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 Vieilles rancœurs

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AuteurMessage
Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
Inquisiteur Général
Cassandra de Saint-Loup


Vieilles rancœurs Vide
MessageSujet: Vieilles rancœurs   Vieilles rancœurs Icon_minitimeSam 10 Sep 2011 - 13:13

Cassandra méditait sur la dernière phrase de Sœur Béatrice en allant chercher les parchemin et les livres nécessaires à son interrogatoire de la Vicomtesse d'Hasbauer. Il fallait qu'elle lui parle ? Que pouvait bien vouloir lui dire une jeune femme qu'elle n'avait plus vue depuis des années ? Pourquoi ce soudain empressement, alors qu'elles venaient de se rencontrer ? En tête à tête ? Voilà qui avait l'air bien sérieux, peut-être un peu trop. La Veuve prit le matériel qu'elle estimait nécessaire, s'arrêta un peu plus longtemps sur le choix d'une plume, puis retourna dans la petite cour de la Collégiale. Il lui restait plus d'une heure avant sa rencontre avec la Vicomtesse et la température n'était pas trop froide. Décidant d'en profiter pour prendre l'air, Cassandra s'assit sur un des bancs et tenta de rassembler tous les souvenirs qu'elle avait de Sœur Béatrice.

L'ancienne Aphrodite avait joué avec Narcissa, mais la désapprobation maternelle avait fini par séparer les deux petites filles. Cassandra avait toujours mis ça sur le compte du profond mépris de la mère d'Aphrodite pour les Carmélites. Était-ce de cela que voulait lui parler Sœur Béatrice ? De vieilles querelles d'enfants ? Ou alors d'une éventuelle guerre interne à sa famille, qui opposerait une mère farouchement opposée aux Carmélites et une fille suppliant pour entrer au Carmel ? Voulait-elle qu'elle intervienne auprès des de la Roseraie ? Cassandra fut interrompue dans ses hypothèses par la jeune religieuse qui l'intriguait, justement. Sœur Béatrice se tenait devant elle, à la fois contente et inquiète, elle le voyait sur ses traits. Cassandra se releva, épousseta sa robe et reprit ses parchemins.

- Vous voilà. Le Second vous a donné son approbation, je suppose ? Vous serez plongée directement dans l'action de l'Inquisition, j'en déduis que cela vous convient ?

Cassandra se mit à marcher en direction des froides cellules de la Collégiale, puis réalisa que Sœur Béatrice ne la suivait pas. Elle s'arrêta, se retourna, surprise, et demanda à la Carmélite :

- Vous ne venez pas ? Marchez avec moi. Nous serons plus à l'aise pour discuter à l'intérieur. Vous vouliez me parler, non ?

Sœur Béatrice lui emboîta alors le pas, et les deux femmes traversèrent la Collégiale jusqu'à parvenir à la cellule où la Vicomtesse d'Hasbauer serait interrogée. En laissant entrer Sœur Béatrice, Cassandra songea que la tension qu'elle ressentait dans l'air ne présageait rien de bon. Elle ignorait ce que lui voulait vraiment l'ancienne amie de sa fille, mais elle devinait que la discussion à venir ne serait pas des plus joyeuses. Si elle s'était doutée du sujet dont voulait l'entretenir la jeune Carmélite, la Veuve n'aurait sans doute pas été aussi cordiale. Mais peu importait : elle revoyait une jeune femme originaire de Rodez et ce simple fait suffisait à la mettre d'humeur plus conciliante.

Elle pensa un instant à la façon dont Sœur Béatrice s'était retrouvée à Forbach, et se prit à espérer qu'elle fasse la fierté de l'Ordre. Elle avait compris au travers des réponses de la jeune femme que ce n'était pas le Vatican qui l'envoyait comme espionne ou autre jeu tordu d'influences, mais que son don avait réellement été considéré comme utile. Elle était sincèrement curieuse de la voir un fusain à la main.

La Veuve posa ses livres, parchemins et plumes sur le petit bureau, puis tira une chaise et s'assit, invitant Sœur Béatrice à faire de même. Soucieuse de déjà disposer la pièce de façon à pouvoir être interrompue par l'arrivée de la Vicomtesse, elle pria la Carmélite de s'asseoir du même côté du bureau qu'elle. La place de l'accusée ne lui revenait pas. Lorsqu'elle furent installées, Cassandra prit la parole la première :

- Alors ? De quoi vouliez-vous m'entretenir ?
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