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 Conciliabule

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Symphorienne de Lucrèce
Émissaire du Roi
Émissaire du Roi
Symphorienne de Lucrèce


Conciliabule Vide
MessageSujet: Conciliabule   Conciliabule Icon_minitimeJeu 20 Déc 2012 - 23:24

L’architecture était austère, les moulures sales, les escaliers moussus, les dalles brisées par endroits, les rampes ternies, les lustres branlants et les tableaux d’une tristesse affligeante. Symphorienne détestait déjà cet endroit. Elle l’avait détesté avant même de le voir. Il suffisait d’envisager qu’il s’agisse de la demeure de cette Baronne aux allures de vieille fille pour retirer toute envie de s’y rendre. Mais la Baronne avait été intraitable. Il fallait pour cette rencontre un lieu absolument neutre. A vrai dire on ne pouvait guère mieux : ce n’était même plus à Forbach ! Mais dans on trou encore plus perdu ! Ca sentait la terre humide à l’extérieur et la poussière putréfiée à l’intérieur. Décidément, Rosbruck, quel plaisir des sens…

Lorsque la Baronne Zimmerman annonça, une fois su place, que l’entretien se ferait dans une pièce sécurisée, Symphorienne se raidit, sentant le piège approcher. C’est que Louisa y tenait à cette première réunion. Et qu’aucun débordement ne serait permis. Elle ouvrit une porte au fond d’un couloir, plus petite et plus sombre que les autres. Une odeur de cave s’en échappa. Symphorienne émit un gémissement incoercible. Chacune une torche à la main, les deux femmes descendirent un long escalier. Madame de Lucrèce imagina furtivement la Baronne faire un faux pas et se fracasser le crâne. Arrivées en bas, c’est une alcôve spacieuse qu’elle découvrit. Une table circulaire sobre mais finement ouvragée, cinq chaises autour : Louisa et Symphorienne comme arbitres du Pax Humanum, Cassandra de Saint-Loup comme Inquisitrice générale de Forbach, et les Grands prêtres d’Olrun et du Lys Noir, anonymes.

Louisa confia à Symphorienne le soin d’allumer les chandeliers sur la table, le temps d’attendre l’arrivée du premier invité. L’obscurité devrait rester dominante pour ne pas inquiéter les sorcières quant à leur anonymat. Symphorienne observa les sièges vides à peine éclairés par les flammèches vacillantes. Quelle ambiance étrange… Presque mystique… C’était comme un décor de théâtre, fin prêt pour accueillir son acte. L’entrée des acteurs se fit au compte goutte. La première arrivée fut Cassandra de Saint-Loup. Chaque fois qu’elle la voyait Symphorienne en avait presque froid dans le dos. C’était une femme de pierre, articulée dehors, complètement sclérosée dedans. Les négociations risquaient d’être amusantes… Symphorienne se présenta et lui indiqua sa place. Louisa s’en allant attendre les invités suivants, la noble n’essaya même pas d’engager la moindre conversation avec l’inquisitrice.

Tout devint plus intéressant à l’arrivée de la personne suivante. Toute la tension jusque là absente, en attente, fantasmée, fantôme, se concrétisa, emplit l’espace, comme un bourdonnement sourd. La silhouette descendit l’escalier avec la lenteur d’un spectre. Elle portait une longue robe de cérémonie et un masque noirs. L’allure hiératique qui s’en dégageait aurait pu être perçue comme magnifique par certains, ésotérique par d’autres, mais Symphorienne ne voyait qu’un enrobage de prétention orgueilleuse. Un désir de se différencier des hommes et de s’approcher du monde supérieur… Elle comprenait tout à coup pourquoi cette lutte contre les sorcières était si virulente à Forbach. C’est que ces sorcières devaient être particulièrement irritantes…

Son antagoniste présumé le suivit de peu. La robe et le masques étaient blancs cette fois-ci, ne faisant qu’en renforcer la fausse splendeur. Symphorienne plissa les yeux et leva le nez pour ne rien cacher de son scepticisme. Tous purent enfin prendre place autour de la table. La noble déplora intérieurement le refus de Louisa de servir du bon vin dans de jolies coupes. Pourtant ça aurait pu aider… Ainsi, dans une ambiance macabre débuta la première réunion historique des chefs de clans de Forbach. Symphorienne tapotta sa robe à la taille, vérifiant la position des deux pistolets cachés à sa ceinture. Il ne fallait pas se leurrer sur les possibilités que les choses dérapent… Symphorienne entama une grande et pompeuse inspiration pour débuter le discours d’inauguration de négociation qu’elle avait préparé des heures durant, mais sans avertissement Louisa la coupa avant qu’elle ne prononce un mot et parla à sa place avec une fluidité et un naturel désarmant. Quelle mijaurée ! Elle se croyait vraiment chez elle…
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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
 Baron(ne)
Louisa Zimmerman


Conciliabule Vide
MessageSujet: Re: Conciliabule   Conciliabule Icon_minitimeSam 22 Déc 2012 - 19:53

*20 décembre 1646*


A l’étage, la porte se referma lentement sur ses gons, isolant ainsi les cinq membres de la réunion.
Il n’y avait qu’ici, dans les entrailles de la demeure des Zimmerman, que Louisa se sentait assez protégée et forte, pour pouvoir mener à bien la prochaine étape. Il leur avait fallu deux longs mois pour trouver le lieu et l’heure de ce rendez-vous.
Toutes les précautions avaient été prises. Romain était l’unique personne, en tout Rosbruck, à savoir qu’un moment historique était sur le point de débuter. Jamais, même dans ses fantasmes les plus fous, la Baronne n’avait imaginé une telle chose.

Dire qu’elle était l’instigatrice de tout ceci. Comme la vie changeait les gens. On ne pouvait pourtant pas manquer de remarquer que, malgré, les cheveux gris et les rides aux coins des yeux, la couturière avait le maintien toujours aussi droit. Elle venait de loin, du royaume de la neige et de la noblesse. À chaque instant son métissage vivait à travers elle. En particulier dans la profondeur de son regard qu’elle rendait impénétrable.
Ce n’était pas une commerçante qui se tenait face au Pouvoir de la Moselle, mais bien une chef de Clan, mûre et déterminée.

Elle patienta d’interminables secondes, pour instaurer une atmosphère plus solennelle, et donner le temps à chacun de mesurer ce qu’ils étaient sur le point d’accomplir. Car ils allaient l’accomplir. Il n’y avait pas d’autre option envisageable.
Après une petite inspiration, elle porta la voix.

« Merci d’être venus jusque dans
ma demeure. C’est un terrain neutre et j’entends qu’il le reste. Si l’un d’entre vous fait monstre du moindre signe de violence, je suspends tout. »

Mise en garde d’autant plus directe qu’ils étaient au pied du mur et forcée de coopérer pour survivre.

« Chacun de vous connaît la raison de cette réunion, qui n’a que trop longtemps été retardée. Je vais donc aller droit au but.
Le solstice d’hier sera là dans quelques jours. Nous ne pouvons plus repousser les échéances. Le temps presse. Si nous n’agissons pas Forbach court à sa perte.
Je sais, que malgré toutes nos différences, nous avons le bien-être de cette terre à cœur. C’est tout ce qu’il faut garder à l’esprit aujourd’hui.
Si vous avez accepté mon invitation, c’est que vous partagez, au moins en partie, cet avis. Je vous demande donc de mettre de côté vos rancœurs, comme j’ai su moi-même le faire
vous concernant. »

Bien que consciente, que le conflit entre les sorciers et l’Église était long de plusieurs siècles, Lou n’hésitait pas à rappeler qu’ils avaient tous pris sur eux, pour que ce conciliabule soit possible. Tandis qu’elle s’adressait à eux, elle pouvait sentir la présence de ses défunts, et les pulsations de haine chercher une source où se déverser. Pourtant, elle y était parvenue.
Lou était assise à la table des Négociations.

« Nous ne sortions pas de cette pièce avant d’avoir trouver une solution. »

Là non plus la dame ne plaisantait pas.

Louisa n’éprouvait aucune crainte à l’encontre des manipulateurs de magie. Elle avait fait trop de chemin, pour cultiver en elle, la peur ancestrale des Forbachois. À n'en pas douter chacune des personnes présentes ici pouvait la tuer sans beaucoup d’effort. Elle en était conscience. Cependant, si le sang coulait encore une fois, mieux valait que ce soit le sien, car Louisa ne supporterai pas de voir la fin de son monde arriver.

« Êtes-vous prêts à négocier la paix entre vos factions ? »
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Viviane Valdemar
Vieille peau fripée à pustules
Viviane Valdemar


Conciliabule Vide
MessageSujet: Re: Conciliabule   Conciliabule Icon_minitimeMer 2 Jan 2013 - 17:01

Le froid avait définitivement gagné Forbach et sa région en cette mi-décembre. Depuis quelques jours, un gel persistant s’était abattu sur la petite ville de Moselle et ses habitants s’étaient réfugiés au chaud dans leur maison. Rares étaient ceux qui y faisaient exception, d’autant que depuis le matin, la neige s’était mise à tomber à gros flocons, rendant difficile tout déplacement.

Emmitouflée dans un long manteau d’hiver, Viviane marchait d’un pas vif en direction de Rosbruck. Cassandra et elle avaient décidé de se rendre chacune de leur côté chez Louisa afin de ne pas attirer l’attention sur elles. Depuis que Narcissa était partie avec David, Viviane voyait sa sœur lutter de toutes ses forces contre la dépression qui l’envahissait. Elle vivait les choix de sa fille comme une véritable trahison et Viviane avait beaucoup de mal à ne pas la suivre dans cette voie. Depuis son amnésie, Narcissa avait changé et ce n’était pas vraiment pour un bien. Viviane savait que sa nièce finirait par voler de ses propres ailes, qu’elle ferait ses propres choix sans que Cassandra ne puisse intervenir, mais jamais elle n’avait imaginé une telle chose. Être en couple avec ce vaurien de Geisler était une chose, se marier en cachette et tomber enceinte à quinze ans à peine en était une autre. Si Viviane n’approuvait pas les choix de Narcissa, elle ne pouvait s’empêcher de continuer à l’aimer comme au premier jour, et c’était peut-être ce qui était le plus difficile, pour elle, comme pour Cassandra. Sans raison valable, la jeune fille leur avait tourné le dos pour partir sans se retourner. Ou presque... Évoquer ces moments difficiles n’était pas pour apaiser Viviane avait l’importante réunion qui allait se dérouler d’ici peu à Rosbruck aussi se força-t-elle à se concentrer sur les négociations qui allaient avoir lieu.

Avec Cassandra, elles avaient longuement discuté de tout ceci, de ce que leur nouveau statut impliquerait, de ce qu’elles acceptaient ou non de faire comme concession. Sur certains points, comme il fallait s’y attendre, l’aînée des sœur Valdemar s’était montrée intraitable. Pas question de pardon ou trêve, le Lys devrait assumer les conséquences de ses actes. Désemparée devant une telle détermination, Viviane n’avait trop su comment tourner l’ire de sa sœur sur d’autres que ceux qui étaient désormais les siens. C’est au cours de leur précédente conversation que l’idée lui était venue de détourner l’attention de Cassandra sur Europe et Amaël, tous deux en cavale et probablement aussi dangereux qu’auparavant, même sans pouvoirs. La Comtesse douairière avait accepté de se plier à ce compromis pour le moment, mais une fois les deux fugitifs mis hors d’état de nuire, toute son attention se concentrerait à nouveau sur les anciens membres du Lys. Mais ils n’en n’étaient pas encore là, et pour l’heure, il s’agissait de se mettre d’accord entre tous les leaders de toutes les factions afin d’arriver à ramener la paix à Forbach, cette paix qui ne lui avait que trop longuement manqué.

Le manoir était en vue maintenant, et Viviane était frigorifiée. Venir à pied par un temps pareil avait été une idée particulièrement stupide. Non seulement la marche n’avait pas suffi à la réchauffer vu le froid ambiant, mais la neige avait détrempé ses chaussures maintenant imprégnées d’eau. Haletante, elle frappa à la porte en luttant pour reprendre une respiration de circonstance. Que diraient-les autres s’ils la voyaient arriver de la sorte, presque transformée en bonhomme de neige ? Elle n’eut pas le temps de se rendre vraiment plus présentable qu’un domestique vint lui ouvrir. À l’intérieur de la riche demeure régnait une chaleur douce et réconfortante et Viviane fut invitée à rejoindre les autres dans la cave. Tout le monde était déjà là, mais elle n’était pas en retard pour autant, elle avait bien calculé son temps de marche et suivit de près Antoine. Avec un sourire à demi caché par son masque blanc, elle s’installa dans le siège que Louisa lui présenta.

Viviane trouvait amusant que dans cette pièce se réunissent les quelques personnes parmi celles qui comptaient le plus dans sa vie pour décider de l'avenir de Forbach. Cassandra, tout d’abord, sa sœur et confidente, celle avec qui elle partageait tout, pour le pire et le meilleur. Antoine ensuite, son ami et amant, avec qui, toute en vivant une relation passionnelle, elle espérait construire un monde meilleur. Et Louisa, enfin, sa plus ancienne amie ici présente, et la plus chère à son cœur. Si leurs relations étaient maintenant teintées d’une certaine froideur, Viviane espérait que la situation changerait rapidement vu leurs désirs respectifs.

Louisa laissa planer un silence de mort pendant quelques minutes avant de prendre la parole. Le moment était particulièrement important et tout le monde ici en était parfaitement conscient. L’avertissement qu’elle lança était destiné à tout le monde, mais Viviane ne se sentait pas particulièrement concernée. Si elle était ici pour négocier, ce n’était certainement pas pour se mettre à hurler à la première contrariété. C’est vers elle que le visage de Louisa se tourna en premier après la question, alors Viviane y répondit, le plus naturellement du monde, bien que surprise par l’hostilité qu’elle sentait dans le regard des autres.

« Oui, évidemment que nous sommes d’accord, nous sommes même plus que prêts. Le nouveau Meneur du Lys et moi avons commencé le processus de fusion des deux Tribus de Forbach qui ne feront bientôt plus qu’une. Bien que tout ne soit pas facile, nous espérons parvenir à notre objectif d’ici peu. Nous sommes en tout cas prêts à négocier avec l’Inquisition désormais, afin d’établir une nouvelle paix durable dans les plus brefs délais. »

Tournant alors son regard vers Cassandra, elle espéra de tout son cœur qu'elle serait capable de comprendre qu'il était temps de dépasser les anciennes querelles.


Dernière édition par Viviane Valdemar le Sam 19 Jan 2013 - 19:07, édité 1 fois
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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
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Cassandra de Saint-Loup


Conciliabule Vide
MessageSujet: Re: Conciliabule   Conciliabule Icon_minitimeMar 15 Jan 2013 - 22:07

Négocier.

Le superbe mot, qui promettait une superbe soirée à la Veuve.

Cassandra se souvenait parfaitement du mouvement de Louisa Zimmerman, lancé au début de l’automne. Elle se souvenait de la marque de sympathie qu’elle lui avait alors prodiguée, sans se douter un seul instant qu’elles en arriveraient… là. Les deux sœurs avaient longuement discuté de ce qu’il convenait de faire pendant la réunion, de l’attitude qu’il leur faudrait tenir pour préserver ce qui devait l’être. C’était l’unique avantage que Cassandra voyait au départ de Narcissa : sa fille n’était plus impliquée dans les affaires de sorcellerie. Et si son cœur continuait de saigner, comme si la plaie refusait de se fermer, la Veuve tentait chaque jour de voir ce que la vie avait réservé comme douceur à Narcissa. Et oui, elle espérait le meilleur pour l’enfant qui l’avait rejetée.

Viviane et Cassandra étaient arrivées séparément à Rosbruck. La Veuve s’était présentée la première, pour être accueillie par une femme qu’elle ne connaissait pas. Comment s’appelait-elle, déjà ? Ah oui, Symphorienne de… de… Lucrèce. Celle-là, elle n’avait pas intérêt à se mêler de la conversation, parce que la Veuve allait la remettre en place sans sourciller. C’était déjà suffisant de s’être retrouvée traînée ici de force, alors qu’elle n’avait pas de comptes à rendre à Louisa Zimmerman – femme pourtant estimée par la Veuve, du moins jusqu’à la réception de cette lettre menaçant de révéler au grand jour l’identité de Viviane – encore moins à la nobliotte parisienne. Ses relations avec Olrun et le Lys Noir, c’était autre chose, mais elle n’éprouvait certainement pas le besoin de s’épancher devant le Pax Humanum.

Tout le monde avait fini par arriver. Cassandra détestait les faux-semblants, même si dans ce cas précis, ils permettaient de garantir l’anonymat de Viviane, et voir les masques sur les deux représentants sorciers l’agaçait. Elle écarta la pensée d’un geste impatient, mais elle revint au triple galop.

« Regarde cet homme. Sous son masque de nuit, il cache la sournoiserie de sa tribu, la sournoiserie de la sombre Comtesse Loewenstein. »

Ulcérée, Cassandra se força à respirer calmement. Son regard se posa sur l’homme masqué de noir, comme si elle pouvait, de la seule force de ses yeux, obtenir la preuve qu’il venait avec des intentions pacifiques. La Veuve n’était pas venue sans armes à un conciliabule qui pouvait être trahi. Croix, eaux bénites et prières. Qu’ils rient, ces sorciers… Ces procédés classiques avaient fait leurs preuves.

Si elle était là, c’était uniquement parce que sa sœur avait été menacée. Sans cela, jamais Cassandra ne serait venue s’asseoir à la table des négociations. Les paroles d’ouverture de Louisa Zimmerman commençaient mal : c’était une invitation à la provocation pure et simple. Cassandra n’attendait que cela : qu’elle suspende tout. Rien ne sortirait de bon d’une telle entrevue, c’était évident. Le passé qui demeurait entre eux était trop lourd, trop coupable, trop puissant pour être anéanti par un tour de table pacifique. Estimant qu’un signe de violence à son âge serait plus risible qu’autre chose, la Veuve s’abstint. Mais elle aurait bien abandonné les négociations avant même leur commencement, n’aurait été cette scandaleuse menace brandie par la Baronne et suspendue telle une épée de Damoclès au-dessus de la tête de sa sœur…

La naïveté confondante de Louisa Zimmerman la déconcertait. Comment pouvait-elle espérer que tout fonctionne ? Cassandra le savait du plus profond d’elle-même : si l’Inquisition voulait éviter les drames à venir, elle devait construire la paix de ses propres mains. Le nombre de trahisons sorcières ne se comptaient plus, et Cassandra était trop vieille, trop lasse, trop usée pour avoir encore confiance en ses semblables. Peut-être était-elle trop brisée. Peut-être était-elle devenue misanthrope. Viviane ne semblait pas le réaliser, pas encore, mais elle serait peut-être trahie par ces hommes et ces femmes du Lys Noir qui lui tendaient la main, pour mieux la poignarder dans le dos. Cassandra elle, savait. Elle veillerait, pour que plus jamais l’Inquisition et Forbach ne pâtissent de l’œuvre des sorciers noirs. Pour que Sarah Geisler ne soit pas morte en vain, elle qui avait péri de la main de ces sorciers soi-disant prêts à faire la paix.

« Il est l'ennemi des êtres de lumière. La paix qu'il prône c'est un poison de mensonge... »

Négocier la paix entre factions ? Eh bien, si cela pouvait permettre à Louisa Zimmerman de lâcher sa sœur, Cassandra était prête à jouer à son petit jeu infantile. De là à mentir aussi effrontément que le Lys Noir, non. Elle écouta Viviane expliquer le processus de fusion des tribus qui avait été enclenché. La plus grande erreur de toute l’histoire des sorcières blanches, estimait Cassandra, mais il y avait un homme parmi le Lys Noir qui avait tout changé. Cassandra savait d’instinct que cet homme, cet Antoine, était pour Viviane ce qu’Amaël avait représenté pour elle. Et cela, elle ne le comprenait que trop bien. Restait à savoir quelles étaient les intentions réelles de l’homme ? Manipulait-il sa sœur ? Ou bien était-il une exception parmi le Lys Noir ? Comment savoir s’il était possible de lui faire confiance ? Cassandra ne l’avait jamais rencontré. Que valait-il ?

« Il ensorcèle, il manipule, et sa prochaine victime, il la tient entre ses crocs, c'est ta sœur ! »

L’angoisse atteignit alors son paroxysme. Que faisait-elle là, à attendre que sa sœur meure entre les griffes de la magie noire ? Cassandra sentit tous les regards converger vers elle. C’était à elle de parler ? C’était à elle de dire ce qu’elle pensait de cette misérable réunion ? Ils allaient être servis.

- De nombreuses choses ont été faites. Il semblerait que nous soyons là pour négocier la paix – soit dit au passage devant des personnes qui se sont arrogé un droit d’ingérence de manière ahurissante – et nous voyons les pas qui sont effectués en ce sens. Mais quelle preuve possédons-nous, aujourd’hui, que la parole échangée ici aura de la valeur ? Quelle preuve avons-nous que nos mots ne se perdront pas dans le vent ? Qu’est-ce qui retiendra la main du traître ?

Cassandra croisa les bras et porta un regard incandescent sur l’homme en noir, Antoine. Qu’il tente seulement de leur donner satisfaction… Aucune de ses tentatives ne pourrait amadouer le cœur de la Veuve, qui criait vengeance.
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Antoine Vaudremont
Meneur
Meneur
Antoine Vaudremont


Conciliabule Vide
MessageSujet: Re: Conciliabule   Conciliabule Icon_minitimeMar 15 Jan 2013 - 22:53

L’agacement était général. Antoine lui-même n’était pas homme à se cacher derrière un masque. Mais il ne voulait pas faire entorse au cérémoniel mis en place par Louisa, par respect et pour prouver son allégeance aux idéaux du Pax Humanum. Il avait été le premier à adhérer et entrer en croisade. La fusion du Lys Noir et de la Tribu d’Olrun en étaient la preuve. La preuve également que c’était possible. Bien évidemment cette fusion soulevait nombre de problèmes internes chez le Pacte d’Ailrun. Des désaccords de principe et des défections. Il ne fallait pas se leurrer, beaucoup avaient décidé de s’en aller, n’adhérant plus à aucun mouvement, quitte à payer le prix de l’Amnésie tribale, mais beaucoup avaient choisi également de suivre Noâz et Europe dans leur chute, assurance que leur charisme était rayonnant et qu’il n’y avait rien d’évident à les remplacer. Et tout ce que le Pacte d’Ailrun perdait en hommes et en puissance, c’était la Cabbale de Noâz et Europe qui le gagnait.

L’heure était devenue grave et alors qu’enfin les hommes voulaient la Paix, il semblait qu’une nouvelle guerre allait se livrer. Une guerre dont on n’avait pas encore observé les effets mais dont les prémisses se dessinaient. Une guerre que l’échéance de l’exécution des jeunes stigmatisés rendait ultime. Une dernière et cruelle guerre, comme le sont toutes les guerres. D’ici juin un nouvel ordre règnerait, restait à savoir s’il s’agirait de celui du monisme ou du dualisme… Antoine sentait, en lui, dans ses méditations et ses visions, que l’incroyable lumière d’espoir qu’il avait mis tant et tant de temps à attiser se voyait à présent attaquée par une ombre planante. Il sentait une issue funeste et désirait pourtant se battre jusqu’à son dernier souffle…

Lorsque Viviane prit la parole Antoine observait par les fentes de son masque l’impassible Cassandra de Saint-Loup. Il sentait son désaccord fondamental, celui qui fume à chaque soupire.


« Elle ne vous écoute pas. Ses oreilles sont aussi hermétiques que son cœur. Nul espoir qu’elle n’accepte la paix. Son discernement est rouillé par la sénescence de son âme… »

Pensa-t-il.

Cassandra parla. Le cœur d’Antoine se serra.

« Elle sait, elle sait que tu vois clair dans son jeu. Elle te darde d’un regard inquisiteur car elle veut t’effrayer, que tu ne parles pas, que tu la laisses t’arracher Viviane. »

Le poing d’Antoine se contracta. Il ne parvenait pas à désamorcer sa hargne.

- Comme vous prenez les gens de haut ! Bien sûr que ces gens se sont investis d’un pouvoir qu’ils n’ont pas légitimement. Tous comme d’autres dans cette salle. Comme nous tous ! Il ne suffit pas d’avoir une lettre scellée de deux clefs pour avoir une légitimité absolue. La seule légitimité véritable c’est la sincérité. Et je crois que Louisa est sincère. Alors non, je ne peux vous laisser attaquer ainsi son courage. Votre vision est si sombre d’emblée ! Comment voulez-vous voir la moindre lueur en gardant les volets fermés ! Il faudra bien penser à sortir un jour de votre deuil et de votre tristesse ! Forbach n’a pas à pâtir de vos faiblesses !!!

La colère d’Antoine ne faiblissez pas et malgré toutes les frontières qu’il dépassait, il ne pouvait s’empêcher.

« Lorsqu’elle vous regarde ce n’est que pour vous imaginer dans les flammes. Toi comme cette sœur qu’elle prétend aimer. Elle la trahira et la fera brûler car une sorcière est une sorcière… »

Il se leva, les deux mains contre la table, les bougies projetaient son ombre inquiétante sur les murs et jusqu’à Cassandra qu’il jaugeait d’un regard minéral dont l’éclat de haine était si puissant qu’il était visible à travers les fines fentes de son masque.

- Vous avez opprimés tant de gens. Brûlé tant de nos sœurs. Quand bien même il s’agissait des vôtres !!! DE LA VÔTRE !!!!

« Tu perdras tout, ton amour et ta Tribu…»

- Vous êtes plus FROIDE et CRUELLE que le SERPENT que vous combattez !!! LA GUERRE, C’EST VOUS !!!!

Antoine d’un geste irraisonné brandit le chandelier posé sur la table, les cris de femme n’attinrent pas son âme et sans pitié il le jeta sur Cassandra pour sans attendre une seule seconde s’élancer contre elle, à mains nues, le regard vide et brûlant, avec un seul but : la tuer !
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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
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Conciliabule Vide
MessageSujet: Re: Conciliabule   Conciliabule Icon_minitimeJeu 17 Jan 2013 - 15:36


Les choses auraient été plus simples sans la présence d’une femme totalement extérieure aux affaires de Forbach. C’était tellement agaçant de voir le Pouvoir se montrer au moment le plus critique, pour venir ramasser des lauriers. Ils étaient des vautours. Jamais Anna n’irait vivre dans leur monde. Tout ce que représentait Symphorienne provoquait de l’écœurement chez la baronne. C’était une étrangère et son attitude pleine d’outrecuidance et de moquerie jouait sur les nerfs, depuis des semaines.
Louisa s’était pourtant juré de rester maîtresse d’elle-même, durant ces pourparlers. Elle s’armait, de tout ce qu’elle avait de patience en elle, pour ne pas réagir aux micros provocations de cet horrible crapaud. Ils devaient tous êtres capables de se comporter en adultes, en sages, pour le bien de leurs proches. Aussi, l’indifférence s’affichait, avec un peu plus d’arrogance que d’ordinaire.

« Ne te laisse pas abuser Louisa, la diablesse feint l’indifférence pour mieux endormir les méfiances et décrédibiliser le Pax Humanum, tout chez elle est calculé, tout. »

La nuque de la quarantenaire se raidit brusquement comme si un dard venait de la piquer. Le poison se distillait dans son esprit, plus fulgurant que la ciguë. Lou ne pouvait pas laisser quelqu’un détruire tout ce qu’elle s’échinait à faire pour tenter de sauver sa famille. Il était hors de questions que leurs efforts soient mis à néant par qui que ce soit.
Une étrange chaleur se répandait, le long du circuit sanguin de la dame. Les yeux noirs s’interdisaient pourtant de regarder dans la direction de la Lucrèce. Viviane présentait les actions en cours au sein des tribus. Là se trouvait le plus important. Le processus d’harmonisation était en cours. Symphorienne ne parviendrait pas à ses fins.

« Elle n’est pas un agent de la Paix, elle est un agent du Pouvoir. Elle n’attend que ta perte pour mieux te remplacer. »

La mâchoire craquait sous une houle de colère imprévisible. Les soupçons de Louisa lui paraissaient de plus en plus clairs. Elle n’avait qu’à sentir l’amusement de sa voisine. Il lui était difficile d’écouter correctement Cassandra, tant son esprit était fixé ailleurs. Lou avait toujours eu de l’orgueil. Elle refusait que quelqu’un s’approprie son travail.
Symphorienne n’irait jamais jusqu’au bout. Ce n’était pas la personne qui pouvait parvenir à atteindre la paix. Il fallait à tout prix éviter que cela arrive.

Le rugissement d’Antoine fit trembler les épaules de chaque femme présentes dans la pièce. La conversation prenait un cours très inquiétant… La menace ne suffisait donc pas à tempérer les élans des participants. Ils allaient … perdre.
Lou se levait quelques secondes après le sorcier pour intervenir.
Il lui était impossible de revenir sur sa parole. Si elle ne tenait pas ses propres engagements, la légitimité du mouvement serait mise à mal. Ce n’était pas envisageable. Les gens du commun avaient déjà trop de mal à tenir leur place dans les intrigues de Forbach. Ils ne pouvaient pas perdre le peu de pouvoir accumulé pendant l’automne. Comment pouvaient-ils désamorcer la situation ? Les mots s’échappaient…

La poigne qui enserra le bras de madame Zirmerman fendilla la bulle de calme, dans laquelle elle tentait de rester, depuis le début.
C’était le geste de trop.
Les résolutions se dissipaient dans un brouillard qui était toujours de mauvais augure.

« Vois ! Elle t’empêche d’intervenir, elle empêche la Paix, elle touche à son but ! ».

Le sang de Louisa ne fit un qu’un tour. La paix à Forbach n’avait pas de prix. C’était une certitude.
Romain n’était pas là.
La seule personne, sur cette terre, capable d’arrêter Louisa, n’était pas présente.

Elle ressentait la même colère que quand la religieuse l’avait convoquée à la Collégiale. L’émotion était même plus grande… comme pure. Il lui était impossible de lutter contre la logique. Symphorienne était une menace pour Forbach. Elle était le bras armé de l’échec. C’était un être vil. Symphorienne était une menace pour le Pax Hummana. Personne ne regretterait une femme pareille. Symphorienne était une menace pour sa famille.

Avec une la vigueur d’une artisane, la baronne, si digne et si froide, quelques minutes plus tôt, alla refermer ses doigts autour de la gorge de la parisienne. Ils étaient longs, froids, fermes, assassins. Les motivations de ce geste étaient si claires dans son esprit, qu’elles en renforçaient l’assurance et la puissance.

« Vipère lâchez-moi. Où vous serez enterrée avec les rats de la Moselle.
Vous n’avez rien à faire ici. »


Aucune hésitation ne venait détourner la volonté de Louisa. Elle avait juré de ne reculer devant rien. Elle faisait cela pour le Bien. Sa prise s'affermissait de secondes en secondes. Son regard était planté dans celui de sa victime.

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Viviane Valdemar
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MessageSujet: Re: Conciliabule   Conciliabule Icon_minitimeMar 22 Jan 2013 - 17:07

Viviane ne comprenait comment la situation avait pu déraper à ce point-là. La Grande Prêtresse avait bien senti une hostilité latente en arrivant, mais elle n’avait pas une seconde imaginé le flot de haine auquel elle allait devoir faire face. Il y avait tout d’abord eu ces paroles fondamentalement hostiles de sa sœur qui l’avaient étonnée. Certes, Cassandre n’était pas réputée pour sa douceur et sa compréhension, mais ici, elle avait fait preuve d’un entêtement qui allait leur coûter cher, à tous... Puis, brusquement, ce fut l’enflammée, Antoine, furieux venait de détruire en quelques secondes les maigres espoirs qu’il restait à Viviane. Ses paroles furent bien plus meurtrières que Viviane ne l’avait jamais imaginé même dans ses cauchemars les plus sombres. Au vu et su de tous, il venait de l’accuser, elle, d’être une sorcière. Non, pire encore, il venait de révéler à Symphorienne, une femme redoutable, que la sœur de l’Inquisiteur Général était une sorcière. Et si Symphorienne ne savait peut-être pas encore qu’elle était en face d’elle, vu la tournure des événements, ça ne saurait guère tarder.

Jamais elle n’aurait cru que seules les paroles d’Antoine pussent la blesser à ce point-là. Elle lui lança un regard meurtrier dans l’espoir qu’il se calme, mais le Meneur du Lys semblait au-delà de toute raison. La situation déjà catastrophique ne faisait que s’empirer de secondes en secondes. Non content d’avoir déclaré la guerre à l’Inquisition, Antoine se saisit d’un chandelier et se lança sur Cassandra. Horrifiée, Viviane ne put retenir une exclamation d’horreur. S’apprêtant à s’élancer au secours de sa sœur, elle fut retenue par les paroles de Louisa qui déversaient à leur tour un flot de haine. Symphorienne se trouvait maintenant dans une position plus que délicate, les mains de la gérante du Fil Blanc enserrée autour de son cou. Sans réfléchir une seconde et sachant que Louisa n’était pas une meurtrière dans l’âme, Viviane s’élança au secours de celle qui deviendrait probablement sa pire ennemie dans les semaines à venir.

« Nooooon ! »

La folie qui s’était emparée de la petite cave ne semblait pouvoir se calmer. Rien de tout ceci n’était normal ou naturel. Alors que la Grande Prêtresse luttait de toutes ses forces pour séparer Louisa de Symphorienne, elle sentit peu à peu son masque glisser. Ses mains, prisonnières de celles de son amie ne pouvaient le remettre en place. Choisissant de risquer le tout pour le tout, Viviane entra en contact visuel avec son la Baronne dans l’espoir de l’envoûter légèrement pour la calmer. Bien mal lui en prit. Ce qu’elle lu dans les yeux de son adversaire n’était pas pour la rassurer. De la haine, à l’état pur... Et désormais, dirigée contre elle. Parvenant à déstabiliser Louisa quelques secondes, elle eu juste le temps de réajuster son masque avant de lutter pour se défendre et sa survie. Nul doute que si quelqu’un ou quelque chose ne venait pas à son secours rapidement, Louisa la tuerait à la moindre occasion. Pour essayer de gagner un peu de temps, Viviane se mit à parler. Parler le plus possible, le plus vite possible, pour tenter de faire revenir Louisa à la raison.

« Louisa, non ! S’il te plaît ! Reviens à toi ! Reviens à la raison, souviens-toi pourquoi nous sommes ici ! Ne ruine pas tant d’efforts sur un simple geste d’humeur ! »

Mais parler tout en luttant pour sa propre vie n’était guère une guerre aisée. Un coup de poing dans le ventre coupa le souffle de Viviane pendant quelques secondes et elle lutta pour aspirer une nouvelle goulée d’air. Sans chercher à frapper son amie, Viviane tentait de parer les coups et de se tenir le plus éloignée possible de son amie, utilisant la table et les chaises pour se protéger. Concentrée sur Louisa, elle ne voyait plus rien d’autre et n’avait pas la moindre idée de ce qui se déroulait dans la pièce. Cassandra était-elle toujours en vie ? Et Antoine ? S’étaient-ils engagés dans une lutte mortelle à leur tour ? Non, non, ... Cela ne se pouvait pas ! Viviane avait besoin d’eux, besoin de ses deux alliés les plus précieux pour continuer à vivre en ce monde. Son attention s’écarta de Louisa quelques instants pour regarder dans la direction de sa sœur et de son amant. Mais avant qu’elle ne pu analyser la situation, elle sentit des mains enserrer son cou dans un poigne de fer. Luttant pour retrouver de l’air, elle attrapa le même chandelier qu’Antoine avait utilisé contre Cassandra pour assommer son agresseur. Elle n’y parvint pas, mais l’étreinte se desserra quelque peu, lui permettant de reprendre son souffle.

Quelle folie s’était-elle donc emparée de tous ?
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Émissaire du Roi
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MessageSujet: Re: Conciliabule   Conciliabule Icon_minitimeMar 22 Jan 2013 - 17:37

Symphorienne avait observé la lente progression de l’entropie dévorant la raison, faisant bourgeonner les passions à vif, suppurant toute la haine et toute la colère, avec des yeux ronds et un sourire satisfait, incoercible. Toute cette affaire de Paix était en vérité bien loin de ses préoccupations. Ou plutôt si, Symphorienne s’inquiétait beaucoup de cette Paix qui n’allait pas du tout en son sens… Quel sens ? Un sens bien compliqué et extraordinaire. Car Symphorienne avait un terrible secret… Toute sa motivation à venir à Forbach n’avait pas à voir avec le Pax Humanum, avec la Paix, le Vatican ou la Reine. Elle s’était faite mandatée pour légitimer sa position et s’assurer un pouvoir confortable mais ce qui l’amenait était tout autre chose. Une chose pour laquelle Symphorienne comptait faire les sacrifices nécessaires. En première ligne de mire, il y avait la destruction de cette fondation ridicule et bancale, que seule l’opiniâtreté de Louisa Zimmerman faisait tenir debout. Mais c’était un château de carte et il suffirait d’un souffle brulant pour l’enflammer tout entier et se délecter du spectacle des cendres volantes. Non pas que Symphorienne aimait la destruction mais dès qu’elle avait discuté avec Louisa elle s’était secrètement juré de détruire cette Baronne qui avait osé la prendre de haut.

Bref, quelle ne fut pas sa surprise de voir que le souffle destructeur émanait d’autres lèvres que les siennes ! Tout ce chaos ne pouvait qu’être l’œuvre de sorcières, de sorcières avec un grimoire puissant. Et à présent, même si Symphorienne n’avait pas accès aux détails des dossiers de l’inquisition – bien moins d’ailleurs que Louisa qui avait une certaine tendance à la rétention d’informations -, il ne lui fallait pas être un génie pour comprendre que si tous les représentants ici-bas étaient touchés par le sortilège, c’est que celui-ci était jeté par un quatrième clan… Décidément la situation forbachoise s’avérait de plus en plus intéressante.

Lorsque Louisa se décida enfin à intervenir Symphorienne referma l’étreinte qu’elle préparait depuis plusieurs secondes. La stupide oblativité de Louisa était plus que prévisible…


« Vous êtes folle ! Vous allez vous faire tuer ! »

Se dédouana-t-elle. Puis Louisa se retourna contre elle à son immense surprise. Ces sorciers n’y allaient pas de main morte et ils ne tenaient pas plus à Symphorienne qu’aux autres à l’évidence ! Symphorienne fit tout le possible de son pauvre corps de nobliote pour lutter contre l’attaque de la Baronne. Mais l’intervention de Viviane fut la bienvenue. C’est alors contre elle que se dirigea la hargne sans mesure de Louisa Zimmerman. Les combats de chiffonniers de part et d’autre de l’alcôve avaient fait tomber plusieurs candélabres et torches, maculant le sol d’un mélange de cire et de cendres particulièrement glissant. C’en était devenu complètement risible, une pièce de marionnettes pour enfants !

Symphorienne, se mouvant au milieu des combats comme un fantôme intangible, s’approcha avec la furtivité d’un prédateur de Cassandra et Antoine toujours en pleine rixe. Elle prit soin au passage d’envoyer valser le dernier chandelier, plongeant la pièce dans le noir. Elle était à présent aussi proche des deux combattants qu’ils l’étaient l’un de l’autre. Elle s’empara alors à tâtons de la dague de Cassandra. Dans le noir on ne put, avec le tumulte, qu’entendre un enchaînement de bruits lugubres : un tintement de fer, un gémissement court, un objet métallique tombant au sol, et, soudain, un silence de morts.

Symphorienne, feignant des tremblements de peur, rallumait quelques secondes plus tard une torche et avec cette torche un chandelier. Découvrant la scène d’un crime abjecte : Cassandra à genoux dans une marre de sang regardait avec les yeux d’une enfant le masque noir d’Antoine émerger d’une marre de sang.

Symphorienne avait un terrible secret, terrible pour Forbach…

Antoine Vaudremont était mort.
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MessageSujet: Re: Conciliabule   Conciliabule Icon_minitimeDim 3 Fév 2013 - 16:08

Et cet… Antoine lui répondit. Il ne laissa pas passer son attaque, et le sourire de Cassandra se fit carnassier. Elle était parvenue à l’amener à découvert – même à dire qu’il ne représentait pas légitimement sa tribu, alors que tel était son cas à elle – sans trop d’efforts. Prouver qu’il avait tout faux serait moins difficile que prévu… Viviane ouvrirait les yeux. La légitimité véritable c’est la sincérité, disait-il. Faites ce que je dis, pas ce que je fais, pensa la Veuve en le regardant. Entendre le Lys Noir parler de sincérité était particulièrement effarant, surtout pour elle, qui avait vécu leur trahison.

Avant qu’elle n’ait le temps de lui répliquer vertement le fond de sa pensée, il s’était levé. Cassandra fit aussitôt debout elle aussi, prête à se défendre face à l’attaque imminente. Sa colère lui redonnait la vigueur d’antan, lui soufflant à quel point elle avait eu raison de se méfier de lui comme de la peste : voilà qu’il fonçait sur elle en criant… non il n’avait pas osé ?

Soudainement, Cassandra devint pâle comme une morte. Elle se força à ne pas regarder vers Viviane, tandis qu’elle se liquéfiait sur place. Hébétée, elle regarda l’homme que sa sœur aimait sans comprendre. Il venait de… la vendre ! Il venait de la dénoncer devant Symphorienne de Lucrèce ? Devant Louisa Zimmerman ? Le choc décupla la haine de la Veuve. Comment cet homme, qui prétendait aimer Viviane, pouvait faire fi de sa sécurité et ainsi la livrer au bûcher ? Il lui avait menti ! Il l’avait manipulée, et maintenant il la livrait au su et au vu des plus puissantes instances de Forbach !

Il fallait nier, et vite. Il ne restait que cela à la Veuve, en espérant que sa réaction suffirait, que Viviane garderait son sang-froid, que ce fou furieux allait la fermer. À son hurlement, elle répondit par un autre hurlement :

- Vous êtes tellement cinglé que vous ne savez plus ce que vous dites ! Vos accusations sont comme votre tribu : elles sont maléfiques et diaboliques !

À ce point de sa réponse, elle se ramassa un chandelier dans la figure, qu’elle n’avait ni anticipé ni vu venir, tant sa colère était forte. La force de l’impact la jeta à terre, tandis qu’elle sentait un horrible craquement au niveau de sa mâchoire. La douleur l’aveugla aussitôt et le goût du sang emplit sa bouche. Confusément, elle tenta de se redresser, pour recevoir de plein fouet le corps du Meneur du Lys Noir. Des cris jaillissaient de partout, mais la Veuve n’était plus en état d’en comprendre le sens. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle luttait maintenant pour sa vie, et que la cave était plongée dans les ténèbres.

Où était Viviane ? Que faisaient les autres ? Était-elle tombée dans un traquenard pour mettre fin aux jours de la tête de l’Inquisition ? Le noir l’entourait, alors qu’elle rendait à son ennemi coup sur coup. Mais elle était vieille, et la faible puissance de ses poings ne pouvait rien face à la force d’un homme plus jeune et plus sain qu’elle. Il retourna son poignet jusqu’à ce que la brisure lui arrache un hurlement plus aigu que les autres. Elle recula de son mieux, tentant maintenant de lui échapper. Elle qui s’attendait à des attaques de sorcellerie, elle n’avait pas prévu une résistance physique. Luttant de son mieux contre un adversaire qu’elle ne voyait pas, la Veuve cria à l’aide, sachant pertinemment que sa vie était suspendue à une seule chose : sa capacité à se mettre hors de portée.

Mais alors, la pensée de Viviane, qui allait devoir prendre la fuite et faire face aux accusations les plus infâmes, lui traversa l’esprit. Et la fureur, doublée d’une douleur sans nom, surpassa la souffrance physique de Cassandra. Elle se jeta de plus belle sur le Meneur, décidée à le faire taire définitivement, pour mettre sa sœur en sécurité, quitte à en mourir. Si elle pouvait l’emporter dans sa chute, elle…

Le gémissement que poussa alors son agresseur sembla plonger la cave dans le silence le plus complet, tandis que l’envoyée royale rallumait les torches. Et Cassandra découvrit sous elle le corps inanimé du Meneur. Soudainement dégrisée, pressentant le dénouement, elle se pencha sur lui, jusqu’à croiser son regard vide. Mort.

D’un geste incontrôlable, elle se rejeta en arrière. Elle vit sa dague à terre, qu’elle ne se souvenait même plus avoir empoignée. Quelle folie l’avait possédée ? Elle porta la main à la croix qu’elle portait autour du cou et réalisa qu’elle ne portait plus aucune des protections qu’elle avait amenées : le Meneur les lui avait arrachées pendant leur lutte. Interdite, elle tourna son visage vers les autres, qui la regardaient d’un air hébété. Elle balbutia :

- Je… je…

Que pouvait-elle dire ? L’accusation se lisait dans leurs regards, ce que la Veuve ne se sentait pas capable de supporter, pas plus que le reproche dans les yeux de Viviane. La Veuve avait déjà tué. Pour sa fille face à l’Agent du Diable, pour protéger ce qui lui était cher. Mais ses actes avaient toujours été froidement assumés. Elle n’avait jamais agi sur un coup de folie. Elle n’avait jamais été possédée par ses sentiments au point d’en oublier ce qu’elle faisait.

Avec une puissance décuplée, la douleur de son poignet brisé et de ses dents perdues lui revint. Combinée au choc de se découvrir meurtrière et non plus justicière, c'était intenable : la Veuve s’évanouit.
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MessageSujet: Re: Conciliabule   Conciliabule Icon_minitimeSam 9 Fév 2013 - 18:18

La voix s’était momentanément tue abandonnant Louisa sur le chemin de la vengeance.
Les phalanges se resserraient petit à petit autour de la trachée de la truie parisienne. L’asphyxie était une mort rapide et bien moins douloureuse que ce que méritait leur ennemie. Mais la terre serait débarrassée d’un serpent de trop… Observer le sang quitter le visage bouffi de Symphorienne affermissait la détermination de son exécutrice.


Mais l’un des membres de la réunion intervenait pour l’arrêter. Lou lui opposait une résistance farouche que l’adrénaline continuait de renforcer. Le fait qu’on s’oppose à son acte de justice ravivait la flamme de la colère. Il y avait bien trop longtemps que la couturière aurait dû en venir à la manière forte. Le monde changeait par la guerre, le sang et les larmes. Elle avait été stupide de croire qu’il put en être autrement. Pour pouvoir achever son travailler elle devait d’abord se débarrasser de l’opportun, aussi s’employa –elle à le mettre hors d’état.
Ses yeux noirs se dardaient sur l’individu, probablement de sexe féminin au regard de sa silhouette, cachée sous sa cape.


Viviane Valdemar a écrit:
nge]Louisa, non ! S’il te plaît ! Reviens à toi ! Reviens à la raison, souviens-toi pourquoi nous sommes ici ! Ne ruine pas tant d’efforts sur un simple geste d’humeur ! »


La voix de la sorcière se frayait lentement un passage à travers le flot déchaîné dont la dame était l’otage. Malheureusement une résistance maintenant Louisa dans son abyme de folie. Les chuchotements diaboliques reprenaient de plus belle pour l’encourager à éliminer cette nouvelle menace. Viviane… Viviane était une traîtresse. Lou tentait de l’approcher de nouveau pour pouvoir lui tordre le cou.


« Traîtresse. Vous ne faites que nous détruire. Depuis des années !
Forbach ne veut plus de votre satanée magie ! Allez toutes au Diable… tout autant que vous êtes ! »



Les voix d’Elena et de Romain venaient raviver les blessures. Pas un seul n’avait fait ce qu’il fallait pour sauver leur village. Ils ne se préoccupaient que de leur petite guerre. A quoi bon ces efforts ? Il fallait que tout cela finisse. Une vague de pessimisme offrait à la mère la plus grande des résolutions. Elle avait fait de son mieux. Elle avait lutté. Mais ce village ne voulait pas être en paix.
Les traits étaient déformés par la colère. Telle une louve elle vrillait sur sa proie des yeux étincelants de menace. Aucun meuble ne protégerait indéfiniment la rousse de la punition qui l’attendait.


L’absence soudaine de lumière n’arrêtait pas Lou. Elle ralentissait et tâtait son environnement pour pouvoir se repérer. Viviane ne perdait rien pour attendre.


« Viviane. Viviane ! Tu m’as fait du mal. »


Le gémissement éveillait une peur sourde au fond des entrailles de madame Zimmerman. Elle suspendait ses mouvements pour écouter la salle. Son visage se tournait en direction d’Antoine et de Cassandra…
Lorsque la pièce fut de nouveau éclairée, tous les regards se concentraient sur le même point. Lou reconnaissait le corps du charpentier couché sur le sol. Un horrible pressentiment lui mit le cœur au bord des lèvres. La réaction de l’Inquisitrice tendait à confirmer le fatal soupçon. La dague scintillante attirait l’œil à la périphérie du tableau. Les éléments se mettaient un à un en place pour faire éclater la vérité.
Cassandra de Saint-Loup venait d’assassiner Antoine Vaudremont.


La réalité, l’horreur de cet acte, vidait l’esprit de la couturière, de tous autres sentiments, que celui de la tristesse.
De tous, Antoine avait été le sorcier le plus honnête envers la Baronne. C’était l’homme qui avait sauvé ses enfants. Il était le parrain de l’un d’entre eux. Un être de bien venait d’être poignardé. Pourquoi ? Il était le seul à avoir réellement soutenu le mouvement. C’était le plus sage de toute cette clique. Pourquoi lui ?
L’émotion était si forte que les larmes se mirent à perler des paupières de Lou. Elle sentait sa gorge prise dans un étau. Toutes ses forces s’envolaient pour ne laisser qu’un grand vide.


« Mon Dieu… »


Lou se laissa tomber sur une chaise. Elle n’arrivait pas à détourner ses yeux du gisant. Il avait l’âge qu’aurait eu son frère. Il…


L’esprit de nouveau un peu plus clair, Louisa se rendait compte, qu’elle avait perdu la tête. Elle ignorait quelle force avait agit mais le mal était fait. Forbach venait de perdre un grand homme. Ils avaient perdu. Lentement émergeaient les questions que ce drame ne tarderaient pas à susciter. Ils avaient la chance d’avoir agit dans le secret. Mais ils devaient limiter les répercutions de cette mort.
La gérante du Fil Blanc fixa son attention sur la silhouette tremblante de la Lucrèce. Ses lèvres articulaient l’évidence avec une voix désincarnée.


« Viviane… Il ne faut pas que cette femme puisse colporter la nouvelle. »


Il n’était plus temps des sous-entendus. Lou n’avait jamais fait le jeu de la langue de bois. Les désirs meurtrier l’avaient quitté, mais pas son caractère pragmatique. Une séquestration serait suffisante pour le moment. Le Pax Humanum passait avant tout. Elles devaient agir vite. Cassandra serait jugée plus tard. Mieux valait que l’inconscience l’éloigne pour le moment.
La Baronne se redressa lentement. Elle se sentait comme une coquille vide pourtant le repos attendrait encore. Le cadavre ne pouvait pas rester dans la cave de sa maison.
L’hôtesse plongea la main dans la poche droite de sa robe pour en extraire une petite clochette en argent. Les Zimmerman avaient établi un code ? Au moindre danger, trois tintements avertiraient les hommes de la maison, qu’ils devaient se tenir prêts à intervenir.


Ding.

Ding …
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