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 Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II

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Joan Witham
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Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II Vide
MessageSujet: Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II   Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II Icon_minitimeMer 21 Oct 2009 - 5:03

Le temps n'était plus à la plaisanterie. La St-Jean avait été amusante, la morte lune avait joui de son retour parmi les vivants, mais elle espérait maintenant le repos en paix. Pour cela, le tortutionnaire devrait, lui, trouver l'enfer...

La belladonne était une fleur à l'allure modeste... Elle paraissait même triste à regarder parfois. Penchée sur sa tige, d'un pourpre épuisé, elle reposait bien humble à côté des rosiers rouge sang d'avoir piqué de leurs épines les doigts trop curieux. Pourtant la rose n'était qu'une prétentieuse, au-delà de sa carapace extérieure, elle n'était rien. Elle était nue. Sans intérêt. Alors que la belladone, elle, était une lame affutée cachée dans un fourreau mille fois rapiécé. Un extraordinaire poison. Joan était le fourreau, Gabrielle, la lame. Joan était la fleur, Gabrielle le venin.

Depuis la première rencontre au cours de la laquelle l'esprit de la morte lune avait reconnu son bourreau. Quelques occasions avaient permis qu'ils se rencontrassent à nouveau, que ce soit par hasard dans le château, ou pour des raisons d'enquête concernant la broche d'Élisabeth d'Hasbauer. Sans cesse, Gabrielle avait tenté de jouer avec les sentiments de Louis Institoris, avec son désir. Mais elle avait bien vu que ses pensées étaient prises par une autre femme. Ceci n'avait réussi qu'à attiser davantage la colère de l'esprit vengeur. Maintenant Gabrielle en avait assez. Il était temps enfin d'accomplir ce pourquoi elle était revenue d'entre les morts.

Ce soir-là, alors qu'elle s'affairait aux occupations de gouvernante de Joan, Gabrielle croisa encore une fois l'inquisiteur dans les couloir du château. Il se dirigeait vers sa chambre. La sorcière du Lys ne pu s'empêcher de remarquer son air abbatu. Il semblait réellement épuisé.
D'un air innocent Gabrielle lui offrit de lui préparer une infusion calmante qu'elle viendrait lui porter ensuite. Institoris ne refusa pas. Le moment était enfin venu.

Bientôt prête à assumer son moment de gloire, la belladonne reposait doucement sur la table, pendant que Gabrielle s'affairait à préparer les autres ingrédients de l'infusion. Cette fleur mythique portait un nom donné par les italiens : bella donna ou belle dame. Parce que, disait-on, les italiennes s'en servait pour faire dilater leurs pupilles, ce qui menait les hommes à l'excitation. De plus, on avait souvent accusé les sorcière de s'en servir pour concocter des potions qui permettaient de voir de voir le diable. Ces jolies fadaises rendaient l'utilisation de cette plante dans la mort de Louis Institoris presque ironique. Quoi qu'il en soit, s'il pouvait avoir une vision d'horreur avant de rendre l'âme, alors qu'il suffoquerait à s'en faire rougir les yeux, Gabrielle ne demandait pas mieux. Une seule fleur suffisait. Tout en elle était poison. L'eau bouillait tranquillement alors que Joan réduisait la fleur en poudre avec un mortier et un pilon. Gabrielle n'avait de cesse d'imaginer Louis, les mains crispées sur sa gorge suffocant. Son visage deviendrait rouge, sa bouche sèche et il ne pourrait demander de l'aide, car ses muscles l'auront trahi. Bien sûr, quand on découvrirait son corps, on saurait tout de suite que la mort l'aura trouvé par empoisonnemen. Mais à ce moment-là Gabrielle serait très loin. Et que le sort de Joan soit remis entre les mains de la déesse.

La concoction de plantes parfumées à la main, il ne manquait que la poudre préparée préalablement. Elle reposait là, sur la table, fois dissoute, il n'en resterait plus une trace. La Belle Dame était fin prête à accomplir ce pourquoi elle avait été créée.
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MessageSujet: Re: Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II   Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II Icon_minitimeMer 21 Oct 2009 - 20:03

[Précédent = La Saint Jean]


Mais pourquoi, seigneur, pourquoi fallait-il que les choses soient toujours si compliquées?

Europe arpentait les entrailles du Château de Frauenberg d’un pas rapide, nerveux, saccadé; ses yeux ne cessaient de se poser dans des aléas serrés et abrupts sur les couloirs autour d’elle, sur les visages qu’elle croisait, les transperçant de son regard purpurin. Un léger tic agitait la pulpe rosée de ses lèvres, autant du à la nervosité qu’à l’irritation. Depuis qu’Elena lui avait enfin transmis son message, Europe était peu à peu redevenue elle-même, quittant cet état apathique de mort-vivant qui lui avait collé comme une seconde peau des mois durant. Pendant cette période, les seules émotions qu’elle avait pu ressentir étaient la crainte, la lassitude et la résignation. Depuis cependant, elle pouvait se permettre des luxes tels que la joie ou l’énervement; il lui semblait avoir retrouvé toutes ses forces, être née encore une fois à un monde neuf. Elle avait de l’énergie, elle avait de la force. Une raison pour laquelle lutter.
Cette raison s’appelait l’amour.
Non pas qu’elle ait décidé de trahir son clan et de se battre contre les Sorcières aux côtés de Louis Institoris. Mais si un jour elle parvenait, comme elle s’y était toujours résolue, à mettre un terme au conflit qui opposait les chasseurs de sorcières à ces dernières et déchirait Forbach, peut-être pourraient-ils enfin s’aimer dans la quiétude que tous les amants devraient avoir.

Enfin, tout cela était sans compter une troisième variable.
Qui ne payait pas de mine mais qui, sous ses airs ingénus, pouvait se révéler redoutable.
Et cette variable s’appelait Joan Witham.

Europe n’aurait jamais pensé qu’une jeune Apprentie d’Olrun, sa propre tribu, puisse lui apporter un sentiment déplaisant au possible qu’elle n’avait pas ressenti depuis très longtemps: la jalousie. Car elle n’était pas sans ignorer que depuis quelques temps, la jeune Sorcière rousse se rapprochait dangereusement d’un homme qui était sensé être pour toutes les Sorcières, Europe comprise, un ennemi. Mais le phénomène allait au-delà de ça encore. Ces temps derniers, Joan se comportait étrangement. Europe la connaissait depuis assez longtemps maintenant, appréciant cette timidité fraîche et virginale comme une bulle légère, cette inconscient de la jeunesse encore non perçue comme un don, cet espoir neuf en l’existence. Des qualités qui plus tard, elle n’en doutait pas, pourraient en faire une Prêtresse de talent. Malgré tout, depuis quelques mois, Joan n’était plus la même. Parfois, par brèves périodes sporadiques, elle revêtait un air aguicheur, ou ourlait ses lèvres dans un sourire lubrique; en l’observant parfois à la dérobée, au Marché, dans Forbach ou parmi les nobles du Château, Europe avait pu deviner puis constater ce changement d’attitude presque imperceptible, mais qui n’avait pas échappé à son empathie, surtout pour quelqu’un qu’elle connaissait et appréciait. Ses sourcils s’étaient froncés en une expression méfiante quand elle avait vu, par la suite, les regards que la petite rousse jetait parfois à Louis; et son cœur s’était carrément affolé quand elle avait aperçut, plus tard encore, la proximité de leurs corps physiques, la tension en avant de celui de Joan, frémissant de quelque chose de malsain et mystérieux devant le Père Inquisiteur.

Oui, il y avait quelque chose de pas naturel dans ces relations intermittentes et Europe ne pouvait rester les bras croisés sans découvrir quoi. A la fois par jalousie bien-sûr, mais aussi par inquiétude. Inquiétude pour Joan qui jouait un jeu dangereux. Et inquiétude pour Louis, qu’elle ne voulait pas voir détruit par un vicieux démon sous-jacent de nature encore indéterminée. C’est pourquoi lorsque la Prêtresse avait vu la jeune rousse descendre des étages et se diriger vers les cuisines, une dizaine de minutes plus tôt, Europe avait décidé de la suivre pour lui parler. Non sans mal, elle s’était extirpée de la discussion horriblement ennuyeuse sur la théologie qu’elle partageait avec quelques autres nobles de mauvais goûts, et s’était engouffrée dans les couloirs, répandant un sillage violacé.
La porte des cuisines était fermée, mais Europe l’ouvrit tout de même sans aucune gêne, pénétrant dans l’espace saturé d’odeurs appétissantes. Elle n’eut qu’à rechercher, parmi les teintes sombres, métallisées et anthracites des lieux, un éclat roux pour repérer Joan –ce dont elle parvint sans aucune difficulté. La Prêtresse s’avança silencieusement, remarquant que l’Apprentie était occupée à préparer une décoction. Un instant, elle resta muette et l’observa plus en détail. Des yeux voilés, concentrés sur leur tâche, comme perdus dans une mer lointaine. Des traits juvéniles posés sur un visage au teint lactescent, transcendé par cette chevelure si flamboyante… Une cascade lustrée et ardente, solaire, comme en fusion avec une terre brûlée et consumée jusqu’en son cœur le plus intime, pour finir en braises rougeoyantes s’éteignant doucement sous un ciel à l’agonie. Avec une telle couleur de cheveux, il était étonnant que Joan n’ait pas déjà fini sur le bûcher; mais la jeune Apprentie, raisonnable, faisait son possible pour les dissimuler si nécessaire.


"Bonjour Joan"
déclara-t-elle d’une voix qui s’espérait posée. Avec effort, Europe se composa un sourire engageant. "Comment vas-tu? Je ne t’ai pas vue depuis assez longtemps, mais tu as l’air d’avoir quelques soucis ces temps derniers. Si tu veux m’en parler, n’hésite surtout pas. Tu sais que ma porte sera toujours ouverte à une sœur. Et puis de temps en temps on peut avoir envie de se confier… sur les épreuves qu’on endure… les choix auxquels on est confrontés… les…" elle hésita, tâchant de ne pas paraître trop suspecte. "Les relations qu’on a…"
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MessageSujet: Re: Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II   Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II Icon_minitimeJeu 22 Oct 2009 - 0:15

Quelque chose vint soudainement rompre la quiétude dans laquelle baignait Gabrielle. Et ce quelque chose était bien ce que la défunte sorcière ne voulait pas voir. Le plan arrivait à sa fin, mais il y avait un obstacle qui n'avait pas été prévu dans un si court laps de temps. Il s'agissait d'Europe. Elle l'avait rejointe dans la cuisine juste comme elle s'apprêtait à mélanger la poudre de belladone avec les autres ingrédients. Ce soir-là, quand Gabrielle avait croisé Louis dans les couloirs, elle avait jubilé, ne pensant plus qu'à une chose : la mort de ce dernier. Sa rédemption. Ainsi, elle n'avait pas pensé prendre ses gardes afin de s'assurer qu'elle n'était pas suivie. Elle aurait dû, apparement. Gabrielle était revenue, menée par une haine viscérale envers le bourreau, il n'y avait que lui dans sa mire. Pourtant, elle se disait à présent que si cette enquiquineuse de prêtresse d'Olrun s'opposait entre elle et son projet final, une autre victime ne serait pas de trop.

La belle Europe dans ses jupes aux couleurs violettes et pourprées jurait considérablement dans cette cuisine crasseuse de suie dégagée par les nombreux âtres. Évidemment, il était aisé de se rendre compte qu'elle n'était là que pour lui parler. Les nobles habitant le château ne se mêlaient jamais aux domestiques. Et Joan savait exactement de quoi elle venait lui parler. Son beau Louis, elle ne le voulait que pour elle seule, évidemment. Se concentrant davantage sur sa tâche, Gabrielle tenta de l'ignorer, elle voulait quitter cette pièce la plus vite possible.

D'une voix qui se voulait celle d'une supérieure compréhensive, Europe s'adressa à Joan. En fait, aux oreilles de Gabrielle, tout cela sonnait comme une mauvaise rengaine maternaliste. Peut-être la timide Joan se serait laissée berner par ces paroles vénéneuses, mais ce n'était pas le cas pour Gabrielle qui espérait qu'après son départ, elle ai laissé un peu d'elle-même en Joan pour qu'elle ne se fasse plus jamais utiliser. Ce serait un cadeau, après tout, elle avait été un très docile pantin.

Gabrielle termina donc l'infusion. Pressée, elle ne pris pas le temps de nettoyer son espace de travail. Les instruments restèrent sur la table, ainsi que que les résidus de la poudre de balladone et la tige de la fleur. Démontrant un certain agacement mêlé à de l'impatience, la sorcière mis le gobelet accompagné d'une cuillère sur un plateau de service, prête à quitter la pièce. Mais pour s'assurer que Europe ne la suive pas à nouveau, elle devait se montrer, à son grand regrêt, amicale et rassurante. L'exercice laissa à désirer vu l'impatience de l'esprit.


«Europe. je te suis gré de t'inquiéter de mon sort, mais je me demande bien ce que je pourrais te raconter, parce que, chez moi, tout va bien. Contrairement à ce que tout le monde pense, je peux très bien me débrouiller seule.»

Gabrielle avait été un peu dure sur ces paroles. Si elle voulait empêcher Europe de lui nuire, elle devait avant tout la rassurer et la tromper sur ses intentions. Elle se reprit donc.

«Écoute, pour l'instant, j'ai du travail, je ne peux pas te parler. Mais si tu tiens vraiment, rencontrons-nous demain et tu verras que tout va bien. Maintenant, tu m'excuseras.»

Sur ces dernières paroles, Gabrielle contourna Europe qu'elle laissait là, sans lui laisser le temps de répondre. D'un pas pressé, la sorcière se dirigeait vers la chambre de Louis.
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MessageSujet: Re: Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II   Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II Icon_minitimeJeu 22 Oct 2009 - 20:05

En tant normal –ou plutôt si elle avait eu affaire à la Joan normale- Europe se serrait attendue, en réponse à la perche qu’elle avait lancée, à une confession sincère et timorée de la rousse timide et légèrement candide; bref, quelque chose de totalement inoffensif qui lui parlerait de prince charmant et de grand amour, d’espoirs naïfs et de déceptions. Mais elle savait avant même de poser ses questions que la réponse de l’Apprentie ne ressemblerait pas à ça. Cependant, elle ignorait tout de la portée des événements qui allaient suivre, et allait bientôt s’en mordre les doigts.
Son impression fut confirmée avec force quand, dans un premier temps, Joan ne lui proposa que pour toute réponse un silence obstiné. Europe pensa qu’elle était d’abord trop concentrée sur sa tâche pour l’avoir aperçue mais non, la jolie rouquine avait les lèvres légèrement pincées et un air contrarié. Un agacement qui ne lui correspondait pas. La Prêtresse y lut la confirmation de son pressentiment et se demanda, l’espace d’une seconde, si son amie n’était pas, elle aussi, hantée par le fantôme d’un défunt quelconque. Après tout, elle avait fait cette expérience, alors pourquoi pas une autre Sorcière d’Olrun? A ce moment précis, son regard se posa sur la paillasse encore non rangée, sur laquelle reposaient les résidus d’une pulvérulence délicate et la tige menue d’une fleur.
Dans une sorte de demi-conscience, Europe sut qu’elle connaissait ce végétal mais Joan accaparait toute son attention et, avant même d’avoir songé à l’analyser ou se rappeler quel était son nom et ses propriétés, la Prêtresse vit l’Apprentie poser sa préparation sur un plateau afin de quitter la salle.

Les paroles de Joan furent blessantes, mais Europe avait dépassé ce stade depuis longtemps. Non, ce qui l’inquiétait, c’était beaucoup plus l’air bravache de ce bout de femme encore si jeune, l’irritation mauvaise qui brillait au fond de ses yeux auparavant si amicaux, tandis qu’elle clamait sa volonté d’indépendance, prétendait qu’elle n’avait aucun problème alors que les temps étaient si sombres. La Prêtresse n’en crut pas un mot, même si après tout c’était peut-être la vérité; la jeune rouquine ne considérait sûrement pas sa proximité nouvelle avec Louis comme un problème. Consternée, Europe vit l’Apprentie la contourner avec des paroles sèches et s’engouffrer dans le couloir sans plus de façons.


"Attends!" s’exclama la Sorcière. Elle n’avait aucune intention d’abandonner la partie si facilement; si Joan se braquait à ce point, c’était qu’il y avait bien anguille sous roche. Europe releva légèrement les pans de sa robe et quitta la Cuisine, trottinant jusqu’à Joan pour rattraper le rythme rapide de celle-ci et lui emboîter le pas.

"Ecoute… il ne faut pas le prendre ainsi… je ne souhaitais pas t’offenser…" fit-elle tout en continuant à marcher, si bien que sa voix s’essouffla bientôt. Mais il ne fallait pas qu’elle lâche l’affaire ainsi. Sans savoir vraiment pourquoi ni comment, elle avait la sensation que quelque chose de terrible allait arriver.

"Je suis ravie que tu n’aies aucun problème et que tout aille pour le mieux pour toi, mais ce n’est pas vraiment là où je voulais en venir…" Les rares domestiques qui arpentaient les couloirs « coulisses » du Château les regardaient passer d’un air ahuri, contemplant une noble qui sermonnait une jeune fille tout en marchant à fond de train. Agacée et consternée en voyant que Joan ne lui répondait pas, et ne daignait même pas ralentir son allure, Europe la saisit par le bras, la força à s’arrêter et se campa devant elle pour la regarder droit dans les yeux.

"Bon, je vais jouer franc jeu avec toi, puisque visiblement tu te considères à présent comme quelqu’un de responsable qui sait ce qu’elle veut" souffla-t-elle. "Je ne voulais pas en arriver là mais tant pis. Ecoute moi bien, Joan: tu joues un jeu dangereux. Ne crois pas que ton petit manège avec Louis Institoris est passé inaperçu. Cette homme est le dirigeant de l’Inquisition, enfin! Ce n’est ni quelqu’un pour toi, ni pour aucune d’entre nous. Nous appartenons au clan d’Olrun. Cette relation t’expose à un danger trop grand." Involontairement, l’amante jalouse prit le dessus dans les propos d’Europe.

"Tu es encore si jeune. Tu ignores ce qu’un homme de cet âge pourrait vouloir. Cette relation que tu désires ne t’apportera rien d’autre que de la déception." Elle essaya de jouer la carte de la tendresse, sans parvenir à se donner un air convaincant. "Je suis inquiète et j’ai peur pour toi…"
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MessageSujet: Re: Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II   Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II Icon_minitimeJeu 22 Oct 2009 - 21:05

Quand on est trop pressé, on fait des erreurs. C'est bien pour cela que Gabrielle avait pris son temps pour accomplir son plan. Mais en quittant la cuisine de cette façon, son explication avait laissé à désirer, et contrairement à ce qu'elle avait espéré, Europe l'avait suivie à nouveau, ne se contentant plus de jolies paroles déguisées en pensées attentionnées, elle fut, à ce moment, plus directe. Mais Gabrielle avait refusé de s'arrêter de marcher, elle avait même accéléré le pas, elle avait attendu trop longtemps.

Le bruit de ses talons se répercutant contre les murs de pierres du couloir, ils furent rejoints par ceux d'Europe. Le manège se poursuivit ainsi quelques instants alors que la Prêtresse tentait d'arrêter l'apprentie avec qui elle croyait parler avec ses paroles. Mais elle perdit bientôt patience. Finalement, Europe n'était pas si délicate que cela quand il s'agissait de son petit coeur. Elle empoigna le bras de Joan pour l'arrêter enfin et se placer devant elle pour l'empêcher de passer. Elle cracha enfin ce qu'elle avait sur le coeur, chose que Gabrielle dans son état d'esprit savait déjà, ainsi que Joan évidemment, toujours emprisonnée dans son corps, car leurs pensées étaient partagées. Enfin... Disons que Europe ne fut pas totalement honnête. Prétextant s'en faire pour la sécurité de Joan qui cherchait à séduire le chef des inquisiteurs, il était évident pour Gabrielle qu'elle ne souhaitait que l'empêcher de le voir car elle était jalouse.

Mais lorsqu'elle affirma qu'il n'était homme pour aucune des sorcières d'Olrun, Gabrielle compris jusqu'où allait l'attirance d'Europe pour l'inquisiteur. Bien sûr, le danger dans lequel cette sorcière se mettait ne la regardait en rien, mais elle fut surprise de l'hypocrisie dont Europe pouvait faire preuve. Puis elle termina sa tirade en disant qu'elle éprouvait de la peur pour sa jeune collègue. Ce fut plus fort qu'elle. Gabrielle laissa échapper un rire amusé et mesquin. Elle se demandait jusqu'où elle pourrait aller pour cet amour ridicule et impossible. Elle commençait par ces petits mensonges pour garder les femmes loin de son prétendant secret, mais ceci était bien la preuve qu'elle serait prête à trahir son clan. Petit à petit, même si elle se le refusait pour l'instant, cela finirait bien par arriver, sans même qu'elle ne s'en rende compte. De son vivant, Gabrielle n'avait jamais eu la langue dans sa poche et cela n'avait pas changé depuis sa mort. Elle ne pouvait s'empêcher de répondre aux affronts. Et sur ce qu'Europe venait de lui dire, elle en oublia même qu'elle devait personnifier la jeune Joan Witham. Elle se vit à nouveau vivante, ses cheveux flamboyants remontés en diverses constructions capillaires compliquées, une broche en forme de lys rouge pour démontrer son appartenance au Lys Noir tout en revendiquant son individualité. Les épaules dégagées dans une de ses robes aux couleurs vives. C'est ce qu'elle était en fixant Europe à ce moment. Elle n'était plus Joan du tout.

Tranquillement, Gabrielle s'avança vers Europe. Elles n'étaient maintenant plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. Elle s'exprima dans une voix et un souffle calme, mais provocateur qui ne ressemblait en rien à Joan.


«Dis plutôt que tu as peur pour toi.»

Cette réplique eu l'effet d'une morsure, tant elle avait été crachée dans la même veine que le venin d'un serpent.

«Pauvre Europe, ton hypocrisie ne peut se cacher derrière ton beau visage angélique. La seule sorcière d'Olrun qui cherche à se faire du mal sans le savoir, c'est toi. Tu as du culot de donner ainsi des leçons. Tu n'as aucune idée contre qui tu te bats et je vais te dire un secret.»

Gabrielle s'approcha à l'oreille de son interlocutrice et chuchota doucement:

«Tu n'es pas de taille.»

Profitant du court instant où Europe serait figée par ces paroles assassines, Gabrielle en profita pour s'éclipser. Elle courait pratiquement à présent. Elle avait laissé tomber le plateau encombrant et tenait fermement le gobelet à la mixture empoisonnée d'une main, et de l'autre, elle fermait l'ouverture pour n'en laisser échapper aucune goûte. Elle devait maintenant faire très vite. L'esprit s'était emporté et avait pris un très gros risque, elle devait maintenant arriver à la chambre de Louis et lui faire boire la potion avant qu'Europe ne la rejoigne.
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MessageSujet: Re: Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II   Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II Icon_minitimeJeu 22 Oct 2009 - 23:38

Si Europe avait eu des derniers doutes sur la nature nouvellement mauvaise de Joan dans cette histoire, ils furent balayés à la seconde même où elle finit de parler, où elle acheva de dire qu’elle s’inquiétait, où l’éclat malsain dans les prunelles de l’Apprentie la traversa de part en part, lui faisait comprendre à quel point son attitude l’insupportait. La colère et le mépris était si féroces, dans ses yeux auparavant emplis de volonté et de douceur, que la Prêtresse eut un mouvement de recul, comme si elle avait eu peur, n’était-ce qu’un instant, que la petite rousse se jette sur elle. Peut-être était-ce encore une de ses hallucinations. Peut-être que si quelqu’un passait dans le couloir à cet instant, il verrait Joan et personne d’autre qu’elle –aucune lueur mauvaise dans son regard, aucune expression haineuse sur son visage… Oui, peut-être qu’aucune de ces fantasmagorie ne dépassait la frontière de l’esprit d’Europe et qu’elle était enfermée seule avec ses propres terreurs, comme ç’avait été le cas avec Elena.
Mais elle refusait de le croire.
Son instinct le plus profond lui soufflait que tout était réel, terriblement réel. Et que Joan était maintenant hors de contrôle. Il fallait qu’elle l’arrête. Avant qu’il ne se produise quoi que ce soit de catastrophique. Avant que les choses ne tournent de manière tragiquement irréversible…

La Prêtresse fut glacée par le calme soudain qui émanait de cette poupée de cire et de porcelaine, ce nouveau port altier qui n’était pas celui de son amie, ce regard condescendant qui l’observait de haut, malgré sa plus petite taille. La jolie rousse s’avança à pas lents, jusqu’à rompre l’espace entre elles, et murmurer des paroles perfides, aqueuses, qui se dissolvaient dans le venin exsudant par tous les pores de sa peau. Europe songea à une divinité païenne, une femme mi-serpent, un peu comme Alicia: le même esprit de fourberie et de mépris régnait dans la mélodie flottante de ses propos. Les deux Sorcières d’Olrun étaient si proches qu’elles pouvaient sentir mutuellement leurs souffles sur leurs joues; pourtant le visage de Joan, froid comme le marbre, ne dégageait aucune chaleur.

Les paroles de l’Apprentie eurent l’effet d’un coup de fouet. Europe écarquilla les yeux, pétrifiée, le regard se fixant sur du nulle part, tandis qu’elle sombrait momentanément dans le désarroi. Au fond, Joan n’avait-elle pas raison? N’était-elle pas qu’une hypocrite vicieuse, qui trompait les autres et finissait par se tromper aussi soi-même? Se mentir en reportant la faute sur des êtres innocents? Oui… elle n’avait été honnête ni avec Joan, ni avec elle-même… et Olrun? Serait-elle prête à trahir sa tribu pour l’Inquisiteur? Ne valait-elle finalement pas mieux qu’Abigaël, qui les avait jetées en pâture à la sauvage soif de vengeance d’Alicia?
Les dernières paroles de Joan lui déchirèrent le ventre.
Une larme coula sur sa joue.
Louis… Si innocent, si ignorant des forces qui l’environnaient… comment avait-elle pu avoir la prétention de décider de ce qui était bien pour lui? Rien n'était éternel. Sa vie suffisait à la porter sur des vagues crêtées d’espoir. Elle l’aimait, elle ne pouvait que l'aimer: c'était inévitable. Mais tout finissait par être détruit.
Louis. Il n’y a pas d’espoir en ce monde.


"…Non…"

Sa voix faible, basse, n’avait été entendue par personne.
Joan était déjà partie.
Une deuxième larme, plus grosse que la précédente, roula sur le visage d’Europe quand dans un flash, elle saisit la terrible et inéluctable vérité.
Louis allait mourir.
Elle reconnaissait maintenant la tige de la fleur qui reposait sur la paillasse comme le vestige ténu d’un meurtre. La poudre délicate, que l’Apprentie avait versé dans la décoction. La Belladone. Le cocktail de mort. L’Inquisiteur quitterait ce monde avant même de comprendre ce qui lui arriverait.
Sans réfléchir une seconde, Europe bondit, et courut de toutes ses forces vers la chambre de Louis. Ses pensées n’étaient plus focalisées que sur un seul objectif: empêcher ça. Tout le reste disparut. Le monde entier fut avalé dans des ténèbres chaotiques et tourbillonnantes, laissant la place à un long tunnel noir dans lequel elle courrait avec l’énergie du désespoir, et d’où il n’y avait plus qu’une destination.


"JOAN ! ! !"


[Suite]
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MessageSujet: Re: Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II   Oh Belle Dame... Que ta volonté s'accomplisse I/II Icon_minitime

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