(dsl pour ce post vraiment, vraiment court -_-‘… J’en fait un mieux la prochaine fois, promis ^^)

Nostram ? Qu'était-ce encore que ça... Encore une révélation... Et la montagne de question qui allait avec, questions auxquelles il n'aurait pas de réponse. Alors il ne les posa même pas, se suffisant simplement de quelques mots susurrés dans la nuit à la jeune femme.

"Ne faites rien, vous m'avez assez aider."

Il savait que la question de la jeune femme n'attendait pas de réponse... Pas de réponse de la part d'Avatar en tout cas, mais quelle importance, il en avait donner une et n'allait pas s'empêcher de réagir aux autres phrases de la jeune femme qu'il écoutait attentivement.

"Je crois que vous devriez vous arrêter là dans vos révélations, je sais que dans mes veines coule un sang que je suis sensé exterminer, c'est tout ce que j'ai besoin de savoir. Et je ne veux pas que vous vous trahissiez en me faisant une révélation que vous pourriez regretter. Je suis Avatar, l'avatar de dieu, l'avatar d'une illusion et je me sert autant que je peux de cette "force sans fondement" que les croyants me confèrent lorsque, sur mon passage, ils baissent les yeux en espérant que je ne vois jamais les lourds secrets que cache leur âme... Le passé n'est pas toujours une force, ou bien peut-être en est-il toujours une, mais il y a toujours mieux, et la peur que j'inspire en étant comme je suis me sert beaucoup plus que le fait de savoir que j'aurais dut devenir sorcier et non inquisiteur."

Sur ces mots il détourna son regard vers la foret : les craquements des brindilles, les hululements et autres cris effrayants, l'ombre des arbres seule visible dans le brouillard... De quoi effrayer les petits qui traîneraient par mégarde dans les alentours. Il scrutait l'horizon, comme captivé par les éclats bleutés que prenait l'opaque fumée. Sur son visage se portait l'ombre de son chapeau qui, éclairé par la lune, paraissait encore plus grand, son corps était droit et son long manteau ne bougeait plus du tout, on aurait cru une statue de cire planté là pour attiser les rumeurs sur cet étang maudit.

"J'ai appris, par malheur, qu'il ne fallait jamais sous-estimer ceux qui ont le pouvoir, l'église est capable de tout tant qu'elle l'a décider. De renier ses alliers, de s'inventer des ennemis, de tuer une population, d'exterminer une religion... Tant que le peuple est trop bête pour la suivre alors rien ne l'arrêtera. Mais dieu ne donne pas de pouvoir à l'homme, c'est l'homme qui se crée un pouvoir grâce à dieu et se pouvoir est puissant, il contrôle le peuple, il se joue des lois, il surpasse la noblesse... Et trop de pouvoir perverti l'homme, voila ce qui rend l'église capable des pires atrocités et les autres capables de faire comme si il ne s'était rien passer... En tout cas pour le service que je vous dois je m'y acquitterais comme il se doit et ce n'est pas le fait que ce soit de la trahison ou non qui m'en empêchera. Comme si je pouvais rester loyal à un dieu auquel je ne crois pas. Sachez tout de même que jamais mot de notre conversation ne quittera mes lèvres une fois que nous nous serons quitté, je tiens à le repréciser, ces informations ne servirons qu'à moi et en aucun cas à l'église... Ce serait lui donner beaucoup trop de savoir, je ne prendrais pas ce risque."

[loool mais y a aucun problème^^ Edit: Oula le mien non plus est pas terrible O_o]

Que faire…continuer sur sa lancée, ou bien…Europe se posait encore la question quand la voix d’Avatar retentit de nouveau, la sortant de ses réflexions. Elle redressa la tête vers le chasseur et l’observa, scrutant les grandes tâches de lumière mouchetées et mouvantes sur le chapeau de l’homme, atténuées par la nappe nébuleuse qui dérivait lentement comme une mer flottante. Il venait de dire qu’elle l’avait assez aidé mais, avant que la jeune femme n’aie eut le temps de répondre, son interlocuteur avait déjà repris la parole, encore une fois pour énoncer des phrases dont la véracité et la tempérance étaient on ne peut plus juste. Elle resta un instant silencieuse, songeant, que durant toute sa vie elle s’était rarement autant remise en question en discutant en compagnie d’un homme.

"Oui, je vais m’arrêter à présent…je crois que j’en ai suffisamment fait pour ce soir. J’ai soulevé une montagne immense de questions…J’ai causé du tort à certaines personnes, peut-être pas vous, mais même si pour l’instant elles n’en savent rien mes collègues vont finir par apprendre que j’ai tout dévoilé et tout ça finira par me retomber sur la tête un jour ou l’autre. Heureusement ma force de persuasion est plutôt convaincante, peut-être arriverais-je à minimiser ma peine en faisant croire que cette révélation constitue un avantage. Vous avez, comme vous venez de le dire, du pouvoir grâce à votre rôle…j’en ai aussi, vous me comprenez, donc. Et puis je pense que vous avez pris une décision très raisonnable. Le choix de votre destinée vous concerne vous et vous seul. Je crois que j’aurais réagi de même si j’avais appris que ma famille était une des grandes descendantes des Inquisiteurs…"

Europe rit mentalement à cette éventualité. Bien sur, c’était impossible, à moins que ses parents aient joué double jeu pendant toutes ces années sans rien lui dire ; mais c’était plus qu’improbable. A l’instar d’Avatar, elle descendait d’une grande et ancienne famille de Sorciers renommés.
Finalement, elle avait eu bien raison d’obéir à son instinct qui l’avait poussée à aller se promener aux abord de l’Etang de Diefenbach. La jeune femme aimait beaucoup les expériences, qui constituaient selon elle le véritable objet de l’évolution ; et cette soirée en avait constitué une mémorable pour elle. Durant la dernière elle, elle avait beaucoup parlé mais avait aussi beaucoup appris ; et Avatar avait mis le doigt, sans s’en rendre compte, sur ses responsabilités qu’elle avait un peu tendance à négliger ces dernières temps. Il était temps qu’elle se reprenne en main. Europe pivota sur ses talons avec fermeté et se tourna vers le chasseur, ses yeux ayant perdu leurs éclats cuivrés avec l’arrivée du brouillard.

"Et je vous en remercie" répondit-elle en inclinant la tête en un signe de reconnaissance. "Vous savez mieux que quiconque que notre identité doit rester secrète. Nous sommes obligées de vivre et d’exercer dans l’ombre, de nous cacher car comme vous dites, trop de pouvoirs ont perverti l’homme, qui est maintenant vicié et corrompu…et qui peut à présent commettre autant de massacres qu’il le souhaite au nom d’on ne sait quelle religion. J’ai le plus grand mépris pour ce genre de pratiques. Elles justifient l’existence des classes désœuvrées d’un pays. Et si elles peuvent cesser, alors, autant les faire cesser le plus tôt possible. Je vais dès à présent aller voir mes collègues pour leur parler de cet étrange phénomène avec l’eau…je n’y avais pas vraiment pensé jusqu’à maintenant mais sans le vouloir vous avez soulevé une piste intéressante, peut-être les Sorcières de l’autre clan sont-elles à l’origine de tout cela…et au lieu de tergiverser nous pourrons alors envisager un éventail d’actions. Dans tous les cas, j’ai été absolument ravie de vous rencontrer…et je m’excuse une fois de plus d’avoir bouleversé votre soirée. Non, ne dites pas le contraire, même le plus obtus des butors ne pourrait rester insensible à ce genre de révélation. Je ne dis pas que cela vous a fait changer d’état d’esprit, mais on est toujours un peu plus différent quand on apprend des choses capitales sur soi, n’est-ce pas ? Enfin bon…je pense que nous vous reverrons bientôt, sûrement plus tôt que nous le pensons. Ce serait bien le diable si les événements actuels ne nous réunissaient pas une fois de plus."

"Et je vous en remercie" répondit Europe en inclinant brièvement la tête, ravie et satisfaite de voir qu’encore une fois Avatar n’avait aucunement l’intention de dévoiler le pot au roses. Bien qu’elle pensait que les Sorcières d’Olrun apprendraient sa trahison par d’autres moyens, elle était certaine que ce ne serait en aucun cas le chasseur qui les conduirait jusqu’à elle. La jeune femme, en entendant le « les paysans valent souvent mieux que les nobles » d’Avatar, éclata d’un rire franc et cristallin, qui résonna quelques instants dans la nuit lamée de volutes blanches et de fumerolles. Elle ne s’attendait pas à une telle phrase, néanmoins l’homme avait raison, la plupart des nobles de l’époque étaient aussi corrompus et viciés que la Sainte Eglise elle-même, attirés qu’ils étaient par l’argent ou autres motifs. Cependant il y avait des exceptions (elle pensait fortement en être une elle-même), et c’était bien pour cela qu’Avatar avait dit « souvent ». Europe le regarda, une trace de rire s’attardant encore sur son visage sous la forme d’un sourire.

"Ne sous estimez jamais les nobles" déclara t-elle d’un ton amusé. "C’est une classe sociale décorative. Ils n’ont souvent rien à dire, mais le disent avec charme. Et puis ils peuvent être très utiles, il suffit d’en inviter un à dîner pour s’acquérir une excellente réputation : c’est le principe des relations. Même si ils seront toujours moins influents que la Sainte Inquisition, je vous l’accorde…Quant aux questions des pouvoirs, ne soyez pas si modeste, vous en avez, et ne dites pas non plus que votre vie vaut moins bien que celle des autres…une vie est une vie, point. Les comparer selon leur degré de vice est le privilège des gens qui n’ont rien à faire. Quant à payer pour nous erreurs…Vous avez entièrement raison, il faut tout surpayer de nos jours. La seule tragédie du pauvre, c’est de ne pouvoir s’offrir que le renoncement. En tout cas quand viendra l’heure de payer, dites vous que vous ne serez pas seul, je serais là aussi."

Et oui, car malgré les apparence et tout ce que l’opinion publique pouvait penser, Europe n’était pas blanche comme neige, loin de là. Quant Avatar tendit les bras vers la sombre cime des arbres, et qu’il lui demanda si il n’était pas grand temps de mettre enfin un terme à sa vie, la jeune femme eut un sourire désabusé mais aimable, comme si l’idée lui semblait particulièrement saugrenue.

"Je ne crois pas, non. Je ne saurais assassiner un être qui a toute mon estime et ma confiance. Et puis souvent, les gens qui meurent naturellement partent parce qu’ils n’ont plus rien à attendre de la vie. Parce qu’il n’y a plus rien pour eux sur cette terre. Vous au contraire, vous avez encore beaucoup de choses à y faire. Ne me demandez pas quoi, je n’en sais rien…par contre, si vous me demandez d’où vient cette affirmation, je me contenterai de vous dire que c’est un pressentiment de Sorcière."

Ainsi avait parlé Europe et elle se prépara à partir. Il était grand temps de laisser les problèmes philosophiques et existentiels de côté pour se cibler objectivement sur le présent et ses problèmes. Elle commencerait par aller voir Eleonor, autre prêtresse d’Olrun, pour lui parler de ses soupçons contre le Lys Noir…et après peut-être, ses projets pourraient se concrétiser. Elle écouta Avatar lui dire que, malgré ce qu’elle avait dit, il n’avait été en aucun cas bouleversé par les diverses révélations de la jeune femme et qu’il n’avait de toute façon pas changé de parti. La Sorcière n’en attendait pas moins de lui. Elle releva légèrement le bas de sa robe pour ne pas la mouiller pendant sa marche et s’approcha du chasseur.

"Et j’en suis heureuse, suivez votre voie, Avatar, le choix et la liberté de penser vous appartiennent à vous seul. Au revoir, encore une fois j’ai été ravie de vous rencontrer. Cette discussion m’a fait beaucoup de bien et m’a ouvert les yeux. Bonne continuation à vous, sincèrement. Puissiez vous trouver, à défaut du bonheur, la satisfaction au bout de votre route."


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