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 Les absents ont toujours tort ? [II/II]

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Europe
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Europe


Les absents ont toujours tort ? [II/II] Vide
MessageSujet: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeLun 2 Avr 2012 - 0:21

Il était près de minuit lorsqu’une explosion retentit dans une des ailes du château de Frauenberg, générant un bruit détonnant qui fit sursauter tous les occupants des lieux. La cheminée principale du Grand Salon, celle-là même devant laquelle la sorcière Alicia Maestriani était assise le jour de son arrestation ratée, se mit à vomir un tourbillon de cendres noires dans l’immense sale aux boiseries impeccables, à la vaissellerie raffinée, et où des dizaines de nobles forbachois faisaient la causette comme de coutume. Tout fut repeint en noir instantanément par l’effet de ce poudroiement sombre. Des murmures choqués retentissaient déjà dans l’assistance lorsque, la poussière occulte se dissipant, apparut une silhouette debout sur la plus grand table en bois noble de la pièce.

Cette personne n’avait plus été vue en public depuis le soir de la Messe de Minuit. Pourtant, d’aucuns auraient pu reconnaître entre mille sa chevelure d’une teinte si caractéristique. Europe se fendit d’un sourire de rapace.


"Inutile de trembler de la sorte, mes bons messieurs et dames!" s’exclama-t-elle d’une voix forte.

Elle n’était pas ici ce soir pour laisser parler sa rancœur personnelle. Pourtant, l’occasion était trop belle. La Grande Prêtresse ignora superbement les accusations de sorcellerie volant en tout sens et les quelques personnes se précipitant hors de la salle. Du haut de son perchoir elle se pencha vers un anonyme courtisant médusé à proximité.


"Tiens? Mais tu me dois de l’argent toi!" Sa main vola dans les airs, ses gestes décrivant une brève chorégraphie saccadée. Grâce à la conjonction des trois grimoires infiniment puissants en sa possession, les sorts de base tels que l’Envoûtement pouvaient être exercés avec une facilité presque négligente. Et c’est ainsi que le courtisant effaré entreprit contre sa volonté une course à reculons, jusqu’au moment où son pied heurta un socle de guéridon et l’envoya valser en arrière pour aller atterrir sur un lourd fauteuil rembourré, lequel se renversa sur des meubles précieux et arracha un rideau de velours sombre.

La scène à ses yeux était comique, Europe éclata de rire tandis qu’un mouvement de foule se déclenchait dans les cris. Les nobles apeurés coururent en masse vers la sortie, appelant la milice et les inquisiteurs de la voix. Quelques-uns d’entre eux étant déjà présents sur les lieux, la Collégiale fut rapidement prévenue.

Pendant ce temps la Grande Prêtresse ne fit qu’ajouter au vacarme en invoquant un Tempestaire. Une tempête d’intérieur se déclencha au sein de l’édifice en dispersant la pulvérulence des cendres, renversant allègrement des tables, de la porcelaine fine, des objets en fonte; bref, quoi que ce fut qui produise un maximum de bruit, afin d’exciter la peur des fuyards. Une fois le Grand Salon redécoré à son goût, et que n’importe quel psychologue aurait traduit comme la révélation visuelle d’une personnalité frustrée, Europe décida de passer aux autres pièces et se promena dans le château en brandissant les bras, des objets volant en tout sens sur son passage grâce à l’action des violentes rafales. Lorsqu’elle fut parvenue aux Appartements des nobles, elle prit un plaisir malin à ouvrir avec brusquerie les portes dans une détonation claquante, et arracher des cris aux individus en pleins ébats à cette heure avancée de la soirée. Elle se demanda vaguement si elle tomberait nez-à-nez avec Amaël Loewenstein, à qui elle se ferait un plaisir d’apprendre la vie.

Quelques hommes plus courageux ou fous que les autres, tentèrent sporadiquement de se jeter sur elle rapière en main afin de l’empêcher de nuire. Europe défenestra l’un d’eux avec un soupir. Elle força du deuxième à couper à ras les parfaites anglaises de sa perruque blonde avec sa propre épée. Puis la sorcière se lassa de cette dépense d’énergie et se contenta de disparaître, avec un rire tonitruant, à travers tous les couloirs, portes, escaliers, et pièces possibles et imaginables, chaque fois qu’un poursuivant faisait mine de la rattraper, tandis qu’au dehors du château Forbach était en ébullition.
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David Geisler
Sergent
Sergent
David Geisler


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MessageSujet: Re: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeDim 29 Avr 2012 - 17:03

C'était une nuit tiède, faisant suite à ces journées de printemps apportant les premières bouffées de chaleur. Tandis qu'à l'intérieur du château une énième réjouissance battait son plein, David était assis sur un muret en bordure des jardins, avec les laquais, soubrettes et chambrières, goûtant la douceur du soir sous une tonnelle. Le château était toutes fenêtres ouvertes grâce à la température clémente; ils pouvaient entendre la musique filtrant jusqu'ici, leur procurant une champêtre ambiance sonore. David n'aimait pas trop les nobles mais cela ne l'empêchait pas de rendre ponctuellement visite à ses amis domestiques de Frauenberg. Il restait alors avec les roturiers, là où il se sentait le mieux.

La quiétude de la soirée fut brusquement rompue par un bruit de détonation. Peu de temps après, ils entendirent des cris et un grand remue-ménage tandis que des silhouettes s'enfuyaient en tout sens dans la nuit. David abandonna ses compagnons et se précipita vers l'édifice, aux cris retentissants de "Europe à Frauenberg! La sorcière dans le château!". Il ne savait exactement ce que la fugitive était en train de faire, mais un chaos indescriptible régnait visiblement dans les lieux; il vit même des objets passer par les fenêtres sous la pression d'un vent violent, né de nulle part. La foule se précipitant en sens inverse l'empêcha d'arriver à temps dans le Grand Salon; lorsqu'il fut sur place, la sorcière était déjà partie, et continuait ses méfaits dans les étages.

Malheureusement pour elle, depuis les évènements de l'année passée, il se trouvait toujours une poignée d'Inquisiteurs en station à Frauenberg. David vit accourir une dizaine d'entre eux et leur demanda immédiatement si ils avaient prévenu la Collégiale, ce qui était le cas. Il approuva d'un hochement de tête, quelques instants distraits; il venait d'apercevoir la haute silhouette de Cassandra arrivant jusqu'ici.

Que faisait-elle là? Ce devait être un hasard. Elle était peut-être ici pour affaires; c'était une noble, après tout. David n'eut que quelques secondes pour décider du comportement à adopter. Il ne s'était pas retrouvé en face de Cassandra depuis le verdict de son procès, au terme duquel ils n'avaient évidemment pas été en bons termes. Or, un tel détail ne l'aurait pas dérangé si il ne fréquentait pas sa fille en secret depuis maintenant quatre mois... Avant même de songer à en parler à leurs parents respectifs, la rouquine et lui avaient sagement décidé d'attendre; mais leur relation perdurait et il devenait évident qu'il faudrait révéler le pot aux roses un jour...

Il fit son choix alors qu'elle parvenait à proximité. Il prendrait la direction des opérations, lui montrant ainsi qu'il en était parfaitement capable. Quitte à ce que cela revienne à bafouer quelque peu l'autorité de Cassandra.

"Elle est dans les apparemment des nobles. On tente une manœuvre d'encerclement" dit-il à ses troupes, le plus laconiquement possible.

Il n'attendit pas que quiconque ait l'occasion de lui rétorquer que la personne habilitée à leur donner des ordres ici était la Comtesse de Saint-Loup. L'aile où se trouvaient les chambres des nobles était une configuration assez simple, consistant grosso modo pour chaque étage, en un long corridor à chaque extrémité duquel se trouvait un pallier.

"Vous". Il désigna une fraction des personnes présentes -environ la moitié- pour prendre le pallier le plus proche. Celui qui les ferait arriver dans le dos d'Europe -potentiellement la position la moins dangereuse, par rapport au reste des effectifs qui débarquerait devant la sorcière, directement exposé à ses attaques.

"Le reste, vous venez avec moi"
. Dans le lot était comprise Cassandra et, remarqua-t-il, soeur Agathe, une carmélite de son âge qui était à ses yeux quelqu'un de fort sympathique. Il s'interrogea cependant sur les raisons de sa présence, et si il était judicieux qu'elle participe à un tel exercice de terrain... Heureusement, il y avait dans le lot plusieurs autres personnes, dont le vétéran Sigmund von Wädenswill sur lequel on pouvait compter. David leur fit un signe explicite et s'élança avec eux vers le pallier le plus éloigné de leur position actuelle, s'attendant déjà à ce que dans son dos, les protestations fusent. Au-dessus de leurs têtes, un vacarme assourdissant régnait dans les étages, dispersant une foule de nobles et de domestiques dans la plus grande confusion.
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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
Inquisiteur Général
Cassandra de Saint-Loup


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MessageSujet: Re: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeLun 30 Avr 2012 - 21:59

Le temps n’amenait pas Cassandra de Saint-Loup à être plus douce. Le peu de chaleur qui s’était dégagé de sa vie pendant les quinze années de son mariage s’était estompé, lui laissant pour seuls compagnons les horreurs de Forbach, les affronts de sa belle-famille et la vieillesse dans ses membres. Elle ne vivait pourtant pas en recluse, loin de là : pour s’occuper et tenter d’oublier qu’elle avait perdu Amaël pour toujours – et peut-être Narcissa – elle avait ouvert un salon littéraire, axé sur le religieux. Et c’était précisément la raison de sa venue dans le Château de Frauenberg. Elle y avait vécu, avant Rodez, avant l’exil, avant… de nombreuses choses. Le fils de la Maestriani la mettait mal à l’aise. De nombreuses fois, il avait entièrement renié sa mère et prouvé son attachement à la foi catholique. Toutefois, il n’était plus le même. Voir sa mère arrêtée et puis excommuniée l’avait changé, c’était un fait. Sans doute autant que le décès de son mari l’avait changée elle. Qu’aurait pensé la Maestriani de son fils catholique et solitaire ? Qu’aurait pensé Amaël de sa fille sorcière et amnésique ? Sa position au sein de l’élite de Forbach l’avait amenée à discuter avec Amaël Loewenstein quelques fois, rien de plus. Jamais rien de plus. Elle ne voulait pas se lier à la famille de celle qu’elle avait poursuivie. D’ailleurs, la Maestriani n’était plus qu’une ombre, un souvenir.

Le Château de Frauenberg était l’endroit rêvé pour se montrer et attirer quelques nouvelles dames à ses salons. Et puis, pour sa fille, Cassandra n’aurait jamais reculé devant les mondanités. Il fallait conserver à tout prix le rang sur lequel cette petite sotte d’Europe Eléanora-Sun – toute sorcière qu’elle soit – était venue cracher. C’était la raison pour laquelle Cassandra n’avait pas répondu à la convocation de son amie Sarah Geisler. Sa priorité, c’était sa fille, et son rôle dans l’Inquisition était celui d’un appui, dont Sébastien Garin n’avait pas besoin pour une simple missive.

Elle était en train de se demander comment envoyer paître poliment une jeune damoiselle en quête de lectures interdites et qui voulait rejoindre son salon pour mieux faire circuler les livres à l’index quand l’impossible se produisit. Europe – toujours en vie, pire qu’un cafard. Le culot monstrueux de la sorcière enragea instantanément Cassandra. Comment osait-elle se montrer en public, alors même que toutes les forces du comté étaient à sa recherche ? Plantant là son interlocutrice, Cassandra se rapprocha du centre de l’attention, faisant reculer les nobles à coups de canne discrets, qui auraient pu – avec beaucoup de mauvaise foi – être pris pour des maladresses de vieille. Déjà, des litanies sacrées emplissaient sa tête. Elle avait retenu la leçon : le pouvoir de la prière l’avait déjà protégée. Elle n’irait pas contre la sorcière sans bouclier, même si cette dernière se jouait des nobles présents, apparemment sans songer à se protéger, toute à son arrogance et à sa diablerie. Le surnaturel s’était emparé de la salle, envoyant valser objets et bibelots. Sa fidèle canne fut du nombre, ce qui redoubla sa colère.

L’affronter seule ne faisait pas peur à Cassandra. Elle n’était plus à l’âge où l’on craignait la mort. Elle aurait jeté toutes ses forces dans la bataille sans hésiter, mais un mouvement dans le coin de sa vision la fit changer d’avis. Les Inquisiteurs arrivaient. Les siens se rassemblaient pour lutter contre l’engeance maléfique. Elle recula sans hésiter et obliqua vers eux, oubliant les faiblesses de ses jambes, prête à prendre les opérations en main.

Quelle ne fut pas sa surprise quand elle réalisa que David Geisler avait déjà donné des instructions et… comptait bien s’y tenir. La stupéfaction la laissa sans voix. Pendant un infime instant, elle fut sur le point de se jeter sur lui pour lui arracher les yeux, mais l’urgence de la situation la força à garder la tête froide. Ils avaient une sorcière sur les bras, et toute indiquée que soit – il devait être malade – la suggestion de David, il n’était pas question de la suivre. L’absence de violence dans ses propos la surprit pourtant. Posant sur lui un regard neuf, elle ne s’empêcha pas de répliquer de la voix forte qui était la sienne, autoritaire et décidée :

- Non ! Personne ne bouge. David, reste à ta place. Vous avez la mémoire courte ? La Maestriani nous a précisément échappé quand nous avons mis en place ce type de stratégie. S’il nous faut la combattre et la soumettre, ce n’est pas en utilisant nos manières habituelles.

Elle avisa un voile Carmélite et décida d’interpeler directement celle qui s’était engagée aux mêmes vœux qu’elle… que Mattea.

- Nous approchons la sorcière en bloc, en opposant des prières à ses sortilèges. C’est ce qui nous a sauvés à Noël. En procession, tous ! Sortez vos croix, vos chapelets et donnez-vous la main !

Elle accrocha le regard de la Carmélite – Sœur Agathe, elle s’en souvenait maintenant – et lui prit la main, intimant du regard les Inquisiteurs à suivre leur exemple. Les prières jaillissaient de leurs bouches, de leurs cœurs, de leurs âmes. Unie, la colonne d’Inquisiteurs commença à avancer vers la sorcière, en lente mais indestructible croisade.
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Sigmund von Wädenswill
Soldat de l'Inquisition
Soldat de l'Inquisition
Sigmund von Wädenswill


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MessageSujet: Re: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeMar 22 Mai 2012 - 5:25

Cette soirée aurait dû être calme, le vieil inquisiteur s'était rendu au château de Frauenberg en traînant des pieds : il n'était venu que sous la demande de sa sœur, se mêler à sa bande de « noblaillons » ne l'a jamais tellement intéressé. Si certains sont respectés par le Suisse ils ne sont jamais que trop rare et les années passant leur rareté va en s'augmentant.
Il s'était éloigné de la majorité, se perdant dans une aile secondaire, perdu dans des livres et des parchemins. De fait il n'a pas assisté à la scène du Grand Salon mais n'a pu que remarquer les bruits produits.
Ce qu'il pensait être une soirée ennuyeuse, calme au mieux, s'est, en un instant, transformé en un grand nettoyage de printemps. Devrait-il se sentir offusqué par les présents évènements ? Par cette sorcellerie ouverte... Probablement. Pourtant ça ne l'empêche pas ricaner en s'imaginant quelques nobles en bien mauvaise situation.
Les quelques inquisiteurs présents ont été invité à une réunion d'urgence dans le Grand Salon. A moins qu'ils ne soient regroupés par réflexe ? Dans son cas il s'était rendu sur l'épicentre de cette « Tempête ». Un problème très intéressant si vous voulez connaître son avis. Pourquoi donc avoir voulu ainsi refaire la déco ? S'il peut concevoir le besoin de changer les choses, le décor actuel n'est guère de son coup mais passons ces détails sans grand intérêt. Qui est présent ? Cassandra, dont la présence d'esprit est accueillie d'un sourire en coin. Il a appris à la respecter avec le temps, et il garde en elle une certaine confiance. Et croyez bien que la confiance de ce vieil homme n'est pas aisée à gagner.
David Geisler, s'il n'est pas considéré comme un mauvais bougre – pas encore du moins – Sigmund voit en lui trop de fougue, fougue que le jeune génération d'inquisiteurs possède en trop grande quantité. Une manœuvre d'encerclement ? Et après ? D'après les rapports qu'il a lu une tactique similaire avait été employée face à Alicia, sans succès. Pourquoi toujours ressortir les mêmes choses ? Un soupir discret s'échappe à ses suggestions, le gamin ne sait visiblement pas que, s'il est un vétéran, il n'a jamais été un très bon homme de main : Il a tendance à n'en faire qu'à sa tête, de sorte qu'il n'obéit que rarement aux ordres donnés. Mais contrairement aux jeunes sots il le fait avec discipline, sans jamais perdre son sang froid. Il ne se mêlera pas de la vie privée de Geisler. S'il veut passer ses nuits à la taverne, grand bien lui fasse, tant qu'il ne saute pas dans les extrêmes – sur cette idée une pensant néfaste se fait à l'intention du défunt gourdin.
De ceux qu'il connaît de noms il reconnaît une jeune religieuse, Soeur Agathe. Il ne la connaît pas personnellement et suppose que sa présence n'est pas un mal. Même ceux qui ne peuvent combattre ont leur utilité.

La suggestion de Cassandra est à son image mais lui-même n'est pas un bon prieur, s'il se rend à la collégiale régulièrement il ne va que rarement à l'Église, sauf le dimanche, pour la messe. S'il apprécie la discipline instaurée par Cassandra il ne se voit pas se mettre dans un rang et se mettre à prier.

« Je te laisse gérer les prières Cassandra, je vais attirer l'attention de notre bonne amie. »

Bonne amie. Les esprits les plus restreints risquent de s'offusquer du terme mais ceux qui le connaisse un minimum devraient savoir qu'il joue souvent avec les mots. Jouant d'ironie, voir d'hypocrisie lorsque la situation s'y prête. Bien qu'il souhaiterait si possible avoir une conversation avec l'intéressée, ceci cependant ne sera pas ouvertement déclaré. Il sait garder pour lui ses blasphèmes.
Si théoriquement il n'a rien contre un accompagnateur, en pratique il préfèrerait ne pas se retrouver avec un élément gênant. Seul il pourrait se permettre des choses qu'il ne se permettrait guère en société. Avec un suivant à l'esprit restreint certaines paroles pourraient l'afficher comme un hérétique.

Il emprunte l'escalier principal pour se rendre à l'étage où la tempête est plus forte. Signalant la présente de cette bien chère Europe. Par moment il prononce son nom, comme pour l'invoquer.
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Sœur Agathe
Religieuse
Religieuse
Sœur Agathe


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MessageSujet: Re: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeJeu 24 Mai 2012 - 1:34

Perdue au milieu de robes en dentelles et soie, Sœur Agathe se sentait mal à l'aise. Les lieux comme celui-ci n'étaient pas faits pour lui plaire, elle, une carmélite. Le faste et le luxe qui se dégageait de la bâtisse avait tout pour l'impressionner, et pourtant, elle n'appréciait pas l'endroit. Ici, elle se sentait étrangement oppressée, et elle prenait conscience de son insignifiance, ce qui n'était pas pour lui plaire. Le sol qu'elle foulait maintenant avait sans doute été foulé de nombreuses fois par Alicia Maestriani, sorcière notoire qui avait répandu le malheur dans la ville. La jeune sœur sentait que cette soirée était une mise à l'épreuve, que les hautes instances de l'Inquisition voulaient savoir ce dont elle était capable. Bien décidée à montrer qu'elle méritait sa place au sein de la Sainte Institution, elle ouvrait l’œil afin de repérer tout comportement suspect. Ces soirées, si l'on en croyait les rumeurs, étaient propices aux confidences en tout genre, pour peu que l'on sache à qui s'adresser. La présence de la Carmélite avait été justifiée aux yeux de ce beau monde par Sébastien Garin, elle était là pour donner les derniers sacrements à une dame de la noblesse qui avait spécialement fait la demander de les recevoir d'une femme et non d'un homme.

Sœur Agathe avait profité d'une dernière conversation de la dame avec sa famille pour s'éclipser discrètement dans les salons quand l'agitation survint. Au début, elle ne comprit pas ce qui se passait. Les gens criaient, se bousculaient, elle entendit plusieurs fois le nom d'Europe sans saisir l'ampleur de ce qu'elle était en train de vivre.

Puis, il y eut des bourrasques de vent, des cris encore plus fort, comme si une tempête se déchaînait au sein même de la maisonnée. C'est alors que la jeune damoiselle comprit. Europe était là, Europe semait le chaos sur son passage. Malgré l'aspect plus que critique de la situation, Agathe garda son calme, et se dirigea vers le salon où elle savait que dame Cassandra de Saint-Loup se trouvait. Mais comme un seul homme, tous les Inquisiteurs s'étaient retrouvés dans le Grand Salon, David Gaeisler était, ainsi que Dame de Saint-Loup, et d'autres Inquisiteurs que la jeune demoiselle ne connaissait que de vue. Rapidement, le fils du Second prit les choses en main et proposa un plan d'attaque. Sœur Agathe s'apprêtait à suivre ses directives lorsqu'on lui attrapa la main. La matrone n'était pas d'accord avec le plan du jeune David et en imposa un autre. Aux yeux d'Agathe, il apparu brillant, à l'inverse de celui de Geisler.

La jeune Carmélite trouvait dans la prière une confiance sans bornes et l'énergie de déplacer des montagnes, aussi suivit-elle Cassandra de Saint-Loup sans douter un seul instant de leur victoire. Les mots s'échappaient de ses lèvres sans qu'elle n'ait eu besoin d'y réfléchir, la prière raffermissait son courage. Si tout continuait à bien se passer, ce soir-là, Sœur Agathe sauverait sa première âme. Aucun doute, si Europe était attrapée, elle serait envoyée au bûcher, mais la jeune sœur avait bon espoir de pouvoir discuter avec elle auparavant. Enfin, pour la première fois depuis des mois, elle allait pouvoir mettre ses apprentissages à l’œuvre.

C'était son plus grand regret, le soir de la Messe de Minuit, elle avait été impuissante à lutter contre le maléfice. Agathe s'était jetée sur celle aux côtés de laquelle elle luttait maintenant, et son aînée ne devait son salut qu'au fait que la damoiselle avait été poignardée. La blessure avait heureusement bien cicatrisé, même la boursouflure qui barrait son ventre était encore très sensible. Mais il n'était pas temps de penser à tout cela et la litanie des prières continuait, sans fin.

« Oh très Saint Père, donne-nous la force de lutter contre les servantes du mal qui ronge Forbach. Aide-nous à sauver leur âme et à leur pardonner comme toi, tu nous as pardonné. »
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Europe
Fugitive
Fugitive
Europe


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MessageSujet: Re: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeMar 29 Mai 2012 - 1:56

En tout honnêteté, il fallait l’avouer: l’efficacité n’étouffait pas les Inquisiteurs. Comme les autres, ils s’étaient fait menés par le bout du nez par l’Oracle. Leur chef avait été un fantôme et leur Second une lopette pendant presque deux décennies. Il leur avait fallu ce même temps pour déchiffrer un simple poème ésotérique. L’arrestation d’Alicia Maestriani était un fiasco qu’on ne décrivait plus; et à la Messe de Minuit, ils n’avaient rien trouvé de mieux que s’entre-tuer. Ainsi, les voir s’avancer en face d’elle ce soir-là fit beaucoup rire Europe. La Meneuse décédée, et forte de plusieurs grimoires, elle était la Sorcière la plus puissante de tout le pays –et même du continent entier, elle en était certaine. Ce n’était pas cette ribambelle de péquenauds crottés qui allaient pouvoir la stopper. Pas en usant de cette vieille et foireuse stratégie d’encerclement, ni en l’appâtant comme une souris à qui on tend un bout de fromage, ni encore en agitant des chapelets comme s’il se fut agi de véritables lames.

Elle vit d’abord une tignasse blanche surplombant un visage âgé, qui lui disait très vaguement quelque chose.


"Tiens, je t’ai déjà vu toi" lança-t-elle négligemment tandis qu’alentour le couloir se vidait peu à peu à la vue de l’arrivée des Inquisiteurs. Les nobles fuyaient en tous sens, passant le plus loin possible d’Europe qui ne les voyait même pas. Sans attendre que le type au cheveux blancs puisse se rapprocher d’avantage, elle décrit un geste brusque de la main qui envoya valser deux massifs candélabres en fonte sur l’Inquisiteur. Elle ne prit pas le temps de vérifier si la cible était atteinte et se tourna vers le reste des soldats de Dieu qui avançaient main dans la main en déclamant des chants religieux.

"Vos prières ne vous aideront pas cette fois! Vous croyez pouvoir attraper la sorcière la plus puissante de Forbach en gazouillant? Alors chantez, mes chers, face à ça!"


Aux lourds objets contondants, la Grande Prêtresse préféra cette fois des lampes à huile disposées de part et d’autres du corridor. Les bourrasques de vent intérieur les projetèrent au sol, juste devant Europe, où le combustible répandu en flaques s’enflamma brusquement au contact de la flamme. Une flambée s’éleva tel un mur protecteur entre la sorcière et les Inquisiteurs. Europe eut un sourire et dirigea du vent sur les flammes, de manière à les attiser et en projeter une partie sur les Inquisiteurs non loin. Le couloir s’illumina d’une intense lueur dorée tandis que les flammes montaient presque jusqu’au plafond. Lorsque la lueur se fut apaisée, la Grande Prêtresse en avait déjà profité pour prendre la fuite.
Les nombreuses boiseries qui composaient le sol, les murs, le plafond, les meubles et autres, prirent feu rapidement et l’incendie se propagea bientôt dans l’étage en contraignant les personnes présentes à la fuite.


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En quelques minutes de course, Europe se trouvait déjà dans une autre aile du château. Y avoir logé des années durant avait un avantage: elle en connaissait les moindres recoins. Sa tempête d’intérieur la suivait pas à pas; elle ne cherchait pas à être discrète, au contraire. Ce fut dans les appartements des nobles qu’elle arriva à destination, tous sourires au milieu des fuyards. Elle envoya violemment une bourrasque faire sauter les gonds de la porte des appartements où avaient jadis résidé Alicia et sa progéniture, pour découvrir au bout de quelques secondes un Noâz Loewenstein éberlué de cette irruption, bien qu’il eut été impossible que le jeune sot n’entende pas le remue-ménage depuis son arrivée par la cheminée du salon.


"Je t’aurai bien fait un lâcher de colombes blanches, en réponse au bouquet de lys que tu m’as offert l’année dernière, mais je suis un peu à court de temps. Alors écoute-moi bien, morveux."

Les rafales d’air compact firent exploser les vitres de la pièce pour ponctuer ses propos. Le verre se brisa en un fracas assourdissant.

"J’ai les deux grimoires de la garce qui te servait de mère ainsi que le Livre des Anges. Vous autres Lys Noir êtes un tas de moustiques que je vais m’empresser d’écraser. Si tu ne vient pas à moi dans les semaines qui suivent, c’est moi qui viendrait vous débusquer. Tu as saisi le message? Bientôt, j’aurai ta tête."

Les rideaux du lit à baldaquin volèrent en tous sens. Le chaos ambiant suffit à Europe pour s’éclipser une nouvelle fois –et cette fois-ci définitivement. Disparaissant dans la nuit en s’imaginant avec amusement un Noâz terrifié se précipiter pour relater la menace de mort dans son journal intime de puceau.
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David Geisler
Sergent
Sergent
David Geisler


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MessageSujet: Re: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeMer 30 Mai 2012 - 0:10

De mauvaise grâce, David s’était résolu à abandonner son plan –certes hâtivement décidé et bourré de failles- pour laisser Cassandra mener les opérations. Il ne doutait pas de la bonne foi de la Veuve mais de l’efficacité du procédé. Durant la Messe de Minuit, la Comtesse de Rodez avait sans doute assisté visuellement au miracle du désenvoûtement provoqué par la prière. Mais David lui, n’avait rien vu; il ne s’était réveillé qu’après coup, puisqu’ensorselé au moment du miracle. Or il lui était difficile de risquer sa vie sur quelque chose qu’il n’avait pu voir, toucher ou expérimenter.

Il dut donc fournir un grand effort de maîtrise de soi pour ne pas protester. A la place, le jeune homme se joignit à la procession et déclama comme les autres le chant religieux en observant envieux Sigmund se soustraire à l’exercice et aller au-devant d’eux dans le but d’appâter Europe. Cependant, la sorcière ne se laissa pas prendre au piège. Elle était d’une puissance redoutable et c’est par un heureux réflexe de survie que David se jeta à terre au bon moment, juste assez pour éviter de recevoir en pleine tête les candélabres en fonte initialement destinés à Sigmund. Quelques secondes plus tard, un feu se déclenchait dans l’étage, les contraignant à reculer tandis qu’Europe s’enfuyait une nouvelle fois.
Cette vision fit naître une haine vibrante dans les veines du jeune Geisler.

"Votre plan était complètement foireux!" vociféra-t-il à l’encontre de Cassandra tandis qu’ils devaient battre précipitamment en retraite devant une petite explosion de flammes, provoqué par une autre lampe à huile atteinte par l’incendie. Des débris enflammés volèrent autour d’eux, menaçant de mettre le feu à leurs vêtements.

"Pourquoi ne m’avez-vous pas laissé faire? Quel merdier! La prochaine fois, c’est MOI qui commande, que ça vous plaise ou non!!!" Avec l’échappée d’Europe, c’était le fiasco de l’arrestation ratée d’Alicia Maestriani qui se répétait. David ne croyait pas vraiment Cassandra responsable de leur échec –en vérité, elle n’y était même pour rien-, mais la colère lui disait juste de hurler, exprimer sa frustration, trouver un coupable. Marre de faire des concessions. D’entretenir une soi-disant image honorable de l’Inquisition... Ils n’étaient pas là pour être gentils, et on ne gagnait pas une guerre avec de la courtoisie!

"Eteignez-moi ce putain d’incendie!" cria-t-il à la cantonade.

Des Inquisiteurs présents, une maigre poignée de nobles, et du personnel domestique du château en grande quantité, se joignirent à lui pour mettre la main à la pâte. En conjuguant leurs efforts ils parvinrent à maîtriser l’incendie, en relayant principalement des porteurs d’eau. Mais la tâche prit plusieurs heures et pendant ce temps, une grande partie du dernier étage de cette aile de Frauenberg avait été réduite en cendres.

David était sur des charbons ardents, fatigué et exaspéré, rempli d’adrénaline. Avec le capharnaüm semé par Europe et le déclenchement de l’incendie, le château s’était évacué de lui-même; tous les nobles avaient fui dans les jardins en attendant que les lieux soient de nouveau sécurisés. Lorsqu’il se rendit à l’extérieur, la population fortunée s’apprêtait à réinvestir les locaux à présent que le danger était écarté. Mais le jeune homme n’en avait pas fini. Il grimpa sur un muret et lança quelques brefs appels à la foule pour obtenir son attention. Une fois le silence revenu, il désigna les lourds battants de l’entrée principale du château et cria à l’intention de son auditoire:

"Personne ne bougera d’ici tant que je n’en aurais pas décidé autrement! Ce soir, les portes resteront closes!"

Des murmures de protestation s’élevèrent dans l’assemblée, mais David n’y prêta pas la moindre attention. Il eut même envie de croiser le regard de Cassandra pour la toiser avec un air de défi mais ne savait pas où elle se trouvait. Tans pis. La Veuve pouvait toujours essayer de le stopper; à présent, les renforts étaient arrivés de la Collégiale. Une majorité d’Inquisiteurs dans la même tranche d’âge de David, et qui suivraient sans protester son commandement si il en faisait la demande. Les troupes investirent rapidement les lieux, barricadant les entrées de Frauenberg pour en condamner l’accès aux nobles parqués dans les jardins.

Toute la nuit durant, des interrogatoires furent organisés. Chacun fut interrogé sur le lieu de sa présence au moment où Europe était arrivée, la façon dont elle avait fait son entrée, les témoins de la scène, qui avait tenté de l’arrêter, qui avait pu repérer une quelconque faiblesse à exploiter chez la sorcière… et autre kyrielle de questions. Peu après, un orage de chaleur s’abattit sur Forbach et il plut avec violence. David n’en avait cure et laissa les nobles exposés à l’ondée dans les jardins, puis frigorifiés et trempés une fois que le déluge se fut retiré. Il était bien décidé à ce que personne n’entre tant que tout le monde ne serait pas passé en revue, quitte à ce que la manœuvre dure jusqu’à l’aube.
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Noâz Loewenstein
Fugitif
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Noâz Loewenstein


Les absents ont toujours tort ? [II/II] Vide
MessageSujet: Re: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeVen 1 Juin 2012 - 2:05

[Petit rappel pour la bonne compréhension de ce post : Noâz Loewenstein a usurpé il y a des mois l'identité de son frère jumeau que nul ne sait décédé, Amaël Loewenstein, mis à part la tribu du Lys Noir, nul ne sait son vrai nom et tous l'appellent Amaël]

Noâz Loewenstein était un bien étrange paradoxe que presque nul ne parvenait à parfaitement percer. Ses traits fins et sa voix grave mais douce ne lui permettaient pas de mentir sur son âge : il était jeune. Nombreux étaient ceux qui le considéraient comme un enfant, un enfant capricieux, un enfant puissant et donc un enfant dangereux. S'abattaient secrètement sur lui une avalanche de critiques éphébophobes. Secrètement oui, car aussi nombreux que soient déjà ses détracteurs, aucun n'aurait eu le courage de le lui dire en face. Car au prénom emprunté d'Amaël, associé à ce gamin cupide, couard, crétin et casse-pied, était juxtaposé le nom du seul vrai Comte que le peuple de Forbach ait reconnu, légitimé et respecté, mais aussi le nom de la Comtesse, celle qui avait tant fait trembler Forbach et qui semblait à présent disparue mais dont l'inconscient collectif redoutait toujours une apparition destructrice... Ainsi Noâz se trouvait entre deux extrêmes identitaires : Amaël n'appelait que mépris et pamphlets, Loewenstein appelait respect et crainte. Pourtant... un énième paradoxe intégrait ce dernier : aucune de ces deux identités n'étaient à lui. Il avait toute sa vie vécu comme Noâz Duverger. Il lui faudrait bien des années pour gagner pleinement la confiance du peuple et surtout des hautes instances de Forbach, à l'instar de sa propre tribu, mais aussi pour gagner sa propre confiance, en son destin et en son sang.

Un autre paradoxe était bien moins connu chez Noâz... Insoupçonné même. Comme anecdote métonymique de son paradoxe identitaire, entre froideur, assurance, grandeur, et jeunesse, orgueil, inexpérience, bien que d'aparence et de caractère très hiératiques et très forts, Noâz n'avait jamais connu la jungle des sentiments. Il s'agissait pour lui d'un monde de plaisirs paysans stupides et affaiblissants. Un monde qu'il comptait bien éviter toute sa vie. Noâz, à seulement 17 ans déjà Comte, Meneur et criminel, était vierge.

La seule personne à le savoir était Elena. Et lorsqu'Europe pénétra sa chambre pour proférer ses menaces hystériques, Noâz était plongé dans ces pensées superficielles qu'il aurait précisément toujours voulu éviter. Il repensait à la soirée passée avec Elena, précisément dans cette pièce, précisément sur ce lit... Et il repensait au fiasco absolu. Sentiment inédit chez Noâz, le jeune homme avait honte ! Le fracas du couloir amplifié par le stigmate était associé à un tel brouaha ambiant que Noâz était persuadé qu'il s'agissait simplement d'une douloureuse évolution de la malédiction. Il sursauta et écarquilla grand les yeux lorsqu'une détonation tonitruante envoya valser sa porte laissant entrer la tempête et Europe en démiurge cinglée. Il fut complètement sidéré de la témérité de la Grande Prêtresse, il frissonna même de longues secondes en observant comme cette sorcière, n'ayant plus rien à perdre, pouvait se révéler puissante et dangereuse. Il craint un instant pour sa vie. Puis l'apparition quasi démoniaque, après avoir craché son venin, s'en alla comme elle était arrivée, en bourrasque.

Guère plus de temps pour y penser. Le stigmate assaillit Noâz de l'odeur suffocante de fumée dans le couloir, il fallait agir vite avant que le château ne s'embrase. En bon héritier du Comte et de la Comtesse, si une qualité ne manquait pas à Noâz à la différence d'Amaël, c'était le courage. Il ordonna d'une voix puissante aux gardes en fuite d'aller aider les inquisiteurs à éteindre le feu en contournant l'étage bloqué par les flammes par les cuisines et aux serviteurs de l'aider à créer une nouvelle chaîne d'eau pour attaquer le mur de feu de l'autre côté.

Quelques minutes plus tard, loin d'être traîté en héros - à l'instar de tous les nobles et serviteurs ayant aidé à éteindre l'incendie -, comte ou pas comte Noâz se retrouvait les pieds dans la boue des jardins sous une pluie déluvienne, menacé par les canons de l'inquisition. Il prit alors conscience de la vraie puissance qui régissait Forbach... Les habitants formaient une longue queue serpentant dans les jardins sans le moindre abri. L'inquisition ne voulait pas que quiconque retourne dans le château et prendre le risque d'effacer des traces du passage d'Europe. Sous un petit chapiteau bancal, un greffier était assis et interrogeait un à un les habitants du château dans l'ordre de la queue. Noâz était absolument furieux et le laissa entendre maintes fois. Mais sans agressivité superflue, il avait une carte importante à abattre et il lui fallait rester crédible. Il fut le premier à passer, privilège du titre, il devait s'atteler immédiatement après à la réfection.

Noâz prit une grande inspiration. Il n'avait pas pu réparer sa porte. L'inquisition saurait de façon sûre que c'était lui qu'Europe était venu voir. Pendant que le greffier posait ses premières questions, Noâz entendit à une quinzaine de mètres deux inquisiteurs chuchotter. La collégiale avait été attaquée...


"Lorsque la sorcière a fait son entrée fracassante dans le château, j'étais dans mes appartements. Le sceau de l'ange a rendu tout ce bruit très confus et je n'ai pas compris immédiatement qu'il se passait quelque chose. Vous savez, pour moi, un claquement de talon résonne comme un tire de canon donc...

Je n'ai véritablement compris que lorsque ma porte a sauté, laissant entrer Europe Eleanora-Sun, les cheveux hirsutes, les yeux noirs, la langue fourchue, du moins c'est ainsi que je m'en souviens... quel effroi ! Mais je n'ai pas faibli et me suis tenu debout fier face au démon. Elle s'est alors approchée de moi en rampant comme un serpent, elle a pris ma gorge dans sa main froide aux ongles jaunes et crochus et m'a léché l'intérieur de l'oreille avec une langueur qui me salit... J'ose à peine en parler. Elle m'a alors tenu ce discours :

- Je m'adresse à vous Amaël Loewenstein, car je vous déteste, vous comme ambassadeur de tout Forbach. Je détruirai cette ville et ce comté, puis ce pays et ce monde. Je commencerai, et j'ai commencé, par l'Inquisition, car le chant des saints me brûle de l'intérieur et leur puissance est la seule à pouvoir m'arrêter. Satan soit loué, ils sont si stupides et si incapables et si faibles, et si insignifiants , ces gamins pisseux suceurs de crucifixs (ce sont là ces mots, je l'assure devant le Seigneur, je fus tout à fait outré, c'est un démon), je les anéantirai.

- Mais comment,
lui demandai-je, comptez-vous faire, ils sont bien trop nombreux et contre Dieu votre puissance noire ne peut rien !

- Mais l'homme est faible par essence,
me répondit-elle, et les inquisiteurs sont cupides et incroyablement corruptibles... Je n'ai eu qu'à en convaincre un seul et voyez le résultat : moi, seule sorcière au milieu d'une floppée d'hommes de dieu armés, croyez-vous que je sois suffisamment folle pour jouer à ça sans assurance derrière ? non, s'ils ne m'ont pas eue, c'est parce que sans une volonté unanime, on ne peut rien...

Oui, elle m'a dit tout ça, elle parlait très vite. Elle s'est ensuite volatilisée en une nuée de flammes infernales. Mais je ne crois pas qu'il soit très pertinent de prêter la moindre attention à ces paroles, il s'agit probablement de couleuvres pour semer la discorde au sein de nos rangs. Preuve en est : si elle avait commencé à vouloir détruire l'Inquisition, un crime aurait déjà été commis spécifiquement envers les inquisiteurs... Or à moins que la collégiale aie brûlé sans qu'on m'en avertisse ce n'est pas le cas. Europe a voulu nous impressionner, ne nous laissons pas faire !"


Contre ce venin là, nulle prière ne les sauverait : le rituel de discorde de la Messe de Minuit avait été à moitié un fiasco, ce mensonge sèmerait à coup sûr une suspicion destructrice au sein de l'Inquisition, peut-être rien de létal, mais de quoi les indisposer de longs mois durant. Noâz savait tirer parti des évènements.
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Francis
Prostitué
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Francis


Les absents ont toujours tort ? [II/II] Vide
MessageSujet: Re: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeVen 1 Juin 2012 - 6:09

Francis n’avait pas prévu sa soirée si explosive, c’était bien le cas de le dire. Que faisait-il au Château de Frauenberg? Ce n’était pas pour un client, pas cette fois. C’était un de ces soirs où il se permettait un congé de servir les autres. Le jeune homme venait souvent au Château de Frauenberg. Au début, il venait rendre visite à Adal. C’est à cette époque qu’il avait réalisé à quel point il était facile d’y circuler sans être aperçu en passant par le quartier des domestiques. Cette découverte lui avait permis de se faire une toute nouvelle clientèle qu’il visitait à domicile en se faisant passer pour un domestique. Cela lui avait aussi donné l’occasion de se faire quelques connaissances parmi les domestiques eux-mêmes. Il lui arrivait même de traîner dans leurs quartiers rien que pour traîner. Les gouvernantes n’aimaient pas trop, aussi devait-il être discret, mais il pouvait toujours compter sur quelque petite soubrette pour le cacher. Elles aimaient bien que Francis traîne dans les parages. Elles lui faisaient les yeux doux, elles gloussaient sur son passage, il faut dire qu’il en avait connu quelques unes. Mais ce soir là, il n’était pas là pour une soubrette. Il s’était épris d’un jeune valet. Enfin, épris est un grand mot, puisque d’amour il n’en éprouvait encore que pour Adal. Mais il se consolait comme il pouvait et ce valet était adorable. Tout juste âgé de 15 ans, il était innocent comme ils le sont tous à cet âge (ou presque), beau comme un cœur, un peu maigrelet, la peau douce… Et incontestablement fou de Francis. Ce dernier jouissait à l’idée que quelqu’un avait besoin de lui, même s’il n’était pas question d’amour, en tout cas, du point de vu de Francis.

Au moment de l’explosion, ils étaient ensembles. Les choses sérieuses n’avaient pas commencé. Francis l’avait surpris sur l’étage des nobles et ils s’étaient embrassés et caressés dans un coin sombre sur qui-vive, apeurés, mais espérant que quelqu’un ne les surprenne. Quelqu’un vint. Mais ce quelqu’un ne les vit pas et semblait plutôt intéressé par autre chose. Francis n’avait jamais vu quelque chose comme ça. Les bibelots, les lustres, les chandeliers, tout avaient volé en éclat sur le passage d’une femme, avant qu’elle ne s’engouffre dans une chambre. Au vu de des premières prouesses de cette femme, le jeune homme ne voulut pas en savoir plus et se précipita aussitôt à l’extérieur. Dans sa course, il remarque que tout le monde, domestiques et aristocrates, quittait les lieux. Le feu était pris en plusieurs endroits. Quand il s furent enfin dans les jardins, Francis allait prendre la poudre d’escampette, mais il se vit refuser le droit de s’en aller. Tout comme, malgré les flammes éteintes, les résidents du Château n’avaient pas le droit de rentrer. L’inquisition avait pris le commandement de la crise et ils refusaient de laisser aller quiconque s’était trouvé sur les lieux au moment de l’explosion. Francis voulait bien raconter n’importe quoi, après tout, il était plutôt doué pour cela, mais les inquisiteurs exigeaient de rencontrer chacun d’entre eux, ce qui risquait d’être plutôt long, et la pluie se mettait de la partie. En quelque seconde seulement, l’averse s’était abattue et le brouhaha s’était élevé, pestant contre ceux qui refusaient que l’on se mette à l’abri dans le Château. Francis avait les cheveux qui lui barraient les yeux, ses habits étaient transpercés par l’eau que la nuit rendait glaciale.

«Je visitais ma cousine, elle est domestique ici.»

L’inquisiteur interrogateur le regardait de façon perplexe. Francis ne pouvait dire s’il doutait réellement de son histoire ou s’il affichait cet air qu’ils affichent tous espérant rendre l’interlocuteur mal à l’aise au cas où celui-ci mente.

«Oui je me trouvais à l’étage des chambres… Ma cousine était au travail, j’espérais la surprendre, nous sommes très proches. Je sais que je n’avais rien à faire là, mais vous pouvez me comprendre, je ne suis pas de rang et de fortune à fréquenter de tels endroits, alors j’en profitais un peu. Mais aussi peu convenant que cela puisse être, ce n’est pas un crime. »

L’inquisiteur acquiesça.

«C’est elle là-bas…»

Il fit un petit signe en direction d’une jeune fille vêtue d’un uniforme de domestique. Elle lui renvoya son signe. C’était Perline. Certes aucun lien de parenté, mais il la connaissait suffisamment pour qu’elle confirme ce mensonge, la vérité était gênante.

«Moi!? Je travaille à l’imprimerie Castelli.»

Bien que la patronne aurait confirmé cette affirmation n’importe quand, Francis doutât que l’inquisiteur se rende si loin dans son enquête. Ce dernier enchaîna sur qu’il avait pu voir alors qu’il se trouvait à l’étage des chambres. Avait-il vu une femme?

«Oui, je l’ai vue. Elle devait avoir la quarantaine, jolie femme. Comme un serpent? Non, non, je ne crois pas, une femme quoi. Alors ça oui, elle semblait en colère. Tout volait autour d’elle. Et puis elle est entrée dans une chambre… Non, je n’ai pas pensé écouter aux portes à ce moment là, nous avons pris nos jambes à notre cou, tout ce bruit m’assourdissait… Un valet qui se trouvait dans les parages… Oh vous savez, dans des circonstances pareilles, on ne fait pas attention.»

Cela sembla suffisant pour l’inquisiteur. Quand Francis demanda s’il pouvait partir maintenant, on lui répondit pas avant que tous aient été interrogés afin de corroborer les dires. Le jeune homme poussa un soupir audible. La pluie tombait toujours et de l’inconfort, les gens semblaient être passés à un état de résignation. En regardant autour de lui, Francis aperçu son petit valet, ils échangèrent un regard complices. Le courtisan se détourna rapidement vit Adal. Enfin non, ce n’était pas Adal. Certes ce dernier ne portait pas de stigmate au front, mais même sans cela il aurait reconnut qu’il s’agissait pas son ami. C’est simplement qu’au premier coup d’œil, il n’avait pas fait attention. Le jeune que Francis observait semblait beaucoup scrupuleux pour être Adal. Il s’agissait d’Amaël, qu’il n’avait jamais rencontré, mais selon ce qu’il en avait entendu, il n’avait pas envie de le rencontrer. Et quant à ce qui venait de se passer au Château, il y avait sans doute de la sorcellerie là-dessous, mais depuis que Francis savait qu’Adal était un sorcier, il avait préféré ne colporter aucun mensonge concernant la sorcellerie à Forbach, de peur de nuire à ami.

Et avec cette maudite marque qui lui faisait souffrir le martyre au moindre bruit strident, Francis avait bien d’autres choses à penser que des sorcières de Forbach.
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Sigmund von Wädenswill
Soldat de l'Inquisition
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Sigmund von Wädenswill


Les absents ont toujours tort ? [II/II] Vide
MessageSujet: Re: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeSam 22 Sep 2012 - 2:14

[Au cas où ce ne serait pas clair les fautes sont parfaitement intentionnelles dans les dialogues.]

Que dire d'une femme qui ne reconnaît que votre visage, que lui dire si elle n'est pas ouverte à la discussion. Des candélabres... Elle voit grand...
L'on apprend aux cavaliers qu'il ne faut jamais reculer devant un cheval, au contraire, il serait même préférable de s'avancer. Se pourrait-il qu'il en soit de même pour les candélabres ? Coïncidence ou non ? A l'image du cavalier le vieux loup s'est avancé, à l'inverse du cavalier il s'est jeté au sol, l'un d'eux frôlera sa tignasse alors qu'il se trouve en l'air. Le vieil homme se relève et prend la décision de laisser ses collègues à leurs disputes. Il ne prendra parti pour aucun d'entre eux. Vous lui demanderiez « qui a tort ? » qu'il vous affirmerait que personne n'est en cause.
Dans flaque d'huile enflammée la vieille mégère prendra la poudre d'escampette.
Parfois il est préférable de garder son sang-froid. Il aurait pu courir après la Sorcière, mais pour aller où ? Dans les flammes ? Il ne sait qu'une chose : une bête enragée finit toujours par se mordre la queue.

Des heures durant ils s'acharnèrent contre les flammes, toute condition confondue. Il est intrigant de constater à quel point les Hommes sont capables de s'unir face au danger. Le château porterai quelques temps une profonde cicatrice : si toute l'aile attaquée ne fut pas détruite, le dernier étage quant à lui fut dévoré par de voraces flammes.

S'il acquiescera à la proposition d'interrogatoire du jeune fougueux il donnera des ordres supplémentaires. Un regard est jeté sur la sœur Agathe. Des mots que l'on n'attendrait pas forcément de ce personnage là.


« Sœur Agathe, prenez quelques ecclésiastiques avec vous et prodiguez les soins nécessaires aux blessés, toutes conditions confondues. »

Alors que, presque 20 ans auparavant le Père Ethan avait tenté de prodiguer la paix par les mots, Sœur Agathe devrait à présent devrait l'appliquer par la « science ». Ou par les soins si vous préférez.

Lui, ainsi que d'autres – dont Cassandra – présideront aux interrogatoires. Dont celui d'Amaël Loewenstein. Témoignage qui l'aura surpris. Il a vu nombre de sorcières, certaines sont ressortis libres, d'autres sont mortes mais aucune n'a jamais eu une apparence aussi fantaisiste.
Quant à la nuée de flammes... à sa connaissance elle n'avait jamais fait que provoquer une tempête, selon ses propres yeux l'incendie avait été causé par les déjections d'une lampe à huile et non par la magie... Quelque soit sa nature.
Il ne pourra pas cependant nier qu'Europe est allé à sa rencontre, quant aux mots qu'il attribue à la sorcière... Le vieux ne fera nulle remarque. Il posera des questions, par la suite, à diverses connaissances d'Europe Eleonora-sun.

D'autres témoignages le laissent perplexe. Celui d'un jeune homme par exemple, venu, selon ses propres dires rendre visite à sa cousine. Que ce soit le cas ou non n'a que peu d'importance. La raison de sa présence sur place l'importe peu. Au fil de l'interrogatoire il glissera cependant une question à l'oreille de l'interrogateur.


« A-t-il vu quelqu'un ? Une femme peut-être ? »

La question est répétée au jeune homme et celui-ci s'empresse de répondre positivement tout est précis que, si elle était déjà âgée elle n'en restait pas moins belle. A cet indice Sigmund le coupera.

« Jolie ? D'une beauté meurtrière, tel un serpent ? »

Loin de lui l'idée de suggérer mais plutôt de vérifier, de comparer. Et constater que quelqu'un ment. Le Comte ou le jeune homme ? Par expérience, le Noble – en général – lui semble plus propice au mensonge.
Cette femme colérique serait, par ailleurs, entré dans une chambre.


« Savez-vous à qui elle a parlé ? »

Il n'a pas écouté aux portes. Ils étaient trop occupés à prendre leur jambes à leur cou.

« Nous ? »

Après un instant d'hésitation il a précisé qu'un valet se trouvait également dans les parages. Et enfin on le laisse vaquer à ses occupations pour peu qu'il ne quitte pas les lieux. Un temps il sera suivi du regard, un regard sera d'ailleurs intercepté. Il a un instant observé l'individu observé, il porte un costume de valet. Le valet dont il a fait mention plus tôt ? Croyez bien le vieux débris trouvera la réponse à sa question.

De fait lorsque vient le tour du valet en question il prendra la place de l'interrogateur. L'interrogateur remplacé est jeune et manque profondément d'expérience, il lui sera d'ailleurs recommandé – en se taisant – d'assister à l'interrogatoire.
Le valet s'appelle Jacques Dupont.


« Où vous trouviez-vous quand les flammes se sont répandues ?
- Je me rendais dans les quartiers des domestiques.
- Et vous étiez seul ?
- ... Euh oui.
- Vraiment ? Pourtant un jeune homme a affirmé avoir fuit l'étage en votre compagnie. Vous étiez bien à l'étage, n'est-ce pas.
- C'est possible, sur le chemin je... j'ai entendu des bruits et me suis caché. Ma maîtresse a... avait... une chambre à l'étage.
- Avez-vous vu quelqu'un ? Une femme plus particulièrement ?
- Oui...
- L'avez-vous reconnue ? Fréquentait-elle les lieux régulièrement ?
- Je ne l'ai pas bien vu, ça s'est passé assez vite. Mais il me semble l'avoir déjà vu. Moins ces derniers jours. Elle semblait en colère et plus très jeune.
- D'après des témoignages précédents elle serait entré dans une chambre, laquelle ?
- Oh bah c'est pas difficile, c'est celle du Comte.
- Bien... Vous pouvez y aller. »


Et ainsi laisse-t-il sa place... Il le regrettera bientôt, le prochain témoignage se trouve être celui d'un milicien, milicien qui se trouvait dans les parages, à l'étage. En train de fuir les flammes – belle Milice. Il affirme s'être arrêté prêt de la chambre du Comte et avoir entendu une femme parler. Il a été pris de curiosité et a jeté un œil avant d'écouter aux portes.

« Qu'a-t-elle dit exactement ?
- J'ai pas bien tout compris, c'est qu'j'suis un peu dur d'l'oreille M'sire. Mais elle a parlé d'un « Livre des Anges » et de « Lys Noir » mais j'sais pô c'que c'est exact'ment. Après j'crois bien qu'elle lui a lancé un duel. Et qu's'il v'nait pas elle aurait sa peau.
- Vous avez vu cette femme ? Aucune caractéristique particulière ne vous a choqué ?
- J'l'ai vu vaguement et d'dos mais à part qu'elle était plus toute jeune j'vois pas. Ah si, elle a disparut dans une bourrasque d'vent...
- De vent ? Pas de flamme ?
- Bah non m'sieur, les flammes j'les fuyais, c'pas pour aller d'dans. Et après j'ai r'pris ma course. J'aurais bien quitté l'château mais M'sieur l'Comte i nous a ordonné d'aller éteindre les flammes.
- C'est de son initiative ? Il n'a pas fuit ?
- Tiens c'marrant ça. Non non M'sieur, C'lui qu'nous a dit d'vous aider. Et l'est allé chercher les serviteurs après. »



Voilà qui ne ressemble pas au personnage, bien au contraire les habitants du château ne cesse de le décrire comme « couard », et les domestiques comme « pisse-froc ». Qui plus est son témoignage ne colle pas avec celui d'autres individus. Inutile de vous préciser que le Suisse a l'intention de l'interroger plus tard, à l'écart des oreilles indiscrètes.
Les interrogatoires continueront quelques temps et il laissera le temps au Comte de passer la nuit tranquille. Une entrevue cependant est impérative.
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Cassandra de Saint-Loup
Inquisiteur Général
Inquisiteur Général
Cassandra de Saint-Loup


Les absents ont toujours tort ? [II/II] Vide
MessageSujet: Re: Les absents ont toujours tort ? [II/II]   Les absents ont toujours tort ? [II/II] Icon_minitimeMar 9 Oct 2012 - 22:54

Lorsque la sorcière dressa un mur de flammes devant elle, Cassandra aurait traversé le feu sans hésiter. C’était là l’expression même de sa volonté et de sa foi : elle n’aurait pas imaginé être brûlée. Alors qu’elle continuait de mener la longue ligne des Inquisiteurs vers Europe Eléanora-Sun, Cassandra sentit une pression douce mais ferme de Sœur Agathe. La jeune Carmélite n’avait pas peur, cela se lisait dans le regard. Mais, d’un geste du menton, elle lui désigna les lourdes courtines sur le côté. Le choix de Cassandra fut vite fait : faisant entièrement abstraction des vociférations du petit Geisler – qui ne méritaient pas davantage d’attention qu’elle ne leur en accorda – elle ordonna que l’on arrache les tentures et qu’on les jette sur les flammes. Ainsi facilement et rapidement étouffées, les flammes cédèrent et c’est d’un pas assuré que les Inquisiteurs continuèrent à avancer.

Les flammes étaient toutefois maléfiques. Sitôt quelques inquisiteurs passés, elles reprirent de plus belle, dévorant avec allégresse les riches étoffes de feu le Comte Loewenstein, séparant la Veuve du reste des forces inquisitoriales, et… laissant David maître de la situation. Cassandra n’eut guère le temps de réaliser la gravité de la situation. Laisser un tel garçon immature à la tête de l’Inquisition ne comptait certainement pas dans ses plans, mais elle ne pouvait traverser à nouveau les flammes, pas alors que la sorcière lui échappait. Elle entraîna Sœur Agathe et d’autres à sa suite, avançant à la suite d’Europe Eléanora-Sun dans les dédales du Château de Frauenberg.

La sorcière avait cependant pris trop d’avance. Elle les avait bel et bien semés, avec une facilité qui rendit la Veuve folle de rage. Ils étaient près des appartements du jeune Amaël Loewenstein, et il ne restait aucune trace de leur proie. Ils avaient été trop lents, et voilà qu’à nouveau, une sorcière leur filait entre les doigts ! Il fallut bien se résigner à revenir vers les autres Inquisiteurs, afin de voir s’il n’était pas trop tard pour entreprendre quelque chose. Le dépit avait toutefois gagné leurs rangs, et c'est d'un pas rageur qu'ils rebroussèrent chemin.

Quand elle revint sur place, David Geisler semblait avait pris les choses en main et, pour une fois, pas trop mal – même si Cassandra ne digérait pas pour autant l’insubordination dont il s’était rendu coupable. Il avait visiblement placé le château en quarantaine et commencé des interrogatoires à tout va. Furieuse de constater le manque d’ordre et de clarté, elle réorganisa rapidement la tenue et les priorités afin de faire au plus efficace.

Fort heureusement, elle arriva à temps pour voir l’interrogatoire du jeune Comte Loewenstein, qui ne gardait pas sa langue en poche et vitupérait vigoureusement. Qu’à cela ne tienne : il n’en resterait pas moins coincé comme tous les autres. Fils de sorcière un jour, suspect toujours… Dure loi que celle qui s’appliquait au fils qui avait renié sa mère. Le malaise que Cassandra éprouvait face à celui qui n’était pas encore un adulte allait croissant. Toutefois, il était impensable de laisser David gérer un interrogatoire de cette importance. Ce fut donc elle qui supervisa, avec un calme apparent – elle bouillait pourtant de rage, suite à la fuite d’Europe Eléanora-Sun et l’absence de discipline du petit Geisler – l’interrogatoire mené par le greffier d’Amaël Lowenstein.

Elle qui avait toujours réservé son jugement final sur le Comte observa froidement son intervention. La Veuve était debout, légèrement en retrait, mais suffisamment proche pour que son aura soit présente et plane sur l’entretien. Il fallait dire que le nouveau Comte n’en manquait pas, de courage. Il osait répéter (répéter, vraiment ?) des mots qu’un bon chrétien – ou une personne sensée, mais c’était du pareil au même – n’aurait jamais osé dire à la face de l’Inquisition. Était-il stupide, ou inconscient ? Ainsi, il se souvenait aussi précisément des insultes de la sorcière ? Il avait une opinion très arrêtée sur ce qu’il convenait de penser des paroles qu’il attribuait à Europe et d’emblée, Cassandra ressentit de l’animosité à son égard. Lentement, alors que le greffier terminait d’écrire la déposition, elle répondit :

- Merci pour votre avis… éclairé, jeune Comte. Votre mémoire est impressionnante. Je vous saurais gré, la prochaine fois, de laisser aux Inquisiteurs le soin de juger les affaires d’hérésie, ainsi que celle dont Europe Eléanora-Sun s’est rendue coupable. Votre avis, bien que certainement sincère, ne fait que retarder notre procédure d’interrogatoire. Vous n’entendez certainement pas retenir plus que nécessaire vos hôtes également présents ce soir ?

Cassandra aurait volontiers poursuivi l’entretien, en fait, ne serait-ce que pour agacer et effrayer ce jeune homme trop culotté. Surtout, quoique légère, son allusion au pacte secret qui liait l'Inquisition et Olrun était inquiétante. Il faudrait agir dans les jours à venir, et réfléchir à une manière nuancée de le mettre au pied du mur. Mais voilà que Sarah Geisler arrivait, avec d’autres Inquisiteurs à la rescousse. Se détournant d’Amaël Loewenstein sans prendre congé, Cassandra se porta à la rencontre du Second.

La nuit promettait d’être longue et pénible…
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