Déchaîner les éléments

Aguerri(e)

Tout commence par une journée paisible, qui se termine sur une délicieuse colline verdoyante sur un soleil couchant. La légère brise qui fait virevolter les rares fleurs d'un cerisier en fleur rajoute au tableau un instant de féerie comme il ne peux exister que dans les rêves. Elena avait pris sa journée pour partir sur les collines et profita de ce temps magnifique qui tranchait nettement avec la ville et le Manoir. Elle commença plié bagage lentement tout en savourant la douceur printanière. Le panier d'osier se remplissait tranquillement alors qu'un nuage noir poussait au loin. Un de ces nuages de mauvais augure. Lui tournant le dos, elle ne vit rien venir. Ni cette électricité dans l'air, ni cette sensation d'être la cible la plus aisée à toucher. La foudre s'abattit dans un grondement sourd sur corps. Tordue par la violente décharge qui la parcourait elle ne voyait ni n'entendais plus rien. L'échine arqué comme un pantin tiré vers le haut elle tomba à terre, le panier brûlé un peu plus loin.

Alors qu'elle se croyait déjà morte, elle sentit l'odeur du cramé lui monté aux narines et s'éveilla, la main enfouie dans la terre roussie. Sa robe était en lambeau mais son corps était intact. Elle se redressa d'un bond et toucha chaque partie de son corps pour vérifié que tout fonctionnait bien. Qu'est-ce que cela? L'avait-on attaqué? Prise de panique, elle commença à courir vers le Manoir. Elle se retrouva en pleine forêt sans savoir comment et ne trouvait plus son chemin.

Toujours aussi paniquée, elle tourna sur elle même sentant une présence.

"Qui est là?" fit-elle finalement, n'en pouvant plus.

Le souffle court elle entendit la réponse. Une voix de femme et un visage flamboyant ressemblant à Viviane s'imposa à elle. Elle recula de surprise et trébucha pour chuter en arrière. Incapable de faire quoi que ce soit, elle sentit la chaleur de cette entité de flamme s’approcher d'elle, pour finalement la traverser. Elle s'attendait à souffrir. Crispée, elle finit par se rendre compte que cette apparition venait de s'évanouir. Elle se pensait sauvé mais pourtant en regardant la couleur de sa peau elle sourcilla. Elle brunissait lentement alors que ces cheveux blanchissaient. La peur s'empara d'elle à nouveau et sentit la chaleur s’emparer d'elle. Des flammes naissaient de son corps. L'irrationnel gagna son esprit et elle sombra dans l'inconscient alors qu'une gerbe de feu léchait le sol pour brûler les feuilles mortes.

"Elena..."

Une voix s'entendait au loin. Celle d'un homme. Grave et pourtant douce à l'écoute.

"Elena..."

Ces appels étaient teintés d'une inquiétude et de quelque chose de plus. C'était quelqu'un qui tenait à elle, assurément. Elle ouvrit péniblement les yeux dans un lit douillet et sur le visage de quelqu'un qu'elle connaissait bien. Noâz. Le sourire timide qu'il lui offrait la rassura et elle lui rendit un franc sourire pour l’apaiser.

"Est-ce que tout va bien?" s'enquit-il?

Elle hocha du chef avant d'ajouter :

"J'ai fait un drôle de rêve. Je brûlais vive."

Deux mains délicatement posé sur ses joues la rapprochaient du poitrail de son Meneur. Elle sentit son cœur battre la chamade, gênée de ce contact.

"Allons, tout est finit."

Mais alors qu'elle pensait que le calme revenait, elle sentit de nouveau cette chaleur qui l'habitait prendre possession de son corps. Cette fois-ci malheureusement elle n'eut pas le loisir de s'évanouir et fit brûler Noâz, le calcinant instantanément alors que son corps à elle ne semblait pas en souffrir. Elle voyait son Meneur mourir devant ces yeux, comme si une nouvelle fois elle devait être incapable de faire quoique ce soit devant la mort d'un être cher. Elle avait beau hurlé son nom, lui hurlait de douleur et tendait la main vers elle, comme pour comprendre ce qu'il se passait.