The Witch Slay
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 Nuit d'ivresse

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David Geisler
Sergent
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David Geisler


Nuit d'ivresse Vide
MessageSujet: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 23:22

"Un verre de ce que vous avez de plus fort."

Le tenancier lui jeta un coup d'oeil à la fois désolé et réprobateur.

"Allons, David. Il y a sûrement d'autres moyens d'exprimer son chagrin... Tu viens me voir un peu trop souvent, ces temps-ci."

Le jeune homme se contenta de hausser les épaules, inexpressif, pour ajouter d'un ton maussade: "Et ajoutez une réservation pour une chambre ce soir." Précaution utile, qu'il avait appris à prendre systématiquement au fil du temps: cela lui éviterait de rentrer jusqu'à chez lui ivre mort, il n'aurait qu'à monter un escalier et s'effondrer sur un matelas inconfortable -mais il se fichait de l'inconfort, puisqu'il serait saoul.
Le tenancier secoua la tête dans un soupir contrit.

"Toute ta paye va encore y passer..."

La taverne n'était pas bondée ce soir. Il était rare de voir l'établissement aussi calme et David en profita pour rester dans son coin tranquille, engloutissant verre sur verre d'une boisson liquoreuse dégueulasse et atrocement forte. L'air nocturne qui s'engouffrait par les fenêtres grandes ouvertes ne parvenait pas à atténuer l'ardente température de ce crépuscule de juillet. Dehors, des grillons murmuraient doucement pour orner la soirée estivale, totalement étrangers au chagrin du jeune homme.

"...'chier."

Très vite, il sentit le fourmillement familier dans son corps et ses muscles, l'impression de chaleur. Puis son attention se dissipa, sa vision devint moins nette malgré qu'il ne parvint pas à cesser de se focaliser sur des pensées morbides. Car dans son esprit, un seul prénom tournait en boucle et ce, depuis des jours; depuis qu'il avait fait de la taverne son lieu de prédilection; depuis qu'elle était partie.
Narcissa.
Il l'avait vue s'en aller pour de bon, observant de loin son visage où demeuraient encore des échos de son "entrevue" avec l'Agent du Diable. L'air absent, David passa une main sur ses lèvres desséchées par la soif intarissable résultant de la consommation excessive d'alcool. En se forçant un peu, il lui semblait encore sentir les deux baisers qu'il avait pu partager avec la petite rouquine avant qu'elle ne quitte définitivement Forbach.

Certes, sa propre réputation s'était considérablement améliorée ces dernières semaines puisqu'il s'était présenté devant la populace comme le sauveur de Narcissa, l'homme qui avait capturé l'Agent du Diable, puis celui qui l'avait tué. Mais si il avait cru que gagner du crédit auprès du grand public suffirait à garder la petite rouquine près de lui, il se fourrait le doigt dans l'oeil jusqu'à l'omoplate. Pire, il avait été un véritable imbécile de croire une seule seconde que cela allait changer quoi que ce soit! A présent, elle était définitivement partie.
L'esclandre provoqué par Cassandra, sa soeur Viviane Valdemar et la Baronne de Rosbruck à la soirée mondaine organisée quelques semaines plus tôt n'était pas passée inaperçu; aujourd'hui, la Comtesse de Saint-Loup avait décidé de repartir pour Rodez, officiellement pour affaires familiales. David pensait ce prétexte vrai mais ce n'était pas tout; si Cassandra avait décidé de s'éloigner, c'était aussi pour protéger sa fille des dangers de Forbach. Après tout, elle s'était déjà retrouvée avec une progéniture deux fois agressée et amnésique... le résultat était maintenant là, devant ses yeux: Narcissa était partie et ne reviendrait jamais.

Pile au moment où il s'était résolu à se laisser aimer.

Plus tard dans la nuit, une bande de types à l'air peu commode firent leur entrée dans l'établissement. David ne sut plus au juste comment le conflit avait commencé; mais il se retrouva bientôt à échanger insultes et répliques acerbes avec cette brochette de paysans mal dégrossis. L'échange tourna mal, éclatant en rixe individuelle qui devint rapidement une baston généralisée. Malmené par le cahot des affrontements, le jeune Inquisiteur se retrouva avec une lèvre fendue, une bosse sur le front, et projeté dans un coin de la salle où personne ne lui prêta plus aucune attention, chacun étant occupé à régler ses petites affaires.
L'ambiance se calma au fil des heures, retrouvant une relative stabilité alors que minuit était passé depuis une bonne heure. David était resté immobile dans son coin en continuant à boire; il avait chaud, il se sentait nauséeux, sur le point de fondre en larmes, et ridicule justement à cause de ça. Même respirer était devenu fastidieux. Il pensa vaguement que sa mère ou quelqu'un le chercherait peut-être, puisqu'il ne s'était pas montré à quiconque d'autre que le tenancier depuis plusieurs jours, passant ses journées à décuver dans les champs ou dans les chambres de l'auberge en attendant impatiemment que le soir tombe afin de boire de nouveau... Une seconde plus tard, cette raisonnable préoccupation s'était évaporée dans les brumes de l'alcool.

Et dire qu'après Manon, son premier amour, il s'était juré de ne plus retomber dans toutes ces conneries... justement pour éviter de souffrir à ce point. En fait, il avait amplement mérité ce qui lui arrivait. Ce devait être quelque chose comme une punition divine, pour s'être montré si crédule, naïf, et faible au point d'avoir renié ses engagements et convictions. Lorsqu'on se promettait quelque chose, il fallait respecter sa parole! De toute façon maintenant, Narcissa était partie pour toujours. Il ne lui restait donc plus qu'à expier son pêché et faire en sorte que cette situation ne se reproduise sous aucun prétexte.
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Aphrodite de la Roseraie
Soldat de l'Inquisition
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Nuit d'ivresse Vide
MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 23:32


Cela faisait plusieurs jours que David avait disparu. Oh, il ne devait pas être bien loin, il n'avait certainement pas quitté Forbach, mais depuis le départ de Narcissa pour Rodez, plus personne à la Collégiale ne l'avait vu. Certains disaient qu'il était parti courir la gueuse, d'autres qu'il devait probablement être ivre mort dans un caniveau, mais que ce soit l'un ou l'autre, Aphrodite n'était pas rassurée. Elle s'inquiétait pour son ami. Certes, il donnait l'image d'être une jeune homme fort et sûr de lui, mais elle avait bien vu cette tristesse dans son regard lorsque Narcissa était partie. Elle n'était pas stupide, il y avait eu quelque chose entre eux, c'était évident. Ou tout du moins, il était tombé amoureux de la jolie rouquine.
En un sens, Aphrodite était jalouse. David avait été son premier béguin, même s'il ne s'en était jamais rendu compte, et qu'il choisisse Narcissa plutôt qu'elle était difficile à accepter. Mais bon, après tout, elle était bien assez grande pour que ça lui passe au-dessus de la tête... Il était son ami, et en soi, cela lui convenait.

Le savoir traînant dans les tavernes ne lui faisait pas plaisir, et elle s'était mis dans la tête que si personne ne s'occupait de lui, elle allait devoir le faire elle-même. Bien sûr, elle avait ses propres problèmes, en ce moment. Elle avait quitté le Carmel, et malgré le bonheur de pouvoir enfin vivre sa vie comme elle l'entendait, elle gardait un vide en elle, comme la sensation que Dieu l'avait finalement abandonnée. Mais à côté de son inquiétude pour son ami, tout cela était presque dérisoire.
L'idée d'aller faire le tour des quelques tavernes de la ville pour retrouver David ne l'enchantait guère, mais puisque personne d'autre ne semblait se soucier de lui, elle devait bien le faire. Ce soir-là, elle avait passé une bonne partie de la nuit à le chercher, oubliant la honte d'être une jeune femme de bonne famille au milieu des piliers de taverne, et ce ne fut qu'après minuit qu'elle le trouva.

Elle avait poussé la porte du bouge où il se trouvait, et visiblement il y avait eu une rixe dans cet établissement, à en juger par le mobilier renversé et les bris de verre épars. Lorsqu'elle entra, tous les regards se tournèrent vers ce joli petit brin de femme un peu trop bien vêtu qui avait poussé la porte avec une légère appréhension. S'il n'était pas ici, elle ne saurait plus où chercher. C'était la seule taverne qu'elle n'avait pas encore visité. Faisant fi des regards glauques des clients sur son corps virginal, elle se dirigea vers le tenancier pour lui demander s'il avait vu David récemment. Ce fut avec soulagement qu'elle suivit le regard du patron, qui lui indiquait un coin de la pièce. David était là, affalé sur le sol. Il ne s'était même pas rendu compte qu'elle était entrée, tout occupé qu'il était à noyer ses problèmes dans la boisson. La jeune femme remercia le tavernier et se dirigea vers David. Elle s'agenouilla à côté de lui sans même qu'il ne lui jette un regard et lui ôta le verre des mains.


"David... Seigneur, dans quel état tu t'es mis..."

Elle était inquiète, c'était certain. Il avait visiblement participé à la bagarre qui avait eu lieu ici, et avait besoin d'être soigné. Elle se releva, posa la bouteille sur une table et tenta avec difficulté de relever David pour au moins le forcer à s'asseoir sur une chaise. Une fois qu'il fut assis, elle s'installa à côté de lui et le prit doucement dans ses bras.

"Mon David... Qu'est-ce qui t'a pris de disparaître comme ça ? Je me faisais du souci pour toi !"

On aurait dit une grande soeur qui grondait son petit galopin de frère. Mais non, pour Aphrodite, c'était bien plus que ça. Devant l'absence totale de réaction de la part du jeune homme, elle lui asséna un léger soufflet. Il devait reprendre ses esprits.

"Tu n'as pas idée de la frayeur que j'ai eu ! Quelle idée stupide de venir noyer ton chagrin dans l'alcool ! Tu crois que ça résout les problèmes ? Et si je me mettais à boire, moi aussi ? Hein ? Pour oublier les miens ?"

Comme pour lui montrer, elle saisit le verre posé sur la table et le vida cul-sec. Résultat : une belle grimace et un violent haut-le-coeur. Elle qui n'avait jamais bu une seule goutte d'alcool - hormis le vin de messe, au couvent - se retrouvait avec une chaleur brûlante le long de l'oesophage, et la sensation que sa tête n'allait pas tarder tourner. Elle reposa brusquement le verre. Outch... Mauvaise idée, qu'elle avait eu là...
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David Geisler
Sergent
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David Geisler


Nuit d'ivresse Vide
MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 23:34

Complètement étranger aux évènements qui se déroulaient dans la pièce, David observait avec fixité le fond de sa bouteille d'alcool; il aurait voulu s'y noyer pour y disparaître, silencieux et anonyme. Quel imbécile... oui, lui qui ne s'était jamais vraiment posé la question de l'existence de Dieu, il était maintenant persuadé que c'était bien une force supérieure qui le punissait. Et même si Narcissa était restée, leur relation n'aurait été approuvée par personne. Ni leurs parents, ni les gens de Forbach, ni les personnes du monde entier ni même ce Dieu qui en mettait présentement en lumière les plus funestes aspects.

Le jeune homme fut plus ou moins tiré de ses pensées morbides lorsqu'il sentit sa bouteille lui être retirée des mains. L'air absent, il leva les yeux vers la personne qui s'était agenouillée à son côté et fronça mentalement les sourcils. Qui était-ce? Les effets indésirables de l'alcool brouillaient sa vision, la rendant moins nette et ne lui facilitant pas la tâche... pour autant qu'il s'en souvienne, cette magnifique créature aux cheveux d'un blond platine cascadant sur ses épaules lui était inconnue.
Il l'identifia cependant à sa voix quelques secondes plus tard.

"Béatrice..." A cause de ses cheveux lâchés, il ne l'avait pas reconnue. Son état d'ivresse avancée l'empêcha de se demander pourquoi elle ne portait plus le voile; il se contenta de l'observer sans rien dire ni faire, contenant une envie de hurler. Ainsi, les problèmes étaient venus le chercher jusque dans sa retraite la plus dissimulée! David avait pourtant bien fait attention à ne communiquer à personne où il allait, choisissant la taverne la plus périphérique de Forbach; et si il passait ses journées à décuver seul dans les champs, ce n'était pas pour rien. C'était sûrement Sarah Geisler qui avait envoyé soeur Béatrice le trouver... Amorphe, il se laissa soulever par la jeune femme et s'affala sur la table en louchant à moitié, retenant une nausée de toute ses forces lorsqu'elle le frappa sans violence.

"Oh, fous-moi la paix... tu es venue pour me faire la morale c'est ça?" maugréa-t-il, sa voix déformée par l'excès de boisson. Il reprit sa bouteille et continua à boire malgré la présence de son interlocutrice, en réalité très mécontent de la voir ici. Si il apparaissait aux yeux des gens comme quelqu'un de serein et sûr de lui, c'est qu'il ne montrait jamais ses moments de faiblesse en public, préférant s'isoler comme en ce moment dans une taverne discrète pour ruminer sans qu'on le voie, et réapparaitre frais et neuf une fois qu'il serait sur pied. Mais une gonzesse venait lui voler dans les plumes jusqu'ici... ne pouvait-on le laisser tranquille?

Comme il l'avait pressenti, Béatrice commença à le rabrouer. David n'écouta même pas son discours, préférant boire la fin de sa bouteille et faire un geste à un serveur pour qu'on lui en apporte une autre. Après quoi il agita la main comme pour chasser une mouche impertinente.

"Aller, va-t-en d'ici, va retrouver ton abruti de prétendant" grogna-t-il dans une référence évidente à Luc de Rohan, qu'il lui avait été donné de rencontrer quelques semaines auparavant lors de la convalescence de soeur Béatrice. Ce merdeux imbu de lui-même avait fait à David une très mauvaise impression, et de savoir que son amie la nonne était amenée à fréquenter souvent ce type car résidant au manoir des Mirova, ne le mettait pas franchement de bonne humeur.

"Tu ferais mieux de faire ce que je dis et de rentrer... la dernière fois que tu n'as pas écouté mes conseils et que tu n'en as fait qu'à ta tête, souviens toi de ce qui s'est passé. Tu voulais coller un procès au cul du Baron de Rosbruck, et résultat, tu t'es retrouvée à chialer dans ses bras comme une sale gosse! et y laissant ta fierté par la même occasion... tu peux pas dire que je t'avais pas prévenue". Faisait-il exprès d'être cruel et d'asséner ces propos avec méchanceté? Oui, bien sûr, car c'était encore le seul exutoire que David possédait. De savoir que quelqu'un autre que lui souffrait allégeait un peu sa propre peine.

Mais devant lui, Béatrice venait de saisir un verre d'alcool et de l'enfourner cul-sec. Le jeune homme loucha un moment sur son interlocutrice, partagé entre amusement et dédain.

"Pfff... laisse-tomber, tu ne sais pas boire. T'es une fille. Tu n'en serais pas capable."
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Aphrodite de la Roseraie
Soldat de l'Inquisition
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Nuit d'ivresse Vide
MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 23:39

Il l'avait appelée Béatrice. D'abord surprise, elle s'était ensuite souvenue qu'il n'était pas au courant qu'elle avait quitté les ordres. Comment l'aurait-il su, alors qu'on ne l'avait pas vu depuis un moment dans les couloirs de la Collégiale ? Elle décida qu'il était temps de lui dire, même si ce n'était même pas certain qu'il s'en souvienne le lendemain matin, une fois dégrisé.

"David, c'est Aphrodite, maintenant. J'ai quitté le Carmel."

Visiblement, il n'était pas très heureux de la voir ici. Mais elle s'en moquait royalement. Non, elle n'était pas venue lui faire la morale, elle était ici parce qu'elle s'inquiétait pour lui, rien de plus, rien de moins. Et alors même qu'elle lui avait retiré l'alcool des mains, il avait repris la bouteille pour s'enivrer encore un peu plus. Forcément, elle lui faisait la morale. Comment aurait-ce pu en être autrement ? Trouvait-il donc normal de boire dans l'optique d'oublier ses soucis ? C'était d'une débilité absolue...

Il l'envoya bouler en lui disant d'aller retrouver son "abruti de prétendant". Elle avait bien entendu compris qu'il parlait de Luc, mais elle avait préféré ne pas relever. Il était saoul, il ne savait pas ce qu'il disait. Du moins, c'était ce qu'elle préférait penser pour ne pas se mettre en colère contre lui. Mais comme elle ne bronchait pas, il devint plus mesquin encore en lui rappelant l'évènement avec le Baron Zimmerman. Ce fut à cet instant qu'elle décida de la jouer autrement et qu'elle goba littéralement l'alcool que contenait le récipient devant elle. Oui, elle voulait montrer à David qu'il n'était pas le seul à se sentir mal, mais que ce n'était pas une raison pour craquer. Enfin, au final, c'était elle, qui était en train de craquer.

Hélas, son geste n'obtint pas la réaction escomptée. Alors qu'elle s'attendait à ce que David lui dise qu'elle ne devait pas faire ça, que c'était mal et qu'il arrêterait, il la prit à contre pied en affirmant qu'en tant que fille, elle ne savait pas boire. Ah, elle n'en serait pas capable, hein ? Il croyait donc ça ? Rien que pour lui prouver le contraire, elle lui arracha la bouteille des mains.


"J'en serais pas capable, tu dis ?"

Portant la bouteille à ses lèvres, elle avala plusieurs gorgées de liqueur, non sans grimace. Il la croyait incapable d'encaisser l'alcool ? Certes, elle n'avait pas l'habitude de boire, mais ce soir là, après tout, Béatrice n'était plus. Tout était permis. Lorsqu'elle fut au bord de la nausée, légèrement vaseuse, elle reposa la bouteille sur la table et s'essuya la bouche du bout des doigts avant de regarder fièrement David.

"Alors ? Ça t'embouche un coin, hein ?"

Se rendant compte du ridicule de la situation, et, il fallait bien l'avouer, déjà un peu pompette, elle éclata de rire alors que les quelques rares clients de la taverne se tournaient vers elle, amusés. Oui, elle ne savait pas boire, et alors ? Elle réussit à calmer son fou rire et reprit la bouteille en main.

"Hey, mais c'est super, ce truc !"

Et hop ! Deux gorgées de plus. C'était bon, c'était chaud, c'était comme si le vide en elle était soudain comblé. Elle reposa la bouteille et regarda David en souriant.

"Tu me croyais incapable de boire, hein ? Pourtant je l'ai fait !"

Un autre défi à lui faire relever ? L'alcool aidant, elle se serait crue capable de tout, ce soir là...
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David Geisler
Sergent
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Nuit d'ivresse Vide
MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 23:40

A la grande déception de David, son interlocutrice ne répondit à ses provocations ni concernant le Baron de Rosbruck, ni concernant Luc de Rohan. Il aurait pourtant apprécié que Béatrice se mette en furie, histoire de se délecter de sa colère et de sa honte... Le jeune homme était saoul et désespéré au point de vouloir faire souffrir une amie pour alléger son propre malheur. Cependant, lorsqu'elle lui annonça qu'elle avait quitté les ordres, l'Inquisiteur la regarda de travers en louchant à moitié. A cause de l'alcool, il avait du mal à comprendre ce qu'elle disait et la voix de la jeune femme lui parvenait étrangement distordue.

"Quoi?" souffla-t-il d'une voix sourde. Cela expliquait en tout cas pourquoi ses cheveux presque blancs étaient lâchés et flottaient en strates lisses sur ses épaules. Il les admira un moment, se faisait la réflexion qu'il n'avait pas pu les contempler depuis des années, oubliant à quel point ils étaient soyeux.

David n'eut pas trop le temps de réagir sur la nouvelle qui lui était annoncée; car à ce moment-là Béatrice -non, Aphrodite- lui arracha la bouteille des mains et s'enfila plusieurs gorgées de suite, non sans lui avoir auparavant clamé qu'elle était capable de relever le défi. Il l'observa, les yeux ronds. Oh! Cette fille était décidément beaucoup plus impressionnante qu'il ne l'avait d'abord imaginé. Ce n'est qu'à ce moment que David se souvint de son côté casse-cou étant enfant, et du courage sans pareil avec lequel elle s'était interposée entre l'herboriste de Forbach et la navaja de l'Agent du Diable... il l'avait gravement sous-estimée dans tous les domaines.

"Ah, le vin de la vie!" s'exclama-t-il d'une voix enrouée et amusée en la voyant grimacer, tousser, et autres mimiques propres à ceux qui consomment de l'alcool fort pour la première fois ou presque.
Le jeune homme n'était pas quelqu'un ayant l'habitude de présenter ses excuses à l'oral; mais il esquissa un grand sourire évocateur à l'adresse d'Aphrodite, laquelle comprendrait qu'il avouait par ce geste qu'elle avait raison.

"Alors félicitations... enfin, je crois" marmonna-t-il en faisant référence à son départ du Carmel. Il eut un instant de silence, car rassembler des pensées cohérentes devenait de plus en plus difficile, puis reprit:

"Ce n'est pas certain que ta famille le prenne bien... le souvenir que m'a laissé ta mère, c'était celui d'une vieille mégère aigrie et paranoïaque." Il contempla un moment le fond de la bouteille, malheureux comme les pierres.

"Oh, ils sont tous si hypocrites... A la tienne!".

Et ils burent. Beaucoup. Longtemps. La bouteille fut rapidement vidée mais comme David en avait commandé une autre, ils eurent largement de quoi étancher leur soif. Au fil de la soirée, leur état d'ébriété ne cessa de croître, tandis qu'une lune gibbeuse était apparue dans le ciel nocturne. Ils braillèrent, rirent et chantèrent à tue-tête tels des adolescents -ce qu'ils étaient encore ce soir, malgré leurs problèmes et leurs soucis et leurs responsabilités. David n'aurait jamais cru que la soirée puisse tourner de cette façon, lui qui s'était résolu à sombrer seul dans un sommeil alcoolisé, plein de nausées et de mauvais rêves... Au lieu de ça, Aphrodite était venue et plutôt que de lui dispenser un sermon moralisateur, elle avait décidé de boire avec lui, partageant son style de vie même l'espace de quelques heures. Son amie l'accompagnait, ne l'accablait pas, ne le jugeait pas. Il lui en était plus reconnaissant qu'il n'aurait pu le dire... car pour la première fois depuis des jours, il n'était plus seul.

Toutes les têtes se tournaient vers eux à chaque fois que des éclats de voix un peu trop forts retentissaient. David éclatait ponctuellement de rire, en voyant les efforts que faisait Aphrodite pour se montrer digne de son tout nouveau statut de compagnie de beuverie... il lui montra comment ingurgiter de l'alcool sans en sentir l'âpreté, ou au contraire en décupler les effets. Au terme d'un pari, ils ingurgitèrent une série de petits verres d'alcool très fort, qui leur fit tourner la tête. David se sentait incroyablement léger. D'autant que les deux jeunes gens mettaient de l'ambiance dans la salle; alors que d'ordinaire chacun serait rentré chez soi pour aller se coucher, un musicien de rue sortit sa cithare et joua une mélodie qui résonna allègrement entre les murs de l'établissement. De nombreuses personnes se levèrent, poussèrent les tables sur les côtés de la salle et envahirent le centre de la pièce transformé pour l'occasion en piste de danse.

"Viens, Aphrodite!" cria David en se levant, attirant son amie par le bras au milieu des autres duos de danseurs qui tourbillonnaient au rythme d'une musique cadencée. Peut-être une idée mauvaise, car ils tenaient à peine debout, leur sens de l'équilibre quasiment réduit à néant, et rentraient dans tout ce qui bougeait -ou même ce qui restait immobile... mais qu'importe. L'esprit en liesse, David n'avait jamais trouvé ça aussi drôle.
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Aphrodite de la Roseraie
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 23:47

Alors qu'elle était venue le chercher dans l'optique de lui tirer les oreilles pour sa conduite déplorable, la voilà qui se retrouvait à boire comme un trou avec lui. C'était incroyable, jamais quelqu'un connaissant un tant soit peu la demoiselle aurait pu penser la voir agir ainsi un jour. Et pourtant. Aphrodite avait retrouvé la frivolité de sa jeunesse, le côté joueur, imprévisible et désuet qu'elle avait perdu en entrant au couvent.
Il avait enfin compris ce qu'elle lui avait dit un peu plus tôt. Oui, elle avait quitté les Ordres. Et oui, sa famille le prendrait certainement très mal. Enfin, surtout sa mère. Elle sourit lorsque le jeune homme se souvint de cette dernière comme d'une mégère aigrie et paranoïaque. C'était tout à fait ça !

"Oui, ma mère est une vieille chouette, mais tu sais quoi ? C'est MA vie, pas la sienne."

Elle avait souri plus largement avant de boire une nouvelle gorgée d'alcool. David avait d'ailleurs semblé impressionné par les premières rasades qu'elle avait ingurgité, et de fil en aiguille ils avaient fini par passer une bonne partie de la nuit à boire, à rire et à se lancer des défis plus absurdes les uns que les autres. Une bonne soirée, en fin de compte. Et de voir que le jeune homme avait retrouvé le sourire était le plus grand des bonheurs pour la jeune femme. Il pouvait compter sur elle, il avait toujours pu, et il le pourrait toujours. Narcissa l'avait peut-être abandonné, mais elle, elle ne le laisserait jamais tomber. Jamais.

Ce soir là, elle se rendit compte d'une chose, qui aurait pourtant dû être une évidence, mais qu'elle s'était certainement refusée d'accepter jusque là : elle avait toujours le béguin pour lui, malgré les années de séparation qui avaient rythmé leur adolescence. Il fallait croire qu'on effaçait jamais du coeur un premier amour...
L'alcool aidant, elle s'était rapprochée de lui au cours de la soirée, se permettant certains gestes peut-être un peu trop affectueux, mais qu'il avait certainement mis sur le compte de la picole vu qu'il n'avait pas relevé. Elle avait même eu une idée de défi, mais qu'elle n'avait pas osé lui soumettre, sans doute par peur d'un refus. Cela dit, après les nombreux verres qu'ils venaient d'avaler, elle commençait à être de plus en plus désinhibée. Lorsqu'il l'entraîna sur la piste de danse improvisée, elle se laissa conduire, riant aux éclats. Cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas dansé, et elle était certaine de s'emmêler les pinceaux, mais ce serait certainement amusant.

On ne pouvait pas vraiment qualifier ça de danse, disons plutôt qu'ils essayaient tant bien que mal de garder un équilibre somme toute assez précaire, mais une chose était certaine, jamais Aphrodite ne s'était autant amusée que cette nuit-là. Ils dansèrent, tombèrent, se relevèrent et dansèrent de nouveau au rythme de la musique, s'esclaffant comme deux adolescents qu'ils étaient encore, au final, et finirent par retourner s'asseoir lorsque leurs jambes ne parvinrent plus à les porter. Alors qu'ils arrivaient près de la table où les attendait une nouvelle bouteille, offerte par la maison, et les cadavres des bouteilles précédentes, la jeune femme s'arrêta et retint son ami par le bras.


"David..."

Ses joues avaient une teinte presque cramoisie, mais ce n'était pas dû à leur folle gigue au milieu des tables. La voix un peu altérée par les effets de la boisson, elle se lança.

"J'ai un dernier défi pour toi."

Elle sourit, complètement ivre - il fallait bien l'avouer - et poursuivit.

"Embrasse-moi."

Elle pouffa de rire. Dit comme ça, c'était complètement ridicule, elle venait de s'en rendre compte. Pourtant, elle avait vraiment envie qu'il l'embrasse, cette idée de défi à la noix n'était bien sûr qu'un prétexte comme un autre. Soudain, le doute la prit. Peut-être qu'il ne l'embrasserait pas. Et s'il était amoureux de Narcissa ? Après tout, c'était depuis le départ de la rouquine qu'il était introuvable. Tout cela avait-il un rapport ? Si c'était le cas, cela voudrait dire qu'il n'aimait pas Aphrodite, enfin, pas plus que comme une simple amie...
Son sourire disparut, et elle était à présent partagée entre l'attente d'un baiser et l'envie de lui dire que non, elle plaisantait, qu'elle ne voulait pas vraiment qu'il l'embrasse, alors qu'en réalité, elle mourait d'envie de sentir les lèvres du jeune homme contre les siennes...
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David Geisler
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 23:48

Aligner deux pensées cohérentes était devenu mission impossible. Tout à présent n'était plus qu'une succession kaléidoscopique d'images, de sons et de couleur, une superposition qui avait tout sauf l'air réel. David se serait cru... hé bien, au paradis en quelque sorte. Aphrodite et lui se tenaient les côtes, massant leurs abdominaux tant ils avaient ri. Le jeune homme avait maintenant, outre ses blessures dûes à la rixe du début de soirée, des contusions aux mollets et au dos, résultat de leurs chutes répétées sur la piste de danse. Complètement ivres, ils étaient incapables de mettre un pied devant l'autre sans sentir le monde tanguer follement.

Il avait chaud, la tête lui tournait, toute préoccupation rationnelle avait déserté son esprit... et la réalité du monde semblait s'éloigner de minute en minute, à tel point qu'il ne s'aperçut pas de la signification cachée des gestes d'Aphrodite un peu trop affectueux pour être simplement amicaux. Grisé par l'euphorie, le coeur en miettes et en liesse à la fois, il ne voyait pas les regards parfois très évocateurs que lui lançaient la jeune femme. Ils s'apprêtaient à retourner s’asseoir parmi leur cimetière de bouteilles lorsque son amie le retint par le bras en le défiant de l'embrasser.

David resta un instant immobile et silencieux, car l'information avait mis de nombreuses secondes à atteindre son cerveau obstrué par la picole.

"Oh, merde... évite de donner dans le cliché comme ça!" grogna-t-il en pensant à la manière très mièvre et très classique dont Aphrodite lui avait demandé un baiser. Mais... minute! Un baiser? Il observa la jeune femme, qui apparaissait en double devant ses yeux alcoolisés, et s'aperçut (avec difficulté) qu'une teinte écarlate avait envahi ses joues pâles. Mais quel numéro était-elle en train de lui jouer au juste? L'excès de boisson l'empêchait de réfléchir clairement.

"Non, je me dégonfle. Impossible de relever ce défi-là." Et il se détourna, plantant là sans ménagement la jeune femme qui semblait crouler sous le poids de sa gêne, comme en témoignait la teinte cramoisie de son visage. David saisit la dernière bouteille offerte sur la table, s'enfila une grande goulée de piquette et éclata de rire, signifiant à Aphrodite qu'il plaisantait. Après quoi, il l'attira brusquement contre lui et, faisant abstraction du choc de leurs deux corps, lui donna ce baiser si controversé.

Les lèvres de son amie avaient la saveur des innombrables liqueurs consommées, et l'excès d'alcool les avaient rendues sèches. Pourtant, David apprécia ce baiser au goût d'aphrodisiaque plus intensément qu'il ne l'aurait jamais cru. Il respira à plein poumons et sentit, derrière l'odeur de la sueur et de la picole, des effluves délicieuses émanant des cheveux d'Aphrodite. Lorsqu'il rompit leur baiser, quelques secondes plus tard, un concert de sifflements, d'applaudissements et de rires mi-amusés mi-moqueurs avait retenti dans la salle.

David ne s'en préoccupa pas le moins du monde, car il venait de se souvenir d'à quel point Aphrodite était une belle femme. Dissimulée sous ses amples et ternes vêtements de religieuse, nul ne s'en était vraiment rendu compte; mais c'était presque une adulte maintenant, du moins elle en avait le visage, aux traits délicats entouré de cette splendide chevelure, mais aussi le corps, aux formes alléchantes. Le jeune homme se surprit à glisser un regard lubrique sur ses seins, ses hanches, et même son entrejambe -on ne distinguait bien sûr rien à travers le vêtement mais son imagination, débridée par l'alcool, faisait le reste. Son amie était superbe. Désirable. Avant même de comprendre le sens exact de ces interprétations, il sentit une familière vague de chaleur physique monter et de déverser en lui tel le violent reflux d'une marée.

Ils dansèrent de nouveau. Cette fois-ci tout près de leur table, prêts à choir sur les chaises si jamais l'équilibre leur faisait encore défaut. Et pour plus d'intimité aussi. Car cette danse-là était lente, sensuelle, presque intime. Leurs corps collés l'un à l'autre se mouvaient au rythme d'une cadence plus organique: celle de leurs coeurs battant la chamade. Et David ne se lassait pas de passer ses doigts dans cette soyeuse chevelure, de serrer Aphrodite contre lui, de caresser ses épaules et le bas de son dos, ainsi que de l'embrasser avec la même avidité que l'assoiffé se jette perpétuellement sur l'alcool. Une sensation torride s'insinuait en lui chaque fois qu'il effectuait le moindre de ces gestes. La main aux fesses d'Aphrodite, il esquissa un sourire en lui murmurant à l'oreille:

"Tu es superbe, intelligente, courageuse... c'est toi qui as raison: c'est TA vie. Vis-la autant que tu le peux."
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 23:54

Jamais Aphrodite ne se serait cru capable d'une telle audace. Il fallait croire que l'alcool y était pour beaucoup dans ce changement radical de comportement. Elle était totalement désinhibée, se sentait aussi légère qu'une plume et capable de tous les excès. Lorsqu'elle avait demandé à David de l'embrasser, il avait d'abord rechigné sur sa manière de le demander, avant de se rendre compte de ce qu'elle avait dit. Oui, elle voulait qu'il l'embrasse. Elle mourait d'envie depuis tant d'années de sentir les lèvres du jeune homme sur les siennes... Aussi, lorsqu'il déclina sa proposition, elle hésita entre se vexer et être déçue. Peut-être bien qu'elle était un peu des deux, au final. Et bien sûr, elle était encore plus gênée de lui avoir exprimé ce désir. Ne comprenait-il pas qu'elle tenait à lui ? Certainement bien plus que Narcissa, qui ELLE était partie loin de lui...

Mais elle n'eut pas temps de se perdre dans ses pensées, car le rire du jeune homme la ramena à la réalité, aussi embrumée par l'alcool qu'elle était. Contre toute attente, il l'attira brusquement à lui pour l'embrasser. Surprise, elle se heurta à lui, emportée par son élan. Heureusement qu'il tenait - un peu - mieux qu'elle sur ses pieds, sinon ils seraient tombés l'un sur l'autre. Faisant fi de la proximité indécente de leurs corps, elle se serra un peu plus contre lui alors qu'ils s'embrassaient avec passion. Un tas d'émotions nouvelles, certainement amplifiées par la boisson, la submergeait alors qu'elle enlaçait le jeune homme, son coeur battant la chamade. Le baiser que Luc lui avait volé, alors qu'elle était encore religieuse, lui semblait bien loin. C'était comme si son premier baiser avait été celui qu'elle échangeait à cet instant avec David. Et à bien y réfléchir, c'était son premier baiser "d'adulte", pas un simple smack d'adolescents... Peut-être que c'était ça, qui la rendait euphorique, à cet instant. Ca, plus les diverses émotions qui s'étaient emparées d'elle, et la chaleur étrange qui montait dans son ventre. Elle n'avait jamais connu ça, et supposait que c'était tout à fait normal...

Lorsque finalement ils rompirent leur étreinte, les applaudissements fusèrent dans la salle, la faisant encore plus rougir. Non pas qu'elle ait eu honte, elle était simplement un peu gênée que tout le monde les ait observé alors qu'ils s'embrassaient. Mais David, lui, semblait s'en moquer, aussi décida-t-elle de faire pareil. Elle avait noté que son ami la regardait différemment, après ce baiser. Mais l'esprit embrouillé par l'alcool, elle n'avait pas compris qu'il la dévorait du regard. Sans doute était-elle trop innocente pour ça.
Enfin... Pas si innocente que ça, vu la manière dont elle s'était mise à onduler sensuellement contre lui alors qu'ils s'étaient remis à danser, de manière bien plus lascive et évocatrice que précédemment. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait, ni pourquoi elle ressentait un tel besoin d'être constamment en contact avec David, mais elle était certaine d'une chose, c'était qu'elle appréciait vraiment les caresses et les baisers du jeune homme, elle aimait la manière donc il l'embrassait, le contact de ses mains sur elle, qui lui procuraient de délicieux frissons, et lorsqu'il posa une main sur ses fesses, loin de s'en offusquer, elle sourit, les yeux pétillants. Il avait raison, c'était sa vie, et à elle d'en disposer pleinement. Elle vint déposer un baiser dans le cou du jeune homme avant de remonter vers son oreille pour lui murmurer :


"Et si on allait dans un endroit où il y a moins de monde ? J'en ai assez de ces regards sur nous..."

Elle n'avait pas d'arrière pensée, en disant cela, mais n'importe quel endroit lui irait, pourvu qu'ils aient assez d'intimité pour pouvoir s'embrasser autant qu'ils le voudraient, sans être constamment épiés comme ils l'étaient à cet instant. Car oui, dans sa naïveté, elle ne pensait pas aller plus loin que quelques baisers, ce soir-là...
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 23:57

S'enivrant de sensations tactiles et olfactives, David était en train de planer en humant à plein poumons l'odeur corporelle d'Aphrodite. Ce n'était pas juste une histoire de contact physique. Lorsqu'il voyait des sourires naître sur les lèvres de son amie, illuminant son visage et faisant pétiller ses yeux, le jeune homme sentait des vagues brutes de désir le traverser de part en part. Il se sentait allègre, l'adrénaline montant dans ses veines à mesure que leurs touchers se faisaient plus lascifs.
L'ancienne religieuse s'accrocha à lui pour lui murmurer à l'oreille sa proposition de trouver un endroit plus intimiste. Immédiatement, un feu dévorant et très familier s'alluma dans le regard de David qui vit aussitôt défiler devant ses yeux des images de chambres à la lumière tamisée, de corps enchevêtrés, d'ambiance interdite... Et, l'alcool aidant, il ne se souvint absolument pas de l'ingénuité de son amie, qu'elle était encore religieuse il y avait de cela quelques semaines, qu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'aller jusqu'au bout de l'acte et qu'elle ignorait sans doute de nombreuses choses à ce sujet... Elle n'avait donc pas nécessairement d'arrières pensées, mais l'Inquisiteur ne perçut que le côté vicieux de la proposition et accepta avec joie en lui adressant un sourire complice.

David lui prit la main et entraîna Aphrodite dans les étages. Il avait bien fait de louer une chambre! Ils seraient tranquilles, cette nuit, personne ne viendrait les déranger. L'endroit était pauvre et la propreté laissait parfois à désirer, mais au moins, ils bénéficieraient d'un lieu clôt où consummer leur soirée dans un apex de communion physique. Monter les escaliers fut fastidieux, mais ils se fondaient et se perdaient dans les rires, dans l'obscurité, dans le vent, tels deux oiseaux se découvrant pour la première fois.
Arrivé sur le pallier, David voulut frimer devant la demoiselle et la souleva de terre, la portant dans ses bras dans la position des princesses tout en ouvrant le battant de la pièce d'un coup de pied. Son sens de l'équilibre précaire lui fit bien entendu défaut au bout de trois pas et, à peine entrés dans la chambre plongée dans la pénombre, ils s'effondrèrent de concert sur le matelas de plume, restant un instant là à reprendre leur souffle. Par la petite fenêtre, la lueur bleutée d'un éclairage de rue conférait à l'endroit une atmosphère feutrée et propice à l'osmose qui attendait le tout nouveau couple.

"Beaucoup donneraient leur âme pour être à ta place, tu le sais ça?" se vanta-t-il en chatouillant Aphrodite sur les hanches, remarquant une fois encore à quel point elle était splendide -pas une once de graisse, sans doute le résultat de sa ligne parfaite et des régimes alimentaires très pauvres dispensés chez les religieuses...

D'ici, la musique du rez-de-chaussée leur parvenait encore un peu, étouffée par la distance. La suite n'est pas difficile à deviner: David glissa sur la demoiselle et reprit ses caresses, se montrant particulièrement doux et satisfaisant, soucieux de la mettre en confiance -non parce qu'elle fut vierge, détail qu'il avait en cet instant complètement oublié, mais c'était à présent un réflexe avec la gente féminine. Réflexe nécessaire au vu de toutes les baffes qu'il avait reçues lors de ses premiers ébats où, inexpérimenté, il se montrait trop impatient et parfois trop brutal...
Ses vêtements le gênaient, il voulait ardemment sentir le corps d'Aphrodite contre le sien. David retira sa chemise, le souffle court, et entreprit d'écarter sans interrompre ni caresses ni baisers les vêtements de sa partenaire.

Alors qu'il était sur le point de se laisser complètement entraîner par le désir, au point du non-retour, le jeune homme eut quelques ultimes secondes d'hésitations. Un instant perdu, il s'interrompit et fixa le mur de briques sans le voir. Qu'était-il en train de faire? Il aimait Narcissa. Si il s'était retrouvé dans cette taverne ce soir, ainsi que tous les autres soirs précédents d'ailleurs, c'était à cause de son amour (impossible) pour elle.
Mais l'acte charnel avait déjà-t-il eu pour David quel lien que ce soit avec les sentiments amoureux? Non. Et puis la question ne se posait plus... Narcissa était définitivement partie. Même si elle était restée, leurs positions sociales antagonistes ne leurs auraient pas permis de vivre leur relation au grand jour.
David était plus malheureux que jamais. Au milieu du tourbillon de ces noirs sentiments, les bras infiniment réconfortants et doux d'Aphrodite se tendaient vers lui... et il saisit la main qui lui était tendue. Abruti par la fatigue, la douleur, le désir et l'alcool, l'esprit du jeune homme tira un grand trait sur l'image de la petite rouquine.

Il bascula, pour ne plus retourner en arrière.
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 0:02

Serait-elle seulement venue dans cet endroit si elle avait eu la moindre idée de la manière dont la nuit allait se terminer ? Personne, même pas elle, n'aurait pu le dire. En tout cas, si elle s'était doutée de la tournure des évènements, il était certain qu'elle aurait au moins eu un moment d'hésitation. Mais là, à l'heure actuelle, elle n'était plus aussi lucide que d'habitude, elle fonctionnait à l'instinct. Sans doute les effets de l'alcool... Oui, c'était forcément ça. C'était la boisson qui la faisait agir, et parler ainsi. Sinon, jamais elle n'aurait demandé à David de s'éclipser dans un endroit intimiste, et elle n'aurait peut-être même pas osé lui réclamer un simple baiser. Enfin, à être trop prude on passait à côté de beaucoup de choses de la vie, elle l'avait bien compris, alcool ou pas.
David avait semblé très enthousiaste à l'idée de se retrouver seul avec elle, et sur le coup, elle n'avait pas compris ce à quoi il avait alors pensé. Pauvre petite fille chaste et naïve... Elle verrait le loup pour la première fois, ce soir, et elle ne s'en doutait même pas.

Lorsqu'il lui prit la main pour l'entraîner à l'étage, elle se laissa guider, le sourire aux lèvres. Lorsqu'ils arrivèrent en haut, elle poussa un léger cri de surprise alors qu'il la prenait dans ses bras pour la porter, ne s'y attendant pas du tout, puis éclata de rire. Elle n'était pas bien lourde, mais il ne marchait pas vraiment droit, surtout avec elle dans ses bras. Lorsqu'il poussa la porte de la chambre d'un coup de pied, elle ne vit pas immédiatement où ils se trouvaient, ses yeux devant d'abord s'habituer à la pénombre ambiante. Ce ne fut que lorsqu'ils s'écroulèrent tous deux sur le lit qu'elle réalisa. Ils étaient seuls. Dans une chambre mal éclairée. Ivres. Ivres et pleins de désir l'un pour l'autre. C'était aussi évident que deux et deux faisaient quatre. Elle était peut-être naïve, mais pas idiote. Elle avait compris que David voulait plus que de simples baisers. Enfin, elle l'avait compris à cet instant. Et étrangement... Ça ne la dérangeait pas, même si ça l'effrayait un peu. Elle savait comment se passaient les relations entre un homme et une femme, même si elle ne pensait pas l'expérimenter un jour. En tout cas, pas aussi tôt. Certes, elle n'était plus une enfant, elle était sortie de l'adolescence depuis quelques temps, comme en témoignait son corps déjà formé, mais elle n'avait aucune expérience de ces choses là, et était légèrement inquiète. Et si ça lui faisait mal ? Si David n'était pas délicat avec elle ?

Bien vite, alors que les baisers et les caresses du jeune homme se faisaient plus ardents, plus passionnés, son inquiétude s'évanouit. A quoi bon s'inquiéter ? Elle avait décidé de vivre pleinement sa vie, ce n'était qu'une étape parmi tant d'autres, même si celle-ci était quand même assez importante dans la vie d'une jeune femme. Lorsqu'il avait ôté sa chemise, elle aurait encore pu faire marche arrière, pourtant, elle ne le voulait pas. Elle l'avait laissé faire alors qu'il s'était appliquer à la dénuder lentement, flattant chaque parcelle de sa peau qu'il touchait pour la première fois. Elle-même ne savait pas vraiment quoi faire, mais il l'avait guidée, et ainsi elle avait pu lui rendre ses caresses avec douceur, découvrant pour la première fois de sa vie le corps d'un homme. Il avait été si doux, si tendre qu'elle n'avait désormais plus peur. Elle savait qu'au fond, c'était ce qu'elle voulait. Lorsqu'elle le vit hésiter au moment crucial, elle crut que c'était parce qu'elle était encore vierge, et qu'il avait peur de la blesser. Avec tendresse, elle l'avait attiré à elle pour l'embrasser avant de le rassurer.


"Tout ira bien, David, ne t'en fais pas," avait-elle soufflé dans un murmure vibrant de désir.

On raconte que la première fois est souvent douloureuse, pour une femme. Aphrodite, comme de nombreuses femmes avant elle, ressentit une légère douleur lorsqu'il lui prit sa fleur, mais cette brève souffrance fut bien vite oubliée, remplacée par les sensations qu'elle éprouva ensuite. Elle comprit enfin ce que lui avait dit Luc. Un homme et une femme étaient faits pour s'aimer, c'était certain. Il avait raison sur ce point. David avait fait preuve d'une infinie douceur avec elle, parfois ponctuée d'accès plus brusques, mais cela n'avait pas été pour déplaire à la jeune femme, rendue particulièrement sensible grâce à l'alcool.
Cette nuit-là, ils s'étaient intimement découverts, les amis étaient devenus amants, et pour Aphrodite, cela signifiait beaucoup. Elle s'était donnée à lui entièrement, sans compter, sans même penser que peut-être, le lendemain matin, tout serait terminé. Après tout, David était un coureur de jupons notoire, mais elle n'en savait strictement rien. A cet instant, elle pensait même, très naïvement, qu'il l'aimait... Pour elle, il était inconcevable de pouvoir communier ainsi avec l'autre sans sentiments. Pauvre Aphrodite, si elle avait su...
Lorsque, bien plus tard, elle s'endormit dans les bras de David, elle était comblée.

Le lendemain matin, à son réveil, sa première réaction fut de se demander où elle était. Elle n'était pas au manoir Mirova, c'était certain. Les draps dans lesquels elle était enveloppée la grattaient. Du tissu de mauvaise qualité, à ne pas en douter. Loin de ceux dans lesquels elle avait l'habitude de dormir, depuis quelques temps. En bougeant la tête sur le côté, elle vit David, assoupi auprès d'elle, lui aussi sous les draps. Un instant, le doute la saisit. Pourquoi était-il... Est-ce qu'il était... Lentement, elle souleva le drap, et constata avec horreur qu'ils étaient tous les deux nus. Elle sursauta, réveillant le jeune homme au passage.


"Oh mon Dieu !"

Elle se souvenait, par bribes, de la nuits qu'ils venaient de passer. Et une violente douleur lui vrilla les tempes, effet secondaire de la grande consommation d'alcool de la veille. Avaient-ils vraiment fait ce dont elle croyait se souvenir ? Faisant fi de la douleur, elle sauta au bas du lit, récupérant le drap pour se couvrir pudiquement alors qu'elle rougissant devant la nudité dévoilée de son ami. Seigneur, qu'avait-elle fait ? La petite tache de sang sur le drap de dessous témoignait que ses craintes étaient bel et bien fondées. David et elle avaient fait l'amour. Morte de honte, elle jeta un bref coup d'oeil au jeune homme avant de se laisser glisser au sol, dos contre le mur. Elle avait... Et David... Ils avaient bu, beaucoup trop bu, la veille. Ils n'auraient jamais dû. Aphrodite se sentait sale, plus basse que terre. Elle avait l'impression de n'être qu'une catin. Comment avait-elle pu offrir son corps aussi facilement ? Sans qu'elle s'en rende compte, une larme avait roulé sur sa joue. Sans compter l'envie de vomir qui montait, causée par la cuite de la veille...
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 0:05

David dormait comme une masse, assommé par la fatigue, les émotions et l'excès d'alcool. Enveloppé dans un cocon de douce chaleur, il faillit ne pas se réveiller lorsqu'il sentit du mouvement à côté de lui. Ce furent des paroles féminines catastrophées qui le tirèrent finalement, avec de gros efforts, des brumes denses et collantes du sommeil. Il resta un moment les yeux fermés, flottant entre deux mondes, ébloui par la seule lumière filtrant à travers ses paupières closes. Une migraine tenace martelait ses tempes, lui donnant la sensation de s'être fait assommer proprement par un gourdin. En grognant, le jeune homme se rendit compte qu'il se sentait extraordinairement mal et nauséeux. Sa gorge sèche le brûlait, il avait la sensation que son crâne allait exploser.

Que s'était-il passé la veille? David mit de nombreuses secondes à recoller les morceaux. Les fragments épars de ses souvenirs se reconstituèrent au prix de sérieuses difficultés. La semaine passée à boire en solitaire... la rixe dans la taverne... la venue d'Aphrodite. Oui, ils s'étaient découverts, ils avaient dansé cette chorégraphie ardente, ils s'étaient embrassés ivres de désir réciproque.
Etait-ce un rêve? Cette nuit de folie débridée, qu'il avait passée à rire et à boire et à oublier ses soucis, le jeune Inquisiteur aurait tout donné pour la vivre avec Narcissa. Pourtant, la rouquine était partie, entamant un voyage sans retour pour Rodez en le laissant seul avec ses espoirs déchus et ses désillusions. Serait-ce la même chose ici? Aphrodite l'avait-elle abandonné au petit matin, comme un songe évanescent? Avec une angoisse notable, David tendit la main pour toucher le lit à son côté, guettant un contact physique.

A ce moment-là, il sentit le drap lui être brusquement retiré et entendit le bruit du parquet qui craque. Le jeune homme se redressa sur le lit, nu comme un ver, et osa ouvrir un oeil en grimaçant. La lumière d'une journée radieuse se déversait à flots par la fenêtre, l'éblouissant totalement; il aperçut vaguement Aphrodite contre le mur d'en face.

"Wahou... C'était le pied" dit-il dans un soupir époustouflé, n'osant parler trop fort de peur d'accentuer sa migraine. "Tu te débrouilles très bien. On a fait honte à tous ceux qui viendront après." Autant du côté des futurs amants d'Aphrodite, que des conquêtes à venir de David...

Ses pupilles s'habituèrent finalement peu à peu à la lumière solaire et il fut sur le point d'adresser un sourire épanoui à sa partenaire, rassuré qu'elle ne l'ait pas quitté, lorsqu'il remarqua son état.
Recroquevillée contre le mur en arborant un air visiblement choqué et effrayé, Aphrodite serrait pudiquement contre elle le drap afin de dissimuler la nudité de son corps. Une larme roula même sur sa joue en signe de détresse. Le jeune homme fronça les sourcils sans comprendre, et ce simple geste lui causa à la tête un douloureux élancement. Jamais il n'avait été aussi prêt d'atteindre un coma éthylique... il se leva en grinçant des dents sous l'effort, contourna le lit et s'approcha de son amie en la considérant d'un air inquiet.

"Hé, ça va? Ne t'inquiète pas, ça fait ça à tout le monde la première fois... on va aller vomir, la nausée s'atténuera. Quant à la migraine, elle sera passée dans quelques heures."

Il se gratta l'arrière du crâne, le corps impudiquement exposé devant la jeune fille, et observa par la fenêtre. L'établissement était maintenant silencieux et la matinée était bien avancée; il était presque midi. Et si Aphrodite et lui allaient manger un morceau? Histoire de compléter en beauté cette sensation de plénitude... Il l'observa, sur le point de lui proposer, mais remarqua que son amie était toujours en état de choc. A ce moment seulement, il se souvint qu'Aphrodite était nécessairement vierge de par son passé de religieuse; or dans la même nuit elle avait été déflorée et avait expérimenté sa première cuite... pas de quoi être rassurée.

David s'accroupit près d'elle. Il avait été réellement soulagé de la trouver à son côté au réveil, car cela signifiait que tout les événements de la veille n'étaient pas qu'un rêve. Il ignorait ce qui allait se passer ensuite, mais rompre ce bonheur partagé maintenant à cause de la culpabilité serait du gâchis.
Le jeune homme prit Aphrodite dans ses bras et lui caressa les cheveux en déposant sur son front un baiser qui se voulait rassurant.

"Je sais ce que tu penses de toi en cet instant, mais ce n'est pas vrai. Hier, j'ai vraiment eu la sensation de te connaître et c'était beau. Tu l'as dit toi-même hier non? C'est ta vie. Ne laisse pas les remords te gâcher cette part de bonheur. D'accord?"
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 0:10

Alors que la pauvre demoiselle était comme prostrée, tremblante, au sol, dos contre le mur, elle entendit David se lever et s'approcher d'elle. Il l'avait complimentée sur ses prouesses nocturnes, mais elle n'avait pas la tête à rougir du compliment. En fait, elle était complètement choquée par la simple idée d'avoir fait l'amour avec son ami. Mais qu'est-ce qui lui avait pris ?! Il n'y avait pas si longtemps, elle était encore une chaste religieuse, et voilà qu'hier soir elle avait pris sa première cuite, et en plus avait perdu sa virginité ! De quoi mourir de honte...

Le jeune homme ne sembla pas comprendre immédiatement ce qui clochait. Il pensa tout d'abord qu'elle était mal à cause de la gueule de bois, et proposa à la jeune femme d'aller vomir, pour atténuer la nausée. Oui, elle en aurait bien besoin. La bile commençait à monter dans sa gorge, une sensation désagréable dont elle se serait bien passée, d'ailleurs. Mais le malaise n'était pas vraiment là. S'il n'y avait eu que ça, elle aurait pu passer outre. Non, ce qui la troublait vraiment, c'était que David et elle aient... Enfin... Voilà, quoi. Elle n'osait même pas penser à ce qui s'était passé, entre ces draps maculés de son sang virginal. Pourtant, le fait était bien là. Il l'avait déflorée.

Les yeux clos, elle ne vit pas le jeune homme s'approcher d'elle, et sursauta lorsqu'il la prit dans ses bras pour la rassurer. Les paroles de David lui firent un bien fou, pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle n'était qu'une putain, une fille facile qui était bien plus débridée qu'elle n'aurait dû l'être. Elle ouvrit la bouche pour demander à David ce qui allait se passer, maintenant, mais avant qu'elle n'ait pu sortir un seul mot, une violente nausée la saisit, et elle se détourna brusquement pour vomir sur le sol.


**Oh, non...**

Comme si elle n'avait pas déjà assez honte, il fallait maintenant qu'elle vomisse devant lui. Quelle horreur ! Et le flot de bile mêlé d'alcool ne semblait pas prêt de s'arrêter. Elle repoussa le jeune homme, ne voulant pas qu'il la voit ainsi, et laissa une nouvelle flopée de liquide libérer son estomac serré. Haletante, les yeux embués de larmes, elle réussit à articuler :

"Ne me... regarde pas vomir... S'il te plaît..."

Buuuuurp ! Encore une fois. Elle ferma les yeux, la vue de son propre vomi lui donnant encore plus la nausée. Respirer. Elle devait se ressaisir. Inspirant profondément en plissant le nez à cause de l'odeur. La nausée commençait à s'estomper. Elle finit par relever les yeux sur son ami (amant ?), morte de honte.

"Excuse-moi, je..." Elle déglutit, un goût désagréablement amer en bouche. "Je suis désolée pour... Pour mon comportement d'hier soir..."

Elle tenta de recoiffer ses cheveux en bataille en passant une main maladroite dans sa chevelure, le regard fuyant. Qu'allait-il se passer, maintenant, entre eux ? Après tout, elle s'était offerte à lui pleinement, mais regrettait à présent de l'avoir fait. Est-ce que cela aurait une incidence sur leur amitié ? Comment allait-il la regarder, à présent ? Comme une amie ? Une amante ? Sa petite amie ? Une ex ? Seigneur, que c'était compliqué... Autant poser la question directement, histoire d'être fixée... Relevant les yeux vers lui, elle murmura :


"Et maintenant, que fait-on ?"
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 0:14

Les pleurnichements et les longs moments passés à devoir consoler autrui n’étaient pas vraiment le fort de David; pourtant, il sentait que si il n’aidait et ne rassurait pas présentement Aphrodite, il la perdrait pour de bon. Car l’état de détresse se lisait clairement sur son visage. Foutue époque machiste! La vertu avait une valeur bien trop déraisonnable chez les femmes, pouvant souvent gâcher leur vie, tandis que chez le sexe opposé il était presque flatteur de s’en débarrasser le plus tôt possible.

Il fut sur le point de donner à Aphrodite un autre baiser sur le front, mais la jeune fille se détourna brusquement pour vomir ses tripes, avec une brusquerie et un entrain qui le laissèrent pantois. Aussitôt, une odeur fétide monta par vagues au nez de David qui dut mobiliser toute sa volonté pour ne pas vomir à son tour. Il se leva prestement et ouvrit en grand la fenêtre pour évacuer les relents pestilentiels, car son amie continuait d’évacuer le trop-plein d’alcool mêlé de bile amère… tant mieux, c’était répugnant, mais il valait mieux que ça sorte.

"Oh, pas besoin de me le demander" dit-il lorsqu’elle le supplia haletante et frémissante de détourner les yeux –le fait est, il avait obéi avant même sa requête, car le seul fait d’observer le vomi de Béatrice lui donnait la nausée.
"C’est vrai que c’est assez… gerbant." Le jeune homme regarda dans le vague en attendant qu’Aphrodite ait fini de libérer son estomac. Le sol était à présent répugnant, jonché de liquide à l’odeur méphitique; heureusement, ils étaient à l’auberge et le ménage ne faisait pas partie de leurs tâches! David devrait sans doute payer un supplément, mais peu importe.

Les nausées de son amie semblaient enfin calmées. Le jeune Geisler s’agenouilla derechef (en prenant bien soin de ne pas patauger dans les flaques de vomi évidemment) et dégagea les longs cheveux du front moite, plein de sueur, d’Aphrodite. Recroquevillée ainsi, avec cet air craintive et fuyant qui donnait envie de la protéger corps et âme, il la trouva plus belle que jamais.

"Pourquoi tu t’excuses?" dit-il d’un air attristé. Il espéra qu’elle regrettait seulement sa virginité, et non pas le bonheur qu’ils avaient partagé hier soir. Comment lui faire comprendre qu’il ne lui en voulait pas, au contraire, qu’il débordait de gratitude car elle était venue l’aider au moment où il en avait le plus besoin, où il se sentait atteindre le fond de l’abîme? Faire des discours mélodramatiques n’était pas son genre, et Aphrodite le savait; alors, il prit délicatement les joues de la jeune femme, chacune dans une main, et la fixa dans les yeux. Pour lui faire comprendre par ce regard intense, l’étendue de sa gratitude… Dans son esprit, l’image de Narcissa flotta un instant. David la laissa léviter quelques secondes et l’effaça sans hésitation.

"Maintenant?" Le jeune homme fut sur le point de dire « recommencer jusqu’à ce qu’on marche de travers », mais se ravisa au dernier moment de peur de se prendre une gifle. A la place, il enlaça Aphrodite et la souleva de terre, calée dans ses bras et contre son torse, pour l’éloigner de ces répugnantes flaques de vomi. Il la déposa ensuite sur le bord du lit et s’assit à côté d’elle, toujours dans le plus simple appareil, puis lui prit la main.

"Maintenant, plusieurs choix s’offrent à nous. Je ne t’en voudrais pas si tu as peur et si tu veux arrêter là. Mais je n’en ai pas envie. Je ne suis pas prêt de te lâcher! Continuons un peu, d’accord? Je ne sais pas où ça va nous mener, mais il n’y a pas meilleure façon de fêter une résurrection, tu ne trouves pas?"

Il passa de nouveau la main dans les cheveux de son amie afin de découvrir son visage mort de honte dissimulé derrière ses longues mèches claires.

"Tu mérites de connaître tout ça. La détente, les plaisirs simples… ne te fais pas tant de soucis."

L’air de rien, David se décala pour se rapprocher d’elle. Puis il mit sa main sur l’épaule d’Aphrodite et la fit pencher de son côté, afin que sa tête soit appuyée tout contre lui. Il déposa un baiser sur le sommet de son crâne et lui frotta un instant le bras, d’un geste qui se voulait rassurant. Résurrection, oui, c’était le mot… pour la jeune femme, qui venait de commencer sa nouvelle vie exempte du carmel.
Mais lui aussi, il avait l’impression de renaître.

Une idée fit soudain irruption dans sa tête, et elle gâcha toute la sérénité qu’il éprouvait. David rompit la proximité entre eux et s’en fut plus loin sur le lit. Lorsqu’il parla, sa voix et son visage s’étaient faits aigris et pincés.

"Au fait, ne me dis pas que tu culpabilises plus pour cet imbécile empafé de Rohan que pour ta vertu? Je le savais: il y a quelque chose entre vous, c’est ça?"
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Aphrodite de la Roseraie
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 0:18

Aphrodite, en effet, regrettait simplement de s'être offerte si rapidement à lui. En aucun cas elle ne regrettait le bonheur qu'ils avaient partagé la veille. Jamais elle ne s'était sentie aussi libre que ce soir-là, aussi affranchie de toute barrière conventionnelle. Et jamais avant cela elle ne s'était sentie aussi proche de David, ce qui en soi était très important pour elle. Oublié le Carmel, oubliée sa mère, oublié Luc... Lorsque son ami avait plongé son regard en elle, elle avait senti qu'il était heureux, à cet instant, qu'il tenait à elle. Et rien que cela lui faisait un bien fou. Par sa simple présence, il savait la rassurer. Et elle ne le remercierait jamais assez pour ça. Alors, en symbole de gratitude, elle lui offrit simplement un sourire, un véritable sourire de bonheur.

Lorsqu'il la saisit pour la porter sur le lit, elle ajusta le drap enroulé autour de son corps, pour masque sa nudité. Certes, il l'avait vue nue cette nuit-là, mais maintenant que le jour était là, et que l'alcool s'était dissipé, sa pudeur était revenue au galop. Il s'installa à côté d'elle, toujours aussi nu qu'au jour de sa naissance, et la jeune femme rougit à la vue de ce corps qu'elle avait découvert pour la première fois la veille. Détournant pudiquement le regard, elle offrit à David une partie du drap qui la recouvrait, afin qu'il cache au moins la partie de son anatomie qui faisait rougir la demoiselle. Un peu de décence ne faisait de mal à personne, que diantre...
Puis il lui prit la main et évoqua ensuite les différentes options qui s'offraient à eux. Oui, elle aurait très bien pu tout arrêter là, mais tout comme lui, elle ne le voulait pas. Elle voulait voir où tout ça pouvait les mener. Lorsqu'il lui dit clairement qu'il ne la laisserait certainement pas partir comme ça, elle rosit et sourit avec douceur. Peut-être avait-il raison, peut-être méritait-elle de connaître ces plaisirs simples de la vie qui lui avaient toujours été interdits. Et après tout, qui de mieux que son premier amour pour lui faire découvrir la vie ?

Il l'attira doucement à lui, et elle se laissa glisser contre lui, sa tête sur l'épaule du jeune homme, sans un mot. C'était étrange de voir comme les inquiétudes pouvaient être rapidement balayées, lorsqu'il était près d'elle. Elle inspira profondément, sa nausée beaucoup plus faible qu'à son réveil, essayant à présent de calmer la migraine qui tambourinait dans son crâne.
Mais alors qu'elle commençait à se laisser aller contre lui, il la repoussa soudain pour s'éloigner d'elle, lui demandant ouvertement si elle regrettait juste d'avoir perdu sa virginité ou bien si elle culpabilisait par rapport à Luc. Elle écarquilla les yeux sous la surprise lorsqu'il déclara être certain qu'il y avait quelque chose entre eux.

Sa réaction première fut d'ouvrir la bouche pour protester vertement. Il n'y avait absolument rien entre Luc et elle, si David croyait cela, c'était qu'il était bien moins intelligent qu'elle le pensait. A moins que... Oui, c'était forcément ça... Au lieu de se défendre comme elle comptait le faire, elle se contenta d'éclater de rire, venant pincer gentiment le bras du jeune homme.

"Ma parole, David, serais-tu jaloux ?"

Bien entendu, il n'avait aucune raison de l'être. A dire vrai, elle ne pensait même plus à Luc et au baiser volé, à cet instant précis. Elle trouvait terriblement craquant le fait que le jeune inquisiteur soit jaloux. Et puis, c'était flatteur, ça voulait dire qu'il tenait à elle... Calmant finalement son fou rire, elle s'approcha de David sur le lit et lui prit délicatement la main tout en le regardant dans les yeux. Cette fois-ci, elle était tout à fait sérieuse.

"Il n'y a absolument rien entre Luc et moi, sois-en assuré. C'est avec toi que je veux être. Ce que je regrette, c'est simplement de ne pas avoir été totalement lucide lorsque je me suis offerte à toi. C'était l'alcool qui me faisait agir, ce n'était pas moi."

Elle lui sourit doucement, se voulant rassurante. Oui, à bien y réfléchir, ce n'était pas tant le fait d'avoir perdu sa virginité qui la dérangeait. C'était plutôt de l'avoir fait sous l'emprise de l'alcool. Si c'était à refaire, elle n'aurait changé qu'une seule chose : elle serait restée parfaitement sobre, pour profiter pleinement de ces instants de bonheur...
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David Geisler
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 0:20

David fut soulagé de voir qu’Aphrodite entendait raison, et se remettait peu à peu mentalement sur pied. Il n’osait imaginer son état dévasté si il l’avait laissée seule, partant comme un voleur au petit matin, pour ne plus ensuite lui reparler même en la croisant dans la rue… ce qui lui était déjà arrivé de faire, avec quelques autres filles pour lesquelles il n’éprouvait presque aucun sentiment. Mais avec cette jeune femme, c’était différent. Quelqu’un de sa trempe n’aurait pas lâché si vite l’affaire; elle l’aurait sans doute suivi partout en le harcelant jusqu’à obtenir une explication satisfaisante.

Résoudre ce premier problème avait au moins eu le mérite de soulager sa tête, car une migraine tenace lui donnait toujours l’impression d’avoir les tempes enserrées dans une pince à métaux. Heureusement, la nausée était passée, songea-t-il en prenant le bout de drap qu’elle lui tendait pour le poser sur lui.
Son commentaire sur Luc ne plut pas du tout à la jeune femme qui l’observa d’un air indigné… avant d’éclater de rire. Ce fut au tour du jeune Geisler d’écarquiller les yeux.

"Moi, jaloux? Pfff… tu rigoles? Alors là, sûrement pas!" mentit David d’un air outré en haussant le menton et plissant les yeux. Une réplique emplie de mauvaise foi: David était jaloux de tous les hommes qui s’approchaient de près ou de loin de toutes les filles qu’il convoitait (c’est-à-dire un bon quart de la population féminine de Forbach). Et cela même si il ne formait pas un couple avec la personne concernée. En l’occurrence, Aphrodite logeait dans ce manoir sordide au fin fond de la forêt, seule avec les Mirova et ce crétin prétentieux de Rohan qui avait tout le champ libre… David se promit désormais de garder un œil sur la jeune femme, même si elle n’était pas d’accord.

Son amie entreprit de le rassurer en lui tenant la main et lui souriant avec chaleur. Après ses explications, ce fut au tour de David de sourire:

"Oh, mais si ce n’est que ça, ça peut s’arranger… tu es lucide maintenant." Il ne se demanda pas si Aphrodite avait saisi l’allusion concupiscente, et se contenta de prendre la jeune fille par la nuque, l’embrassant dans le cou et sur la clavicule. Ils étaient encore empreints de l’alcool, de la crasse et de la sueur de la veille, mais toutes ces odeurs leur donnaient finalement dans le temps beau et chaud de cette matinée estivale, des parfums d’aphrodisiaque. Dans un silence ouaté et intime, David prodigua à la jeune femme des caresses de plus en plus évocatrices, jouant à découvrir en même temps qu’elle les endroits les plus sensibles du corps de cette dernière tout en l’embrassant gaiement dans le cou et sur le front (en évitant la bouche malheureusement, à cause de l’odeur d’égouts qui s’en dégageait). Il se sentait dans une forme olympique et prêt à l’acte charnel un nombre illimité de fois.

Aphrodite reposait sous lui, allongée dans les draps, ses longs cheveux éparpillés autour d’elle comme une auréole et un rose délicat nacrant ses joues. Le jeune Geisler se sentit envahi de tendresse et lui caressa la joue.

"C’est bizarre qu’on ne se soient pas trouvés avant, toi et moi" murmura-t-il (en ignorant bien sûr qu’Aphrodite avait le béguin pour lui depuis qu’ils s’étaient rencontrés en Rodez, bien des années auparavant).

Cette fois, ils étaient lucides et pourraient profiter pleinement des sensations offertes par leur étreinte. David espéra que son amie n’allait pas s’effrayer, et se soustraire à lui au dernier moment; il adorait faire l’amour le matin, après une nuit échevelée… il sentait d’ailleurs son désir monter par vagues successives et s’abandonna entièrement à lui, sans plus réfléchir –de toute façon, sa tête lui faisait trop mal.
Après de longs préliminaires, délicats et joueurs, ils s’unirent de nouveau en une longue et frémissante envolée qui les emporta haut et loin. La tête enfouie dans les longs cheveux de sa partenaire, David poussait soupirs et grognements d’extase; sans même qu’il s’en aperçoive, un murmure incohérent de plaisir s’échappa de ses lèvres serrées:

"Narcissa…"
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 0:33

Aphrodite n'était pas dupe. David affirmait qu'il n'était pas jaloux, mais elle savait bien que c'était faux, ça se lisait sur son visage. Elle trouvait ça plutôt mignon, d'ailleurs. En fait, elle avait l'impression de découvrir une facette du jeune homme qu'elle ne connaissait pas encore, et cela lui faisait grandement plaisir. Sa bonne humeur toute retrouvée, elle lui sourit d'un air amusé avant de lui glisser dans un murmure :

"Menteur..."

Puis, après qu'elle lui eut expliqué les véritables raisons qui la tourmentaient, il lui fit clairement comprendre (par un sous-entendu pas si sous-entendu que ça) qu'ils pouvaient tout à fait remédier à cette situation là, maintenant, tout de suite. La jeune femme le regarda avec une légère appréhension, qui disparut bien rapidement, dès les premiers baisers du jeune homme sur sa peau, en fait. Alors qu'ils se redécouvraient mutuellement, David lui glissa qu'il trouvait étrange qu'ils ne se soient pas trouvés plus tôt. Elle faillit lui répondre qu'elle l'avait aimé dès le premier jour, lorsqu'ils étaient enfants, mais elle ne l'avait pas fait, par peur de l'effrayer. Au lieu de ça, elle répondit tout simplement :

"Bizarre, oui, c'est le mot..."

Les caresses recommencèrent, plus sensuelles encore, plus délicates et plus joueuses, procurant à Aphrodite les mêmes sensations que la nuit précédente. A la différence que cette fois-ci, elle était en pleine possession de ses moyens, et pouvait donc profiter pleinement de ce plaisir qui montait par vague au creux de son ventre. Après de longs préliminaires, durant lesquels elle avait tenté de mettre en application les bribes de souvenirs de ce que David lui avait appris durant la nuit, leurs corps ne firent qu'un de nouveau, deux corps unis en une seule conscience, celle du désir qui les animait. Cette fois-ci, pas de douleur, uniquement du plaisir. Aphrodite s'était attendue à avoir mal, mais l'hymen avait été brisé durant la nuit, maintenant, elle n'aurait plus jamais mal. Seul le plaisir l'envahissait à présent, comme en témoignaient sa respiration saccadée et ses petits gémissements. Alors qu'elle se laissait pleinement aller, elle se figea soudain. Avait-elle bien entendu ? David l'avait appelée par un autre prénom, et pas n'importe lequel. Elle fronça les sourcils. Narcissa. Sous le choc, elle ne put se retenir de gifler le jeune homme avant de le repousser et de se couvrir pour échapper à la vue de ce goujat. Comment osait-il lui faire ça ?! Furibonde, elle lui lança un regard qui se voulait assassin.

"Tu m'as appelée Narcissa ?! Ainsi c'est à elle que tu penses quand tu me fais l'amour ? Et dire que j'ai été assez stupide pour te faire confiance, je te croyais différent !"

Plus bas, comme pour elle-même, elle avoua :

"Comment ai-je pu être amoureuse de toi pendant si longtemps, alors que toi tu penses à elle..."

La jeune femme releva les yeux vers lui, rouge de honte et de colère. S'il voulait qu'elle lui pardonne, il allait devoir se montrer extrêmement convainquant, parce que ce genre de chose était plutôt du genre impardonnable...
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 0:34

En pleine extase, David fut brusquement interrompu par la gifle retentissante de son amie. Il n’eut pas le temps de la regarder les yeux éberlués que déjà elle le repoussait violemment, manquant de peu de le faire tomber du lit. Que se passait-il? Le jeune homme s’était reçu des dizaines de gifles dans sa vie, résultats de ses désastreuses amourettes, et commençait à en avoir assez. Sous le choc, soustrait à la tiédeur des draps et du corps de sa partenaire, il la regarda coi sans comprendre.

"J’ai fait ça? Tu es sûre?" répéta-t-il stupéfait. Non, Aphrodite devait s’être trompée ou avoir mal entendu… il ne s’en était même pas aperçu! Et dire qu’il avait banni Narcissa de ses pensées! Au moins cette fois-ci, David ne mentait pas, et sa surprise était authentique.

Il fut sur le point de répliquer, de lui dire que sa réaction était excessive, mais une Aphrodite choquée et furibonde marmonna quelque chose qui ressemblait fortement à un aveu; celui de l’attirance qu’elle ressentait pour David depuis longtemps. La surprise du jeune homme fut décuplée et pendant une bonne dizaine de secondes, il ne sut que dire –voilà qui expliquait pas mal de choses, dont les sous-entendus appuyés de ces dernières semaines! Puis il sentit un profond élan d’affection le traverser de part en part pour l’image si attendrissante que lui offrait son amie en cet instant: celle d’une femme blessée et vulnérable, en colère et ne parvenant pas à se départir de ses sentiments…

"Aphrodite… pardon, pardonne-moi." Il avait intérêt à se montrer convaincant car elle ne serait pas du genre à lui pardonner en se contentant d’explications légères. En temps normal, avec une fille quelconque, David ne se serrait pas embarrassé et lui aurait dit d’aller voir ailleurs. Mais son amie était différente; il tenait à elle. Il tenta de s’approcher, de tendre une main vers elle, mais suspendit son geste de peur de se prendre une nouvelle claque.

"Narcissa et moi, c’est une longue histoire très compliquée… mais c’est fini maintenant, et bien fini. Elle ne reviendra jamais: elle est partie pour toujours à Rodez en me laissant le cœur brisé… alors pardonne-moi si j’ai un peu de mal à franchir ce cap." Et voilà, il venait de dévoiler deux secrets très embarrassants: son attirance passée pour Narcissa, et la raison qui l’avait poussé à disparaître aux yeux du monde pendant toute une semaine… Révéler de telles choses était très gênant et David se détourna un moment, un peu honteux d’avoir ainsi fait étalage de ses faiblesses devant la demoiselle. Il espéra qu’elle comprendrait, d’autant qu’il avait été touché de savoir son petit béguin de longue date.

"Cette époque est finie, crois-moi. C’est avec toi que je veux être. J’ai eu du mal à tirer un trait sur le passé pendant toute cette semaine, mais c’est parce que j’étais seul… aujourd’hui c’est différent. Tu es avec moi, je suis très motivé." Le jeune homme tenta de sourire pour dédramatiser la situation, mais sa tentative retomba à plat. Pour appuyer la sincérité de ses paroles, il tenta de nouveau une approche, cette fois-ci très lentement afin d’être prêt à esquiver ou parer tout geste hostile porté dans sa direction.

"S’il te plaît, ne t’éloigne pas…"
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 0:42

Il semblait véritablement surpris lorsqu'elle lui expliqua les raisons de la gifle. Visiblement, il ne s'était réellement rendu compte de rien. Oui, mais voilà, Aphrodite, elle, avait entendu. Et ça lui avait fait mal. Bien plus mal qu'elle ne l'aurait cru, en fait. Sans doute aurait-ce été moins douloureux s'il avait murmuré le prénom d'une autre, mais le fait qu'il s'agisse de Narcissa était peut-être pire que tout. Après tout, Aphrodite avait toujours eu le béguin pour David, et savoir que celui-ci pensait à leur amie commune... Non, rien que d'y penser, cela lui donnait la nausée... Narcissa n'était encore qu'une enfant, comparée à eux ! C'était...

Il lui présenta ses excuses, et semblait vraiment sincère. Mais pour la jeune femme, c'était loin d'être suffisant. Alors qu'il tentait une approche, elle l'en dissuada d'un simple regard, et il reprit sa place de l'autre côté du lit, se décidant enfin à lui expliquer pourquoi il avait dit le nom de la rouquine. C'était bien la première fois qu'elle entendait David avouer ses faiblesses... Il avait bien eu une aventure avec Narcissa, alors ? Enfin, tout au moins, il y avait eu une attirance, peut-être même mutuelle, qui sait ? Et maintenant la jolie rousse était partie, le laissant seul, le coeur meurtri... Lorsqu'il lui fit cet aveu, Aphrodite sentit sa colère fondre comme neige au soleil. Non pas parce que cela justifiait ce qu'il avait dit, loin de là, mais simplement parce qu'il avait été parfaitement honnête avec elle. Pour une fois, il lui avait ouvert son coeur. Et il lui demandait sincèrement de lui pardonner. Bien sûr qu'elle accepterait ses excuses, après tout elle ne voulait pas arrêter là avec lui. Mais bien qu'il lui assure être motivé pour être avec elle, elle voulait avoir une dernière certitude.

Cette fois-ci, elle le laissa approcher d'elle, mais au moment où elle allait se blottir contre lui, elle s'arrêta et le regarda droit dans les yeux.


"Je voudrais savoir une dernière chose... Si un jour tu revoyais Narcissa alors que tu es avec moi... Serais-tu capable de me quitter pour elle ?"

Elle ne voulait pas entendre que non, à moins que ce ne soit la vérité, bien sûr. Elle préférait qu'il lui dise que oui, voire qu'il n'en savait rien, plutôt qu'entendre un mensonge éhonté. Au moins, elle saurait à quoi s'en tenir... Et puis, elle était là pour profiter de l'instant présent, non pour faire des projets d'avenir avec lui...
Puis, alors qu'enfin elle se blottissait dans les bras de son petit-ami (tiens, il faudrait qu'elle s'habitue à ça...), il lui demanda pourquoi elle ne lui avait jamais avoué ses sentiments plus tôt. Ce fut sur un ton un peu triste qu'elle lui répondit :


"A quoi bon te le dire ? Je connaissais les désirs de ma mère de m'envoyer au couvent, t'avouer mon béguin pour toi n'aurait pas arrangé les choses, et surtout à quoi est-ce que ça aurait servi ? De toute façon mon avenir était tout tracé..."
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MessageSujet: Re: Nuit d'ivresse   Nuit d'ivresse Icon_minitimeMer 5 Oct 2011 - 0:44

Au grand soulagement de David, ses excuses et explications avaient semblé faire leur effet sur la demoiselle, qui paraissait maintenant un peu calmée. Il soupira, car si d’habitude il se fichait complètement que ses conquêtes repartent outrées du lit partagé, aujourd’hui il avait eu peur de se retrouver seul. Ce sentiment (une aberration selon lui! en tant qu’homme et Inquisiteur, il n’aurait dû dépendre de personne, encore moins affectivement parlant) il ne l’avait ressenti qu’avec deux personnes dans sa vie: Manon et Narcissa. Le jeune homme se demandait donc si il n’était pas en train de transférer artificiellement les sentiments qu’il avait pour la petite rouquine sur Aphrodite. Vivre son amour par procuration, en quelque sorte…

Peu importe la nature complexe ou odieuse de ce sentiment, en tout cas, c’était involontaire –ou totalement inconscient.
Il la regarda fixement, pris d’un élan de tendresse irrésistible pour ce visage si fin et délicat exprimant sans le vouloir ses craintes au grand jour: la joie d’être aimée, la peur d’être aimée aussi, la peur de le voir partir du jour au lendemain, de sentir sa vie comme vaine…

"Je ne sais pas ce que je suis capable de faire ou non. Finalement, je ne me connais pas très bien moi-même" répondit David avec la plus grande franchise. (Décidément, il faudrait qu’il arrête de dévoiler ses états d’âme comme ça, et de paraître aussi désarmé devant Aphrodite! Quelle image aurait-elle de lui?). "Mais la question n’a pas lieu d’être, car Narcissa ne reviendra jamais." Il l’observa plus fixement encore, avec une toute nouvelle intensité.

"Elle ne fait plus partie de ma vie."

La jeune fille blottie dans ses bras, David lui caressa doucement les cheveux, sa tête posée contre la sienne. Leurs mèches se mélangeaient et se superposaient, les unes sombres comme le jais, les autres claires comme un rayon de soleil… un duo qui semblait antithétique, mais qui pourtant se complétait bien.

"Pas tout tracé" objecta le jeune inquisiteur dans un murmure en fixant le mur d’en face. "On ne sait jamais ce qu’il peut advenir. Regarde: tu as quitté les ordres! Qui l’eût cru? Retiens-bien ça: rien n’est jamais écrit d’avance, jamais."

Une façon détournée de lui dire qu’entre eux deux désormais tout serait possible. Aphrodite était noble, comme Narcissa; pourtant elle était seule et si loin de chez elle, et elle avait quitté le carmel! Si ses parents en arrivaient à des extrémités comme renier leur fille, David se surprit à penser qu’il serait là pour elle. Un tel songe ne lui ressemblait pas le moins du monde, lui qui détestait s’engager au plus au point… pourtant, son cœur saignait aujourd’hui. La blessure causée par le départ de la rouquine mettrait un très long moment à cicatriser.

Après un moment de silence feutré et intime, David se releva du lit et prit sa petite amie par la main, y déposant un léger baiser.

"Et si on allait profiter du beau temps? Je te montrerai où j’aime aller quand je veux être seul, ou des endroits où l’on mange bien, ou des trucs intéressants… "


[FINI]
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