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 Prémices d'une rébellion

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Louis Institoris
Dirigeant
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Louis Institoris


Prémices d'une rébellion Vide
MessageSujet: Prémices d'une rébellion   Prémices d'une rébellion Icon_minitimeLun 14 Déc 2009 - 19:01

~ Septembre 1628 ~

Les matinées d'automne, Louis Institoris les connaissait. Chaque année, il bravait le vent quotidiennement pour se rendre à l'Église de Zetting et prier. Le brouillard, le froid : plus rien ne pouvait le détourner de son chemin. Il avait comme acquis la capacité de se déplacer sans mal dans cet univers d'un gris quasiment opaque. Cependant, ce jour-là, c'est une autre route qu'il prenait en quittant le Château.

Trois mois plus tôt, l'Église de Zetting avait été massacrée par des charlatans qui s'étaient amusés à la faire partir en morceaux pour épater la galerie. Depuis, il priait chaque matin dans sa chambre, au Château. Dieu sait combien de lieux saints ces escrocs avaient pu détruire de la même manière avant d'être enfin démasqués ici, à Forbach. La colère ne prit pas place longtemps dans le cœur de l'Inquisiteur, grâce à la foi. La foi en la Justice Divine : ils brûleraient en enfer, car le Seigneur ne leur pardonnerait jamais leurs actes. Rassuré, Louis pouvait laisser son esprit penser à autre chose. Des futilités.

Des futilités, car pour la première fois depuis plus de deux ans, il se sentait libre. Les fantômes étaient en train d'être chassés par l'Oracle, et, depuis son arrivée, les sorcières ne s'étaient plus manifestées. L'Inquisition, quasiment oubliée du peuple de Forbach, n'avait pas plus agi ces derniers temps que durant l'année qui venait de s'écouler. Ainsi, depuis qu'il avait torturé à mort et en vain Cendra Valentine, il n'avait plus remis les pieds dans la Collégiale. Aujourd'hui, après plus d'un an, il y retournait. D'aucuns disaient que l'endroit était devenu un lieu de débauche pour les Inquisiteurs qui, sans mission aucune, s'ennuyaient et devaient bien trouver de quoi s'occuper. D'autres pensaient qu'à l'instar du leur Chef des Inquisiteurs, plus personne n'y avait remis les pieds depuis des mois et que l'endroit était probablement devenu un nid à poussière, nouveau domaine des rats et autres cafards. Peu importait à Louis. De toute façon, la Papauté et le Roi l'avaient trahi en envoyant leurs « Exorcistes » sans même lui demander ce qu'il en pensait. Et, finalement, il ne se sentait même pas coupable de ne plus agir : il n'avait plus rien à prouver, même pas la difficulté de sa mission, puisque la tentative des ces instances supérieures avait elle aussi lamentablement échoué, voire beaucoup plus lamentablement que l'Inquisitio - échec dont Louis commençait enfin à se remettre, soit dit en passant -, et, ça, c'était fort !

Malheureusement, le plus grand intérêt du Dirigeant de l'Inquisition n'était pas ce que pensaient ses supérieurs de lui, mais bel et bien la situation du peuple à Forbach qui, bien que rassuré par l'arrivée de l'Oracle, restait angoissé vis-à-vis des Sorcières dont ils n'avaient pas encore été définitivement débarrassés. C'est pour cette raison que lorsqu'on lui avait apporté quelques jours plus tôt une invitation à rencontrer un certain Gabriel Touchedieu, dit le « gourdin de l'Inquisition » et dont la description n'était pas sans rappeler à Louis feu le respectable inquisiteur Wolf Heinrich von Wittelsbach, il n'avait pas pu refuser. Les raisons de son invitation ? Une proposition qu'il avait à lui faire. La nature de celle-ci ? Il n'en avait aucune idée.

Ainsi, il s'était extirpé ce matin de la chaleur de ses draps pour braver l'atmosphère glaciale de sa chambre à coucher, prenant garde de ne pas frôler le corps d'Europe au passage, pour ne pas la réveiller. Voilà un moment que leurs couchers étaient silencieux. Alors, pour ne pas faire face à cette tristesse au réveil, il s'en allait avant même qu'elle n'ouvre les yeux. De temps à autres, ils discutaient le soir, d'un livre ou d'un souvenir. Jamais un souvenir commun, ni important. Rien que des banalités de la vie, de leur enfance par exemple. Des conversations ponctuées de quelques sourires, sincères, jamais froids, mais n'effaçant pas pour autant la distance qui s'était posée entre eux depuis l'arrivée de l'Oracle.

Les traits de la bâtisse de pierre se dessinaient dans la brume. Petit à petit, ses contours devenaient de plus en plus nets. Le brouillard semblait s'effacer, tout comme tout ce à quoi Louis avait réfléchit durant son voyage. Il ne voyait plus qu'une chose, qui concentrait toute son attention, dans l'encadrement de la grande porte ouverte de la Collégiale, une silhouette sombre et imposante.
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Gabriel Touchedieu
Mort(e)
Mort(e)



Prémices d'une rébellion Vide
MessageSujet: Re: Prémices d'une rébellion   Prémices d'une rébellion Icon_minitimeSam 19 Déc 2009 - 0:32

Gabriel Touchedieu entra en s’ébrouant comme un ours. Il portait un gros manteau fourré, ce qui rajoutait encore quelques centimètres à sa carrure. Il écarta son capuchon, et ses cheveux blancs furent visibles à la lumière de l’automne. Il avait les traits tirés et des cernes sous les yeux, et sa démarche fléchissait un peu, bien qu’elle reste toujours aussi dure et conquérante. Il fallait dire que sa journée avait été remplie.

Il s’était levé très tôt le matin, et était parti seul dans le village mener quelques interrogatoires, sans armes ni violences, ni chiens de brigandages. Cela ne faisait que quelques jours que la Rousse lui était passé sous le nez d’une façon horriblement vexante, et il en était encore à commencer son enquête. Il avait fait le tour des commerces, pris des habitants à part dans la rue, était allé payer des verres à des pochtrons, mais il n’avait rencontré des visages et des bouches fermées. On se méfiait du Gourdin d’instinct, comme quand enfant on se méfie des chiens errants sans en avoir jamais vu. Et puis Gabriel Touchedieu avait un passif auprès des habitants : il avait déjà déclenché deux ou trois bagarres dans la taverne, et avait même « courtisé » un peu trop lourdement la fille d’un bourgeois, ce qui avait été très mal pris. Cela avait déclenché un scandale à l’époque, et Gabriel avait passé une ou deux nuits dans les cachots de la Collégiale.

Tout ceci faisait que les questions directes et mal posées de l’Inquisiteur trouvaient portes closes, aujourd’hui comme les derniers jours. Pour Gabriel Touchedieu, cela ne signifiait qu’une chose : il fallait passer au cran au dessus. Puisque les questions gentilles ne suffisaient plus, il fallait encourager les gens à répondre. Pour un ancien brigand, on se rendait très bien compte de ce que cela voulait dire. Les solutions les plus simples sont toujours les plus efficaces. Il fallait instaurer des couvre-feux, autoriser un état d’urgence, prendre des mesures exceptionnelles. Ne pas accorder, ni aux inquisiteurs, ni aux habitants un seul instant de repos tant que l’on aurait pas retrouver au moins une sorcière. Evidemment, cette sorcière, c’était cette rousse nommée Joan Witham pour le Gourdin de l’Inquisition. Mais ceci, il ne le mentionnerait pas.

Si tout allait bien, si Louis l’y autorisait, Gabriel Touchedieu se donnait une semaine pour ramener une Sorcière pieds et mains liées. Sa gloire et son amour propre en sortirait grandit, et on lui ferait peut être suffisamment confiance pour le laisser agir selon ses propres méthodes. A partir de là, en quelques mois, il n’y aurait plus de sorcières à Forbach, et le Gourdin de l’Inquisition pourrait enfin s’extirper de cette nappe de brume perpétuelle qu’était Forbach, et peut être mourir en paix, dans un lit, avec du soleil qui pénétrait par la fenêtre.

L’homme de main traversa une bonne partie de l’entrée, puis s’inclina devant Louis Institoris.


« Dirigeant. »

Un simple mot, un simple salut, sans fioritures ni rajouts. Gabriel Touchedieu n’était pas homme à s’incliner facilement. Il était comme ces voyous qui réclament plus de respects qu’ils n’en méritent. Bien sûr, le Gourdin avait été un petit voyou dans son adolescence, mais le reste de sa vie, il avait acquis suffisamment de maturité et de charisme pour passer au stade supérieur, il était passé de brute à bandit de grand chemin.

Gabriel Touchedieu savait être intelligent et juger les situations quand il s’en donnait la peine. Ce n’était pas forcément une attitude naturelle, mais au moins il en était capable, et ca lui avait bien servi parfois. En l’occurrence, il sentait bien que si il présentait à Institoris les choses telles qu’il les concevait exactement, il pourrait dire adieu à ses espoirs que ses projets soient agrées. Il faudrait présenter les choses sous un meilleur jour, utiliser des mots moins durs.

Le Gourdin de l’Inquisition recula d’un pas, remit son manteau en place et fixa Louis Institoris d’un regard qui clouait, un regard qui posait d’office les interlocuteurs à égalité. Puis il prit la parole en faisant attention à sa posture et à ses gestes.


« Je vous remercie d’avoir bien voulu m’accorder ces quelques instants sur votre précieux temps. Je désirais vous voir pour la raison suivante : »
Il se frotta les paumes « Vous êtes au courant de l’incident qui a eu lieu dans la Collégiale même, dans lequel j’ai été personnellement impliqué. Vous n’êtes pas sans savoir que la jeune rousse, Joan Witham a été libérée à cette occasion, grâce à une complicité que nous n’avons pas pu identifier. Il apparaît clairement que cette jeune fille, qui jusqu’ici n’avait fait « que » tenter de vous assassiner appartenait au camp des sorcières. En effet, vu la façon dont elles m’ont échappées, il est évident qu’elles ont fait appel à la magie. Je me propose de retrouver Joan Witham, et à travers elle, sa complice. »

Jusqu’ici, le ton était un peu guindé, les mots pas à leur place dans cette bouche, et l’intonation n’était pas naturelle, mais à partir de cette phrase, Gabriel Touchedieu se trouvait davantage sur son terrain, et l’homme de main commença à s’agiter.


« Pour cela, messer Dirigeant, voici ce que j’envisage : prendre des mesures à titre exceptionnelles. Des mesures telles que l’affectation de mes hommes sous mon commandement direct, l’autorisation de procéder à des interrogatoires sans passer par la procédure normale, qui risque de prendre trop de temps. Pourquoi ne pas instaurer un couvre feu, qui nous permettrait de contrôler mieux Forbach la nuit, et nous gênerions les sorcières dans leurs réunions nocturnes.

Ce sont ces arrangements extraordinaires que je suis venu solliciter auprès de vous. »

Il y avait intérêt à ce qu’il soit d’accord. Il laissa ses bras retomber le long du corps, et se maintint très droit, en écoutant la réponse.
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