait probablement écouter derrière sa porte pour essayer de percevoir la conversation… mais sa chambre était une peu loin pour cela, tout de même !

Reposant sa tasse, elle reporta son attention sur le jeune homme. Chaque mot, mais également chaque geste, était important pour l’analyse d’Elisabeth.

Se faisant, elle se demandait ce qu’elle ferait si le jeune homme ne réussissait pas cette épreuve ? Elle savait que s’il ne pouvait pas rentrer dans le lys, le mieux pour lui serait de quitter Forbach… Est-ce qu’Alexandrine le suivrait ? Le cœur brisé, Elisabeth se rendit à l’évidence : la réponse à cette question était oui.

Le mal était fait, pourquoi diable avait-il fallu que ce soit lui ? Il y avait eu d’autres artistes, d’autres poètes et d’autres braves… mais jamais aucun sorcier, c’était peut-être ça qui avait manqué aux autres aux yeux de sa fille, que celle-ci puisse partager cette partie d’elle avec eux.

Elle eut de nouveaux ce sourire si rassurant à la fin des dires d’Adal, elle allait pouvoir continuer en posant la question la plus délicate, comment est-ce qu’il avait eu le livre de Lumière. Elisabeth appréhendait ce moment, parce que cela ne s’était pas bien passé la nuit dernière, il ne fallait pas être un devin pour s'en être rendu compte. Aussi, elle avait peur que le jeune homme ne replonge dans la torpeur d’hier soir…
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Adal Loewenstein
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Adal Loewenstein


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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeDim 10 Juil 2011 - 12:29

Adal ne savait pas vraiment s'il devait se conduire officiellement ou non. Il savait que cet entretien avec Elisabeth d'Hasbauer serait probablement plus « relâché » que celui qu'il aurait du, vraisemblablement, avoir avec Europe Eléanora-Sun, Grande Prêtresse d'Olrun, mais cela n'impliquait pas forcément qu'il n'y avait pas de codes à respecter ou que le résultat était gagné d'avance. La mère d'Alexandrine n'avait aucune raison de ne pas faire cet entretien dans les règles de l'Art et de le refuser s'il ne satisfaisait pas aux critères du Clan originel. Pourtant elle devait savoir que si Olrun le refusait, alors il serait paria dans toute la ville, n'ayant probablement refuge que dans un exil contraint et forcé. Une telle mesure le tuerait forcément, surtout si Alexandrine était elle aussi contrainte de rester parmi les siens. Il ne parviendrait pas à vivre éloigné d'elle, pas maintenant qu'ils s'étaient retrouvés et qu'elle avait répondu à ses sentiments. Quitter Forbach reviendrait à l'abandonner ce qu'il ne concevait pas comme quelque chose de possible. Si Adal devait être exclu des deux communautés de Sorcières de Forbach, alors il s'arrangerait pour rester ici, détesté des deux clans il abandonnerait probablement la sorcellerie, mais qu'importe si cela pouvait lui permettre de continuer à vivre avec Alexandrine. Elle était son bien le plus précieux, celui qu'il avait juré de protéger jusqu'à son dernier souffle de vie, fusse-t-elle être très courte.

Alors que la veuve faisait état du début de cet entretien, on frappa à la porte, ce qui interrompit l'échange. Apparemment, la vicomtesse avait fait apporter une collation que quelques serviteurs déposèrent sur la petite table basse devant eux. Il semblait bien que cet interrogatoire n'aurait rien de trop formel. Essayait-elle de le détendre ? Peut-être. Son air détendu en était probablement la preuve supplémentaire. Respirant un peu plus profondément, il se détendit un peu à son tour alors qu'il surprenait quelques propos échangés entre deux servantes à son sujet. Oui... La présence d'Adal dans les Appartements de la famille d'Hasbauer ferait probablement jaser, surtout que celle-ci perdurerait pendant plus jours, voire plusieurs semaines si ce n'était plusieurs mois. Heureusement, il n'avait rien à cacher et si certains s'amuseraient à jaser sur une possible relation entre Alexandrine et lui, ils n'imagineraient pas à quel point ils étaient dans le vrai. Alors qu'ils partaient, il recentra son attention sur celle qui lui avait accordé refuge. Comment voyait-elle cette relation entre sa fille et lui ? Lui en porterait-elle rigueur ? Elle n'avait rien affiché en voyant que les deux jeunes gens avaient partagés la même chambre. Le savait-elle déjà ? S'il avait été détendu, son cœur s'emballa davantage, avant même qu'elle ne lui pose la première question. Et si elle n'acceptait pas leur amour ? Alexandrine irait-elle à l'encontre de la décision de sa mère ?

Alors que la première question tombait, il respira un grand coup pour se calmer. Ce n'était pas le moment de flancher, vraiment pas. D'entrée, la question était relativement piège. Adal ne connaissait pas véritablement les pratiques d'Olrun, elles étaient rapportées par le Lys, mais qui pouvait dire que la rivalité ne les déformaient pas ? Il inspira profondément, son regard rivé dans celui d'Elisabeth et répondit :


« - Je ne ferai pas l'erreur de juger ce que je ne connais pas. Si je puis vous parler des pratiques du Lys, je ne peux hélas pas les comparer avec celle du Clan d'Olrun car je n'y ai pas été formé. Toutefois, je crois avant tout que la pratique n'est pas une histoire de Clan mais une histoire de Magie, et, plus que tout, une aventure personnelle et transcendante. »

Il marqua une petite pause avant de reprendre.

« - Je n'ai pas appris pour servir un côté ou l'autre, j'ai appris pour me développer moi-même, dans l'intégralité de ma personne. Olrun se distingue du Lys par les limites qu'il impose à ses membres. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Je ne saurais vous répondre véritablement. Placer des limites au développement personnel n'est pas un comportement que je cautionne, mais lui laisser la bride abattue n'en est pas une bonne non plus. Un juste milieu, un guide, serait probablement la meilleure des choses à faire, oui, la bonne pratique serait peut-être celle qui unirait Olrun et le Lys. Si vous me permettez de telles paroles. »

Adal avait conscience que ce qu'il disait pour révolter la Vicomtesse, mais il lui avait promis la vérité et il ne désirait pas lui mentir.
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Elisabeth d'Hasbauer
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeLun 11 Juil 2011 - 12:06

Il eut un silence, elle n’avait guère apprécié la dernière remarque du jeune et aurait préférer qu’il soit un peu moins enclin à exprimer ses idées profondes. Après tout, pour Elisabeth ce n’était pas mentir que de ne pas dire ce que l’on pensait. Elle se demanda si toute fois pour l’entretien, elle ne devait pas être au courant de telles choses, probablement que oui.

"Je doute que cette paix soit pour demain."


En répondant, son ton avait été un peu plus sec qu’elle ne l’aurait voulu, preuve, qu’elle n’était pas vraiment pour cette idée de paix.
La Prêtresse décida d’en revenir à la première partie de la réponse, il avait été sage de ne pas comparer les deux points de vue, mais Elisabeth était un peu déçue de ne pas savoir comment on avait appris aux jeunes recrues à percevoir leur camp chez leur ennemi. En somme, ce qu’ils donnaient comme raisons pour que leur apprenti ne rejoigne pas Olrun.

Elle se demanda si sa fille partageait ces idées sur une trêve – voir une réconciliation – entre les deux clans. Cela la mit en colère qu’Alexandrine puisse se laisser berner par de telles sornettes. Ne l’avait-elle pas élevé en l’informant de ce qu’était le Lys ? Avait-elle échoué au point que le premier sorcier arriviste de l’autre camp n’arrive à la convaincre du contraire ?

Finalement, le doute s’insinua en Elisabeth, un doute peu rassurant qui disait qu’Adal voulait rallier sa fille au Lys et lorsqu’elle lui ouvrirait les yeux sur le stratagème du jeune homme, celle-ci lui reviendrait. La voir s’éloigner était difficile pour Elisabeth, bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Mais elle savait qu’il fallait au maximum qu’elle s’efforce de voir le jeune homme comme le fils du Comte et faire totalement abstraction de celle qui l’avait mis au monde.

Ayant repris une certaine contenance, faisant mine de finir le gâteau qu’elle avait commencé avant de reprendre la conversation.

"J’apprécie votre sincérité, mais vous êtes conscient qu’il est dans nos lois que tout contact avec un membre de votre ancien clan vous sera interdit."

Elle voulait être certaine que Adal comprenait l’enjeu. Il était là pour rejoindre Olrun, mais son intégration dans le clan ne signifiait en aucun cas un quelconque espoir de paix.

"Si vous êtes admis parmi nous, il faudra vous plier à nos lois et toute infraction sera synonyme de bannissement… et avec, de la perte de votre mémoire et du souvenir d’Alexandrine."

Elle ne cherchait pas à lui faire peur, ou peut-être si un peu quand même. Ce qui se passait ici était sérieux et il n’était pas questions que le jeune homme puisse poser des conditions à son entrée. S’il était intégré, il faudrait qu’il se tienne dans l’ombre un maximum, ou tout du moins qu’il soit discret dans ses interventions lors des rassemblements, surtout avec de telles idées.

"Très bien, je sais que cela va être une question pénible et croyez bien qu’il ne me plait guère de la poser. J’aurais besoin de savoir ce qui s’est passé la nuit dernière, les détails, comment avez-vous récupéré le livre… Et puis si vous le savez, comment Alexandrine est entrée en possession du Livre des Ombres."

Voilà la question était posée. Elisabeth se tenait prête, faisant la liste dans son esprit des arguments qui pourraient faire que le jeune reste avec elle et que son esprit ne parte pas dans les ténèbres… au pire, elle irait solliciter l’aide d’Alexandrine.
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Adal Loewenstein
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeLun 11 Juil 2011 - 18:48

Adal était plus ou moins détendu. Même si l'enjeu de cette discussion était relativement important, il était en territoire ami, il le savait. Toutefois ce n'était pas la confiance qui l'étouffait. Détendu, il n'en n'oubliait pas sa place mais, toutefois, il était hors de question de jouer les langues de bois. Certes ses pensées étaient probablement de véritables insanités pour Olrun et pour le Lys, mais le jeune noble avait toujours eu une volonté propre et ne voulait pas jouer double jeu avec la mère de sa bien-aimée. Toutefois, s'il était franc, Adal n'était certainement pas un idiot et un bien-pensant juste par plaisir. Il était attaché à certaines valeurs mais savait exactement à quel point ces valeurs-là étaient détachées du monde dans lequel il vivait. Il était bien conscient de l'utopie que formaient ses pensées. Mais peu importait véritablement, pour vivre heureux, il fallait d'abord vivre en accord avec soi-même, et pour le fils de feu le Comte de Forbach, c'était bel et bien le cas.

« - J'en conviens... » Fit-il doucement, baissant le regard avant de se saisir d'un verre d'un jus de fruit glacé et d'en boire une gorgée fort désaltérante.

Les directions du Lys et d'Olrun étaient beaucoup trop éloignées pour se rejoindre dès maintenant en une unité cohérente et qui n'imploserait pas d'elle-même comme des dizaines d'années auparavant. Néanmoins, savoir qu'une chose était impossible ne l'empêchait pas de rêver pour autant. Après tout, alors qu'il faisait encore partie du Lys, n'avait-il pas rêvé des dizaines de fois rencontrer Alexandrine et l'aimer ? Combien de chances y avait-il que cela se réalise vraiment ? Pourtant cette chance infime il l'avait saisi alors que certains pensaient l'avoir mis au pied du mur, à choisir entre un amour dramatiquement impossible et un autre ardemment désiré. N'avaient-ils pas songé à l'idée de s'en débarrasser plus que d'y voir un moyen de véritablement arriver à leurs fins ? Et elle, Elisabeth d'Hasbauer, avait-elle fait partie de cette machination pour utiliser sa propre fille à forcer la main d'Adal ? Qui pouvait le savoir ? Alexandrine peut-être. Pourtant jamais il ne se risquerait à lui demander. Pourquoi ? Parce que cela n'avait pas d'importance et, surtout, parce que le jeune homme savait quand se taire.

Si la Vicomtesse estimait qu'il avait fait une erreur de lui dévoiler ses pensées, lui ne le considérait pas comme tel. Dire ce que l'on songeait être une vérité à une personne proche et le clamer sur les toits était horriblement différent. Il savait que s'il était accepté dans la tribu d'Olrun, il serait à jamais le paria, jamais le héros ou le sauveur. On le regarderait de travers, on ne lui adresserait probablement jamais la parole, mais cela ne le dérangeait pas plus que cela. Qu'importe le regard des autres si Alexandrine le regardait tel qu'il était réellement ? Ces hommes et ces femmes qui le jugeraient, pourraient-ils seulement comprendre l'ampleur du sacrifice accompli ? Probablement jamais, mais pour cela Adal ne leur en tiendrait pas rigueur non plus car il leur souhaitait de ne jamais connaître un tel choix. Le jeune Loewenstein avait déjà vécu ça au sein du Lys, où l'attention avait été portée sur la Meneuse et son fils « prodige » qui n'en savait pas plus sur la magie qu'un bout de bois mort.


« - Croyez-vous peut-être qu'il me viendrait à l'idée de parader en vos rangs ? Je suis un paria Madame la Vicomtesse. J'étais déjà rejeté au sein du Lys, relégué aux ombres par un frère qui n'avait de cela que le titre. Je doute que, malgré toute votre bonne volonté, il y ait des gens pour me faire bon accueil parmi Olrun. » Il marqua un léger silence. « Je n'aurai de sorcier d'Olrun que le rang, ni plus ni moins qu'un mot que personne parmi vous n'acceptera de réellement m'accorder. Alors, ne vous en faites pas, je ne compte ni clamer haut mes pensées, ni même sortir de l'ombre qu'il me sera donner de retrouver en votre sein. »

Il soupira.

« - N'y voyez nulle offense personnelle Madame, j'ai pour vous une très haute estime qu'il est, je vous l'assure, fort peu facile d'obtenir chez moi. J'apprécie beaucoup les valeurs que votre mari a porté durant son existence et s'il est un modèle dans la mienne, c'est bien lui. Mais je sais très bien que je n'aurai le droit à aucun chapitre parmi vous. » Il soutint le regard de la Veuve. « De toute façon, je n'aspire juste qu'à la tranquillité. Si mes valeurs sont obsolètes pour le monde que nous vivons, je les garderais pour moi jusqu'à des temps plus propices peut-être... »

Ces paroles étaient sorties sur un ton calme et posé. Adal se contentait de parler franchement, sans arrières-pensées. Peut-être se trompait-il sur l'accueil qu'on lui ferait dans la tribu d'Olrun, mais il fallait se rendre à l'évidence, personne ne l'aimerait, car pour tous et toutes, c'était évident, il resterait le fils d'Alicia de Sarrebourg, la terrible et démoniaque Meneuse du Lys Noir. Quand elle lui demanda ce qu'il s'était passé cette nuit-là, le jeune homme sembla hésiter un moment, puis il soupira à nouveau, plus longuement, avant de prendre une gorgée de jus de fruit comme pour se donner du courage.

« - Alexandrine et moi-même nous sommes rendus dans les sous-sols. Le livre de Lumière se trouvait dans le bureau de ma mère. J'ai demandé à votre fille de rester cachée dans l'ombre le temps que je le récupère. Malheureusement, suite aux découvertes de l'Inquisition, ma mère se trouvait dans son bureau. » Il baissa les yeux. « Pour reprendre le livre, j'ai été contraint de renoncer définitivement au seul amour qu'il m'aura été interdit d'avoir. J'ai poignardé ma propre mère pour obtenir ce que vous désiriez tant, car je ne pouvais pas renoncer, pour Alexandrine. »

Il inspira un grand coup avant de se calmer quelques instants. Le souvenir du drame était encore frais et douloureux en lui.

« - En quittant le bureau, je suis tombé nez à nez avec mon frère jumeau, Amaël. Il tenait Alexandrine entre ses mains, ils se trouvaient près du piédestal où reposait le Livre des Ombres, aussi je suppose que votre fille a du le voir dans la Grande Salle et penser qu'il s'agissait du Livre de Lumière. Amaël aura du la surprendre à ce moment. » Il marqua une nouvelle pause. « - Votre fille a réussi à lui échapper, et, par un subterfuge, j'ai détourné ses soupçons de moi. Après m'être assuré une diversion, j'ai demandé à votre fille de s'enfuir alors que je tuais mon frère avant qu'il ne découvre que je venais de tuer notre mère. J'ai ramassé le livre de Lumière et j'ai fui à mon tour. »

Il posa son regard dans celui de la veuve.

« - Voilà l'histoire. Rien de très héroïque, je ne suis finalement qu'un meurtrier. »
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeLun 11 Juil 2011 - 22:18

Le jeune homme avait fait une véritable envoler lyrique, elle savait qu’il était réaliste et elle-même ne pouvait lui garantir qu’il pourrait être un jour considérer comme un membre d’Olrun à part entière. Mais elle allait œuvrer pour cela… et si elle avait été destituée de la première place dans le cœur de sa fille par Adal, alors elle pourrait bien consacrer sa vie à faire en sorte que les jeunes gens soient heureux. Elle ne dit rien, baissa juste les yeux quelques instants demandant à son Amour si son interlocuteur avait bien adopté ses principes. Mais naturellement, seul le vide lui répondit et ses pensées ne trouvèrent pas d’écho et, une fois de plus, son cœur se serra.

Et puis, vint enfin le moment où elle allait tout savoir de cette nuit… Pour pouvoir le rapporter à Europe et pour pouvoir mieux appréhender ce qui se passerai ensuite.

*Alicia de Sarrebourg est morte ? La Meneuse du Lys est morte ! Oh mon Dieu, ALICIA EST MORTE !* Un léger sourire, malsain, apparut sur le visage de son ennemie de toujours. Elle du reposé la tasse qu’elle avait tenté de porter à sa bouche tant ses mains tremblaient. Elle replaça la soucoupe sur la table et prit ses mains l’une dans l’autre, le plaçant sur ses genoux en essayant d’atténuer le phénomène. Pourtant, elle ne savait pas trop comment réagir, elle ne pouvait décemment pas montrer sa joie à l’annonce de la nouvelle devant Adal et elle savait qu’elle n’aurait pas dû se réjouir d’une telle chose. Elle ferma les yeux un instant, respirant lentement, continuant à écouter son invité. Au final, elle réussit à ne plus ressentir cette satisfaction indécente, mais un juste soulagement quant à la disparition d’Alicia.

Elle pensa à Adrien, lui aurait été triste de cette nouvelle, il aurait bien été le seul au sein d’Olrun. La Vicomtesse avait beau tout faire, à l’annonce de cela, elle n’arrivait pas à regretter celle par qui tout ce malheur était arrivé !

Les conclusions d’Adal étaient par contre tout à fait tranchées, trop, au gout de la Prêtresse. Elle sourit tendrement cette fois pour répondre au jeune homme.

"Je ne vous vois pas comme un meurtrier, croyez-vous vraiment que si c’était le cas, je vous laisserais vous approcher de ma fille ?"


C’était une question rhétorique et nulle réponse n’était demandée. Est-ce que Elisabeth était inquiète au sujet de cette relation : oui, naturellement, puisqu’il voulait éloigner sa fille des bras de sa mère. Mais la Vicomtesse avait toujours su que ce moment viendrait et elle avait essayé – en vain – de s’y préparer. Mais elle savait qu’Adal ne ferait jamais de mal à sa fille, pour l’avoir perdu, elle savait ce qu’était l’amour et la dame savait également que rien ne pouvait se mettre en travers de deux amoureux. Aussi elle comprenait le geste d’Adal, dire qu’elle l’approuvait était exagéré, mais au moins elle concevait qu’une telle chose puisse avoir lieu.

"Je sais que cet évènement est encore trop proche et que vous ne pouvez vous en rendre compte maintenant. Mais votre acte a été un acte de courage. Peu de gens sont capables de se fixer un but et de tout faire pour l’obtenir, au final ils restent malheureux, pris dans une vie qu’il déteste, ayant pour l’éternité la nostalgie du courage dont ils ont manqué pour prendre leur envol. Dans quelques années, vous verrez la vie tranquillement, elle ne sera peut-être pas parfaite, mais au moins vous n'aurez pas de regret et serez avec celle qui que vous aimez"

Elle s’était un peu perdue dans ses paroles, avaient-elles encore un sens ? Elle n’en était pas certaine, mais espérait que son interlocuteur avait saisi ce qu’elle avait essayé de dire. Si seulement son Amour avait été là, il aurait sans doute été plus doué avec le jeune homme.

D’ailleurs à bien y réfléchir, il n’aurait jamais laissé cette situation s’installer et aurait pris contact avec Adal bien avant pour lui faire comprendre qu’il était de la famille et qu’il pouvait compter sur lui… et Adal aurait peut-être moins souffert de l’absence d’Alicia et du fantôme de son amour.

"Je suis désolée Adal, désolée de vous avoir laissé dans le noir durant toute ces années. D’avoir fait la même erreur que tout le monde et de vous avoir considéré uniquement comme le fils de la Meneuse en oubliant les valeurs que défendait votre père… et mon mari."

Un sentiment de culpabilité l’envahit, cela avait été bien cruel d’abandonner un enfant à ce sort.

"Heureusement, qu’il y a une petite tête de mule dans cette famille qui m’a ouvert les yeux et qui a eu une confiance et une foi inébranlable en vous."

Elle se mordit la lèvre, elle n’aurait pas dû dire une telle chose. Alexandrine ne souhaitait peut-être pas qu’Adal sache qu’elle s’était mis à dos une bonne partie des têtes pensantes d’Olrun et qu’elle aurait préféré perdre la mémoire plutôt que de l’utiliser…


Dernière édition par Elisabeth d'Hasbauer le Mer 13 Juil 2011 - 15:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeMar 12 Juil 2011 - 10:38

Oui, Adal était loin d'être dupe. Un avenir au sein d'Olrun ? Il ne fallait même pas l'envisager. Il savait que, malgré tout, il resterait le fils de la Meneuse, et que, rien que pour cela, il ne serait jamais réellement intégré, même s'il devait réussir cet entretien, même s'il devait sauver la vie à chaque sorcière d'Olrun. C'était assez injuste si l'on y réfléchissait suffisamment, mais le jeune noble avait compris depuis longtemps que la Justice avait abandonné ce monde depuis bien trop longtemps pour que les gens puissent encore saisir l'essence de ce concept. Même les Inquisiteurs qui la prônaient, avaient oublié son véritable sens, à présent perdu derrière les volutes d'une chasse incessante, depuis trop longtemps malsaine. Certains allaient même jusqu'à avancer une certaine volonté de réaliser un chiffre pour ne pas perdre grâce dans les faveurs divines, qui n'avaient de divin que la hauteur dans la hiérarchie catholique. Mais peu importait réellement. Ce qui comptait pour le jeune homme, aujourd'hui, ce n'était pas Olrun, ce n'était pas le Lys, ce n'était même pas ses dons offerts à la naissance, c'était Alexandrine, elle seule et rien d'autre. Voilà la raison de sa nervosité à l'idée de cet entretien. Il voulait rentrer dans le Clan d'Olrun pour ne pas avoir à aller contre les lois pour la voir, pour la serrer dans ses bras, pour l'aimer.

La réaction de la Vicomtesse ne lui avait pas échappé non plus. Elle était trop marquée et, surtout, trop prévisible pour qu'il ne puisse pas la remarquer. Adal n'était pas stupide, il savait que les relations entre Alicia et Elisabeth n'avaient jamais été au beau fixe. Ces femmes auraient pu s'entretuer si elles avaient été seules dans la même pièce. Il n'y avait qu'Adrien qui aurait été a même de pouvoir les calmer toutes les deux. Est-ce qu'Adal aurait pu faire de même ? Il en doutait, il n'avait pas le même charisme que le Vicomte, mais, et surtout, il n'était ni le mari de la Vicomtesse, ni le Sorcier à qui sa mère vouait un profond respect. Qu'importait de toute façon, Alicia était désormais morte, la volonté secrète de la plupart des sorciers et sorcières d'Olrun était réalisée. Oui, aucune d'entre elles ne pleurerait la Comtesse, pire encore, elles le fêteraient probablement en grande cérémonie. Pouvait-il leur en vouloir ? Oui. Le ferait-il ? Probablement pas. Le jeune homme ne pourrait jamais se réjouir de la mort de quelqu'un, fusse-t-il son pire ennemi. La mort était toujours une fin inéluctable mais regrettable. Pourtant, dans la balance du monde, il fallait bien que certains laissent leurs places pour les suivants, et ainsi recommencer le cycle de la Vie. Cela n'en restait pas moins d'une profonde tristesse.

Quant aux paroles de « réconfort » de la veuve, Adal leur rendit un léger sourire, peu convaincu par ce point de vue. Pensait-elle réellement qu'il n'était pas un meurtrier ou l'espérait-elle secrètement alors que sa fille l'aimait ? Alexandrine devait avoir compris ce qui s'était passé cette nuit-là pourtant elle ne l'avait pas repoussé... Le voyait-elle elle aussi autrement que comme un meurtrier ? Était-ce vraiment un acte de courage ? Réellement ? Était-ce courageux que de tuer sa propre mère pour des actes purement égoïstes ? Était-ce la réponse appropriée ? N'aurait-il pas pu aimer Alexandrine et être aimé en retour sans avoir à passer par la case meurtrier ? Il aurait ce sang sur ses mains toute sa vie, aussi heureuse soit-elle. Pourrait-il vivre avec cela ? Devait-il se convaincre que c'était une nécessité ?


« - Est-ce vraiment courageux ? Vous le pensez sincèrement ? Peut-on réellement tout faire ? Est-ce que tout acte est justifiable dans le but d'obtenir une vie meilleure, dans l'idée d'aspirer au bonheur ? Est-ce ainsi que vous justifier un meurtre ? Pour son propre bonheur ? » Ses yeux étaient rivés dans ceux de la Vicomtesse dans un regard presque désespéré, cherchant des réponses, semblant irrémédiablement perdu. « De quel droit ais-je pris la vie de ma mère pour un besoin si égoïste, Vicomtesse ? Expliquez-moi quel courage y-a-t-il à tuer pour des livres ? »

Au fond de lui, il savait bien qu'il l'avait pour une personne, pour lui, pour toutes ces choses qu'il avait peut-être une chance d'obtenir contrairement à l'amour de sa propre mère, mais était-ce une justification suffisante ? Pour lui, il restait le fils avec le sang de sa propre mère sur les mains, et non pour avoir tenté de la sauver, mais bel et bien pour l'avoir assassiner. La tête basse, il releva le regard alors que la Vicomtesse s'excusait de l'avoir laissé toutes ces années. De quoi s'excusait-elle ? Elle n'avait aucune obligation envers lui. Même s'il était amoureux d'Alexandrine, cela ne l'obligeait à rien. Il accueillit avec une certaine stupeur la dernière révélation, celle qu'Alexandrine avait toujours crut en lui, envers et contre sa propre mère, peut-être même envers sa propre tribu. N'avait-elle pas refusé de le manipuler comme son clan le lui avait dit ? Oui... Il savait déjà ce qu'elle avait fait pour lui là-bas. La jeune femme s'était en quelque sorte battu pour lui, ce qu'il avait fait dans ces sous-sols n'étaient que sa volonté de se montrer digne de sa confiance.

« - Vous n'avez rien à vous reprocher, Vicomtesse. Vous n'avez aucune obligation familiale envers moi. Je suis ce que je suis, et si je dois porter le fardeau de mon passé, je le ferai. Je n'ai jamais mendié de l'aide, et, à vrai dire, je n'en ai jamais attendu. Il existait en moi l'espoir secret que cela changerait peut-être à force d'effort et de démonstrations, mais ce ne fut jamais le cas. » Il soupira. « Vous avez pris soin des vôtres, ce qui était déjà une tâche ardue, alors pourquoi vous seriez-vous encombrée d'un jeune homme que personne n'estimait ? »

Il marqua une nouvelle pause.

« - Je ne tiens rigueur de rien à personne, Vicomtesse, et encore moins à vous. Je suis ce que je suis, que les autres pensent ce qu'ils veulent de moi. Seules quelques personnes comptent véritablement pour moi. Ce sont pour ces personnes là que je vivrais et me battrais. Et quoique puisse en penser ou faire le reste du monde, je veillerai à tenir cet engagement jusqu'à mon dernier souffle. »
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeMer 13 Juil 2011 - 16:05

A sa remarque sur les livres, il eut été facile à la Vicomtesse de répondre. Après tout, ne venait-il pas de clamer que ce n’était pas pour les livres qu’il avait tué, mais pour son bonheur. La Dame conclut que ce bonheur dont il parlait était le fait d’être avec sa fille. Elle avait encore un peu de mal à accepter cela, mais ne laissa rien paraître. Elle repensa à Alicia et à sa sœur, beaucoup de personnes pensaient - elle y comprit - que c’était la Meneuse qui avait tué sa propre sœur pour prendre sa place, et pas pour le pouvoir, mais bel et bien pour se faire une place dans le cœur du Comte. Elisabeth n’avait pas le cœur à expliquer ce qu’elle pensait à Adal. Cela n’aurait été que l’enfoncer selon elle, puisque cela revenait à lui montrer qu’au final, il était comme sa mère.

Un instant elle pensa à lui parler de sa mère avant tout ça, avant le Lys, avant que celle-ci ne se perde, mais là encore c’était une mauvaise idée. Il n’avait pas besoin d’entendre que celle qu’il venait de tuer avait été quelqu’un de bien, avant d’être un monstre.

Au terme du discours de son interlocuteur, elle se leva et vint prendre place à côté d’Adal. De là, elle le prit dans ses bras, doucement et tendrement, il n’y avait là rien de déplacer, juste une étreinte identique à celle d’une mère qui consolait son enfant qui avait fait un cauchemar… voir dans ce cas, qui croyait avoir commis une faute.

"Je pense bel et bien que vous n'êtes pas un assassin."

Elle n’ajouta rien d’autre, la Prêtresse trouvait tout le reste futile. Finalement, elle ne s’en était pas tenue à ce qu’elle voulait, elle aurait aimé rester plus distante que nécessaire et ne voir que l’incontournable pour ce qui était de l’entrée du jeune homme au sein d’Olrun.

Malgré le discours qu’elle avait tenu à Europe et même si elle pensait chaque mot qu’elle avait prononcé, la situation avait changé depuis qu’elle avait vu les deux jeunes gens dans les bras l’un de l’autre. Elle avait réalisé alors combien le lien qu’elle pensait fragile, représentant juste les prémisses d’une relation qui n’existerait peut-être jamais, était en réalité fort, voir au point de non retour et d’impossible séparation l’un de l’autre.

La Vicomtesse lâcha l’enfant, mais ne changea pas de place.

"Ce qui est important, maintenant, je pense, c'est de penser au présent ou à l’avenir, puisque maintenant vous n'avez plus d’entrave. En réalité, on pourrait vous donner tous les meilleurs conseils du monde que cela ne ferait pas changer ton état d'esprit, c’est à vous de voir et de vous pardonner. Chaque personne pense comme aucune autre et on doit chacun trouver ce qui nous fait avancer et les raisons éventuelles de nos actes. J’ai encore juste une question pour vous, j’en connais la réponse aussi cela est juste pour que vous y réfléchissiez, commen votre mère aurais réagi si vous aviez réussi à prendre le livre et qu’elle vous aurai vu vous enfuir avec Alexandrine, qui aurait été en danger, vous ou ma fille ?"


Bon, cela était fait, pour Elisabeth, il ne faisait aucun doute que sa fille serait morte à l’heure qu’il était. Après tout, même si la Meneuse ne l’avait jamais exprimé, Alexandrine tenait trop de son père, Alicia la détestait pour cela. Même si c’était son fils en réalité qui l’avait trahi, cela aurait été la petite d’Hasbauer qui aurait payé les pots cassés !

"Très bien, poursuivons l’entretien. Connaissez-vous la façon dont Olrun pratique la magie ?"

Elle n’avait pas été plus distante en prononçant ces mots que ceux qu’elle avait dits précédemment. Et elle n’avait pas utilisé le verbe « reprendre » qui signifierait que le sujet précédent était hors propos, ce qui était loin d’être le cas… en tout cas pas pour Elisabeth.
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeDim 17 Juil 2011 - 21:33

Cette discussion n’avait ni queue ni tête. En réalité, peut-être avait-elle l’une comme l’autre mais il n’avait qu’une envie, oublier ce qu’il venait de se passer, ou plus simplement, de ne plus en parler, laisser définitivement cet évènement au passé. Il comprenait pourquoi Elisabeth d’Hasbauer avait voulu savoir ce qu’il s’était déroulé dans les sous-sols du Château, mais maintenant que tout cela était fait, maintenant qu’elle connaissait les détails, il désirait simplement qu’elle laisse cette histoire derrière lui. Elle en parlerait probablement avec Europe, peut-être même que tout le Clan d’Olrun serait au courant. Pourquoi garderait-elle le silence ? Toutefois, il ne se faisait pas de doute sur ce qui se passerait si les Sorcières d’Olrun apprenaient le double meurtre qu’il venait de commettre. Déjà, il était fort improbable qu’il soit admis au sein du Clan de part son passé au sein du Lys Noir, mais avec le meurtre de la Meneuse sur les mains, le sang de sa propre mère, il serait probablement vu comme un monstre, une engeance démoniaque qui ne valait pas mieux que sa mère. Etait-ce ce que la Vicomtesse pensait de lui ? Il en doutait, elle peut-être pourrait comprendre, ou plutôt tenterait de se convaincre que sa fille voyait surement en lui autre chose qu’un assassin puisqu’elle ne serait probablement pas aussi proche de lui en ce moment.

Alexandrine était le seul pilier qu’il restait dans son existence, avec Francis, son meilleur ami. A deux, ils portaient la fragile structure de la vie d’Adal. Seraient-ils suffisants pour éviter qu’il ne s’effondre ? Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait espéré que lui, juste pour la jeune femme. Maintenant qu’elle avait enfin répondu à ses sentiments, il ne pouvait pas s’imaginer ne pas faire durer cette relation jusqu’à la fin de leurs vies respectives. En fait, s’il avait été totalement sincère, il aurait même pu avouer qu’il avait déjà rêvé de ce que pourrait être le futur avec elle. Un mariage, des enfants… Une vie. Simplement une vie comme tout homme peut aspirer pour son bonheur. Alors que la jeune femme emplissait son esprit, il ne s’était pas réellement rendu compte que sa mère s’était levée de son canapé pour s’installer à côté de lui et le prendre tendrement entre ses bras, comme une mère console son fils, dans une étreinte dont il avait toujours rêvé mais qu’il n’avait jamais pu obtenir de sa propre mère. Se laissant aller à cette étreinte, il ferma les yeux et soupira. Les mots prononcés par la Vicomtesse avaient une nouvelle profondeur. Etait-ce cette étreinte qui changeait tout ? Peut-être… Car elle était implicitement une preuve qu’elle avait un certain attachement pour lui. A moins qu’il ne se trompait.

L’étreinte se prolongea pendant quelques instants avant qu’elle ne l’écarte d’elle et place son regard dans le sien avant de lui faire comprendre que quoi que les gens puissent penser, il devait se tourner vers l’avenir, se pardonner lui-même. Serait-ce possible un jour ? Peut-être, il n’en savait vraiment rien. Pour l’instant, tout cela était bien trop frais dans son esprit. Elle lui demanda également, dans le cas où ils auraient été découverts, quel était celui qui aurait été en danger entre Alexandrine et lui. Sans réfléchir il répondit :


« - Nous aurions été tous les deux en danger, votre fille comme moi-même. Ma mère n’aurait surement eu aucun état d’âme à me punir pour mon crime avec le juste châtiment. »

Il ne se faisait pas d’illusion. Alicia n’aurait jamais accepté que l’on fasse un passe-droit pour son propre fils, surtout quand ce fils-là n’était pas considéré comme tel par elle. S’il s’était agi d’Amaël, oui peut-être que là elle lui aurait trouvé une excuse, un sortilège lancé par Alexandrine visant à brouiller l’esprit de son fils, simplement. Mais pour Adal… Elle n’aurait jamais cherché à réfléchir. Quand Elisabeth passa à la suite de leur entretien, laissant enfin l’incident de la veille aux oubliettes où il resterait probablement, du moins il l’espérait.

« - Le Lys n’enseigne rien sur Olrun, à part une haine viscérale. Je ne connais rien d’Olrun, ni de vos méthodes d’enseignements, ni du reste. J’ai juste cru comprendre qu’il y avait quelques différences hiérarchiques. Mais au-delà de ça, je ne sais rien. »

La vérité, ni plus, ni moins.
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeDim 24 Juil 2011 - 12:06

Elle n’avait pas vraiment pensé à la réponse d’Adal lorsqu’elle lui avait demandait qui aurait été en danger si ils avaient été découverts. Aussi fut-elle surprise, Elisabeth ne pensait pas comme le jeune homme, peut-être parce qu’elle était plus adulte, peut-être qu’elle connaissait mieux Alicia ou bien encore qu’elle avait l’esprit plus torturer que lui. Dans un murmure, elle lui dit son point vu.

"Ou peut-être qu’elle aurait pu tuer Alexandrine et vous aurait laissé vivre avec ça, cela n’aurait-il pas été pire que mourir ?"

La discussion aurait pu durer des heures sur ce qui aurait pu être, mais voilà maintenant tout cela appartenait au passé et c’était au minimum au présent qu’il fallait penser.

La Prêtresse ne fut pas très satisfaite de la réponse qu’elle eut sur la connaissance du sorcier de la magie dans le clan d’Olrun. D’un autre côté cela ne la surprenait guère que l’on n’explique pas aux apprentis du Lys pourquoi le clan ennemi imposait des limites.

"J’aurais dû m’en douter. Je ne peux savoir comment est-ce qu’on t’a présenté la magie, mais selon moi, c’est un équilibre fragile, un don qu’il faut préserver et surtout il ne faut pas en abuser. Je conçois que cela puisse être tentant d’en user à sa guise, mais les limites existent pour une raison et il est dangereux de vouloir les outrepasser."

Elle s’était promis ne pas faire la leçon au jeune homme. Mais elle s’était fait force pour ne pas lui rappeler que sa mère était la conséquence de tous les malheurs qui s’abattaient sur Forbach, mais cela n’avait rien à voir avec l’entretien et au vu de ce que venait de lui dire Adal, il n’était sûrement pas utile d’en faire mention.

"Comment conçois-tu la magie ?"

Sa première réplique se voulait le reflet de ce qu’elle-même pensait de leur art. C’était peut-être la seule des questions qu’elle pensait poser, sur laquelle elle n’avait pas d’idée quant à ce qu’allait répondre son interlocuteur. La question était simple, mais elle n'en voudrait pas à Adal si il développait un peu, par exemple, ce qu'il avait appris par lui-même ou comment il ressentait la chose, voir même comment on lui avait enseigné.

Profitant de ce que le jeune homme reprenait la parole, elle prit un gâteau, elle sentait la faim venir et n’avait pas réellement manger depuis la veille au déjeuner. La Vicomtesse restait attentive aux paroles d’Adal, mais malgré elle ses pensées allèrent vers Adrien. Elle sentait le regard que posait sur elle la peinture le représentant, dans son dos. Elisabeth voulait croire qu’il approuvait la façon dont elle menait l’entretien et ce qu’elle faisait aujourd’hui pour celui qui ferait peut-être parti de sa famille dans un avenir… pas trop proche quand même, il faudrait sans doute encore un peu de temps à la Vicomtesse pour se faire à tout cela.

Le sentiment de culpabilité dont elle avait fait preuve tout à l’heure revint tout de même avec ces pensées. Mais, ne pas le ressentir ou en faire abstraction ne reviendrait-il pas à nier son humanité ? Pour Elisabeth, la réponse était oui, cela ne faisait aucun doute. Dans ce cas, on ne pouvait qu’attendre que cela passe, le temps avait souvent réponse de tels sentiments, surtout si l’on faisait en sorte de vouloir réparer ses erreurs, ses oublis… ou sa lâcheté ! Le tout était de ne pas se laisser envahir par ces émotions qui étaient des poids et qui vous empêchaient d’avancer, voir vous enterraient alors même que vous n’aspiriez qu’à vivre.
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeLun 25 Juil 2011 - 13:18

La solution proposée par la Vicomtesse était terriblement sadique et le jeune homme espérait que sa mère ne fut pas capable d'une chose pareille, mais à bien y réfléchir, peut-être que cela aurait été la réalité, même si, à ne pas en douter, Adal n'aurait pas vécu bien longtemps avec une telle mort sur la conscience. Il aurait probablement fini, très lâchement au demeurant, défenestré , par exemple, ou alors selon tout autre moyen qu'il aurait jugé efficace pour se tuer. La mort d'Alexandrine sur la conscience n'aurait pu être soulagée par autre chose que la mort elle-même, si tant était que la mort soulageait réellement de la vie. Quoiqu'il en soit, la vie n'aurait eu aucun sens sans elle et n'aurait pas valu la peine d'être vécue, mais cela, il préféra le garder pour lui, acceptant, dans son silence, la version des faits d'Elisabeth. Il n'était pas ici pour défendre sa mère qui, il le savait, ne trouverait son salut que dans son souvenir et en aucun cas auprès de ses ennemies de toujours, bien qu'il ne le reprocha pas à la veuve. L'animosité entre Olrun et le Lys était issue d'une réciprocité entre les deux clans et si la Meneuse n'était pas appréciée parmi les conservatrices, ce n'était nullement son propre fils qui allait pouvoir y changer quoique ce soit, n'est-ce pas ?

Quant à sa réflexion sur ce qu'il savait d'Olrun, il ne la releva pas non plus. Cette querelle entre clans n'avait aucun sens mais elle connaissait son avis sur la question et il était inutile de relever davantage cette constante animosité. Adal pouvait très bien comprendre qu'elle n'aimait pas le Lys et, instinctivement, il se dit que tant que l'ancienne génération serait encore en vie, l'animosité perdurerait. Seules les nouvelles têtes, bien loin de cet incident apparemment dramatique de la rupture pourraient faire évoluer les choses et ne pas s'entretuer, à supposer que les anciennes doctrines ne viendraient pas à bout de leur libre-arbitre. Bah... Qu'importe. Olrun et le Lys étaient loin de se tomber dans les bras, alors autant ne pas spéculer sur les possibilités ou non que cela arrive un jour ou l'autre. Il écouta avec attention la veuve lui donner son point de vue sur la magie, ce don dont il ne faut pas abuser et que l'on ne peut transgresser des limites qui existent forcément pour une raison et qu'il est dangereux d'outrepasser. Elle n'avait pas spécialement tort, mais tout dépendait du cadre des limites et de savoir si elles avaient été instaurées pour réellement protéger les sorciers ou simplement pour ne pas permettre à quelqu'un de s'octroyer plus de pouvoirs. Après tout, ça n'aurait pas été la première fois qu'un souverain limite ses vassaux pour éviter d'être destitué de son trône.

Comment concevait-il la magie ? La question n'était pas trop difficile. En réalité, Elisabeth avait répondu en partie à la question d'elle-même.


« - La magie est un don, vous l'avez dit vous-même. En tant que tel, elle se doit d'être cultivé dans un certain respect pour la préserver et, en aucun cas, il ne faut en abuser. Mais, avant tout, je pense que la Magie est un enseignement que certaines personnes ont la chance de pouvoir recevoir, un enseignement qui leur permet de s'épanouir complètement différemment, de ressentir les choses à leur façon, de se sentir, peut-être d'une certaine manière, plus en phase avec le monde. »

Il posa son regard sur le portrait d'Adrien.

« - Je ne vous cache pas que je ne me suis pas mis à la peinture par simple envie. C'était presque un besoin viscéral de pouvoir peindre ce que je ressentais réellement et qui me semblait si différent de la réalité que pouvaient percevoir les autres gens. »

Il soupira et revint à Elisabeth.

« - Mon ancienne aguerrie avait toujours encouragé mon art pour la peinture, elle sentait probablement que la Magie s'exprimait à travers lui, ce que je pense également dans une certaine mesure. J'ai reçu un enseignement classique, je pense, mais j'ai toujours été encouragé à développer mes propres expériences, à façonner ma propre relation avec la magie. »

Et c'est ce qu'il avait fait, plus ou moins.

« - Je ne pense pas être le seul, mais je n'ai pas le même rapport avec la magie que la plupart des gens. Je ne cherche pas à l'utiliser, je me laisse utiliser par elle plutôt. Je sais qu'elle peut m'aider à devenir un homme meilleur et je sais également que, si je la laisse faire, elle me poussera naturellement dans cette direction. Il n'est pas nécessaire de dompter la magie, seulement de l'apprivoiser avec le temps, sans la forcer, sans la brusquer. »
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeJeu 28 Juil 2011 - 18:20

La vision d’Adal sur la Sorcellerie et sa pratique était assez surprenante et mature pour un jeune homme de son âge. Elisabeth pouvait comprendre son point de vue, la chose que dit le jeune homme qui lui déplut, c’était qu’il se laissait porter par la magie. Elle préféra y mettre le sens dans lequel il se laissait guider par elle plutôt que de comprendre qu’il n’avait aucun contrôle sur ce qu’il faisait.

Mais bon, elle ne s’attendait pas non plus à des réponses formatées et espérait surtout qu’Alexandrine n’avait fait le point avec lui sur les réponses qu’il devait donner… peut-être aurait-il fallu qu’elle les sépare jusqu’à cette entretien ? A bien y réfléchir cela l’aurait étonnée de sa fille et elle ne pensait vraiment pas que le fait de tenir ces deux là à distance soit une bonne idée, surtout après cette nuit.

Un court instant Elisabeth repensa à la peur – la frayeur même – qu’elle avait eu lorsqu’elle avait constaté qu’Alexandrine n’était pas dans sa chambre. Bizarrement au lieu d’être outrée à la vu des deux jeunes gens dormant dans les bras l’un de l’autre, elle avait été soulagée, peut-être justement parce qu’elle avait constaté que sa fille ne craignait rien. Elle se demanda un instant si elle aurait eu la même indulgence si elle avait commencé par vérifier la chambre d’Adal. L’image lui revint en mémoire et elle finit par se rendre à l’évidence : ils avaient l’air tellement paisibles, qu’elle ne les aurait pas réveillés sauf en cas de menace grave.

"Très bien, cet entretien est un peu spécial dans le sens où les apprentis qui le passent en temps normales connaissent nos valeurs. En gros c’est ce que je vous ais précédemment dit et visiblement c’est aussi le chemin que vous avez choisi."

Elle aurait bien ajouté que de toute façon, les autres membres n’auraient pas vraiment l’occasion de vérifier qu’il ne collait pas exactement à la pensée commune dans le sens où ils ne lui adresseraient certainement pas la parole. Elle restait persuadée que le fait que les gens ne pensent pas exactement pareil était un plus pour le clan, ceux là pouvaient faire preuve d’originalité et proposer des idées nouvelles aux têtes pensantes du clan. Ce terme de « têtes pensantes » ne lui plaisait guère d’ailleurs puisqu’il sous-entendait que seules les dirigeants pouvaient avoir des idées… ce qui, pour elle, était faux.

Ses pensées allèrent vers leur Grande Prêtresse, elle n’aurait sans doute pas laissé passer ça. Mais n’était-ce pas pour cela qu’Elisabeth avait demandé à faire cet entretien ? Pour être certaine qu’Adal entrerait dans le clan ? S’il avait une réponse vraiment en discordance avec le clan, le couvrirait-elle ? Lui dirait-elle comment il devait penser ? L’esprit Elisabeth était rempli de ces questions hypothétiques sur des choses qui ne s’étaient, en définitive, pas produites.

"Je vais faire le point sur quelques petites choses avec vous. La politique en matière de contact est assez stricte dans notre clan, vous ne devrez plus avoir de contact avec vos anciens mentors et vos anciens amis."

Elisabeth espérait en disant cela que le jeune homme allait tout de même manquer à certaines personnes dans l’autre clan.

"De même vous ne devez naturellement dévoiler le secret à quiconque. Je pense que cela est lié aux événements ayant eu lieux il y a un peu plus de quinze ans. C’est un peu dommage que le clan se soit replié sur lui-même de la sorte, mais je ne suis pas la personne qui décide du chemin que l’on doit prendre."

Peut-être Elisabeth avait-elle dans la voix l’espoir que maintenant que la Meneuse n’était plus là, ceux du Lys reviendraient à la raison et qu’une ère de paix allait naître. Mais une petite voix lui disait également qu’Europe n’accepterait pas aussi facilement leur retour.

"La peine encourue pour avoir enfreint l’une de ces deux règles est le bannissement du Clan qui s’accompagne de l’effacement de la mémoire de celui qui est en faute. Je ne tiens nullement à vous faire peur, je vous informe juste."


Élisabeth avait hésite à lui préciser que ce n'était pas non plus une menace. Mais le ton n'y était pas et de toute façon, c'était juste pour lui expliquer ce qu'il était et rien d'autre !
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeJeu 28 Juil 2011 - 20:38

Connaître les valeurs d’Olrun ? Oui, il imaginait bien que les apprentis du Clan ne pouvaient se permettre de passer au rang supérieur sans connaître par cœur des préceptes qu’ils devaient suivre à la lettre s’ils ne voulaient pas se retrouver bannis ou pire encore. A vrai dire, à part la motivation de pouvoir voir Alexandrine, rentrer dans le rang ne devenait en aucun cas une nécessité. Il était évident que personne ne viendrait lui parler, ne viendrait s’entretenir avec lui sur le rapport avec la magie, ne viendrait pas lui demander son avis sur la façon dont la magie fait les choses, dont elle dispense sa bienveillance à travers le monde. Tout le monde serait derrière lui, loin derrière, trop loin pour pouvoir discuter avec lui ou même échanger une politesse mais suffisamment près pour le voir chuter à la moindre occasion. Pourquoi ? Personne ne voulait probablement de lui dans le Clan, il ne devait cet entretien qu’à la bienveillance de cette femme qui se trouvait assise à côté de lui et une folie qui avait couté la vie à sa mère et à son frère jumeau. Le ticket d’entrée était noyé dans le sang, personne ne l’accepterait réellement. Tout juste le regarderait-on de loin, lui accordant vaguement la présence à proximité d’eux tel un parasite indésirable mais nécessaire. Seule Alexandrine et Elisabeth ne seraient pas de ce bord-là, du moins en privé, s’afficheraient-elles avec lui en public lors des réunions d’Olrun ? Car il devait y en avoir, tout comme il y en avait pour le Lys. Alexandrine accepterait-elle de lui tenir la main dans ces moments-là ? Il n’en savait rien. Mais pour lui, la vie publique n’avait pas de grand intérêt. Seule comptait la vérité, et la vérité se déroulait bien souvent en privé. Loin des regards indiscrets et indésirables.

Il se contenta d’hocher la tête. Il partagerait les valeurs d’Olrun, au moins en façade si cela s’avérait nécessaire. Avait-on besoin de plus ? Qui s’en inquièterait. On guetterait ses erreurs, ses idées irrecevables et indésirables. Peut-être même que tout prétexte serait bon pour le juger coupable et appliquer la sentence, pour se débarrasser de lui. L’espace d’un moment il se dit qu’il était peut-être de porter lui-même la coupelle d’arsenic à ses lèvres pour s’empoisonner. Quoiqu’il en était, mieux valait peut-être ne plus y penser et vivre, tout simplement. Quand elle aborda la politique stricte en manière de contact, Adal ne fut pas étonné. Alexandrine lui en avait parlé plus ou moins, notamment lors de leur entrevue dans les jardins. De toute façon, ce n’était pas un secret d’état et cet interdit avait déjà atteint les oreilles des membres du Lys, car visiblement, il n’avait peut-être pas tant été respecté que cela. Ce n’était toutefois que des rumeurs que la veuve venait de lui confirmer.


« - Je crains que personne n’ait à me regretter là-bas vous savez. Au contraire, si je devais recroiser l’un d’entre eux, ma vie risquerait de finir très soudainement. »

Il ne fallait pas se le cacher, peu des membres du Lys pourraient lui pardonner ce qu’il avait fait. Peut-être son Aguerrie lui pardonnerait-elle, mais il en doutait. Après tout, il avait tué sa propre mère… Enfin, il n’était pas près à tenter l’expérience pour tester. Quant au secret, c’était une ligne directrice depuis longtemps et les conséquences étaient connues également. Il eut un sourire quand elle précisa juste l’informer sans le menacer.

« - Je comprends, mieux vaut prévenir que guérir comme on dit. Loin de moi l’envie d’être banni et oublier ma vie, du moins, pour une partie d’elle. » Il y eut un petit silence et il rajouta. « Pourrais-je vous poser une question ? »

Il attendit qu’elle accepte puis lui posa sans détour :

« - Est-ce que cela vous dérange que j’aime votre fille ? »
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeLun 1 Aoû 2011 - 0:00

Elisabeth regrettait de s’être laisser amener sur ce terrain. Elle qui tenait tellement à ce que cet entretien ne soit pas personnel, la question d’Adal n’était pas appropriée. Ou plutôt la Vicomtesse ne voulait pas répondre à cela, est-ce qu’elle avait le choix ? Elle aurait bien répondu que ce n’était pas le moment pour ce genre de discussion mais le jeune homme n’avait-il pas besoin de réponse ? Et si elle l’évitait, l’occasion se représenterait-elle que le sorcier ait suffisamment confiance en elle – ou en lui – pour aborder ce fait de nouveau ?

Elle ne savait que faire, mais devait prendre une décision rapidement. Laisser le silence s’installer trop longtemps et un climat un peu plus tendu pourrait émerger et cela n’était guère propice à l’entretien qu’elle voulait mener.

"Je ne sais quoi répondre."

Puis vint à l’esprit d’Elisabeth que peut-être, son interlocuteur voulait savoir s’il était seul au monde avec Alexandrine ou si il pouvait compter sur elle.

"J’ai encore du mal à vous faire confiance, mais je crois en ma fille. Et j’imagine que cela viendra avec le temps. Ce sera sûrement comme tout, il faudra toujours de ce même temps pour que vous trouviez votre place parmi nous et pour que, de notre côte, nous trouvions quelle la place vous donner."

Elle se rendit compte en prononçant ces paroles que les mots d’Adal avait été bien plus personnels et la question bien plus précise que celle a laquelle elle avait répondu.

"Ca ne me dérange pas que vous l’aimiez, du moment que vous ne la blessez pas."

Voilà, était-ce qu’il voulait entendre ? Comme lui, elle souhaitait dire la vérité, mais il y avait parfois des choses dont on ne se doutait pas, dont on ne se rendait pas compte. Elisabeth ne savait pas comment elle réagirait lorsqu’ils s’afficheraient en société ensemble puisque ce n’était pas encore arrivé. Il était certain que le choix était difficile à défendre devant ses congénères sorcières, mais devant les autres, ceux qui n’étaient liés ni au Lys ni à Olrun ? Adal était un bon parti et la grand-mère d’Alexandrine serait probablement ravie de son choix !

Et de toute façon, qu’importe ce qu’elle pensait du jeune homme, c’était le choix de sa fille, même si Elisabeth la protégerais envers et contre tout, elle n’avait pour l’instant rien à reprocher à Adal.

Elle sourit pensant un instant mettre fin à l’entretien. Mais elle pensa qu’il y avait encore deux ou trois choses que la Grande Prêtresse voudrait savoir. Elle se demanda, la sorcière n’était pas vraiment préparer à mener ce genre d’entretien, elle l’avait cette fois pour faire en sorte de connaître les réelles raisons d’Adal et visiblement son monde n’était fait que d’Alexandrine.

"Comment comptez-vous vous investir dans notre clan ?"


La question était peut-être un peu abrupte, mais elle se disait qu’ouvrir l’esprit du jeune homme à d’autres occupations l’éloignerait peut-être un peu de sa fille. Elle pensait même qu’il pourrait prendre un ou une apprenti(e), mais Europe ne laisserait pas faire une telle chose dès à présent. Dommage, s’occuper d’une autre personne aurait sans doute été bénéfique au jeune homme, mais Elisabeth comptais bien faire en sorte qu’Adal soit intégré dans le clan. Elle avait déjà quelques idées pour y parvenir.
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeLun 1 Aoû 2011 - 10:18

Il n'y avait pas qu'Alexandrine dans son existence. Il y avait peu de gens, c'était certain, mais il y avait également Francis, son ami, son seul ami, pour ainsi dire, et la peinture, la peinture qui lui permettait de s'évader lorsqu'il le désirait, la peinture qui lui permettait de sublimer ce qui avait été torturé et abaissé par les Hommes : la Nature. Cela ne faisait pas grand chose dans la vie du jeune noble, il en était conscient mais cela lui suffisait amplement. Il n'aurait certes pas dit non à quelques amis de plus, mais il savait qu'il pouvait compter sur Francis et Alexandrine dans n'importe quelle situation, et cela, peu de personnes pouvaient réellement l'affirmer sans se tromper. Une grande majorité des Nobles de ce château étaient des fausses personnes, s'entourant de gens tout aussi faux pour se donner une contenance, mais il fallait se rendre à l'évidence, ils n'étaient que des coquilles vides et sans grand intérêt pour ceux qui désiraient bien plus que quelqu'un en compagnie de qui boire le thé, déguster quelques gâteaux et échanger des mondanités sans queues ni têtes.

Le jeune sorcier se doutait que sa question mettrait à mal la Vicomtesse. En réalité, il avait hésité à la poser, mais finalement, ce n'était peut-être pas le mauvais moment. Ils auraient encore l'occasion de se voir et de discuter, surtout maintenant qu'il vivait chez elles, mais cela ne changeaient rien au fait que si les cartes devaient être posées sur table maintenant, autant le faire jusqu'au bout. Adal se doutait de ce que cela pouvait faire à une mère de voir sa fille la quitter progressivement pour un homme, mais dans le cas présent, cet homme était le fils de sa pire ennemie, et il aurait pu comprendre qu'elle ne lui faisait pas confiance. Ce qui était le cas en quelque sorte, au vu de sa réponse qui restait assez prudente même si elle semblait sincère. Oui, « du temps »... C'est probablement ce qui serait nécessaire à tout le monde dans les jours à venir, soit pour comprendre, soit pour accepter, soit pour faire face à la réalité. Le temps résolvait bien des choses, mais il ne fallait pas être dupe, il n'était pas une solution miracle pour tout. La conclusion de la veuve le laissa sceptique et pendant un instant il faillit poser la question légèrement différemment : « Est-ce que cela vous dérange qu'Alexandrine m'aime ? ». Il jugea néanmoins inapproprié de mettre cela sur le tapis.


« - Je comprends. Votre décision est sage et, s'il est une personne parmi Olrun, hormis Alexandrine, dont j'espère bien mériter un jour la confiance, c'est bien vous Madame. »

C'était sincère. Qu'importent les Grandes Prêtresses, les Prêtresses, les sorcières et les sorciers d'Olrun qui ne manqueraient pas de le juger sans aucune connaissance de causes, mais Elisabeth, elle qui savait, tout, tout ou presque, elle qui verrait probablement au-delà des apparences, à elle il voulait montrer l'homme qu'il était, responsable, courageux, avec le sens du devoir... Un homme digne de sa fille qui ne la blesserait jamais.

Lorsqu'elle lui demanda s'il comptait s'investir dans Olrun, le jeune homme la regarda un instant, surpris, puis il réfléchit quelques instants. Se démener pour des gens qui ne le considèrerait même pas vraiment une idée réjouissante, qui plus est, il n'aurait probablement pas beaucoup les coudées franches pour s'investir énormément.


« - Dans la mesure des possibilités qui me sont octroyées, je ne vois pas pourquoi je ne m'investirais pas dans notre Clan. Mais je doute que les gens me considèrent suffisamment pour me permettre de faire réellement quelque chose en ce sens. Mais, que ce soit clair, je ne participerais jamais à la divulgation d'informations précises concernant le Lys. Il y a là-bas des personnes que j'appréciais et je ne veux pas prendre davantage part à ce conflit, qui, à mon sens, n'a aucun sens et encore moins dorénavant. »

Cela pouvait être perçu assez durement, mais après tout, il savait qu'on essaierait peut-être de lui extorquer quelques renseignements stratégiques, qu'il s'agisse des lieux ou même des personnes, qui pouvait réellement savoir jusqu'où Olrun était prêt à aller pour « gagner » ? Pas en la personne d'Elisabeth, non ça il le savait, mais la Grande Prêtresse n'avait pas hésité à utiliser l'une de ses propres sœurs pour manipuler un sorcier du Lys, n'est-ce pas ? Alors pourquoi ne serait-elle pas capable de pire ?
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 12:22

Elisabeth pensa à ce qu’elle pouvait répondre dès le début des paroles du jeune homme. « Dans la mesure des possibilités qui me seront données » ? Il fallait qu’il aille les prendre ces opportunités, pas en imposant sa présence, naturellement, mais bel et bien en étant là, discret dans un premier temps et petit à petit se faire une place parmi le clan. Mais cela était l’idée qu’elle se faisait sur l’intégration du jeune homme et elle devait se faire à l’idée qu’il avait peut-être une façon de faire différente.

Bien qu’elle pense que le moment soit opportun, elle remit la discussion sur ce qu’il pourrait faire – envers et contre certains mauvais esprits - à plus tard. La prêtresse aurait préférer qu’il se projette déjà dans l’avenir en pensant comment intégrer leur rang. Non pas en termes de mensonges et de manigances, mais plutôt en termes d’actions utiles et de services qu’il pourrait rendre.

La suite fut on ne pouvait plus claire pour la Vicomtesse, il ne comptait pas dévoiler quoique ce soit en ce qui concernait le Lys. Pour sa part, elle n’avait nullement eu l’intention de le questionner à ce sujet - même si tout à l’heure elle avait un peu dérogé à cette règle en demandant à Adal comment les Aguerries formaient les Apprentis. Mais au final, ce n’était pas là le vrai but de son questionnement, c’était plutôt pour connaître la façon de voir du jeune homme, s’il avait su s’affranchir de ce qu’on lui avait appris et découvrir d’autres choses… ce qui visiblement était le cas.

Elle réfléchit un instant, est-ce qu’il en irait de même pour Europe ? Respecterait-elle le choix du jeune homme ? Elisabeth n’est était pas certaine, même si elle aurait aimé le croire.

"Vous êtes une personne intéressante, Adal Loewenstein."

C'était dit comme un compliment, d'ailleurs s'en était un. Même si elle ne partageait pas toutes les idées de son interlocuteur - ce qui était normal en soit. Ce qu'il disait laissait à penser que c'était une bonne personne et en cela Elisabeth était un peu rassurer, même si elle n'était pas encore en confiance.

Elle poursuivit, pour être certaine qu’il n’y aurait pas de malentendus à l’avenir.

"Je tiendrais compte de votre volonté et ne vous poserais aucune question. Mais je ne peux vous garantir que les autres ne le feront pas."

Elle réfléchit quelque peu avant de reprendre la parole pour avoir tout de même des mots rassurants.

"Maintenant, on m’a laissé libre de décider de votre intégration ou non en cette journée. Aussi, si à l’avenir quelqu’un veut vous voir sortir de nos rangs, il lui faudra trouver une faute grave contre vous."

En y pensant ce qu’elle venait de lui dire n’était guère rassurant. Après tout ne pas dévoiler sa connaissance de leurs ennemis pouvait être considéré comme un acte de trahison, non ? En temps normale, cela aurait été le cas, mais personne n’avait encore changer de camp, c’était une situation unique qui devait faire l’objet de mesures quelques peu spéciales… du moins pour la Vicomtesse. Sa discussion de tout à l’heure avec leur Grande Prêtresse ne laissait pas augurer que celle-ci ferait d’exception, surtout pour le fils de la Meneuse.

Elisabeth soupira, puis un léger sourire s’installa de nouveau sur le visage de la dame.

"De toute façon, j’imagine qu’Alexandrine sera avec vous pour rappeler aux esprits mauvais qu’il pourrait y avoir , que vous êtes le fils du Comte et que vous avez ses valeurs."

Après un court silence, elle ajouta dans un murmure.

"Elle s’est déjà tellement battue pour vous."
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 14:40

Une personne intéressante ? Voilà qui eut le mérite de faire sourire Adal. C'était bel et bien la première fois qu'on lui disait ceci, et, en plus, cela sonnait tout comme un véritable compliment. Durant son existence on lui avait dit de qui il était le fils et donc comment il devait se tenir, mais jamais on ne l'avait vraiment considéré comme une personne à part entière, qui plus est, jamais véritablement intéressante, car l'intéressant c'était Amaël, c'était sa mère, Alicia, lui n'était que le second, le fils délaissé de la Meneuse et donc sans aucune importance. Pourtant, il le savait, son frère ainé ne possédait aucun talent magique, et pourtant, malgré cela, sa mère ne l'avait pas rejeté, lui, alors qu'Adal possédait davantage de prédispositions, alors qu'Adal aurait probablement fait un meilleur Meneur que son frère, par bien des aspects. Que se serait-il passé si le rejeté avait eu une véritable mère pour s'occuper de lui ? Aurait-il aimé Alexandrine aussi ? Aurait-il accepté de remettre en cause l'intégrité du Lys Noir pour elle, et rien que pour elle ? Aurait-il pu changer les choses de l'intérieur ? Aurait-il pu faire évoluer le Lys Noir pour amener les sorcières sur un terrain de paix ? Mieux valait ne pas trop se poser de questions. Le Lys Noir aurait un nouveau meneur d'ici quelques jours, peut-être après quelques luttes de pouvoir intestines qui ne dureraient pas longtemps. Pourtant, y avait-il encore quelqu'un de suffisamment fort pour endosser ce rôle ? Il n'en savait rien, mais, à son grand soulagement, il s'en fichait royalement.

« - Votre sollicitude me touche Vicomtesse. Je sais que certains essayeront de me faire parler, mais si c'est ainsi qu'ils voient ma contribution à Olrun, je ne pourrais leur répondre. »

Adal n'irait pas plus loin dans les explications, fusse-t-il malmené et menacé par la Grande Prêtresse elle-même, il ne dirait rien. Si elle devait le menacer d'un sortilège d'amnésie, il savait déjà qu'il se rebellerait sans état d'âme. Plutôt mourir que d'oublier son passé, d'oublier ce qu'il avait fait, d'oublier ce qu'il était devenu. Car oublier qu'il était le meurtrier de sa mère revenait à oublier ce qu'elle était pour lui malgré tout.

Quand elle fit remarquer qu'Alexandrine serait de toute façon là pour le protéger des éventuelles mauvaises langues qui pourraient parler, Adal eut un sourire légèrement triste. La jeune femme avait déjà bravé beaucoup d'interdits pour lui, et il ne se pardonnerait jamais si elle devait pâtir de sa présence d'une manière comme une autre. Certes, ils s'aimaient, mais était-ce suffisant de vivre à deux contre le monde entier, ou presque ? Cela aurait suffit à Adal qui vivait seul, ou presque, depuis son enfance, mais Alexandrine y était-elle préparée ? Parviendrait-elle à faire face continuellement, encore et encore ?


« - Je sais ce qu'elle a fait pour moi, tout ce qu'elle a consenti, tout ce qu'elle a bravé. C'est pourquoi j'aimerais à mon tour la protéger, qu'elle n'ait plus à se battre pour moi. » Il soupira. « Mais est-ce vraiment possible ? Combien de personnes accepteront ma présence parmi vous ? Combien essayeront de me tendre la main, combien voudront me couper l'herbe sous les pieds ? J'ai peur que nous ne soyons que trop seuls face à un monde qui ne veut pas comprendre. »

Il plongea son regard dans celui de la Vicomtesse.

« - Je ne veux pas lui faire du mal au travers de ce que les gens vont penser de moi, Vicomtesse. Je ne veux pas lui imposer d'autres douloureuses épreuves parce que certains sont trop étroits d'esprit pour concevoir la réalité... Car même s'il s'agit de leurs fautes, c'est à cause de moi qu'elle pourrait en souffrir. » Il s'interrompit, cessant brusquement de regarder Elisabeth. « Je veux l'aimer, la protéger, pas lui faire endurer des tourments qu'elle ne mérite pas, pas après ce qu'elle a consenti pour moi. »
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeJeu 4 Aoû 2011 - 13:01

L’espace d’un instant, Elisabeth pensa que ce serait peut-être mieux pour le jeune homme de ne pas se souvenir de cette soirée. Mais cela ne dura guère longtemps, après tout, elle savait que tout individu était la somme de ses expériences –qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Et puis, si Adal avait voulu retrouver à tout prix ce qu’on lui avait enlevé, il n’en résulterait que souffrance de tout cela.

Elle ne savait que trop bien que parfois en voulant bien agir, on blesse les gens qu’on aime : Adrien en était le parfait exemple !

La Prêtresse se dit qu’elle serait normalement au courant si on voulait lui infliger une telle sentence, il serait alors temps à ce moment de voir comment contourner la chose.

Le discours du jeune homme s’emballa quelque peu ensuite. Il ne voulait pas qu’Alexandrine souffre à cause du regard que leur porterait les autres ? Il considérait qu’elle avait déjà consenti de sacrifice pour lui ? N’était-ce pas quelque peu reverser la situation ? Après tout de son côté, il avait aussi laissé de côté un certain nombre de choses pour la demoiselle !

"Je ne voudrais pas paraître suffisante à vos yeux, cependant, j’ai très bien élevé ma fille. Sachez jeune homme, que je lui ais transmit mes valeurs et que même si elle sait maintenant parler de sa propre voix, elle partage toujours ces valeurs. Aussi je sais, que ces personnes qui vous verrons d’un mauvais œil n’auront pas le dessus sur la foi qu’elle a en vous."

Dans ses paroles transparaissait la fierté de la Dame pour sa fille, même si elle avait essayé de ne rien laisser paraître. Et elle avait volontairement employé le mot « foi » car elle n’arrivait à pas encore à concevoir concrètement que les jeunes gens soient amoureux, ou plutôt qu’Alexandrine soit réellement amoureuse.

Elle attendit que le jeune homme la regarde de nouveaux pour continuer.

"Par contre si vous la laissez, elle sera bien plus blessée que par ces choses qu’on pourrait dire dans son dos. Alexandrine n’accorde pas d’attention à ces gens et elle préférera surement considérer que ceux de ses amis qui ne vous acceptent pas, ne sont pas de véritables amis."

Elisabeth savait qu’il y avait encore une autre solution, mais qui serait peut-être pire que de rester à Forbach : partir ! Partir en Bourgogne, aux côtés de Léonce, mais dans ce cas, il faudrait apprendre à jouer aux jeux de pouvoir. Les deux jeunes gens en étaient-ils capables ? Elisabeth n’en était pas persuadée, mais la vie resservait bien des surprises. Aussi ne fit-elle pas part de cette possibilité à Adal. Par contre, il y avait quelque chose d’autre à prendre en compte : les autres personnes, celles qui n’étaient ni d’Olrun, ni du Lys.

"Et puis vous pourrez toujours vous tourner vers ceux qui ne font pas partis de notre clan, ni d’aucun clan, d’ailleurs. Après tout ceux là n’auront pas d’idées préconçues. D’ailleurs la grand-mère d’Alexandrine sera ravie de voir qu’elle fréquente le fils d’un Comte !"

Elle avait dit cela en affichant un sourire amusé. Il était vrai que sa mère désespérait de voir sa petite-fille sans époux… ou plutôt sans époux qui fut un bon parti, parce qu’elle ne voulait tout de même qu’Alexandrine épouse le premier venu.

Lorsqu’Elisabeth avait parlé de se tourné vers les autres habitants, voir les Inquisiteurs – même s’il fallait s’en méfier – elle ne parlait pas du tout de jouer le jeu des mondanités. Alexandrine ne s’y prêtait guère de bonne volonté et souvent sa mère devait trouver mille excuses pour la forcer à se montrer ou excuser son absence. La Vicomtesse espérait qu’Adal avait bien compris qu’il s’agissait d’autre chose… si jamais il proposait à celle qu’il disait aimée d’assister à ce genre de fadaise, Alexandrine ne le laisserait probablement pas l’y traîner.
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeJeu 4 Aoû 2011 - 15:15

Il savait qu'Alexandrine était forte, très forte même. Il n'existait que peu de femmes d'une volonté d'une telle envergure. Elle était probablement la digne fille de sa mère oui, une femme de caractère, c'était certain. Adal était convaincu qu'elle saurait passer outre ces évènements et le fait que tout le monde tournerait probablement le dos à Adal, et donc, a fortiori à elle aussi. Pourrait-elle faire face à ce changement radical à son égard ? Il en était certain, tout aussi que le mélange d'un rouge profond et d'un bleu nuit donnait un admirable violet aux tons obscurs, pourtant cela n'empêcherait peut-être pas la jeune femme de souffrir de cela, qui plus est en silence car suffisamment forte pour supporter un tel retournement de situation. Mais cela n'en resterait pas moins douloureux non ? Et le jeune homme se sentirait mal de devoir infliger cela à Alexandrine. Enfin, il était certain que dans cette idée, mieux aurait-il valu qu'il n'accepte pas de faire ce qu'il avait fait cette nuit-là et ne dorme pas avec elle avant d'avoir entendu, pour son plus grand bonheur, qu'elle l'aimait elle aussi. Avait-il été à ce point niais pour penser qu'il n'apporterait pas des malheurs dans son sillage ? Les prochains mois seraient difficiles, très difficiles, et pourtant, elle serait là pour l'épauler, comme il serait là pour elles. Ensembles, il en était convaincu maintenant, ils traverseraient les tempêtes et les tourments pour obtenir la tranquillité et, peut-être, le bonheur.

« - Loin de moi l'idée de la quitter, Madame, enfin, sauf si elle en exprime l'envie, car, après tout, personne ne sait de quoi sera fait le lendemain. »

C'était un fait, même s'il ne préférait pas y penser, il se pouvait très bien que leur histoire ne dure pas. Combien d'hommes et de femmes avaient cru s'aimer jusqu'au jour où ils commençaient à vivre ensemble ? Probablement plus qu'on ne se plaisait à le penser. Peut-être que malgré l'amour qu'il lui vouait depuis longtemps, rien ne durerait maintenant qu'ils s'étaient trouvés. Enfin, mieux valait laisser de côté ces pensées peu rassurantes pour l'avenir.

En ce qui concernait la possibilité de se tourner vers les habitants « normaux », la Vicomtesse avait encore une fois raison. Ils seraient probablement la porte de sortie envisageable et Francis serait probablement le premier. D'ailleurs, Adal réfléchissait déjà à le présenter à Alexandrine, même s'il la connaissait déjà par tout ce qu'avait pu en dire le jeune noble, mais elle, ne le connaissait probablement pas, et il était généralement d'usage de présenter sa dulcinée à ses amis, qui, dans le cas du fils du Comte, se réduisaient à un seul et unique ami, mais quel ami !


« - Il est vrai que pour certaines personnes, extérieures à tout cet entrelacs de conspiration, je puis encore être considéré comme un bon parti. » Il eut un petit sourire. « Je veillerai à conserver ces sages paroles à l'esprit pour le jour où j'en aurai probablement besoin. »

Adal posa ses mains sur celles de la Vicomtesse.

« - Je vous sais gré de tout ce à quoi vous avez consenti pour moi, vous aussi, et votre affection pour moi, bien que relative et sujette encore à la confiance que je me ferai une priorité d'obtenir, me touche énormément. » Il retira ses mains en douceur. « Je voulais également vous dire que si jamais vous en éprouvez le besoin, j'accepterais volontiers de vous aider dans vos moments difficiles comme vous venez de le faire alors que je vis l'un des miens. »
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MessageSujet: Re: Sur le fil du rasoir   Sur le fil du rasoir Icon_minitimeMer 17 Aoû 2011 - 20:14

Pendant que le jeune homme lui répondait, Elisabeth fit de nouveau le tour des questions qu’elle avait à lui poser. Il lui semblait avoir obtenu toutes les réponses qu’elle attendait de cet entretien. D’habitude il y avait plus de question sur la magie, son sens et les valeurs du clan, mais elle avait informé des principaux points le jeune homme et visiblement, il n’était pas contre les limites imposées par Olrun. Et puis comme elle l’avait dit, cet entretien n’avait rien de conventionnel.

Dans son esprit, elle se demandait toujours pourquoi Europe avait cédé si facilement à sa demande. Etait-ce pour pouvoir être seule avec les deux livres ? Ou bien peut-être qu’elle avait si peu de considération pour Adal qu’elle ne voyait en lui qu’un être insignifiant ? Mais c’était vers la dernière solution que son intuition allait, celle qui lui disait que la Grande Prêtresse ferait sans doute un entretien, de manière informelle naturellement, cela n’aurait l’air – et la chanson – que d’une discussion. Elle espérait vivement qu’Alexandrine ne laisserait pas faire une chose pareille et elle n’était pas certaine de vouloir veiller encore sur eux.

Elisabeth voulait faire - voir refaire - connaissances avec celles et ceux de son clan. Elle avait laissé tant de choses passer. Les jeunes gens pourraient certes venir la voir s’ils avaient besoin d’une aide quelconque. Mais Alexandrine lui avait prouver en gérant cette histoire qu’elle n’avait plus vraiment besoin d’être épaulée et qu’elle était capable de prendre les bonnes décisions.

La proposition d’Adal de l’aider peut-être un jour lui paru tellement hors de propos, qu’elle fut surprise et laissa passer le moment où elle pouvait s’en offusquer. Elle savait que jamais, quoiqu’il arrive, elle n’accepterait d’aide ni de lui, ni de personne, pas même d’Alexandrine. Elle resterait digne comme à son habitude et ne se permettrait de s’effondrer que cacher du regard de tous !

Par convenance, elle répondit tout de même une banalité.

"Je vous remercie, même si j’espère que vous n’en aurez jamais l’occasion."


Elle avait à présent la certitude qu’ils en avaient fini, pour cette fois.

"Je pense que nous pouvons clore cet entretien, je sais quoi dire à Europe à votre sujet et ma décision est prise quand à votre entrée dans notre clan."

Elle se leva et mit délicatement une main sur l’épaule du jeune homme.

"Bienvenu parmi nous."

N’était-ce pas ce qui était convenu d’avance ? Non, puisqu’il avait répondu correctement aux questions, il devait en être ainsi, du moins c’était ce dont essayait de se persuader la Prêtresse. Finalement, peut-être aurait-elle du laisser Europe se charger de cet entretien. Sa demande lui apparaissait très égoïste à présent et son amie avait eu raison, elle voulait connaître les intentions d’Adal vis-à-vis du clan, mais également vis-à-vis de sa fille. Elle se demanda si elle n’avait pas mis encore plus de bâtons dans les roues de son interlocuteur et de son enfant chérie. Après tout certains ne pourraient s’empêcher de dire qu’il avait eu un traitement de faveur ! A ceux là il faudrait qu’elle parle, il allait falloir qu’elle communique.

"Très bien, je vous souhaite un bonne fin d’après midi, je vais de ce pas envoyer une missive pour annoncer la nouvelle à notre Grande Prêtresse."


Elle quitta le salon sans plus attendre. Même si elle avait été souriante et avenante en prononçant ces paroles, depuis les derniers mots d’Adal, le souvenir d’Alicia lui était revenu en mémoire. Une fois qu’elle eut poussé la porte de sa chambre, elle se laissa glisser le long de celle-ci jusqu’à terre. Peut-être quelque chose dans sa voix ou dans la façon d’être d’Adal lui avait rappelé La Meneuse… Celle d’avant. Après tout, elles avaient été amies et Alicia les avait trahies. On ne pouvait être certain que son fil ne ferait pas de même, qu’il ne changerait pas d’idéaux comme cela avait été le cas pour sa mère.
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