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 Le doute pèse sur Louisa

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Aphrodite de la Roseraie
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Le doute pèse sur Louisa Vide
MessageSujet: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeDim 27 Mar 2011 - 23:00

Soeur Béatrice n'en revenait toujours pas. Son premier interrogatoire ! Voilà quelques jours à peine qu'elle était arrivée à Forbach, et déjà l'Inquisition la mettait à contribution. Non qu'elle s'en plaigne, au contraire ! Mais elle avait peur de ne pas savoir s'y prendre, de mal mener l'interrogatoire, de se laisser guider par cette femme accusée de sorcellerie, de... Non ! Elle ne devait pas y penser. Aussi, elle inspira un grand coup avant d'entrer dans la pièce qui servirait ce matin-là de salle d'interrogatoire.
La décoration de la pièce laissait légèrement à désirer. Au centre de la pièce trônait une grande table de bois et deux simples chaises non assorties. Sur la table, une feuille, une plume et un pot d'encre semblaient n'attendre que l'Inquisitrice. Les murs grisâtres étaient entièrement nus, excepté une grande croix en bois accrochée sur le mur qui faisait face à l'entrée.


*Sans doute pour déstabiliser les sorcières,* pensa la jeune femme en prenant place sur la chaise qui semblait lui être destinée.

Il n'était pas encore onze heure, heure du rendez-vous avec la sorcière présumée, pourtant la religieuse trépignait d'impatience. En attendant que Madame Zimmerman arrive, elle prit la plume, la trempa dans l'encre et écrivit sur le papier les questions qui lui passaient par la tête.
Ce ne fut que quelques minutes plus tard qu'elle fut sortie de ses interrogations par un de ses collègues venu l'avertir que la suspecte était arrivée.

Soeur Béatrice se leva en remerciant son collègue. Pendant qu'il allait chercher Louisa, la jeune femme rajusta son voile, se tourna vers la croix pour se signer, puis respira un grand coup et se tourna vers la porte au moment où celle-ci s'ouvrait sur la commerçante.


"Louisa Zimmerman ? Veuillez vous asseoir, je vous prie."

Tout en accueillant la sorcière présumée, elle lui désigna la chaise face à la sienne. Une fois Louisa installée, Béatrice l'imita avant de croiser les mains sur le papier devant ses yeux.

"Avant que nous ne débutions... Connaissez-vous la raison de votre convocation à la Collégiale ?"
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 14:14

Soeur Béatrice a écrit:

Citation :
Louisa Zimmerman,
Vous êtes priés de vous présenter à la Collégiale le 30 mars à 11h. En cas d'absence, des sanctions pourraient être prises à votre encontre.
Dieu vous garde,
Soeur Béatrice


*Le 30 mars 1644*


Une surprise guettait les habitants. Le Fil Blanc était fermé ce matin. Personne n’avait été prévenu. Aucune notice ne permettait d’en comprendre la raison. Quelque chose d’étrange était entrain d’arriver dans la Grande Rue. C’était une protestation silencieuse de madame Zimmerman. La femme d’affaire avait - pour cette fois - cédée sous la femme tout court. Forbach saurait.
Elle avait eu du mal à croire que les Inquisiteurs l’aient convoqué. Car il ne s’agissait pas d’autre chose. Elle, forbachoise, victime de leurs pires exactions, ennemie assumée de la sorcellerie et de la religion. Par révolte elle avait voulu l’ignorer. Ces goujats ne méritaient pas une minute de son temps. Elle n’avait pas à être traitée comme une vulgaire suspecte. Cependant… elle ne voulait pas mettre son commerce, ou sa famille, dans une position périlleuse. Une sanction émanant de l’Eglise pouvait leur apporter beaucoup d’ennuis. La raison, toujours cette raison, l’avait persuadée.
Elle vivait ici depuis trente-neuf ans. Il avait fallu trente-neuf ans oui, pour que cette femme, approche de la Collégiale de Forbach. Dés l’arrivée des Inquisiteurs, en 23, elle en avait été éloignée. Jean et Nastasia Maulne avaient tout fait pour rester en dehors de ces affaires. Ils avaient plutôt bien réussis jusqu’ici. Ils se contentaient de la visite hebdomadaire à l’église. Un rituel que la mort de Michael avait stoppé. C’était donc avec une certaine raideur que leur fille avançait sur le pavé. Elle avait presque failli demander à Romain de l’accompagner. Elle n’avait pas peur de cette « sœur » mais de ses propres réactions si l’entretient devait mal tourner.


David l’avait déposé à l’entrée de la grande artère sans un mot. Onze heures ne tarderait plus. Le soleil brillait avec douceur. Les gens vaquaient à leur tache. Ils ne s’attardaient pas sur cette passante. Ils reconnaissaient peut être la robe blanche au style prononcé. Ils souriaient en voyant le tissu tendu par un ventre rond. Elle n’en était qu’au début du deuxième trimestre. Mais ses formes se prononçaient déjà. Peut être Louisa était-elle un peu plus gourmande.
Elle commençait tout juste à percevoir les mouvements du bébé. Une sensation retrouvée qui lui donnait envie de sourire sans fin. C’était lui aujourd’hui qui lui donnait le courage d’aller au devant de ces pires souvenirs. Elle ne voulait pas être une mère égoïste. Si chacun y mettait du sien ce ne serait qu’un mauvais moment à passer. Au premier coup elle franchissait le seuil de la bâtisse. On l’attendait. On vérifiait rapidement son identité. Il n’y avait pas beaucoup de dame de son acabit dans les environs. Ces traits métissés, les cheveux noirs de nuits et le regard assassin, étaient autant de signes distinctifs.
Un homme la conduisit vers son interrogatrice. Lou marchait lentement sans parler. Elle étudiait ce lieu et imaginait. Tout y était à la limite du austère. Ils ne voulaient pas soigner leur intérieur. Mais la pureté apparente n’arrivait pas à dissimuler le vice de cette communauté à ses yeux. Un frisson de révulsion lui venait. Elle pensait à Touchedieu qui avait parcouru les mêmes couloirs.


C’était une pièce parmi tant d’autres. Elle était vide et propre. Lou ne prit même pas la peine de regarder le crucifix. Dieu n’avait jamais été son allié sur cette terre. Elle observait plutôt son interlocutrice. Ce n’était qu’une jeune fille. Elle ne lui donnait pas plus de vingt ans. D’un simple hochement de tête elle confirmait son nom. Les politesses les plus élémentaires étaient apparemment inutiles ici. Bien. Elle se mettait au diapason. Sans rien montrer elle alla tirer la chaise en face de la table. Ses gestes étaient mesurés. Elle prit le temps de dénouer son vêtement. Dévoilant une silhouette élégante mise en valeur par chaque détail. L’assurance passait aussi par toutes ces choses. La beauté pouvait devenir une arme.
Elle s’asseyait souplement face à la religieuse. Le mouvement faisait tinter ses longues boucles d’oreilles en argent. La jeune fille était jolie. Le voile lui donnait un air angélique tout à fait charmant. Ce n’était pas suffisant pour attirer la sympathie de son aînée. Son regard se posait sur le sien et s’y enfonçait avec intensité. Laquelle des deux allaient réellement dominer ?


-« Puisque vous ne faite rien, concernant les assassinas, perpétués en ville depuis des mois, je suppose que celle-ci concerne encore la sorcellerie. »


C’était bien le premier coup porté par une fille de la ville. Elle accusait, elle aussi, sans trembler. Béatrice comprenait ainsi à qui elle avait à faire. Louisa Zimmerman n’était pas connu pour sa mansuétude envers eux. Elle n’était ici que parce qu’on l’avait menacé. Une situation qui ne lui plaisait pas du tout.


-« J’imagine que la disparition de madame Maestriani tracasse vos supérieurs. Vous voulez que je vous parle de ses robes ? Je n’en ai pas fait pour elle depuis des années. »


Cette fois un sourire se dessinait à sa bouche. Elle se faisait piquante. La situation de l’Inquisition avait de quoi l’amusée. Mais elle, elle, n’avait rien à craindre de tout cela. Elle n’avait rien à voir avec les sorcières. Alors elle pouvait se moquer de leur idiotie.
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 14:34

A la grande surprise de la jeune femme, celle qui entra était semblait-il enceinte. Pourquoi ne l'avait-on pas prévenue de ça ? Voilà qu'elle commençait à avoir des remords d'interroger une femme enceinte, maintenant... Pourtant, la religieuse se ressaisit bien vite; Enceinte ou pas, son nom avait été cité par une sorcière, aussi elle ne devait pas s'attarder sur l'enfant que portait Louisa. Mieux valait se concentrer sur la tâche qui lui avait été assignée...

Béatrice accusa sans broncher la pique lancée par son interlocutrice. Certes, l'Inquisition n'avait guère été en mesure de faire quoi que ce soit concernant l'Agent du Diable, mais ça viendrait bien assez tôt. Non, comme la couturière l'avait deviné, elle avait été convoquée pour parler des sorcières...


"J’imagine que la disparition de madame Maestriani tracasse vos supérieurs. Vous voulez que je vous parle de ses robes ? Je n’en ai pas fait pour elle depuis des années."

"Vous reconnaissez donc fréquenter la dénommée Alicia Maestriani ?"

Elle griffonna quelques mots sur son sa feuille de papier avant de reporter son regard couleur glacier sur la future mère.

"La sorcière, lors de son arrestation, a cité plusieurs noms, dont le votre. Les femmes qu'elle a ainsi mentionnées sont soupçonnées de sorcellerie."

Oui, Béatrice était directe. Elle n'avait guère de temps à perdre en fioritures. Elle aurait aimé pourvoir confronter Alicia et Louisa, mais comme la première avait réussi à s'enfuir au nez et à la barbe de ses collègues, c'était là chose impossible.
La religieuse se pencha au dessus de la table pour s'approcher de la commerçante, sans la regarder dans les yeux. Elle avait été bien formée, on lui avait appris à ne surtout jamais regarder une sorcière dans les yeux, c'était un coup à se faire embrouiller l'esprit...


"Je ne vais pas y aller par quatre chemins : qu'est-ce qui me prouve que vous n'en êtes pas une ?"

Bonne question. Après tout, les sorcières pouvaient tout à fait se marier, avoir des enfants et une famille unie... Elle eut un haut-le-coeur à cette idée. Non, si tel était de cas dans la réalité, l'idéal aurait voulu que l'on puisse reconnaître à distance ces filles du Malin. Hélas, elles prenaient bien plus souvent l'apparence de femmes tout à fait normales, et c'était ce qui les rendait si difficiles à confondre...
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 16:16


Elle avait vu la lueur de surprise dans les prunelles métalliques. La grossesse de madame Zimmerman n’était plus tout à fait un secret. Seuls ceux qui la voyait régulièrement avaient put apprendre la nouvelle. Elle attendait un peu, avant de devoir l’annoncer pour de bon, quand elle prendrait congé. Car elle voulait justement éviter ce genre de réactions.
De toute façon Lou ne cherchait pas à attirer un quelconque élan de compassion de cette jeune femme. Cette recrue devait seulement affronter son l’humanité. De quoi mettre à mal les percepts manichéens dont on l’avait certainement abreuvée. Elle se rendrait bien vite compte qu’une future mère pouvait aussi être une combattante. Celle-ci avait les bras délicatement posés sur la table. Alliance dorée à l’annuaire, et quelques autres symboles, de sa vie de femme. Ce n’était pas une personne que l’on pouvait facilement déstabiliser.
Le stoïcisme de son interlocutrice annonçait une charmante discussion. Bien sûr il ne fallait pas entrer dans le jeu d’une simple dame. Lou ne perdrait pourtant pas une occasion de révéler les failles de cette affreuse institution. Ils étaient sous leur joug depuis trop longtemps. Et qui sait peut être y avait-il un reste de conscience chez cette inconnue.


La question faisait briller ses yeux noirs. Elle ne s’était jamais douté que la vicomtesse était une pratiquante de la sorcellerie c’est vrai. Mais elle n’avait de toute façon jamais put en démasquer une seule. Ce n’était pas vraiment dans son intérêt. Même si la venue de l’Agent la rendait un peu plus curieuse sur cette question.


-« Je reconnais avoir confectionné des robes pour madame Maestriani. Mais c’est son époux que je rencontre le plus souvent. »


Ses yeux suivaient les courbes de la plume sur la feuille. Chaque information lâchée allait être notifiée. Un interrogatoire dans les règles de l’art. Une obligation un peu trop récurrente à son goût. Ce serait uniquement le témoignage de sa bonne fois.
Lorenzo Maestriani lui était venu en aide il y a quinze ans. Contre toute attente il avait accédé à la requête de Louisa Maulne sans sourciller. Alors qu’elle se retrouvait sans père et sans belle-famille, il lui avait donné les moyens d’avancer. Sans pouvoir oublié certaines des erreurs du politicien, elle avait apprit à le respecter. Comme elle il était un « étranger ». Il avait fait face à la jalousie et même le mépris. C’était enfin de compte l’un des piliers de cette ville que cela plaise ou non. Et surtout l’un de ses fidèles clients, dont l’épouse avait boudé sa boutique d’ailleurs.


Une bouderie méritait-elle d’être assimilée aux filles du diable ? Si son nom avait été glissé c’était pour une raison. La sorcière cherchait à protéger ses véritables alliées. Une ruse qui allait mettre la baronne dans l’embarras.


-« Qui sont les autres ? »


Lou était curieuse. Les autres seraient aussi convoquées. Mais qui ? Si son intuition était la bonne, soit ces femmes étaient de pauvres innocentes, soit elles appartenaient à l’autre groupe de sorcière. Dans les deux cas cette information pouvait lui servir.
La jeune sœur détournait son regard. C’était risible. Craignait-elle d’être envoutée ? On avait souvent accusée la russe de charmer autrui. Mais ça n’avait rien à voir avec de la magie. Elle laissait son interlocutrice la fuir. Son dos s’appuyait doucement contre le dos de sa chaise. Une main allait tranquillement sur son ventre. Elle n’était pas l’instigatrice de cette rencontre. Elle n’allait pas l’entretenir sans raison.
Bien que la question fût prévisible elle n’était pourtant pas simple à satisfaire. Une dénégation pure et simple ne fonctionnerait pas. Il fallait des preuves. Des preuves de son innocence… Voilà ce qui était le plus complexe. Excepté son honnête Louisa n’avait pas grand-chose à proposer. Elle ne savait pas du tout ce qu’était une sorcière. Sa seule chance était peut être de faire comprendre son inimitié envers ces femmes. Devoir se justifier l’exaspérait pourtant elle savait qu’elle était là pour ça.
Sa voix débutait lente et sévère sa seule explication.


-«Apriori strictement rien. Je vis ici depuis que je suis née. Je ne sais pas du tout qui elles sont. Je ne sais même pas si elles ont un point commun. Donc vous encore moins.
Commençons par les faits. Vous ne trouverez rien dans mon passé, dans mes biens, ou dans mes propos, qui puisse me relier à elles. C’est parce qu’il n’y a rien.
Vous attendez des preuves. En 1626 l’un de leur sort a déclenché un froid terrible. Un froid à cause du quel j’ai perdu un frère. Peu après, lorsqu’elles ont fait ressortir les fantômes de leur tombe, ma mère et ma belle-sœur ont failli devenir folles à force de le voir et de l’espérer.
Il y a quinze ans… à cause de votre guerre des innocents ont été tués sur le Champs du Muguet. Toute ma famille, a été asphyxiée ce jour là, excepté ma mère. Si j’étais une sorcière je vous aurez empêché de détruire ma famille les uns après les autres. Vous ne croyez pas ?
Si j’étais en danger, depuis autant de temps, j’aurais pus quitter la Moselle. Pourtant je suis toujours là. Je n’ai pas besoin de Satan ou de grimoire. J’ai un métier, une situation que beaucoup pourrait envier, et une famille. Ceux sont eux, qui constituent la seule magie de mon existence. »



Etait-ce assez pour la demoiselle ?
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 16:37

Béatrice n'appréciait guère l'air assuré de son interlocutrice. Elle avait vu ce genre de regard bien trop souvent dans sa jeune vie. A ses yeux, une femme devait savoir rester à sa place, surtout si elle était soupçonnée de sorcellerie. Alors que la religieuse évoquait les raisons de la convocation de Louisa, cette dernière rebondit sur ses propos et lui demanda les noms des autres femmes citées par la Maestriani. Avait-elle le droit de les lui dire ? Elle n'en savait rien du tout... Pourtant, elle opta pour la franchise. Si elle voulait que l'interrogée soit honnête avec elle, autant lui montrer qu'elle-même ne lui cachait rien.

"Europe Eléanora-Sun, Elizabeth d'Hasbauer et Viviane Valdemar."

Elle avait volontairement omis de parler de Cassandra de Saint-Loup. Inutile que la femme sache qu'un membre de l'Inquisition était soupçonné, cela n'aurait fait que nuire un peu plus à la réputation de l'institution religieuse. Imaginez que Cassandra soit vraiment une sorcière... L'Inquisition aurait été bien mal de ne pas pouvoir démasquer une enfant du Diable dans ses propres rangs !

La jeune femme observa attentivement les réactions de Louisa lorsqu'elle énonça les noms des possibles sorcières. Cela l'aiderait à se faire un avis sur la dame.
Puis Louisa répondit à sa question, et Béatrice se dit que soit elle était une excellente comédienne, soit elle était sincère. Les explications de Madame Zimmerman sur son aversion pour la sorcellerie semblait tout à fait crédible, mais n'était-ce pas encore une ruse malsaine de sorcière pour se sortir de ce guêpier ? Elle ne savait que penser.
Pourtant, son trouble était invisible, elle avait appris à masquer ses émotions. Elle tenta néanmoins de faire preuve de sympathie envers son interlocutrice. Oui, sous le masque de la religieuse battait toujours le coeur d'une enfant, après tout...


"Je suis sincèrement désolée pour votre famille, croyez-le bien. Mais notre guerre comme vous dites a permis l'arrestation de nombreuses sorcières. Voyez la mort de vos proches comme le sang des martyrs tombés pour la cause chrétienne..."

Enfin... Elle s'éloignait de ce qu'elle devait faire. Reprenant le contrôle de l'interrogatoire, elle poursuivit :

"Que pouvez-vous me dire sur Europe, Elisabeth et Viviane ? Entretenez-vous des liens quelconques avec ces femmes ?"
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 18:36

Cette fois la surprise était apparue sur son visage. Elle ne s’en cachait pas. Elle était surprise à chaque fois que des noms étaient criés en place publique. A chaque fois qu’une femme se retrouvait la cible des soldats divins. Aujourd’hui elle était encore. Pourquoi faire croire qu’elle était indifférente ? Ce n’était pas le cas. Sorcières ou non, elles étaient des femmes, elles peuplaient son univers. Il était étrange de les imaginer dans ce rôle là.
Le dernier nom –plus que les autres- la déstabilisait. Envisager que Viviane soit une sorcière lui donnait presque le tournis. Elles étaient amies depuis tant d’année. Elles s’étaient presque tout confié depuis ce jour où leur accord avait été sellé. Etait-ce possible d’ignorer la nature d’une personne qui lui était si chère ?
Lou se savait épiée dans ses moindres gestes. Elle s’obligeait à retrouver son masque de neutralité. Elle ne voulait prendre aucun risque. Malgré les émotions que provoquait cette hypothèse elle ne voulait pas envenimer la situation. Si qu’on venait de lui dire était vrai madame Valdemar allait avoir besoin de protection. C’était le premier reflexe de la couturière. Un élan qui réussissait à dépasser toutes ses rancœurs. C’était la première fois qu’elle se sentait impliquée dans ce conflit souterrain. Elle allait devoir en parler à son époux.


Ce que ma jeune fille ne semblait pas encore avoir saisi c’est à quel point sorcières et inquisiteurs étaient égaux au regard de son interlocutrice. Les deux camps étaient responsables des atrocités dont Forbach était prisonnière. Elle n’avait jamais prit parti pour l’instant. Elle se moquait éperdument de qui remporterait la victoire.
Sous le drapeau de leurs croyances respectives ils avaient détruits les vies. C’était une faute impardonnable. Il n’y avait pas de prescription possible.


-« Je ne crois rien du tout mademoiselle. Votre désolation ne m’intéresse pas. Vous auriez agit comme vos frères n’est-ce pas ? Alors ne me dites pas que vous êtes désolée.


Cette petite tentait peut être de faire preuve de charité. Soit. Aucun mot ne pouvait effacer ce qui avait été fait. Elles n’étaient pas ici pour se montrer compatissantes. Lou avait parlé de son passé dans le seul bute d’en finir avec ce stupide test. Elle eu un sourire en écoutant la justification première. L’arrestation et le bucher pour des dizaines de femmes. Dés femmes qui avaient soufferts jusqu’au dernier moment.


Êtes-vous certaines qu’elles étaient toutes des sorcières ? Vous n’avez même pas été capable de trouvez l’une des plus fortes d’entre elles. Alors qu’elle était sous les yeux de tous depuis plus de vingt-ans. Navrée mais vous ne valez pas mieux que ce fou au service de votre grand ennemi. »


Le réconfort que Béatrice voulait offrir n’avait pas du tout l’effet désiré. Cette nouvelle ignorait tout ce qui aurait put lui éviter ce genre de paroles malheureuses. Noble ou non, bien élevée peut être, Irina était avant tout une fille. Elle était porteuse d’une histoire. Dans cette histoire la cause chrétienne n’avait aucune place. D’ordinaire elle cachait son opinion derrière un silence. Mais lui dire que sa famille servait la cause des bourreaux.


-« Votre cause… votre dieu… ne justifieront jamais la souffrance. Ils sont morts parce que vous n’êtes qu’une bande d’idiots irresponsables. »


La colère habillait ses yeux noirs. Béatrice était involontairement entrain de réveiller un feu dangereux.


-« Les deux premières sont des nobles que je ne connais qu’à travers les diverses mondanités de la ville. Je ne sais rien sur elles.
Viviane est une commerçante. C’est l’une de mes plus anciennes amies. Je peux donc vous dire, avec certitude, que vous vous trompez sur son compte. Je la côtois, je la vois vivre, jamais rien ne m’a laissé ne serait-ce que supposer, qu’elle était l’une d’entres elles. »


Elle était vindicative. Si cette demoiselle voulait s’attaquer à leur tandem elle ne le ferait pas sans mal. Elles perdaient toutes les deux leur temps. Louisa n’aimait pas cet endroit. Elle voulait en finir.
Les traits fermés elle partageait son avis sur cette affaire.


-« Vous pensez réellement qu’une femme condamnée irait dénoncer ses sœurs ? Elle vous mène en bateau. Elle a réussi à vous détourner de ceux qu’elle voulait protéger. N’importe qui l’aurait comprit. »

Oui elle était entrain de traiter l'Eglise d'incapable.
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 18:56

Alors que la jeune femme avait souhaité faire preuve de sympathie, cet élan de gentillesse lui était revenu en pleine figure comme une violente gifle qu'elle considérait comme imméritée. Et en plus de ça, la commerçante traitait l'Inquisition - et LA traitait par la même - d'incapable. C'en était trop pour la demoiselle, qui sentit son sang ne faire qu'un tour.

"C'est le Diable qui parle à travers votre bouche ! Si vous n'êtes pas une sorcière, sachez que vous ne valez pas mieux que ces traînées de Satan ! Attaquer l'Eglise est tellement plus simple que de voir la réalité en face. C'est à cause des sorcières que votre famille a péri, non à cause de nous. Vous pouvez continuer à accabler l'Inquisition de tous les maux de la Terre, sachez que cela ne vous rendra pas vos proches !"

Elle avait réveillé un dragon en colère, elle en avait pleinement conscience. Mais elle avait raison, crier à l'infamie ne ramènerait pas les chers disparus. Et puis... Une femme en colère peut parfois avouer des choses sous l'effet de la rage. La jeune femme se calma et poursuivit :

"Le Malin revêt bien des apparences, et il sait se faire assez petit pour ne pas être remarqué. Vous dites connaître assez Viviane Valdemar pour être certaine qu'elle n'est pas une sorcière. Sachez qu'elle est interrogée en ce moment même par l'un de mes collègues. Si jamais elle est une sorcière, il la démasquera facilement."

Elle se leva pour s'approcher de la croix au mur.

"Cela fait combien de temps que vous n'êtes pas allée à la Messe ? Une enfant de Dieu ne devrait pas renier le Seigneur..."

Question ou simple constatation ? Sans doute était-ce purement rhétorique, et Louisa n'était pas obligée de répondre à cela.

"Au fait !"

Elle s'approcha de la commerçante pour se placer dans son dos et poser ses frêles mains sur les épaules de Louisa avant de lui chuchoter à l'oreille :

"Nous savons qu'elle nous a certainement menés en bateau. Nous cherchons juste à savoir pourquoi ces noms-là sont sortis de sa bouche de vipère..."
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 20:07


Elles étaient toutes les deux trop empêtrées dans leurs certitudes. La novice défendait un idéal. La dame protégeait un passé. Pour peu qu’elles aient un caractère trop affirmé et le ton monterait. Lou n’avait jamais été neutre quand on abordait ce genre de sujet devant elle. L’âge n’y faisait rien. Elle avait enterré trop de personne aimée. Elle était mortelle, humaine et imparfaite. Ce qu’elle s’était promit d’arriver était entrain d’arriver.
Mais madame Zimmerman ne revenait jamais sur ses paroles. Chaque mot prononcé était assumé. Cette jeune fille n’avait pas non plus la langue dans sa poche. C’était un donné pour un rendu. Elles avaient chacune leur excuse pour nourrir la discorde qui les gagnait. Dans cette salle si inamicale sourdait un conflit.


-« Non ceux sont les miens. Chaque Maulne qui gît sous cette terre. Ceux sont tout ces innocents morts pour avoir vécu à Forbach.
J’accable tout ces hommes et ces femmes, qui depuis plus de vingt-ans, entretiennent un climat de peur dans nos rues. Avant que vous n’arriviez tous ici, tout se passait très bien. Je me moque qu’il y est des sorcières dans nos bois. Elles ne vous faisaient rien. Elles nous laissaient vivre en paix. Vous avez déclenché les hostilités. C’est à cause de vous que tout à commencé.
Je sais qu’ils ne reviendront pas. Mais vous continuez à faire du mal. Vous empirez la situation à chaque fois.
Et maintenant il y a ce tueur. Il a leur plus maléfiques que toutes ces femmes que vous avez tué !»



Louisa sentait son cœur s’emplir de rage. Cette discussion prenait une voie sur laquelle elle s’était bien trop souvent perdue. Le sang battait à ses temps. Evoquer toutes ces horreurs ravivait sa peine. Ce n’était pas bon. Ses mains tremblaient légèrement sous le coup de l’émotion. Pourquoi devait-on encore une fois lui rappeler tout cela ?
Elle essayait de se souvenir des paroles de Romain et de Gabrielle. Ils lui conseillaient toujours de relativiser le mieux possible. Elle n’était plus la jeune fille en deuil. Sa famille avait besoin d’elle. Elle portait un enfant. Lou ne devait pas faire n’importe quoi. Elle ne devait pas avoir des ennuis. Mais c’était viscéral. Elle n’arrivait pas à accepter que tous ces tueurs puissent agir en toute impunité ! Leur seule justification était une croyance que personne n’avait encore réussi à prouver.

La révélation concernant l’arrestation de Viviane eu le don de la sonner. Son amie, était quelque part entre ces murs, à subir le même traitement. Elle espérait que tout se passerait bien.


-« Bien sûr oui. »


La dame montrait très bien son amertume. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes. Chasser ces pensés. Cette jeune fille n’était pas son ennemie. Elle n’était qu’un bébé aux premières heures. Savoir faire la part des choses même quand on touchait à ses tripes. Louisa percevait les mouvements de son interlocutrice. La petite nonne allait chercher soutient ?
La remarque concernant les habitudes de la baronne provoquait un petit rire de celle-ci. Elle n’était pas pratiquante. Son père était un chrétien et sa mère une orthodoxe. L’une des ces rencontres qui n’auraient pas du être possible. Conscients des oppositions encrées, dans leur religion respective, ils en avaient choisi une nouvelle. Ils avaient choisi de croire en l’être humain. Une belle croyance, qui n’avait plus beaucoup de sens, dans ce genre de situation. Le russe lui revenait à la langue alors qu’elle cherchait une porte de sortie.


-« Il m’a renié en premier. »


Un frisson lui échappait au contact de la sœur. Un mouvement de rejet l’avait secouée. Elle inspirait en silence pour ne pas imploser. Ce n’était qu’une petite fille. Elle ne pouvait rien lui faire. Voilà ce qu’il fallait se dire. Mais le brasier n’était pas éteint. Louisa se retenait à grande peine. Leur promiscuité l’obligeait à écouter. Louisa sentait la chaleur et le parfum envahir son espace vital. Ce n’était que douceur… Mais elle n’aimait pas l’idée qu’une inquisitrice la touche. Elle n’aimait pas être sous son emprise. Ce fût à son tour de se lever, vite et bien.
Tournée dans la direction de son interlocutrice elle cherchait à nouveau son regard. Elle la toisait avec autorité. Il ne fallait pas oublier laquelle des deux était l’ainée. La dame n’allait pas indéfiniment se laisser faire.


-« Peut être a-t-elle énoncé les femmes qu’elle apprécie le moins. »


Peut être n’y avait-il pas de calcul justement. Des noms pris au hasard pour les occuper. Qui pouvait savoir ? Lou n’était qu’une commençante ! Elle ne savait rien. Elle ne voulait rien.


-« Je ne vous sers à rien vous le voyez. Laissez-moi partir. »


Étrangement cella ne sonnait pas comme une requête. Louisa s'était plié à l'ordre. Elle avait répondu à l'accusation. On ne pouvait plus exiger d'elle. Elle avait fait sa part. Si Béatrice continuait à la garder les choses allaient irrémédiablement empirer.
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 20:39

"Vous rejetez l'Inquisition alors que nous sommes là pour vous protéger, pour aider la population à rester sur le chemin de Dieu. Quoi que vous puissiez croire, nous ne sommes pas les méchants, dans cette histoire..."

Elle avait pris un ton doux et semblait sincèrement convaincue de ce qu'elle avançait. La femme, la mère face à elle garderait éternellement une rancœur contre l'Eglise, Béatrice en était maintenant pleinement consciente. Et elle ne lui en voulait pas. Après tout, elle aurait très certainement eu la même réaction si toutes ces horreurs lui étaient arrivée à elle.
Puis elle engagea de nouveau la discussion sur l'autre problème qui secouait actuellement la ville : l'Agent du Diable. La religieuse n'était pas encore vraiment au courant de l'affaire, mais elle en avait vaguement entendu parler par David Geisler, son ami d'enfance.


"L'assassin est notre priorité, sachez le. Nous savons que certaines de ses victimes s'en sont sorties vivantes... Il me semble que vous en faites partie, d'ailleurs, non ?"

Cela ne faisait pas vraiment partie du sujet de l'interrogatoire, mais puisque Louisa clamait son innocence - et que rien ne prouvait le contraire, autant ne pas l'avoir fait venir pour rien.

"Je sais que je vais encore vous paraître plus monstrueuse que je ne le suis déjà à vos yeux, mais j'aimerais avoir un compte-rendu détaillé de l'agression, afin de pouvoir en référer à mes supérieurs."

On enlevait un clou dans la poitrine de Louisa pour en enfoncer un autre, dans une plaie encore fraîche de sa mémoire. Mais elle DEVRAIT comprendre que c'était pour la bonne cause... Il était facile d'accuser les Inquisiteurs d'incapable. Mais aurait-elle envie de les aider à montrer leur compétence ?
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeMar 29 Mar 2011 - 1:23


Louisa l’observait comme on observe une enfant qui a apprit une bêtise. Le Clergé était battit sur de beaux percepts c’était un fait. Il avait aidé aussi. La bible conseillait même de belles choses de temps à autre. Mais les dérives étaient trop nombreuses. Les guerres religieuses faisaient des massacres depuis des siècles. Le miséricorde dieu n’était qu’une excuse, pour beaucoup d’hommes, pour aller chercher conquête et gloire.
Qu’est-ce qui pouvait décider quelqu’un à entrer au service d’une chimère ? Madame Zimmerman se posait parfois la question. Dieu l’avait trop vite déçu pour avoir un quelconque poids sur sa vie. si en effet il existait un paradis et un enfer, avis était fait, qu’ils étaient réunis sur cette Terre. Ce n’était pas un point de vu à dire à n’importe qui. Certainement pas à une petite nonne si convaincue par ses paires.


-« Nous ne vivons pas la même histoire dans ce cas. »


Dire qu’elle ne connaissait toujours pas le nom de cette femme. Qu’importe, elles étaient les représentantes, de deux mondes très différents. Sans le dernier coup d’éclat elles ne se seraient probablement jamais rencontrées. Et une fois sortie de cette pièce Louisa entendait bien ne plus jamais revoir ce minois. Elles ne pouvaient pas se comprendre.


Lou espérait que cet entretient s’achève sur ces bonnes paroles. Mais la demoiselle en avait décidé autrement. Sa proie regrettait amèrement d’avoir amener l’Agent une fois de trop dans leur conversation. Elle n’avait aucune envie d’aborder ce sujet avec elle. Il était déjà assez compliqué de ne pas y penser en temps normal.
La baronne ne connaissait pas le nom de toutes les victimes. Elle avait perdu lien avec l’enquêteur. Elle ne pouvait donc que se fier aux rumeurs de la ville. Rumeurs pour les quelles elle ne pouvait accorder un réel crédit. Mais Louisa préférait ne pas savoir. Cela lui permettait de ne pas tout à fait s’inquiéter. A imaginer une ombre en permanence on pouvait vite devenir fou. Elle en avait fait la très désagréable expérience. Si elle voulait continuer de vivre en paix mieux valait laisser cela aux autres.


-« Cette convocation indique pourtant tout le contraire. Avouez que j’ai simplement rappelé la réalité à votre regard. Votre sainte mission n’a pas de sens aujourd’hui. Il y a plus urgent que les sorcières. Elles sont invisibles depuis des mois.
Mais peut être auraient-elles été efficaces contre ce fléau là. »



Béatrice essayait de soutirer des informations à la sauvette. Elle était une fraiche recrue, n’est-ce pas ? Louisa en avait assez. Cette gamine avait remué trop de choses. Sa complaisance et sa morale la dérangeait. Maintenant elle essayait de tirer parti de la situation. Cela ne n’allait pas. Lou avait montré sa colère. Celle-ci n’était rien lorsque la résolution la gagnait. A cet instant son désir de protection la rendait plus forte qu’un roque. Elle avançait vers cette jeunette dans une attitude hostile. Une limite était entrain d'être franchise.


-« Cela remonte à décembre. Vous trouverez des témoignages plus récents. Rien ne sert de vouloir se rattraper si c’est pour mal le faire.»


Elle s'était contenue de son mieux. Mais la dame se braquait. Elle ne souhaitait pas accédée à cette requête. La justification de celle-ci provoquait d’ailleurs son agacement. Lou ne s’était jamais contrainte au silence. Cette conversation lui avait donné assez de matière à protester. Puisque cette fille voulait tirer sur la corde elle allait en assumer les conséquences. De quel droit exige t on sa présence ici, pour ensuite, lui faire revivre l'Enfer ? La rage froide donnait à sa silhouette tout son cachet exotique. Sa voix, usait d’un phrasé plus lent, de sorte que chaque mot raisonnait contre ces murs nus.


-« Est-ce que c’est un ordre mademoiselle ?
Vous n’êtes pas monstrueuse. Vous êtes… une petite religieuse, studieuse, et pleine de bonne volonté. Un petit pion.
Je ne vous ferez pas ce compte rendu. Il a déjà été fait à qui de droit. Toutes les informations utiles sont déjà au service de l’enquête royale.
Nous en avons terminé. N’est-ce pas ? »



Ce n'était pas du tout une question.
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeMar 29 Mar 2011 - 10:25

Décidément, rien pendant l'entretien ne s'était passé comme prévu. Béatrice avait espéré pouvoir confondre une sorcière, chou blanc. Ensuite, elle avait embrayé sur l'Agent du Diable, pensant que la dame serait plus encline à parler puisqu'elle en avait été la victime, et que chaque victime, ou parent d'un être assassiné, réclamait vengeance, encore raté. Tout cela l'avait ébranlée bien plus qu'elle ne voulait bien le montrer. Elle qui avait toujours su déchiffrer les gens, les attitudes, leur manière de penser... Cette fois, elle s'était lamentablement plantée sur toute la ligne. Est-ce qu'à cause de ça on allait la renvoyer au couvent ? "Tu es inutile, hop, bon vent !" Voilà ce qu'elle craignait vraiment. Elle ne voulait pas échouer, parce que cela signifierait la fin de sa "permission de sortie", et surtout les réprimandes éternelles de sa mère... En fin de compte, Louisa avait vu juste... Elle n'était qu'un tout petit pion sur l'échiquier de la vie.

"Je ne suis qu'un pion, c'est juste," acquiesça-t-elle dans un souffle, le nez vers le sol.

Cela sonnait plutôt comme une constatation de la triste réalité. Pourtant, elle ne voulait pas être un pion ! Elle releva la tête, le regard maintenant beaucoup plus froid qu'avant, et ancra ses prunelles dans celles de la commerçante.


"Nous en aurons terminé lorsque je l'aurai décidé."

Elle s'éloigna pour faire lentement les cent pas, les mains croisées dans le dos, sans quitter Louisa du regard.

"Cet enquêteur dont vous parlez..." Elle rit légèrement. "C'est un incapable. Certes, nous n'avons pas encore pu attraper l'Agent du Diable, mais lui, où en est-il dans ses interminables investigations ? Et les sorcières, si elles l'avaient vraiment voulu, l'auraient déjà expédié rejoindre leur maître en Enfer. Pensez-vous que la ville soit réellement protégée ? Personne ne peut offrir une protection véritablement efficace contre le Diable, pas même l'Eglise. Pourtant, nous nous efforçons de faire de notre mieux, et vous le savez tout aussi bien que moi." Elle cessa enfin ses allées et venues pour finir par se planter en face de son interlocutrice. "Je suis peut-être un pion, mais au moins je tente de faire mon travail le plus consciencieusement possible. Vous, en revanche, vous n'êtes qu'une vipère qui crache son amertume à qui veut bien l'entendre. Est-ce une manière de se comporter, lorsque l'on est une mère ? Je serais morte de honte de réagir ainsi, à votre place !"

Les hostilités étaient déclenchées. Béatrice avait attaqué Louisa sur son statut de mère, et elle savait que ça allait barder. En fait, toute sa tirade était préméditée. Elle ne voulait pas lâcher aussi facilement la bride et la laisser rentrer chez elle sans avoir dit quoi que ce soit. Si la commerçante devenait trop virulente, il serait toujours temps de l'enfermer pour quelques jours dans les geôles de la Collégiale, histoire qu'elle finisse par parler...
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeMar 29 Mar 2011 - 18:39

La famille Zimmerman avait apprit à ses dépends que combattre le mal était dangereux. Malgré la protection que leur offrait la baronnie ils s’étaient engagés. Ils avaient agit en leur âme et conscience avec l’espoir d’aider à la libération de Forbach. Toutes ces semaines durant lesquelles ils avaient été les complices d’Owen. Il avait fallut mentir à l’entourage, surveiller ses paroles et ses actions, pour protéger la justice. Cela lui avait beaucoup pesé. Elle avait dû, regarder les gens aimés dans les yeux, et faire comme si de rien n’était.
Quand il y avait eu cette effraction Louisa avait eu peur de perdre ce qui lui était le plus cher. Elle s’était rendue compte que ses valeurs avait prit le dessus. Bien plus que les doutes qu’on avait essayé d’introduire dans son cœur, c’était la menace envers les siens, qui l’avait marquée. C’était son unique talon d’Achille. Parce que la peur de revivre les cauchemars de sa jeunesse la hantait. Elle ne le supporterait tout simplement pas. Elle ne pourrait plus mettre l’un des siens sous terre. Mais un assassin se moquait de l’histoire de ses victimes. L’agent avait promit de tuer ses enfants. Louisa avait prit cette promesse très au sérieux. Elle avait juré de ne plus jamais mettre son foyer en péril. Quitte à renier sa conscience et la justice. Quitte à faire la lâche à la face du monde entier.


Cette détermination lui donnait toute l’assurance nécessaire pour résister à une jeune fille encore naïve. Elle l’observait sans broncher. Sa lueur qu’elle voyait apparaître dans son regard ne l’inquiétait nullement. Béatrice pouvait être une forte tête. Il n’en restait pas moins que son interlocutrice avait l’avantage de l’âge. On ne pouvait plus forcer Louisa a beaucoup de chose. Son expérience et son caractère servaient ses envies. Elle ne craignait ni le bûcher, ni la misère. Puisque l’inquisition ne pouvait pas tuer sans raison. Elle n’avait pas d’autorité sur sa suspecte. Si la petite entêtée continuait la sécurité allait devenir incertaine.
Lou pouvait être –très- mauvaise.


Elle écoutait la diatribe en gardant la mâchoire serré. Elle était en mauvais terme avec le loup de la reine. Cela ne l’empêchait pas d’avoir une certaine confiance en lui. Cet homme était déterminé. Il connaissait son travail. Il était consciencieux et méthodique. Ses investigations étaient longues c’est vrai. Mais elles finiraient par payer. Louisa en était intimement persuadée.
Qu’en aux sorcières… comment savoir ? Ce n’était qu’une ombre sur leurs vies depuis des décennies. Elles avaient le pouvoir de vie ou de mort depuis l’éternité ici. Elles auraient put faire bien plus de mal aux habitants. Une trêve tacite perdurait. Si elles restaient cachées peut être était-ce parce qu’elles ne pouvaient rien faire. Une hypothèse qui nouait les entrailles de cette native. C’était la première fois que Forbach était livrée à elle-même.


-« Tout ce que je sais c’est que ce pays est maudis. Et qu’à chaque fois que votre ordre se met en branle c’est pour faire du mal. »


L’air devenait quasiment électrique. Cela faisait longtemps que madame n’avait pas ressentit une telle colère. Des années peut être qu’on ne l’avait pas poussée à ce point. Ses muscles se contractaient pour se préparer à l’attaque. Elle avait dans les veines la témérité maternelle qui bouillonnait.
Elle s’attendait à de la fourberie oui. On lui avait déjà reproché son amertume. Elle en prenait son parti. C’était aussi son héritage, toute cette peine, toute cette haine. Cela faisait parti d’elle au même titre que sa passion, ou que son amour. Peu lui importait qu’on critique sa manière d’être. Le point de vu de cette gourgandine n’avait aucune valeur. Oui elle pouvait être aussi vile qu’un serpent. Elle pouvait être pire encore quand on essayait de la brimer. En cela oui elle était digne de toutes les filles du diable. Elle n’attendait pas la venue d’une nouvelle inquisitrice pour l’apprendre.
Mais ce coup là était ignoble. Ce n’était même plus l’orgueil des Silvianov qui s’éveillait. C’était celui de la mère, la louve, la femme aimante. Parce que Louisa n’était fière que d’une chose dans sa vie. C’était de cette famille qu’elle avait réussi à créer avec Romain. Elle était revenue de très loin. Elle avait surmonté les pires drames pour pouvoir vivre ce bonheur là. Personne n’avait le droit de la juger ! Elle avait au creux des reins la vie qui grandissait. Chacun de ses choix visaient à offrir un avenir à ses enfants. Lou aurait renoncé à tout, absolument tout, pour préserver Anna, Dimitri et ce bébé. En osant mettre en doute son rôle de mère la nonne touchait à la nature même de cette femme.


La raison disparaissait. Les codes de la société se volatilisaient. Elle oubliait la prudence et les résolutions prises. Malgré ses kilos en plus elle était encore vive. La rage décuplait son énergie. Ses yeux noirs trahissaient son désir de faire du mal. Sa belle main blanche frappait avec une force diabolique la joue droite de son interlocutrice. A peine le bruit de cette claque, se répercutait-il sur les murs, que la novice se retrouvait prisonnière d’une poigne de fer.
Il était toujours risqué de contrarier une couturière, qui était a portée, de votre cou. Les doigts agiles de ces artistes étaient très vigoureux. Ils ne tremblaient jamais, presque aussi efficaces qu’une corde. La dame du monde, avait laissé place, l’âme sauvage d’Irina.


-« J’ai bien plus que de l’amertume à te cracher au visage petite sotte. Tu ne me connais pas. Tu crois pouvoir juger une femme aussi facilement. Tu ne sais rien de nous.
Ecoutes bien. J’ai vu tes amis imposer leurs lois sur notre village. Vous n’êtes que des parasites. Ce qu’ils font ce n’est ni plus ni moins, que de s’acheter une place pour ce paradis. Vous, vous moquez bien de ceux qui vivent ici. Je n’ai aucune confiance en vous. Si j’en avais le pouvoir je vous chasserai.
Je me suis opposée à lui dés le début. J’ai défendue ma terre du mieux que je l’ai pus. Tu crois pouvoir venir m’apprendre la vie ? »
Elle resserrait sa prise pour lui couper un peu le souffle.« La seule chose dont j’ai vraiment honte c’est de vous laissez faire votre règne depuis tout ce temps »

C'était inquiétant. La rancœur se distillait. Lou avait enfouie son désir de vengeance pendant longtemps.

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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeMer 30 Mar 2011 - 10:13

Elle lui avait dit qu'elle avait quelque chose d'urgent à faire ce matin-là et qu'elle ne serait pas au Fil Blanc pour la matinée. Il avait essayé d'en savoir plus, de savoir pourquoi elle délaissait sa boutique pour une demi-journée, en vain. Il était évident qu'elle le prévenait pour ne pas qu'il passe à l'improviste pour rien, il pouvait comprendre que des affaires nécessitaient qu'elle se déplace, mais jamais au grand jamais elle ne lui avait caché les raisons. C'était l'esprit sceptique qu'il s'était couché cette nuit-là, mais peut-être désirait-elle faire une surprise à la maisonnée et, intérieurement, il devait admettre qu'il n'était pas mieux loti concernant les cachotteries... Il avait donc accepté bon gré mal gré le silence de Madame Zimmerman. La nuit avait toutefois été douce et ce n'était pas ce genre de petite chose qui allaient les empêcher de s'échanger quelques baisers au chevet de Morphée. Même au petit matin, on ne fit comme si de rien n'était. Tout cela, à défaut d'être oublié, était déjà loin. Viendrait le moment où tout s'expliquerait, c'était évident. D'abord, Romain crut que Louisa désirait simplement passer la matinée à la maison avec son mari et ses enfants, mais elle n'aurait pas caché cette raison toute naturelle. Que se passait-il ? Soucieux intérieurement, désirant ne rien montrer aux autres, il se contenta de faire comme d'habitude : déjeuner, faire un petit tour aux écuries pour surveiller les juments enceintes des deux étalons du domaine, dont l'un commençait à se faire vieux et qu'il faudrait peut-être songer à remplacer. Peut-être qu'un poulain à venir serait un fier et fougueux étalon. Voilà quelques années que Romain s'était intéressé à cela, achetant deux belles juments et un étalon prometteur. Leurs poulains s'étaient avérés au-delà des espérances et la génération à venir était déjà pleine de promesses. Il faisait la leçon à Dimitri lorsque Louisa partit avec David. Un regard entendu s'échangea entre les deux hommes alors que le cocher sortait après la baronne. Oui, Romain était un peu honteux, mais surtout inquiet. Il avait demandé à David de jeter un oeil pour savoir où Madame Zimmerman se rendait. Non pas qu'il la soupçonnait d'adultère, loin de là, mais il la soupçonnait de faire face à quelque chose seule, sans vouloir lui en parler.

Il n'en était pas fier, non, mais lorsque David vint lui réferrer, il sut qu'il avait « bien » fait. Une justification a posteriori qui ne lui plaisait pas plus que cela, mais il n'y réfléchit pas davantage. Revêtant son manteau et ses bottes, il fit sceller et sortir son étalon noir par David avant de sauter dessus et de chevaucher à grand galop vers Forbach. Il ne lui fallu pas longtemps pour atteindre la Collégiale, mais ce temps était déjà beaucoup trop long pour lui. Suffisamment en tout cas pour réfléchir à ce que pouvait faire son épouse dans ce lieu qui n'augurait rien de bon pour ceux qui devaient y entrer, car oui, on n'entrait dans ce lieu que si on était convoqué d'ordinaire. Mais aujourd'hui, une chose était sûre, on ne l'empêcherait pas d'entrer, convocation ou pas. Il fit stopper son étalon dans une cambrure juste devant les grandes portes et sauta à terre, bride en main, avant de la fourrer dans les mains du garde qui se tenait là, les yeux écarquillés:


« - Tenez-moi ça, vous ! Et s'il s'échappe, je vous préviens que vous aurez à faire à moi. »

Il profita de l'effet de surprise pour rentrer dans le bâtiment. Très austère, il fallait surtout qu'il trouve un moyen pour savoir où était sa femme. Quelqu'un devait bien savoir non ? Et maintenant qu'il était rentré, on poserait surement un peu moins de questions, le tout était de continuer à jouer un rôle. Marchant d'un pas décidé dans les couloirs, il croisa un garde qu'il apostropha de suffisamment haut pour être considéré comme une personne qui avait tout autorité d'être présente en ces lieux. Il lui demanda où se trouvait la dénommée Louisa Zimmerman, qu'il avait des éléments nouveaux concernant cette personnes. Un mensonge monté de toutes pièces, mais qui avait le mérite de pouvoir marcher dans beaucoup de situation, y compris celle-ci. Le garde ne demanda pas son reste et indiqua un chemin à suivre. Romain ne prit même pas le temps de le remercier et se dirigea à grands pas vers sa destination.

La porte en vue, il s'était suffisamment enfoncé dans les lieux pour savoir qu'il serait probablement tranquille. De toute façon, aucun bruit ne filtraient de la pierre de ces lieux, on aurait pu se croire dans un cimetière. Arrivé à la porte, il ne prit même pas le temps de s'arrêter et ouvrit dans son élan, claquant la porte derrière lui, surtout pour être sûre qu'elle se fermerait bien. Le Baron bouillait intérieurement, aussi lorsqu'il vit la scène, il comprit assez rapidement que sa femme avait surement eu le droit à un de ces fameux interrogatoires mais que la... jeune soeur – car elle semblait bien jeune – avait peut-être dit des choses qu'il aurait mieux fallu garder pour elle. Toutefois, il préféra continuer à jouer sa carte et s'avança vers les deux protagonistes. D'une main forte, il agrippa le bras de son épouse et la força à lâcher prise sur la jeune soeur. Puis, c'est dans une voix de colère qu'on ne lui connaissait que peu qu'il s'écria, ses yeux d'ordinaires si doux avaient radicalement changés :


« - Est-ce que je peux savoir pourquoi ma femme est ici ? »

Romain espérait bien que ces éclats ramènent son épouse à la raison, et recadre la soeur, de toute façon, si ce n'était pas le cas, il avait encore des cordes à son arc.
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeMer 30 Mar 2011 - 12:35

Béatrice savait qu'elle touchait une corde sensible, mais elle n'aurait jamais pu imaginer une telle réaction de la part de la couturière. L'air était électrique, les deux femmes ressemblaient à deux animaux sauvages sur le point de s'entretuer. Mais qui était la proie, et qui était le chasseur ? Les rôles semblaient à présent inversés. Louisa afficha un air mauvais sur le visage, et Béatrice sentit soudain son coeur se serrer. C'était ça, la peur ? Elle qui n'avait jamais douté de quoi que ce soit commençait maintenant à douter d'elle-même. N'en avait-elle pas trop dit ? En essayant de pousser Louisa dans ses derniers retranchements pour la faire parler, elle avait en réalité simplement réussi à la faire complètement sortir de ses gonds.

"Tout ce que je sais c’est que ce pays est maudis. Et qu’à chaque fois que votre ordre se met en branle c’est pour faire du mal."

Encore ces accusations ! La religieuse en avait vraiment assez ! L'Inquisition avait causé de nombreux ravages parmi les "civils", elle ne l'avait qu'assez entendu. Et compris. Pourtant, Louisa ne voulait pas s'arrêter là. Alors que Béatrice allait lui lancer qu'elle pouvait partir, qu'elle ne lui servait strictement à rien en fin de compte, une gifle retentissante la cloua sur place, la bouche ouverte en un "oh" de surprise. Et avant qu'elle n'ait pu réagir, les mains agiles de la couturière s'étaient déjà refermées sur sa blanche gorge, empêchant à présent l'air de parvenir à ses poumons.

*Le Diable est sorti de sa boîte...* pensa-t-elle sous la surprise.

Puis elle réalisa que l'air venait à lui manquer. Alors elle tenta de se débattre du mieux qu'elle le put. Ses doigts fins ne parvenaient pas à trouver un interstice dans lequel se glisser entre les mains étroitement serrées contre sa trachée. Elle griffa, grogna et se débattit, mais elle ne put que renverser la chaise proche contre le sol dans un grand fracas. Elle aurait pu frapper Louisa, oui, elle était assez près d'elle pour le faire, mais même si sa vie était menacée, elle n'aurait jamais pu frapper une femme enceinte. Son enfant était innocent, il ne méritait pas d'avoir une mère comme elle... Mais il méritait encore moins de mourir avant même d'avoir pu voir le jour.


"Lâchez...moi..." couina-t-elle faiblement, l'air affolé.

Mais la commerçante ne semblait pas vouloir la libérer de sa poigne de fer. Au contraire, elle poursuivit son laïus vipérin tout en resserrant encore sa prise.
Alors qu'elle se voyait déjà rejoindre le Seigneur, la porte s'ouvrit brusquement sur un homme furibond, qui se précipita pour séparer les deux femmes. Dès que les doigts de Louisa furent hors de portée du cou de la religieuse, cette dernière recula d'un pas, se cognant violemment contre la table derrière elle.
Reprendre son souffle. Une bien difficile affaire, quand on avait eu la trachée comprimée pendant un moment. Alors que l'homme - visiblement le mari de Madame Zimmerman - demandait avec colère pourquoi sa femme avait été traînée ici, Béatrice tentait de reprendre ses esprits - et sa respiration. Elle était pliée en deux, le souffle court, une main posée sur sa gorge qui rougissait déjà. Sa peau claire marquait très vite, et il ne fallut pas plus de quelques minutes pour laisser apparaître la trace des doigts de la couturière sur son cou.

Tout ce qu'elle parvint à articuler fut :


"Sortez... d'ici... Tout de suite ! DEHORS !"

Déjà, d'autres Inquisiteurs arrivaient en courant, tentant de comprendre d'où provenait tout ce vacarme. Il était plus prudent pour le couple Zimmerman de fuir avant que la jeune femme change d'avis et ne décide de mettre en prison Louisa pour son geste inconsidéré...
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeMer 30 Mar 2011 - 18:25

Les mots du diable affluaient à mesure que l’adrénaline circulait sous sa peau. Il avait raison au fond l’humanité était pervertie. Elle ne savait que détruire. On avait beau essayer de créer un havre de paix il était irrémédiablement saccagé. Lou avait dû regarder chaque matin les monstres en cape blanche marcher dans Forbach. Chaque jours ces officiers de Rome lui rappelait la guerre silencieuse. Elle avait enfermé son chagrin à double tour. Elle s’était construit une seconde vie. Voilà qu’on voulait à nouveau lui faire du mal. C’était intolérable.
Cette apprentie avait peut être des scrupules à user de la force pour se défendre. Louisa n’en avait aucun. Les mots devenaient inutiles sur un champ de bataille. C’était une bataille que la baronne était entrain de livrer. On l’accusait d’être la cause d’une menace dont elle avait été l’une des seules survivantes. Une survivante… Par deux fois le hasard, la chance, l’avait éloignée de la mort. Elle n’allait pas se laisser traiter de la sorte après avoir tant enduré. Elle avait vaguement conscience que son geste n’était pas bien. Une petite voix lui murmurait de s’arrêter. Mais une autre, bien plus sournoise, lui susurrait une mélopée vengeresse. Pour toutes ces vies volées un sang versé.
La supplique de Béatrice n’avait aucun effet sur la démence qui gagnait son bourreau.


-« Voyez votre mort, comme le sang d’une martyre, tombée pour réparer les torts des Inquisiteurs... »


L’heure de payer les crimes sonnait enfin. Ils pouvaient la faire brûler. A cet instant plus rien ne comptait que le souvenir de Michael, Jean, Mélanie, de ses nièces et de tant d’autres… Une pulsion dévastatrice qui avait entièrement prit le contrôle de la fileuse. Le malin réussissait à l’amener sur le chemin tortueux du péché.
Elle sentait le courant quand la porte s’ouvrait. Elle percevait aussi le son d’une course. Ce ne fût que lorsqu’on lui attrapa le bras qu’elle s’intéressa vraiment aux perturbations alentours. Ses yeux allaient à la main autoritaire. Elle en reconnaissait la forme et la poigne. Un infime doute permit à Romain de lui faire définitivement lâcher prise. Louisa se tournait vers lui visiblement déstabilisée par sa présence. Elle ne lui avait pas dit où elle se trouvait. Elle n’en avait parlé à personne. Que faisait-il dans cette pièce ?
Le fracas de sa victime la détournait juste à temps. Cette petite sœur avait eu beaucoup –beaucoup- de chance. Qu’elle souffre telle la pénitente qu’elle avait décidé d’être ! La satisfaction de la baronne n’en serait que plus grande. Lou n’éprouvait aucun remord, aucune pitié, envers elle. Tout aurait été réglé dans la minute suivante sans l’intervention de … son époux. Il agissait une fois de plus comme son sauveur. Il voulait protéger sa femme. Mais sa femme n’était pas en détresse. Elle était une Furie. Cette créature des enfers faite pour rendre justice. Alors elle observait les traces laissées par sa première attaque et cherchait le moyen d’achever son œuvre. Avant le linceul il fallait la mort. Elle répondait à l’homme de sa vie d’une voix glaciale qui n’augurait jamais rien de bon.


-« Je suis une méchante sorcière… »


C’était bien ce que disait cette catin. Qu’elle était une vipère guidée par Satan. Eh bien soit. Pourquoi ne pas lui donner raison ? Donner raison pour de bon à tout ces chiens. Dans son dos, le pas des inquisiteurs, ressemblait à un tambour de guerre. Sa mémoire la ramenait à ce jour où ils étaient venus fouiller la maison Maulne. Les mêmes pas fermes et autoritaires.
Mais cette fois Lou n’avait pas peur. C’était bien le plus grave. Elle se sentait soudain invulnérable. L’aura de colère de son compagnon ne faisait que l’entretenir dans son délire. Non. Madame ne sortirait pas, tant qu’elles n’en auraient pas terminées. Elle avait le teint rosi par l’effort. Ses cheveux s’échappaient petit à petit de sa coiffure. Il n’y avait plus que son ventre rond pour prouver toute son humanité. L’équilibre, fragile, qu’avait entretenu Romain venait d’être brisé… encore une fois.


Elle les sentait tous. Elle percevait tout. Mais rien ne pouvait la faire dériver. Pendant toutes ces années on l’avait obligée à se taire. C’était terminé. Son ton prenait un accent plus grave, elle condamnait, avec haine.


-« C'est vous les Agent du Diable. Criminels ! Vous méritez la potence. Le feu ! » Ses yeux charbons fusillaient chaque personne. Que tous ces hommes, femmes, vieux ou jeunes, voyaient enfin le résultat de leur chasse éternelle. Lou les blâmait avec encore plus d’énergie jusqu’à ce que la langue de ses ancêtres prennent les commandes et les maudisse. « Elles auraient dû tous vous éliminer ! Vermines, tyrans ! »


A cet instant Louisa aurait adorée être l'une de ces femmes.
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Romain Zimmerman
Baron(ne)
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeMer 30 Mar 2011 - 21:42

Romain était venu chercher sa femme et il n’aurait souffert aucune contrariété pour la récupérer. Rien que de voir que les deux femmes en étaient venues aux mains avait quelque peu surpris le Baron. Lorsqu’il les avait séparées, Romain s’était rendu compte à quel point sa femme s’était agrippée à la religieuse. Elle avait saisi sa gorge avec une volonté propre de tuer, c’était évident. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer pour que son épouse, bien qu’il la connaissait aussi fougueuse et passionnée, en vienne jusqu’à la possibilité de tuer une personne ? Il était surpris mais il n’avait pas cillé. Il était dans un rôle qu’il continuerait à jouer tant que Louisa et lui ne seraient pas en dehors de la Collégiale, hors de portée, à court terme, de l’Inquisition. Il soutint le regard étonné de son épouse qui semblait très surprise de le voir ici, et pour cause, elle ne lui avait rien dit ! Elle avait décidé de ne pas révéler le fait qu’elle devait se rendre à la Collégiale. Alors oui, il s’attendait au moins à ce qu’elle soit surprise de le voir ici, l’arrachant au courant du meurtre, car s’il avait tardé de quelques minutes supplémentaires, il aurait sans doute ouvert la porte sur un cadavre. Il n’aurait jamais supporté que sa femme puisse être capable d’une telle chose. Elle avait été prise de furie, la religieuse avait surement sa part de responsabilité là-dedans, mais il ne pouvait croire que son épouse s’était laissée aller à ce point. Non cela le surprenait vraiment beaucoup.

Il observa la sœur qui se tordait en deux, visiblement à court de souffle et souffrante. Romain n’avait aucune idée de l’effet de la strangulation – et il espérait ne jamais le connaître – mais il n’avait pas de doute sur la douleur que pouvait provoquer le fait de se rendre compte que l’on commence à manquer d’air. Il détourna son regard pour le poser sur celui de son épouse lorsqu’elle siffla, d’un ton véritablement mauvais, qu’elle était une « méchante sorcière ». Ce fut à son tour également d’être un peu surpris, même s’il comprit rapidement que l’Inquisition avait prit à partie son épouse pour la déclarer sorcière, ou tout du moins l’accuser. Voilà donc pourquoi elle était là ! Où ces imbéciles étaient-ils allés chercher une idée pareille ?

Soudain, la porte se rouvrit et des hommes rentrèrent dans la pièce, cherchant probablement à savoir d’où venait tout le raffut qu’il venait d’y avoir. Romain ne pourrait plus jouer aussi bien son rôle, il y avait trop de monde et il avait un peu abandonné son rôle en voyant que la religieuse n’était plus en état de quoique ce soit. Elle fut toutefois en mesure de leur crier de partir, apparemment en puisant dans ses dernières forces. Romain aurait désiré que ce ne soit pas fini aussi facilement mais il fallait mieux battre en retraite tant que le chemin serait sans obstacle majeur. Le baron aurait tout le temps de revoir la jeune sœur pour comprendre son point de vue sur les choses, car il était certain qu’il aurait une discussion avec son épouse, mais serait-elle rationnelle, objective ? Vu l’éclat dans son regard lorsqu’il l’avait arrachée à la jeune nonne, il doutait qu’elle ait conservé sa raison en cet instant. Il prit son épouse par la main et l’entraina à sa suite, entre des Inquisiteurs médusés de voir la femme continuer à les fustiger avec une langue bien pendue. Romain fronça les sourcils lorsqu’elle passa au russe et força l’allure pour l’éloigner au plus vite d’eux. Bon dieu mais quelle mouche avait bien pu la piquer ?

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Soldat de l'Inquisition
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeMer 30 Mar 2011 - 22:08

Entre ses violentes quintes de toux et les éclats de voix des inquisiteurs qui arrivaient en catastrophe, elle entendit la folle furieuse continuer à la fustiger pendant que son mari tentait tant bien que mal de la sortir de la pièce avant que Béatrice ne change d'avis.
Alors qu'un inquisiteur venait au secours de la jeune femme et lui proposait de s'appuyer sur son épaule, Béatrice le repoussa.


"Non.. Je veux rester seule."

Elle se remit à tousser.

"SORTEZ !"

Ils obéirent, sans vraiment comprendre ce qui venait de se passer. Béatrice se retrouva seule. Sa toux finit par se calmer, et l'adrénaline retomba. Toute la scène se rejouant en accéléré dans sa tête, la religieuse se laissa tomber assise sur le sol. Elle ne comprenait pas où elle avait fait une erreur. Qu'est-ce qui s'était passé pour que Louisa fasse une crise pareille ? Elle devait être possédée par le Démon, c'était la seule réponse !!!

Non.

En réalité, et Béatrice le savait, elle avait été trop loin. Elle n'aurait pas dû l'insulter ainsi. Mais en même temps, pourquoi Louisa avait-elle été aussi injuste avec elle ? L'avait-elle mérité ?
Sans même qu'elle s'en aperçoive, des larmes s'étaient mises à couler sur ses joues à présent aussi pâles que celles d'un mort.
Ses supérieurs allaient avoir vent de l'incident. Elle serait renvoyée au couvent, puis chez elle. Là, ses parents la renieraient pour avoir amené la honte sur leur famille. Et elle se retrouverait inévitablement seule, sans endroit où aller.
Et David... Ses pleurs redoublèrent, secouant ses épaules de lourds sanglots. Il ne voudrait plus jamais lui adresser la parole. Et c'était cette idée qui lui parut alors la plus insupportable... Elle cacha son visage dans ses mains, masquant ses larmes de colère et de tristesse. Mais n'importe qui entrant alors dans la pièce ne manquerait pas d'entendre ses sanglots...
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeJeu 31 Mar 2011 - 0:46

Une fois Viviane Valdemar partie, David était resté longtemps à ruminer dans le cachot qui avait servi à leur interrogatoire, parcourant la pièce en long, en large en travers. Il ressentait un sentiment de frustration et d’échec –mais malgré tout, il avait pu délivrer son message, et c’était tout ce qui comptait. A présent, seul restait le doute, qui ne pourrait être levé que par un lot de certitudes acquises sans cesse réitérées dans le temps; et pendant longtemps, si l’on prenait en considération le scepticisme du jeune homme.

Les quelques heures suivant ce face à face intense, David n’avait trouvé qu’une petite demi-heure pour se reposer dans les locaux de la Collégiale; le reste du temps, il avait fallu gérer les autres interrogatoires, les problèmes de logistique liés aux déplacements d’autant d’Inquisiteurs en même temps, et surtout les conséquences inhérentes à la suite de la fuite d’Alicia Maestriani, qui était tout de même la Comtesse ici à Forbach. David avait même craint que cette nobliotte obèse qu’il avait bousculé à l’arrestation ratée ne le menace de représailles mais finalement, rien ne s’était produit. Sans doute car elle ne connaissait pas son identité, ou parce que Cassandra avait calmé le jeu…

Cassandra. Elle n’était donc pas une sorcière –du moins, telles étaient les informations qui étaient ressorties de son interrogatoire avec Sarah Geisler, le jour de la fuite de la Meneuse du Lys Noir. Malgré toute sa bonne volonté, David ne pouvait prendre ces affirmations au pied de la lettre. Pendant longtemps, il continuerait d’avoir des doutes au sujet de cette femme si emblématique qu’il avait tant admirée. Et parfois surgissaient dans son esprit des visions de cauchemar dans lesquelles, affublée de grands vêtements noirs, elle se penchait sur des grimoires occultes en compagnie de son insupportable et pédante mégère de sœur Viviane Valdemar, ainsi que de… Narcissa.

Cette seule pensée retournait l’estomac du jeune homme. En résumé, ces derniers jours l’avaient sérieusement perturbé.

Il y avait tout de même une bonne nouvelle: l’arrivée à Forbach d’une amie de longue date, Aphrodite de la Roseraie, qu’il n’avait pas vu depuis des années, si longtemps qu’elle avait eu le temps de se métamorphoser en sœur Béatrice entre-temps. David s’était réjouie de la voir; il appréciait vraiment cette fille, pétillante, franche et vive d’esprit. A son arrivée, le jeune homme avait proposé tout de suite de l’intégrer aux interrogatoires, afin qu’elle se fasse une place rapidement en participant aux missions de terrain. Après avoir procédé à une première inquisition sous la tutelle de Cassandra –désormais lavée de tous soupçons donc, du moins officiellement…- il avait été décidé que sœur Béatrice mènerait seule l’interrogatoire de Louisa Zimmerman. David pensait son amie capable d’y arriver, cependant, c’était sans doute un peu trop prématuré. Surtout en considérant que cette couturière était très célèbre dans Forbach et, détail vital, la femme du Baron de Rosbruck… Sans doute un trop gros morceau pour une novice fraîchement débarquée…

Un peu inquiet pour Béatrice, David décida donc d’aller voir comment elle s’en sortait pour son interrogatoire, prêt à lui prêter main forte si nécessaire. Il ne vit pas le couple Zimmerman sortir de la collégiale, car il arriva sur les lieux peu de temps après; mais le couloir vide, exempt de sentinelles habituellement postées aux portes, lui mit la puce à l’oreille. Que s’était-il donc passé? Avant même d’entrer dans la pièce, il entendit des bruits étranges, qu’il identifia comme des sanglots. Lorsqu’il pénétra finalement dans le bureau, le jeune homme trouva la nonne prostrée, de grosses larmes coulant sur ses joues.

"Hé bien, qu’est-ce qu’il t’arrive? C’est parce que la couturière t’a dit que ton voile était démodé que tu chiales comme ça?" fit David avec un sourire et il partit d’un rire léger à sa boutade. Ce genre de petites piques amicales était tellement courant entre eux… cependant, il comprit que quelque chose clochait véritablement quelques secondes plus tard, et que la situation était plus grave que d’apparence, en observant l’attitude de son amie. Son sourire se muant en une mimique inquiète, il parcourut la pièce en quelques enjambées et l’aida à se relever, tâchant de la regarder dans les yeux malgré son regard fuyant. Les larmes avaient rendu ses joues rouges, ses yeux gonflés, et les quelques cheveux débordant de son voile immaculé étaient en bataille.
Mais le pire était ces marques de strangulation présentes sur son cou.

"Merde… c’est pas vrai" marmonna-t-il d’un ton furieux. Aucun des interrogatoires ne s’étaient déroulés comme prévus! C’était un fiasco total pour l’Inquisition. Mais en ce moment même, David s’en fichait pas mal; il verrait ça plus tard. Mû par une impulsion, il posa une main réconfortante sur l’épaule de son amie et la serra.

"Aller, Aphrodite… arrête de pleurer, c’est fini. Elle est partie et elle ne reviendra plus." Il marqua une pause, tentant de la faire rire pour dédramatiser la situation, bien qu'au fond ses propos soient tout à fait sérieux: "Elle n'a pas intérêt d'ailleurs, sinon je lui botte le cul".
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeJeu 31 Mar 2011 - 1:33

Les minutes s'étaient écoulées telles des secondes. Béatrice était restée prostrée par terre pendant des dizaines de minutes, peut-être bien une heure entière, à pleurer toutes les larmes de son corps. Si bien qu'elle ne se rendit même pas compte que quelqu'un avait ouvert la porte et lui avait parlé.

Si seulement elle avait été plus intelligente. Si elle avait pu réaliser avant de commettre l'irréparable qu'elle était sur le point de libérer un fauve en colère... Jamais tout cela ne se serait produit. Louisa Zimmerman aurait été libérée sans incident, avec juste une petite menace histoire de lui montrer qu'on la gardait à l'oeil. Mais non. Il avait fallu qu'Aphrodite ressorte, avec sa grande bouche de mégère, et qu'elle insulte la commerçante dans sa fierté de mère... Sotte ! Elle n'était qu'une idiote !
Une légère pression sur son épaule la fit sursauter. C'était David, son cher et tendre ami David, qui venait à son secours. Il ne devait pas la voir dans cet état ! Elle accepta son aide pour se relever, mais continua à fuir son regard. Elle ne voulait pas qu'il la voie comme ça, aussi faible. Il allait encore se moquer d'elle. Non, elle devait s'éloigner, se calmer, puis revenir...

Pourtant, il me la laissa pas partir. En fin de compte, elle n'eut pas à être forcée... Il avait remarqué les traces rouges qui maculaient sa trachée, vers la base du cou. Et il semblait profondément en colère. Contre elle ? Elle le repoussa doucement tandis qu'il tendait de la rassurer. Non, elle ne voulait pas de sa pitié...


"J'ai tout raté, David... Tout..."

Elle fit le tour de la table pour se placer devant la croix accrochée au mur. Levant les yeux vers elle, elle poursuivit.

"Peut-être ai-je été trop directe ? Mauvaise ?" Elle se tourna brusquement vers le jeune homme, les yeux bouffis par les larmes. "Dis, David, suis-je une mauvaise femme ?"

Sa voix était vide de tout sentiment, tout comme son regard. Elle était encore sous le choc et semblait délirer. C'était vrai, elle avait tout raté. A commencer par sa naissance. Si elle était née garçon, jamais tout cela ne se serait produit. Elle reporta son regard sur la croix et sa voix se fit plus expressive.

"Seigneur, pourquoi me faites-vous ça ? N'ai-je pas été une bonne servante ? Vous aurais-je un jour fait honte ? Je ne comprends pas..." Elle baissa de nouveau les yeux sur le sol. "Je suis pitoyable... Pitoyable... Pitoyable..."

Elle poursuivit cette litanie un moment, complètement sous le choc...
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeJeu 31 Mar 2011 - 19:01

David poussa un soupir après qu’Aphrodite se fut détournée de lui pour dissimuler ses larmes. Ce n’était pas en soi étonnant; les femmes étaient promptes à pleurer mais plus encore à avoir honte de leurs sanglots, ce qui lui semblait assez paradoxal. La jeune nonne paraissait proprement bouleversée et choquée de ce qu’il s’était passé pendant son interrogatoire; mais ce qui étonna le plus David, tandis que sœur Béatrice lui tournait le dos et levait les yeux vers la croix, fut le fait qu’elle semble considérer que tout était de sa faute. Le jeune homme s’était au contraire attendu à ce qu’elle râle contre Louisa Zimmerman en la traitant de tous les noms à travers ses sanglots; cependant, la culpabilité semblait ronger Béatrice qui se retourna soudainement vers lui, les yeux rougis et inondés de larmes, pour lui demander si elle était une mauvaise femme.

C’était dans ces moments-là que David aurait souhaité ressembler un peu plus aux personnes lambda, c’est-à-dire savoir être compatissant, rassurant, adresser des sourires et prononcer des paroles de réconfort. Le problème, justement, c’est qu’il n’avait jamais été doué pour ce genre d’exercice mélodramatique, au point que ses maladroites paroles de réconfort avaient quelques fois dans sa vie donné lieu à d’extraordinaires quiproquos. Il prit donc une grande inspiration et tâcha de ne pas choisir des mots à la signification équivoque:

"Je ne le saurai que si tu me dis ce qu’il s’est passé."

Bon… pas très concluant comme résultat. Il ferait mieux la prochaine fois.
David contourna à son tour la table pour rompre la distance entre eux; mais puisque sœur Béatrice l’avait fui une première fois, il préféra ne pas lui imposer son contact et resta simplement à côté d’elle, à observer lui aussi la croix. C’était la première fois qu’il la voyait dans un tel état. Non pas qu’ils se soient connus suffisamment longtemps étant jeunes pour tout savoir l’un sur l’autre, mais quand même… Il en savait assez sur Béatrice pour savoir qu’elle avait des tripes et ne pleurait jamais sans une très bonne raison. Alors l’épouse du Baron de Rosbruck n’avait pas dû y aller de main morte pour la choquer à ce point! Le jeune homme avait eu raison: confier un interrogatoire en solo à une sœur novice était trop prématuré, dangereux même, si l’on considérait « l’adversaire » auquel elle avait eu à faire.

"Tu sais, je ne crois pas que ce soit le seigneur qui ait poussé Louisa Zimmerman à vouloir t’étrangler" ronchonna David, ne sachant pas comment s’y prendre pour la consoler –et s’y prenant d’ailleurs comme un manche. "Plutôt une blessure dans son orgueil. Que lui as-tu dit? As-tu insulté sa famille, ses gosses? Ou celui qui grandit dans son gros bide?'

Il était de notoriété publique que la couturière était une vraie lionne quand il s’agissait de défendre sa marmaille, féroce et toutes griffes dehors; sa confrontation avec l’Agent du Diable l’avait prouvé. David aurait dû prévenir Béatrice de ce dernier point, mais il n’avait su son implication solitaire dans cet interrogatoire que tardivement.

Il s’approcha un peu plus d’elle, la saisit sans brusquerie par les épaules et la força à le regarder –ou du moins, à se tenir face à lui. Car il fallait prendre une ou deux décisions vitales avant qu’il ne soit trop tard. En premier lieu, mieux valait impérativement éviter que cette histoire ne conduise à une mise à pied d’Aphrodite, son départ des rangs de l’Inquisition et son retour chez elle, dans son… couvent. Cette pensée était si déprimante qu’il secoua la tête; non, non, il ne laisserait pas faire ça. Mais pour cela, il n’y avait qu’un seul moyen: se taire, afin que l’incident ne remonte pas jusque dans la hiérarchie inquisitoriale.

"Ecoute… il faut à tout prix éviter que nos supérieurs aient vent de cette histoire, d’accord? Vous étiez seules dans la pièce. On pourra passer ça sous silence et tout rentrera dans l’ordre." Oui, tout se tasserait avec le temps, sous réserve bien sur ce que ne soient pas les Zimmerman eux-mêmes qui portent l’affaire en public et déposent une plainte! Mais dans ce cas-là, David veillerait à les emporter avec lui dans la chute d’Aphrodite…
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeJeu 31 Mar 2011 - 19:24

Les paroles de David eurent pour effet d'apaiser quelque peu les pleurs de la demoiselle. Oui, elle devait lui expliquer ce qui s'était passé, ainsi il pourrait en juger. En plus, il ne voulait pas mettre leurs supérieurs au courant, ce qui rassura énormément la religieuse. Elle se tourna vers lui, l'air quelque peu confus.

"Et bien... Je... Je lui ai dit la vérité, pourquoi elle avait été convoquée... Elle a commencé à insulter l'Inquisition... C'est une hérétique, David ! Elle a renié Dieu devant moi !"

Elle s'était à présent agrippée aux épaules de son ami de ses deux mains.

"Alors j'ai été méchante avec elle; Je lui ai dit qu'elle ne devait pas parler comme ça du Seigneur, que ce n'était pas bien pour son âme ! J'ai voulu la ramener sur le droit chemin... Et puis elle a parlé de l'Agent du Diable, alors j'ai voulu lui poser des questions sur lui, puisqu'elle avait survécu à sa venue... Mais là encore, elle m'a accusée de tous les maux de la terre..."

La jeune femme s'était mise à trembler de colère. Elle avait lâché David pour serrer les poings jusqu'à s'en faire blanchir les jointures.

"Alors j'ai explosé. Je l'ai accusée d'être une mauvaise mère, de ne pas se soucier de ses enfants, je lui ai dit qu'elle devrait avoir honte..."

Elle posa une main sur sa gorge, la douleur se lisant sur son visage. Non pas une douleur qui la prenait à cet instant, mais le souvenir de sa strangulation.

"Là, elle m'a sauté dessus et a essayé de m'étrangler... C'est son mari qui m'a sauvée des griffes de cette harpie..."

Elle avisa la chaise encore debout et s'y assit, le regard vers le sol.

"Je n'aurais pas dû laisser mes émotions prendre le dessus, j'aurais dû garder la tête froide."

Puis elle releva les yeux vers son ami, son regard maintenant glacial.

"Mais elle paiera pour avoir osé lever la main sur une inquisitrice. Je l'enverrai au cachot pour ça !"

Maintenant qu'il avait le résumé de l'interrogatoire, allait-il la juger ? Lui pardonnerait-il d'avoir tout fait rater ? Elle espérait, au plus profond d'elle même, qu'il la comprenne. Peut-être aurait-il réagi de la même manière, qui sait...
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeVen 1 Avr 2011 - 12:06

Attentif, David écouta Aphrodite lui raconter sa version de l’histoire. Ses sourcils froncés et son regard sérieux pouvaient laisser penser qu’il était fâché, mais c’était une illusion. La jeune nonne sembla tout d’abord avoir du mal à rassembler ses idées puis lui narra brièvement comment l’échange était vite monté dans les tons. C’était plutôt étonnant de la part de Louisa Zimmerman, connue pour être une femme calme, posée et diplomate. En revanche, le fait que cet interrogatoire ait viré à la dispute n'était en soi guère surprenant.
Il avait dû se passer grosso modo la même chose qu’entre lui et Viviane: un conflit d’opinions entre les Inquisiteurs, les sorcières, l’Agent du Diable ou même la théologie… C’était assez évident, les villageois de Forbach en ayant assez d’être persécutés sans que le nombre de filles du diable infiltrées parmi eux ne diminue significativement. Mais on ne faisait pas d’omelettes sans casser des œufs, que diable!

"Je t’avais dit que l’Inquisition n’était pas très bien accueillie ici" souffla-t-il tout bas. Sur ce point là, il partageait très largement la colère d’Aphrodite. L’Inquisition avait pour but de protéger les gens et œuvrait pour l’assainissement de Forbach depuis plus de deux décennies; alors accuser les braves soldats de dieu de tous les maux de la terre était vraiment gonflé! On les accusait même parfois de fléaux provoqués par les sorcières! Quelques furent ces propos, la femme du Baron de Rosbruck avait mérité la méchanceté des paroles de sœur Béatrice à son égard.

David apprit enfin ce que son amie avait dit de si « horrible » à la couturière: elle lui avait reproché d’être une mauvaise mère. Lorsqu’il entendit ces propos, le jeune homme grimaça. Aïe… effectivement, si il avait été une chose à ne pas dire devant la Zimmerman, c’était bien celle-ci. Béatrice avait sauté les pieds dans le plat! Mais ce n’était pas sa faute, car elle ne pouvait pas savoir.
Malgré la situation, un sourire franc étira les lèvres de David. Il était positivement impressionnée par la verve de la nonne; décidément, elle n’avait peur de rien et pas froid aux yeux! C’était pour ça qu’il l’appréciait autant.

"On peut dire que tu as des tripes, toi!" murmura-t-il en lui serrant affectueusement le bras pour la calmer et la réconforter.

Sœur Béatrice était toujours dans tous ses états mais au moins, le choc avait laissé place à la colère. Et c’est avec un regard glacial et résolu qu’elle promit de se venger.
David secoua négativement la tête par réflexe. Il était une tête brûlée, un jeune homme impulsif qui présumait souvent de ses forces; cependant il n’était pas stupide pour autant et savait reconnaître le danger lorsque celui-ci se présentait. Or, vouloir affronter le couple Zimmerman était dangereux socialement parlant –bien plus que n’importe laquelle des mesures qu’il aurait pu prendre contre Viviane Valdemar. Non, ces gens étaient quasiment riches, ils étaient influents, et le combat perdu d’avance; car il les entraînerait sur leur terrain, celui des plaintes légales, de l’administration et de la paperasse, dont ils étaient des professionnels –contrairement aux Inquisiteurs surtout lorsqu’ils se dispensaient de respecter les procédures.. En résumé, cela n’aboutirait à rien d’autre qu’une mise à pied de sœur Béatrice, qui serait renvoyée chez elle et enfermée de nouveau dans son couvent. Et cela, David ne le voulait pas. Elle soulagerait peut-être sa fierté par cette action, mais le prix à payer serait invariablement un départ de Forbach –voire une sanction pécuniaire si la poisse était avec eux.

"Tu ne dois surtout pas faire ça" dit le jeune homme en prenant le temps de la regarder bien dans les yeux, pour lui faire comprendre à quel point c’était important. "Comme je te l’ai dit, il faut passer ça sous silence. Tu ne peux pas gagner contre eux par la voie légale. Et je n’ai pas envie que tu partes."

C’était facile à dire pour lui, qui n’était pas celui portant des marques de strangulation autour du coup. Mais sœur Béatrice devait justement apprendre de cette erreur que de ne pas foncer tête baissée était essentiel. Tout en pensant que lui dire de telles choses, c’était l’hôpital se foutant de la charité, David poursuivit:

"Prends-le juste comme une leçon. Une leçon douloureuse certes, mais dont tu pourras tirer un enseignement. Maintenant, tu sais ce qu’il faut faire ou ne pas faire."

Ces paroles étaient sans doute dures à entendre, mais fidèle à son caractère le jeune homme ne mâchait pas ses mots.

"Et puis aucun soucis pour le salut de ton âme. Tu as tenté de ramener dans le droit chemin une femme qui avait renié Dieu; il ne saurait te le reprocher! Ou alors c’est un bel ingrat" blasphéma-t-il d’un ton léger pour tenter de détendre l’atmosphère.
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeVen 1 Avr 2011 - 12:37

Oui, il l'avait prévenue que l'Inquisition était assez mal vue dans la région. Mais elle avait été loin de ce douter que c'était à ce point. Après tout, les inquisiteurs n'étaient que des hommes et des femmes de Dieu qui cherchaient à ramener vers le Seigneur les brebis égarées...
Lorsqu'elle énonça à David la raison pour laquelle la Zimmerman était devenue folle, celui-ci avait grimacé. Avait-elle eu tort ? Elle ne connaissait pas cette femme avant son entretien avec elle ; peut-être aurait-elle dû demander à être briefée sur celle qu'elle allait questionner... Elle aurait ainsi très certainement évité certaines bourdes... Quoi que.

Malgré la situation, qui ne prêtait guère à rire, David eut un grand sourire et félicita la jeune femme. Oui, elle avait des tripes, c'était certain. Mais cette fois-ci, ses tripes avaient bien failli lui coûter la vie... Alors qu'elle était pleinement décidée à faire payer Louisa, David tenta de l'en dissuader. Elle le regarda avec des yeux ronds plein d'incompréhension.


"Mais David, c'est une TENTATIVE DE MEURTRE !!! Personne ne laisserait ça impuni !"

Elle s'était écartée de lui. Il ne comprenait pas. La douleur. La honte. Le sentiment d'avoir été une incapable. Elle aurait pu se défendre physiquement, et briser la mère Zimmerman, pourtant elle ne l'avait pas fait. Si elle n'avait pas de considération pour la commerçante, elle en avait pour la vie qui grandissait dans son ventre ! Mais le crime ne pourrait, non, ne DEVAIT pas rester impuni.
Le jeune homme ne mâchait pas ses mots. Oui, elle avait eu une belle leçon, c'était certain. Elle acquiesça sans mot dire, la mine renfrognée comme si elle boudait. Elle en voulait à David, parce qu'il ne se mettait pas à sa place. Et il ne la comprendrait jamais. Elle savait que si elle voulait aller jusqu'au bout, elle ne pourrait pas compter sur lui. Du moins le croyait-elle à cet instant. Aussi, elle décida qu'il valait mieux lui faire croire qu'elle avait compris, qu'elle ne tenterait rien.


"Enfin, tu as raison je suppose... Son arrogance et sa violence resteront impunies, et moi pauvre victime, je tenterai d'oublier et j'éviterai de croiser cette vipère..." Elle soupira. "Et tout ira pour le mieux..."

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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeSam 2 Avr 2011 - 22:26

Le moins que l’on puisse dire était que les propos de David avaient été très mal accueillis par sœur Béatrice. Le jeune homme considérait sa décision comme la plus sensée et la plus prudente, mais ce n’était pas le cas de son amie qui bondit aussitôt sur ses grands chevaux. David fuit un instant son regard, ne sachant trop quoi dire. Sa réaction était compréhensible: elle était encore trop en état de choc pour avoir le recul nécessaire afin de juger la situation d’un œil raisonnable. Non, même avec du recul, il n’était pas sûr qu’elle renonce… Si il appréciait beaucoup Aphrodite, David ne l’avait pas vue pendant des années; et rien ne pouvait lui garantir dans quelle voie son mental avait évolué!

En voyant l’air boudeur de sœur Béatrice qui s’était délibérément détournée de lui, lui faisant par là-même comprendre qu’elle était déçue de son comportement et de son manque de soutien, le jeune homme leva les bras au ciel en signe d’impuissance.

"Une tentative de meurtre!" Il leva également les yeux au ciel. Qu’était une tentative de meurtre en 1645 à Forbach? Rien de plus qu’un pet de mouche au milieu d’une tornade! Depuis les débuts de l’Inquisition sur le sol du comté, des centaines de personnes étaient mortes, sans parfois qu’on puisse déterminer avec certitude leur implication dans la sorcellerie. Des hommes et des femmes avaient été brûlées, l’eau de Forbach avait été empoisonnée, l’Oracle avait provoqué une hécatombe pire que la vague de froid de 1624 et un terrible climat de peur s’était installé sur la ville, nul ne faisant plus confiance à personne, chacun s’empressant de dénoncer son voisin pour ne pas finir lui-même sur le bûcher. Dans les phases d’urgence, l’Inquisition avait parfois organisé la recrudescence des procédures arbitraires d’arrestation et des dizaines d’innocents étaient torturés puis exécutés juste pour gonfler les chiffres et maintenir l’illusion de résultats. La vie de chacun ne tenait plus qu’à un fil. Angoisse, mort, manipulation et complots étaient leur lot quotidien… alors dans tout ça, une tentative de meurtre… Hé bien, passait aussi inaperçue qu’une goutte d’eau dans une marre.
Bien sûr, tout cela, Béatrice n’était pas sensée le savoir, ou sinon par des rumeurs. Mais elle fermait délibérément les yeux lorsque David tentait de l’avertir. Il prit un air buté et croisa les bras.

"Malheureusement, c’est monnaie courante ici! Tu en verras de pires, crois-moi. (Il poussa un soupir). Bienvenue dans le quotidien des Inquisiteurs de Forbach."

Encore une fois, ses paroles étaient très dures à entendre. Mais encore une fois, il n’y pouvait rien! David n’était pas de ceux qui savent se transformer en guimauve et dispenser soutien et réconfort auprès de ses amis, sinon en employant ses méthodes habituelles: de grandes claques dans le dos, un tour à la taverne du coin, et éventuellement une soirée entre les cuisses d’une ribaude suffisaient généralement pour remettre quelqu’un en forme. Sœur Béatrice n’était évidemment pas comme ça mais elle devrait se contenter de ce que David pourrait lui donner. Malgré tous ses efforts, le jeune homme ne pouvait délibérément changer son caractère. Et c’est avec ses paroles crûes, son sens pratique prédominant et son indifférence d’Inquisiteur plus ou moins aguerri à l’égard des problèmes mineurs, que son amie allait devoir composer. Par là même, il oubliait qu’elle n’était pas comme ses amis, endurcis et opportunistes. Sans doute avait-elle des tripes, mais peut-être pas suffisamment pour rester dans l’Inquisition.

A sa grande surprise, Aphrodite sembla finalement se résigner. Le jeune homme la considéra avec un air suspicieux. Son assentiment était-il sincère? Il en doutait, mais lui dire en ce moment même qu’il n’avait pas confiance en elle serait le meilleur moyen de la mettre de nouveau dans tous ses états. A la place, il choisit donc de s’approcher d’elle et, sans qu’elle ne se retourne vers lui, lui posa de nouveau une main affectueuse sur l’épaule.

"Aphrodite, je ne veux pas te voir partir alors que tu es à peine arrivée. Tu comprends?"

A sa propre surprise, la voix de David était douce et contrastait radicalement avec ses précédents propos. Un point pour lui… Tandis qu’il faisait fonctionner ses méninges pour tenter de trouver un compromis, une pensée lui vint à l’esprit. Toute à son ire, Béatrice n’avait pas trouvé le temps de lui parler de ce qui s’était véritablement dit pendant l’interrogatoire.

"As-tu pu établir sa culpabilité?"
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MessageSujet: Re: Le doute pèse sur Louisa   Le doute pèse sur Louisa Icon_minitimeSam 2 Avr 2011 - 22:57

Monnaie courante ? Ainsi donc, on pouvait ici se faire trucider à tous les coins de rue ? Mais dans quel Enfer le Vatican l'avait-il donc envoyée ? Elle leva les yeux au ciel en soupirant. Finalement, cette "mission" ne serait sans doute pas aussi facile qu'elle le pensait...
Enfin, peu importe que ce disait son ami, elle était résignée à faire payer la commerçante, quoi qu'il lui en coûte. Elle pouvait tout aussi bien être radiée de l'ordre des Carmélites, elle n'en avait cure en cet instant. Au moins, elle aurait fait ce qui lui paraissait juste.
L'Inquisition était sans cesse spoliée, moquée, insultée. Il était temps que quelqu'un remette les choses en ordre, et si cette lourde tâche tombait sur elle, soit ! Elle ferait de son mieux pour rendre l'Inquisition plus forte qu'elle ne l'avait jamais été.

Puis il lui posa affectueusement une main sur l'épaule et lui avoua qu'il ne voulait pas qu'elle reparte. Il s'inquiétait pour elle, elle s'en rendait bien compte. Alors elle prit le parti de lui offrir son plus beau sourire, se forçant un peu à prendre un air enjoué.


"Ne t'en fais pas, je compte bien rester ici ! Après tout, si je pars, qui me remplacera pour te casser les pieds ?"

Puis il enchaîna en lui demandant si, au final, Louisa était une sorcière ou pas. La jeune femme prit un air faussement offusqué en réponse à sa question.

"Crois-tu que je l'aurais laissée partir si elle avait été coupable ? Non, elle n'est pas une sorcière, simplement une hérétique un peu agressive."
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