Repas, peu nourrissant certes, mais repas quand même.

Mort(e)

Après quelques minutes de marche, Avatar et Asa arrivèrent finalement jusque dans les quartiers résidentiels. La tisserande avait tenu à faire un détour par la place du marché, y achetant de quoi faire un repas consistant pour celui qu'elle recevait. En effet, un simple morceau de pain n'aurait pas suffi à emplir l'estomac d'un homme. Elle prit donc de la viande et quelques légumes qu'elle rangea dans un pan de sa robe qu'elle souleva. La décence était quelque-chose qui lui était étrangère, et dévoiler ses chevilles était naturel chez elle. Les commerçants en avaient pris l'habitude, et mettaient ça sur le compte de son manque d'éducation dû à son abandon. Elle était pour eux une gamine sauvage et indépendante qui ne se ralliait à aucune cause si ce n'était la sienne. Mais elle se montrait cependant très enjouée et attentive aux besoins d'autrui qu'ils ne prenaient pas la peine de la juger.

Après quelques pas devant des masures plus ou moins bien conservées, ils arrivèrent devant une porte de bois gris que la tisserande ouvrit non sans peine. Une fois que ce fut fait, elle fit entrer son invité, puis referma derrière elle. Elle ne rigolait pas quand elle parlait de "modeste" masure. Son lit ? Une simple paillasse à même le sol. Une table en bois se trouvait dans un coin, sur laquelle était posée une lampe à huile éteinte, quelques assiettes et deux ou trois cuillères en bois. Au centre de la pièce, un chaudron remplie d'eau qu'elle avait puisée avant de partir pour l'église. Et, non loin de la paillasse, des couvertures dans un état lamentable. La lumière entrait par une seule et unique fenêtre jouxtant la porte, zébrant la pièce en des rayures irrégulières que formaient les volets fermés.

Elle s'approcha du petit chaudron dans lequel elle plongea la viande et les légumes achetés, et alluma le bois qui se trouvait en dessous. Une fois que ce fut fait, elle déposa un couvercle au dessus de tout ça, puis se releva, désignant l'un des deux tabourets se trouvant sous la table.

"Asseyez-vous, ne vous en faites pas, ces tabourets sont résistants bien que leur aspect laisse croire le contraire."

D'un geste du bras, elle désigna l'unique pièce qui formait son habitation, avant de rire doucement.

"Et bien, voyez, ça doit paraître médiocre à côté de ce que vous pourriez avoir, mais je ne passe que rarement ici, je passe quasiment toute ma vie à l'extérieur... Enfin, faites comme chez vous, bien que ce soit plutôt rudimentaire mettez vous à l'aise autant que vous le pouvez."

Oblivius

"Ce que je pourrais avoir ? Ca ne veux rien dire pour moi, je dort quasiment dehors alors, pensez-vous, ici c'est le luxe"

Il tourna la tète vers le chaudron et se senti plutôt mal de voir que la jeune femme avait acheter de la nourriture en plus, il s'approcha du tabouret et s'y assis avant de déposer de l'argent sur la table et de sourire.

"Celui-ci vous ne le refusez pas ! Je vous avait dit que je vous invitait."

Il ne fit pas vraiment attention à la vétusté, il ne quittait pas la jeune femme des yeux, comment pouvait-on laisser quelqu'un vivre ainsi ? Qu’elle soit ou non une sorcière on devrait au moins lui fournir un logement potable, comment les seigneurs, les ducs, les rois pouvaient-ils laisser leur peuple qui les nourrit vivre ainsi alors qu'eux habitent les châteaux, les résidences immenses et possèdent des terres immenses pour faire construire de quoi les loger... Ava possédait quelques "économies"il était forcé d'en avoir des assez imposantes vu qu'il ne se servait de l'argent que pour se nourrir, il ne s'attachait pas à des choses si matérielles qu'un habitat ou que de la nourriture cher mais il n'aimait pas voir que les villageois subissent l'avarice des plus hauts placés dans la hiérarchie, mais bon: un homme seul ne peu changer le monde.

"Et bien alors, pour qu'on vous appelle Asa la tisserande vous devez bien avoir un magasin, ne vous permet-il pas d'habiter un logement qui vous permettrais de mieux vivre ? C'est anormal que j'ai de l'argent et que je ne m'en sers pas tandis que d'autres n'en ont pas... Mais bon, mieux vaut ne pas se servir de son argent que de s'en servir mal..."

Il regarda enfin autours de lui et s'approcha de la fenêtre, dehors on voyait des maisons du même type que celle où il était, parfois dans le même état et parfois beaucoup plus mal tenues, malheureusement il ne pouvait pas aider toutes ces personnes, et il a essayer de n'aider qu'Asa mais elle a refuser. Peut être n'était-il tout simplement pas fait pour aider les autres de cette manière, n'était-il là que pour savoir si la jeune femme était sorcière et la tuer ? Non, si il avait voulu la tuer il l'aurait fait à la sortie de l'église, car une femme présumée sorcière est condamné par le bûcher de la même manière qu'une sorcière... Mais si il ne devait pas la tuer, si il ne devait pas l'aider, alors que devait-il faire ici ?... Après quelques minutes de réflexion à ce sujet et s'écarta de la fenêtre et retourna son regard vers la tisserande avec un léger sourire, il était chez elle quelques heures à peine après l'avoir rencontrer, il y aurait de quoi faire se poser des questions à certains tiers qui observeraient la scène sans connaitre le sujet de leurs conversations... Mais à quoi bon y penser ?

"En tout cas merci, autant de votre hospitalité que de l'attention que vous m'avez portée..."

Mort(e)

Du luxe ? Ce carré de terre battue encadré de murs mélangeant bois, pierres et une sorte de boue qui liait le tout ensemble ? Avec ce toît qui laisserait passer la lumière du jour si la propriétaire n'avait pas songé à accrocher plusieurs draps au plafond pour plus d'isolation ? A ce moment là, plutôt dormir dehors. C'était d'ailleurs ce que faisait souvent Asa, lorsqu'elle ne passait pas son temps à la boutique. Cette masure était en quelque sorte une transition lorsqu'elle devait prendre ou déposer quelque-chose, mais elle y dormait rarement, ce qui explique sans doute qu'elle n'ait jamais eu affaire à un pervers quel qu'il soit.

Ses yeux se posèrent alors sur l'argent que déposa Avatar sur la table. Il y avait bien plus que ce qu'elle avait dépensé pour ce repas peu copieux... Souriant à l'entêtement de l'homme, elle s'approcha des pièces, commençant à compter la somme que l'inquisiteur tenait tant à lui donner. Elle avait bien vu, il y avait plus que nécessaire.

"Vous savez, je ne suis pas la seule tisserande de Forbach, et de loin la plus côtée. Je ne fais que réparer les vêtements de ceux dans la même condition que moi, et ne leur demande jamais trop en retour. Après tout, ils ont des familles à nourrir, moi je peux me débrouiller seule."

Elle ne prêta pas attention au déplacement de son invité, occupée à trier les pièces. Bien qu'elle soit analphabète, elle avait appris à compter, chose plutôt utile quand on est dans le commerce, et indispensable pour la magie... Elle prenait cependant soin de ne pas faire tinter le métal, ce qui aurait attiré des oreilles indiscrètes. Le voisinage pouvait autant se serrer les coudes que se tirer dans les pattes. Aucun ne devait être plus avantagé qu'un autre, et si l'un d'eux se voyait avoir de la chance, il devait en faire profiter tout le monde sous peine de représailles. Ne souhaitant pas entrer en mauvai termes avec ses "voisins", Asa prenait donc le plus grand soin à ne faire aucun son en manipulant les pièces. D'autant que, les autres paysans l'ayant vue accueillir un bourgeois, ils auraient tôt fait de penser qu'elle arrondissait son salaire de tisserande par un métier bien moins glorieux, et toute son image de dévote qu'elle s'était forgée jusqu'alors serait ruinée.

Avatar quitta alors la fenêtre, se retournant vers la jeune femme qui empoigna quelques pièces. Asa se dirigea doucement vers lui, lui prenant la main, et y déposa l'argent qu'elle tenait, toujours aussi souriante.

"Et moi je vous remercie pour l'argent, mais vous avez mal jugé la valeur du repas."

Oblivius

Ava souri, la jeune femme était peut-être aussi folle que lui que de refuser l'argent qu'il lui offrait, mais bon, il n'allait pas la forcer à accepter, il rangea donc les pièces dans la bourse dont elles provenaient:

"Peut-être avez-vous raison, j'ai surestimer la valeur du repas, mais j'ai sous-estimer la valeur de votre compagnie."

Après tout, peut-être n'était-elle pas une sorcière, elle aurait sinon pris l'argent pour servir sa cause, ou était-ce encore un stratagème pour cacher son identité ?... Et n'y aurait-il pas un stratagème pour faire cesser ces pensées ? Elle l'accueille et tout ce qu'il trouve à faire c'est penser qu'elle est celle qu'il chasse, le travail passe donc avant tout ?...

"Peut-être ce monde serait-il meilleur si tous étaient comme vous, penser aux autres avant de penser à soi, voila un caractère qui vous honore au plus haut point."

Le chaudron frémissait tandis que la viande et les autres maie à l'intérieur cuisaient, en réalité Ava avait inviter la jeune femme à manger pour qu'elle mange bien et il n'avait pas l'intention de manger mais bon... Trop tard.

"Comme vous semblez bien connaitre la ville, pourriez vous me dire où se réunissent les inquisiteurs de la ville ? J'aimerais voir qui serons mes "acolytes", voir ce qu'ils valent et pourquoi pas les tester, ou me tester, au combat..."

Cette question lui trottait depuis longtemps dans la tète, il était allé à l'église pour espérer trouver d'autres hommes de son grade mais il n'en avait pas trouvé alors où pouvaient-ils bien se cacher ?

Mort(e)

Hein ? Sous estimé la valeur de sa compagnie ? Hem, dit comme ça, sans connaître le contexte, on aurait facilement pu croire que le métier d'Asa était loin d'être tisserande. A cette réflexion, elle eut un léger sourire amusé, et un discret remerciement pour Avatar. Ses joues rosirent légèrement aux compliments de son invité, sous ce masque de timidité que revêtait Abigael. Elle était assez contente d'elle. Asa avait réussi à se faire une place au sein du peuple, était appréciée, respectée, dévote et honnête. Bon, Abigael elle-même était honnête, là n'était pas le problème, mais l'honnêteté sorcière est différence de l'honnêteté humaine, pour la simple et bonne raison que si ces dernières avouent leur situation, elles signent leur arrêt de mort.

"Je m'efforce tant bien que mal de garder la voie de la vertu, rien de tellement exceptionnel vous savez. Seulement, trop de personnes sont perverties par le goût du pouvoir ou de l'argent, ce qui les détourne de cette voie. Mais je persiste à croire que l'être humain est bon à sa création, tout dépend ensuite de sa progression en ce monde..."

Elle se dirigea alors vers le chaudron, qu'elle ouvrit. Prenant la cuillère en bois qui s'y trouvait, elle remua un peu le contenu, puis déposa le couvercle sur la table en bois. L'odeur du repas avait bien vite envahit la pièce, chose relativement aisée puisque cette dernière était minuscule. La tisserande se releva, puis s'adossa au mur.

"Mmmh, je vois, sans doute voules-vous parler de la Collégiale. J'ai entendu dire qu'ils se retrouvaient là bas, mais mes informations ne sont pas entièrement fiables. Je vous y accompagnerai après le repas si vous le souhaitez."

La Collégiale... Bien évidemment, Asa savait pertinament que c'était en ces lieux que se retrouvaient les inquisiteurs. Et après ? Que pouvait-elle y faire ? Les attaquer de là ? Ca ne servirait qu'à augmenter la haine du peuple envers les sorcières et, de toute manière, ces dernières n'agissaient jamais aussi incidieusement. De plus, le clan d'Olrun ne cherchait pas à supprimer les Inquisiteurs, seulement à les éviter, ou plutôt, à éviter leurs actes fanatiques. Ils finiraient bien par se lasser à un moment ou à un autre, ou bien à trouver un nouveau bouc émissaire...

Oblivius

*Jeune Asa, tu me sembles bien pensive, enfin bon, qui ne l'est pas ?...*

L'odeur éveilla bien vite l'odora d'Avatar qui resta impassible à ce changement d'environnement avant de sourire quand la jeune femme s'adossa au mur et lui proposa de l'emmener.

"Cela ne me gène en rien, j'aurais vite fait de me perdre dans une ville comme celle-ci, mais je ne veux cependant pas vous prendre plus de temps que vous ne m'en accorderiez, je ne veux pas vous handicaper dans votre métier pour un simple inquisiteur demandant son chemin"

Il s'approcha quelque peu de la jeune femme et la regarda d'un oeil étrange, un tantinet habité par une entité inconnu, allumant d'un sombre éclat son visage éteint de tous sentiments quand tout d'un coup il redevint normal et se gratta la tète en récupérant un sourire assez doux.

"Suivre la "voie de la vertu" ? Si vous le dites, moi tout ce que je vois c'est que vous êtes plus humaine que la majorité de ceux qui peuplent cette planète, que je parle des bourgeois et des nobles assoiffés de terres et de pouvoir ou des simples paysans prêts à trahir et dénoncer leurs amis si on leur offre une bouchée de pain... Mais en tout cas je ne peux vous laisser dire une chose: il est vrai que l'homme peut faire le bien, mais il est mauvais à la base, sinon il n'y aurais ni guerre, ni génocide, ni même d'armes pour alimenter ces deux dernières. Je dirais plutôt que l'homme est lunatique, changeant, peu fiable, tant de termes pour qualifier celui qui peut sauver ou tuer ses enfants selon les circonstances..."

Il se recula, semblant gêné d'avoir ainsi dérapé, il retourna lentement son regard vers Asa, lorsqu'il se souvint d'une chose: "mes informations ne sont pas entièrement fiables"; des information ? Y aurait-il des fuites au clergé ou chez les inquisiteurs ? Heureusement, sinon jamais il n'aurait su où ils se réunissaient, malgré tout, il devra veiller à arranger ça ou des ennuis risquent d'accompagner les informations en fuites lorsqu'elles reviendrons vers les inquisiteurs...

"Je suppose que je ne peux savoir d'où viennent ces informations ? Elles m'ont étés utiles même si elles s'avèrent ne pas être fiables, mais si quelques ennemis à nous venaient à obtenir d'autres informations alors ça pourrait me nuire, enfin, nous nuire devrais-je dire... Et savez-vous pourquoi tant d'inquisiteurs ont étés réunis dans la ville ? D'habitude je suis seul dans les villes où je chasse, mais pas ici apparemment... Etrange..."

Mort(e)

[Désolée pour le retard, mon net a du mal en ce moment =__=]

A vrai dire, accompagner Avatar jusqu'à la collégiale, sans y entrer bien évidemment, tentait assez la jeune femme dont la curiosité la poussait à voir les nouvelles recrues de l'Inquisition. Oh, savoir de qui il s'agissait lui importait bien peu, mais sa curiosité innée avait souvent besoin d'être assouvie. Aussi, elle haussa les épaules lorsque l'inquisiteur lui dit ne pas vouloir la déranger. Après tout, son travail pouvait attendre le lendemain, et la journée touchait à sa fin, elle n'avait donc pas grand chose à faire que d'errer dans la ville.

Elle leva la tête vers son interlocuteur lorsque celui-ci s'approcha d'elle, avec un air quelque peu... étrange, lui faisant hausser un sourcil. A quoi pouvait-il bien penser ? Avait-il vu derrière le masque ? Impossible, Abigael avait toujours fait en sorte qu'on ne puisse jamais la découvrir. Alors quoi ? C'était l'odeur de la nourriture en train de cuire qui lui faisait cet effet ? Reniflant discrètement, elle chassa cette pensée de son esprit. Ca sentait pas si mauvais que ça, au contraire, c'était plutôt alléchant... Mais il reprit bien vite le sourire, rassurant la jeune femme qui s'était vraiment demandé si elle avait mis son invité mal à l'aise.

Citation :: "Suivre la "voie de la vertu" ? Si vous le dites, moi tout ce que je vois c'est que vous êtes plus humaine que la majorité de ceux qui peuplent cette planète, que je parle des bourgeois et des nobles assoiffés de terres et de pouvoir ou des simples paysans prêts à trahir et dénoncer leurs amis si on leur offre une bouchée de pain... Mais en tout cas je ne peux vous laisser dire une chose: il est vrai que l'homme peut faire le bien, mais il est mauvais à la base, sinon il n'y aurais ni guerre, ni génocide, ni même d'armes pour alimenter ces deux dernières. Je dirais plutôt que l'homme est lunatique, changeant, peu fiable, tant de termes pour qualifier celui qui peut sauver ou tuer ses enfants selon les circonstances..."

Un léger sourire apparu sur les lèvres d'Asa, qui se retira légèrement du mur. Elle avait beau être aussi légère qu'une plume, mieux ne vallait pas trop s'y attarder de peur que le plafond ne s'effondre.

"La nature humaine est en effet très changeante. C'est d'ailleurs grâce à ça que nous nous forgeons nos propres opinions en fonction de notre vécu. De ce fait, vous pouvez affirmer que l'Homme est lunatique et moi qu'il est bon naturellement."

Pourquoi avait-elle sorti ça ? Sans doute pour éviter de s'étaler sur la question de la sotise humaine, de peur qu'Abigael ne se trahisse. En effet, l'impulsive sorcière avait beau être une très bonne actrice, elle craignait de se découvrir au grand jour par des paroles dites avant d'avoir réfléchi.

Avatar l'interrogea alors sur ses sources informatrices. A vrai dire, il n'y en avait pas tellement besoin à Folbach qui était peuplé de langues de vipères doublées de concierges. Il suffisait que la dame d'un inquisiteur soit curieuse de savoir où il se rend, le suive, le découvre, puis confie sa découverte à une amie qui le confiera à une amie qui le confiera, etc... Rien que cette pensée afficha un sourire amusé sur les lèvres d'Asa qui émit un léger rire.

"A vrai dire, ce ne sont que des rumeurs, je ne pratique pas la conciergerie, mais certaines personnes sont tellement indiscrètes que toute la ville doit avoir des soupçons. Mais, rien n'est réellement sûr, qui sait, peut-être est-ce une feinte pour dissimuler un tout autre Quartier Général, ou bien est-ce réellement la collégiale et que l'on espère ainsi donner l'impression d'une feinte, ce qui en serait une toute autre... C'est un véritable cercle vicieux, et vous n'êtes pas au bout de vos surprises à Forbach, surtout que les habitants sont persuadés que les sorcières en ont fait un terrain de jeu. Sans doute ce pourquoi vous avez été appelé..."

Oblivius

[Pas grave, il faut savoir se faire désirer ^^]

"S'en est ainsi dans toutes les villes, quelle femme ou quel homme peut se vanter de n'avoir jamais colporté une rumeur, aussi idiote soit-elle ?... Même moi, sous les ordres de l'église, je fais en sorte de répandre une rumeur... Sans doute une des pire, car celle que je répands tue des milliers de gens, pour la plupart innocents... Mais la parole et la pensée humaine sont des dons que personne ne peut se dire maître, car toujours il y aura des oppositions à nos dires... C'est ça qui fait de la diversité un bien à préserver..."

Quand la jeune femme s'écarta du mur Ava ne bougea pas, bien qu'elle fut désormais à quelques centimètres seulement de lui et que la coutume aurait voulu qu'il lui laisse la place. Des flots de pensées traversaient son esprit, était-elle sorcière, simple humaine aimant jouer avec le feu, en savait-elle plus qu'elle ne le disait ?... Mais les langues vipérines, baveuses et réclamant toujours plus d'informations dont elle parlait se trouvaient forcément près de l'endroit où ils se trouvaient, sans doutes certaines, ayant vu Ava rentrer, imaginaient déjà les pires atrocités se produire dans la masure dans laquelle elles ignoraient ce qu'il se passait. Mais là n'était pas le pire, si un jour l'une d'entre elle venait à dire que cette chère Asa était une sorcière: que se passerait-il ? Que la rumeur soit fondée et assise sur des faits irrévocables ou non, Ava savait qu'elle aurait affaire aux inquisiteurs et au bûcher... Si tel était le cas, Ava pourrait-il regarder mourir celle qui lui a offert du pain alors qu'elle n'en avait pas forcément les moyens ? Serait-il assez inhumain pour laisser son hôtesse périr dans les flammes ?... La question n'aurait, bien sure, pas à se poser si les rumeurs ne se créaient pas si facilement, mais il ne restait plus à Ava qu'à espérer que la jeune femme ne soit jamais inquiété car, si cela se passait, il risquerait d'être renié par l'église pour avoir sauver une hérétique...

"Complot, conspiration, trahison, je ne pense pas les inquisiteurs assez intelligents pour manipuler ainsi l'esprit populaire, ceux que j'ai connus en tout cas étaient à peine assez intelligents pour savoir que la religion n'était pas tout, et peut-être suis-je comme eux... Donc ne vous en faites pas, si on dit que les inquisiteurs sont à la collégiale, alors ils ne sont pas autre part, mais merci de me l'avoir dit car jamais je n'aurais eut l'idée d'y passer..."

*Les inquisiteurs ne sont pas assez intelligents ni assez puissants pour contrôler l'esprit, l'âme et la façon de pensée du peuple... L'église, cependant, est bien assez influente et intelligente pour élaborer des plans tordus, mais je travaille pour elle et je suis donc tenus au secret. Jeune Asa, hypothétique sorcière, je crois que je t'ai mal jugé, tu es sûrement plus intelligente que la plupart des nobles que j'ai rencontrés... Et bien que ce ne fut pas dur de l'être, c'est un compliment. Ce qui est sure c'est que tu sais bien cacher ta véritable identité, si il y en a une, sinon c'est moi qui devient plus fou de jour en jour.*

Il s'approcha lentement d'un des tabourets qui tenait encore debout et s'y assis, le tabouret craqua légèrement sous le poids de l'homme, des muscles sont plus lourds que des plumes, et les tabourets étaient plus habitués aux plumes vu le poids de la tisserande. En entendant le tabouret, Ava souri:

"Je ne pensait pas être assez lourds pour faire plier un tabouret, désoler pour lui en tout cas. Mais, dites-moi, si vous n'êtes jamais dans cette Masure, où passez-vous votre temps ? Une jeune femme avec des idées si "encrées" que vous doit avoir plus d'ennemis que d'amis, je me trompe ?"

Il se releva de peur de casser ce petit tabouret et s’approcha de l’endroit où cuisait la viande pou humer son parfum délicat en prêtant toujours autant d’attention aux paroles d’Asa.

Mort(e)

Asa ne pouvait qu'être d'accord avec ce qu'avançait Avatar. Chacun, quel qu'il soit, colportait des rumeurs, pour ou contre son gré, plus ou moins volontairement, plus ou moins explicitement. Abigael par exemple. Elle en nourrissait une qui la faisait passer pour quelqu'un d'autre, et tout le monde la croyait. Chose plutôt arrangeante d'ailleurs, le contraire l'aurait bien vite condamnée au bûcher, et elle n'aurait pas atteint ce statut de Grande Prêtresse. Halala, que cette tâche était lourde à porter. Si ça n'avait tenu qu'à elle, Abigael ne serait qu'une simple membre d'Olrun, et ne demanderait rien à personne. Mais le respect qu'elle avait pour celle à qui elle avait succédé la poussait à rester là. Pourquoi était-elle devenue sorcière ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle naisse dans une famille si réputée au sein de sa communauté ? Pourquoi a-t-il fallu qu'elle soit aussi douée ? Certains auraient répondu "c'est ce qui est écrit là haut"... Mais bien qu'Asa soit une croyante, Abigael en détestait toujours autant cette religion qui poussait les hommes à se haïr les uns les autres plutôt que l'inverse. Ils étaient devenus de vrais girouettes. Hier encore, les sorcières étaient demandées pour leur capacité à guérir, et à présent, on les chassait pour hérésie... A cette pensée, la jeune femme eut un léger sourire, et se dirigea vers le chaudron, remuant à nouveau son contenu.

L'odeur s'était assez propagée pour sortir de la masure, et l'on entendait quelques personnes renifler à l'extérieur. Au moins, ils étaient fixé sur l'objet de la visite de cet homme, mais les reproches sur le fait qu'Asa ait gardé un festin sans en proposer à ses voisins ne tarderait pas à tomber. Mais peu importait, ils passeraient bien vite là dessus et trouveraient quelqu'un d'autre à réprimander. Elle rit doucement en voyant Avatar gêné de faire ployer le tabouret. Dur de croire qu'il avait pu tuer de ses semblables, et à vrai dire, la sympathie qu'elle avait à son égard lui rendait plus facile l'abord de la réalité. Cet homme était officiellement son ennemi juré, et en cet instant même, il était face à celle que n'importe-quel inquisiteur rêverait de capturer. Eh oui, en tant que cheftaine d'Olrun, Abigael était une proie de choix pour ces fanatiques, et était loin d'oublier que l'homme qu'elle accueillait aurait eu un tout autre comportement à son égard s'il avait su d'office quel rôle elle tenait réellement.

Mais après tout, pourquoi s'évertuer à rester ennemi alors qu'un échange de points de vue pouvait dire bien plus que du sang ? Asa écoutait avec attention celui de son invité, ne quittant pas le repas des yeux. L'eau bouillait, ça ne tarderait pas à être prêt. Elle était à présent assise en tailleur à côté du feu, et ne se souciant pas de la pudeur de l'époque, ne voyait aucun mal à remonter légèrement sa robe pour être plus à l'aise. Une fois qu'Avatar se fut approché, elle leva la tête vers lui, lui adressant un sourire amusé.

"Ne vous en faites pas pour le tabouret, je ne me servais de celui-ci que pour y poser quelques objets."

La tisserande tourna alors la tête vers la porte de sa masure, d'où provenaient quelques voix qui, sans aucun doute, parlaient d'elle. Certains étaient rassurés de voir qu'elle ne se dévergondait pas, d'autres croyaient que c'était une ruse, d'autres encore étaient outrés de ne pas pouvoir partager tout ceci, et enfin, certains prenaient sa défense en disant qu'elle avait bien le droit d'essayer de prendre un peu de poids...

"Je n'ai que très peu d'ennemis à vrai dire... Ils me croient tous simple d'esprit, et pensent donc que mes idées si ancrées ne sont dûes qu'à une démence causée par mon abandon si précoce."

Et c'était vrai. On la trouvait sympathique parce-qu'elle avait un visage doux, et que ses points de vues faisaient doucement sourire... Grand bien leur fasse, ça ne donnait que plus d'innocence au personnage d'Asa, chose que sa créatrice n'avait absolument pas calculé au préalable.

"Je passe mon temps dans ma modeste boutique, j'erre dans les rues ou bien je vais me reccueillir à l'église... Cette indépendance ne fait qu'ajouter à leurs idées, je suis en quelque sorte l'idiote du village ^^"

Oblivius

[bon je part demain donc j'édit pour que tu sois libre]

Ecoutant d'une oreille les bruits de pas, les conversations des passants et tous les autres bruits qui rendaient ce lieu un peu plus "vivant" et d'un autre oreille, bien plus attentive, les mots de la jeune femme qui l'accueillait chez elle il eut un léger rire en entendant sa dernière phrase:

"Les hommes disent de ceux qui ont des idées différentes des leurs qu'ils sont fous, mais qu'un croyant dise que quelqu'un qui pense autrement est fou alors là, ça devient de l'ironie. N'y a t’il pire folie que de croire en un dieu juste pour que celui-ci nous pardonne des adultères, pour qu'il lave le sang qui souille nos mains et permette que nos secrets ne nous attirent pas de problème ?... Je ne comprends pas comment quelqu'un pourrait vous dire folle, vous êtes sûrement la plus sensée de cette ville. Autant je comprends qu'on me traite de fou que ce soit à cause de mes dires ou de ma façon d'être, autant vous je ne peux voir ce qui ferrait de vous une folle."

Le bruit se faisait de moins en moins présent à l'extérieur, peut-être mangeaient-ils, ou bien écoutaient-ils la conversation de ceux qui se trouvaient à l'intérieur, personne ne peut le savoir, et Ava s'en moquait de toute façon: rien que l'évocation de son "métier" tairait les rumeurs et protègerait leur conversation de toute répression, du moins c'est ce qu'il pensait. Le soleil, de plus en plus haut dans le ciel, passait par la petite lucarne et venait éclairer un peu plus le visage et le corps de la jeune femme dont l'inquisiteur s'efforçait de ne fixer que le regard, ce qui n'était pas trop dur tant il voulait que les yeux de son interlocutrice lui révèlent sa nature: une quête qu'il savait veine et inutile, mais que pouvait-il faire d'autre, elle ne lui dirait rien et Ava ne demanderais pas aux autres inquisiteurs de faire des recherches sur elle ou elle finirait au bûcher pour sure...

"C'est profitable d'être pris pour un fou, les gens nous craignent plus, à mon avis, enfin pour vous cet avantage doit être remit à zéro par le fait que vous soyez une femme, non que je crois les femmes moins fortes que les hommes, mais la majorité des hommes pensent ainsi malheureusement pour vous..."

Malgré le fait que la chaleur montait dans la masure Ava gardait sur lui sa lourde veste de cuir, toujours fermée, la pièce montait vite en température, chauffée par la viande qui cuisait et par le soleil, cependant ceci ne touchait apparemment pas l'inquisiteur qui ne semblait pas atteint par ces facteurs pendant que son visage affichait un léger sourire et que ses yeux fixaient ceux de la jeune femme. Lentement il releva la tète et regarda une scène bien étrange qu'il voyait à travers la fenêtre: une femme qui courrait derrière son mari, casserole à la main, proférant des jurons bien plus gros qu'elle à l'encontre de son malheureux compagnon. Déjà les paysans et autres commères du coin venaient créer un cercles autours de la course-poursuite éfreinée qui parcourait les allées.

"Bonne nouvelle: Une nouvelle attraction vient de voir le jour, votre habitation n'est plus le centre d'attention des langues de vipères de la ville, elles ont trouvées plus intéressant chez vos voisins. A quoi bon être en couple si c'est pour finir par tenter de s'étriper ainsi ?... "Pour le meilleur et pour le pire" les gens ne respectent cette phrase que quand ils vivent le meilleur, mais la vie étant un éternel recommencement ils n'auront pas à attendre avant de voir leur chance tourner: qui vit le meilleur aujourd'hui vivra le pire demain..."

*Et si un inquisiteur aimait une damoiselle ?... Qu'ils se mariaient... L'église serait-elle capable d'enlever sa femme pour augmenter son efficacité ?... Cette hypothèse n'est pas à écarter... Enfin bon, ça ne me concerne pas, j'attendrais que l'un de nous fasse une telle bêtise pour connaitre les réactions du clergé.*

Il regardait l'agitation qui entourait le couple se disputant lorsqu'il eut un flash, il devait immédiatement retourner dans la ville d'où il venait: il avait oublier son arbalette dans une taverne ! (^^" pas d'inspi pour louper un repas...). Il regarda la jeune femme, le regard plein de décéption et lui pris la main pour y déposer un léger baisé:

"Milles excuses, charmante damoiselle, je dois vous laisser j'ai une affaire urgent à regler, je dois quitter la ville quelques jours et je vient juste de m'en souvenir... Vous allez devoir manger tout ça toute seule je n'ai vraiment pas de temps... Je m'en veux, excusz moi je vous pris... Je vous rammenerais un cadeau de là bas"

Le sourire au levres après cette proposition ironique, Ava ouvrit la porte sans aucun mal et sortit en prenant soin de refermer correctement. En passant près de l'homme qui courrait toujours devant sa femme il l'arreta, la dame le remercia et, après qu'elle lui ait mit un gros coup de casserole sur la tète, Ava murmura au couple.

"Allez donc dans votre maison, le lit est le meilleur médicament contre les disputes"

Puis il lacha l'homme et disparut lentement dans l'horizon...

[donc pour cause de vacances je m'absente deux semaines ^^ si ton perso veux un cadeau c'est possible ^^]