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 Une vie disparait, une autre renait...

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Lorenzo Maestriani
Mort(e)
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Une vie disparait, une autre renait... Vide
MessageSujet: Une vie disparait, une autre renait...   Une vie disparait, une autre renait... Icon_minitimeMer 23 Juin 2010 - 8:57

Il avait fallu quelques minutes à Lorenzo pour remonter des cachots de la Collégiale vers l'air à présent pur de Forbach. La petite Alexandrine dans ses bras, il avait annoncé aux gardes que l'Oracle venait de trépasser après avoir tenté de s'enfuir. Il leur fit comprendre qu'elle s'était servie d'Alexandrine pour tromper le Vicomte et s'emparer de son corps. Le Comte, tout Inquisiteur qu'il était, rajouta également quelques mots sur la nécessité de mettre un terme à cette hérésie, même si le coût avait été très lourd. Quoiqu'il en soit, il leur ordonna surtout qu'il fallait maintenant récupérer la dépouille d'Adrien d'Hasbauer pour la ramener à l'Église où l'on s'occuperait de l'enterrement, Lorenzo y veillerait après avoir ramené la petite fille à sa mère. Après tout, Adrien lui offrait le Comté, une réputation – pas vraiment usurpée – de héros, et un futur particulièrement radieux et prometteur. C'était alors la moindre des choses de prendre en charge les funérailles et de les faire à l'image du Vicomte dans un dernier et ultime hommage. Il ordonna également au passage de récupérer le miroir et de le replacer dans ses appartements. Les gardes le saluèrent et partirent au trot pour exécuter les volontés de l'Administrateur de Forbach. Lorenzo, quant à lui, sortit et, aidé d'un garde de faction devant la Collégiale, monta à cheval et prit Alexandrine dans ses bras laissant son destrier remonter, au pas, tout seul vers le château.

Quelques dizaines de minutes plus tard, il arriva à destination, un palefrenier l'aida à descendre, en prenant la jeune fille dans ses bras le temps que le Comte démonte. Cet homme n'avait pas été très enclin au début pour saisir celle qui fut l'Oracle, et Lorenzo avait du le convaincre qu'il n'y avait plus aucun danger, que l'Oracle n'était plus et que la petite fille était redevenue elle-même. Enfin, cela il l'espérait secrètement. Alexandrine ne s'était toujours pas réveillée, surement faudrait-il plus de temps et beaucoup de calme, mais il espérait qu'elle finirait par se remettre. Il aurait été dommage que le Vicomte se sacrifie en vain... Ça ne marquerait pas Lorenzo durablement non, mais cela pourrait faire un choc pour d'autres personnes, comme Elisabeth d'Hasbauer ou des amis proches d'Adrien. Qu'importe, si ce n'est un peu plus de gloire. Il se fraya un chemin vers le Château, se faisant ouvrir les portes pour passer sans cérémonie parmi les Nobles et les gardes avec la fillette dans ses bras. A son passage, les gens s'arrêtaient, murmuraient, se questionnaient. Ces imbéciles se demandaient ce qu'il faisait avec l'Oracle, d'autres se demandaient, avec un peu plus de jugeote, si la petite fille n'était pas sauvée finalement, mais il n'avait pas le temps de s'arrêter et de discuter avec eux, le palefrenier le ferait peut-être, ne pouvant s'empêcher de répandre la nouvelle de la fin de l'Oracle et de la survie d'Alexandrine, peut-être pas. Quoiqu'il en soit, tous sauraient bien assez tôt la vérité sur cette affaire, il n'y avait donc pas de raison de s'en soucier maintenant.

Lorenzo n'oubliait pas son objectif : les appartements des d'Hasbauer. Il fallait ramener Alexandrine à sa mère et surtout, prévenir Elisabeth qu'elle venait de devenir veuve. Il n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'il allait dire ou faire, il n'avait jamais vraiment eu à le faire et ne savait pas s'il avait le tact nécessaire pour cela. Qui plus est, il savait combien l'amour des d'Hasbauer était franc, sincère et surtout exceptionnellement fort. La perte de son mari serait une terrible épreuve à surmonter pour la jeune femme. Dans son fort intérieur, il espérait que la petite fille allait survivre pour permettre à la mère de pouvoir trouver du réconfort auprès de ses enfants. Il jeta un regard à Alexandrine, vérifiant qu'elle n'avait pas donné un quelconque signe allant dans le sens de ses espoirs, mais ce ne fut pas le cas. Il faudrait attendre plusieurs heures, voir plusieurs jours avant qu'elle ne se réveille... Il avisa un serviteur qui passait par là et lui fit signe de venir avec lui. Ce dernier ne broncha pas et le suivit en silence jusque devant la porte des appartements des d'Hasbauer où Lorenzo lui fit signe de frapper puis le congédia. En silence, il attendit devant la porte, la petite fille entre ses bras. Il savait qu'il n'y aurait pas grand chose à dire au début, car la mère n'aurait d'yeux que pour sa fille...

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Elisabeth d'Hasbauer
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Elisabeth d'Hasbauer


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MessageSujet: Re: Une vie disparait, une autre renait...   Une vie disparait, une autre renait... Icon_minitimeMer 23 Juin 2010 - 21:49

Elle attendait devant sa fenêtre observant le moindre mouvement qui indiquerait que quelqu’un arrivait au loin. Elle avait laissé Adrien partir avec la promesse qu’Alexandrine reviendrait saine et sauve. De son côté, elle avait promis de prendre soin de sa fille lorsqu’elle lui serait rendue. Tout c’était passé si vite, elle n’avait pas vraiment compris et maintenant, le flot des questions inondait son esprit. L’idée qu’il y avait peut-être quelque chose dans les affaires de son mari qui indiquait où il était parti lui vint, mais elle s’interdit formellement de fouiller. Elle devait avoir confiance en lui, s’il avait dit que leur fille reviendrait saine et sauve, c’était qu’il savait comment se débarrasser de ce démon ! Ce qui était surprenant, c’était que lui ait trouver en si peu de temps, là où elle avait échoué en presque six mois.

Elisabeth se dit qu’il avait du avoir accès à d’anciens grimoires et c’était bien cela qui l’inquiétait – bien qu’elle ne veuille pas l’admettre. Plus les formules étaient anciennes et moins on n’avait de certitude quant à leur résultat. Et puis avec tout les Inquisiteur qui rôdaient, si Adrien utilisait la magie, il aurait probablement des problèmes… et elle savait très bien qu’il était près à courir le risque pour sauver leur fille. Elle s’éloigna un peu de la fenêtre, pas trop loin, et en ayant pris soin de l’ouvrir avant pour entendre le moindre sabot s’abatant dans la cour du château.
Sa mémoire repassa tous les ouvrages qu’elle avait consulté, elle avait sûrement manqué quelque chose. Mais plus elle y repensait et plus elle avait la certitude qu’aucuns livres dans les alentours ne traitaient de L’Oracle ou d’une chose semblable qui aurait porté un autre nom.

Elle s’assit dans le fauteuil, pour essayer de réfléchir, non en fait ce qu’elle devait faire c’était arrêter de s’inquiéter, tout ce se passerait bien, Adrien y veillerait. Sans s’en rendre compte, elle sombra dans le sommeil, fatiguée par toutes ces intenses émotions. Elle n’entendit pas le martèlement des sabots du cheval sur le pavé, ni les paroles de l’homme qui en descendit avec le plus précieux des colis. Ce qui la tira de son repos, ce furent les coups sur la porte, elle se releva trop rapidement et la tête lui tourna, la dame fut obligée de s’asseoir à nouveau pendant un bref instant.
Elle se précipita à la fenêtre, cherchant d’où pouvait provenir les coups qu’elle avait entendus. Et puis, en un éclair, elle se précipita vers la porte, l’ouvrant à la volée pour se trouver face à Lorenzo Maestriani, qu’elle prit à peine le temps de regarder pour focaliser son attention sur ce qu’il avait entre ses bras.
Un moment elle la crut morte à la voir comme cela et son souffle se coupa, elle la prit délicatement dans ses bras pour se rendre compte qu’elle respirait bien. Quel soulagement ! La petite fille avait tellement maigri qu’on aurait cru pouvoir la casser rien qu’en l’embrassant, heureusement il n’en était rien et Elisabeth pu serer sa fille contre elle.

Elle s’éloigna ensuite de la porte, ne prenant même pas le soin de la fermer, ni de remercier l’Administrateur du Comté. Alexandrine avait besoin de repos pour retrouver ses forces, elle alla la porter jusque dans son lit ou elle la borda soigneusement. Lui chantant une petite berceuse, pour rendre son sommeil plus tranquille et pour se rassurer, Alexandrine dormait, elle se reposait juste, bientôt elle ouvrirait les yeux et tout serait comme avant.
Elle entendit la porte de leurs appartements se refermer, rien d’anormal, c’était sûrement Lorenzo qui était parti… Mais il y eut des bruit de pas, ce qui ne pouvait signifier qu’une seule chose : Adrien était rentré. Elle embrassa tendrement Alexandrine, puis prit soin de refermer doucement la porte, pour que rien ne trouble son repos. Avant même d’être au bout du couloir qui menait au salon, elle commença à prendre la parole.
"Je suis désolée, je n’aurais pas dû douter de toi… Mais surtout, ne vous gênez pas, faites comme chez vous. Je ne pensais pas que vous manquiez à ce point d’éducation pour vous introduire ainsi chez les gens sans y avoir été invité !"
Elle attendait son époux et c’était de nouveau Lorenzo qu’elle avait en face d’elle, d’où l’accueil plutôt glacé et le ton inamical employé par la Vicomtesse.

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Lorenzo Maestriani
Mort(e)
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MessageSujet: Re: Une vie disparait, une autre renait...   Une vie disparait, une autre renait... Icon_minitimeMer 23 Juin 2010 - 23:56

Comme il s'en était douté, l'attention de la Vicomtesse s'était immédiatement portée sur sa fille. Il n'y avait eu besoin d'aucun mot, d'aucun regard, d'aucune interaction de quelque sorte que ce soit. Elle s'était précipitée pour récupérer Alexandrine, que Lorenzo lui avait laissé sans esquisser le moindre geste, le moindre mot. L'espace d'un instant, elle avait paru paniquée, surement parce qu'elle avait dû imaginer que sa fille était morte, gisante dans les bras du Comte, mais elle avait vite vu qu'elle ne faisait que dormir. La mère en elle avait alors prit largement le dessus, s'occupant prioritairement de sa fille. Lorsqu'elle s'éloigna, il ne put s'empêcher de sourire en voyant de ses propre yeux à quels points les rumeurs et les dires que la famille d'Hasbauer étaient vrais, tous autant qu'ils étaient. Ils s'agissaient là de parents modèles, qui aimaient leurs enfants plus que tout, prêts à se sacrifier pour eux, chose qu'avait littéralement faite Adrien, puisqu'il n'était plus de ce monde dorénavant. Son corps devait être entrain d'être transporté, avec douceur et le plus grand respect, comme il l'avait demandé, par les gardes de la Collégiale. S'ils agissaient correctement, personne ne verrait le corps être transféré à l'Église, mais de cela, il ne pouvait pas vraiment être sûr. Voilà pourquoi il n'était pas parti lorsqu'Élisabeth avait récupéré sa fille. Voilà pourquoi il avait fermé la porte derrière lui après être entré, sans demandé la permission à la Vicomtesse, dans les appartements.

Les rumeurs pouvaient filer aussi vite qu'une trainée de poudre qui prend feu et s'il y a une chose qu'il désirait éviter, c'était que la jeune veuve d'Hasbauer apprenne la nouvelle d'un « on-dit », ce n'était pas le genre de chose à faire. Il ne savait pas encore comment le lui dire, malgré le temps qu'il avait eu pour y réfléchir, et savait déjà comment elle le prendrait : mal, très mal. Peut-être même pire que ça. Il ignorait comment cela se traduirait : colère, haine, tristesse, sanglot, détresse... Il y avait tant de manière d'exprimer ce genre de sentiment qui vous envahit lors de la perte d'un être très cher, certains restaient même stoïque extérieurement, livrant intérieurement un terrible combat contre la tempête des sentiments qui se déchaînait en eux. Lorenzo voulait à la fois la ménager mais elle méritait la vérité, toute la vérité. Il fallait qu'il lui explique ce qui était arrivé à son mari et le sacrifice auquel il avait consenti pour que la petite Alexandrine soit aujourd'hui libérée du joug de l'Oracle et puisse se reposer paisiblement dans son lit. Forbach le saurait elle aussi, le monde entier connaitrait le sacrifice ultime d'Adrien, mais cela devait commencer par la Vicomtesse, et personne d'autre.

Il en fut davantage troublé lorsqu'elle revint, apparemment persuadée qu'il s'agissait de son mari qui était rentré d'il ne savait où. Elle avait d'ailleurs rapidement compris que ce n'était pas le cas et la suite de sa phrase, ainsi que son ton, convenait bien plus davantage à être adressée à un intrus plutôt qu'à un mari aimant. Il comprenait bien évidemment cette réaction, mais il y avait des choses importantes à dire et cela demandait de mettre à mal quelques règles de bienséance pour quelques minutes.


« - Je vous demande pardon pour cette intrusion Vicomtesse, mais je ne suis pas uniquement porteur de la petite Alexandrine, sauvée des griffes de l'Oracle dois-je le préciser. »

Il marqua une petite pause, visiblement gêné de ce qu'il allait pouvoir dire et ne sachant visiblement pas quels mots employer.

« - Je suis désolé, je ne sais pas vraiment comment vous l'annoncer d'une manière moins brute, mais votre mari, le Vicomte Adrien d'Hasbauer est mort ce matin. Il a donné sa vie pour sauver votre fille. »

Et là, Lorenzo savait que la tempête serait dure à essuyer.

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Elisabeth d'Hasbauer
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Elisabeth d'Hasbauer


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MessageSujet: Re: Une vie disparait, une autre renait...   Une vie disparait, une autre renait... Icon_minitimeVen 25 Juin 2010 - 18:09

"… le Vicomte Adrien d'Hasbauer est mort ce matin …"

Avait-elle bien entendu ? Cela ne pouvait être…

*…

"Elisabeth, ôtez immédiatement cette larme sur visage et cesser de faire l’enfant. Il n’ai pas convenable de pleurer en public." Cela sonnait comme une réprimande, d’ailleurs s’en était une.
"Mais enfin, quelqu’un vient de mourir et …" essaya d’objecter l’enfant avant que sa mère ne lui coupe brusquement la parole.
"Veuillez cesser immédiatement ! Je vous interdis d’être émotive, vous n’avez pas à compatir avec cette fille du Diable ! Nous en reparlerons en privée mon enfant." Le ton s’était fait blessant et la fillette de douze ans s’exécuta.
Sur le bûcher la femme venait de mourir, dans la souffrance et la solitude. Sa mère lui avait expliqué le crime impardonnable de cette femme et pourtant la petite Elisabeth sentait qu’aucun être ne méritait ce châtiment.



"Elisabeth, votre comportement lors de ce bûcher a été inadmissible ! Je vous l’ai déjà répété, vous ne devez jamais, au grand jamais, laisser votre visage ou votre comportement trahir vos réels sentiments ou pensées. Et ce dans un seul but qui est ?"
"De ne pas montrer mes faiblesses à ceux m’entourent, car parmi eux, certains pourraient s’en servir pour me nuire ou me contraindre." Récita la fillette. Naturellement qu’elle connaissait par cœur ces principes et elle avait d’ailleurs effacer de son visage tout sourire candide d’enfant, toutes traces de compassion, de pitié ou d’humanité, pour ressembler de plus en plus à sa mère.
"Mais mère quelqu’un est mort et elle a beaucoup souffert, n’est-il pas normal d’être peinée par la perte d’une vie, même inconnue ?"
"Non, Elisabeth, il n’est pas normal d’être peinée par la perte d’une inconnue. Et même en ce qui concerne la mort d’un être cher, en public vous devez veillez à rester digne. Auquel cas vos adversaires ne pourront ni colporter d’infamie, ni vous faire une peu plus sombrer dans votre peine."

…*


Depuis combien de temps était-elle stoïque face à lui ? Ayant l’audace de soutenir son regard, elle comprit qu’elle avait bien saisit les propos de l’Administrateur.
Elle passa sa main sur sa robe impeccable d’un geste vif, comme pour enlever d’invisibles traces, mais c’était surtout pour se donner de la contenance.

"Je propose de nous asseoir pour poursuivre la conversation." Certains mots s’étaient serré dans sa gorge, ce qui avait tout de même laissé transparaître une certaine émotion suite à l’annonce assez peu délicate que venait de lui faire Lorenzo. Mais il avait raison, il n’y avait probablement pas de bon moyen d’annoncer la mort de quelqu’un à sa famille.

Même si ses dires étaient restés cordiaux, elle ne laissait toutefois pas le choix à l’homme qui se trouvait là. Elle prit la direction du confortable canapé et crut un moment qu’elle n’allait pas pouvoir l’atteindre. Son cœur battait trop vite et elle avait du mal à respirer, comme si l’air dans la pièce s’était fait rare. Elisabeth essaya ne rien laisser paraître, finalement, elle s’assit aussi sereinement que possible du moins en apparence. Elle invita l’Administrateur à en faire de même dans le fauteuil se trouvant face à elle, tout aussi confortable. Elle n’avait pas voulu s’asseoir pour se ménager, même s’il était clair qu’elle ne se sentait pas bien. Lorsqu’ils étaient debout, c’était Lorenzo qui était le plus près de la porte, lorsqu’ils prirent place comme elle le souhaitait, elle pouvait lui couper sa retraite et l’empêcher de partir avant qu’il ne lui ait dit tout ce qu’elle voulait savoir.

Le visage fermé, elle reprit la parole.
"Je vous écoute."
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Lorenzo Maestriani
Mort(e)
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MessageSujet: Re: Une vie disparait, une autre renait...   Une vie disparait, une autre renait... Icon_minitimeLun 28 Juin 2010 - 22:12

Lorenzo était resté stoïque depuis qu'il avait prononcé le dernier mot qui avait scellé son annonce de la mort d'Adrien, la mort définitive du mari de la femme, devenue veuve, qu'il avait en face de lui. Il se serait attendu à de nombreuses réactions, la plus légitime étant bien entendu la détresse, la tristesse, le désespoir d'une telle perte. Il se serait attendu à ce qu'elle éclate en sanglots, qu'elle hurle même contre toute la peine du monde qui venait de s'installer sur son dos. Mais il s'était trompé, les larmes ne s'étaient pas déversées de ses yeux comme un torrent impétueux et sauvage. Cette femme était forte, courageuse et apparemment solide. Une femme comme ça ne pleurait surement pas, peut-être alors aurait-elle pu céder à la colère. Après tout elle aurait très bien pu lui en vouloir d'être là où son mari aurait du se tenir à présent, enfin peut-être un peu plus près, puisque lui aurait été dans ses bras et ils auraient vécus un moment heureux tous les deux, ou plutôt tous les trois, avec Alexandrine. Mais ce n'était pas le cas, et c'était bien Lorenzo qui se tenait devant elle. A cause de cela elle aurait très bien pu tenter de le gifler, de l'insulter de tous les noms, mais il n'en avait été rien. Il n'y avait pas eu le moindre sentiment trahissant sa réaction, pas le moindre mouvement, pas le moindre son.

Le silence en devenait presque gênant. Non pas que Lorenzo se sentait gêné de rester là devant elle, mais il n'allait pas non plus faire le pied de grue toute la journée devant une statue de marbre. Il avait beaucoup à faire depuis que le Chapitre de l'Oracle était terminé, dont notamment s'occuper des obsèques du Vicomte et organiser davantage la reconstruction de Forbach. Il y avait tant à faire qu'il ne pouvait se permettre d'attendre les bonnes volontés d'une veuve, au combien charmante et agréable, mais apparemment devenue muette. Puis enfin le marbre se mit à bouger, une main glissa sur la robe avant qu'elle n'ordonne, d'une manière très courtoise, au Comte de s'asseoir en face d'elle dans un confortable fauteuil. Sachant qu'il était venu pour cela de toute manière, il ne dit rien et s'installa sans quitter des yeux la Vicomtesse, à la recherche d'un quelconque signe de ce qu'elle pouvait ressentir, mais pour le moment rien ne transpirait, même pas une infime perle. Cette femme gardait le contrôle d'elle-même jusqu'à un degré frisant l'incroyable. Adrien d'Hasbauer avait vraiment une épouse aussi capable que lui, qui serait surement à la hauteur pour prendre sa suite dans les responsabilités qui étaient celles du Vicomte, à tout point de vue.

Elle l'invita ensuite à parler, d'un bref mais très explicite « Je vous écoute » qui voulait tout dire. Le Comte sembla hésiter un instant, se demandant par où il devait commencer, puis il décida de commencer par le début. Aussi, il prit la parole, d'un ton calme, serein, neutre :


« - Tout a plus ou moins commencé le soir où j'ai fais demander votre mari dans mon bureau. Il fallait que nous parlions de l'Oracle. Comme vous le savez, j'étais la seule personne encore sceptique sur ses réelles intentions et je voulais les partager une fois encore avec votre mari. »

Il marqua une pause.

« - Toutefois, je voulais le mettre en garde également. Je n'aurai jamais toléré que l'Oracle ne réussisse un quelconque de ses plans, qui que fut la personne dont elle possédait le corps. Néanmoins, étant donné qu'il s'agissait de votre fille, qui n'avait pas encore eu la joie de vivre la vie comme nous l'avons vécu, je voulais également discuter d'un détail avec le Vicomte. »

Il jeta un regard vers la fenêtre puis fixa à nouveau Elisabeth et continua :

« - Je l'ai prévenu que si l'Oracle venait à révéler une quelconque nature démoniaque, il me faudrait agir en conséquence. Toutefois, j'acceptais également de faire attention à votre fille lors de la capture et réaliser mon coup de filet tout en épargnant Alexandrine, même si cela était, au fond, très risqué. J'étais prêt à prendre ce risque. Néanmoins, il était clair que l'Oracle ne quitterait pas le corps de votre fille de bon gré. Il a donc fallu que nous la forcions à le faire. J'avais prévenu votre mari sur les risques, et nous étions tous les deux exposés. Dans le feu de l'action, l'Oracle a pris possession de votre mari et, comme nous l'avions convenu, j'ai mis fin à la menace de l'Oracle. »

Il laissa les quelques mots tomber en suspens.

« - Cela m'a énormément couté de le faire. Je sais que vous auriez préféré que nos rôles soient échangés, mais nous n'avions pas la main sur les évènements. Nous étions juste conscients que l'un de nous deux ne survivraient pas au sauvetage d'Alexandrine. »
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MessageSujet: Re: Une vie disparait, une autre renait...   Une vie disparait, une autre renait... Icon_minitimeVen 2 Juil 2010 - 11:16

Et le récit commença…

*…

Elle était assise, un peu perdue, en face d’elle se tenait l’homme avec qui elle allait passer le reste de sa vie. Il était plus vieux qu’elle, mais il avait dans son regard et dans ses gestes toute la douceur du monde à son égard. Du moins en avait-elle l’impression. Lorsqu’il avait soulevé son voile tout à l’heure dans l’église, la peur qui l’étreignait depuis l’annonce de ce mariage s’était envolée. Et lorsque ses lèvres s’étaient posées sur les siennes, elle avait su qu’elle pourrait tout faire pour cet homme quoiqu’il lui demande. Cela était effrayant en un sens, c’était si rapide et ses sentiments étaient si violents et inattendus.

Il vint s’asseoir à ses côtés, elle le suivit du regard, pleine d’interrogation. Sa mère lui avait plus ou moins expliquer, mais elle n’arrivait à se faire une idée précise de ce qui allait se passer maintenant.
Du dos de sa main, il frôla sa joue, ce léger contact provoqua un frisson qui remonta le long de son échine. Elle n’avait pas tremblé de peur, c’était autre chose, quelque chose qu’elle ne connaissait pas, pour une raison très simple, elle n’avait encore jamais ressenti une telle chose.
Et lorsqu’à nouveau ses lèvres se posèrent sur les siennes et que la main de l’homme parcourut son dos, ses joues s’empourprèrent. Il l’attira contre lui dans une douce étreinte et elle se blotti au creux de ses bras. Elle se demanda s’il avait déjà tenu d’autre femme de cette manière dans ses bras, pensée furtive qui s’effaça lorsque les lèvres de l’homme se posèrent dans son cou.
La délicatesse des gestes et des mots d’Adrien firent qu’il n’y eu aucune peur, aucune hésitation, aucune question sans réponse, aucune résistance de sa part.

Et comme le voulait la tradition, au matin, elle n’était plus une enfant et par là même, elle était officiellement devenue la femme du Vicomte Adrien d’Hasbauer.

…*


Au fils des paroles, Elisabeth réalisait qu’Adrien lui avait menti, mais plus important, elle réalisait également que plus jamais il ne franchirait cette porte, plus jamais elle ne sentirait le doux contact des ses lèvres sur les siennes et plus jamais elle ne pourrait se blottir dans ses bras.
Son cœur ne pouvait battre plus vite alors il explosa, du moins c’était l’impression qu’elle eut lorsque la douleur envahit son thorax. Les larmes embrumèrent son regard, mais elle s’interdisait de se laisser aller.

Les derniers mots de Lorenzo tombèrent comme un couperai, il était certain qu’elle aurait préféré que ce soit lui qui ne revienne pas de cet événement. Mais d’après le récit que lui avait fait l’Administrateur, elle était certaine qu’il n’aurait pu en être autrement. D’une part parce que les êtres comme Lorenzo Maestriani étaient des lâches assoiffés de pouvoir – elle réalisa en ayant cette pensée qu’elle n’était pas juste avec cet homme – et d’autre part parce qu’Adrien avait un tel sens du devoir qu’il n’aurait laisser personne se sacrifier à sa place… et surtout pas elle. Voilà pourquoi il ne lui avait rien dit – mais cela restait un mensonge.

Elle porta la main à son cœur, la douleur était de plus en plus insupportable, elle guettait encore le moindre bruit venant du couloir, pour pouvoir l’entendre arriver… même si elle savait qu’il ne reviendrait plus. Après tout quel intérêt Lorenzo aurait-il eu à lui annoncer la mort de son mari si cela n’avait pas été la vérité ? Aucun ! Et il avait ramené Alexandrine.

"Où est-il ?"
Ces quelques mots, elle avait mis du temps à les prononcer. Elle avait fait un effort et serré l’accoudoir du canapé au point que ses phalanges deviennent blanches pour oublier sa douleur et poser sa question.
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Lorenzo Maestriani
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MessageSujet: Re: Une vie disparait, une autre renait...   Une vie disparait, une autre renait... Icon_minitimeLun 5 Juil 2010 - 19:56

Le récit avait plutôt été long et Lorenzo s'était efforcé de laisser paraître un semblant de tristesse. La mort du Vicomte ne l'affectait pas outre-mesure mais il fallait bien donner le change, ce à quoi il était rompu avec les apparences qu'il fallait tenir à la Cour. Pour dire, il semblait plus triste que la femme qui venait de perdre son mari. Comme il le pensait, la veuve d'Hasbauer était bien plus forte que ne l'aurait jugé n'importe qui du premier regard. Cette femme inspirait le respect par la nature même de son regard, et ça ceux qui le croisaient le comprenaient bien assez tôt, peut-être même souvent à leurs dépends. Cette idée, qui effleura Lorenzo pendant son résumé de ce qui c'était passé il y a, à peine, plusieurs dizaines de minutes maintenant, lui avait décroché un sourire intérieur qu'il s'était bien gardé de ne pas dévoiler. Il se laissa aller à s'imaginer conquérir la belle veuve, quel jeu fantastique cela pourrait être de jouer cet ignoble jeu pour passer une nuit avec elle dans ses bras. Ce petit amusement était pure utopie, ou alors pratiquement impossible, et il avait peu de chances d'y arriver. Il avait peut-être encore moins de chances d'y arriver maintenant qu'Adrien était bel et bien mort... C'était blasant... Une belle femme comme elle ne désirerait surement plus aucun autre homme après cette histoire, il y avait pourtant encore largement matière à désirer et aimer chez la Vicomtesse. Oh et puis qu'importe, il n'y avait pas que cette femme à Forbach. Cette ville regorgeait de femme aussi belle qu'intelligentes, voir fatales, ce qui en était davantage excitant, à vrai dire.

Et le prix le plus convoité de tous ces trophées était la Comtesse de Sarrebourg, non pas par son titre, ni son passé, mais bel et bien ses actes et sa manière d'agir. Cette femme était tout ce qu'un homme de sa trempe pouvait rêver de conquérir : l'indomptable étalon que tout cavalier rêve de maîtriser et chevaucher, la tumultueuse rivière que tout explorateur rêve de descendre sans chavirer, l'inimaginable territoire que tout explorateur rêve de découvrir. Oui, Alicia de Sarrebourg suscitait toute son attention, et il s'était juré de la faire sienne. Cela ne tarderait pas, il commencerait bientôt les premiers pas d'une danse langoureuse qui s'achèverait sur son abandon total au sein de ses bras. Elle pourrait résister, peut-être, mais elle ne pourrait rien contre ce rythme enivrant et envoûtant qui l'attirerait inexorablement vers lui. Et comme toutes les femmes, elle finirait par céder, comme toutes les femmes, elle craquerait, comme toute les femmes, il la ferait sienne malgré toutes les barrières qu'elle tenterait d'élever et qu'il détruirait une à une, sans aucune difficulté, avec juste quelques regards et quelques mots justement prononcés. Et si les rumeurs qui courraient sur la Comtesse étaient vraies, cela n'en serait que plus facile, ce qu'il ne désirait pas vraiment, car le jeu faisait tout l'intérêt de la chose, parfois plus que la récompense...

Il se reconcentra sur la Vicomtesse lorsqu'il eut fini ses quelques mots concernant la mort du Vicomte et attendit. La jeune femme semblait enfin montrer quelques signes de tristesse. Il était temps ! Lorenzo avait presque failli croire que cette femme était un véritable roc. Mais ce n'était pas le cas. Elle montrait les premiers signes de faiblesse et il ne doutait pas qu'elle finirait par céder. Elle attendrait d'être seule, ne s'autorisant même pas de partager sa douleur avec ses enfants, non elle pleurerait seule, car il y avait les apparences, et elle se devait de se montrer forte, même au cœur de la pire des tourmentes, même au cœur de la nuit la plus profonde sans la présence réconfortante de son mari pour l'aider. Elle devait être forte pour deux maintenant qu'il n'était plus là, ou du moins le faire croire, et cela impliquer ne pouvoir pleurer que si elle était seule. Elle finit par lui demander, non sans mal, où il se trouvait actuellement. Sans ciller, il répondit :


« - J'ai demandé à des Inquisiteurs de le faire porter à l'Eglise pour le préparer. Vous êtes bien sûr libre de gérer vous même les funérailles de votre mari, sachez toutefois que je les prendrais totalement à ma charge, comme maigre compensation pour le don qu'il nous a tous fait. »

Marquant une courte pause, il rajouta :

« - Si vous voulez disposer du corps, j'ai donné des ordres pour que tout soit fait selon votre volonté. »
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Elisabeth d'Hasbauer
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Elisabeth d'Hasbauer


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MessageSujet: Re: Une vie disparait, une autre renait...   Une vie disparait, une autre renait... Icon_minitimeSam 10 Juil 2010 - 18:51

Où était-il à présent ?

*…

"Arrête, je ne veux pas entendre un mot de plus ! Ce que tu me dis est une infamie !"
Elle se cacha les oreilles avec les mains pour couper court à la discussion et aux mots prononcés par son mari qu’elle ne voulait entendre.

Il s’approcha doucement pour s’assoire à ses cotés, il saisit ses poignets et abaissa doucement ses mains parce que c’était nécessaire de poursuivre. Cela elle le savait autant que lui, c’était pour cela qu’elle n’avait pas opposé de résistance à son aimé lorsqu’il avait libéré son ouïe.


"Je suis un sorcier, mon amour ! Tout ce que tu pourras dire ne changera rien. Je ne t’oblige pas à renier tes croyances, mais je voudrais que tu découvres cette partie de moi également."
Elle avait soutenu son regard pendant qu’il avait proféré ces paroles, tout en pensant que ce n’était pas possible, les sorciers étaient des monstres, des démons qui se vouaient au mal et à la torture des pauvres gens. Adrien n’était pas comme ça, si elle ne devait avoir qu’une certitude dans sa vie, c’était celle là !

Elle se leva furieuse.

"Tu dois arrêter ! Pense à moi et à notre enfant, quel avenir tu nous offres ? Celui d’un danger permanent !" Elle savait être convaincante et avoir les mots qu’il fallait voir même qui blessaient.
Son mari baissa la tête et une culpabilité sans précédent l’envahit. Décidément, cet homme ne pouvait être un enfant du Diable ! Ce fut à son tour de détourner la tête tout en passant la main sur son ventre qui s’arrondissait.

Visiblement, Adrien aurait voulut attendre encore un peu avant de lui avouer cela, mais si elle souhaitait le rejoindre, elle devait visiblement commencer à apprendre maintenant… Mais il lui laissait le choix.


"Je suis désolée, tu as raison, je serais une bien piètre personne si je t’empêchais d’être complètement toi." Son ton reflétait sa culpabilité. "Même si l’idée me fait très peur, j’accepte de découvrir un peu ton monde." Il était clair que l’idée de découvrir les bases de la sorcellerie ne l’enchantait guère ! Pourtant, elle avait accepté, parce qu’elle avait confiance en cette homme plus qu’en tous les gens qu’elle avait croisés ou côtoyés dans sa vie. Et même si cela devait ébranler sa foi et ce qu’elle connaissait du monde, elle était prête à suivre cet homme jusqu’en enfer pour peu qu’il le lui demande !

…*


Ces souvenirs amplifièrent son sentiment de tristesse, elle ne regrettait nullement son choix, c’était même le contraire et ce même en cet instant.

Le temps des paroles de Lorenzo, elle avait porté sa main à son visage pour la placer devant son regard. Allait-elle laisser aller le flot de ses larmes ? Non, pare que dit l’homme insignifiant qui se trouvait en face d’elle la blessa. Aussi lorsque sa main glissa jusqu’à ses genoux, elle était redevenue stoïque. Sa mère avait raison, il ne fallait pas que des hommes comme cet arriviste puisse la voir faible. Elle se leva calmement et alla tirer la sonnette, ce faisant, elle prit garde ne pas quitter l’Administrateur des yeux. Elle espérait que cela le mettrait suffisamment mal à l’aise pour qu’il ne fasse pas un mouvement. Naturellement, elle savait pertinemment à quel genre d’homme elle avait à faire, aussi,s’il n’avait pas bouger, c’était probablement qu’il n’en voyait pas l’intérêt.

Lorsque le serviteur arriva, elle avait eu le temps de se rasseoir, sans un regard pour l’homme, elle lui intima cet ordre :
"Trouver moi, le second de mon mari, qu’il vienne ici séance tenante !"

Lorsque le domestique fut dehors, elle s’adressa de nouveau à Lorenzo.
"Je vous remercie de votre sollicitude, mais garder votre argent. Je veillerais à tout organiser selon ses volontés." Son ton était poli, voir presque cordiale, naturellement, elle n’était pas dans cet état d’esprit, anéanti aurait été un terme juste. Ce elle aurait eu besoin, c’était de fondre en larmes, de gifler Lorenzo parce qu’il avait oser lui survivre. Mais il y avait dans la chambre du fond, une petite fille qui allait subir une autre épreuve et elle se devait de tenir tête à Lorenzo si elle voulait garder le respect qui lui était du.

Elle se leva, coupant court à toutes réplique possible de la part de cet homme, elle ne voulait pas de son argent, elle ne voulait pas qu’il ait une quelconque chose à voir avec sa famille jusqu’à la fin de ses jours !
"Je vous remercie de m’avoir ramener ma fille et vous laisse aller retrouver votre semblant de pouvoir et les pions qui gravitent autour de vous en espérant avoir des miettes !"
Malgré des paroles dures, son ton était resté cordiale, mais elle ne voulait pas que Lorenzo Maestriani la sous-estime, elle connaissait les affres du pouvoir et lui signifiait qu’il n’était plus dans son intérêt d’approcher sa famille !
Et pourtant, elle se sentait tellement vide et lasse de tout cela... qu'est-ce qui pouvait encore compter quand lui n'était plus là ?
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Lorenzo Maestriani
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MessageSujet: Re: Une vie disparait, une autre renait...   Une vie disparait, une autre renait... Icon_minitimeVen 16 Juil 2010 - 10:44

Cette entrevue commençait à s’allonger plus que nécessaire. Lorenzo ne trouvait plus du tout la Vicomtesse amusante, elle était trop transparente, trop prévisible. Il n’y avait aucun plaisir à tenter de deviner ses actes, à essayer de la faire fléchir. Tout était couru d’avance avec elle, pas comme avec la Comtesse. Cette dernière était un trésor d’impétuosité et, surtout, imprévisible. Cette femme donnait l’impression de ne jamais se mouvoir de la même façon. Un jour vous auriez pu obtenir ses faveurs avec une caresse subtile, le suivant, la même chose ne fait plus aucun effet, voir peut-être même l’effet inverse. Ce combat, en incessant mouvement, était passionnant. Chaque nouveau jour était le témoin d’une nouvelle stratégie à mettre en œuvre pour continuer à conquérir davantage de terrain. Il ne fallait pas en céder une miette, ne pas reculer, mais, au contraire, continuer à avancer, même d’un petit pas, pour, progressivement, l’amener là où on le voulait. Nul doute qu’elle savait déjà ce qu’il avait derrière la tête, mais Lorenzo comptait si bien jouer, que même si elle en avait conscience et qu’elle désirait lutter, elle finirait par succomber, et cela était bien plus passionnant que cette pathétique discussion avec Elisabeth d’Hasbauer, veuve transie d’amour pour un mari mort pour « la bonne cause ».

Bien sur il avait tenté de rehausser le niveau, de faire d’Adrien un martyr, mais cela sonnait faux. Non pas qu’il mentait mal, loin de là, mais cela ne donnait rien d’intéressant à la scène. La Vicomtesse le haïssait déjà avant et la mort de son mari ne changerait rien à la donne. Il n’y avait rien qu’il puisse faire pour cela. Pour elle, il n’avait rien d’un héros, et il était d’accord sur ce point. C’était Adrien le héros, mais il était mort, et c’était lui qui avait ramené la fillette. Elisabeth ne serait jamais dupe, mais le peuple, lui, l’était, et c’était tout ce qui comptait réellement dans cette histoire. Qu’importe les Vicomtesses veuves épleurées et gorgées de rancœur, elles n’étaient pas, et de loin, sa priorité. Il ne réagit même pas lorsqu’elle sembla céder à la tristesse ou à tout autre sentiment. Ce n’était plus intéressant, ce n’était pas intéressant. La Vicomtesse vivrait dans son monde désormais, seule sans son mari pour l’aider, les temps seraient durs pour elle, et peut-être n’y survivrait-elle pas mentalement. Sa fille et son fils l’aideraient à s’accrocher à la raison, mais seraient-ils suffisant ? C’était peut-être la seule chose intéressante concernant la veuve d’Hasbauer dans les prochains temps. Serait-elle en mesure de garder la raison ou non ?

Alors qu’elle s’était levée pour aller tirer la sonnette dans le but d’appeler un serviteur, il n’avait pas bougé non plus. La fin de cet intermède était proche et c’était tant mieux. Elle vint se rasseoir tranquillement, et le serviteur entra quelques dizaines de secondes plus tard. Il écouta la Vicomtesse exercer une autorité quelconque sur ce dernier, exigeant la présence du second du Vicomte, surement pour régler il ne savait quelle affaire, surement en liaison avec l’enterrement. Cela n’était de toute façon plus ses affaires. Il ne fut pas davantage surpris de la voir refuser sa proposition financière, fière comme elle était, il ne lui restait maintenant que cela. Il ne prit même pas le temps de dire quoique ce soit pour la forcer, Lorenzo n’était pas homme à refaire une même proposition deux fois de toute façon, et, qui plus est, il savait qu’elle ne cillerait pas d’un pouce. Il se leva à sa suite et prit, avec beaucoup de délectation, la dernière volée de la Vicomtesse de face. Un léger rictus s’afficha alors sur son visage alors que ses iris plongeaient dans ceux d’Elisabeth.


« - Vous seriez étonnée de savoir que mon pouvoir n’a rien d’illusoire, et ce, sur tous les domaines. Ne songez même pas à avoir un quelconque avantage par rapport à moi, sur n’importe quel plan, vous n’en n’avez pas, tout comme votre mari n’en avait aucun. »

Avant de passer la porte, il se retourna et la fixa à nouveau.

« - Le pouvoir ? Je ne l’ai pas. Mais ne criez pas victoire, j’ai bien mieux. Les pouvoirs. »

Avec un sourire presque mauvais, il se retourna et passa la porte sans un mot de plus. Les salutations n’étaient plus de rigueur.
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MessageSujet: Re: Une vie disparait, une autre renait...   Une vie disparait, une autre renait... Icon_minitimeMar 20 Juil 2010 - 18:35

La porte se referma sur l’Administrateur. Il s’était mépris sur ses paroles, mais elle n’en avait que faire. Sa réponse cependant laissa entrevoir son point faible… mais qu’importe, l’homme qui venait de partir n’existait déjà plus à ses yeux en cet instant. Elle s’installa au secrétaire, poser dans un coin de la pièce, commençant la première des deux lettres qu’elle voulait rédiger.

*

Elle rentra la première enlevant cette cape qui lui donnait une sensation de brûlure intense. Elle la mit dans l’âtre et avant que son mari ait pu esquisser un geste, alluma le braisier. La cape blanche flamba, signe d’une colère qu’elle ne prendrait plus le soin de masquer.

"Tu n’aurais pas du faire ça ! " dit-il calmement en posant sa propre cape sur les épaules d’Elisabeth.
"Ah, oui ? Et pourquoi ? Je n’en veux plus de cette vie ! Je veux qu’on parte, on ne leur doit plus rien, ni à cette ville d’ailleurs !"Répondit-elle avec toute la colère dont elle savait parfois faire preuve. L’Oracle leur avait menti ! Et pire encore, Alexandrine était toujours au main de ce …démon, est-ce que c’était le bon terme ? Oui sans nul doute à présent !
C’était la magie qui était à l’origine de tout ça, elle ne voulait plus jamais avoir à faire à elle, jamais ! Ce qu’elle voulait c’était retrouver sa famille et partir, aussi loin que possible !

Il déposa un baiser sur son front alors qu’on frappait à la porte.

"Je dois y aller, je vais cherche notre fille, mais avant promet moi de prendre soin de nos enfant et des nôtres."
"…"
"Promets, s’il te plait, mon amour." Cette phrase sonnait comme une supplique aux oreilles d’Elisabeth.
"Je te promets." Céda-t-elle en desserrant à peine les lèvres.
"Je t’aime pour toujours, mon amour !" Il lui donna un dernier baiser, de ceux à vous couper le souffle, avant de partir sans se retourner.
Il allait récupérer Alexandrine, il l’avait promis. Elisabeth le suivit du regard lorsqu’il franchit le parvis du château à grandes enjambées. Elle attendrait leur retour à cette même fenêtre.

*


Elle posa le cachet portant les armoiries de la famille Hasbauer pour sceller la lettre. Et nota en faisant preuve de mille précautions : A l’intention de Europe Eléonora-Sun. Elle passa ensuite au second courier. Comme pour le premier, elle ne chercha pas ses mots, elle n’avait pas vraiment le temps et de toute façon, elle était tellement roder au protocole que cela en devenait naturel. Aussi, elle veilla toutefois à ne pas être trop brusque dans son annonce ni dans ses demandes.
Elle avait presque finit lorsqu’on frappa à la porte, elle laissa l’homme entrer. Il passa tout d’abord la tête timidement, pour voir s’il pouvait franchir le seuil. Elisabeth lui fit signe de la main d’entrer dans le salon.

Elle termina sa missive et fit signe à l’homme de s’asseoir. Elle cacheta la lettre et inscrivit le nom du destinataire au verso.
Puis elle prit place face à l’homme. Le regard de la dame était vide, d’ailleurs depuis la terrible révélation qu’on lui avait faite tout à l’heure, c’était comme si elle n’existait plus, comme si tous ses faits et gestes lui étaient étrangers, comme si c’était quelqu’un d’autre qui faisant tout ça…
"Je suis désolée, j’ai une bien mauvaise nouvelle Adrien est mort…" Elle serra les dents, ne pouvant continuer sa phrase.
"Alexandrine ?" s’enquit l’homme.
"Elle va bien elle se repose dans sa chambre, elle n’a pas encore repris connaissance." Elle fit une pause, l’homme semblait affecté, mais visiblement il y avait autre chose.
"Vous n’êtes pas obligé d’accepter, mais je voudrais que vous m’aidiez à organiser la veillée funèbre et l’enterrement. Je ne peux laisser ma fille et je ne peux lui imposer tout cela. Le ferez vous ?"
L’homme se mit à genou à la manière d’un chevalier prêtant serment.
"J’étais loyal à votre mari, comme il l’a été envers moi. Je le serais tout autant envers vous soyez-en certaine !"
Cette situation mit Elisabeth mal à l’aise, sans trop qu’elle sache exactement pourquoi. N’était-ce pas la réponse qu’elle attendait ? Et puis, il n’y avait aucune fougue, il ne lui faisait pas une déclaration, du ton de sa voix se dégageait juste de la peine et la volonté d’être à la hauteur de la confiance qu’Adrien avait placé en lui.

"Je vous remercie. Le co…"
Elle laissa une larme couler le long de sa joue, ne pouvant poursuivre sa phrase.
"Il a été transporté à l’Eglise, je souhaiterais que vous preniez les dispositions pour que la veillée funèbre se passe dans nos appartements… mais pas dans notre chambre !" s’empressa-t-elle d’ajouter.
"La chambre bleue fera l’affaire, je vous laisse le soins de vous occuper de tout et je teins à ce qu’elle soit public. J’aimerais également que vous fassiez porter ces lettres. Pour la première délégué un messager pour qu’elle arrive au plus tôt en Bourgogne et la second, confier la à quelqu’un de chez nous, elle est pour Europe, je ne veux pas qu’elle apprenne la nouvelle par la Vox Populi !"

Il allait sans dire, qu’elle restait ici pour veiller sur sa fille ! L’homme se leva, mais fit volte face avant d’atteindre la porte.
"Je m’excuse, mais votre mari m’avait confié quatre lettres si jamais ce jour arrivait. Celle-ci est pour vous et je pense que c’est également à vous que je dois confier celle-ci."
Surprise et muette, elle prit les lettres qu’on lui tendait et l’homme partit. Elle regarda alors, ne pouvant se résoudre à ouvrir la lettre qui portait son nom, elle reporta son attention sur l’autre adressé au habitant de la ville. Elle alla les ranger précieusement dans son secrétaire avant de prendre la direction de la chambre d’Alexandrine. Mais avant même qu’elle ait pu atteindre le couloir qui y conduisait, ses jambes la trahirent et elle se retrouva assise à terre.
Elle ferma les yeux, sentant la douce étreinte des bras puissants de son mari. Lorsqu’elle voulut appuyer sa tête comme son torse, elle bascula ne rencontrant que la froideur du sol sans vie… C’était cela à présent sa vie, étreinte glacée d’un cœur qui avait cessé de battre.

Combien de temps était-elle restée là ? Elle ne sortit de sa léthargie que lorsqu’elle perçut un infime mouvement dans la chambre de sa fille, elle se mit alors à courir comme si sa vie en dépendait – ce qui était probablement le cas.
Elle prit doucement sa fille dans ses bras.
"Chut, ma chérie, tout va bien, c’est fini je suis là, mon cœur."
Des larmes coulèrent alors sur ses joues, elle ne savait pas si elle pleurait la perte de son amour défunt ou la joie de sa fille de nouveau avec elle parmi les vivants.

- TERMINE -
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