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 L'aube ressemble au crépuscule

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Joan Witham
Mort(e)
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L'aube ressemble au crépuscule Vide
MessageSujet: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeLun 8 Sep 2008 - 0:27

L'aube ressemblait au crépuscule, mais avec cette touche de magie en plus comme une étincelle qui redonne vie à ce qui l'avait perdue, et qui dégage une lumière apaisante rendant ceux qui s'y baignent ou bien insouciants, ou bien intouchables. Cette lumière avait la faculté de créer un monde à part où on ne risquait rien, et c'est précisément pour cette raison que Joan aimait l'aube.

Il était très tôt quand Joan avait quitté sa demeure pour se rendre au vieux puit. Elle avait fait chauffer l'âtre et avait redoublé l'épaisseur des couvertures de Catherine afin d'éviter qu'elle gêle. Cette dernière ne s'était pas réveillée. Tant mieux. Joan avait besoin de se retrouver loin de sa maison, loin du village où les foules foisonnaient et loin de sa chère nourrice qui, malgré l'amour qu'elle lui portait, draînait toutes ses énergies de par sa maladie qui semblait s'être figée dans une seule et longue agonie sans jamais laisser de place à la mort. La jeune femme ne souhaitait pas de malheur à la femme qui avait pris la place de sa mère et qui lui avait ouvert les portes de la sorcellerie, mais elle était devenue une véritable loque humaine, elle souffrait et perdait périodiquement la tête. Joan savait qu'elle était épuisée de cette situation, mais aucune des deux n'osait parler de la seule solution possible. C'est pour cela que Joan s'était éloignée ce matin-là. Il se passait des choses. L'inquisition ne lui avait jamais vraiment fait peur jusqu'à qu'elle n'entre chez elle un certain soir sous le visage sévère et acariâtre d'une mère supérieure traînant un chien d'une étrange laideur sur ses talons [voir Quand on frappe à la porte].

Joan n'avait pas envie d'en parler. Il était devenu impossible d'avoir une conversation sensée avec la vieille Catherine et bien que la relation aguerrie/apprentie devait être bâtie sur un lien de confiance mutuelle, elle ne se sentait pas le courage de parler à celle qui l'initiait au monde des Sorcière d'Olrun (cette personne n'étant pas Catherine). La rouquine était persuadée que la visite impromptue de la none inquisitrice était en quelque sorte de sa faute. Elle avait du attirer l'attention sur elle d'une quelconque façon et elle avait l'impression d'avoir trahi la confiance des autres sorciers et sorcières. Cette croyance était grandement due au fait, qu'elle, dont personne ne se préoccupait jamais, s'était affichée dans le marché à acheter des herbes inoffensives pour elle, mais démoniaques pour quelques-uns, et à accepter les cadeaux d'une pure étrangère de laquelle, qui plus est, elle ne partageait pas la classe sociale [voir Visite rare...]. Joan était persuadée que cette rencontre inattendue et l'interrogatoire de la religieuse étaient liés. Malgré toutes les questions de l'étrangère du Marché, elle avait tenté tant bien que mal de cacher son jeu, mais cette femme était étrange, d'une assurance déconcertante, elle donnait l'impression de pouvoir lire les pensées des gens. Une tactique de manipulation efficace quand on sait s'en servir.

Ainsi, Joan avait peur. Elle ne savait pas à qui se confier, c'est pour cette raison qu'elle s'était rendue au puit. Ce puit isolé, comme oublié de l'humanité lui ressemblait un peu : dans une tentative désespéré de passer innaperçu, il détonait tout de même parce qu'il se trouvait à être le seul de son espèce dans ce décor, où peut-être on avait envisagé de s'installer, ce qui expliquerait la présence du puit, mais dont on avait finalement abandonné l'idée pour une raison ou une autre.

La jeune femme ne connaissait que peu de chose de la sorcellerie, mais Catherine lui avait enseigné autre chose que la magie des sorcières comme on l'entend. Elle lui avait montré le secret des plantes et des herbes qui guérissaient et qui soulageaient, tout comme les anciennes coryances et légendes païennes tout à fait fascinante aux oreilles de Joan. Elle s'était justement souvenu de cette vieille histoire qui voulait qu'en se penchant au-dessus d'un puit, de façon à pouvoir en voir le fond dans le reflet d'un miroir, les ondulations de son eau montrait l'avenir. Ainsi, la jeune femme avait emporté avec elle le vieux miroir que sa mère avait laissé à la maisons parce que cet objet était indigne d'entrer dans un couvent de soeurs cloîtrées. Joan avait hésité à le vendre, aujourd'hui il lui servait.

S'appuyant le dos contre le bord en pierre du puit, elle se pencha autant que la flexibilité de son dos lui permettait, se retenant suffisament d'une main pour ne pas tomber, et tenant le miroir de l'autre main. Le puit lui dévoilerait-il si ses imprudences des derniers jours se termineraient par un bûcher rougeoyant?! C'est ce qu'elle espérait savoir.
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Adrien D'Hasbauer
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeLun 8 Sep 2008 - 4:35

Il n’est plus beau spectacle que la nature elle-même lorsqu’elle offre aux audacieux et aux courageux l’étendue de ses trésors. Pourtant, ce matin-là, Adrien ne faisait partie ni des audacieux, ni des courageux, mais simplement des obligés. Bien qu’il eut l’habitude de ne pas dormir correctement, il devait l’admettre cette « nuit » avait été la pire de toute. D’abord, il lui avait fallu trouver le sommeil, chose plus que difficile, surtout depuis cette entrevue avec Alicia qui avait laissé en son esprit une profonde marque. Puis, une fois endormi, il lui avait fallu sombrer dans le royaume de rêves, rêves qui avaient fini par se transformer en un véritable cauchemar. Les détails n’étaient pas intéressants, mais tout tournait autour de la proposition d’Alicia et des conséquences d’un choix, ou d’un autre… La famille, sa femme, ses enfants d’un côté, et cette promesse d’action de l’autre… Elisabeth pourrait-elle comprendre les motivations qui le pousseraient à rejoindre la Meneuse ? Il en doutait sincèrement et il ne pouvait pas se permettre de la perdre elle.

Il s’était alors réveillé en sursaut, mais heureusement, il n’avait pas réveillé sa femme. La sueur perlant sur son corps, il avait décidé de se lever et de faire un brin de toilette. Celle-ci terminée, il ne put se résoudre à retourner se coucher, il n’en avait plus envie, il n’avait plus envie de dormir. Il fallait qu’il sorte, qu’il prenne l’air, il devait s’oxygéner la tête pour aérer ses pensées et mieux réfléchir à tout cela. Il s’habilla alors en silence et sortit des appartements à pas de loup, avant de fermer la porte en jetant un dernier regard vers Elisabeth, endormie dans le grand lit. Il traversa le château, qui était plus que désert à cette heure-ci de la matinée, et en sortit rapidement. L’air frais du début de matinée était vivifiant, une agréable manière de commencer la journée.

Une idée lui vint alors… Après tout pourquoi pas ne pas en profiter ? Il se dirigea vers les écuries et vers le box de son cheval, un selle français. L’équipant comme il le devait, Adrien se mit ensuite en selle et s’élança au dehors. Se laissant aller à la vitesse et à la sensation du vent froid fouettant son visage, Adrien partit au galop sur les chemins qui serpentaient autour du château. Il contourna le village et s’engagea sur le sentier qui menait dans la forêt. Voila longtemps qu’il n’y avait été se promener à cheval de manière totalement innocente, une bonne raison de s’y engager, après tout. Pourtant, en chemin, alors qu’il galopait sur le sentier qui traversait la colline cachant la forêt, Adrien s’arrêta pour admirer le ciel changer de couleur progressivement. L’aube était plus proche qu’il ne l’avait cru… Dommage. Enfin, il lui restait encore beaucoup de temps avant de rentrer. Mais la couleur du ciel lui ôta l’envie d’entrer dans la forêt, là où il n’aurait jamais pu voir un tel spectacle. Il se contenta alors de faire trotter son cheval en direction du point culminant de la colline, non loin du puits.

Ce puits n’avait pas très bonne réputation, surtout depuis le dernier évènement en date, cette histoire d’eau empoisonnée… Une histoire ancienne maintenant, mais la mort des trois sorcières se rappelait souvent à l’esprit d’Adrien soit lorsqu’il dormait soit lorsqu’il jetait un regard vers l’Eglise… Puis comme pour se donner un but, il prit effectivement la direction du puits tout en observant le soleil se lever avec sa nonchalance et sa grâce habituelle. Un spectacle comme nulle autre pareille. Mais alors qu’il approchait, il fit stopper son cheval. Quelqu’un se tenait près du puits, quelqu’un d’aussi matinal. A bien y regarder, il devait s’agir d’une jeune femme. Mais… Que faisait-elle ? Un bref éclat intense vint éblouir ses yeux… Un miroir… Un sourire aux lèvres, il talonna et s’avança au pas, jusqu’à arriver à portée de voix :


« - Il serait plus judicieux de contempler l’aube qui se lève dans le présent plutôt que d’essayer de voir dans un futur en perpétuel mouvement. »

Sa voix était calme et posée. Nul reproche, nul morale. Simplement un conseil. Après tout, on pouvait toujours s’évertuer à déterminer l’avenir à n’importe quel moment de la journée, alors que l’aube, elle, ne se présentait qu’une seule fois dans la journée.
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Joan Witham
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeLun 8 Sep 2008 - 21:55

Cette voix, bien que dépourvue d'agressivité, n'étant ni trop forte, ni trop sèche, surprit la jeune femme dont la moitié du corps se tenait dans le vide. Elle qui croyait que personne ne viendrait la déranger en une heure si matinal, prise de nervosité, à l'idée de se faire voir dans cette position bien étrange, perdit sa prise. La main qui la retenait au bord du puit glissa. Malgré les efforts faits pour retomber par devant, sur ses deux pieds, elle bascula plutôt par derrière. Sur le coup, elle ne put le retenir et le miroir tomba de sa main, se fracassant sur les paroies du puit avant de s'échoir dans l'eau sombre. Cependant, la situation dans laquelle la jeune paysanne se trouvait l'empêchait de s'apitoyer sur le sort de sa glace, perdue à jamais, même si elle savait bien qu'elle ne pourrait s'en payer une autre. En effet, par une acrobatie bien plus hasardeuse que volontaire, la pauvre fille s'était retrouvée aggripée au châle qu'elle avait mis sur ses épaules en cette matinée fraîche et dont une des extrémités s'était coincée à la l'extérieur du puit. L'étoffe avait du se prendre dans une racine ou une pierre, sans s'en apercevoir alors qu'elle s'était penchée sur le puit. Quoiqu'il en soit, Joan bénissait à ce moment les dieux de la nature d'en avoir fait ainsi.

«Aidez-moi, s'il-vous-plait!» implora Joan d'une voix peu assurée.

Les mots étaient sortis de sa bouche comme par réflexe, même si elle craignait au fond d'elle-même que la personne qui l'avait surprise fut un chasseur de sorcières. Si c'était le cas, la laisserait-il dans sa fâcheuse position ou bien délierait-il le châle de son amarre afin de la faire tomber au fond du puit?! Joan ne put s'empêcher d'imaginer son corps brisé après que sa tête eut été fracassée contre la pierre. Elle ignorait jusqu'au pouvait aller le sadisme et la cruauté d'un inquisiteur. Après l'avoir vue clairement, essayant de voir l'avenir dans un miroir, ce serait une excellente raison de la conduire au bûcher. Lui ferait-il croire à sa bonne volonté de vouloir l'aider pour ensuite la traîner sur la place publique?! Un procès rapide aux allures de foire, puis le bûcher. Ainsi allaient les pensées de la pauvresse aggripés à son châle, son dernier espoir. Elle se voyait ou bien fracassée au fond d'un puit, ou bien mourante dans d'atroces souffrances. Et si ce dernier sénario était le bon, qu'adviendrait-il de Catherine? Serait-elle aussi accusée? Elle était agonisante depuis longtemps, mais sa mort méritait d'être douce. Ce n'était pas pour rien que Joan s'évertuait à tous les jours de concocter des potions calmantes avec les moyens qu'elle avait. Tout récemment, elle avait découvert que le pain fabriqué avec du seigle infesté d'un genre de champignon rendait Catherine d'une humeur presque euphorisante. Elle ne semblait plus avoir mal, elle disait voir des fleurs partout. Pendant un moment, elle avait un répit. Mais il fallait l'utiliser en petite quantité : Joan avait déjà vu des petits animaux convulser et mourir après avoir mangé des épis de seigle infestés. Si elle avait vécu en ce siècle, la paysanne aurait su qu'il s'agissait d'un champignon nommé ergot et dont on tirerait une drogue appelée LSD quelque siècles plus tard.

Se soustrayant enfin à ses pensée, Joan leva les yeux au ciel en espérant voir une silhouette se pencher vers elle. Même si c'était un chasseur, elle n'en avait rien à faire, elle aurait quand même une chance de vivre, alors que si personne ne l'aidait bientôt, sa prise allait céder, et s'en serait fini.
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Adrien D'Hasbauer
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Adrien D'Hasbauer


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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeMar 9 Sep 2008 - 14:06

[HRP : Ouhla ! J’avais pas vu la situation comme ça moi… Diantre faire tomber une jeune femme dans un puits… C’est du propre… Désolé T_T ]

Assis sur son cheval, Adrien ne put assister qu’impuissant à ce qu’il se produisit. S’il avait pu deviner ce que lui réservait cet avenir si convoité, il se serait surement gardé de prononcer les quelques mots qui avaient précipité les évènements. La jeune femme fut prise de surprise et, selon les lois même de la physique, ne put revenir à cet état d’équilibre dans lequel elle était avant qu’Adrien ne la dérange. A dire vrai, alors qu’elle amorçait sa chute, le Vicomte talonna son cheval pour le faire partir au galop et dévaler les derniers mètres qui les séparaient, la distance étant trop longue pour qu’il la fasse à pied suffisamment rapidement pour arriver à temps pour éviter le pire. Heureusement, le selle français avait de l’énergie à revendre et démarra au quart de tour. Pour Adrien, le temps s’était légèrement ralenti, plus rien ne comptait à part le puits et la jeune femme qui venait d’y basculer. Arrivé à hauteur du puits, il ralentit la course de son étalon et bondit sur le sol avant que ce dernier ne s’arrête. Parcourant les derniers mètres au pas de course, il se pencha au-dessus du puits et, sans même y regarder plus précisément, tendit sa main à la jeune femme pour la sortir de là.

Il n’était pas question en cet instant de regarder sur l’éventuelle situation politique de la jeune femme. A vrai dire, Adrien n’y aurait jamais pensé et qu’elle fut des siennes, du Lys Noir, de l’Eglise ou bien une simple habitante du village, cela ne faisait aucune différence pour lui. Il était bien trop gentil et trop humaniste pour laisser mourir quelqu’un pour de simples raisons politiques, même s’il avait une haine farouche envers les Inquisiteurs, il était hors de question de laisser mourir quelqu’un de cette manière. Et à bien y réfléchir, mettre un terme à l’existence des Inquisiteurs était une idée totalement absurde ! Certes c’était une idée séduisante car cela procurait une sécurité relative mais soumise à l’envoi de nouveau hommes de l’Eglise… Finalement Elisabeth avait peut-être raison… Pourtant la proposition d’Alicia était réellement séduisante, mais pouvait-il risquer de tout perdre ? D’ailleurs il n’avait pas encore parlé de cette discussion avec sa femme, comment le prendrait-elle ? Surement pas très bien, du moins, pas tout de suite, après il saurait surement la convaincre, comme il avait toujours su le faire. Ou alors c’est lui qui se laisserait convaincre, après tout, il ne savait s’il pourrait résister à l’amour qu’il vouait pour sa femme.

Mais trêve de pensées, l’heure n’était pas aux réflexions poussées et aux débats intérieurs, il devait sortir une jeune femme du puits devant lequel il était. Considérant sa force et sa stature ce serait pas trop difficile pour lui, la jeune femme devait lâcher la prise précaire sur le châle et attraper sa main, d’abord une main, puis l’autre. De là, il l’a soulèverait doucement jusqu’à l’attirer vers le bord et ainsi « réparer » ou du moins rattraper sa maladresse.

C’est d’ailleurs ce qui se passa. Et lorsque la jeune femme fut hors de danger, le sourire et le calme, refirent leurs apparitions sur le visage d’Adrien. Encore debout après cela, il s’agenouilla face à la jeune femme qui devait se remettre de ses émotions et posa son regard vert d’eau sur elle :


« - Je suis réellement désolé, ce n’était pas dans mon intention. Vous allez bien ? »

La sincérité faisait parti de ses traits de caractère, et de celle d’Adrien, on ne pouvait jamais douter.
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Joan Witham
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeMar 9 Sep 2008 - 18:29

[Je t'ai pris par surprise n'est-ce pas!? Je me suis dit que ce serait bien un peu d'action... dans la plupart des cas, les RP ne sont que des conversations... Alors j'ai risqué une péripétie un peu plus périeuse disons]

Assise adossée au puit, Joan était pâle comme la mort, mais elle haletait comme un cheval après une course. Elle peinait à comprendre ce qui venait de se produire. Elle n'avait pas du tout prévu les choses comme cela. Si elle avait eu un peu plus de temps, peut-être aurait pu se voir elle-même tomber dans le puit dans le reflet de cette même source d'eau, mais cela aurait été tout-à-fait ironique. Et puis du coup qu'elle l'aurait vu, aurait-elle pu changer les choses? Comme elle se connaissait, elle se serait probablement trop hâté à se relever et par sa propre faute, elle serait tombée. Mais mieux valait ne pas penser à cela, elle était vivante et sur la terre ferme, c'était tout ce qui comptait. Oui, elle était sauve grâce à son sauveur, qui d'un point de vue, pourrait aussi être la cause de cette malencontreuse aventure, mais Joan ne le voyait pas ainsi. C'était sa faute, elle était trop nerveuse, elle ne se tenait pas assez fermement. Si cela avait été le cas, au pire, elle aurait seulement échappé le miroir par surprise. Joan se trouvait vraiment ridicule à ce moment-là qu'elle n'avait pas encore oser regarder son bon samaritain.

« - Je suis réellement désolé, ce n’était pas dans mon intention. Vous allez bien ? »

Elle se releva tranquillement et remis son châle maintenant pourvu d'un trou à l'une de ses extrémités - heureusement, les trous ne faisaient pas peur à cette couturière de fortune - et fit finalement face à l'homme qui l'avait sortie de sa fâcheuse position. Il avait dit qu'il était désolé... Cet homme était gentil, cela la rassura. Elle aurait voulu lui dire immédiatement qu'il n'était pas du tout en faute, qu'elle était trop souvent trop distraite des éléments qui l'entouraient quand son attention attention était portée sur quelque chose en particulier... Mais Joan se gênait en présence d'étranger, de plus l'homme qui se trouvait devant elle était fort impressionnant. La première chose qui attira son regard fut la longue tignasse blonde de blé qui tombait sur ses épaules et qui descendaient dans son dos... Tant de femmes auraient tué pour avoir une telle chevelure, mais les plus beaux attraits comme les yeux ou les cheveux appartenaient presque toujours aux hommes ironiquement. Mais ce qui la stupéfia, alors qu'il se redressa à son tour, fut la carrure de l'homme, il était immense comparé à la petitesse que Joan représentait. Elle remercia d'ailleurs le ciel que cet homme ne fut pas, ou du moins, il ne semblait pas être, un inquisiteur car il aurait vite fait de la maîtriser. Elle se contorsionna donc la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux. Décidément, cet étranger avait tout pour lui : la jeune femme rousse fut éblouit par la profondeur du vert des yeux de celui qui se trouvait devant elle. Ne quittant désormais plus ces deux petits océans, elle ouvrit enfin la bouche :

«Mais c'était ma faute...»

Joan se trouvait ridicule. Elle ignorait pourquoi, ses idées étaient embrouillées et sa bouche ne savait pas clairement en faire part. Sans doute était-ce du au choc dont elle ne s'était pas encore remise. Elle préféra penser qu'il en était ainsi, et pour pouvoir se concentrer d'avantage sur ce qu'elle souhaitait dire, elle quitta l'homme des yeux en baissant la tête comme elle avait l'habitude de faire, de toutes façons, quand elle s'adressait à quelqu'un. Elle avait l'habitude de se sentir inférieure, c'était d'autant plus vrai que son interlocuteur faisait au moins deux têtes de plus qu'elle.

«J'étais mal agrippée... Ma main a glissé au moment où vous avez parlé, ce n'est qu'une coïncidence, mais il est vrai que je croyais être seule. Je regardais...»

Joan coupa net sa phrase... elle ne savait comment expliquer le ridicule de sa situation, essayant de voir l'avenir dans un miroir reflétant le fond d'un puit.
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Adrien D'Hasbauer
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeMar 9 Sep 2008 - 19:31

[ Ah ça ! Pour m’avoir surpris c’est le cas. C’est une bonne idée, je confirme aussi ! ^^ ]

Comment entrée en matière pour une discussion, il n’y avait décidemment pas mieux. Après tout quel meilleur moyen pour se rapprocher d’une personne que de lui tendre une main secourable dans un moment où elle en a le plus besoin ? Adrien n’était pas le genre de personne à forcer les choses pour ensuite passer pour un « sauveur » et il se serait tout bonnement contenté d’engager la discussion sans la faire tomber dans le puits, mais il en avait été légèrement différent. Maintenant tout était passé et elle était sauve, ce qui n’était pas plus mal, le Vicomte aurait passé une très mauvaise journée et d’autres encore si elle était morte par sa faute… Enfin, il était peut-être temps de passer à autre chose maintenant, tout était passé et Adrien était plutôt un homme de présent que de passé, bien sûr, il se doutait que la jeune femme mettrait surement plus de temps à s’en remettre mais il resterait de toute façon là tant qu’elle ne lui aurait pas assuré qu’elle allait beaucoup mieux.

D’ailleurs la réponse vint plutôt par ses gestes. Alors qu’elle se relevait doucement, remettant son châle. Adrien avait lui aussi remarqué que le miraculeux châle avait souffert de la bonne action qu’il avait commis à l’encontre de sa propriétaire. De même, il s’aperçut également que le miroir qu’elle tenait entre ses mains avant qu’il ne l’interpelle n’était nulle part, il devait donc se trouver au fond du puits. Ce n’était que des pertes matérielles mais il s’assurerait un peu plus tard qu’elles n’avaient pas trop de valeurs sentimentales et se proposerait de dédommager la jeune femme quoiqu’il arrive. Alors qu’il se relevait lui aussi, puisqu’il n’avait plus rien à faire à genoux, il ne se rendit pas compte tout de suite qu’il l’impressionnait. Chose qui lui parut évidente lors du petit silence qui s’installa et du regard qu’il put observer alors que leurs yeux se croisaient. Adrien savait qu’il impressionnait souvent ceux qui ne le connaissaient pas mais avec l’habitude cela lui était sorti de l’esprit, à vrai dire, on apprenait bien vite que le Vicomte était quelqu’un de très avenant et très gentil. Ce que l’on ne devinait pas forcément du premier abord. Ce qui était troublant chez la jeune femme étaient ses magnifiques cheveux à la couleur flamboyante et il dut se forcer légèrement pour enfin plonger dans ses yeux.

Alors qu’il ne la quittait pas du regard, elle qui semblait fascinée par ses yeux, elle consentit enfin à parler, pour affirmer qu’il s’agissait de sa faute. Adrien eut un petit sourire et alors qu’il voulait immédiatement la contredire, elle baissa la tête et étaya sa thèse en prétextant qu’elle s’était mal agrippée. Elle ne termina pourtant pas, stoppant net le début d’une phrase. Une phrase qu’Adrien compléta naturellement :


« - Vous regardiez dans ce miroir pour vérifier une certaine rumeur je suppose ? »

Une voix douce, calme. Adrien cherchait à mettre la jeune femme en confiance, il ne lui voulait aucun mal, loin de là. Après tout, il n’y avait pas de raisons. Attendant la réponse, il détourna son regard d’elle pour voir où se trouvait son cheval. Celui-ci s’était arrêté un peu plus loin et se régalait de quelques herbes un peu trop hautes. Puis, posant à nouveau son regard vert d’eau sur la jeune femme, il se souvint qu’avec toutes ces émotions, il avait omis de se présenter.

« - Je suis d’ailleurs confus, j’ai oublié de me présenter, Adrien d’Hasbauer. Puis-je connaître votre nom, charmante demoiselle ? »
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Joan Witham
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeMer 10 Sep 2008 - 3:52

C'était autant de galanterie que Joan n'était pas habituée de voir et surtout d'en être l'objet. Gênée, son surnom «la Rouge» refit surface sur son visage dont les taches de rousseur disparurent, alors que la peau d'un blanc d'un lait devenait écarlate. Et elle en était consciente, mais elle ne pouvait l'empêcher. Ceci la gênait encore plus et alors il devenait tout à fait impossible de reprendre une couleur normale. Un vrai cercle vicieux! Par un curieux réflexe, elle toucha son visage d'une main, comme pour en vérifier la température. Ce n'était pas totalement faux : c'est de cette façon que Joan pouvait savoir qu'elle devenait graduellement rouge, la chaleur montait elle aussi. Avec ce faciès de fillette, elle était tout à fait amusante à regarder.

L'homme avait dit : Adrien d'Hasbauer. C'était son nom, un nom de noble. Joan, elle, n'avait aucun titre. Si son père avait vécu plus longtemps, peut-être aurait-elle fait partie des bourgeoises, mais jamais on ne les aurait qualifiés de nobles... ces titres s'acquéraient par la naissance. *Adrien d'Hasbauer* repassa Joan dans son esprit... Qu'est-ce que ce nom lui rappelait? Elle était certaine de l'avoir entendu quelque part. Le visage, lui, était totalement nouveau, elle ne l'avait jamais rencontrer pour sûr, mais on lui avait sûrement déjà parlé de lui, un chuchotement, une rumeur, elle ne savait, mais Adrien d'Hasbauer ne lui était pas inconnu. Les pensées allaient d'une vitesse dans sa tête. Les idées se bousculaient... Tout en se demandant pourquoi ce nom lui était familier, elle était soulagée de voir que l'homme n'était pas scandalisé par cette tentative de voyance dans un misérable puit abondonné. C'est à ce moment que la lumière se fit dans son esprit. Comment savait-il et surtout, pourquoi n'avait-il pas été surpris de la voir dans une telle position?! Il avait terminé sa phrase restée en plan comme si cela avait été normal. C'est ainsi qu'elle sut pourquoi son nom lui rappelait vaguement quelque chose.

«Vous aussi!» s'exclama-t-elle d'une voix claire qui était bien la sienne, mais dont elle faisait rarement usage, le tout accompagné d'un sourire de surprise.

Elle fut même surprise de s'entendre parler ainsi... Évidemment, cela paru dans son visage. Devant le regard étonné de son interlocuteur, Joan cru bon de s'expliquer, reprenant une voix plus douce elle dit :

«Je croyais connaître votre nom. Pardonnez cette phrase précipitée, mais je me suis souvenue où je l'avais entendu. Vous êtes un sorciers d'Olrun n'est-ce pas? Vous êtes un des sages. Mon aguerrie m'a parlé de vous alors qu'elle m'enseignait les grades de la tribu d'Olrun... Enfin, elle a mentionné votre nom... parce que c'est tout ce que je connais.»

Dans son explication précipitée, Joan avait oublié de se présenter. Respirant profondément, elle eut conscience qu'elle s'excusait encore, mais cela lui arrivait tout le temps.

«Je suis désolée, je suis impolie... Je m'apelle Joan Witham... Je suis seulement une apprentie.»
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Adrien D'Hasbauer
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Adrien D'Hasbauer


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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeMer 10 Sep 2008 - 16:44

Adrien découvrait, avec un certain amusement intérieur, que la jeune femme semblait être profondément gênée. Par quoi, cela restait encore un mystère, mais peut-être s’agissait-il de sa manière de se comporter avec elle. Ce n’était pas péjoratif mais le Vicomte avait compris assez rapidement qu’elle et lui n’étaient pas d’un même « monde » comme certains s’évertueraient à le souligner. Cela ne gênait aucunement le Vicomte qui côtoyait plus volontiers les gens simples du village que les nobles égoïstes et bourrés de ressentiments du Château. Cela lui rappelait d’ailleurs la demeure de ses parents et donc actuellement sa demeure qui côtoyait le village où il avait toujours fait de son mieux pour aider les habitants lorsqu’il le pouvait, avec, entre autres, parfois quelques manipulations climatiques pour aider les récoltes. Heureusement comme la région de ses origines était toujours connue pour son climat propice aux cultures personne ne s’était intéressé à ce phénomène. D’ailleurs, il recevait encore des lettres provenant de l’intendant qu’il avait nommé et Adrien lui donnait quelques fois des directives concernant la gestion du domaine et de ses habitants.

Le Vicomte était, contrairement aux apparences, quelqu’un de relativement simple qui prenait goût à la vie en savourant des plaisirs simples et accessibles à tout le monde comme la famille, l’amour ou simplement le plaisir de partager et d’admirer ce que la nature a de plus beau à offrir à l’Homme. Et là, en cet instant, il souriait de voir la jeune femme prendre des teintes écarlates. Ce n’était aucunement moqueur, loin de là, à dire vrai elle rayonnait la vie et ce n’était pas plus mal. Il laissait pourtant le silence s’installait, jugeant bon de la laisser terminer de reprendre ses esprits puis ensuite de répondre à sa question, puisqu’il lui avait demandé de se présenter. Pourtant, au lieu d’une présentation classique, c’est un vif et clair « Vous aussi ! » qui s’échappa des lèvres de la jeune femme. Surpris, Adrien la regarda légèrement étonnée, elle venait surement de faire une découverte le concernant. Et à bien y réfléchir, il ne devait pas y avoir trente-six solutions. Il attendit donc la suite avec impatience et les paroles de la jeune femme lui confirmèrent ses soupçons. Ainsi donc elle était une apprentie du Clan d’Olrun… Intéressant, il ne l’avait jamais vu, mais il devait y avoir beaucoup d’apprenties et d’aguerries qu’il ne connaissait pas. Enfin lorsqu’elle s’excusa et se présenta, Adrien continua d’afficher son sourire si serein et apaisant qu’il portait toujours sur le visage.


« - Je suis également passé par là, il faut bien commencer quelque part mademoiselle Witham. La patience et la volonté font de nous ce que nous voulons devenir. Mais effectivement, je suis bien Sage du Clan d’Olrun et je suis plus qu’enchantée de rencontrer une de mes pairs. »

Toujours tranquille, toujours serein, ses paroles respiraient la franchise. Après tout, Adrien avait lui aussi été apprenti un jour, il était ensuite passé Aguerri, avant de former lui-même sa femme et était ensuite devenu Sage. Beaucoup de personnes oubliaient que pour grimper haut dans une échelle, il fallait mettre le pied sur le premier échelon avant tout. Un regard derrière lui, lui permit de se rendre compte que le soleil éclairait déjà de ses premiers rayons les environs de Forbach. Il avait encore une heure, peut-être un peu plus avant de devoir rentrer au Château. Sa femme lui demanderait surement des explications, mais comme d’habitude, il lui raconterait la vérité, il n’avait de toute façon aucune raison de lui mentir. Se retournant vers la jeune femme, il finit par lui demander :

« - J’ai remarqué que vous aviez un miroir que je n’aperçois plus. J’en conclus que ma maladresse vous l’a fait perdre. Avait-il une grande valeur sentimentale pour vous ? »

Cette question était principalement pour mesure l’étendue de sa bêtise, et par la suite, de lui permettre de se rattraper, d’une manière ou d’une autre.
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Joan Witham
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeJeu 11 Sep 2008 - 2:42

Le visage de Joan s'illumina d'un sourire alors que l'homme confirmait son appartenance au clan d'Olrun, elle était heureuse de ne pas s'être trompée. Il poursuivit en rappelant que chacun des membres du clan était passé par la situation d'apprenti et qu'il en coûtait de patience et de volonté pour monter les échelons. Adrien d'Hasbauer méritait bien son titre de Sage. Mais tout de même, les réactions tantôt exclamatives, tantôt timides de la jeune femme semblaient l'étonner. Il la regardait avec des yeux, non jugeurs, mais quelques peu interrogateurs. Cela arrivait souvent à Joan. Quand on la regardait se promener dans les rues de Forbach, elle semblait toute timide, sauvage à la limite, regardant sans cesse le sol, évitant les regards, elle ne s'avançait jamais vers quelqu'un la première. Ainsi, elle ne parlait pas à beaucoup de monde. Mais du coup qu'on l'avait approchée, elle ne tentait pas, par politesse, la plupart du temps, de se défiler. On n'avait qu'à penser à cet épisode du marché, qui la tourmentait tant à ce moment, où elle avait fait la rencontre de cette femme à peau blanche comme le lait - mais sans ces ingrates taches de rousseur - et aux cheveux aussi pâles que les pétales d'une marguerite. Elle avait suivi la femme dans un petit café où cette dernière lui avait présenté sa servante dépourvue de langue par la faute d'un quelconque ancien maître ne pouvant tolérer quelque chansonnette au travail. Du coup, Joan n'avait pu qu'exclammer son dégoût plus fort qu'elle ne l'aurait voulu, mais il en était ainsi, sa personnalité était difficile à cerner, elle-même n'y arrivait pas toujours.

Définitivement plus à l'aise de se trouver en présence d'un de ses congénères, Joan paru soudainement plus détendue dans sa posture et ses mouvements. Cependant, ses vieilles habitudes n'allaient pas être altérées par cette infortune transformée en heureuse rencontre. Elle replaça donc les quelques mèches flamboyantes tombées de son bonnet à l'intérieur de celui-ci. Cependant, son expression perdit un peu de son ensoleillement alors que l'homme la questionnait sur les sentiments qui auraient pu l'attacher au miroir tombé au fond du puit.

«Il était à ma mère.» répondit Joan d'une voix un peu éteinte.

La raison de cette perte d'entrain venait du fait que la jeune femme ne savait toujours pas quoi penser de sa génitrice. Elle ne savais pas si elle se sentait libérée de sa présence ou si elle lui manquait. Elle connaissait l'aversion que Margaret, ainsi se nommait sa mère, pour sa nourrice Catherine, et cela peinait Joan. Mais elle ne pouvait s'empêcher parfois d'imaginer une scène où Margaret cognait à la porte, de retour du couvent d'où elle n'était plus sensée sortir, rongée par les remords pour revoir sa fille. C'était du moins les sentiments qui étaient revenus à la rouquine lorsqu'elle avait ouvert la porte à la mère supérieure inquisitrice en cette soirée venteuse. Mais avant que Monsieur d'Hasbauer ne se dépense en excuse une fois de plus, pensant probablement que la mère en question était décédée, Joan cru bon d'éclaircir la situation :

«Ma mère est partie quand j'avais 13 ans. Quand mon père est mort, elle n'a plus voulu de la ferme, et elle s'est exilée dans un couvent pour devenir une soeur cloîtrée. Alors... ce miroir, il me rapelle des sentiments plutôt mitigés. Elle m'a abandonnée parce que je ne voulais pas la suivre dans son délire religieux. En claquand la porte... elle m'a reniée. Mais j'ai toujours du mal à savoir si je dois la haïr, si c'est légitime d'aimer sa mère malgré ce comportement, ou si je devrais avoir honte, puisqu'une fille devrait toujours aimer sa mère quoiqu'il arrive.»

À s'entendre, Joan se trouvait un peu trop dramatique. Pourtant la conversation avait commencer à bien tourner. Ainsi, elle décida tant bien que mal de rectifier la donne :

«Je ne sais pas pourquoi je vous raconte cela, alors que vous m'êtes tout à fait étranger. Je dois vous ennuyer, mais vous inspirez la confiance... Parfois c'est plus facile à dire à parfait inconnu qu'à la personne qui vous connait le mieux... Mais vous savez quoi? Ce miroir rapelant ma mère me ramenait aussi en mémoire les sentiments mitigés que je vous ai expliqué et qui m'exaspèrent. Je devrais peut-être vous remercier de me l'avoir fait échapper.»

Réfléchissant quelques secondes, elle ajouta :

«Enfin, c'est ce que j'aurais fait s'il s'était agit de votre faute, mais comme je vous l'ai dit, je suis tombée toute seule.»

Elle termina sa phrase sur un petit sourire en coin.
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Adrien D'Hasbauer
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeJeu 11 Sep 2008 - 14:52

Adrien s’étonnait un peu c’était certain mais ce n’était en rien quelque chose de péjoratif, car si certaines choses pouvaient vous étonner et vous rebuter, ce n’était absolument le cas de la jeune femme. Elle possédait un caractère bien à elle, surprenant, mais au combien naturel. La timidité était un trait de personnalité qu’il était souvent dur à surmonter et que, la plupart du temps, les autres devaient briser pour pouvoir approcher la personne soumise à son effet. Mais au-delà de cette surprenante rencontre, le Vicomte était heureux d’avoir rencontré une jeune apprentie de son Clan. Le cercle du Château était bien connu, mais il ne connaissait que trop peu, à son grand dam, les sorcières issues de milieux plus modestes. Cette rencontre était un excellent moyen de remédier à ce grand manque. Bien sûr, le Vicomte aurait déjà pu le faire avant, traverser les rues du village et tenter de rencontrer ses pairs, mais contrairement aux autres, il possédait deux chapeaux dont il devait tenir compte… Celui de Sage du Clan d’Olrun, et toutes les responsabilités que cela engageait vis-à-vis du Clan, mais également celui de Vicomte et par là même, tout le travail que cela engrangeait au château. Qui plus est, en plus de toutes ses responsabilités, Adrien avait également une famille qu’il ne pouvait négliger, bien que ce fusse déjà légèrement le cas à son goût…

Pourtant lorsqu’il évoqua la perte du miroir, le Vicomte sut qu’il avait peut-être abordé un peu trop tôt un sujet surement épineux. Lorsqu’elle lui annonça que le miroir appartenait à sa mère, il allait d’ailleurs tout de suite s’épandre en excuses sincères mais elle ne lui en laissa pas le temps, commençant à lui raconter comment sa mère l’avait abandonnée lorsqu’elle était petite. Cette histoire était regrettable, assurément, et il ne pouvait que comprendre pourquoi la jeune femme ne savait pas vraiment quoi ressentir vis-à-vis de sa mère. Adrien eut ensuite un sourire bienveillant alors qu’elle avouait qu’elle ne savait pas pourquoi elle lui racontait tout cela, mis à part qu’il lui inspirait confiance. Le Vicomte était plus ou moins habitué à cela, on trouvait toujours chez lui une oreille attentive et on pouvait compter sur sa discrétion. Quand à la dernière phrase de la jeune femme, il ne put s’empêcher d’afficher un regard amusé, décidemment, elle semblait persuadée que c’était de sa faute alors qu’il pensait tout le contraire… Le mieux était peut-être de ne plus vraiment parler de cet évènement, ou plutôt, était-ce le souhait de la jeune femme, vu ce qu’elle lui avait dit pour tenter de le déculpabiliser. Reprenant un regard plutôt sérieux, il finit par dire :


« - Vos sentiments à l’égard de votre mère sont tout à fait normal. Il existe un lien très puissant entre une mère et son enfant que même le mot « reniement » ne peut entièrement altérer. Le temps viendra surement vous éclairer dans cette voie, soyez patiente. »

Adrien se retourna de nouveau vers son cheval qui attendait maintenant paisiblement non loin des deux personnes. Il regarda à nouveau la jeune femme et fut à nouveau piqué de curiosité, en espérant, cette fois, ne pas faire de fausses notes, il finit par lui demander :

« - Permettez toutefois ma curiosité, mais pourquoi cachez vous votre chevelure ? Aux éclats que j’ai pu apercevoir, elle doit être magnifique, ce serait vraiment dommage de la cacher. Y’a-t-il des raisons à cela ? Surtout ne pensez pas que vous êtes obligée de répondre, si cela ne me concerne pas vous pouvez me le dire franchement, je comprendrais. »

Encore une fois, Adrien était sincère, son statut de Vicomte lui octroyait certains droits mais ce n’était pas pour cela qu’il en abusait. La jeune femme avait sa vie privée et il ne voulait pas s’en mêler. Loin de là.
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeJeu 11 Sep 2008 - 18:21

Joan ne put réprimer un sourire de réconfort en entendant la réponse de Monsieur d'Hasbauer à propos de sa mère. Oui, elle devait attendre... Mais elle attendait depuis déjà 6 ans... Peut-être ce chiffre n'a pas un très grand effet pour certains, mais pour Joan, cela semblait une éternité. Elle espérait que ce que disait le Sage était vrai concernant le lien mère/enfant. Mais comment le savoir, sa mère était partie et elle ne reviendrait probablement jamais. C'était une femme orgueilleuse qui ne revenait jamais sur sa décision. C'est d'ailleurs cet orgueil qui l'avait fait détester la nourrice. Encore à ce jour, Joan se demandait si la colère que Margaret avait témoigné envers elle n'était pas plutôt dirigée vers Catherine. Mais la jeune paysanne était encore jeune. Elle l'ignorait, mais le Sage avait raison, le temps arrangerait irrémédiablement les choses par la croissance de ce que l'on appelle la sagesse et qui fait souvent faute lorsque l'on a que 19 ans. Joan l'ignorait, parce que pour l'heure, elle avait seulement peur de ne pas se rendre à son 20 ème anniversaire. Joan ne dit mot, mais pensa au fond d'elle même *J'espère que vous avez raison*.

Puis vint cette question : ses cheveux. C'était à croire que plus personne n'était habitué de voir une jeune femme pudique. Elle appréciait les compliments certes, bien qu'ils ne se limitent qu'à ses cheveux, mais est-ce nécéssaire de le redire : cela la gênait. Mais à chaque fois que cela lui arrivait, elle ne pouvait s'empêcher de penser, amusée, *Est-ce qu'ils disent à une femme dont la chevelure est vraiment ignoble qu'il est dommage de la montrer?!*. Joan eut tout de même un sourire sincère car si l'homme avait voulu changer de sujet, c'était raté.

«Je ne veux pas continuer de vous ennuyer avec cela, mais ma mère était une femme stricte et bigote, elle avait honte de mes cheveux car ils lui rapellait les flammes de l'enfer. J'ai donc pris et gardé l'habitude de les couvrir.»

À cette phrase, Joan ne put s'empêcher de repenser à la chasse aux sorcières qui déferlait sur le comté, et à la raison qui l'avait poussée à venir consulter un puit pour connaître son avenir. Le fait de se trouver dans la mire de l'inquisition lui pesait lourd sur la conscience. Peut-être que Monsieur d'Hasbauer en sa qualité de Sage d'Olrun pourrait la comprendre... La jugerait-il de n'avoir pas été suffisament vigilante? Ce serait légitime après tout. Elle savait qu'elle aurait déjà du prendre un époux, à l'âge qu'elle avait, elle aurait ainsi moins attiré l'attention que deux femmes vivant seules. Prenant un ton de confidence et baissant la voix quelque peu :

«Je peux vous dire quelque chose Monsieur d'Hasbauer?»
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeJeu 11 Sep 2008 - 21:17

Le Vicomte ne pouvait pas vraiment parler en connaissance de cause puisque son enfance avait été loin d’être malheureuse, toutefois, il savait que même les plus grands malheurs s’érodaient avec le temps et qu’il fallait souvent être patient pour que l’esprit reprenne le dessus et sorte de l’état de peine ou de désorientation dans lequel il avait été plongé. Bien sûr, lorsque l’on parlait de temps, cela pouvait prendre des mois ou des années parfois même une ou deux générations, tout dépendant souvent de la nature du malheur qui s’était abattu sur la personne. Il savait également que si sa femme venait à le quitter ou mourir, il ne s’en remettrait probablement que beaucoup de temps plus tard, et surement plus par nécessité envers ses enfants plutôt que par l’érosion de sa peine par le temps. Mais ça, c’était une bien autre histoire.

Lorsqu’il en était venu au sujet des cheveux, il ne pensait vraiment pas replonger dans une intrigue avec la mère de Joan, mais, comme la réponse le faisait souligner, il semblait effectivement que sa tentative se révélait un cuisant échec. Il était vrai que lorsque l’on avait été soumis à certaines habitudes, elles avaient la fâcheuse tendance de rester plusieurs années voir toute une vie, et ce, même si cette habitude était due à quelque chose que l’on n’appréciait guère. Il était certain que la couleur des cheveux de la jeune femme évoquait la flamboyance des flammes, mais de là à évoquer les flammes de l’Enfer, il y avait un pas que le Vicomte n’était pas certain de vouloir franchir. Pour avoir cette vision des choses, il fallait vraiment voir le mal en toutes les personnes que l’on regardait… Ce qui n’était assurément pas le cas d’Adrien.

« - C’est moi qui m’excuse pour sans cesse revenir sur ce sujet. Veuillez pardonner ma maladresse. »

Il était certain qu’Adrien cherchait simplement à se montrer poli et courtois, comme il l’était avec tout le monde, mais il fallait encore savoir de quoi parler. A cet instant, il se rendit compte que cela faisait longtemps qu’il n’avait discuté avec des personnes qui lui étaient totalement inconnue. Il allait d’ailleurs dire quelque chose au moment précis où la jeune femme le devança en lui demandant si elle pouvait lui parler de quelque chose. Vu le ton employé, il était certain qu’il s’agissait de quelque chose qui ne devait tomber dans les oreilles de personne d’autre, ou du moins, c’est ce qu’il supposait.

« - Si vous estimez que vous devez m’en parler, je vous écoute Mademoiselle Witham. Ne vous inquiétez pas, je sais garder les confidences pour moi surtout si c’est dans l’intérêt d’une de mes sœurs. »

Adrien n’était pas du genre à trahir un secret ou une promesse et on pouvait avoir confiance en lui les yeux fermés. Une chose que tout le monde savait, ou presque.
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeDim 14 Sep 2008 - 3:31

[Je sais que ça paraissait redondant... mais c'est vrai que mon personnage se couvre les cheveux à cause de sa mère... ça fait parti de son histoir. Désolée, j'aurais aimé que ça aboutisse à un autre sujet.]

Joan avait le coeur qui battait à grande vitesse. Elle ne s'était pas du tout attendue à se voir faire part de son secret à un parfait inconnu. Évidemment, aucune obligation ne la forçait à faire de telles confidences, mais elle avait l'impression qu'il le fallait. Elle s'était rendue dans cet endroit à cette heure étrange dans le but que l'eau d'un puit lui dise ce qu'il adviendrait d'elle, en fait elle espérait plutôt qu'il lui dise ce qu'elle devait faire. Mais le hasard fut qu'un certain événement l'empêcha de regarder suffisament longtemps dans le fond du puit pour qu'une quelconque parcelle d'avenir ne lui soit révélée. Malgré tout, quelque chose d'autre était venu à elle en cette matinée fraîche, quelque chose ou plutôt quelqu'un qui serait bien plus utile que ce miroir ayant soit-disant le pouvoir de lire les présages dessinés dans les sions d'eau d'un malheureux puit abandonné des mémoires des hommes. L'art de la divination existait bel et bien, mais Joan doutait qu'il se trouva dans cette méthode mythique, quasi mythologique... Certains appelaient cela le hasard, Joan croyait que c'était le destin. Sa vraie réponse était là et elle le savait. À défaut d'un puit poussiéreux et miteux, il y avait une personne de chair et d'os pour l'écouter. Cette personne qui plus est, était un Sage, un Sage de la tribu d'Olrun, comment aurait-elle pu mieux tomber? Ce titre en particulier dégageait une certaine prestance, il attirait la confiance. Mais ce n'était pas pour cela que Joan ouvrait son coeur à cet homme. Elle le faisait parce que sa personne en elle-même dégageait une aura de confidence appaisante. Avec lui, les secrets était tus, mais jamais perdus. Après tout, sans vouloir insulter d'une quelconque façon ses frères et ses soeurs, Joan croyait que même chez les sorcières d'Olrun, il y avait quelques pommes pourries. Mais elle ne s'en faisait pas, elle l'aurait sentie si Adrien d'Hasbauer avait été un de ces fruits.

«J'aimerais vous dire pourquoi je suis venue ici chercher l'avenir.»

Elle marqua une pause, se demandant si elle aurait le courage de continuer.

«J'ai peur, Monsieur. Ce doit être ma faute... Mais enfin, je vous explique. Je n'ai pas été prudente, et j'ai reçu la visite de l'inquisition chez moi. Enfin, elle ne s'est pas présentée ainsi, mais je l'ai su tout de suite. Ce n'est pas compliqué quand une religieuse se présente à vous en vous disant qu'elle surveillera vos allers à la messe le dimanche. Je n'ai rien dit à mon aguerrie, j'ai eu l'impression de l'avoir trahie... J'ai rencontré cette jeune femme noble, facilement reconnaissable, elle est pâle comme une porcelaine non-peinte, au marché l'autre jour... Elle m'a demandé de l'aide pour un problème d'infertilité. Je ne lui ai rien dit de particulier, mais je crois que j'ai trop attiré l'attention... Car la mère supérieure est venue me voir par après...»

Cette histoire était-elle ridicule? Le Sage penserait-il qu'il n'y avait là aucune raison de s'en faire?

«C'est une très longue histoire pour dire que j'ai peur.»

Les yeux de Joan devinrent humides.

«J'ai 19 ans... Je crois que c'est jeune, et... je, je ne veux pas mourir. Pas maintenant. Je n'ai personne d'autre que ma vieille tante dans la vie, je n'ai ni parents, ni mari, ni enfants, mais... serait-ce une raison pour que cette mort ne soit pas considérée comme... une certaine perte.»

Puis en baissant la voix.

«Oui, je sais que lorsque l'on ne manquera à personne, il est difficile à dire qu'une mort sera une perte...»
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeLun 22 Sep 2008 - 21:23

[ Désolé pour le retard, mais j’ai été un peu surchargé et j’ai pas eu vraiment le temps de me pencher sur le post, mais voila qui est chose faite Smile ]

Il était difficile pour Adrien de deviner ce que se passait dans l’esprit et le corps de la jeune femme, et il aurait été bien vaniteux d’affirmer le contraire. Le Vicomte savait « lire » l’esprit des gens par moment, avoir une idée de s’ils mentaient ou non, s’ils lui cachaient quelque chose, s’ils omettaient de tout dire. Certaines personnes avaient des mimiques particulières ou bien des troubles obsessionnels du comportement, c’était toujours la même rengaine, on ne pouvait pas s’improviser professionnel du mensonge, même fusse-t-il par omission, du jour au lendemain. Et même si c’était très léger, Adrien savait les dénicher, reconnaître un mouvement de main non naturel, déceler un ton trop doucereux. Bien sûr, cela restait son opinion personnelle, mais des années de discussions avec des nobles égoïstes et n’hésitant pas à mentir et des personnes sincères et franches lui avait permit de savoir faire une différence entre les menteurs et les autres. Mais là, il n’était pas question de mensonge, simplement de franchise et d’hésitation à l’aveu de quelque chose qu’il estimait comme très personnel. De toute façon, il le lui avait dit, il ne forçait jamais personne à parler, et ce, même s’il était le premier à dire que parler faisait souvent du bien.

Lorsqu’elle se décida enfin à lui parler, Adrien se demandait si elle le faisait de bon cœur ou si elle se sentait « oppressée » et ainsi « obligée », dans un sens, de tout raconter. Après tout, elle songeait peut-être que le fait qu’il soit son « supérieur » l’obligeait à n’avoir aucun secret pour lui. Certaines personnes avaient de drôles de raisonnement parfois… Enfin, il espérait avoir été assez clair pour cela, aussi se vida-t-il l’esprit lorsque la jeune femme commença. Il fallait écouter avec concentration et ainsi pouvoir répondre à ses éventuelles questions en connaissance de causes, sans faire semblant d’avoir écouté. Adrien n’était pas faux, et ce qu’il disait était toujours le reflet de ses pensées et le précurseur de ses actes futurs. Si la jeune femme voulait trouver en lui une oreille attentive, elle l’obtiendrait, simplement parce que le Vicomte était comme cela. Peut-être un peu « trop » gentil.

Alors qu’elle lui parlait de cette fameuse visite de l’Inquisition, il y avait effectivement de quoi douter, mais après tout cela ne voulait pas dire grand-chose, tout dépendait… D’un trop grand nombre de paramètres. Etait-ce de l’intimidation ? Une surveillance motivée par des soupçons un peu trop fondés? Il eut un sourire bienveillant lorsqu’elle lui avoua avoir peur. Il comprenait parfaitement ce qu’elle ressentait, et ce n’avait rien d’égoïste.


« - Je comprends tout à fait ce que tu ressens et c’est tout à fait normal. »

Il était passé au tutoiement inconsciemment, peut-être parce qu’elle pouvait être sa fille…

« - Toute vie, aussi jeune soit-elle, aussi seule soit-elle, a le droit d’avoir peur de la Mort. Tout le monde a peur d’elle lorsqu’elle se présente à nous. Ta situation est préoccupante, en effet, mais il ne faut surtout pas que tu paniques. Il faut réfléchir d’abord et agir ensuite. »

Il fit une pause, comme pour réfléchir comme il le préconisait et finit par dire :

« - Tu dis avoir reçu la visite d’une religieuse, puis de la Mère Supérieure. Ces deux femmes t’étaient-elles parfaitement inconnues ? Pouvaient-elles provenir du Couvent où ta Mère est allée ? »

Adrien n’était convaincu de rien, mais chaque piste était à explorer, peut-être que la Mère de Joan essayait encore d’intervenir dans sa vie, d’influencer sa fille… Cela semblait bien improbable, mais on ne pouvait rien négliger.
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeJeu 25 Sep 2008 - 2:53

Joan fut un peu déçue de la réponse. Elle ne savait pas au juste ce qu'elle cherchait, elle aurait probablement voulu des bras réconfortants pour la consoler et pour lui dire que tout allait bien aller, mais elle ne s'était pas adressé à la bonne personne. Le Vicomte était très gentil certes, il était sage, non seulement de par son titre, mais il était un étranger, Jaon ne savait pas ce qui lui avait pris de se confier... Elle avait probablement ennuyé l'homme. En fait, ce qu'elle aurait voulu, c'est son père... Mais cet homme ne l'était pas et ses histoires ne l'intéressaient probablement pas. Elle allait se confondre en excuses avant de s'enfuir chez elle quand M. d'Hasbauer mentionna la possibilité que sa mère ait envoyé la religieuse chez elle. En fait il s'était confondu, croyant qu'elle avait parlé d'une religieuse et d'une mère supérieure alors que ces deux personnes dans l'esprit de l'homme étaient bel et bien la même personne dans la réalité. Fait qu'elle s'empressa de rectifier.

«Je ne crois pas que ma mère ait un quelconque lien avec la mère supérieure qui vit dans le comté. Ma mère est dans un couvent cloîtré situé bien plus au Nord et elle est supposé avoir fait voeu de silence... Je ne peux dire, vraiment, puisque je n'ai aucune nouvelle d'elle depuis qu'elle est partie.»

Il était inutile d'en dire plus. Joan avait déjà beaucoup trop parlé. Sa timidité lui donnait des réactions plutôt surprenantes, quand elle lui prenait, elle pouvait parler plus qu'elle ne l'aurait voulu et elle le regrettait parfois par la suite. La réponse à sa question ne s'était trouvée ni dans le puit, ni dans les sages paroles du Sage d'Olrun. Il n'était nullement en faute dans cette affaire, c'était Joan qui était trop pressée de trouver une réponse. Elle se sentait à nouveau vulnérable et perdue dans un tourbillon de possibilités sur l'avenir, mais elle devait l'accepter et encore s'efforcer de disparaître aux yeux de l'inquisition. Pour se faire, elle devrait se rendre à la messe ce matin-là, puis aller à confesse, pour que la mère supérieure qui la tenait à l'oeil la voie le plus souvent possible à l'église. Elle contribuerait même à la quête, donnant quelques piècettes qui auraient pu servir à se nourrir davantage.

«Je suis désolée Monsieur. Je vous ai ennuyé, je crois... Ces histoires ne doivent sans doute pas vous intéresser. Je crois que je devrais rentrer maintenant...»
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeLun 29 Sep 2008 - 19:45

Adrien n’était pas du genre devin, mais la déception semblait se lire sur le visage de la jeune femme. Peut-être celle-ci attendait autre chose, c’était même possible, mais le Vicomte avait pour règle de ne jamais régler les problèmes de quelqu’un d’un claquement de doigts. Une personne devait comprendre qu’une cause, aussi petite soit-elle, impliquait parfois de grandes conséquences, voir catastrophiques dans de très exceptionnels cas. Non pas qu’il ne voulait pas les aider, mais parfois, assister les personnes en faisant les choses à leur place n’était pas les aider, Adrien se contentait de les mettre sur la bonne voie, les aidait à se poser les bonnes questions et ainsi trouver les bonnes réponses. Parfois, il suffisait de leur faire comprendre quelque chose, mais le plus souvent il fallait les accompagner dans le cheminement de la pensée, les accompagner sur les conclusions, jusqu’à ce qu’enfin, ils s’envolent d’eux-mêmes et déterminent la solution à leur problème. Cette méthode était beaucoup plus formatrice, et elle permettait à celui ou celle qui demandait de l’aide d’acquérir tout de même de l’expérience. Car si on apprenait de ses échecs, ceci n’était le cas que lorsque quelqu’un vous apprenez quoi apprendre de vos échecs. Sans la solution, ou sans connaître la méthode qu’il aurait fallu utiliser, on ne pouvait que se contenter de la réalité de notre échec.

Lorsque la jeune femme répondit à sa question, Adrien comprit aussitôt que son idée saugrenue, ou plutôt improbable, n’était effectivement pas possible. Si tout était respecté, ce qu’il croyait, la jeune femme allait avoir un peu de pain sur la planche les prochains jours pour inverser la vapeur. On ne pouvait jamais savoir ce qu’il se passait dans l’esprit de ceux qui haïssaient, à tort – mais ce point de vue était purement surjectif -, les sorcières et les sorciers, bien que peu soupçonnaient que des hommes pussent faire partie de ces « dissidents du Mal ». Il s’efforça à réfléchir comment aider la jeune femme, mais là, sur l’instant, peu de choses lui venait. Mis à part exagérer et s’inventer une foi en allant à l’Eglise et participer. Il n’avait jamais eu ce souci, mais comprenait parfaitement ce que la jeune femme ressentait. Alors qu’elle s’avoua désolée de l’avoir ennuyé, elle prétexta que ses histoires devaient l’ennuyer et qu’elle devrait rentrer. Le Vicomte fit quelques pas en avant et posa doucement ses mains sur ses épaules.


« - Tu ne m’ennuies pas le moins du monde et tes histoires me concernent, après tout tu es une de mes sœurs, il est normal que je sois concerné par ce que tu puisses ressentir dans une telle situation. Je n’ai hélas pas de meilleure idée pour le moment que de te comporter en « bon citoyen », si l’on te surveille, c’est un moyen d’apaiser les soupçons qui pèsent sur toi. »

Il souffla un peu, profitant de la fraîcheur de l’aube et rajouta, ses yeux vert d’eau se plongeant dans ceux de la jeune Joan.

« - Si jamais tu as un quelconque souci, de quelque ordre que ce soit, n’hésite pas à venir me voir au château, ma porte te sera toujours ouverte. Il te suffira de dire que je te connais, je viendrai te voir ou on te conduira à moi. »

Une parole d’une franchise sans faille.
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MessageSujet: Re: L'aube ressemble au crépuscule   L'aube ressemble au crépuscule Icon_minitimeMar 14 Oct 2008 - 0:39

Joan était sur son pied de départ quand le Sage fit un geste qu'elle n'avait pas anticipé. Il posa ses mains sur ses épaules. Du coup, la jeune femme ressenti une agréable chaleur lui traverser le corps. Il ne faisait nul doute, ce sorcier était très puissant, en ce sens où l'énergie qui se dégageait de lui était palpable. N'ayant d'autres choix que de le regarder dans les yeux, la jeune femme écouta ce qu'il avait à dire. Ce qu'il dit changea tout-à-coup l'idée trop rapide et préconçue qu'elle s'était faite de l'homme et de ceux qui portaient le titre de Sage. Justement, ces personnes étaient des humains, ils n'avaient pas réponse à tout. Le Vicompte aussi était seulement un homme malgré tous les talents qu'il possédait.

Ainsi, il lui recommanda exactement ce qu'elle avait pensé à ce moment: se conduire en citoyenne normale pour éviter de d'attiser la ferveur des inquisiteurs vers une pauvre victime dont ils suceraient la moëlle jusqu'à sec, se délectant ensuite comme de vrais vampires. Mais se délecter de quoi au juste? Non seulement une telle cruauté revelait de l'incompréhension totale pour Joan, mais elle se demandait également quelle était la satisfaction d'avoir gagné face un adversaire vulnérable, sans défense et déjà vaincu, seul devant la masse endoctrinée par la peur.


«Ça va aller. Je vous remercie de votre gentillesse et de votre écoute. Ça me rassure d'avoir une autre personne sensible à ma situation précaire. Mais je dois vraiment partir. Le soleil est maintenant complètement levé, et vous devez sûrement avoir aussi des obligations.»

Sur ce, Joan replaça son châle sur ses épaules et gratifiant son visage d'un sourire pour montrer que tout irait bien, elle s'éloigna du puit qui lui avait donné l'occasion de cette rencontre improbable.
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