The Witch Slay
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 Et l'espoir sera... pour Forbach.

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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
 Baron(ne)
Louisa Zimmerman


Et l'espoir sera... pour Forbach.  Vide
MessageSujet: Et l'espoir sera... pour Forbach.    Et l'espoir sera... pour Forbach.  Icon_minitimeSam 15 Sep 2012 - 22:30

* 15 septembre 1646*


Tout avait commencé par un mot.

Un seul mot.
Jamais.

Lou l’avait chuchoté en ouvrant les yeux au lendemain de l’Exodus. Non, jamais, elle ne laisserait un Ange, fut-il le plus puissant des anges, prendre la vie d’un de ses enfants. Ou de n’importe quel autre enfant dans Forbach, dans toute la Moselle, sur cette Terre. Cette certitude s’était implantée dans son esprit, dans chaque parcelle de sa peau, jusque dans la moelle de ses os.
Une sourde détermination avait alors produit sur la quarantenaire les puissants effets de l’acceptation d’un fardeau divin. Ni l’orgueil, ni une volonté altruiste n’étaient à l’œuvre, mais une nécessité
Vitale d’empêcher la prophétie. Elle était la louve prête à se battre contre le Céleste.
Dut-elle y laisser son Ame. Elle n’aurait de répit qu’en voyant, de ses yeux noirs, la gestation de ce
Miracle commandité.

Mue par cette volonté la couturière s’était isolée pendant plusieurs jours dans un mutisme aussi soudain qu’inébranlable.

Les pleurs des enfants, ne lui parvenait plus que par bribes, de même que les reproches de son entourage, l’inquiétude des enfants, de Romain. Elle pensait, sans fin, elle pensait aux paroles d’Anaël. Ses lèvres se mettaient parfois à les murmurer alors qu’elle comtemplaît la chute d’une feuille. Comme si répéter ces phrases pouvait les éclairer d’un nouveau sens.

« C’est oublier que les miracles les plus notables furent accomplis par des messies, des prophètes et des hommes
comme vous. »

L’idée était née aussi abruptement que si une force inconnue l’avait incisé dans son âme.

Ce n’était pas aux sorcières d’agir. Ce n’était pas à ces hommes étrangers venus souiller leur village de sang. Ce n’était pas aux nobles de passages venus constater l’agonie de ce petit bout de terre. C’était aux enfants de Forbach, à
eux, de produire un miracle. Cela semblait tellement évident, logique, simple, que la certitude se gravit dans le cerveau de la mère.

Pendant encore plusieurs jours la Baronne délaissa, sa maison, sa boutique, marchant sur les chemins de terre de son enfance, à la recherche de ce miracle. Dieu voulait des actes humbles, généreux et désintéressés. Que pouvait-il y avoir d’assez, beau, grand, et honnête, qui puisse correspondre à ces vertus ?

Depuis près d’une génération, Forbach était meurtri par une guerre intestine. D’aussi loin que Lou pouvait se souvenir, jamais, la
Paix n’avait existé ici. Impossible. Car même quand les villageois se terraient, les sorcières se battaient. Lorsqu’elles rangeaient les armes, les Inquisiteurs sortaient les leurs. Depuis plus de quarante ans personne n’avait pu brandir la branche de laurier. Louisa en vint donc à croire que là se trouvait sans doute le seul Miracle par lequel chacun des camps, des clans, sortirait grandis.

Alors, elle décida d’amener la paix à Forbach. Une paix durable.
Au cours du mois de juillet 1646, chaque personne qui connaissait de prés ou de loin madame Zimmerman, reçu un courrier dans lequel était exposé, en termes clairs, la volonté d’instaurer –non pas une trêve- mais une cessation complète des hostilités entre Habitants, Inquisiteurs et Sorciers. Elle se disait prête à se déplacer, dans chaque foyer, chaque cabane, commerces, laveries, du village pour défendre son
Idée

Elle se rendit, là où elle n’avait encore jamais mis les pieds. Plaidant comme une avocate pour une cause qu’elle faisait sienne. Son discours était vif, animé, sans haine, sans mensonge, sans reproche.

Une Croisade sans Dieu mais avec les Hommes.

Au jour de la sainte Marie, elle proposa aux villageois de se réunir une première fois, sur la place sur Marché, en pleine après-midi, pour venir avec elle plaider pour la paix. Elle laissa le choix à Romain et aux enfants, de croire avec elle, à cette folle idée. Elle ne forçait personne. Investie d’une volonté qui n’avait pas besoin de témoin ou de d’approbateurs pour Etre.

La rumeur de cette idée se diffusa progressivement un peu partout. Les réunions s’improvisèrent sur le Pavés quelques fois.

Jusqu’à cette après-midi du 15 septembre 1646.

Ils étaient encore une fois sur la place du Marché. Plus nombreux. Plus bruyants. Louisa portait l’une de ses sempiternelles robes blanches. Elle avait les cheveux déliés, lâchés sur ses épaules. Plus sobre, humble et digne, que le jour où elle avait épousé l’homme de sa vie.
En cette fin d’été elle embrassait, sa dernière quête.

Elle se tenait devant une petite foule, les mains posées contre son bas ventre, le regard franc et la voix claire.

« Beaucoup d’entre vous savent déjà ce que je suis sur le point d’annoncer.
Mais je veux que chacun comprenne ce qui se déroule ici et maintenant.
Je n’ai avec moi que des mots et un cœur pour défendre cette idée, que je tente de nourrir et de vous transmettre depuis maintenant presque trois mois. Et je continuerais jusqu’à la dernière seconde, jusqu’à ce que chaque âme de ce village soit prête à sauver ses enfants de la Mort.
Alors qu’elles avaient avec elles des pouvoirs mystiques, la puissance de commander la nature et les hommes, les sorcières ne sont parvenues à rien.
Les inquisiteurs tremblent autant que nous dans leur lit chaque nuit.
Ils ne peuvent rien pour nous. Ils ne peuvent pas nous sauver. C’est à nous d’agir. Sans magie et sans arme. Elles ne peuvent rien face à Dieu. C’est nu et avec notre âme que nous devons agir. Avec ce que la Nature nous a donné à la naissance.
Et il y a une chose dont nous avons été incapables, tous autant que nous sommes, riches comme pauvres, égoïstes comme généreux. Une chose qui ne se préoccupe ni de clan, ni de justice, ni de Bien ni de Mal. C’est la paix. La paix Forbach.
Père, mère, amis, ennemis, adversaires, il est temps d’oublier leur guerre et de construire notre paix.
Nous avons un Miracle à portée de main. Celui de rendre à ce village sa liberté, son libre arbitre, sa PAIX. Qu’il y a-t-il de plus beau et de plus vrai, que des hommes et des femmes capables de baisser leurs lames pour soutenir le bien commun ?
Aujourd’hui, je vous enjoint à effacer votre peur, vos peines, votre rancœur de votre cœur, je vous enjoint à nettoyer votre esprit de toute pensée moribonde ou colérique, négative, ou égoïstes, je vous enjoint à sauver nos enfants en faisant preuve de sagesse.
Car voilà bien la seule chose que nous pouvons tous trouver et cultiver en nous et avec les autres.
Peut-être que cela ne suffira pas. Mais de cet acte de foi viendra la renaissance de notre Force à tous.
J’ai la foi. Oui. J’ai la foi en Nous. Je sais qu’ensemble nous pouvons braver cette ignominie, cette prophétie.
Mais pour ça, il est temps de faire preuve de courage !
Il est temps de donner le pardon et la paix à nos âmes. »


Au bas de la petite estrade, avait été posée une table de bois, derrière laquelle une jeune femme patientait avec papier et plume, prête à débuter les registres d’une association éphémère.

Ainsi naquit la
Pax Humanum. Une milice sans armes, sans cruauté, sans violence. Un mouvement pacifique fomenté par quelques villageois, dont ni les origines sociales, ni le nom ne furent gravés dans la stèle.
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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
Inquisiteur Général
Cassandra de Saint-Loup


Et l'espoir sera... pour Forbach.  Vide
MessageSujet: Re: Et l'espoir sera... pour Forbach.    Et l'espoir sera... pour Forbach.  Icon_minitimeDim 16 Sep 2012 - 23:54

C'était par curiosité que Cassandra s'était rendue au rendez-vous de Louisa Zimmerman. Elle ne s'y déplaçait pas en tant que chef de l'Inquisition, mais en tant que résidente de Forbach, bien que la nuance ne soit connue que d'elle seule. La relation qu'elle partageait avec la mère d'Anna était particulière. Elles ne s'étaient jamais vraiment aimées, et les tentatives – qui portaient bien leur nom – d'entente qu'elles avaient effectuées au nom de l'incroyable amitié qui liait leurs filles, n'avaient pas toujours fonctionné. S'écrire était le moyen qu'elles avaient trouvé pour rester en contact, s'apprivoiser et se respecter.

Oui, bien qu'elle n'appréciait pas sincèrement Louisa Zimmerman, Cassandra la respectait. Au lendemain du drame qu'elles avaient vécu, que tout Forbach avait vécu, voilà que la baronne proposait une nouvelle voie. Ses paroles touchèrent la Veuve en plein cœur. Ce qu'elle désirait par dessus tout, c'était protéger Narcissa, tout comme Louisa Zimmerman souhaitait protéger sa fille Anna. Là, les deux femmes se rejoignaient et se comprenaient.

Mais c'était bien le seul point du discours de la baronne avec lequel Cassandra pouvait être d'accord. La Veuve incarnait l'Inquisition, et le vocabulaire employé par Louisa Zimmerman, quoique sincère et touchant, relevait du blasphème. En outre, son désir de paix était utopique, Cassandra était bien placée pour le savoir. Les trois clans les plus puissants de Forbach, qui avaient toujours dicté leur lois aux villageois, ne cesseraient jamais leur querelle pour plaire à une femme dénuée de pouvoirs. Le cycle infernal ne serait pas arrêté par une action aussi inoffensive, quoique profondément lucide de la part d'une femme exclue de ces trois cercles. Les sorcière noires, tapies dans l'ombre, attendaient leur heure. Compter sur la nature humaine à l'heure finale, après tous les massacres qui avaient touché Forbach, relevait de l'impossible pour Cassandra, surtout depuis qu'elle avait en main le destin de l'Inquisition. Ils ne seraient pas passifs, à attendre la prochaine manigance des sorcières. Ils protégeraient Forbach de leurs propres mains.

Cela ne l'empêchait pas de se sentir profondément bouleversée par les paroles de la baronne. En cet instant, son attitude incarnait celle de la chrétienne par excellence, bien que son choix de mot eût été malheureux et ait blâmé Dieu. Priant pour qu'il ne soit tenu nulle rigueur à Louisa Zimmerman pour son atteinte à la toute-puissance divine, Cassandra sut qu'elle devait au moins formuler une réponse à la baronne pour ce qu'elle venait de faire, ne serait-ce que pour reconnaître et saluer la force de son acte.

Avec émotion, Cassandra s'approcha de la table de bois où Louisa Zimmerman l'attendait, ou plutôt ne l'attendait pas. Parvenue devant cette autre mère, la Veuve regarda un instant la plume de le parchemin, sachant pertinemment qu'elle ne signerait pas, qu'elle ne pouvait pas signer. Elle s'avança encore, et plaça ses mains sur l'une de celles de Louisa Zimmerman. C'était la première fois qu'elles se touchaient ; la Veuve ressentit l'étrangeté de ce contact sans s'y dérober. Son regard croisa celui de la baronne, puis elle dit :

- Je ne peux pas vous suivre dans cette quête, malgré le désir de mon cœur de mère. Ce que je peux faire, c'est vous assurer que l'Inquisition ne vous poursuivra pas pour blasphème. J'éloignerai le bûcher de vous, et je prierai pour votre réussite.

Et c'était tout ce qu'elle pouvait faire. Lorsque Cassandra tourna le dos à Louisa Zimmerman, elle réalisa qu'elle avait oublié la chose la plus importante. Elle se retourna une dernière fois :

- Vous êtes une femme forte, baronne. J'admire votre démarche.

Et son compliment était des plus sincères : il venait du plus profond de son cœur.
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Et l'espoir sera... pour Forbach.

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