The Witch Slay
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 Juste ce qui reste

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AuteurMessage
Laszlo Plattz
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Juste ce qui reste Vide
MessageSujet: Juste ce qui reste   Juste ce qui reste Icon_minitimeDim 5 Juil 2009 - 14:33

Tous, ils avaient salué. S'étaient inclinés devant l'invincible fatigue du comédien, rideau rouge en paupière. Seul - sans doute - Laszlo était-il resté. Effacé de tous. Cela s'était révélé plus aisé qu'il ne l'avait cru. Se fondre avec un environnement étranger, repères absents, relevait de la plus haute improvisation. Mais le climat de frustration rentrée qui avait régné durant ce repas avait joué en sa faveur. Nul ne s'était aperçu de sa propension à ralentir le pas. Il s'était retrouvé seul, avait lentement tourné les talons, et s'était appuyé sur la table. Déjà, les miettes de pain rassissaient, tandis qu'une goutte de sauce finissait par coaguler en cloque grasse sur la nappe froissée. Cadavres de la bataille qui s'était déroulée quelques instants plus tôt.

Un léger bruit lui fit tourner la tête. Quatre serviteurs faisaient leur entrée, ustensiles à la main. Laszlo se recula de quelques pas, sans leur adresser le moindre regard. Il ne tenait pas, ce soir, à compliquer encore la situation en faisant entrer sur l'échiquier d'autres pièces. Il allait laisser le peuple des petites mains s'activer anonyme pour le moment. Il serait toujours temps d'y revenir par la suite. D'autant plus que ceux-là se montraient d'une redoutable efficacité, le léger bruit de leurs activités ne le dérangeant en rien.

Comptant ses pas, l'exorciste se déplaça vers la chaise qu'avait occupé le représentant de l'Inquisition. Il se pencha en avant, à l'affût. L'oeil ne jouait là aucun rôle, c'était une fragrance qu'il cherchait à capter. Respirerait-il l'une de ces odeurs vertes fortes qui étreignaient sa poitrine ou froncerait-il les narines devant le carmin d'un parfum trop riche ? On avait tort de négliger l'odorat, que ce soit pour bannir des esprits ou simuler leur présence. Le nez s'adressait directement au cerveau, Laszlo en était persuadé. L'odeur n'avait pas le temps de préparer ses abominables petites forfanteries avant d'y parvenir. Capter celle de l'ennemi, c'était déjà tisser la toile.

Rien.

Trop de temps, trop de passage. Seul subsistait un vague remugle de sueur humaine, qui aurait pu appartenir à quelques, à tous les invités. Relevant la tête, l'exorciste eût un léger coup au coeur en s'apercevant que l'une des servantes l'observer avec circonspection. Une forte femme au teint de procelaine, dont les sourcils s'étiraient accents circonflexes courroucés. Le jeune homme soutint le regard, émettant un léger sourire. Cette fin de non recevoir était universelle. La femme allait se détourner et sortir.

C'est ce qui arriva. Mais pas seulement.

Alors qu'elle se détournait pour regagner la porte, sa silhouette se dédoubla. Une traînée floue la suivait. Laszlo crut à un spasme de ses prunelles, mais l'oeil, inflexible, détailla ce volute. Qui, à vrai dire, ne ressemblait pas à la femme. Plus mince. Plus petit. Plus pâle.

"Bonsoir, monsieur."

La porte se referma.

Fantasmagorie.

Les lèvres sèches du jeune hommes articulèrent ces cinq syllabes en talisman. Fantasmagorie. Ou illusion, même si c'était plus commun. La tension à Forbach commençait déjà à peser. Pas étonnant que les habitants se montrent si crédules face à des histoires d'esrits vengeurs. Leur théâtre intérieur était si riche qu'il devait parfois prendre des droits sur leur imagination.
Explicable. Parfaitement explicable.

Alors... Alors Laszlo, t'expliques-tu cette goutte de sueur, née de la naissance de ta nuque et qui redescent, narguant les vêtements, le long de ton dos ?

L'exorciste haussa les épaules. La soirée avait été tellement extravagante, pourquoi chercher d'autres justifications ? Continuant le tour de la table, il s'arrêta un instant devant le souvenir de la Vicomtesse, fuyant, comme éperdue.
Avec un nouveau sourire, il sortit à nouveau de sa poche la petite boîte à musique qu'il avait retrouvé au dîner. Cette fois-ci, la plaçant au creux de sa main, il en tourna la minuscule manivelle. Les couleurs se troublèrent en sonorités neige.
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Juste ce qui reste

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