The Witch Slay
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 Noyée

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Elena Mirova
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Elena Mirova


Noyée Vide
MessageSujet: Noyée   Noyée Icon_minitimeJeu 9 Jan 2020 - 23:31

La douleur lancinante. L'assourdissement tonitruant. L'éblouissement d'une flamme.

Le noir.

Le silence.

Le vide.

Elena Mirova, en guenille, dans une robe salie par son urine et ses excréments sentie enfin cette enclûme qui écrasait tout son corps et opressait son cerveau disparaître. C'était donc ça, mourir ? Ses odeurs corporelles ne l'assaillaient plus. Le temps d'un instant.

La douleur.

La pestilence.

Son âme n'avait pas quitté son corps, elle ouvrit les yeux et eu un sursaut qu'elle accompagna d'une large bouffée d'air. Elle empestait ! Elle était sale ! Elle... était assise ?! C'était douloureux, mais elle était assise ! Elle ne sut pas si ce fut de la joie qui la traversa mais elle se sentit plus légère. Portant ses doigts amaigri à son front, elle sentit sa peau, lisse, nette, exempte du stigmate qui la marquait jusque là... Elle se précipita avec toute la fragilité du monde à quitter son lit, le contact froid mordant ses orteils. C'était presque agréable. Si léger, si... supportable. Elle voulait rejoindre son frère, Luc mais dans cette course grotesque sa mémoire s'embua. Tout devient à nouveau sombre. Ce n'était donc qu'un répit avant la fin ?

Le vide.

Le silence.

Le noir.

Le temps s'écoula. La maisonnée Mirova avait célébré le mariage du cadet. La famille de Rohan, proche des Mirova avait fait le déplacement tout spécialement après cet épisode de peste à laquelle Elena avait survécue. Un miracle ! Luc de Rohan avait veillé sur elle avec Vincent. Alors que le jeune fils des de Rohan était venu pour quelques apprentissages auprès de la famille Mirova, il s'était vu assigné le rôle de garde malade quand Elena, après avoir aidé les misérables malades avaient fini par contracter cette plaie.

Pendant qu'elle aidait dans cet hospice, elle avait fait la rencontre d'un garçon, une jeune homme robuste, au physique plaisant. Le pauvre était arrivé accompagné d'une femme qu'il disait être sa préceptrice. Elle lui avait appris beaucoup de ce qu'il savait aujourd'hui et la mlheureuse n'avait tenu que peu de temps avant de succomber de manière fulgurante à cette maudite peste. Prise d'un élan, Elena avait sympathisé avec le garçon. Elle prenait grand soin de lui, un peu trop au vu de ce que l'on racontait. Parfois Luc venait la visiter, elle c'était aperçu qu'il changeait d'attitude à son égard, il devenait un homme lui aussi. Un bel homme. Elena ressentait petit à petit à tiraillement entre son attachement à un ami de la famille, un ami d'enfance presque et ce jeune garçon sans famille, seul, touchant dans cette souffrance. Elle ressentait le besoin impérieux de lui venir en aide, d'être cette personne sur qui il pouvait compter.

Le temps passait, le scindement qui coupait le cœur d'Elena était fluctuant mais elle était vicéralement semblait-il charmer par son patient. Etait-ce bien raisonnable ? Favoriser un malade parmi les autres, ne devenait-elle pas complice de la mort de certains autres en prodiguant des soins plus particuliers à celui qui hantait son esprit ? S'attacher à un moribond ? La capacité du garçon à combattre la maladie forçait le respect, mais elle savait que le destin du sujet de son désir grandissant était mourrant. Ce n'était plus qu'une question de temps.

Et puis ce qui devait arriver, arriva. Elle tomba à son tour sous l'emprise de la peste, rejoignant les lits encore tièdit des morts de la nuit passée. Au début, elle essayait d'aller voir son malade. Puis, il commença à aller mieux. Un miracle. Comprenant qu'à présent c'était elle qui constituait une menace pour l'homme qu'elle s'avouait aimer, elle c'était écarté de lui, ne le visitant plus, perdant également la force de le faire. Il quitta l'hospice alors qu'elle était encore malade et pensait sa fin venir. Voir son amour partir, sans même connaître son prénom sembla l'achevé. Elle cru y perdre la raison avant de perdre la vie. Luc et Vincent venaient la visiter tout en prenant de grande précaution. Il ne fallait pas qu'elle les contamine. Petit à petit les visites devinrent longues, fatiguantes. Elle aurait parfois souhaité qu'ils ne la voient pas dans cet état désastreux. Et alors qu'elle croyait touché le fond et rejoindre l'autre côté du miroir, la maladie régressa. Elle aussi était miraculée, comme d'autres.

Une fois remise, elle chercha à savoir qui était celui qu'elle avait tant veillé et soigné, se désintéressant de Luc une bonne foie pour toute, au grand damn du soupirant. M. Duverger. Elle avait son nom à présent, mais pas de prénom. Et elle n'avait rien d'autre. Elle savait de part les quelques bribes de discussions qu'ils avaient eu que le garçon vivait chez des paysans. Elena ignorait tout de ce monde mais elle se mit en quête de trouver le garçon. Inquiet pour sa sœur, Vincent finit par mettre à terme à cette folie. Elle devait l'aider à préparer son mariage convenablement et il n'était pas l'heure de poursuivre des chimères. Ce garçon n'apporterait rien de bon avait-il dit. C'était un rustre, un bouseux ! Il avait simplement succombé à la fièvre et elle avait inventé cette histoire d'amour qui la dévorait. Meurtrie Elena protesta avant de se rendre compte que tout ceci était peut-être le fruit d'un délire qui tenaillait le garçon à l'époque. Mais ce qu'elle ressentait était réel, et à présent l'avait rendue triste, fade. Elle participait à la vie mondaine de la ville avec un recul visible. Elle avait été présenté au compte Lazare, un bon parti. Vincent cherchait une distraction, mais Elena avait refuser poliment les avances qu'on lui avait faite. Cela avait brouillé leur relation, la rendant terne à son tour. Et le temps passa, amer, lent, inutile. Elena sombrait dans un mal qu'on identifiait difficilement. Le goût des choses disparaissait, tout ne devenait qu'un amas de cendres grises.

De vide.

De silence.

De noir.

Un matin, effectuant machinalement la promenade qu'on lui avait conseillé de faire pour changer son humeur, elle remarqua un drôle de détail sur le péron. Avançant sans hâte mais avec une pointe de curiosité – si tant est qu'elle en fut encore capable, elle reconnu une fleur sur le pas de sa porte. Un lys sombre, épanoui, fraichement coupé, déposé il y avait peu. Sans comprendre, elle frissona de tout son être avant de saisir la fleur. La caressant du bout des doigts, son cerveau engourdi mit un temps avant que l'idée, nette et précise se plante droit dans son cœur, la faisant sursauter dans un petit cri de stupeur. Elle porta sa main à la bouche, ébahie et laissa couler une larme. Vincent était accouru et saisit sa sœur par les épaules.


- Est-ce que tout va bien chère sœur ?

Pour la première fois depuis des mois, Elena planta son regard dans celui de son frère, vivante ! Elle laissa un fin sourire s'étirer sur ses lèvres et porta la fleur à son cœur.

- Tout va parfaitement bien, dit-elle rêveuse. Tout va aller de mieux en mieux.

Vincent fût transporter de cet élan optimiste bien qu'il en ignora la raison. Elle pourrait enfin lui prouver qu'elle n'avait rien inventé. Demain elle ferait sceller son cheval et parcourait toute la campagne s'il le fallait. Cette fleur c'était le signe qu'elle attendait. Sans comprendre vraiment pourquoi elle savait ! C'était Lui ! Il l'a contactait. Ils allaient enfin se retrouver.
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Noyée

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