Une visite pleine de surprise

Prêtresse

Elisabeth guettait par la fenêtre, ce qu’elle cherchait à voir ? Elle-même ne le savait pas trop, mais c’est dans la nature humaine de croire au miracle et sans doute la mère attendait-elle son enfant.
On vint frapper à sa porter, une jeune femme demandait à la rencontrer. Cette commerçante était déjà venue à plusieurs reprises espérant trouver la Vicomtesse au château, mais ce temps-ci, la dame était souvent à l’extérieur.

Le serviteur se tenait debout à côté du battant de la porte qu’il venait d’ouvrir, attendant l’autorisation d’introduire la demoiselle dans le salon des appartements de la famille – ou pas. Après un temps d’hésitation qui du mettre son domestique mal à l’aise, elle acquiesça finalement et l’homme partit chercher la belle qui était rester dans l’entrée du château sous la surveillance, plutôt étroite ces temps-ci, de la garde. Et encore de part son activité et surtout sa fortune, elle avait eu le droit de rentrer par cette imposante porte, sinon, elle aurait été obligée d’emprunter les longs couloirs glacials réservés au personnel.

L’hésitation de celle qui était à présent Prêtresse d’Olrun devait venir d’un manque de conviction, aussi avait-elle repoussé cette rencontre le plus longtemps possible et même maintenant elle n’était plus certaine. Elle détourna son regard de l’extérieur pour se diriger vers les confortables sièges attenants à une élégante table de bois sculptée. Lorsque la porte s’ouvrit pour laisser passer la demoiselle Esturia, Elisabeth se leva pour l’accueillir, même si son rang ne l’exigeait nullement. Un léger sourire se dessina sur son visage, hélas contrairement à d’habitude où cette simple mimique lui aurait donné l’air rayonnante, cette fois, il ne suffit pas à enlever toute trace de la fatigue qu’elle accumulait ces derniers temps.

Avec une prestance qui lui donnait un air solennel, elle prit la parole.
" Je me nomme Elisabeth d’Hasbauer, Vicomtesse du comté de Forbach. "
Puis d’un geste délicat, elle montra le siège à côté du sien, signifiant à Marina qu’elle pouvait prendre place si elle le désirait.
Le temps que la demoiselle prenne place, le domestique qui était resté dans la pièce reçu l’ordre de leur apporter une collation, après tout , on était déjà à une heure avancer de l’après midi et cela n’en serait que plus conviviale.
Elle attendit que la porte ne se referme pour s’asseoir et tourner de nouveau son regard sur la nouvelle venue. Celle-ci avait inventé cette histoire de livraison et prit l’initiative de venir à sa rencontre, cela permettait déjà à la sorcière de se faire une première opinion de sa nouvelle apprentie.

Au vue de la situation actuelle, Elisabeth n’avait pas voulu précipiter la rencontre, il faut dire que cette nouvelle assignation n’était guère tombé au moment opportun. Elle s’était focalisée sur la disparition d’Alexandrine, négligeant son rôle au sein de sa communauté.
Son cœur se serra, il était vrai qu’elle ne s’était guère préoccuper de ses sœurs ces temps-ci et pourtant, elle n’arrivait pas à se sentir coupable. Sa fille était au prise avec l’Oracle, maintenant elle connaissait une réponse dont elle se serait bien passé, à savoir ce qu’elle choisirait entre son clan et sa famille… et c’était sans équivoque, elle était mère avant d’être sorcière !

Elle regarda Marina, lui venait à présent à l’esprit que sa négligence en tant qu’Aguerrie aurait pu faire grand tord à la jeune femme… mais dans l’immédiat elle se dit que Marina avait du plutôt bien gérer la situation.
La dame avait volontairement laisser un silence s’installer et ce pour que ce soit son apprentie qui prenne la parole, là encore, cela donnerait de précieux renseigner à Elisabeth sur la personnalité de son interlocutrice.

Oblivius

Après la commande du Vicomte d'Hasbauer, Marina était resté perplexe. Elle n'était jamais vraiment sortie de la boutique ou des bois où elle allait chercher les plantes demandée par sa grand-mère. De ce fait, elle ne connaissait les personnes que de noms, mais ne savait remettre aucun visage... Aussi fut-elle surprise lorsqu'elle entendit le nom du Vicomte. Elisabeth, la femme de cet homme, avait, il y a quelques mois, accepté la demande de la grand-mère de Marina, à propos de son apprentissage. Mais, son apprentissage ne commença jamais, car la Vicomtesse avait bien d'autres obligations en ces jours sombres...
Bien que Marina tenta plusieurs fois de la rencontré, la Vicomtesse refusa, ce que la jeune fille compris tout à fait, mais elle n'était pas décidée à abandonner.

Elle enfila sa cape rouge vermillon avant de prendre la boite de velours contenant le précieux présent, et de partir, l'angoisse au ventre, vers le château où vivaient les Hasbauer.
Sur le chemin, elle réfléchi à plusieurs façon de réagir, de se montrer, de paraître. Le fait de savoir que peut-être Elisabeth serait là l'angoissait. Elle essayait de l'imaginer, mais n'y parvint pas. La seule information que Marina avait de la Vicomtesse était que c'était une dame très intelligente, d'une réflexion et d'un caractère assez rare, d'après les dire de sa grand-mère, et qu'elle était brune, de la part de son mari.

Lorsqu'elle s'annonça aux domestiques, elle sut qu'elle ne trouverait pas que le Vicomte...
La boule dans son estomac se resserra et les quelques minutes lui parurent des heures. Elle ne savait comment réagir. Elle était plutôt gênée, elle repensait sans cesse au coup dur que devait passer le couple, la disparition d'Alexandrine devait être insupportable, surtout pour une mère... Et Marina qui avait quand même tenter de la rencontrer... Elle se rendit compte qu'elle avait peut-être agit de manière tout à fait déplacé.

Marina entra dans la pièce et vit, pour la première fois, la Vicomtesse Elisabeth d'Hasbauer. Elle semblait fatigué et une sensation de tristesse et de mélancolie semblait flotter dans la pièce. Elle prit place sur le confortable siège que lui indiquait la femme. Un silence se fit, plus que pesant, il écrasait littéralement Marina. Elle n'osait pas prendre la parole, ne sachant si il se faisait de commencer la discussion ou pas...Mais il fallait agir.

_ Je suis désolé de vous importunez alors que vous vivez de sombres jours... Je compatis à votre douleur...

Les mots semblaient s'imprégner dans les murs. La pièce paraissait petite à la jeune bourgeoise et l'impression d'enfermement se fit ressentir d'une façon violente, lui compressant le ventre, et le silence n'arrangeait point les choses. La Vicomtesse ne répondant toujours pas, Marina tenta d'enchainer les phrases, servant avant tout à détruire ce silence si frustrant et gênant.

_ Le Vicomte est venu passer commande dans ma boutique et... Je... Je suis venus livré le paquet...

Marina ne savait si elle devait en dire plus ou pas... Peut-être ce présent était une surprise... En tout cas, ce n'était nullement à la bijoutière de l'offrir à la Dame.
Comme pour tenter de donner un peu de gaité à la femme qui semblait si triste, Marina lui adressa un petit sourire, bien qu'elle était gêné et extrêmement intimidé par la Vicomtesse, ne sachant comment celle-ci réagirait.

Prêtresse

Bien que ce fut-elle l’origine de ce silence et donc de la discussion à sens unique que menait Marina, elle n’écouta que d’une oreille distraite les paroles prononcées. Le discours était quelque peu brouillon et mal assuré, mais n’était ce pas normal puisque tout ce qui entourait l’apprentie devait être assez impressionnant pour qui n’avait pas l’habitude de ce genre de décor.
* "un décor" voilà bien le mot approprié pour tout cela, faux semblant et chausse-trappe que toutes ces choses qui nous entourent. *

Ainsi la jeune femme avait-elle vraiment apporté un paquet, Elisabeth trouva que c’était très touchant, mais elle ne pouvait accepter ce qui était probablement un bijou. La réputation de la grand-mère de Marina n’était plus à faire en la matière, elle savait la qualité de ceux-ci, naturellement et ils étaient encore plus précieux aux yeux de celles qui en comprenaient la signification. C’était pour ces raisons qu’Elisabeth ne voulait pas de ce cadeau, si elle avait accepté, on aurait pu croire que Marina avait en fin de compte « acheter » une aguerrie et cela n’aurait pas lieu, en tout cas jamais du vivant d’Elisabeth !
* "on aurait pu croire…" encore une image, une apparence, une idée qu’on renvoie aux gens de par nos actions… Quoi de plus faux que ce qu’ils croient savoir de nous ? *

Et puis les mots, ceux réellement prononcé par la jeune femme, se frayèrent un chemin jusqu’à l’esprit d’Elisabeth. Son mari lui avait fait un cadeau ? Sans doute s’était-il douté que cela faciliterait la rencontre, enfin tout du moins l’opportunité de celle-ci. Elle reconnaissait bien là son mari et son cœur se serra, elle aurait tant aimé qu’il soit présent et qu’il lui offre cette petite chose lui-même.

Elle se leva juste après le timide sourire de Marine, il lui sembla que ce simple geste avait réchauffer la pièce. Tournant le dos à Marina, elle attendit encore quelques instant avant de prendre la parole à son tour d’un ton neutre et assez égale.
"Nul besoin de vous excuser jeune fille, c’est même le contraire. Je vous remercie de la patience dont vous avez fait preuve jusqu'à présent."

Après tout, l’apprentissage de Marina était une promesse faite par Elisabeth à la grand-mère de la jeune femme. Celle-ci aurait donc très pu venir réclamer ce qui lui était du. Au vu de ses paroles, la sorcière d’Olrun crut comprendre que Marina pouvait faire preuve d’empathie et avait préféré ne pas imposer sa présence trop tôt. Il était certain que si elle avait forcé la main à la Vicomtesse, la demoiselle l’aurait sans doute fort regretté, mais heureusement, Marina avait du savoir vivre, c’était un – très – bon début.

Cette petite plaisait de plus en plus à la Vicomtesse qui essayait toutefois de ne pas aller trop vite en conclusion, c’était toujours une chose dangereuse lorsqu’on essayait de jauger une autre personne et d’évaluer son sérieux et sa curiosité.

La Dame savait maintenant que Marina n’aimait pas le silence, ce qui était le cas pour la plus part des gens, face à ce genre de chose, dans un groupe il y avait toujours au moins une personne pour prendre la parole. La façon d’y faire et d’y mettre les formes était quelque peu maladroite, mais rien d’impolie, ni d’irrespectueux, cela convenait donc à Elisabeth. La question du langage serait abordée plus tard, pour l’instant, le plus important pour la sorcière était de savoir ce que Marina connaissait de la sorcellerie, de la nature, d’Olrun, mais également du Lys.
Elle choisit ses mots avec soin avant de laisser échapper sa demande d’une voix calme et décidée.
"Je souhaiterais que vous formuliez discrètement à haute voix, les autres raisons qui vous amener en ces lieux, très chère demoiselle."
Même si cela pouvait ressembler à une interrogation qui pouvait faire basculer la balance et influencer le choix d’Elisabeth, ce n’était absolument pas le cas. Ça choix, elle l’avait fait lorsqu’elle avait donné sa parole à la grand-mère de Marina et elle ne reviendrait pas dessus, qu’importe ce qui se passait, elle n’avait déjà que trop fait attendre la jeune femme.
C’était juste pour engager la conversation … à la façon d’Elisabeth.

Oblivius

[HRP: Vraiment désolé pour ce temps d'attente ! J'ai terriblement honte !]

La question ne manquait pas de franchise.
La jeune bourgeoise en fut d'ailleurs assez étonnée... Elle ne s'attendait pas à une telle réaction, il est vrai.
Seulement, Marina était bel et bien venue avant tout pour le collier, même si, il fallait se l'avouer, elle avait gardé l'espoir de pouvoir s'entretenir avec la Vicomtesse.
Marina décida de partir sur le chemin de la franchise, étant donné que le ton était lancé...

_ Et bien... Ma grand-mère m'a longtemps parlé de vous, en bien évidement, elle disait que vous étiez l'aguerrie idéale, et qu'avec vous, j'apprendrais ce qu'il fallait que je sache... Malheureusement, et comme vous l'avez surement apprit, elle nous a quitté il y peu... Dit-elle avec nostalgie.

Rien n'avait changé, rien n'avait disparu... La visage de sa grand-mère était figé dans son esprit. Une plait qui ne se refermerait surement jamais, mais qui pouvait s'atténuer avec le temps... Oui, le temps.

_ Elle m'a enseigné les propriétés des pierres, les divers effets des plantes, et je sais que je devais venir vous voir pour mon éducation et "le reste" avait-elle dit...

Marina avait toujours pensé être plus intelligente que les villageois de Forbach, qu'elle en savait bien plus grâce aux conseils et à l'enseignement de sa grand-mère, mais, alors qu'elle énumérait ce qu'elle savait faire et ce qu'elle connaissait, elle se rendit compte que cela ne la menait guère loin et qu'elle avait été bien audacieuse et surtout prétentieuse de prétendre disposer d'une connaissance que, de toute évidence, elle n'avait pas...

_ Je ne connais pas grand chose, c'est vrai... Mais sachez que j'apprends vite. Tenta t-elle de rajouter pour améliorer le jugement qu'on aurait d'elle.

Son cœur battait si fort... La femme était-elle en train d'analyser tout ce que Marina lui disait ? Serait-elle à la hauteur de ses attentes ? Et si la Vicomtesse ne voulait pas d'elle ? Qu'allait devenir Marina ?

Prêtresse

Elle fit volte-face et sourit à Marina, sûrement pour la mettre un peu à l’aise, il était vrai qu’avec son maintien droit et son visage quelque peu fermé – surtout ces temps-ci – elle paraissait froide de prime abord. Mais ce n’était pas dans le caractère d’Elisabeth de prendre le gens de haut, exception faite des personnes voulant asseoir leur autorité en piétinant les autres, ceux là elle se faisait un plaisir de les remettre à leur place.
La Vicomtesse écouta la jeune femme, c’était naturel que sa grand-mère ait commencé son enseignement, car finalement toutes ces choses étaient liées à la pratique de la sorcellerie.
C’est bien que Marina veuille apprendre, peu à peu Elisabeth se mettait à penser qu’elle ferait une excellente apprentie, mais il y avait encore quelques sujets à aborder avant qu’elle ne puisse prendre une décision… Non, en fait cela n’allait pas être à elle de choisir, mais plutôt à la demoiselle… Mais cela viendrait en temps et en heure.

Pour l’instant, c’était au tour d’Elisabeth de s’excuser.
"Veuillez accepter toutes mes condoléances pour votre grand-mère, c’était quelqu’un de formidable et elle était très fière de vous. J’ai été très peinée par sa mort et je suis désolée d’avoir dû rouvrir cette ressente blessure."
Il était vrai qu’Elisabeth avait rarement croisée quelqu’un comme la grand-mère de Marina et les Inquisiteurs qui l’avaient tuée ne l’avait probablement pas fait au nom de leur Dieu, mais seulement parce qu’ils désiraient s’en prendre à quelqu’un, sinon Marina aurait du être arrêtée aussi, non ? Cette pensée lui rappela Catherine, cette jeune femme qu’elle avait laissé emmener et qui avait fini au bûcher organisé par Louis lors de la Messe des Cendres. Mais, il aurait probablement été plus facile d’intervenir en faveur de Marina que de Catherine que son propre père avait dénoncé. De toute façon, maintenant, elle n’avait plus rien à craindre puisque placé sous la protection d’Elisabeth… Enfin à moins naturellement qu’elle soit assez stupide pour se laisser compromettre par des preuves irréfutables, toutefois, la Vicomtesse ne pensait pas que ça puisse être le cas. La demoiselle avait beau être quelque peu impressionnée par tout ça, elle était loin d’être idiote, en attestait la confiance que sa grand-mère avait en elle, puisque celle-ci savait qu’Elisabeth était une aguerrie exigeante.

"N’ayez crainte, il n’y a pas de mauvaises réponses aux questions que je pose et j’honorerais la promesse faite à votre grand-mère. Ce que vous me dites me permet, dans une certaine mesure, de savoir quel genre de personne vous êtes. Et là encore ne craignez rien, j’adapte toujours mon enseignement en fonction de mon apprentie, nous avons tous une façon différente d’apprendre, aucune n’est meilleure qu’une autre, mais il me juste faut veiller à vous transmettre correctement notre savoir. "
Ces quelques mots devraient rassurer Marina, en tous cas, ils étaient fait pour. Est-ce qu’une fois un peu plus en confiance, le discours de Marina serait moins décousu ? Rien n’était moins sûre, la jeune femme était encore marquée par le décès de sa grand-mère, maintenant Elisabeth se sentait coupable, elle aurait du aller chercher la jeune femme ès qu’elle avait appris la mort de celle qui veillait sur elle.
Mais finalement, peut-être était-ce mieux qu’elle n’ai pas bougé, Marina semblait s’en être sortie, certaine personne avait besoin de s’isoler pour pouvoir faire correctement leur deuil. Elisabeth ignorait si c’était le cas de Marina, mais visiblement la demoiselle faisait face et avait suffisamment de curiosité pour s’intéresser à la magie… C’était un point plus que positif.

"En ces temps troublés, vous plus que quiconque sait à quel point il est dangereux d’être des nôtres, alors pourquoi ? Pourquoi voulez-vous risquer vôtre vie, parce que c’est bien de ça qu’il est question, en suivant cet apprentissage ?"
Cette question était sans doute lourde de conséquences, elle avait pour unique but de faire réfléchir Marina sur le danger que représentait la voie qu’elle allait prendre, mais il était encore temps de renoncer si elle le voulait, rien ne l’obligeait.

Oblivius

Voilà que Marina était rassurée. Enfaite ce n'était autres qu'une conversation pour apprendre à se connaître ? Enfin, pour qu'Élisabeth apprenne à la connaître. Une formalité, mais Marina se sentait moins jugé, plus décontracte.

Marina écoutait les mots de la femme coulés de sa bouche, se concentrant sur les sons, comme aspiré. Elle se sentait vraiment bizarre ces temps si, et avait du mal à se concentrer et se recentrer sur le principal... Ce qui était un très mauvais point pour son apprentissage. Il fallait se reprendre ! Étendre ses motivations!

_ Ma grand-mère avait tracé mon destin...C'est aussi pour elle que je veux le faire mais avant tout pour moi. Honnêtement je ne me vois pas finir ma vie comme une simple et ignorante petite bourgeoise bijoutière... Autant finir sur le bucher l'esprit libre et les convictions en tête...

Les mots sortaient simplement, et pour une fois, elle n'avait pas besoin de chercher de bonne formulation pour tenter de charmer une cliente. Elle s'exprimait simplement et librement.

_ J'ai soif de connaissance, et l'apprentissage qu'avait commencé ma grand-mère a été une révélation pour moi. Je veux évolué, je veux pouvoir tourner les pages sombres de ma vie, les enluminer avec la magie que je trouverais dans mon apprentissage. Je sais que faire partit des vôtres est dangereux, je sais que je risque, le bûcher, je sais que je devrais me méfier de quiconque. Mais j'ai besoin de me reconstruire et rejoindre vôtre communauté m'y aidera, je le sais. J'ai conscience et suis responsable de mes engagements.

Marina c'était libérée et même si elle était simplement elle-même et ne cherchait pas à plaire à Élisabeth, au fond d'elle même, elle esperait quand même lui faire bonne impression.

Prêtresse

Elisabeth sentit toute la certitude de Marina lorsqu’elle prononça ces paroles, qui de l’avis de la Vicomtesse étaient emprunt de bon sens. Visiblement la jeune femme connaissait les risques à vouloir les rejoindre et elle n’avait pas peur… pour l’instant. Elle se demanda un instant si Marina serait aussi présomptueuse face à Touchedieu. Mais elle aurait probablement la chance de ne jamais le rencontrer.
Elle sentit également que la demoiselle voulait faire cet apprentissage pour elle et non pour perpétuer l’œuvre de sa grand-mère, naturellement cette envie était tout de même présente, mais du moment que ce n’était pas l’objectif principal, cela lui convenait.

" Mais qu’est-ce que vous ferez une fois que vous aurez appris ? "
Si Marina avait dit, emporter par la fougue de son discours, Elisabeth eu la prudence de seulement sous-entendre de sorte que seul ceux qui connaissaient leur sujet de conversation comprendraient de quel apprentissage il s’agissait.

Elle écouta la réponse avec attention, cela lui indiquerait la façon dont elle s’y prendrait avec la jeune femme. Sans manipulation ou formatage d’esprit, il était certaines valeurs intrinsèques au clan que Marina devrait apprendre. Et c’était à Elisabeth de faire en sorte qu’elle les intègre. Aussi, il était important pour la Vicomtesse d’en savoir le plus possible sur la façon de pensée de la jeune femme et ses idéaux de départ.
Visiblement, sa grand-mère l’avait bien élevé et Marina était quelqu’un de bien, Elisabeth doutait qu’elle franchisse un jour les limites en réalisant quelque chose d’interdit comme l’avait fait Alicia et les siennes, ces traîtresses avaient-elles enfin tiré des leçons de leurs erreurs ? Rien n'était moins sûre.

Alors que la réponse de son apprentie venait de s’achever, Elisabeth vint reprendre sa place sur le siège à côté de la demoiselle, celle-ci n’aurait donc plus à lever les yeux lorsqu’elle répondrait. Encore une chose qui en disait long sur Marina, le fait que bien qu’elle ne soit pas en position de force, elle regarde son interlocutrice dans les yeux. Cela indiquait de la confiance en soi, certes, il était sûr qu’elle ne devait pas faire preuve de cette franchise envers tout le monde, puisque Marina était commerçante. Le fait qu’elle sache que cet entretien n’était en rien une épreuve d’entée en tant qu’apprentie d’Elisabeth devait l’avoir soulagé et elle se sentait probablement plus libre d’être honnête envers la Vicomtesse.

Une autre question lui traversa l’esprit, elle se promit cependant d’arrêter là pour aujourd’hui, car elle avait déjà l’impression de faire subir un interrogatoire à la pauvre demoiselle.
" A votre avis, quels sont les limites de la magie ? "

Une fois de plus, elle écouta la réponse de son apprentie, affichant une expression amicale, mais somme toute assez neutre qui ne laissait rien paraître de ce qu’elle pensait réellement des dires de la jeune femme.
Adrien avait – entre autre – appris à Elisabeth l’ouverture d’esprit, aussi qu’importe l’avis de l’autre, elle savait faire avec… du moment que les point vue n’était pas trop divergeant et que l’autre faisait également preuve de compréhension. C’était bien le problème de l’Inquisition : l’étroitesse d’esprit et en ce qui concernait la Meneuse du Lys, c’était un point de vue radicalement différent en ce qui concernait la pratique de la magie et une remise en cause total de ce qui avait perdurer pendant des siècles. Du point d’Elisabeth, c’était tout bonnement inacceptable !

Une fois l'ultime réponse de Marina achevée, elle en avait fini avec les questions, elle allait donc passer aux réponses.
" Très bien, vous avez sûrement beaucoup de questions, je vous invite maintenant à me les poser. "
Sa phrase n’avait rien d’injonctif, ce n’était en rien un ordre. Juste une invitation polie, la demoiselle avait dit être curieuse, c’était le moment ou jamais de le prouver. Elisabeth répondrait à toutes ces question avec la même franchise et la même liberté que celle dont avait fait preuve Marina quelques instant auparavant.
Elle espérait seulement que la demoiselle oserait franchir le pas.

Oblivius

Élisabeth semblait indifférente aux paroles libérées par Marina. Ou peut-être était-ce simplement de la contenance. Quoi qu'il en était, Marina répondit à la question de la Vicomtesse.

_ Même lorsque mon apprentissage sera terminé, je ne pense pas que j'aurais terminé d'apprendre, je pense même que c'est impossible. Nous avons tous à apprendre les uns des autres. D'ailleurs, pourquoi pas devenir à mon tour une aguerrie ? Mais par dessus tout, je tenterais d'évoluer à travers et avec la tribu. La solidarité me semble une force qu'il faudrait développer.

Il était vrai qu'une fois son apprentissage terminé, Marina serait sans doute quelque peu perturbées, car la liberté, si l'on peut la nommer ainsi dans ce cas de figure ci, est déroutante et peut-être non voulu.
Élisabeth posa une dernière question à la jeune bourgeoise. Question qui suggérait un minimum de temps pour pouvoir y réfléchir. Un silence s'installa, Élisabeth regardait marina qui elle-même réfléchissait au sujet.

_ Je ne sais pas s'il existe une limite à la magie. Je pense qu'il ne faut pas en demander de trop, si je puis me permettre cette expression, il faut ce satisfaire de ce que l'on possède. Faire partie d'une communauté comme celle-ci n'est pas donnée à tout le monde, c'est un statut qu'il faut, selon moi, mériter; il faut pouvoir s'en montrer digne. Ainsi, je pense que la limite à la magie est la trahison, car on perd alors toute dignité possible.

Comme l'avait annoncé Élisabeth, Marina se posait beaucoup de questions mais il n'était pas toujours facile de se lancer, surtout pour une jeune fille aussi réservée qu'elle. Mais, comme à chaque fois qu'il le fallait, Elle le faisait.
C'est donc sur un ton quelque peu hésitant qu'elle s'élança.

_ Hum... J'ai pris connaissance de l'existence d'une autre tribu, mais, je n'ai pas tellement compris les tensions qui régnait à travers les clans... Ne devrions-nous pas nous unir pour lutter ensemble contre l'ennemi principal et revenir à nos dispute plus tard ? Je parle peut-être avec prétention, et, si c'est le cas, veuillez m'en excusez, mais, je pense qu'il faut aller au principal.
Je ne sais pas non plus qui fait partie de quel clan. C'est assez étrange, dit-elle en souriant, j'ai l'impression d'être arrivée aujourd'hui à Forbach, je découvre, ou plutôt, redécouvre la ville sous un autre angle. Tout est nouveau, tout est différent, tout est plus dangereux...

Marina se mit à penser, laissant ses réflexions glisser lentement dans son esprit, elle attendait les réponses d'Élisabeth.

Prêtresse

Elisabeth n’était pas d’accord en ce qui concernait les limites de la magie, elle n’en avait aucunes. Les limites, c’était eux qui les avaient posées, parce qu’il était dangereux de l’utiliser sans restriction. Toutefois, la dame ne dit rien, acceptant silencieusement l’avis de Marina sur la question, comme elle l’avait dit un peu plus tôt, il n’y avait pas de mauvaise réponse.

Comme l’avoua ensuite son apprentie, elle ne connaissait pas grand chose des deux tribus. Elle préférait que la demoiselle lui dise cela plutôt que de s’évertuer à lui prouver qu’elle connaissait déjà tout. Elle regarda la jeune femme, elle n’était ni présomptueuse, ni arrogante, non rien de tout cela. Marina était quelqu’un de censé, de poli et de timide. Toutes fois, la demoiselle avait suffisamment de force de caractère pour aller au-delà de cet état.

"Et bien, il faut savoir que la tribu originel est celle d’Olrun. Il y a de cela quelques années, la tribu ayant perdue sa Grande Prêtresse, il nous a fallu en désigner une nouvelle. Ce fut une paysanne du nom d’Abigaëlle Asmaloth qui fut choisie, alors que c’était Alicia de Sarrebourg qui était pressentie pour cette place. Celle-ci prit très mal le fait de devoir limiter son rôle à celui de Prêtresse et décida de partir emmenant avec elle certaines de nos sœurs afin de fonder le Lys Noir."

En parlant, Elisabeth se rendit compte que jusque là, il n’y avait effectivement rien de mal dans cette histoire et si cela n’avait été que ça, les deux tribus auraient presque pu vivre en paix à Forbach. Mais, parce qu’il y avait bien un mais, cela n’avait été possible en ce qui concernait Elisabeth, c’était principalement la soif de pouvoir d’Alicia et les pratiques d’une magie interdite qui la dérangeait.

"Maintenant, je ne peux te livrer que mon avis et je dois prévenir qu’il est naturellement partial. Alicia voulait le pouvoir et elle a guidé celles qui l’avaient suivi sur un chemin dangereux, pratiquant une magie sans retenue. Il en est résulté tous les ennuis que nous venons de connaître, à commencer par la venue des Inquisiteurs et plus récemment la libération des esprits et de l’Oracle."

Sa gorge se serra à l’évocation de ce dernier fait. Oui, en ce qui la concernait, Alicia était bel et bien responsable de la disparition d’Alexandrine, même si les Hasbauer n’était pas sciemment visés, la Comtesse était l’instigatrice de tout cela.

"Je pense qu’il est évident pour tous que je n’apprécie pas la Meneuse du Lys Noir, mais ce n’est pas la personne que je condamne, mais bel et bien ses actes. Alicia avait soif de reconnaissance, elle n’avait pu l’avoir de façon officielle, le mariage avec le Comte étant arrangé avec sa sœur, alors elle l’a cherché au sein de la tribu. Mais une nouvelle fois, elle devait rester en retrait."
Son ton s’était sans doute fait un peu plus sec lors de cette nouvelle explication, mais Elisabeth avait du mal à contenir la colère qu’elle éprouvait envers Alicia dont les actions leurs coûtaient cher, très cher. Toute fois, dans sa voix ne transparaissait qu’une légère irritation, rien en comparaison de ses sentiments réels !

"A présent, je peux te donner la version du Lys, ce qu’elles disent pour que d’autres les rejoignent : "La tribu d’Olrun est une vielle tribu, endormi dans des traditions d’un autre âge. Il ne pratique qu’une magie limitée, en contraignant leur membre à obéir à toutes sortes de règles inutiles. Pour nous, la magie n’a pas de restriction, c’est la liberté." Enfin, du moins, c’est ce que j’imagine."
Bien sûre, elle ne pouvait que faire des hypothèses en fonction de ce qu’elle savait de ce clan…
"Marina, si tu veux aller prendre contact avec une sorcière du Lys pour avoir son point de vue, je comprendrais très bien. Et cela restera entre nous."
Elle ponctua sa phrase par un clin d’œil à la demoiselle.

Il était certain que si les siens savaient qu’elle avait permis à une apprentie qui voulait rentrer dans leur rang de prendre contact avec une sorcière du Lys, cela aurait probablement donné lieu à des discussions animées, voir remis sa place de Prêtresse en question.

Mais elle voulait voir, voir la confiance que Marina lui accordait d’ores et déjà – ou pas.

Oblivius

Marina trouvait qu'une certaine sagesse s'écoulait de la bouche de la jeune femme, aussi elle était parvenue à rester totalement attentive, ce qui était devenue rare, et entièrement absorbée par le récit de la Vicomtesse. Ces paroles avaient des airs de contes, ou d'histoires pour enfants, comme celle que lui racontait sa grand-mère lorsqu'elle était plus jeune. Peut-être n'était ce pas des histoires finalement...
Quoi qu'il en soit, tout s'éclairait et Marina comprenait mieux les tensions qu'ils pouvaient exister entre les clans.
En effet, la version du Lys noir pouvait être "alléchantes" dans le sens où la liberté primait dans une ville comme celle qu'était Forbach et où l'inquisition rodait. Mais, d'après Marina, la liberté était surtout une philosophie, un concept, car sans règle, il ne peut y avoir liberté...
Les abus et les excès ne pouvait mener qu'à leurs pertes, et, au plus grand malheur, à la perte des sorcières d'Olrun également...

Bien que le léger clin d'œil lui étant adresser faisait baisser la pseudo tension, marina resta très sérieuse.

_ Je ne pense pas qu'il faille que je "vérifie", je pense que vous êtes une personne de confiance. Le clan d'Olrun est la famille qu'il faut que je rejoigne, j'en suis certaine. Et, d'après moi, le traditionalisme prime... Les règles sont là pour le bien - être de tous, du moins c'est ce que j'ose imaginer, mais la liberté, ou devrais-je dire, la pseudo liberté que la meneuse du Lys prône, ne semble qu'illusoire à mes yeux... Je ne voit pas comment on peut être totalement libre sans gêner les autres et êtres gênés par les autres...

Marina comprenait les ronchonnement de sa grand-mère à propos du clan " ennemi" comme elle l'appelait. Elle commençait même à ressentir, elle aussi, une certaine haine envers le Lys noir... Pourtant elle ne les connaissait pas, aussi, elle se laissa penser qu'elle devait certainement être trop influençable.

Prêtresse

Les paroles de Marina étaient pleines de bon sens de l’avis d’Elisabeth. Si la demoiselle lui faisait déjà confiance, l’apprentissage pourrait commencer dès le lendemain. La Prêtresse espérait seulement que la jeune femme oserait parfois remettre en question ce qui lui était dit. Non, pas qu’Elisabeth lui mentirait, tout ce qu’elle lui apprendrait serait vérité, mais si la jeune femme doutait, elle poserait des questions et cela l’aiderait à mieux cerner les choses qu’on lui inculquait plutôt que de les apprendre bêtement par cœur.

Elisabeth sourit à son invitée, elle savait maintenant comment elle allait mettre en œuvre l’apprentissage de Marina. Elle se souvenait que lorsqu’on lui avait assigné sa première apprentie, ses premières leçons s’étaient uniquement basées sur de la théorie, par que son élève – s’était ainsi qu’Elisabeth les considérait – avait besoin de savoir avant de voir ou de pratiquer.
Marina était bien différente, ne serait-ce que par le fait qu’elle connaissait déjà quelques pièces du puzzle.

"Très bien, il se fait tard et je vais vous libérer. Veuillez m’excuser d’avoir été aussi curieuse et de n’avoir pas vu le temps passer."
En effet, la pièce était devenue plus sombre signifiant qu’au loin le soleil était en train de descendre sur l’horizon. Il serait bon qu’un garde raccompagne la demoiselle, elle y veillerait.

Dans la meure où ses recherches piétinaient et où elle en était arrivée à un point où elle devait absolument s’occuper l’esprit, l’apprentissage de Marina lui prendrait une partie de son temps. C’était d’ailleurs probablement dans ce but qu’Adrien lui avait fait ce cadeau, celui qu’elle prenne enfin contact avec la demoiselle.

Elle n’avait aucune idée de ce qu’était les horaires du commerce de Marina, aussi se dit-elle que le matin après les vêpres, elles ne seraient pas dérangées si elle allait se promener en forêt.
"Je sais que vous hâte de débuter officiellement votre apprentissage, mais s’il vous faut du temps pour mieux appréhender ce qui a été dit ici, je n’y vois aucuns inconvénients. Sinon, rejoignez moi demain après les vêpres en forêt ; là où tout à commencer."
C’était une sorte de code. Lorsque Elisabeth avait parlé avec la grand-mère de Marina, elle lui avait dit certaines choses, choses dont la Prêtresse pourrait se servir pour désigner certains lieux sans que d’autres sachent où cela se situait.

Ce lieu n’avait rien de spécial, c’était un grand chêne probablement centenaire qui trônait dans la forêt. Rien ne le distinguait vraiment des autres, mais il avait probablement une signification particulière pour la grand-mère et sa petite fille. Elisabeth s’assura par un regard que Marina avait compris, visiblement oui.

"Il serait plus judicieux de rentrer chez vous pendant que le soleil est encore parmi nous. Si vous avez d’autres questions, nous verrons cela demain, nous avons le temps."
Sa voix était calme et sereine, même si son esprit n’était pas tout entier à ce qu’elle disait et qu’une part d’elle pensait à Alexandrine et à l’Oracle…

Oblivius

Marina regarda par la fenêtre pour s'apercevoir que la nuit tombait déjà. Le temps semblait s'écouler plus vite que ce qu'elle pensait...

Là où tout avait commencé...

C'était une phrase que la jeune bourgeoise avait beaucoup entendu de la bouche de sa grand-mère.
Le grand chêne dans la forêt, Marina l'aimait tellement... C'était là que ses parents c'étaient rencontrés, d'après les dires de sa grand-mère. Même si la jeune fille n'appréciait pas tellement son père, c'était une sorte de réalité, lui indiquant qu'ils avaient vraiment existé. En effet il était difficile pour la jeune fille d'imaginer ses parents étant donné qu'elle ne les avait jamais vu, malgré que sa grand-mère lui en parlait souvent, les détaillaient, elle ne les avaient jamais vraiment vus...

Marina s'arracha à de tendre souvenir d'enfance pour acquiescer de la tête.

_ Je vous remercie de m'avoir reçue, malgré la situation... A bientôt.

Marina rentra chez elle, les rues devenaient de plus en plus sombres, mais elle n'avait plus peur.
Personne n'était là, toutes les rues semblaient déserte. Elle entra dans la boutique qui était plongée dans un silence que le son du carillon brisa. Opaline leva la tête, s'étira avec paresse et fatigue et vint se frotter tout en ronronnent fortement contre Marina. La bijoutière se baissa afin de prendre la petite chatte dans les bras.

_ Et si nous allions dormir Opaline ?

Le chaton ne lova contre elle, comme pour donner son approbation.
Marina ferma la porte à clé la porte du magasin, monta à l'étage, et pour la première fois depuis une semaine, elle d'endormi dans la demi-heure qui suivi, l'esprit tranquille. Elle n'avait plus peur, elle faisait à présent partie du clan Olrun, elle était en danger permanent, mais pourtant, elle n'avait plus peur... Elle n'était plus seule.

Fin du rp