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 Ce n'était même pas une question de confiance ...

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Louisa Zimmerman
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Louisa Zimmerman


Ce n'était même pas une question de confiance ... Vide
MessageSujet: Ce n'était même pas une question de confiance ...   Ce n'était même pas une question de confiance ... Icon_minitimeSam 30 Juin 2012 - 11:42

*Le soir du 03 juin 1646*


[justify][i]Louisa était à mille lieux de sa boutique. Elle annonçait son départ d’une voix lointaine. Sa main était déjà sur la porte quand les premières messes-basses enflaient dans la grande salle. Les cancans de Forbach étaient bien le dernier souci de la dame. Elle remontait la Grande rue sous doux le soleil. Le parfum de la glycine lui donnait un peu la nausée. Arrivée dans la cour devant la maison familiale une première barrière cédait. C’était l’impression d’avoir les jambes coupées. Le corps s’effondrait sur lui-même. Le regard noir eu à peine le temps d’apercevoir les sabots de Mélanie.
Au réveil, la sensation oppressante était toujours présente. Une pierre sur la poitrine. Des larmes étaient bloquées à la lisière de ses yeux. Lou ne voulait pas pleurer. Le parfum de David et Lucile n’avaient pas l’effet magique. Les regards inquiets des deux femmes, qui habitaient avec eux, ne l’atteignaient pas. L’état de choc se prolongeait. Sans celui-ci Lou aurait probablement remarqué que sa mère avait sur le visage touts les signes de la lucidité. Le désarroi aurait été plus grand encore pour la pauvre aveugle.


Elle avait besoin de Romain. C’était -à cet instant- son unique certitude. Seuls les mots de cet homme pouvaient la réconforter.


Contre l’avis de la maisonnée madame Zimmerman se dirigeait vers l’écurie pour seller sa jument. Elle s’était enfoncée dans un tourbillon de pensées plus folles les unes que les autres. Qui d’autre avait une double vie dans son entourage ? La bonhomie de David lui paraissait suspecte. L’intelligence de la petite couseuse n’était pas normale. Cette jeune mère qui vivait sans homme Marina. Qui encore ? Sa sage-femme simulait peut-être sa fois envers le Seigneur.
La chevauchée se faisait comme dans un rêve. Ce trajet avait été fait des centaines de fois. Le soleil se couchait quand les champs de pomme-de-terre apparaissaient sur la droite. Les derniers mètres étaient presque fait aux gallos. L’animal soufflait comme un buffle. David accourait de la même façon que sa compagne au village. Il recevait les rênes sans un mot. La dame montait déjà les marches du manoir.


« Romain ? »


Il n’était pas dans le petit salon. La bibliothèque était vide. Lou entrait à grands pas dans le bureau prêt à réclamer les bras forts et bienveillants. Mais il n’y avait personne ici aussi. Une inspiration permettait de juguler une nouvelle montée de larmes. Il n’y avait plus de dureté sur ces traits. Il y avait du chagrin. Les iris onyx se portaient vers la seule fenêtre de la pièce. Romain était probablement encore aux champs. Tout de même consciente d’être à Rosbruck la dame se décidait à l’attendre.


Elle s’installait sur le grand fauteuil qui présidait derrière le splendide bureau de l’homme d’affaire. Le bois en était encore doux. Un flash surgissait avec force. L’un de ces moments intime auréolé de passion partagé à deux contre ce meuble. Un léger sourire idiot pointait aux lèvres carmin. Louisa baissait distraitement les yeux sur les documents étalés à la surface. Elle regardait sans vraiment lire.
Un nom fixait pourtant son attention. Roquebourg.
Le neveu et la tante n’avaient jamais évoqué ces mouvements financiers. Une nouvelle houle se créait. Le pouls recommençait à accélérer. Elle plaçait devant elle des lettres de créances datées des six derniers mois. Elle avisait un livre de compte posé un peu plus loin. C’était la première fois –en dix huit ans- qu’elle le voyait pourtant le velours était élimé. Sa première page était annotée de 1622. Tout était au nom de Roquebourg. Tout. Les sommes étaient assez importantes.


Les annotations mise en marge faisaient monter la nausée aux lèvres de l’épouse. « Bource pour les nouveaux apprentis » ; « Achat de grimoires »…


Louisa repoussait violement ces feuilles. Un coup de poignard dans les cotes. Elle ne pouvait pas hurler. Hurler n’aurait pas été assez fort pour exprimer ce qui la traversait. Ce n’était rien de comparable à la peine provoquée par les filles. C’était… comme si quelques s’amusait à fouiller ses entrailles avec des griffes.


Lui.


Une vie. Un mensonge. Mais ce n’était pas un mensonge de plus. C’était le mensonge le plus odieux. La respiration était lente et régulière. Le corps était hébété. Le sang quittait le visage métis. Le regard se vidait de toute expression.


Romain.


Lors qu’il entrait Louisa n’avait pas bougée. Toujours assise sur ce fauteuil. Ses yeux sombres se posaient sur lui comme sur un étranger. Ce n’était pas le visage de son époux qu’elle voyait. Où était l’homme qui lui parlait de la confiance et de la paix. Où était-il ? Il n’y avait qu’un autre sorcier. Un complice de Viviane et d’Elena. Les sentiments se déliaient.

« Dis-moi seulement, que tu n’y es pour rien, dans leur mort.
Je t’en prie. »



Lou s’accrochait à cela. L’homme qu’elle aimait ne pouvait pas avoir soutenu, aidé, à détruire sa famille. Il n’aurait pas put, n’est-ce pas, la regarder dans les yeux, après avoir fait cela ?
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Romain Zimmerman
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MessageSujet: Re: Ce n'était même pas une question de confiance ...   Ce n'était même pas une question de confiance ... Icon_minitimeMar 3 Juil 2012 - 11:51

Les journées d’été étaient longues et elles étaient propices aux travaux des champs. Beaucoup de sujets requéraient l’attention du Baron de Rosbruck, notamment celui de l’installation de quelques retenues d’eau supplémentaires afin de pourvoir aux besoins en eau des champs qui s’étendaient à perte de vue sur la propriété et qui annonçaient de très bonnes récoltes dans les semaines à venir. Ce serait encore une très bonne année pour le domaine et l’année suivante serait probablement encore meilleure si la Nature ne faisait pas trop de caprices mais Romain avait suffisamment de ressources pour passer une ou plusieurs années difficiles, à supposer qu’elles ne s’enchainent pas trop. Il avait également pensé à développer une autre activité, moins dépendante de la Nature mais l’idée restait encore au stade du développement : il n’avait que trop peu de temps à y consacrer car, entre le travail actuel et sa famille, il ne lui restait rien. Non pas qu’il se plaignait, bien au contraire, mais il fallait admettre que le peu de temps pour lui et lui seul devenait parfois problématique, non pas tant pour son bien à lui mais simplement pour le bien de l’entreprise familiale. Dimitri serait bientôt en âge de commencer à réellement comprendre ce que serait le futur pour lui et il espérait que son fils montre autant de cœur à l’ouvrage qu’il ne l’avait fait lui-même une décennie plus tôt. Un peu de jeunesse ne faisait jamais de mal dans une entreprise et il ne doutait pas que son fils aurait d’excellentes idées lui aussi bien que Romain lui en laisserait surement toute une panoplie en stock avant de quitter les affaires. Il lui arrivait même de songer à former son fils rapidement pour pouvoir se retirer des affaires – du moins en grande partie – en avance et profiter du reste de sa vie avec toute sa famille mais il ne voulait pas priver son premier fils du reste de sa jeunesse, cela n’aurait été qu’égoïste.

Alors qu’il rentrait, n’attendant pas son épouse si tôt, il prit le temps de parcourir les petits chemins qui bordaient sa propriété et salua quelques uns de ses employés du haut de son étalon qui battait la poussière au pas long mais tranquille. La journée avait été belle et la soirée serait douce quoique peut-être un peu trop chaude à son goût mais il faudrait s’en accommoder ce qui ne serait certainement pas si difficile. Au pire le manoir Zimmerman, bâti avec des pierres épaisses, conservait très bien la fraicheur et s’il ne trouvait pas l’air du soir à son goût, il pourrait toujours passer la fin de soirée dans la bibliothèque ou dans le petit salon où la fraicheur serait alors bienvenue. Alors qu’il arrivait dans la cour du manoir, se dirigeant vers les écuries, il vit la tête de la jument de son épouse sortir de sa stalle et regarder l’étalon qui approchait. Ces deux-là s’appréciaient beaucoup, au grand plaisir du Baron, mais ce dernier était étonné de voir la monture de Louisa déjà aux écuries. C’était inattendu, mais, en un sens, plaisant. Il essaya d’effacer son sourire niais sur le visage alors qu’il descendait de monture et que David s’approchait. Ils échangèrent deux ou trois banalités et une bonne histoire avant que Romain ne laisse son cheval aux bons soins de son ami non sans lui offrir avant de partir une pomme et une petite série de caresses. La complicité entre eux deux n’était plus à faire et si le Baron ne s’occupait pas toujours de la toilette de sa monture, c’était surtout parce que d’autres demandaient aussi son attention et qu’il n’était hélas pas le seul. Après lui avoir flatté une dernière fois l’encolure, il se détourna définitivement et rentra dans le manoir où la fraicheur résistante entre les murs le fit soupirer de plaisir. L’idée d’un bain lui effleura l’esprit, mais il avait encore tout son temps.

Il salua Miranda d’une bise, comme il l’avait toujours fait, lui glissant deux ou trois questions pour essayer de lui soutirer le menu du diner de la soirée mais, comme toujours, elle restait plus maligne que lui et il repartait toujours bredouille. Comme toujours, ce serait la surprise de la cheffe. Malicieux, il lui demanda tout de même si elle avait vu Louisa et elle lui répondit qu’il lui semblait l’avoir vue à l’étage, le cherchant visiblement. D’un sourire, il grimpa les escaliers aussi prestement que possible, même si sa jeunesse était loin désormais. Il poussa la porte de leur chambre sans la trouver et commença à faire l’inventaire des différents lieux où elle pouvait se trouver. Puis, si Louisa le cherchait également, elle avait du essayer de le trouver à son bureau. Fier de sa déduction, il se dirigea vers la fameuse pièce et en poussa la porte sans prendre la peine de frapper, après tout, il était chez lui. Il eut un sourire en la voyant assise sur le fauteuil et il referma la porte. Lorsqu’il se retourna son impression de bonheur fut soufflée de quelques mots. Surprise et incompréhension étaient les premiers sentiments à remplacer le vide ainsi créé. De quoi parlait-elle ? Le Baron resta figé quelques instants, observant son épouse qui le regardait d’une manière dont elle ne l’avait jamais regardé en presque vingt ans. Il y avait anguille sous roche mais il n’avait aucune explication à cela. « Pour rien dans la mort de qui ? » C’était une réelle incompréhension qui marquait la voix de Romain qui, sans s’en rendre compte, n’avait pas osé faire plus d’un ou deux pas vers sa femme. Elle avait toujours eu l’air « méchante » quand elle était en colère mais là c’était différent, elle lui donnait l’impression d’être quelqu’un d’autre. Elle n’était pas en colère, c’était bien pire que cela, il le sentait, au plus profond de lui et, en un sens, cela le terrifiait car il ne savait pas ce qui pouvait justifier tel courroux…
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MessageSujet: Re: Ce n'était même pas une question de confiance ...   Ce n'était même pas une question de confiance ... Icon_minitimeMar 3 Juil 2012 - 21:52

S’il feintait il était extrêmement doué. Cette perspective n’arrangeait rien. Le sang désertait également la bouche de la dame. Elle ne pouvait concevoir que cet homme lui avait joué la comédie pendant toutes ces années. Mais il y avait eu au printemps la preuve, qu’ils étaient capables de se mentir, l’un l’autre. Elle devait être fixée. Une fois de plus. Dans quelle proportion était la dissimulation ? Avait-elle tout découvert, ou bien n’était-ce qu’un aperçu de la réalité ?
La main gauche, faisait faire une petite rotation aux documents (les plus clairs), pour les présenter aux yeux de monsieur Zimmerman. Peut-être verrait-il mieux ses signatures, son écriture, sur ces preuves.


« Papa,
Michael,
les filles, la voisine,
touts ces innocents morts à cause d’une guerre intestine, qui ronge cette terre depuis plus de 30 ans. Je parle de ces morts là Romain.
Celle que tu m’as vue essayer de surmonter ces pertes à tes côtés. »



L’idée de ne rien dire, de faire comme si elle n’avait pas trouvé ces papiers, lui était venue. Oui. Elle avait traversé son esprit. Pour la toute première fois de sa vie, Louisa avait été prête, à compromettre ses valeurs et à préserver un faux semblant. Pour que la paix dure et que leur univers restât inchangé. Mais… La vérité était que CELA était impossible. Parce que cette femme ne savait pas faire « comme si de rien n’était ». Les compromis étaient des victoires à chaque fois.
Et pour UNE fois Lou aurait préféré rester dans l’ignorance. Elle aurait préféré que cet homme puisse lui mentir pendant vingt ans encore. Elle n’avait pas envie de se dire que cette vie commune avait put si bien se faire dans le mensonge. Le mal était fait. Quand bien même Lou ne voulait pas la guerre.


« Réponds-moi sans mentir.
Es-tu un sorcier ? »



Après la meilleure amie, une fille de cœur, pourquoi l’époux serait-il épargné ? L’ironie était tranchante. La baronne avait été accusée d’être l’une des leur alors qu’elle avait été tout autant aveuglée. Lou avait autant détesté qu’aimer cette race de l’ombre. Elle avait donné son amour à chacun d’entre eux, sans savoir qu’ils pouvaient lui jouer un mauvais tour à tout instant. Comment une ignorante pouvait être certaine que ce n’eut pas été le cas ?
La femme en avait des frissons à la nuque.


Louisa se moquait bien des sommes, de tout cet argent, qu’il dépensait. Il l’avait gagné. C’était le sien. Il en faisait ce qu’il voulait. Elle n’avait jamais cherché à être riche. Il pouvait donner cet argent à qui il le voulait et même une tribu de sorcier ! Leur foyer était largement à l’abri du besoin. C’était l’essentiel. Le reste n’avait pas d’importance.
Non là n’était pas la question. La question était sur un tout autre plan. Le baron de Rosbruck avait consciemment, et à déceins, dissimulé une information de première ordre à sa femme. Une information capitale pour la construction et l’évolution de la vie de famille.


Il n'y avait aucune dureté émanant du corps gracile. Les gestes étaient lents au point de paraître décomposés. Le plus surprenant c'était ce ton très came.


« Surtout évite moi le couplet sur « la protection ».
Parce qu’on sait bien toi et moi que ça ne marchera pas, pour justifier, ce secret. »



Les filles étaient passées avant lui. Elles avaient parfaitement expliqués les risques. S’il avait vraiment eu peur de mettre SA famille en danger Romain aurait du lui parler. N’est-ce pas ? Il lui aurait dit quelque chose. Parce que c’était ensemble qu’ils avaient construit cette vie. A deux.
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MessageSujet: Re: Ce n'était même pas une question de confiance ...   Ce n'était même pas une question de confiance ... Icon_minitimeVen 6 Juil 2012 - 20:37

Romain pouvait déjà sentir la tension qui régnait dans la pièce à l’instant même où il y avait posé les pieds. Il lui avait été difficile de comprendre ce à quoi la Baronne faisait allusion mais lorsqu’elle imprima un petit mouvement à des papiers situés sur son bureau, il n’eut même pas besoin d’approcher, tout devint beaucoup plus limpide, malheureusement, en un sens. Son bureau n’avait jamais été un sanctuaire pour ses affaires et lui, il suffisait de se souvenir de la manière dont elle était venue le séduire ici même et où ils avaient consommé le fruit d’une passion toujours vivace, sinon plus, aujourd’hui. Pourtant, il n’hésitait pas à y entreposer ses documents professionnels : ses livres de compte, ses bons de commandes, ses factures, mais également, et peut-être était-ce une erreur, tout ce qui concernait, de près ou de loin, Olrun. Car oui, Romain Zimmerman, Baron de Rosbruck, était en quelque sorte le mécène de la Tribu de Sorcières. Il n’en savait pas grand-chose, hormis, bien entendu, que sa tante en faisait partie et qu’ils avaient, de temps en temps, besoin d’un peu d’argent pour l’une ou l’autre chose. Sa tante aurait surement eu les moyens de payer d’elle-même une partie des sommes nécessaires mais son neveu avait refusé qu’elle sacrifie sa fortune restante alors qu’il pouvait largement y contribuer à sa place quant sa propre fortune se renouvelait d’elle-même par les affaires, ce qui n’était pas le cas de celle de la vieille femme. Une question de principe, même si, d’une certaine manière, Romain avait adhéré au fait qu’il puisse exister des Sorcières et qu’elles n’étaient pas un Fléau pour l’Humanité comme le prétendait l’Inquisition. Bien au contraire. Pourtant, jamais, il n’avait participé à quelconque rituel et avait refusé de s’engager plus en avant que la signature de quelques lettres de crédit adressées à sa tante qui s’occupait de la suite. L’affaire était rondement menée et si les Bêtes de Dieu avait réussi à mettre leur nez dans cette histoire, seule la vieille femme aurait pu être réellement inquiétée. Hélas, ce n’était pas l’Inquisition que craignait le plus Romain à cette heure.

Il regarda Louisa en silence tandis qu’elle répondait à ses interrogations. Oui, il se souvenait parfaitement de ce qui s’était passé et de ce à quoi elle faisait allusion. Il se souvenait combien il avait été difficile de la réconforter après cette nuit-là alors qu’elle se reprochait de ne pas avoir partagé le sort de sa famille. Pourtant, il n’avait jamais su ce qui allait pouvoir se passer et quand l’horreur fut annoncée, il l’avait ressenti avec autant d’émotions qu’elle, même s’il n’avait perdu « que » quelques amis dans ce drame. Sa tante lui avait expliqué dans les détails ce qu’il s’était passé et, somme toute, il n’avait pas eu à cœur de les condamner davantage, alors qu’elle avait déjà tant souffert d’elles-mêmes. C’était une erreur. Une regrettable erreur. Qui avait coûté la vie à des dizaines de personnes, assurément, mais ce n’était surement pas la première fois et la dernière fois que des gens innocents mourraient par la faute d’autres personnes, induites en erreur et trompées. Romain avait toujours eu suffisamment de recul sur les choses pour ne pas condamner à la légère mais Louisa l’aurait-elle compris ? Il inspira profondément et se rendit compte de son absence de réponse lorsque sa femme le matraqua d’une nouvelle question. Sorcier, lui ? Imaginait-elle vraiment, un seul instant, qu’il lui aurait caché un tel « don » si cela avait été le cas ? Il s’interrompit de lui-même. Après ce qu’elle venait de découvrir, elle imaginait surement qu’il existait peut-être d’autres secrets encore enfouis entre eux deux. C’était compréhensible, mais c’était faux. Il allait répondre quand elle l’interrompit à nouveau. Elle le mettait en garde mais, ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’il avait pour lui une certaine innocence face aux accusations qu’elle portait contre lui. C’était peut-être la seule chose qui lui permettrait de traverser cette crise, et, surtout, de convaincre et garder Louisa. Car ce sentiment le tenaillait depuis qu’il était entré dans la pièce : il savait qu’il pouvait perdre sa femme aujourd’hui…

Il fit un pas en avant. Il n’y avait pas de sentimentalisme. Il savait que cela ne marcherait pas et il ne voulait pas cajoler son épouse, elle voulait la vérité, elle aurait la vérité. « Je ne suis pas sorcier et avant que je n’aille plus en avant dans les explications que tu mérites, sache que je n’ai jamais approché une sorcière en connaissance de cause, sauf, bien entendu, de ma tante. » Romain avait désiré rester en aparté. Qui plus est, c’était une protection supplémentaire pour les sorcières d’Olrun. Et même s’il avait été envisagé que le Baron rencontre la Grande Prêtresse du Clan pour éventuellement aller plus en avant dans cette collaboration, il s’y était toujours opposé. « Oui, ce sont bien des notes concernant des lettres de crédit que j’ai fait au nom de ma tante pour apporter un soutien financier à Olrun. Oui, on peut considérer que j’apporte mon soutien à des Sorcières et je le fais peut-être plus parce que je tiens à ma tante que par réelle conviction, si ce n’est celle que même elles ont le droit de ne pas finir sur un bûcher. » Il marqua une brève pause, il ne laissa pas, ou ne voulut pas laisser, trop de temps à Louisa pour répondre tout de suite. « Non, je n’ai jamais pris part à quelconque dessein de la part de ces femmes et de ces hommes et même si j’ai appris par la suite des détails que peu de gens connaissent, je n’ai jamais su quoique ce soit à propos du drame que tu évoques, pas avant qu’il se produise, sinon crois-moi, j’aurai tout fait pour protéger les tiens et tout ceux qui m’étaient chers et qui ont disparus eux aussi. » Il en avait déjà beaucoup dit et l’heure était maintenant de prendre un nouveau retour de bâton. Il s’y attendait, Louisa ne s’avouait jamais vaincue facilement et, l’espace d’un moment, il douta pouvoir remporter cette « joute » qui venait de démarrer entre eux deux. S’ils devaient se briser mutuellement, que deviendrait leur avenir, et surtout, celui de leurs enfants ? Pourraient-ils vivre ensemble déchirés, pétris de faux-semblants pour leur famille ? Il ne préférait pas penser à une telle éventualité car elle lui brisait le cœur.
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MessageSujet: Re: Ce n'était même pas une question de confiance ...   Ce n'était même pas une question de confiance ... Icon_minitimeLun 3 Sep 2012 - 14:18

Le soulagement et la surprise se battaient pour une place dans le cœur de la baronne. Romain n’était pas un sorcier. Mais Gabrielle, cette femme, cette dame, qu’elle connaissait et côtoyait depuis plus longtemps encore que Viviane ou Elena. Les révélations finiraient-elles un jour ? Que la collaboration ait été passive n’excusait pas le silence. A défaut de parler de la jeune Mirova, pour le moment, son implication devait être abordée.
Qu’importe l’heure, le lieu, ils ne pouvaient éviter cette confrontation.


« Romain, ne me fais pas passer pour la mauvaise de l’histoire, pas cette fois, je ne dis pas qu’elles méritent de mourir sur le bucher. Ça n’a rien à voir. C’est de nous dont il est question.
Tu m’as reproché le mensonge par omission alors que tu joues à ça depuis vingt ans. En plus d’être hypocrite c’est vicieux. »




Louisa lâchait là les feuilles incriminantes. Elle avait mit prés de deux mois à pouvoir approcher sa plus vieille amie après avoir apprit la vérité. L’aveu de leur petite préceptrice était encore tout frais. Les sentiments s’entremêlaient pour ne former qu’un amas agressif. Elle cherchait, dans le contact du bois sombre, un réconfort. Mais imaginer Romain en train de parler sorcellerie avec sa tante lui perturbait les sens.



La colère lui donnait chaud. La chaleur ravivait son teint chassant la fatigue nerveuse.


« Dire que tu as osé me faire la morale, quand j’ai voulu défendre mon intégrité devant cette religieuse. Alors que c’est toi qu’ils auraient du interroger.
Suis-je sensée dire « amen » à ton sens de l’honneur et ta générosité, qui impose une menace sur notre, famille, notre foyer, depuis tout ce temps ? »




Un rire jaune intensifiait toute la splendeur de la situation. Lou s’était rongée les sangs à savoir la drapeuse injustement accusée, elle avait cru son époux qui avait critiqué son geste de « folie ». Mais à en croire cette maudite journée, elle était la seule à être au clair sur ses positions, sur ce qu’elle était. Il avait bafoué l’engagement qu’ils avaient prit l’un envers l’autre devant l’autel.
Il était un collaborateur.



« Tu veux peut-être que je t’aide à jouer les chevaliers ? Je pourrais leur confectionner leurs robes, non ? On pourrait les nourrir aussi puisqu’elles méritent déjà ta bienveillance. Oh non… j’ai mieux ! On n’a qu’à leur envoyer un des enfants. Allez choisi… Dimitri… Lucile… ? »



La provocation servait à la fois à éclairer la vérité sous un angle personnelle et à montrer toute l’absurdité de ce qui se passait.
Louisa ne détestait pas les sorcières parce qu’elles étaient des sorcières, mais à cause de ce qu’elles faisaient, à cause de cette manie à s’immiscer dans SA vie. Les yeux noirs étaient deux puits sans fond. Ils étaient accrochés au baron et lui fouillait les prunelles sans repos. Il avait été lâche. Il avait eu peur d’une dispute. Il avait réfléchi comme un enfant, comme si il n’avait pas assez confiance en eux. Pour ça elle lui en voulait presque autant que pour le danger.
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MessageSujet: Re: Ce n'était même pas une question de confiance ...   Ce n'était même pas une question de confiance ... Icon_minitimeVen 7 Sep 2012 - 11:20

Cette discussion, Romain n’était pas certain de vouloir y faire face, jusqu’au bout, mais, il n’avait pas le choix. Il ne pouvait pas simplement tourner les talons et refuser cette confrontation car elle ne lui pardonnerait pas, partir équivalait à ne plus jamais revenir et, surtout, à la fin, la fin de toute chose, la fin de tout ce qui les concernait tous les deux et, cela, il n’en était pas question, pas pour lui, pas ainsi, pas pour quelques lettres de crédits qui n’étaient, finalement qu’une « aide d’un neveu concerné pour sa vieille tante dans un besoin modéré ». Pourtant, il savait ce qui allait lui tomber dessus, ce qu’elle allait invoquer, ce qu’elle allait dresser devant lui et ce avec quoi elle allait l’assommer. Et cela ne manqua pas. Oui, il se souvenait de la « morale » qu’il lui avait faite lors de sa rencontre avec l’Inquisition, oui, à ce moment-là, il savait très bien que ce qu’il disait aurait très bien valu pour lui mais quand aurait-il seulement pu lui dire quoique ce soit ? Aurait-elle seulement compris ? Comment aurait-il pu lui dire qu’il aidait les sorcières ? Juste après que sa famille soit morte ? Il y avait tellement de choses plus importantes que cette foutue donation ! Alors oui, il était peut-être hypocrite, elle pouvait même rajouter tous les adjectifs qu’elle voulait, il n’aurait surement pas grand-chose à y objecter. Que pouvait-il faire d’autre à part baisser les yeux et accepter ? Toutefois, même s’il accepta, il ne baissa pas les yeux, il fit face, comme il l’avait toujours fait. C’était difficile de faire face à sa propre femme, mais il n’avait plus le choix. Il attendait qu’elle ait fini, il attendait qu’elle finisse de déverser ce qu’elle avait sur le cœur, laissant patiemment l’orage s’abattre sur lui, acceptant, le dos droit, les coups de bâtons qu’elle lui porterait.

Des deux, il avait toujours été le plus « calme » lors des disputes. Pourtant, la carte de l’ironie qu’elle joua sur la fin, allant même jusqu’à parler de leur envoyer un de leurs quatre enfants, alluma une lueur que l’on n’avait plus vue dans son regard depuis sa jeunesse : celle de la colère. Il serra les poings, à en blanchir la jointure de ses doigts et la regarda, en silence, opposant la rudesse de celui-ci au rire – qui n’en était pas un – qu’elle avait eu l’audace de lui opposer. « Je t’interdis de parler ainsi de nos enfants. Tu sais très bien que je n’aurai jamais fait cela, et ce que je fais pour ma tante n’ira pas plus loin que de l’argent. » Son ton avait été plus froid qu’il ne l’avait voulu mais il n’avait pu le contenir. L’arrivée des jumeaux l’avait rendu plus paternel encore qu’il ne l’avait été après la naissance de Dimitri et il était hors de question que l’on touche à sa famille. « Tu sais très bien que ma famille et ce qui compte le plus pour moi, tu devrais connaître l’amour que j’ai pour mes enfants, et celui que j’ai pour toi. » Sa voix s’était adoucie mais ses poings ne s’étaient pas énormément desserrés. « Je n’essaie pas de faire de toi la méchante car je sais que c’est moi qui suis en tort, de toutes les raisons du monde que tu pourras trouver à invoquer. Je n’ai probablement aucune excuse pour avoir gardé cela pour moi mais, le plus sincèrement du monde, crois-tu vraiment que j’aurais pu t’annoncer cela le plus simplement du monde ? » Il desserra les poings et inspira profondément.

« Tu crois que je n’ai pas essayé ? Que cela ne me pesait pas de garder ce secret pour moi ? J’ai essayé de t’en parler mais j’avais peur de notre passé, de ta douleur causée par ce monde de la sorcellerie que nous ne comprenons pas, ni toi, ni moi. » Pour la première fois, il baissa les yeux et ne fit pas face. Il n’était pas fier de lui, mais les choses étaient ainsi. Elle avait maintenant toutes les cartes en mains, ou presque. Il n’avait de toute façon plus aucun contrôle sur la situation. C’était à Louisa de savoir si elle était prête à lui pardonner, si elle pouvait aller par-delà cette « discrétion ». Quelle le veuille ou non, il avait fait cela pour la protéger. Garder le silence était le moyen efficace d’être certain que personne ne pourrait obtenir d’elle ce renseignement ou essayer de l’obtenir brutalement à ses dépends. Certes, cela aurait été « mieux », de tous les points de vue possibles, de partager ce secret avec elle mais il n’avait pas pu, il n’avait pas pu l’affliger de ce secret et, celui-ci grandissant avec les années, il devenait de plus en plus délicat de lui en parler. Alors oui, peut-être avait-il espéré, d’une façon idiote, que cela reste son seul fardeau, son seul problème, sa seule douleur, car, il le savait, maintenant qu’elle était au courant, ils souffriraient tous les deux, ils souffraient tous les deux. La question était maintenant de savoir s’ils pourraient passer au dessus de cette souffrance ou si elle les briserait tous les deux. Il espérait sincèrement qu’elle pourrait voir au-delà du geste, qu’elle le connaissait suffisamment pour ne pas douter de ses sentiments, pour ne pas croire que l’homme qu’il avait pu être jusqu’à maintenant n’était que mensonge, car, ce n’était pas le cas. Il avait toujours vécu fidèle à lui-même, pour tout, pour elle, pour leurs enfants et, au tableau, il n’y avait qu’une ombre, celle, de ce secret.
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MessageSujet: Re: Ce n'était même pas une question de confiance ...   Ce n'était même pas une question de confiance ... Icon_minitimeSam 19 Jan 2013 - 3:50

La colère de Romain avait eu un effet de surprise qui apaisa quelque peu la furie qu’était devenue son épouse. Cela faisait des années qu’ils n’avaient pas été si près d’une fracture l’un comme l’autre. C’était que ce conflit remuait tout ce qui constituait leur histoire commune, pour aller en extraire, les pires monstruosités.
La pression redescendait d’un cran tandis que les arguments, tous plus logiques, les uns que les autres parvenaient entre eux. Louisa écoutait, consciente –en partie- que ce qu’elle entendait était la pure vérité. Elle connaissait assez son vis-à-vis pour savoir qu’il était motivé par le bien-être de ses enfants. De cela il n’y avait aucun doute. Pourtant, lui le premier, les avaient mis en danger en soutenant une sorcière d’Olrun. Maudites, femmes, toujours sur le chemin, pour rappeler leur puissance.


Louisa, ne pouvait désaiment nier qu’elle aurait eu beaucoup de mal à entendre tout ces vérités. Cela aurait été une épreuve quelque soit le moment choisi. Ils auraient eu à souffrir de l’aveu quelque qu’eu pu être la forme prise… Bien sûr. C’était naturel, normal et ils n’y pouvaient rien.
Ce front baissé, cet air coupable, était plus explicite que mon nombre de plaidoiries. Le baron de Rosbruck n’avait probablement jamais voulu faire de mal. Probablement…
Malheureusement, ce talent pour la dissimulation n’allait pas sans conséquence. La tristesse, la déception, éloignait les frémissements de la colère. La rage et ses excès étaient surtout là pour évacuer les émotions trop fortes, car au fond Lou ne pouvait pas vivre sans cet homme. Elle le savait…. bien plus que lui peut-être. Sa voix fut si basse après les rugissements, qu’elle créait un contraste inattendu.


« A ta place… j’aurai pris le risque. J’aurai pris le risque, car je te respecte, plus que n’importe quelle autre personne sur cette terre et que je n’aurai pas pu te cacher quelque chose d’aussi important. »


La vie venait peser un peu plus sur leurs épaules à tous les deux. Ils avaient affronté plusieurs tempêtes ensemble. Le couple qu’ils formaient était fondé sur un amour sincère dont chaque vibration résonnait entre les côtes de la couturière. Elle avait mal en se rendant compte que son compagnon de vie n’avait pas eu assez foi en eux.


« Cela veut dire que, je suis incapable de discerner, quand tu me mens ou non.
Comment allons-nous faire Romain … maintenant, dis-moi ? As-tu une solution ?
Là je ne sais pas… je ne sais pas ce qui nous attend… »



Lou se sentait oppressée dans le bureau. Elle avait l’impression que la température avait montée. Les fenêtres étaient closes. Le soleil de juin tapait sans doute un peu fort. Elle ne se sentait pas très bien. La surcharge émotionnelle était en train de doucement la terrasser. Les nerfs, en pelote ne demandaient qu’à céder. Cheveux un peu désordonnés et regard sombres, étaient les stigmates de l'humeur. Pourquoi passaient-ils tous leur temps à entretenir un mirage ? Pourquoi ?
Le calme reprenait ses droits sur le manoir. Les gens allaient commencer à se demander la raison des cris.


« Il faut que… je fasse le tri.
Peut-être que mon amour pour toi me rend aveugle. »



Une douleur lancinante venait prendre le crâne de la dame en otage. Lou avançait jusqu’au petit divan pour s’y asseoir. La dragonne redevenait une femme. Toute cette affaire donnait plus envie de pleurer qu’autre chose. À quel point fallait-il être stupide pour ne pas voir tout ce qui se passait autour de soi ? À trop aimait, on en perdait la capacité de voir… de sentir les choses.
Une petite larme était rapidement éloignée d’un mouvement du dos de la main. Mais elle était suivie par d’autres, qui venaient, en silence, pourfendre les joues blanches.


« Tous les serments, qu’on a faits. Ont-ils une valeur ?
Bon Dieu Romain je t’aime. Comment as-tu pu penser que je te rejetterais ? J’ai tellement besoin de toi. Ça n’a pas de sens… Rien n’a de sens.
Toi… Viviane, Elena, où est l’amour sans la confiance ? »



Plus encore, avant d’entrer dans cette pièce Lou avait besoin de se rattacher à une valeur sûre. Mais la seule dont elle disposait jusqu’alors était mise à mal. Était-ce le fait du hasard ou bien d’un destin sadique que les anges se réjouissaient de rendre plus sombre ? L’un comme l’autre privait la dame de l’envie de se battre. Elle n’était pas la seule responsable de ce cuisant échec. Ils en étaient arrivés là tous les deux.
Un sourire sans joie se fendait sur les lèvres roses.

« Dire que je te cherchais pour te dire qu'Elena m’avait avoué son secret…
C’est amusant, non ? Comme vous vous évertuez à me faire du mal en voulant surtout l’éviter. »


L’homme est un loup pour l’homme. La louve, elle voulait seulement que quelqu’un supprime, l’horrible pincement au niveau de sa poitrine.
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MessageSujet: Re: Ce n'était même pas une question de confiance ...   Ce n'était même pas une question de confiance ... Icon_minitimeSam 19 Jan 2013 - 20:52

S’emporter n’avait pas vraiment fait du bien au Baron mais il n’avait pu la réprimer. Certes sa colère ne valait pas les colères de son épouse, probablement à cause du sang russe qui coulait en elle, mais il avait toujours été le plus doux des deux, le plus conciliant, essayant de ramener les choses au plus simple, au plus calme. Aujourd’hui, il était en tort, il le savait, elle pouvait le haïr de toutes ses forces si elle le souhaitait – il espérait néanmoins que ce ne serait pas le cas – mais il avait relâché ce qui grondait en lui quand elle avait ironisé sur leurs enfants, sur ce qui existait de plus important pour eux. S’il y avait quelque chose à laquelle Romain attachait énormément d’importance, c’était bel et bien ses enfants, sans compter son épouse. A vrai dire, il ne pouvait s’empêcher de trouver la situation véritablement misérable. Voilà qu’il mettait en péril tout ce qu’il appréciait, tout ce qui le définissait pour quelques lettres de créances et une cause qui n’avait jamais été la sienne. Il n’était que le seul à blâmer dans cette histoire pourtant, malgré tout, il ne s’était jamais imaginé pouvoir en parler calmement avec Louisa. Quel scandale y aurait-il eu s’il le lui avait dit, un soir, au coin du feu, tandis que les enfants dormaient, ou un jour tandis qu’ils jouaient dehors ? Elle aurait réagi, durement sans l’ombre d’un doute, l’aurait-elle compris plus qu’aujourd’hui ? Elle découvrait son mensonge par omission et il se doutait parfaitement de la douleur supplémentaire que cela lui infligeait, mais dès lors qu’il ne l’avait pas consultée pour commencer cette « affaire » avec sa tante, le savoir hier ou aujourd’hui aurait-il véritablement changé la donne ? Rien n’était moins sûr. Quoiqu’il en fut, il n’avait pas de cartes en mains pour jouer. Louisa était la seule à pouvoir abattre des cartes.

Il releva la tête vers sa femme quand elle reprit la parole, apparemment un peu plus calme, même si, la connaissant, cela ne voulait pas dire qu’elle n’était plus autant en colère contre lui. « Prendre le risque »… Oui, maintenant il était plus facile de penser cela, comme il était toujours plus facile de faire un choix quand on en connaissait toutes les conséquences. Mais elle avait probablement raison et de toute façon, il ne se voyait pas lui faire la morale, même si, elle était peut-être mal placée pour lui assurer qu’elle ne lui aurait jamais caché quelque chose d’aussi important. N’avait-elle pas décidée d’affronter seule la Collégiale sans même lui en parler ? Il ne voulait pourtant pas réalimenter le conflit avec de quoi rallumer un brasier. Elle avait fautée par le passé et il avait agi en conséquence, le passé était désormais le passé. C’était aujourd’hui lui qui avait fauté et c’était à elle d’agir en conséquence, en son âme et conscience. C’était à elle de savoir ce qu’elle ferait de ce qu’elle venait de découvrir. A vrai dire, Romain n’était pas certain d’avoir la force ni l’envie de se défendre. Le flagrant délit ne laissait pas tellement de possibilité de défense et il était trop intelligent pour nier une évidence ou chercher à minimiser son impact. Il avait mis sa famille en danger, même s’il pensait toujours maitriser ce danger, il avait menti, au moins par omission, à son épouse. Les torts se multipliaient rapidement à bien y réfléchir. Il soupira doucement. « Tu as raison, mais j’ai fait ce que je pensais être juste et ce que je pensais être le moins douloureux pour nous, pour toi. » La voix de Romain s’était adoucie elle aussi, chargée d’une profonde tristesse. Un peu comme un condamné attendait sa sentence, il attendait surtout la suite des évènements.

Les paroles qui traversèrent le bureau ensuite lui firent aussi mal qu’un coup de couteau, assurément. « Nous n’avons jamais évoqué le sujet Louisa… Je ne t’en ai jamais parlé mais je ne t’ai jamais menti à ce sujet. » C’était une bien maigre consolation, bien évidemment, mais il n’aurait jamais pu trahir son épouse en lui mentant ouvertement, cela c’était une certitude, au moins pour lui. « Quoique tu puisses en penser, il n’y a rien d’autre que je t’ai caché et je ne t’ai jamais menti. Je t’aime beaucoup trop pour cela. » C’était la vérité, mais, d’un certain côté, on pouvait aisément penser qu’il était facile de se cacher derrière ses sentiments. Ce n’était pas ce qu’essayait de faire Romain, bien entendu, mais peut-être que Louisa le verrait ainsi. Silencieux, il la regarda aller vers le divan avant de s’y asseoir. Il hésitait à la rejoindre mais ne s’en sentait pas le droit. Il aurait voulu la prendre dans ses bras mais il craignait peut-être qu’elle le rejette. Sans un mot, il écouta les siens, baissant la tête à sa dernière question. La confiance… Oui, c’était probablement ce qu’il y avait de plus important, mais ce n’était pas pour une question de « confiance » qu’il ne lui avait rien dit. Alors qu’il allait répondre, elle évoqua Elena et son secret. Perplexe, le baron releva la tête. « Elena ? Un secret ? Parles-tu de la jeune femme qui s’occupait de nos enfants ? » Il l’avait déjà vue, plusieurs fois, mais ils n’avaient échangés que des civilités. Elle semblait sympathique et gentille avec les enfants. De quel secret parlait-elle ? « Quelque chose ne va pas avec elle ? » L’idée que ses enfants aient pu être en danger lui traversa l’esprit et sans vouloir changer le cœur de la discussion, l’inquiétude et l’incrédulité qui perlaient dans son regard étaient réelles.
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MessageSujet: Re: Ce n'était même pas une question de confiance ...   Ce n'était même pas une question de confiance ... Icon_minitimeLun 21 Jan 2013 - 1:24


Si Dieu avait réellement un dessein pour chacun d’entre eux qu’elle était celui de cette femme ? La question était beaucoup plus prégnante en ce soir d’été. Elle avait été sauvée un jour par le hasard et un autre encore par l’amour. Or ces deux forces, qui avaient sauvé son âme étant jeunes, s’alliaient à présent pour la meurtrir.
N’aurait-il pas réussi à adoucir son regard sur la sorcellerie ? Refaire le passé était un exercice dangereux et pénible.


« Je l’espère… »


Louisa avait toujours été une personne prudente. Si elle avait un jour ouvert son cœur au jeune Zimmerman, c’était, parce qu’il lui avait laissé entrevoir le soleil après la pluie. Il lui avait permis de surmonter l’adversité et d’avoir des rêves. Qui plus est des rêves qu’elle avait fini par faire avec lui. C’étaient de beaux rêves… et elle y avait cru sans faille.
Alors il était bien difficile d’imaginer que cette union s’était aussi construite sur ses non-dits.
Ils s’aimaient. Ce point-là était central, car il permettait tout le reste possible. Ils s’aimaient et feraient de leur mieux pour avancer malgré tout. Pour autant la blessure était là et ne donnait pas le cœur à parler encore. La baronne prenait donc sur elle pour ne pas mettre un terme trop abrupt à cette houleuse conversation. Elle savait que Romain ne serait pas tranquille tant qu’elle ne l’aurait pas rassuré concernant la sécurité de leurs enfants.


« J’imagine que Gabrielle ne t’a pas donné le nom de tous les sorciers de Forbach. Je pourrais presque commencer une liste.
Elena est venue me dire qu’elle est une sorcière. Je ne sais pas pourquoi elle s’est décidée maintenant… Elle ne nous veut pas de mal. Du moins, je n’en ais pas l’impression. Cela dit je ne sais pas si je dois encore faire confiance à mon instinct. »



Indexes et majeurs longilignes se posaient délicatement sur chacune des tempes pour entamer un mouvement circulaire. Ces fortuits rebondissements avaient leurs effets directs sur la dame. C’était dans ce genre de circonstances qu’elle se rendait réellement compte qu’elle n’avait plus vingt ans. La vie usait tout le monde. À commencer par les femmes naïves. Car il n’y avait pas d’autres mots qui venaient à l’esprit de la couturière face à tout ce qu’elle découvrait.


« C’est pour ça qu’elle a été congédiée.
Ta tante aurait au moins pu te prévenir… non ? »



Une légère pointe de colère se faisait entendre dans cette dernière phrase.
La baronne se levait ensuite pour aller sur le seuil du bureau. Elle avait reconnu le pas hésitant de Miranda dans le couloir. Leurs regards qui se rencontraient, tous deux peinés, n’en étaient pas moins bienveillants. L’amie anticipait la volonté de sa maîtresse et murmurait qu’elle allait de ce pas préparer de l’eau chaude. Lorsqu’ensuite, elle demandait, s’il était nécessaire de préparer l’une des chambres d’amis… Lou ne sut que répondre. Peut-être que cette disposition était plus sage… Mais en quinze ans avaient-ils déjà fait lit à part tous les deux ?


« Je ne sais pas… non. Si. … je veux juste dormir Mél’. »


L’heure était trop avancée pour reprendre la route jusqu’à Forbach. De toutes les façons la baronne n’en aurait probablement pas eu le courage. Elle regrettait seulement que sa mère soit là-bas et elle ici, après tout cela. Les bras maternels n’auraient pas été de trop.
Louisa se concentrait à nouveau sur son époux. Ses yeux d’onyx étaient aussi tristes, pour ne pas dire plus, qu’un peu plus tôt. Une main lasse allait défaire le chignon qui retenait les longs cheveux foncés. C’était le signe d’un lâché prise. Deux révélations dans une journée c’était bien assez. Bien entendu le couple n’en restait pas là. Mais mieux valait baisser les armes pour le moment.
Ils avaient déjà une guerre à mener contre le temps.


« Acceptes-tu que j’aille parler à Gabrielle ? »
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MessageSujet: Re: Ce n'était même pas une question de confiance ...   Ce n'était même pas une question de confiance ... Icon_minitimeMer 23 Jan 2013 - 13:02

Romain avait été toujours été le plus rationnel de leur couple, le plus terre à terre, le moins émotionnellement dépendant. Cela ne faisait pas de lui un homme infaillible. Tout comme Louisa avait ses failles, il avait les siennes et il ne s’était jamais vanté d’être un homme sans défaut. Pourtant, malgré tout ce qu’ils avaient pu traverser jusqu’à maintenant, peut-être pour la première fois depuis longtemps, le Baron doutait de l’avenir. C’était une sensation encore diffuse mais s’il attendait une réaction de son épouse, il n’en eut presque pas, signe probable qu’ils étaient à l’aube de nouveaux jours, pas nécessairement aussi heureux que les précédents. Cette perspective ne l’enchantait guère mais il ne voyait pas quoi rajouter à sa « défense » puisque, au fond, il n’en avait aucune. Il partageait l’ensemble des torts avec lui et lui-même et Louisa n’était que juge dans cette histoire. Quoiqu’il pourrait dire ou faire à ce sujet ne changerait probablement rien et étant entendue la manière avec laquelle elle avait accueillie ses propos pour l’assurer de sa confiance, il ne pouvait que constater qu’elle ne semblait plus savoir où elle en était, ou, et de manière plus probable, qu’elle ne savait plus vraiment si elle pouvait se fier encore à lui. Cette simple idée le brisa net, mais, au fond, il devait se rendre à l’évidence, ce n’était que justice. Perdre la confiance d’autrui était la conséquence logique d’un mensonge, même par omission, même si, il le savait, si elle était venue lui parler de ce sujet, il n’aurait pu lui mentir et lui aurait dit la vérité. Enfin, le passé était le passé. Elle ne lui avait rien demandé, il ne lui avait rien dit et, finalement, elle avait découvert le tout toute seule, au grand dam du Baron qui aurait préféré que cela reste sous silence.

Alors qu’il évoquait brièvement Elena, Romain avait effectivement d’abord pensé à ses enfants et à la possibilité pour que le fameux « secret » puisse mener à un quelconque danger pour eux. Quand il apprit la nouvelle, il tomba des nues lui aussi. La jeune Elena, une sorcière ? Décidément. Il comprenait mieux la réaction que Louisa avait eu lorsqu’il était entré dans son bureau. Le sujet semblait pourtant être clos puisque la jeune femme semblait avoir été congédiée. Toutefois, il ne comprenait pas trop l’implication de Gabrielle dans cette histoire ou du moins celle que voulait donnait son épouse à sa tante. « Je pense simplement qu’elle n’était pas au courant. » Ce qui était sans doute la vérité, ou Gabrielle savait mais Romain lui avait explicitement interdit de le mettre au courant de ce genre de choses. Quand il avait accepté de l’aider, c’était pour elle, peu importait le reste. Il n’avait jamais voulu savoir comment son aide se concrétisait, ni qui il aidait. Moins il en savait, mieux il se portait et moins il y avait de risques vis-à-vis de l’Inquisition. La seule entorse à ce règlement concernait la famille Zimmerman. Si jamais sa tante devait avoir une quelconque information qui indiquerait un quelconque danger pour les siens, elle devait immédiatement en aviser son neveu. Mais, jusqu’à maintenant, cela ne s’était pas produit. Donc soit Gabrielle ne connaissait pas Elena, soit elle s’était rendue compte que c’était une sorcière mais estimait qu’elle n’était pas un danger pour les enfants. Quelle que soit la raison, il faisait encore confiance à sa tante et en son jugement pour ne pas s’inquiéter outre mesure. De toute façon, le sujet était clos, vu qu’Elena ne reviendrait plus au Manoir. Dommage, elle était gentille et avenante…

Dans le silence, il regarda son épouse se diriger vers la porte avant de l’ouvrir sur Miranda. La femme devait avoir entendu les cris et s’était probablement inquiété pour Louisa. Pour lui aussi certainement mais les deux femmes étaient très proches, un peu comme David et lui. La réponse que donna son épouse à son amie acheva le Baron dont le visage se ferma. Il regarda vaguement la Baronne tandis qu’elle se retournait vers lui et, peut-être pour la première fois, il ne fit pas attention à ce qu’elle pouvait ressentir. La question qu’elle lui posa le surpris mais il ne s’en formalisa pas davantage. Faisant quelques pas en direction de la porte, il s’arrêta près d’elle. « Fais ce qui te semble juste. Je n’ai aucune raison de m’opposer à ce que tu ailles la voir. » Dans un soupir, il passa la Slave avant de se tourner vers Miranda. « Je dormirais dans une chambre d’ami ce soir. Faites le nécessaire s’il vous plait Miranda. » Tandis qu’elle acquiesçait, il poursuivit sa route. Il y aurait probablement une autre discussion plus tard, peut-être pas, mais apparemment son épouse avait besoin de temps, aussi le lui donnerait-il. Jetant un bref regard aux tableaux et aux tapisseries qui ornaient les murs du couloir, il ôta son masque sombre lorsque Dimitri déboula en courant vers lui. Si le mari Zimmerman devait être sombre, le père, lui, n’en resterait pas moins heureux, c’était la moindre des choses à faire. Attrapant son garçon par les épaules avant de le hisser dans ses bras. Il lui proposa une petite balade à cheval avant de poursuivre sa route vers l’extérieur. Mieux valait peut-être essayer de se changer les idées, et, pour cela, ses enfants étaient peut-être la meilleure façon de ne pas sombrer.
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