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 Il suffit d'une trahison

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Viviane Valdemar
Vieille peau fripée à pustules
Viviane Valdemar


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MessageSujet: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeJeu 26 Jan 2012 - 3:03

La matinée de cette journée de janvier s’était écoulée rapidement. Courant de son magasin à l’Hôtel, Viviane n’avait pas eu une minute à elle. Depuis que les affaires marchaient moins bien, la commerçante se donnait d’autant plus pour qu’elles continuent à lui rapporter un revenu suffisant. Son emménagement avec sa nièce et sa sœur lui avait permis de revendre l’ancienne maison et de faire suffisamment d’économies pour engager une vendeuse. Comme du temps de son père, elle n’était donc plus responsable que de la comptabilité, ce comprenant la gestion des commandes également. Sa lutte pour maintenir son commerce à flot portait ses fruits, et l’alliance avec de nouveaux partenaires de commerce s’était révélée bénéfique. Ses problèmes récents lui avaient fait comprendre la leçon avec tous ses œufs dans le même panier était une chose dangereuse, et il était important de se diversifier.

Le but de cet entretien à caractère plus ou moins formel avec Louisa était de regarder les opportunités qu’elles avaient de faire appel à d’autres importateurs de draps que ceux qu’elles utilisaient habituellement, et voir également s’il était possible de ne pas se limiter à un seul type de marchandise. Chercher, plus, comme elles l’avaient fait autrefois, des nouveautés, se lancer dans des paris peut-être plus audacieux, mais qui leur permettrait de rester à la pointe de la mode.

Songeant que son amie arriverait d’ici quelques dizaines de minutes seulement, Viviane se hâta de se préparer. Elle ne pouvait décemment recevoir dans sa tenue de travail, tachée d’encre et poussiéreuse. Elle alla se réfugier dans ses appartements pour faire un brin de toilette, et demanda à l’une des servantes de bien vouloir faire chauffer de l’eau pour du thé, ainsi que d’apporter quelques biscuits et fruits secs dans le petit salon attenant à sa chambre. À cette saison-ci, il ne restait guère autre chose dans les réserves que des pâtes de fruits, et quelques noix et noisettes.

La commerçante commença par enlever sa robe sale avant de se toiletter le visage à l’eau tiède qu’elle avait pris soin de demander peu de temps avant. Elle ouvrit ensuite sa garde-robe et choisit l’une de celle qu’elle affectionnait particulièrement. Elle était vert bouteille, en velours, et suffisamment chaude pour ne pas avoir à porter des châles en plus, ce que Viviane trouvait anti-pratique au possible. Sans montrer un luxe ostentatoire, elle mit tout de même quelques bijoux discrets, profitant de ce que le confort apporté par le retour définitif des siens apportait à Forbach. Nul doute que si leurs parents les voyaient ainsi, ils seraient fiers de Cassandra et sa benjamine, tout comme de leur petite fille. Viviane prenait conscience peu à peu que ses parents lui manquaient moins, qu’elle était parvenue à faire leur deuil au fil des ans, n’éprouvant plus guère de rancœur à l’encontre de ceux qui étaient responsable de leur décès.

Immanquablement, ses pensées se tournèrent à nouveau vers ce qui s’était passé la nuit de Noël dans l’église. L’horreur qui avait frappé la ville était imputable au Lys, mais Viviane était ravie d’avoir pu sauver sa nièce. Nombreux avaient été les morts, et plus encore les blessés, pourtant la Prêtresse n’était pas plus chagrine que cela. Ce soir-là, elle avait compris que la guerre était intrinsèque à Forbach. Depuis trop longtemps maintenant la lutte faisait rage, et rien ne pourrait l’arrêter que la mort de tous les belligérants. Rien de ce qu’elle ne pourrait faire influencerait cela, alors elle ferait ce qui était à sa portée : lutter de toutes ses forces, lutter pour le bien, pour éviter autant de victimes collatérales et de morts que possible.

Une fois apprêtée, non sans s’être également recoiffée, elle fut fin prête à recevoir son amie. Elle n’eut pas à attendre bien longtemps avant qu’on ne vienne lui annoncer son arrivée. Quand la Baronne Zimmerman fit son entrée dans le petit salon, un large sourire illumina le visage de Viviane qui se leva pour embrasser son amie. Immédiatement, elle lui proposa de se mettre à son aise dans l’un des fauteuils de son choix. L’endroit avait été décoré par ses soins peu de temps après l’aménagement : des fauteuils pourpres, une table basse en chêne au milieu, des murs clairs et quelques tableaux de paysage en faisaient un salon clair et confortable à la fois. Quelques bibelots avaient été ajoutés de-ci de-là, comme autant de témoins des années que Viviane avait déjà vécues.

« Hé bien, Louisa, c’est un vrai plaisir de te revoir ! Comment vas-tu ? Et comment vont les enfants ? Raconte-moi tout, je meurs d’envie de savoir ! »
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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
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Louisa Zimmerman


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MessageSujet: Re: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeVen 27 Jan 2012 - 0:29

*26 janvier 1646*


Louisa refermait un à un les boutons de son long manteau fourrure. Le blanc originel était à présent un peu gris. Fidèle reflet de l’âme de sa propriétaire. Un gris, que l’œil distrait n’est pas sûr d’avoir vu, mais un gris tout de même. Le parfum poivré qui s’en dégageait lui donnait sa propre identité. Un morceau de vie, un cadeau, presque un souvenir, de ce voyage en terre slave. Des doigts agiles en lissaient le poil, avant qu’une paire de gant ne deviennent leur écrin chaleureux.
Madame Maulne posait sur sa fille un regard un peu vide. Ses lèvres se mettaient en mouvement pour baragouiner un commentaire. L’une de ces logorrhées aux quelles ont droit les femmes sans âge. Elle parlait, de cette ancêtre qui aurait hurlé, de voir son héritière se parer de gris !


« Мама останавливает немного. Я не принцесса максимум баронесса. Баронесса который не нуждается белый вдохновлять уважение .»
[Maman arrête un peu. Je ne suis pas une princesse tout au plus une baronne. Une baronne qui n'a pas besoin de blanc pour inspirer le respect.]


L’air glacé passait la barrière de ses lèvres pour s’engouffrer dans ses poumons. Si elle fermait les yeux, la baronne pouvait presque retrouver, le bruit des pas dans la neige. Elle s’éloignait du Fil Blanc sans grande hâte. Il était encore tôt. Elle appréciait de marcher dans ces rues blanchies par l’hiver. Les occasions étaient moindres depuis la naissance des jumeaux. Quand tout se passait bien elle n’avait pas besoin de plus de deux visites hebdomadaires.
La rumeur concernant la vente de la boutique était infondée. Celle sur une retraite anticipée l’était beaucoup plus. La passion n’était plus aussi vorace. L’année écoulée l’avait fait réfléchir. Face au danger certaines choses apparaissaient comme dérisoires. D’autres prenaient enfin la place qui aurait du être la leur. Maturité ou simple changement de perspectives, cela avait au moins conforté la couturière dans une chose. Tout ce qu’elle voulait –réellement- se trouvait à quelques kilomètres de Forbach.


Enfin, presque tout, car il y avait encore des liens qui la rattachaient à ce village. Des femmes dont elle ne –pouvait- voulait pas se séparer. Gabrielle en premier lieu, qui avançait inexorablement vers la mort, et dont les dernières heures étaient bien trop solitaires. Les filles, ces employées, qui arrivaient toujours à éveiller son affection. Mais Viviane surtout, dont l’amitié lui était précieuse. C’était vers elle que Lou se dirigeait ce jour de janvier.
Elles se voyaient moins. Ce qui au vu de leur correspondance, n’était pas une preuve de désamour. La nouvelle maternité de la couturière avait totalement transformé son mode de vie. Elle ne pouvait plus faire comme si elle était seule. C’était un choix qu’elle n’avait jamais regretté. Ce renouveau était plus salvateur que ce qu’elle se sentait capable d’avouer. Si un Ange voulait un miracle madame Zimmerman pouvait lui en présenter deux. Lucile et David étaient les deux soleils de son petit monde.


Ce qui ne faisait pas d’elle l’une de ses jeunes mamans incapables d’assumer la vie en société. Elle se tenait au courant. Elle savait ce qui se passait ici. Beaucoup d’amis lui avaient compté la tragédie survenue pendant la messe de noël. Cela l’avait profondément choquée. Les termes employés avaient immédiatement fait suspecter un subterfuge de sorcier.
Elle avait pensé au charpentier et à la comtesse. S’agissait-il d’une vengeance ? Les questions restaient les mêmes. Quoi qu’il se passe sur cette terre les questions ne changeaient pas. Malgré la sécurité de Rosbruck madame Zimmerman n’arrivait pas à ne pas en être blessée.


On l’introduisait chez les de Saint-Loup avec amabilité. Elle suivait son guide avec un sourire tranquille au coin de la bouche. Ce lieu ne lui était pas encore tout à fait familier. Pourtant les trois femmes vivant dans cet hôtel lui étaient sympathique à des degrés différents.
Ses yeux noirs se détaillent instantanément la dame qui l’accueillait. La commerçante, était élégante, belle. Le vert était une couleur qui la mettait en valeur. Pour sa part Louisa était vêtue d’un velours bleu nuit agrémenté de quelques perles blanches sur le décolleté, ce qui faisait ressortir son teint de lait, tandis que ces cheveux étaient maintenus par un chignon décontracté. Avant de s’assoir elle allait baiser les deux joues de son hôtesse avec délicatesse.


« Un plaisir partagé ma chère Viviane. Je vais bien. Les enfants vont bien. Anna vous embrasse toi et Narcissa. Elle a hésité à m’accompagner. Mais depuis qu’elle a cette… ce stigmate elle se fatigue vite. Je lui ai conseillé de rester au chaud. »


Sujet au combien inquiétant pour les deux parents. Ils ne savaient plus quoi faire pour aider la jeune fille. Savoir que certains habitants souffraient du même mal n’avait rien de rassurant. Monsieur Vaudremont n’avait rien put dire. Ils étaient impuissants et cette impuissance les rongeait doucement. Si elle avait connu l’une de ces filles de Satan elle aurait obtenu des informations… par tous les moyens.


« Et Romain te salut. Lucile a réussi à le retenir jusqu’au moment de mon départ. C’est une petite séductrice. Elle obtient absolument tout ce qu’elle veut. »


Les deux nourrissons étaient un peu des rois au manoir. Tout le monde les choyait. Même Dimitri, quittait ses romans, dés l’instant où l’un d’eux attirait son attention. Tant et si bien qu’on ne savait plus trop si on devait les nommer ange ou démon.
Louisa n’était pas épargnée. Elle entourait sa deuxième fille d’une aura protectrice à la force impressionnante. Sa naissance avait créé un lien étrange, exclusif, qu’on avait du mal à atténuer. A un peu plus de six mois, les deux enfants, étaient pourtant en bonne santé et en éveil. Ils commençaient à se tenir debout. Ils ne cessaient de crier leurs joies et d’inventer des sons. C’était un spectacle sans fin.


« Te souviens-tu, que nous fêtons les seize ans d’Anna, dans dix jours ? Ta sœur est la bienvenue si elle le souhaite. »


Un respect renouvelé envers cette femme, cette mère, qui avait réussi à briser quelques une de ses barrières. Il n’y avait plus besoin d’effort pour exprimer de la sympathie. Ce progrès la baronne le devait une fois de plus aux enfants. Son sourire se faisait encore plus franc, doux, teinté d’une tendresse discrète.


« Alors, dis-moi, comment s’en sort ta vendeuse ? Tout se passe bien ?
Et ici ?
Et toi Viviane, surtout toi, comment vas-tu ? »
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Viviane Valdemar
Vieille peau fripée à pustules
Viviane Valdemar


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MessageSujet: Re: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeDim 18 Mar 2012 - 21:11

Revoir son ancienne amie était un vrai bonheur pour Viviane. Peu importait que leurs visites ne soient pas toujours aussi régulières qu’elle l’aurait souhaité, Louisa restait une véritable amie pour Viviane, la plus chère à son cœur sans doute. Et pourtant, c’était à elle que Viviane mentait depuis des années sur ses activités et son emploi du temps, sur son opinion concernant les sorcières, sur ce qu’elle était réellement. La commerçante repoussa ces pensées dérangeantes pour se concentrer sur la conversation. Un jour, plus tard peut-être, il serait toujours temps de partager son secret avec Louisa. L’inquiétude qu’elle ressentait pour ses filleules augmentait avec le temps. Fatiguées à l’excès toutes les deux, elles dormaient plus que de raison, et ne supportaient que mal la lumière du jour. Europe se terrant, Viviane n’avait aucune nouvelle de ce que le grimoire avait pu apporter comme aide, mais elle était sûre qu’il n’était pas sans utilité. Pourquoi, par tous les diables, Europe n’avait-elle pas encore donné de ses nouvelles ?

« Je suis désolée d’entendre qu’Anna ne va pas mieux. Narcissa est dans le même état tu sais, et Cassandra ne me cache pas son inquiétude. Et si nous ne trouvions pas le remède ? J’en tremble rien que d’y penser... »

Et c’était vrai. Un long frisson d’effroi lui parcourut l’échine rien que d’y penser. Si Narcissa et Anna, comme bien d’autres encore venaient à décéder de ce stigmate, comment pourraient-ils s’en remettre. Mais non, elle ne laisserait pas quelque chose de pareil se produire. Elle se battrait de toutes ses forces, dût-elle affronter Europe et Amaël en personne ! « Je te promets Louisa... Je te promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher qu’il leur arrive du mal ! » Ce n’était pas une vaine promesse, Viviane se sentait prêtre à tout pour le bien des siens.

La nouvelle concernant l’anniversaire d’Anna sous peu lui fit plaisir. Même si elle n’allait pas bien, il n’y avait aucune raison pour que son anniversaire ne soit pas fêté dignement ! Bien sûr qu’elle s’y rendrait, elle essaierait peut-être de faire venir Narcissa également, et Cassandra si elle était intéressée.

« J’en parlerai à Cassandra, mais tu peux d’or et déjà compter sur ma présence à l’anniversaire d’Anna. Sais-tu s’il elle souhaite quelque chose en particulier ? Je voudrais lui offrir quelque chose qui lui fasse réellement plaisir ! Je vais voir si Narcissa pourra venir elle aussi, son état de santé n’est guère brillant, mais si ça va mieux elle serait aussi ravie d’assister à cette fête je crois ! »

Que Louisa s’enquière de sa santé et de son commerce n’étonna pas Viviane. Elle savait que son amie se sentait très concernée par les difficultés qu’elle rencontrait ces derniers temps et cette considération était touchante. Autrefois, Europe aurait fait pareil, mais plus aujourd’hui. À croire que devenir Grande Prêtresse lui avait fait perdre tout bon sens. Enfin, un de ces jours, peut-être, elle aurait l’occasion de discuter de tout ça avec Europe, en attendant, elle se contenterait de son silence... Enfin, pour peu qu’elle soit capable de s’en contenter !

« Je vais bien, je te remercie ! Les affaires se portent moins mal qu’il y a quelques semaines. J’ai réussi à redresser la barre en augmentant le nombre de mes fournisseurs et les lieux d’importations. Si une commande se perd, c’est donc moins grave. Ma vendeuse se débrouille assez bien, ce qui fait que j’ai plus de temps pour m’occuper des miens et voir mes amis. Tu n’imagines pas à quel point cela me fait du bien ! » Elle prit le temps de respirer un peu et de rassembler ses idées avant de poursuivre sa diatribe. « J’ai plusieurs idées pour maintenir mon commerce à flots et j’espère pouvoir les réaliser d’ici peu. Bien sûr, cela me demandera un surcroit de travail, mais je n’ai pas peur. Je voudrais me diversifier un peu plus et peut-être investir l’argent que je gagne. Mais je veux d’abord me renseigner sur tout cela avant de me lancer dans quoi que ce soit. »

Investir son argent et se diversifier en même temps, elle avait songé à le faire en produisant sa laine elle-même. Ça réduirait ses coûts et lui permettrait un meilleur contrôle de la marchandise, et surtout, une marge bénéficiaire plus grande tout en baissant légèrement ses tarifs. Des projets, elle en avait plein la tête, depuis la messe, les choses avaient changé. Vivre dans les regrets du passé ne lui avait rien apporté, pire même, elle n’en n’avait été que plus abattue, mais aujourd’hui, elle se sentait plus forte que jamais !
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Louisa Zimmerman
Baron(ne)
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Louisa Zimmerman


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MessageSujet: Re: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeJeu 5 Avr 2012 - 3:02

Louisa eu un frisson en entendant l’inquiétude de son amie. C’était trop dur de faire la forte face à quelqu’un qui n’essayait pas. Les mots suspendus intensifiaient sa propre angoisse. Cela faisait maintenant des mois que le stigmate était apparu et avec lui l’épée de Damoclès. Le temps n’apaisait pas réellement la peur. Il l’enracinait. La mère sentait sa présence constante au fond de ses entrailles. Parfois elle la laissait voir dans un regard. Auprès de Viviane il était inutile de se cacher.
Une lueur d’affection surplombait les autres dans ces pupilles couleur de nuit. Le soutien de la commerçante avait beaucoup de valeur. Ces dernières années avaient démontré à quel point la loyauté était encrée en elle. Lou n’avait aucun doute. Cependant elle ne pensait pas qu’elles avaient réellement du pouvoir sur ce qui se passait, sur ce qui allé se passer. C’était le plus insupportable de tout.


« As-tu trouvé le moyen de faire un miracle ? »

Il fallait tout de même faire face. Romain et elle étaient déterminés à préserver la vie de famille malgré tout. Ce poison ne devait pas empêcher les enfants de vivre le plus normalement possible. La situation était compliquée mais ils étaient deux pour l’affronter. Souvent il arrivait à la retenir entre ses bras, quand elle s’éveillait en sursaut, pour aller s’assurer que sa fille était encore en vie. En fin de compte c’était comme si l’Agent n’était jamais parti.
Mais cette fois il y avait Nastasia. Madame Maulne s’était montrée beaucoup plus solide que ce qu’avait craint son héritière. Les années loin de Forbach l’avait réellement aidée à retrouver un équilibre. Elle n’était plus la femme d’autrefois mais au moins était-elle capable de faire fasse. La distance avec laquelle elle traitait le problème apportait un peu de relativité. Ce n’était pas un luxe.


« Parfait.
Et bien elle voudrait avoir tout ce qui vient de Paris. Ce n’est pas compliqué. Elle ne pense qu’à ça. Nous avions prévu de l’emmener mais ça devra attendre.
J’espère qu’elles pourront venir. Rassures ta sœur, ici nous avons l’habitude de préserver Anna de la lumière et des bruits. Narcissa sera chouchoutée, comme toujours. C’est déjà difficile pour ces deux là autant éviter de les priver l’une de l’autre.»



Les idées de son interlocutrice étaient bonnes. La couturière tentait d’imaginer la stratégie la plus efficace. Elle avait un petit sourire amusé aux lèvres.


« Oh si j’imagine très bien. Les jumeaux m’ont amené à faire de même. Je suis heureuse que tu fasses un peu plus attention à toi Viviane. C’est essentiel.
Pourquoi pas dans les troupeaux ? Tu aurais ta propre matière première. »



Lou quand à elle avait mit de côté le projet d’une deuxième boutique. La tête n’y était pas et le cœur non plus. Ses pensées évoquaient une fois de plus le Charpentier. Voilà une personne de confiance sur laquelle investir un peur d’argent. Une pensée en amenant une autre la baronne envisageait une fois de plus d’aborder la question avec son amie. La naissance de Lucile et toutes ces complications et…
Son cœur se figeait d’un coup.


« Mais oui bien sûre.
Pourquoi es-ce que je n’y ai pas pensé plus tôt ?! Le miracle, Viviane, le miracle qu’il veut. C’est ce que l’on croit impossible. Une trêve, une paix, la fin de la chasse aux sorcières. Viviane.
Si un sorcier a put mettre ma fille au monde c’est que tout est possible. Ne crois-tu pas ?



Six mois alors que la réponse était juste devant eux. Ça ne pouvait être que cela. Cette illumination avait le même effet qu’une course. Louisa avait quelque chose de fou dans le regard. Elle se levait pour évacuer l’énergie soudaine. Son esprit partait loin de l’hôtel. Elle repensait à ses cauchemars. Elle récitait les mots du rêve collectif.
Madame Zimmerman s’accrochait à cette hypothèse, fragile, mais réelle. L'aveu ne lui avait rien coûté. De toutes les manière sa langue aurait cédé tôt ou tard. Elles avaient tout le temps d'en discuter. Louisa était prête à tout raconter. Mais elle avait besoin de trouver un soutien à cet instant précis. Il lui fallait quelqu'un de fiable pour permettre à la joie de s'épanouir librement.
Elle devait absolument parler au sorcier. Mais pour le moment Lou posait son regard sur celui de sa compagne. Celui-ci suppliait. Il suppliait qu'on lui donne le droit de croire.
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Viviane Valdemar
Vieille peau fripée à pustules
Viviane Valdemar


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MessageSujet: Re: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeDim 29 Avr 2012 - 2:37

L’idée d’avoir son propre troupeau séduisait Viviane, c’était en effet un excellent moyen d’avoir une matière première d’excellente qualité si elle pouvait en contrôler précisément la production. Mais elle n’avait aucune connaissance dans l’élevage de mouton et devrait se renseigner longuement avant d’entreprendre quoi que ce soit. Si son amie participait, ce serait sans doute plus facile, mais Viviane doutait que ça intéresse vraiment Louisa.

« Je réfléchirai pour le troupeau, c’est une idée qui me plaît. Mais je vais devoir me renseigner avant d’entreprendre quelque chose, je n’y connais rien dans ce domaine. Et toi ? Te plairait-il de te lancer dans ce projet avec moi ? »

La suite de la conversation continua sur un ton beaucoup moins léger que des préoccupations commerciales. Viviane lut la détresse dans le regard de son amie qui attendait d’elle ce qu’elle ne pouvait lui offrir : de l’espoir.

« As-tu trouvé le moyen de faire un miracle ? »

Ces mots résonnaient dans la tête de Viviane, encore et encore, telle une ritournelle. De tout son cœur, Viviane souhaitait un miracle, comme Anaël l’avait demandé. Seulement, il semblait que la ville était plus résignée à faire un bain de sang qu’un miracle. Nombreuses étaient ses sœurs d’Olrun qui criaient vengeance et justices pour les leurs. Viviane n’avait pas de solution, pas de miracle à offrir à Louisa, tout au plus, de minces espoirs qu’un jour, peut-être, tous entendraient raison. Le principe même d’un miracle, c’était le côté extraordinaire et inattendu de son arrivée. Un miracle sur commande, c’était un non sens. Anaël ne s’était-il pas moqué d’eux comme l’Oracle et tant d’autres l’avaient fait avant ? Encore une fois, Viviane n’avait pas la réponse à toutes ces questions.

Pour se donner contenance et pouvoir continuer à réfléchir un peu, elle bu une gorgée de thé. Il était délicieusement parfumé, comme elle l’adorait. Il n’y avait nul besoin d’y ajouter du sucre. Les dernières paroles de Louisa attirèrent cependant sa curiosité. Un sorcier l’avait aidée à mettre ses enfants au monde ? Elle n’était pas au courant... La lumière se fit dans son esprit lorsqu’elle y réfléchit. C’était à Antoine que Louisa faisait allusion et Viviane ressentit une pointe de douleur lui traverser le corps. Depuis des semaines maintenant, elle était sans nouvelles de lui, il n’avait pas répondu à ses lettres, il n’avait pas repris contact, et elle, blessée, n’avait à son tour plus donné signe de vie. Ils étaient redevenus des étrangers l’un pour l’autre, sans qu’elle ne sache exactement ce qui s’était passé entre eux.

« Je ne sais pas Louisa. Je ne sais pas si un miracle est possible, mais je peux te promettre de lutter de toutes mes forces pour y arriver. Je sais que l’amitié entre les sorcières et les habitants de cette ville est possible, et de nombreux exemples le prouvent. Ce qu’Antoine a fait pour toi n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres. Les sorcières ne sont pas nos ennemies, je ne l’ai jamais cru. »

Non, elle ne l’avait jamais cru. Mais il fut une époque où elle était absolue dans ses jugements, où elle avait condamné sans sourciller tous les Inquisiteurs et les sorciers du Lys pour le simple fait qu’ils adhéraient à une autre idéologie que la sienne, une idéologie qui les poussait à commettre toutes sortes de crimes atroces. Aujourd’hui, elle se rendait compte que c’était plus les personnes que les groupes auxquels ils appartenaient qui guidaient leur comportement. Europe était un exemple criant. Pour Viviane, la Grande Prêtresse avait sombré dans la folie, et seule la mort pourrait la délivrer. Jamais au grand jamais elle n’organiserait quoi que ce soit pour la tuer, elle n’espérait même pas son décès, mais elle savait qu’il serait une délivrance pour de nombreuses personnes.

Brusquement, elle se rendit compte qu’elle avait laissé échapper une information cruciale sans même s’en rendre compte. C’était la première fois que cela lui arrivait et elle en était mortifiée. Elle venait d’avouer savoir qu’Antoine était un sorcier. Elle venait de démontrer à Louisa qu’elle savait des choses qu’elle lui cachait. Elle but à nouveau une gorgée de thé, essayant de cacher sa confusion, espérant que Louisa n’avait rien remarqué. Si jamais c’était le cas, alors peut-être le temps serait venu de faire honneur à leur longue amitié et de lui dévoiler certaines choses. C’était à Louisa de choisir ce qu’elle voulait, tout ce que Viviane pouvait espérer, c’est qu’elle ne soit pas trop en colère ou blessée par ces secrets.
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MessageSujet: Re: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeSam 16 Juin 2012 - 10:17

« Etonnement j’en sais plus sur les pommes de terres que sur la laine. Mais oui, bien sûr, cela me ferait plaisir de t’aider.
J’en parlerai à Romain. Il pourra peut-être nous conseiller quelqu’un de la région.
Après tout tu as raison… la vie continue. »



C’était un objectif bien plus encourageant que le marasme de pensées pessimistes dans lequel la mère se noyait. Louisa se félicitait donc de cette visite. Elle s’emploierait à mettre à profit l’avis de son amie. La prise sur la céramique s’assouplissait quelque peu. Pour les biens des enfants leur mère devait se faire forte. Cette famille résisterait. Même en cette triste période tout ne pouvait pas être désastreux. Une leçon que la vie s’évertuait à leur enseigner.
Mais ce n’était apparemment pas la seule.


Aucun des mots de mademoiselle Valdemar n’échappait à son interlocutrice. Strictement aucun ne se dérobaient à son oreille attentive. Dans le fond de cette voix amicale était peut-être dissimulé un indice. Un petit indice –même inconscient- sur la façon de préserver ce qui était. D’abord, la baronne ne percutait pas, oubliant que l’information n’avait pas été partagée.
Puis, la vérité, prenait ce pouvoir paralysant. Quelque part entre leurs sièges et la porte d’entrée. La lumière du jour éclairait plus particulièrement un coin de meuble. Le délicat parfum du thé émanant des tasses. Il n’y avait plus aucun bruit entre ces quatre murs.
Un tourment intrieur enflait. Cette petite erreur déclenchait un véritable ouragan intime. La pièce rétrécissait. La couleur des tapisseries devenait disgracieuses. C’était comme si on venait de lui jeter un sot d’eau glacé sur la tête. Lou avait la poitrine compressée. Elle cherchait. Il lui fallait une explication logique. Mais elle n’en trouvait pas. Il faisait chaud tout d’un coup. Très chaude.
Elle ne savait pas comment prendre cette révélation. Un de ses piller s’effondrait sur lui-même. Elle. Sa plus proche amie depuis quinze ans. Elle. Les lèvres articulaient des mots dans le vide. Syllabes troubles d’une femme dépassée par la vérité. La voix était faible mais se raffermissait à chaque mot. tel le feu qui prenait lentement, et s’emballait.


« Tout ce temps. Tout ce temps tu m’as regardé droit dans les yeux. Tu m’as écouté juger, ton…
Alors que tu… »



Le russe en accusateur formait un rictus momentané. C’était tout simplement impossible à imaginer. Viviane une sorcière. Cette femme sur laquelle Lou était forcée de poser un nouveau regard sur cette femme. Lentement les prunelles onyx s’accrochaient à ces traits –normalement- connus. Ils cherchaient les replis du masque. Débusquer dans sa mémoire des signes de cette duplicité. Elle n’en trouvait aucun. Rien.
La déception avait la part belle. Capturant le bon sens, la raison, pour nourrir la lucidité glacée.


«S’il y a bien des choses que doivent se confier deux amies ce ne sont pas ce genre de chose ? Quel crédit as-tu accordé à mon amitié pour toi ? Si tu ne l’as jamais fait…
Je ne comprends pas. Non vraiment Viviane je ne comprends pas. Crois-tu que je t’aurais dénoncée ? C’est cela ? Crois-tu que moi, je t’aurais livrée à ces chiens ?
Pourquoi ? »



Cette dernière question était pleine de colère. Lou se sentait trahie. Cela se voyait, se sentait, dans chaque mot, dans chaque geste. S’il y avait une expérience que la dame avait du mal à vivre c’était bien la trahison. Voilà que c’était ce que lui imposait sa plus proche confidente.
En un éclair se mêlaient les réminiscences des épisodes de sa vie liés au monde occulte. Ils étaient nombre. Pour ne pas dire légion. La rancœur se nichait. Elle était là depuis le début.


« Tu m’as regardée droit dans les yeux en sachant ce que tu cachais. Ne t’ais-je pas donnée toutes les raisons de te fier à moi ? Viviane tu es la marraine de ma fille. Je … Qu’est-ce qui te fallait de plus ?
Tout a été construit sur un affreux mensonge. A croire que les légendes disent vrai. Vous êtes fourbes. »



Le reproche tombait comme un couperet. La dame se détournait. Une vague de chagrin –amer- montait faire luire le fond de ces pupilles.
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Viviane Valdemar
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Viviane Valdemar


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MessageSujet: Re: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeLun 2 Juil 2012 - 17:52

L'illusion était perdue, le gouffre qui séparait Louisa et Viviane venait de se révéler et leur amitié ne tenait plus qu'à un fil. L'abîme qui s'était ouverte sous ses pieds la menait tout droit vers la fin d'une amitié de longue date, la plus importante à ses yeux. Au loin, Louisa se tenait toujours droite et digne, comme d'habitude, mais Viviane lisait en elle comme dans un livre ouvert. La colère et la douleur qui émanaient d'elle étaient perceptibles, même d'aussi loin. La dame Valdemar s'en voulut plus que de raison, jamais elle n'aurait dû faire cette erreur mais il était trop tard maintenant pour faire marche arrière, il fallait avancer, coûte que coûte, même si le moindre faux pas lui fermerait à tout jamais la porte d'une amitié jusque là sans failles.

Viviane essayait de cacher au mieux la tension qui émanait d'elle, évitant de s'agripper aux accoudoirs de son fauteuil ou secouer nerveusement sa cuiller dans sa tasse de thé. Dans cette pièce, elle se sentait à l'aise, c'était chez elle, plus que partout ailleurs, plus qu'elle ne l'avait été dans la maison de ses parents mais maintenant, face à la douleur de son amie et au goût amer de la trahison, Viviane se sentait déplacée. L'erreur serait-elle encore une fois irréparable ?

« Je n'imagine probablement pas à quel point tu dois être blessée par tout ceci, mais laisse-moi une chance de m'expliquer. »

Inspirant profondément, elle reprit ses explications laborieuses. Si elle n'avait jamais rien dit à Louisa, c'était pour la protéger. Les secrets dans lequels Viviane vivait depuis sa naissance avaient fait beaucoup de tort à ceux qui en détenaient les clés. Laisser Louisa en dehors de tout cela, c'était une manière de la garder à l'abri de la lutte entre Olrun et le Lys, entre les Inquisiteurs et les Sorcières. C'était une manière de lui permettre vivre en paix. Mais la vie de son amie n'avait jamais été de tout repos, et la guerre qui faisait rage entre les différents clans avait fait de nombreuses victimes collatérales. Viviane se rendait compte à quel point maintenant, tout cela était dérisoire. Si aujourd'hui elle perdait l'amitié de Louisa, alors encore une fois, elle aurait fait le mauvais choix.

« Je tiens d'abord à te présenter mes plus sincères excuses, même si elles ne signifient plus rien pour toi. Je n'ai jamais tenu à te cacher ce que j'étais, qui j'étais. J'ai été plus sincère avec toi qu'avec de nombreuses personnes au cours de ma vie, mais te mettre dans cette confidence, c'était vous mettre, toi et les tiens, en danger. Les morts pleuvent à Forbach depuis des années maintenant, tu es bien placée pour le savoir... Je... J'espérais que ne pas te mettre dans la confidence te garderait à l'abri de tout cela. J'ai probablement eu tort, mais je te promets, Louisa, je te promets que je ne pensais pas à mal. Je n'ai jamais cru un seul instant que tu me trahirais si je te confiais ce lourd secret, j'ai gardé tout cela pour moi, pour ne pas te blesser, pour ne pas que tu sois impliquée dans cette guerre. »

La commerçante tentait de peser ses mots, d'expliquer au mieux ce qu'elle ressentait, les décisions qu'elle avait été amenée à prendre, pour le bien de tous. Dans cette ville plus qu'ailleurs, personne n'était parfait. Mais Viviane avait le mérite d'avoir toujours été bien intentionnée, de ne jamais avoir cherché à faire de mal inutilement. Sauf une fois. Et depuis, pas un jour ne passait sans qu'elle ne regretta ce qui s'était passé.

« Ce n'est pas une question de confiance. J'ai confiance en toi, Louisa, tu es une personne que j'admire et que je respecte énormément, mais il est de ces choses qui dépassent l'amitié ou l'admiration que je peux te porter. Il ne s'agit pas de vaines flatteries pour tenter de t'adoucir, tu dois comprendre, Louisa, que je n'avais pas le choix. Cela eut-il vallu la peine que je risque ma vie et la tienne afin de te confier cela ? »

Au fur et à mesure qu'elle parlait, Viviane s'échauffait. Nullement agressive, elle était pourtant enflammée par ses propres propos, cherchant à expliquer à sa meilleure amie qu'elle avait fait au mieux avec le peu de liberté dont elle disposait.

« Nous ne sommes ni fourbes, ni cruelles ni des adoratrices de Satan. Nous avons nos propres croyances, c'est vrai, mais nous sommes en communion avec la nature et nous ne souhaitons de mal à personne. Du moins, pas moi personnellement, mais je suis soumise aux règles qui régissent les nôtres, et je ne pouvais te révéler cela sans trahir ce règlement. Je connais des personnes qui l'ont fait, autrefois, certaines d'entre elles sont mortes, d'autres ont eu leurs souvenirs effacés. Je me répète Louisa, mais vallait-il la peine de risquer nos vies pour cela ? »

Viviane avait perdu sa sœur autrefois au nom de ces règles, elle avait failli perdre Narcissa aussi. Plus que n'importe qui d'autre, elle était bien placée pour savoir que ce secret les protégeait autant qu'il le mettait en danger. Elle n'achérait pas aux choix d'Europe qu'elle avait toujours trouvé trop conservatrice, mais contre elle, pour le moment, elle ne pouvait rien.

« Je suis désolée Louisa, tellement désolée. Si d'une manière ou d'une autre, je peux alléger ta peine, je te promets de le faire. Je suis prête à répondre à bon nombre de questions que tu dois te poser actuellement, même si je suis toujours tenue au secret. »

Malgré la situation, malgré ce qu'Europe en penserait, Viviane ne pouvait envisager l'autre solution. Jamais elle ne pénètrerait dans l'esprit de son amie afin de lui enlever ou lui modifier ses souvenirs. Et si jamais Europe l'apprenait, hé bien, il serait toujours temps d'aviser à ce moment-là.
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MessageSujet: Re: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeMar 3 Juil 2012 - 21:48

L’amitié était la seule chose qui modérait encore la réaction de la baronne. Il était clair, que devant toute autre femme, elle serait partie. Mais au-delàs de la blessure il y avait une question. Primordiale. Lou ne pouvait surmonter cette trahison avant de lui avoir donné son sens. Elle voulait comprendre ce qui pouvait motiver un tel secret.


Quelqu’un d’extérieur n’aurait pas trouvé de faille dans l’argumentaire de la drapière. Elle se défendait bien. Ses propos étaient pertinents. Si Louisa ne s’était pas sentit aussi blessée, elle aurait put donner du crédit, à ce qu’elle entendait. Mais il avait, mademoiselle Maulne cachée dans un recoin de son être, qui s’insurgeait. De quelle protection pouvait parler cette sorcière ?
Quand, même hors du secret, on perdait père et frère. Quand même dans cet « abri » du silence, une inquisitrice pouvait vous accuser haut et fort, d’être… l’une des leurs…


Certaines phrases lui amenaient la répartie au bord des lèvres. Les poumons se bloquaient.


« Si la situation était inversée arriverais-tu à avoir confiance en moi après ça ?
La véritable façon de nous protéger aurait été que toi et les tiens vous quittiez Forbach. Mais vous ne le ferez jamais n’est-ce pas ?
Je veux bien crois que tu es pacifiste et attentionnée. Cette bienveillance m’a toujours plut en toi Viviane. Je ne te le retire pas. J’aime infiniment la personne que tu es.



Mais même avec amour Lou ne pouvait pas apaiser ses émotions.


Mais maintenant, je me dis que ma meilleure amie était parmi ces gens qui ont abattu touts ces cataclysmes sur ma vie, toutes ces horreurs.
Je me dis, que celle en qui j’ai le plus crus, était là et qu’elle n’a rien fait pour empêcher que des dizaines de gens soient tués.
Tu m’as regardé enterrer mon père, pleurer mes nièces, à cause de VOTRE combat. Tu m’as écouté maudire ta race et tu n’as même pas eu l’honnêteté de me détromper. Quelle estime as-tu de ton « clan » ?
Ta douceur, ton affection sont déformées par l’hypocrisie. C’était pour me protéger ? Hé bien merci… mais la méthode n’a pas très bien fonctionnée j’ai l’impression.



Lou ne leur ferait pas la faveur de la crétinerie. Viviane connaissait l’identité de l’accoucheur des jumeaux.


Viviane, dés l’instant où un « simple » charpentier a sauvé mon bébé d’un de vos démons, comment pouvais-tu sincèrement supposer, que je n’avais pas vue de magie et que j’avais accepté la charge de ce secret ?
Vous ne nous voulez pas de mal. Mais si vous n’aviez pas été là jamais les inquisiteurs n’auraient eu à rester pour imposer leurs lois.
Votre saleté de guerre n’a aucun sens à mes yeux ! Maintenant Je ne veux même plus qu’elle en prenne... »



La grande dame se frictionnait les bras avec un air d’enfant diminuée. Elle était désarçonnée. Perdue. Incapable de savoir si elle devait hurler ou pleurer. Aucune question ne venait l’effleurer. Cette histoire avait quelque chose de cruelle.
Après un silence assez long la mère revint à la charge.


« Ne peux-tu vraiment rien faire pour mon bébé ? »


Lou préférait ne pas prendre de décision concernant leur relation dans l’immédiat.
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MessageSujet: Re: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeMer 4 Juil 2012 - 12:41

Les choses prenaient une tournure qui déplaisait profondément à Viviane, s'entendre ainsi dire qu'elle était responsable de tous les maux de Mme la baronne la mettait en colère. Oui, la guerre qui faisait rage entre le Lys et Olrun était certes en partie responsable de ce que la ville subissait depuis des années, mais le sort qui s'acharnait sur cette ville ne dépendait pas que d'eux. Les Inquisiteurs avaient également leurs parts de responsabilités, de même que tous les autres habitants, Louisa y compris. Garder son calme était un véritable défi pour la Prêtresse qui sentait qu'au moindre mot de travers, elle laisserait toute sa colère éclater à la figure de celle qui l'accusait.

« Je te trouve bien injuste Louisa. Je t'ai trahie, je le sais, et rien n'effacera jamais ça, mais tu m'accuses de choses dont je ne suis pas responsable ! Oui, j'ai cru en toute bonne foi que je te protégeais en te cachant mon secret, et oui, je pense sincèrement y avoir réussi. Ta soif de réponses va être apaisée. Tu veux savoir ce qui est réellement arrivé à Cassandra, pourquoi elle a disparu pendant tant d'années ? Elle était des nôtres Louisa, elle était une sorcière elle aussi autrefois ! Mais elle a échoué, alors elle a voulu fuir. J'étais encore si jeune à l'époque, je n'imaginais pas, je n'ai jamais pensé qu'ils pourraient faire ça, et bon Dieu, si je l'avais su, j'aurais lutté de toutes mes maigres forces pour elle ! »

Viviane s'échauffait, elle s'était levée maintenant, arpentant la pièce d'un pas vif. Autour d'elle, le monde semblait se rétrécir. Si elle perdait l'amitié de Louisa, elle perdrait sa bouffée d'air, la personne qui lui permettait de garder les pieds sur terre quand tout allait au plus mal. Viviane se sentait coupable de lui avoir caché la vérité, surtout parce que cela mettait en péril la confiance qu'elles avaient l'une en l'autre, mais elle n'avait pas eu le choix. Elle reprit son souffle quelques secondes avant de poursuivre.

« Ils lui ont effacé la mémoire, Louisa, et l'ont laissée abandonnée à des dizaines de kilomètres d'ici, seule, et sous la pluie. J'ai appris bien plus tard que c'était mère, comprenant ce qu'ils venaient de faire qui l'avait placée dans un couvent. Elle en est morte de chagrin ! Alors ne me dis pas, ne me dis plus jamais que je suis responsable de tout cela ! Si j'avais pu, j'aurais souvé les tiens, mais comment l'aurais-je pu alors même que je n'ai pas pu aider ma sœur, mon père, ma nièce ? Tu crois, tu crois vraiment que tu aurais pu en réchapper si tu avais été au courant depuis le début que j'étais une sorcière ?! Tu te trompes lourdement Louisa, que tu le veuilles ou non, que tu l'acceptes ou non, je t'ai sauvé la vie le jour où j'ai décidé que je ne te mettrais jamais au courant de ce que j'étais. »

Ses paroles étaient blessantes, elle le savait, mais elle se battait pour ce en quoi elle croyait, elle se battait pour un monde meilleur, elle se battait pour préserver les siens, elle se battait pour ce en quoi elle croyait. Sa discussion avec Louisa, toute éprouvante qu'elle soit avait le mérite de l'aider à voir clair. C'en était fini d'Europe et de ses complots, des guerres incessantes. Aujourd'hui plus que jamais, la paix était nécessaire pour que Forbach puisse retrouver son apaisement.

« En ce qui concerne Antoine, je n'ai rien à dire, ce qu'il s'est passé entre toi et lui ne regarde que vous, et sa situation est loin d'être comparable à la mienne. Je peux cependant te dire que j'éprouve énormément de respect pour lui, même si je ne l'ai plus vu depuis longtemps. »

C'était tout ce qu'elle avait envie de dire à propos d'Antoine. Son silence la blessait plus qu'elle ne voulait le reconnaître. Il y avait quelque chose entre eux, mais il ne semblait pas vouloir l'accepter, pas encore. Viviane avait appris avec les années que la patience était ce qu'il y avait de mieux dans ce genre de situation, qu'elle ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre qu'il se décide à sortir de sa tanière.

« Tu m'as demandé l'estime que j'avais de mon « clan » comme tu dis si bien. Malgré tout ce que nous avons pu faire de mal, malgré tout ce que nous avons subi et fait subir, j'en ai beaucoup. Ils ont été ma bouée de sauvetage en même temps que l'océan déchaîné qui cherchait à m'engloutir ! Ils m'ont enlevé ma sœur, mais ils m'ont permis de tenir le coup. J'ai trouvé là-dedans ce dont j'avais besoin pour rester en vie. Aujourd'hui, j'ai la force et le pouvoir de lutter contre ceux qui veulent que cette guerre se perpétue. Au lieu de baisser les bras comme j'aurais pu et peut-être dû le faire, j'ai choisi de lutter de l'intérieur pour faire changer les mentalités, pour lutter pour un monde meilleur au lieu d'être spectatrice d'une guerre sans fin ! »

Voilà, elle avait déchargé tout ce qu'elle avait sur le cœur, elle avait été plus honnête avec Louisa qu'elle ne l'avait été avec quiconque auparavant, même Antoine. Lui, il était celui qui lui avait permis de continuer son chemin après l'été dernier, et elle lui en serait éternellement reconnaissante, mais il ne pourrait pas comprendre tout cela. Il était beaucoup trop entier. La demande de Louisa pour la vie de sa fille touchait Viviane qui comprenait sa détresse. Elle n'avait pas de réponses, mais elle était plus que jamais déterminée à tout essayer.

« Enfin, pour ce qui concerne le stigmate, je n'ai pas encore de solution. Mais je te promets, Louisa, je te promets que je ferai tout ce que je pourrai pour sauver ta fille, tout ce qui est en mon pouvoir ! Je ne suis pas la chef de mon clan, mais je suis suffisamment bien placée pour être efficace dans la recherche d'un remède. Je te tiendrai au courant si nous trouvons quelque chose... »
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MessageSujet: Re: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeLun 3 Sep 2012 - 14:13

Il était difficile d’imaginer la comtesse dans une tenue de sorcière. Peu à peu se dessinait tous les éléments nécessaires à une autre tragédie familiale. Deux sœurs séparées, évoluant dans ses camps opposés, tiraillées entre leurs responsabilités et leur désir. Louisa avait une pointe au cœur en découvrant le lourd secret de son amie. Cette terrible histoire, sans occulter sa rancœur, la touchait. Elle sentait à quel point Viviane et Cassandra avaient souffert des décisions de leurs parents. Chacun se retrouvait en fin de compte jouait de la Fortune ou de Dieu. Le libre arbitre s’apparentait de plus en plus à une fable que l’on racontait aux idéalistes pour les empêcher de sombrer.
Madame Zimmerman était bien obligée de reconnaître que la caste de la Valdemar avait des travers. En les réunissant tous dans une même réflexion elle faisait probablement la même erreur que les inquisiteurs. Cette pensée aidait la mortelle à retrouver un semblant de calme intérieur. Ça n’en était pas au point de dire amen à tout ce qu’elle entendait. Mais à faire la part des choses entre ce qui avait été fait et ce qui ne l’avait pas été.
Cartésienne dans l’âme Lou refusait d’associer les sorcières à des anges gardiens. Ces manipulateurs d’éléments n’avaient pas à se croire au-dessus des autres. Ils ne pouvaient pas avoir fait tout ce que Viviane jurait. Cela revenait à accepter le fait que les forbachois étaient des jouaient prisonniers de mains sadiques. L’épée solide des chasseurs de satanistes avait plus de franchise.



C’était toujours au moment des crises que l’être humain pouvait se révéler où tout à fait ignoble ou tout à fait merveilleux. Louisa reconnaissait la force de caractère de son amie dans son discours. Elle était capable de reconnaître sa bonté d’âme. La blessure que la sorcière venait de lui infliger s’en trouvait un peu moins douloureuse. Viviane, malgré son erreur, était une personne de bien. Louisa ne devait pas l’oublier.



Il était trop tôt pour que les émotions soient claires. La couturière était partagée entre deux eaux. Elle ne cachait pas sa déception en apprenant que les recherches en sorcellerie n’avaient pas aboutie sur quelque chose de concret. Mais cela expliquait sans doute le silence de toutes les personnes qu’elle avait elle-même sollicité. La menace persistait. L’impuissance finirait par achever les braves mortels de la Moselle.



« Oui je sais que tu le fera. »



A présent le thé avait refroidi. Les doigts longilignes de la baronne tenaient la soucoupe de porcelaine pour la poser sur une surface plane. Louisa se sentait épuisée, vidée de ses forces, par cette conversation. La révélation forcée de Viviane n’allait pas être sans conséquence sur leur avenir commun. Dire que quelques minutes plus tôt elles parlaient d’un nouveau projet commercial. Etait-il possible, de tout reprendre, comme si rien n’avait été dit ?



« Je vais avoir besoin d’un peu de temps. »



La paix de la pièce était un peu oppressante, tant elle contrastait, avec le remue des tripes. Lou ne pouvait pas poursuivre une discussion quelconque en mettant de côté son mal aise. Elle se relevait lentement mais sûrement. Les ombres de sa silhouette, glissaient sur le sol du salon, comme autant de démons intimes à combattre.



« Je t’écrirai. »



Quoi d’autre, après … « ça ». Les preuves d’affection de madame Zimmerman étaient de toutes les façons toujours très mesurées, rares et dispensées avec grande symbolique. Pour le moment la colère était gérable, mais Louisa ne pouvait pas faire plus, que garder un silence contrit.
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MessageSujet: Re: Il suffit d'une trahison   Il suffit d'une trahison Icon_minitimeLun 17 Sep 2012 - 15:12

Tout n'était pas perdu. Louisa lui pardonnerait, elle devait lui pardonner ce mensonge. Son amie semblait cependant plus déçue que jamais, et Viviane savait qu'elle devrait travailler dur pour regagner sa confiance si tant est qu'elle puisse y arriver un jour. Imaginant comment elle aurait réagi si elle avait dû apprendre que Louisa travaillait en secret pour l'Inquisition, Viviane se dit que son amie avait fait preuve d'un sang-froid hors du commun en acceptant de discuter juste après une telle révélation. L'estime qu'elle lui portait s'en trouvait grandie. D'une voix faible, elle répondit à Louisa qui prenait congé.

« Merci. J'attendrai... » et dans ses lèvre mourut l'impatience.

Lorsque Louisa fut reconduite à l'entrée et que la porte du petit salon se fut refermée, Viviane se retrouva seule face à ses décisions et ce qu'elles impliquaient. Dans sa tasse, le thé avait refroidi depuis longtemps. Elle en recommanda à la femme de chambre et s'assit dans son fauteuil juste à côté de l'âtre. Songeant qu'il ne fallait pas qu'elle tarde à se replonger dans ses livres de compte, elle prit d'abord le temps de repenser à tout ce qui venait de se passer.

Parler de tout cela à Louisa avait été une sorte de soulagement pour Viviane qui sentait que maintenant, plus aucun mensonge, plus aucune cachotterie ne viendrait entacher leurs relations, quelle qu'elles soient. Garder un tel secret était nécessaire, Viviane le savait, et si Europe ou n'importe quel autre membre de la Tribu l'apprenait, elle risquait probablement le bannissement et l'effacement de sa mémoire, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait fait le bon choix.

Apporter la paix à Forbach commencerait par arrêter d'avoir peur de l'autre et de ses différences. Si Louisa parvenait à lui pardonner, ce serait une première étape vers la paix. Tout le monde savait que la Comtesse avait du mal à pardonner et n'oubliait jamais vraiment ceux qui lui avaient fait du tort. Désormais, Viviane ferait partie de ceux-là, mais elle était déterminée à se racheter aux yeux de son amie. Il fallait qu'elle parle à Elisabeth et Inès, Europe était hors course et de toute façon elle ne pouvait pas la contacter. Les deux autres Prêtresses lui seraient d'un précieux conseil pour établir un plan afin d'aider Forbach à sortir de cette guerre qui la rongeait depuis trop longtemps maintenant.

Épuisée par toutes les émotions qu'elle venait de traverser, Viviane laissa peu à peu ses pensées dériver et somnola doucement. Dans ses demi-rêves flottait de temps à autre le visage d'Antoine, sans qu'elle n'y prête guère attention. Sans nouvelles depuis plusieurs mois, elle n'avait pas cherché à le contacter, pas une seule fois. Malgré tout ce qui s'était passé entre eux, tout le bien qu'il lui avait fait, Viviane lui en voulait de s'être terré sans prendre la peine de voir si elle allait bien, si elle était capable de s'en sortir seule désormais.

Heureusement, Cassandra et Narcissa étaient là et elles ne quitteraient pas Forbach, plus jamais... C'est sur cette pensée rassurante qu'elle finit par s'endormir réellement, et ne fut même pas réveillée quand la domestique vint lui apporter son thé et déposer une couverture sur ses genoux.
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