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 La gourmandise est un si délicieux défaut !

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Arya de Valaran
Oblivius
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La gourmandise est un si délicieux défaut ! Vide
MessageSujet: La gourmandise est un si délicieux défaut !   La gourmandise est un si délicieux défaut ! Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 14:59

"Eh Robert, zieute moi ça, y'a la nouvelle folle du quartier !"

Le badaud aux chicots pourris désigna d'un doigt mal poli une vague forme au loin, dont la couleur rouge flamboyante se distinguait dans une foule compacte aux teintes ternes. Son ami Maurice se tourna à son tour, laissant sa pisse de vache pour reluquer l'étrange personnage qui avançait avec grâce et candeur.

Certaines personnes se décalèrent pour laisser passer cette grande femme aux cheveux roux bouclés, vêtue d'une robe rouge vif, aux dentelles or et blanches, illuminée d'un soleil de midi. Le pas de la jeune dame était lent et appliqué. Criblée de regards curieux ou jaloux, la baronne de Valaran semblait d’humeur guillerette. Et quelle certitude ! Elle se délectait des regards qu'on posait sur elle. La noble était l'objet de toutes les attentions de la rue. Un sourire radieux et satisfait se dessina sur la seule partie découverte de son visage, non dissimulé par un masque vénitien richement décoré. Elle était l'actrice principale de cette gigantesque pièce de théâtre ! Que de gloire ! Chaque chuchotement moqueur ou curieux avait la même saveur qu'un applaudissement.

Et l'ovation fût longue.


"Mon beau peuple, que je vous aime !" s'écria l'excentrique jeune femme qui exécuta un tour sur elle-même comme le ferait une enfant.

Derrière cette énergumène qui faisait sa vedette sans nulle gêne, en plein milieu d'une rue bondée, deux silhouettes plus discrètes suivaient la Dame de près. Une femme portant une robe pourpre plutôt dénudée, corset serré, décolleté provoquant, luttait dans la foule pour suivre sa maîtresse. Son visage ne laissait pas la place à l'amusement. C'était une femme du sud, de la région andalouse, aux charmes tout aussi développés que sa maîtresse. Ses longs cheveux noirs ruisselaient dans son dos, son apparente inquiétude l'obligea à en mâchouiller une mèche nerveusement. Léane devait une fois encore supporter les excentricités de sa maîtresse...qui bien sûr ne faisait jamais des siennes dans des lieux où il n'y avait guère d'autre à craindre l'ennui de la baronne.

Un homme de grande taille, à l'allure athlétique, se dessinait non loin des deux femmes, à la droite de la comédienne déchaînée, enchaînant les saluts de mains et les baisers lancés aux hommes les plus beaux de l'assemblée. Cet étrange suivant avait le regard attentif d'un loup qui veille, ainsi que la sérénité d'un prédateur qui piste une proie. Le masque qu'il portait contrastait totalement avec celui d'Arya. Il était austère, celui d'un auguste, qui dégageait un vaste sentiment de crainte. Cette impression de force calme était renforcée par l'attitude lente et attentive de ce garde du corps armé de nombreux couteaux intégrés à sa tenue moulante aux teintes de sang. Son nom était Arlequin, c'était un homme à la réputation de brute sanguinaire, ancien mercenaire devenu garde du corps. Payé à prix d'or par la baronne, il ne la quittait jamais des yeux, veillant dans l'ombre à ce que nul ne pose la main sur sa source généreuse de revenus.

Arya avançait lentement, jusqu'à croiser un musicien de rue, assis par terre, tenant un luth dans ses bras. Ah, le beau blond aux allures de pauvre jeune homme de basse famille attira le regard aiguisé de l'As de Coeur.

Elle s'arrêta quand il joua quelques notes et entonna un chant pour la demoiselle source de toutes les attentions. Le visage de l'éblouissante grande enfant pivota vers le chanteur, entraînant un déhanché d'épaule exagéré. Son regard émeraude fixa le jeune homme qui n'arrêta pas son morceau. Longuement elle savoura les traits de ce visage innocent d'une quinzaine d'années, sali par la pauvreté, mais dont la crasse ne ternissait pas un talent certain pour le chant.

La baronne s'avança vers le miséreux, jusqu'à se pencher à moitié sur lui, continuant de noyer le regard intimidé du barde sous ces flots d'émeraudes. Avec un sourire malin, charmeur et sournois. Le silence se fît tandis qu'elle s'approchait de lui, très lentement.

Elle sorti de son corsage une rose rouge qu'elle tendit au jeune homme qui devînt pourpre, ne pouvant plus jouer, emprunt d'un mutisme gêné. Dans la rose qu'elle lui offrit, trônait une pièce d'or. Arya glissa la rose entre les cordes de son instrument, ne lâchant pas son regard insistant qui malmenait le nouveau divertissement de la baronne.

Dans un murmure, d'une voix douce et sucrée, elle improvisa un poème au jeune homme, avec une facilité déconcertante.


"A toi qui fait résonner mon zénith,
Prends donc ce soleil que je te tends,
Au crépuscule je t'attends dans ma demeure, là où le soleil se couche.
Mystérieux musicien enchanteur de mes sens,
Sauras-tu charmer ma nuit,
Et faire lever l'aube ?"


Puis, sans un mot, un sourire aux lèvres, elle se redressa et sans nul autre parole continua sa route, sous les regards médusés des passants tantôt intrigués tantôt choqués par le comportement provocateur et audacieux de la jeune noble.

Mais il en fallait tellement plus pour inquiéter Arya qui sentit rapidement, au détour d'un carrefour, l'odeur des sucreries chatouiller ses narines.


Léane, ma chérie, regarde ! Des plaisirs sucrés ! cria t'elle tout en sautillant.

Et c'est ainsi que Léane et Arlequin coururent tant bien que mal derrière la gourmande qui se précipita pour ouvrir la porte et humer bruyamment l'odeur tout en soupirant de délice. Les clients et les maîtres des lieux regardèrent l'étrange jeune femme faire son entrée remarquée, sans oser dire bonjour. C'est ce que fît Arya, d'une voix douce et portante, avec un grand sourire qui trancha son visage.

Puis, sans attendre de réponse, elle s'engagea dans les rayons où étaient exposés toute cette corruption amassée. Ah que Dieu mettait à rude épreuve le principal pêché de l'As de Coeur : la gourmandise....

Les deux suivants se contentèrent de surveiller d'un oeil la baronne, restant à l'entrée du magasin, ne souhaitant peut être pas déranger leur maîtresse dans ce choix qui s'annonçait long...où l'on entendrait divers cris et crises de nerfs, avant qu'un choix, ne soit fait après au moins une heure de doute...si encore...exaspérée...elle n'achètait pas l'ensemble de la marchandise...
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