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 Nausées & Migraines.

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Constance Edelgard
Oblivius
Oblivius



Nausées & Migraines.   Vide
MessageSujet: Nausées & Migraines.    Nausées & Migraines.   Icon_minitimeLun 31 Aoû 2009 - 22:13

L'horloge frappait avec quiétude mais insistance chaque seconde qui s'écoulait dans la grande Salle à Manger du Manoir Edelgard. Une imposante horloge, aux mécanismes luisants sous une vitre étincelante, qui rythmait de son lourd métronome un souper bien calme. Devant elle se dressait une table, richement ornée de plats, une nappe blanche tendue avec soin et plusieurs chaises vides. Chaque opposé accueillait un occupant. Le tempo régulier voyait sa parallèle dans les gestes mécaniques des deux mangeurs, l'un en face de l'autre, séparés de cruches d'eau fraiche, de pichets de vin, d'écuelles de légumes et de miches de pains.

A égale distance de l'un et de l'autre trônait un plat d'argent recueillant une large dinde à la peau rousse et au fumet abondant, qui malgré ses courbes harmonieuses attestaient de quelques amputations... Lorsqu'une voix s'éleva, de l'ombre apparurent plusieurs visages, jusqu'alors invisibles tant ils se confondaient avec les larges tapisseries.

« De l'eau. » Annonça la Duchesse, qui avait à elle-seule causé bien des difformités à la volaille. Il fallait étancher une soif qu'elle peinait à faire cesser. Il fallait également signaler qu'elle n'avait pas porté son verre à ses lèvres depuis le début du repas. L'un des valets se déplaça prestement pour assouvir le désir de sa Maîtresse, d'une eau limpide dont la beauté pure ne saisit aucunement l'émoi de la jeune femme : elle se saisit du verre à pied et engloutit son contenu sans ciller et cul-sec, comme un homme siffle une bouteille après une traversée du désert.

Le domestique parut étonné et, sans doute pour éviter des allers-retours incessants, il remplit de nouveau le verre de la Duchesse. Le second fut vidé lui aussi à une vitesse étonnante, mais la sensation de soif était toujours là, comme insatiable. Elle avait également envie de se laver les mains et le visage, car malgré le parfum délicieux des mets présentés, Constance ne cessait de renifler une odeur nauséabonde qui l'indisposait... Chaque relent de nourriture n'était qu'une désagréable effluve pestilentielle, mais la faim était trop puissance pour l'empêcher de dévorer ce qu'on lui proposait.

« Ce canard est délicieux. » Fit-elle alors qu'elle s'essuyait la bouche en faisant signe à un autre serviteur de lui servir de nouveau quelques morceaux de viande.
Il se permit un :
_ C'est de la dinde, Madame la Duchesse.

Elle haussa les épaules. Dinde, canard, pintade, et quoi encore, de la viande, tout ça, se croyait-il plus malin à connaître quelle bête la Cantinière avait plumé ? Elle n'eut pas le temps de lui répondre, car il venait de reposer son assiette devant elle, garnie de petits poids et de navets. Ce fut certainement l'odeur des légumes, mêlée à la volaille, qui lui déclencha une nausée plus imposante que les autres, et elle se laissa surprendre par un haut le cœur. Sans pouvoir retenir une expression de dégoût, elle secoua la main en plaquant la seconde contre sa bouche.

« Retirez ça ! » Mais il ne sembla pas assez rapide à son goût. « Mais presse-toi enfin ! Quel nigaud ! » Pesta la Duchesse entre ses doigts, chaque mot semblant celui de trop.

Ses yeux se levèrent vers son époux. Depuis le début du repas, silencieux, elle avait réussi à cacher chaque soubresaut maladif, mais il semblait que son appétit ait eu raison de sa contenance, cette fois. Elle craignait peut-être qu'il ne la trouve trop malpolie, vulgaire, d'afficher ainsi un état nauséeux, et baissa les yeux. Cette manœuvre, elle l'espérait, aiderait le Duc à ne pas désapprouver sa conduite...
Sa main libre agrippa la carafe de vin et s'en servit un grand verre, qu'elle but par petites gorgées, cette fois, modérée. Son état sembla s'améliorer, son teint reprit quelques couleurs et elle put déglutir sans goût amer dans la gorge... Soulagée que sa nausée se passe, elle put ouvrir la bouche sans risque.

« Pardonnez-moi Monsieur. Ma faim est si grande que j'ai mangé trop vite... » Elle ne s'excusait aucunement pour le domestique : il avait été trop lent, trop idiot et trop zélé de lui avoir servit trop de légumes. Il serait certainement corrigé, mais pour l'heure, Constance eut un petit sourire désolé envers son mari.
Depuis de nombreuses semaines, elle souffrait de maux de tête, de hauts le coeur fréquents, allant même jusqu'aux vomissements, et d'un état plutôt flou entre fatigue et mélancolie. La petite Lison, seule au courant de ces états, lui avait dit que sa mère, morte du typhus, souffrait des mêmes symptômes, et que les prochains signes seraient des fièvres infernales... Aussi s'attendait-elle chaque jour à s'éveiller en sueur, mais toujours était-elle rassurée de constater -si l'on pouvait dire- qu'elle n'était que migraineuse, et que nauséeuse.

Ce qui la rassurait résidait dans son appétit débordant. Elle avait constamment envie de manger, de préférence des choses riches, et se levait la nuit pour demander à Lison de lui apporter des tartines, des biscuits aux pommes voire des brioches, qu'elle savait pouvoir étouffer son estomac jusqu'au petit jour, tant elles étaient épaisses. Lison avait juré qu'elle n'en dirait rien, à personne, mais il avait fallu que Constance la menace plusieurs fois de la renvoyer, puis de la battre, puis de faire brûler la chaumière de son père, et enfin, ce ne fut que lorsqu'elle annonça pouvoir convaincre les Sorcières de jeter le Mauvais Oeil sur sa famille, ses ancêtres et ses enfants futurs, que la petite souillon accepta de garder le silence.

La Duchesse voulait garder cet affreux secret -son début de Typhus, pensait-elle- pour elle seule, et ne pas inquiéter son époux. Le Duc aurait été trop inquiet, trop affaiblit par une telle nouvelle, et surtout, elle aurait été cloîtrée, bien plus, dans le Manoir s'il savait qu'elle était gravement malade. Peut-être risquait-elle de mourir... Bien des fois, elle avait souhaiter rejoindre Christian, pour l'en avertir, mais la souffrance de lui annoncer une telle nouvelle était là encore trop dure à endurer, et elle avait préféré rester muette, pour l'un, et pour l'autre des hommes.

Aussi, espérait-elle que le Duc, comme l'Inquisiteur, n'aient vu aucun de ces signes de son épidémie, mais elle craignait que cette nausée de trop ne soit trop visible...
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Nausées & Migraines.

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